Seikusu... Une ville, selon les différents témoignages qu'avait entendu Yuno à son propos, qui était très lié avec des activités, disons paranormales. Elle avait entendu beaucoup de rumeurs à propos de vampires, magiciens et d'autres créatures plus farfelues les unes que les autres, et en avait retenu une, parce qu'elle était lié à des événements récents. Ayant vu de ses yeux une barrière de police, elle s'était demandé ce qu'il se passait. En questionnant un des policiers gardant la rue bloquée, elle avait apprit qu'une importante perquisition s'y préparait, une musclée. Et pour cause ! elle entendit peu après de nombreux coups de feu. Les policiers qui lui faisaient face se retournèrent précipitamment pour aider leurs collègues, d'où le fait qu'elle réussit facilement à s'incruster dans la ruelle, et à se cacher derrière une voiture.
Une heure après la fin de la fusillade, Yuno vit certains des policiers sortir de la bâtisse incriminée. Et ce qu'elle vit la laissa sans voix : une personne, évanouie, portée par deux policiers, disposant de la paire de seins la plus grosse qu'elle n'ait jamais vue ainsi qu'un pénis ! Celle-ci portait un kimono rouge et blanc non fermé, et avec plus de blanc que la normale. Cela rappela à Yuno la fille surnommée Sixth : c'était la gourou d'une secte pratiquant régulièrement des orgies. Sauf qu'elle ne se rappelait pas avoir vu de pénis...
La jeune fille resta béate devant cette vision, si bien qu'elle réussit à se faire repérer par l'un des deux policiers portant l'hermaphrodite. Elle dut s'enfuir rapidement. En enquêtant sur l'arrestation, elle apprit que la bâtisse en question était le QG de la Secte des Succubes. Yuno avait déjà entendu parler des succubes : des êtres féminins, d'une laideur repoussante, pouvant prendre forme humaine, se nourrissant de fluides sexuels en épuisant leur victime au lit.
Deux semaines après la fusillade, Yuno, alors à l'hôpital pour des rappels de vaccins factices, apprit qu'une des patientes était... Comment dire ? Étrange, pas normale. D'ailleurs, quand elle a demandé si c'était un homme ou une femme, l'infirmière en question avait paru gênée, et lui avait répondu qu'elle ne pouvait pas révéler cette information. Yuno, improvisant à merveille, lui avait dit :
Si on dirait une femme et qu'elle a un... Euh... Enfin, vous voyez ! Le truc qu'ont les hommes normalement... Bref, il se peut que ça soit ma cousine. Comment elle s'appelle ?
Eh bien... Elle s'appelle Nezumi.
Faisant mine d'être réjouie, Yuno renchérit :
C'est elle ! Je peux aller la voir !? S'il vous plaît !...
Je suis désolée, je ne peux pas pour l'instant. Je dois consulter le médecin auparavant.
Oh, je vois... Eh bien, vous pouvez lui transmettre ce message de ma part s'il vous plaît ?
Elle se mit à griffonner sur un morceau de papier un peu ce qui lui passait par la tête : formule de politesse, des demandes sur son état de santé, etc...
Par contre vous pouvez le poser par terre devant sa chambre ? C'est un code entre nous...
Oui, bien sûr ! Il n'y a pas de problèmes !
Et l'infirmière se dirigea vers la sortie. Restant discrète, Yuno la suivit de loin. Elle avait monté cette mascarade, s'inspirant d'un film qu'elle avait visionné, pour connaître le numéro de chambre de la patiente. Elle rejoint ainsi le troisième étage et la porte 307, où l'infirmière déposa le morceau de papier, avant de se retourner et s'en aller. Dès qu'elle fut hors de vue, Yuno marcha tranquillement vers la porte "marquée", et tapa trois petits coups. Il ne fallait surtout pas l'énerver ou lui faire peur. Elle avait tant de questions à lui poser...
En ... entrez.
Yuno pris une mine réjouie, prévoyant si l'hermaphrodite était accompagnée, Yuno entra. Sa chambre, comme toute chambre d'hôpital, était blanche et semblait sans vie. Un lit, une petite penderie, des toilettes, le nécessaire pour les différents examens possibles. Nezumi était dans son lit, recouverte uniquement avec un drap qui laissait deviner la taille de sa poitrine assez opulente. La fenêtre était ouverte, et un vent frais fouetta le visage de Yuno dès qu'elle entra dans la pièce. D'ailleurs, celle-ci était seule. Yuno réfléchit rapidement : soit elle était détenue contre son gré, dans ce cas-là elle avait en tête la fuite, soit elle avait été enfermée dans cette secte, dans ce cas elle voulait juste récupérer sa santé. La probabilité que le premier choix soit le bon, elle misa sur cet aspect. Elle reprit une mine grave, s'approcha du lit de l'hermaphrodite et lui dit :
Salut. Si tu veux t'enfuir, je suis ton ticket de sortie. Par contre, je serais pas ici éternellement. Tu viens ?
Joignant les gestes à la parole, elle lui tendit la main, attendant que l'hermaphrodite la prenne. Parallèlement, elle commença à élaborer un discours au cas où un des médecins les surprendrais en train de s'enfuir.