NOM : Vîrcolac, qui est un nom d'empreint. C'est en fait un terme roumain désignant -de façon très large- un être dit "fabuleux" et appartenant à la Nuit.
PRÉNOM : Dragan
SURNOM(S) : Le Bâtard, Le Premier, le Prédateur, Le Monarque des Crocs
RACE : Lycanthrope.
AGE : Près de neuf siècles.
PLACE : Si l'on considère la race lupine sous toute ses formes comme une meute unique, Dragan en est l'Alpha absolu. Premier lycan ayant jamais existé, il a engendré la race thérianthrope associée aux loups. Toutefois même pour eux, son existence est un mythe. Pour peu qu'ils aient entendu parler de lui, cela va de soi.
SEX(UALITE) : Mâle hétérosexuel.
EXPÉRIENCE : Massive, comme la partie anatomique dédiée.
CAPACITÉS : • Sous sa forme humaine, Dragan possède les capacités d'un puissant lycan sans être transformé. Une très grande force physique se couplant à une résistance du même calibre, une agilité hors-norme. Ses sens sont extrêmement aiguisés, surtout l'ouïe et l'odorat (il lui est aisé, par exemple, de détecter et interpréter les phéromones). Sachant que ces atouts ne font pas tout et qu'il n'est pas invincible, il s'est adonné au maniement de l'épée. La magie ne lui est pas inconnue, par ailleurs. Pour finir, Dragan inspire naturellement la crainte et le respect chez tout ce qui s'apparente aux canidés. Les lycans mutés et les esprits animaux les plus forts peuvent toutefois lui tenir tête, comme les personnes sensibles au règne animal qui sentiront chez lui un danger. Ses capacités de guérison sont supérieures à l'humain lambda, sans pour autant le rendre immortel. Ainsi, une mort violente peut tout à fait le faucher, mais la vieillesse ou la maladie n'ont aucune prise sur lui.
• Sous sa
forme lupine, Dragan déploie toute la puissance de sa place dans la chaîne alimentaire : celle du sommet, du prédateur absolu. Les capacités qu'on lui prête à l'état humain sont décuplées, affolant les courbes de calcul. La plupart des bêtes se soumettent à lui d'instinct ou le fuient, même les plus sauvages. Ses hurlements phénoménaux sont capables d'ébranler voire de détruits quelques murs et il se montre capable de communiquer avec les siens, loups, lycans et autres canidés. Sa discrétion est accrue, malgré sa masse et sa stature. Toutefois, la magie lui est impossible et son esprit rationnel est prompt à perdre sa cohérence, emporté par les instincts bestiaux farouches qui le submergent. Pourtant, si Dragan conserve son calme, il reste capable de parler et d'agir tout à fait normalement. Le petit hic, c'est qu'il peine à contenir la Bête en lui. Ainsi, son humeur peut chavirer du tout au tout pour un petit rien et faire de lui un prédateur virtuellement instoppable.
Il est entendu que Dragan peut passer d'un état à l'autre avec aisance, le moment de la journée lui important peu. Bien qu'il pourrait passer toute sa vie sous forme humaine, le Premier est soumis à la lune : ainsi, son corps se transforme de lui-même dès que cette dernière est pleine. L'argent lui est nocif, mais pas autant qu'au commun des lycans. Et encore une fois, la Bête n'a rien d’invincible. Même si la puissance de ses instincts le pousse trop facilement à le croire...
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APPARENCE :Bien que Dragan ne distingue plus l'homme de la Bête, ayant depuis bien longtemps compris qu'il n'était pas plus que lui-même et que l'apparence importait peu, il nous faut toutefois établir un distingo entre l'Homme et la Créature. Après tout, ces deux facettes sont loin d'adopter la même apparence.
A n'en pas douter, nombreuses seront celles à apprécier
Dragan Vîcolac tel qu'il se présente le plus souvent. Un mâle donnant ses lettres de noblesse au terme pour peu qu'on apprécie l'intêret des courbes viriles propres aux hommes marqués par l'expérience et l'âge. Culminant à un peu plus d'un mètre quatre-vingt quinze, l'européen à la peau d'hidalgo toise souvent de haut ses interlocuteurs, qui ont le loisir de contempler son corps aux muscles insolents. Ces attributs puissants et dessinés roulent sous son épiderme, tendant avec bonheur les étoffes près du corps qu'il aime à porter. Ses hauts moulants mettent en valeur son buste large taillé en V, ses jeans et autres pantalons soulignent agréablement la ligne racée de son fessier ferme. Imaginez un peu, près de cent kilos taillés par l'effort et la rigueur de l'excercice sans laisser de prise à la graisse...
Son visage ? Beau, mais pas à la manière des jeunes gens. Beau à la façon des hommes mûrs et assurés, grâce à quelques rides légères qui n'en finissent pas de le rendre séduisant. Comme la barbe qui mange souvent ses joues, courant sur sa mâchoire carrée. Ses yeux ? Des pépites ambrées flamboyantes qui mettent à nu, qui marquent dès qu'on les croise. Excitant, dérangeant ? Tout ça à la fois, même un peu plus. Une chose est sûre : on y lit la prédation.
Sa crinière mi-longue d'un noir de jais s'accorde souvent avec son style vestimentaire, simple et sobre. Un jean, des santiags ou des baskets, chemises légères et débardeurs... Tout cela fait la garde-robe du Premier, bien qu'il aime à varier.
Et il y a
la Bête. Près de quatre mètres de haut pour plus de deux-cent cinquante kilos. Toujours en muscles, si épais que les lames communes et les petits calibres peinent à les percer. Un pelage d'un gris cendreux couvrent ce corps qui exsude la férocité par chacune de ses pores, des griffes qui vaudraient tout à fait des dagues et des crocs alignés dans une gueule qu'on dirait capable de déchirer l'acier tout aussi facilement que la chair des proies malheureuses qui s'y retrouvent déchirées. De longues oreilles captant d'infimes sonorités, des naseaux qui reniflerait la luxure la plus crasse à des lieues à la ronde. Des pattes aussi puissantes que les bras, assurant une course véloce et des sauts prodigieux.
Des yeux souvent fous, capables de capter les mouvements dans la nuit la plus sombre. Une Bête, un Alpha incontestable. Un prédateur suprème.
MENTALITÉ : Dragan ? Charmant, charmeur. Au premier abord, l'homme ne semble pas inquiétant outre mesure. Sa voix grave et profonde sonne parfois comme un rugissement à peine contenu, mais il ne paraît pas "mauvais". Et quelque part, il ne l'est pas. C'est avant tout un prédateur, une créature dominante qui se nourrit de la chair d'autrui et pour qui la violence ainsi que la force représentent des voies naturelles pour lui permettre de parvenir à ses fins. Ainsi, Dragan considère toujours les autres comme étant soit des proies soit des adversaires et laisse son aura si particulière faire le tri. Merveilleuse sélection naturelle, qui le place au-dessus et le laisse chasser à son gré. Car plus que la consommation c'est bel et bien la chasse qui excite le Premier, quand bien même il pourrait y laisser des plumes.
Ainsi, il est joueur. Bien que soumis à des instincts primaires plus poussés que la plupart de ses congénères, Dragan se contrôle bien assez pour se délecter d'une traque. Et qu'elle concerne une femelle qui aurait éveillé ses appétits les plus primaires, d'une proie destinée à sustenter son appétit féroce ou d'un ennemi quelconque, Dragan prend du plaisir à refermer lentement ses griffes sur l'objet de son dévolu. Il use de ses beaux mots comme de son corps, cédant parfois à ses pulsions pour s'approprier ce qui tarde à venir ? Des viols, vous dites ? Lui ne le voit pas ainsi, considérant qu'il ne fait que prendre ce qui finira nécessairement par lui échoir. N'oublions pas que l'homme est un Alpha, un dominant-né qui possède une parfaite conscience de sa place. Une sorte de roi ne classant les gens qu'en catégories primaires (voire primitives) : viande, copulation, gêne.
Oh, il sait se tenir et faire figure d"'homme". Sympathie et éducation sont deux armes qu'il manie correctement lorsque la situation tend à l'exiger. Avant que le vernis ne finisse par se craqueler et que les chaînes jugulant ses instincts ne cèdent, laissant sa véritable nature s'exprimer dans un hurlement sourd.
Patient, Dragan l'est pourtant. Du moins l'a t'il été longtemps, accomplissant un difficile travail sur lui-même. Car l'homme sait qu'il ne peut se contenter d'être l'Alpha. Sa place est toujours remise en question, même si ce n'est pas forcément au sein de sa propre race. Il s'est lié à la magie et à l'acier pour augmenter son panel de capacités, a accepté de s'érudir. Au début, Dragan se disait que c'était parce qu'il devait user tout autant de son cerveau que de ses muscles, mais a depuis longtemps accepté de lever le voile.
Tout ça ne sert qu'à le constituer en un prédateur toujours plus féroce, qu'il est difficile de cerner avant qu'il ne passe à l'assaut.
L'animal, une fois libéré sous forme physique, se passe bien de ces artifices. Il veut ? Il prend. Le loup n'aime rien de plus que le combat et le total lâché de pulsions, qu'il exprime à l'envie. Orgies et carnages se mêlent dans un tourbillon délicieux donc Dragan sait jouir, qu'il conserve son égo ou qu'il le laisse totalement se noyer sous les vagues primales. Plus de limites, juste un sentiment de liberté que nul ne saurait entacher.
...A moins que cela ne fasse partie du jeu.
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PARCOURS : Sûrement vous demandez vous comment Il a put être le Premier alors qu'il en faut un pour appliquer la morsure ?
Dragan est né d'amours interdites, quelque part dans un petit pays d'Europe de l'Est. A cette époque de misère et de mysticisme, la populace des campagnes entretenait nombre de mythes. Des récits insensés de créatures tapies au plus noir de la nuit, prête à bondir sur le voyageur égaré pour le transformer en une chose dont on avait si peur qu'on osait à peine lui donner un nom, des légendes qui érigeaient le Diable en spectre insaisissable mais trop présent. Dieu n'était pas mort, mais ses adversaires étaient bel et bien légion dans le coeur d'hommes trop superstitieux pour chercher à les combattre.
Venjâ était une de ces créatures. Une sorcière qui avait depuis longtemps craché sur la Croix et en avait renié le Christ avec force d'incantations sataniques. Une folle disait-on, mais une folle qu'on pensait capable de faire apparaître Satan sur Terre si on en venait à s'en prendre à elle. Venjâ n'avait pas ce pouvoir. A vrai dire, elle n'en avait aucun. La sorcière s'entendait dans l'utilisation d'herbes pour guérir quelques maux ou les accentuer, mais n'avait pas une once du pouvoir que les paysans du village voisin du bois où elle résidait lui prêtaient. Son sens de la mise en scène était réel, toutefois : elle savait effrayer par sa seule façon d'apparaître, d'incanter dans un dialecte connu d'elle seule avant de repartir en traînant ses haillons.
Pourquoi fut-elle choisie ? Nul ne saurait le dire. Un soir, lors d'une de ses sordides parodies d'invocation du Seigneur du Mal, il se passa
quelque chose. Si le Diable ne vint pas, un loup gigantesque lui sorti de l'obscurité de la forêt. Une bête sans commune mesure, un animal aux proportions insensées, au pelage charbonneux et au regard flamboyant. Comme si ses pupilles avaient été l'âtre d'un feu infernal.
Il saillit Venjâ. Comme si cela avait été naturel, le loup la monta comme si elle n'avait jamais été qu'une femelle de plus. Et la sorcière s'y prêta, ses plaintes de douleur se mêlant à ses gémissements d'extase. Lorsqu'elle s'éveilla au matin, aucune trace du loup. Venjâ savait ne pas avoir rêvé sa soumission à cet animal, comme elle savait qu'il l'avait fécondée.
Ainsi, la sorcière enfanta l'enfant d'un loup. Enfin... Pas d'"un" loup. DU loup. De l'Alpha, peut-être de celui de la meute qui hurlait à la lune depuis les tréfonds de l'Enfer même. Pour elle, il n'y avait pas plus grand honneur.
La sorcière nomma son enfant Dragan et l'éleva à sa façon, avec un instinct maternel déformé par le prisme de la folie. Le bâtard se montra robuste dès son premier vagissement et cela ne cessa d'être le cas. Venjâ lui offrit le sein, lui apprit ce qu'elle pensait savoir de la magie. Elle le força aux travaux manuels pour l'endurcir même au coeur de l'hiver, fière de le voir survivre à de dévorantes fièvres malgré son âge. Dragan grandit et si sa mère ne cessa pas de lui donner le sein, ce fût bientôt pour des raisons moins avouables. Il la convertit en femelle, première de sa meute. Le jeu de l'autorité changea de main et Dragan devint chef de famille, seigneur de meute. Les deux se répandirent dans ce vice honteux et les choses auraient put durer encore longtemps si...
Les rares villageois qui croisaient Dragan en avait instinctivement peur. Ils le craignaient plus que les loups eux-même, à tel point qu'une famine leur aurait semblé plus acceptable que la présence du bâtard parmi eux. Bien sûr, qu'ils devaient le chasser ! C'était sûrement lui qui dévorait sauvagement les troupeaux, c'était sûrement lui qui s'acharnait sur les récoltes ! Mais les paysans savaient être impuissants devant ce jeune homme qui se montrait être une véritable force de la nature. Ainsi, ils estimèrent rapidement que s'en prendre à Venjâ était la solution. Si ils se débarrassaient de la sorcière-mère, son rejeton prendrait peur et quitterait leurs terres ! Alors ils le firent. Venjâ tomba dans un traquenard lors d'un jour de marché et son calvaire commença. On la tortura pour lui faire avouer son amour du Malin et surtout pour que ses cris fassent fuir Dragan. Cela n'eut guère l'effet escompté.
Le Bâtard avait souvent eu des accès de colère, mais aucun n'avait jamais égalé celui-çi, qui entraîna sa première métamorphose. Le crépuscule qui tombait alors dévoila la fureur d'une Bête immonde qui s'abattit sur le village. Dans un ouragan de griffes et de croc, Dragan ravagea chaque maisonnée, chaque forme de vie. Du bétail aux enfants en passant par les vieillard, le Premier accomplit un carnage sans nom avant de retrouver un semblant de calme lorsque le matin pointa.
A la vue du tableau de cauchemar qu'il avait dessiné de ses propres pattes, Dragan revenu à l'état humain ne ressenti rien sinon une joie malsaine. Et une vague tristesse devant la dépouille de sa mère, égorgée par un villageois qui estimait certainement faire preuve d'héroïsme à ce moment là.
Et comme les apeurés l'avaient souhaité, le Bâtard quitta la petite vallée encaissée où il avait toujours séjourné. Sans se retourner.
Puisqu'il n'y eut pas de survivant de cette fameuse nuit, le carnage ne trouva jamais de responsable. Au vu des coups portés, on évoqua simplement une "Bête" et on se signa d'innombrables fois. Les lycans n'étaient pas encore nés, mais le voyage entreprit par leur père eut tôt fait de faire naître la caste. Devenu vagabond, Dragan se nourrissait de toute ce qui était constitué de chair. Et les humains étaient un met de choix, plus goûteux selon lui que les moutons et les cerfs. Sa fureur qu'il avait du mal à maîtriser le fit tuer ses premières proies, mais il en fut une qui survécu à ses crocs, qui muta en un lycanthrope après de longues heures passés à souffrir sous les yeux de Dragan qui découvrait que l'agonie avait quelque chose de divertissant une fois rassasié.
Le Bâtard découvrit ce pouvoir avec satisfaction. N'était il pas un Dieu, lui qui pouvait donner une nouvelle vie ? Si, bien sûr. Toutefois, son premier-né le fuya. Instinct de survie.
Et plus que Dragan à cette époque, il contribua à répandre la malédiction à travers l'Europe. Si le Premier eut pourtant sa part de responsabilité, sa destinée fut tout autre.
Contre toute attente, l'enfant presque sauvage se montra amoureux de l'apprentissage. Dragan se délectait des nouveaux savoirs qui emplissaient sa tête vide. Plutôt que de tuer, il écoutait. Il s'assagit, apprit presque à se contrôler même si son naturel chaotique finissait par emporter ses mentors successifs dans le sang et les cris.
Le Bâtard toucha à tous les domaines : religion, boulangerie, combat, charpenterie, politique... Véritable éponge à connaissance, Dragan prêtait oreille à tout ce qu'il ignorait. D'abord analphabète, il apprit à lire et écrire puis à compter. Sa réflexion s'affina, tout comme sa ruse et ses goûts qui se complexifiaient. Le loup devint davantage homme, pour tout dire. Le meurtre et la barbarie, pourtant bases de sa nature, furent refoulées. Dragan commença à se sociabiliser, à porter un masque d'amabilité et de gentillesse. Son côté touche-à-tout lui permit de faire rentrer l'argent, ce qu'il attendait.
Enfin, ses voyages et ses expériences allaient s'élargir.
Accumulant les identités à travers le temps, Dragan endossa plusieurs rôles tandis qu'il explorait l'Europe et enchaînait les rencontres et les situations des plus classiques aux plus inattendues. Ce fût en France que la vie du Premier prit un tournant décisif.
Arrivé en Gévaudan au cours de l'année 1767, il avait naturellement été attiré là par les récits qu'on faisait alors de la Bête, animal fabuleux qui saignait les terres. Se présentant comme un gentilhomme venu faire l'acquisition d'un quelconque domaine, Dragan se mit en fait à la recherche de la Bête dans une traque qui dura un peu plus longtemps qu'il ne l'avait d'abord estimé. C'est au terme d'une chasse animée qu'il découvrit son premier-né, non sans un certain étonnement. Ainsi, la mystérieuse bête n'était pas n'importe quel lycan. Et elle avait prit des proportions qui lorgnaient sur celles de Dragan sans toutefois les égaler, mais assez pour lui faire prendre confiance. Le combat pour la suprématie s'engagea alors entre les deux fauves, qui luttèrent l'un contre l'autre avec un acharnement fou. Lorsqu'un Dragan triomphant arracha le coeur de son adversaire, il fut propulsé à travers un portail dont la concentration sur le combat avait empêché qu'il le remarqua plus tôt.
"Je suis Iskand'Ir, créature l'informa l'homme qu'il trouva face à lui lorsqu'il reprit connaissance.
"Tu es à présent à moi."Dès les premiers jours, Dragan aurait put s'échapper. Mais sa soif de connaissance le poussa à rester, à se soumettre à la volonté d'un autre pour profiter de ce qu'il avait à offrir. Iskand'Ir était un authentique magicien d'une Terre alternative sobrement nommée Terra. Il avait voulu convoquer à sa botte un familier pour le protéger et l'aider dans les tâches les plus physiques, arrachant en cela et par erreur Dragan à sa vie. Ce dernier ne lui en tint pas rigueur, même si il feignit longtemps d'avoir besoin d'être apprivoisé. Resté sous forme lupine, il se livra à un jeu de rôle amusant durant lequel il apprenait déjà tout ce qu'il pouvait. Puis, après près de cinq ans de manège, Dragan simula la soumission totale. Et son plan fonctionna !
Iskand'Ir, trop content d'avoir mit à sa botte cette force de la nature, le traînait partout. Dragan découvrit Terra et la vraie magie, s’intéressa à de nouvelles moeurs et cultures. Finalement, quand son prétendu maître n'eut plus rien à lui apprendre, le Premier le tua et s'appropria ses possessions.
Le manoir d'Iskand'Ir, sur les haute-terres qui bordaient Nexus, devint son repaire. Un lieu connu pour ses réceptions fastueuses et ses orgies assurément décadentes, qui assurèrent au maître des lieux une réputation de bon-vivant et de seigneur à la poigne de fer. Dragan régna sur son petit domaine avec délectation, loin des préoccupations de l'animal qu'il savait être pourtant. Il tissa des liens avec d'autres petits seigneurs, monta quelques princesses aux robes plus longues que les idées, livra même bataille aux côtés d'alliés... Tout ça pour une chose, une seule, qu'il tarda à s'avouer : il s'ennuyait.
La Terre lui manquait. Son Europe et ses congénères, le mode de vie qu'il avait tant aimé et les femmes qu'il y avait rencontré. Une nouvelle quête l'occupa un temps, celle de la recherche d'un sort qui lui permettrait de revenir chez lui. Dragan le trouva pourtant, sa patience et sa persévérance portant leurs fruits. Le Premier se fit maître de cette magie, qu'il comprit pouvoir utiliser dans les deux sens.
Ainsi, un beau jour, il rentra.
Le monde, assurément, avait tourné sans lui. L'obscurantisme avait laissé place à une technologie galopante, un nouveau continent avait été découvert. Deux guerres mondiales avaient entraîné le globe dans un chaos militaire, l'homme avait marché sur la Lune. Les chevaux se trouvaient maintenant sous des capots et il était possible de voler dans d'incroyables engins ! Le portail qu'il pouvait générer ne le liait curieusement pas à la France mais à un pays qu'il connaissait alors sous un autre nom que le sien, le Japon.
L'appétit de Dragan se trouva en ébullition, avide de rattraper plusieurs siècles de connaissances et de découvertes. Et c'est ainsi qu'il plongea à pied joints dans une nouvelle ère, dans une contrée inconnue.