J'ai eu la bonne idée d'aller regarder dehors qui dans ma résidence était encore debout à 4h du mat'.
Depuis, je suis dans une sorte d'état bizarre. J'me sens pas mal, ni bien. Je me sens seul, en fait. Il y avait sept lumières allumées dont la mienne, mais là n'est pas le propos.
Il y avait de la brume. Énormément de brouillard, en fait. Et seule la lumière des lampadaires tranchait avec ce brouillard épais. Comme un halo orangé qui se dégageait du sol. Il ne faisait ni froid, ni chaud. Je pouvais entendre mes pas dans la rue, qui était pourtant vaste. Les seuls bruits qu'il y avait et qui brisaient le silence, c'était le chant des oiseaux et le bruit lointain de la circulation.
Et moi, au milieu de tout ça. Seul. Constatant le vide d'un endroit qui d'habitude grouille de vie. Vide dehors, vide dans ma tête. Je les comptais comme ça : Quatre. Cinq. Six. Sept. A haute voix, pour créer l'illusion qu'il y avait de la vie ici. Je désignais chaque petite lumière aux étages de mon doigt. Je bougeais pour les autres, occupés à dormir.
Et en silence, je suis remonté.
L'air sentait la solitude.
4:48
S'il faisait froid, aurait-ce été plus vide ou moins vide ? Je pense que le fait que je ne ressentais pas le froid, c'était encore un autre vide.
Solitude jusqu'au bout.