Il était probable que le
Dahlia Noir soit un établissement détenu par les Yakuzas. Mélinda n’en savait rien, et ne faisait que le supposer. D’après ce qu’elle savait, la plupart des titres de propriété de la ville appartenaient aux clans yakuzas. Du
Dahlia Noir, elle ne savait rien de plus que ce que le site Internet de l’établissement disait : un élégant club de strip-tease réputé en centre-ville, tenu par Teshiwara-san. L’établissement proposait, outre des spectacles publics, des show très privés, dont le prix de base était de 1 000 yens, somme modulable à la hausse selon les besoins des clients. Le
Dahlia Noir proposait un échantillon de femmes et de cosplays exotiques, de tenues variables, selon les envies des spectateurs.
Qu’est-ce qui avait incité Mélinda à entrer dans ce restaurant ? C’était l’une de ses esclaves, une jeune femme répondant au doux nom de Jun, et dont les parents étaient des clients réguliers du
Dahlia Noir. Assez douée en informatique, et du genre curieuse, elle avait découvert il y a plusieurs mois le mot de passe de l’ordinateur familial, et avait ainsi vu, outre l’historique Web, comprenant beaucoup de liens pornographiques, des vidéos amateurs, tournés au club. Ses parents étaient visiblement du genre à aimer les parties à trois. Son père filmait sa femme en train de danser avec l’une des hôtesses, et d’autres vidéos, légèrement plus hot, notamment une où sa mère filmait son père en train de recevoir une fellation magnifique. Jun avait été assez troublée par ces images, et c’était d’ailleurs comme ça que Mélinda l’avait abordé. Elle avait fait comprendre à cette curieuse et chaste femme que le sexe était quelque chose de naturel, et que ses parents n’étaient pas à blâmer.
Elle n’avait aucune vue financière sur le
Dahlia Noir. Si le terrain où était ce bâtiment appartenait aux Yakuzas, elle ne chercherait pas à s’en mêler. Ce terrain de jeu était beaucoup trop dangereux pour elle, surtout depuis qu’il était connu, dans le milieu, que le crime organisé se livrait à des trafics transplanétaires depuis Terra, et disposait de mutants pour les aider. Mélinda voulait juste obtenir des filles et les former pour son propre service, elle n’avait pas envie d’affronter les Yakuzas.
La belle vampire était accompagnée de Bran, ainsi que de
Jinny. Officiellement professeur à Seikusu, Jinny était aussi une esclave de Mélinda. Elle avait permis à Mélinda d’entrer. Cette dernière étant plutôt jeune, elle avait craint que les videurs en la repoussent si elle était entrée seule. Son grand-frère portait un élégant vêtement, avec un pantalon en cuir, un débardeur, et une veste... Et des lunettes noires. On aurait presque dit un Yakuza. Mélinda, elle, restait avec Jinny près du bar, et buvait quelques sodas.
On lui avait dit qu’il y aurait un show exceptionnel ce soir, avec Voodoo, qui était, d’après ce qu’elle avait compris, la meilleure strip-teaseuse du
Dahlia Noir. Une femme réputée et connue. L’établissement s’était très bien rempli. Étudiants, hommes d’affaires, Yakuzas dans les coins, il y avait de tout... Même des avocats. La population était globalement masculine, même s’il y avait quelques femmes dans le lot.
«
Je parie que tu n’as jamais été dans un endroit comme ici avant de me rencontrer, Jinny... -
Je dois bien admettre que je connais de meilleurs moyens de passer mes soirées... Maîtresse », rajouta-t-elle.
Mélinda sourit. Elle n’en doutait pas.
«
C’est plus agréable qu’un plateau-repas devant la télé en corrigeant des copies, non ? »
Jinny rougit légèrement en baissant les yeux. Elle portait une
courte minijupe qui mettait en valeur ses seins, et quantité de gens louchaient naturellement dessus en passant, rêvant probablement de jouer avec les lacets de ce vêtement.
Finalement, la foule sembla s’animer, et une voix annonça, dans un hurlement, la venue de Voodoo. Mélinda se rapprocha des premiers rangs, en compagnie de Jinny. Elles s’assirent sur une table que Bran avait obtenu sans difficulté, en faisant valoir l’air intimidant qui se dégageait de son corps. C’est ainsi qu’une Wonder Woman avec une grosse poitrine finit par arriver, se mettant à se dandiner. Mélinda sentit ses petites griffes jaillir, s’enfonçant dans l’accoudoir de son fauteuil, alors qu’elle sentait une certaine ébullition sexuelle autour d’elle. Les clients étaient tous en train de bander, leur ondulation sexuelle formant une délicieuse osmose. Et, pour ne rien arranger... Et bien, cette Voodoo avait décidément un charme des plus exquis.
Son lasso tournoyant dans les airs attrapa un homme assez âgé, chauve, en costume-cravate, qui, incrédule, avec une belle érection, rejoignit la femme sur la scène, pour une danse rapprochée. Les seins de Wonder « Voodoo » Woman se frottèrent contre son torse, rebondissant contre lui, avant qu’elle ne s’écarte, pour revenir ensuite à l’assaut. Séductrice et envoûtante, elle savait que tout le public louchait sur ses formes, sur son fessier agréablement mis en valeur par son costume. Elle continuait donc à danser, jusqu’à repousser l’homme, qui cligna des yeux, sous le regard amusé de ses amis. Il les rejoignit lentement, tandis que Voodoo continuait à danser.
Mélinda n’en perdait pas une miette, un léger sourire sur les lèvres, alors que la femme entreprenait de retirer ce bustier, le jetant sur le sol. Le peuple retint un soupir, poussant ensuite des hurlements de plaisir. Mélinda pouvait en sentir certains qui se masturbaient sans vergogne. Plusieurs avaient également joui. Mélinda entendait des sifflements, des hommes qui tapaient vivement dans leurs mains, comme pour la féliciter.
«
’Sois pas timide, Voodoo ! hurla quelqu’un.
-
VOODOO !! VOODOO !! »