Les choses n’allaient pas être aussi simples. La djinn lui expliqua qu’elle était une djinn, justement, et qu’elle n’était pas astreinte aux trois vœux, mais pouvait en formuler autant que possible. Sarah devait donc s’attendre à devoir l’affronter si jamais elle entrait dans cet appartement. Sa seule chance serait de trouver la lampe, et ainsi de pouvoir neutraliser le ravisseur. Elle prendrait elle-même cette lampe, et trouverait quoi faire... Non pas chercher à dominer le monde, mais simplement à voir comment s’assurer que Djahani ne puisse pas représenter une menace. Elle sentait bien que cette djinn n’était pas une menace, simplement une femme manipulée par d’autres types. Sarah sentait que le combat serait difficile, mais elle avait foi en ses propres capacités. Un nuage de brumes vint alors l’envelopper, et, au contact de toute cette magie, le Witchblade se mit à trembler, à vibrer dangereusement. La magie l’entourait, et Sarah tenait son arme... Avant de se rappeler qu’elle était toujours en maillot de bain.
*
Tant pis pour ça !*
Pez’ se retrouva en pleine ville, reconnaissant les immeubles et les buildings tekhans, les gratte-ciel se découpant au loin. Elle avait atterri dans une allée, le long d’un immeuble, et vit Djahani embrasser Adriana, l’endormant, avant de lui annoncer qu’il fallait se rendre au troisième étage. La djinn se volatilisa alors, laissant Sarah, pieds nus, sur le béton froid, avec son arme à la main. La situation était tendue. Impossible d’appeler des renforts, et elle risquait de se retrouver face à un djinn terrifiant. La policière ne se découragea pas, car, quand bien même Adriana était une idiote écervelée, elle était néanmoins une femme qu’il fallait protéger. Sarah s’avança donc, voyant des voitures filer devant, et choisit alors, plutôt que d’aller à l’entrée, de filer vers l’arrière. Elle remonta l’allée, et arriva derrière l’immeuble. Un mur entourait une cour arrière, et elle sauta en s’aidant d’une poubelle, enjambant le muret. Il n’y avait personne derrière, la cour comprenant un terrain de sport vide. Les gamins devaient être à l’école. Sarah s’avança vers la porte arrière, et l’ouvrit. Devant elle, un escalier s’enfonçait sous terre, menant certainement aux caves, mais elle choisit de monter, filant vers le troisième étage, grimpant les escaliers, son pistolet dégainé. Encore un peu, et elle se croirait dans un épisode d’
Alerte à Malibu.
Tout en grimpant, elle était curieuse de savoir qui était cet homme.
«
Oohhh ouiii, toutes les trois !! Héhéhéhé !! Ooh, oooh, j’en bande déjà, putain !! »
Yocchi avait été, pendant des années, le martyr de sa classe. Un scénario classique. Le mâle tekhan, un ingénieur avec un gros cerveau, mais un léger embonpoint, nul en sport, et qui, surtout, était un mâle. Il avait été humilié par les filles de sa classe, alors qu’il était intelligent, et qu’on abusait de sa naïveté. À chaque fois qu’elles avaient un problème avec un devoir à rendre, elles venaient le voir, roucoulant tendrement, papillonnant des yeux, et lui acceptait, mais en obtenant rien d’autre que des manipulations. Il aurait pu travailler dans les grandes sociétés tekhanes, d’immenses compagnies, mais, au lieu de ça, ces putes siliconées comme Adriana s’étaient jouées de lui. Il trichait pour elles, surtout lors des devoirs en classe, et il s’était fait attraper à un examen final au lycée. Évidemment, on l’avait accusé de vouloir copier sur Adriana et sa clique, et, comme il était un mâle, il avait été coupable avant même de pouvoir faire entendre sa défense, et avait été interdit de se présenter aux universités pour cinq ans.
Cinq ans, c’est long, surtout pour un mâle, et Yocchi s’était retrouvé dans cet appartement minable, à la lisière d’un ghetto, à user de son génie auprès de petites frappes. Il aurait pu inventer des machines merveilleuses, qui auraient amélioré la vie de toute la société, mais, à cause de trois putes, il était désormais un gros tas, qui devait de l’argent à des gangsters, et qui les aidait en faisant des prothèses, ou des implants cybernétiques bon marché. Il avait mis de l’argent de côté, afin d’acheter du matériel informatique et électronique sur Internet, ainsi que des drogues spéciales au marché noir, mais sa situation financière était précaire.
Il retenait les noms des trois salopes : Adriana, Hannah, et Lorenza. Il avait bien réussi avec la dernière.
Lorenza était à côté de lui, superbe dans sa robe en cuir, et inspectait, le regard légèrement vide, un serre-tête électronique sur la tête, le corps d’Adriana, que Yocchi avait attaché à une sorte de croix. Il déshabilla rapidement la femme, se désintéressant de sa guêpière, et utilisa ses gadgets. Lorenza lui apportait ce qu’il demandait. Le serre-tête sur sa tête avait pour fonction de la maîtriser, de la rendre docile. C’était une invention instable, qui ne fonctionnait pas tout le temps, mais, quand Lorenza se rebellait, il la battait. Il lui pissait dessus, héhé ! À force, elle avait fini par devenir docile, et les deux autres le seraient aussi !
Il fit avaler à Adriana une sorte de petite puce électronique. La jeune femme se réveillait.
«
De mémoire, tu jacquetais tout le temps, toi... Une vraie pute, à tout le temps ouvrir ta sale gueule ! Merde, merde, merde, merde, calme-toi, Yocchi, calme-toi, je bande, houhouhou, bordel !! »
Son sexe tendu frottait contre les jambes de la femme, et il alla vers son ordinateur. Cool, cool, cool, l’appareil était fonctionnel ! Il envoyait des ondes électroniques, coupant les cordes vocales de celle qui l’ingurgitait. Il défit ensuite son pantalon, se rapprochant d’Adriana, qui cligna des yeux, reconnaissant progressivement Yocchi. Elle était attachée à une croix, avec des espèces d’électrodes sur le corps. Il appuya alors sur son ordinateur, et les électrodes diffusèrent alors des ondes électriques dans son corps, la faisant gémir. Il avait pris le soin d’enfoncer deux godes en elle, et la regardait se tortiller en souriant, avant d’ordonner à Lorenza d’aller sucer sa queue.
Comme ça, c’était bon.
La vie parfaite !