Rencontre du matin, recontre dans l'jardin [PV Kelsier]

Kasja s'était installée. Elle s'était concoctée son nid douillet dans une assez belle maison en bordure de la grande ville. Elle détestait les appartements, et cette ville était vraiment trop grande, trop bruyante, trop rengorgeant de monde, de cris, de pleurs, de voitures qui klaxonnaient comme si leur vie en dépendait. Non, elle préférait le calme relatif qu'elle avait trouvée dans cette banlieue. Un quartier résidentiel fort sympathique. Et en plus de ça...Elle avait son jardin ! Son jardin qu'à elle, dans lequel elle allait pouvoir vivre milles et une aventures. Pardon ? On ne vit pas d'aventures dans un jardin ? Comment-ça ? Il n'y a pas de terrier sous le grand arbre pour aller dans le monde d'Alice ? Le petit étang entouré de plantes des marécages ne renferme pas de secret ? Et  derrière sa maison, il n'y a pas de livres magiques enfermés dans un coffre enterré dans la parcelle de terrain qui restait ? Non ? Mais, Kasja a été lésée, là ! Elle avait déjà plus ou moins aménagé son chez elle. La maison état plus ou moins grande, donc, tout était plus ou moins.

Sauf le jardin. Le jardin était superbe. La maison était entourée par le jardin, qui lui même était entouré par des jolies barrières en bois. C'était un jardin comme on pouvait en voir des centaines, assez lumineux, avec des arbres bien verts. Les fleurs étaient blanches. Les feuilles verdâtres tombaient un peu. Le rouge de l'automne commençait à colorer le parterre. L'ocre autour du petit étang était vraiment sympathique.

Elle était contente de son acquisition. Elle était en train de sortir une chaise longue qu'elle comptait placée à même le sol fleuri de marguerites. Elle poussa un profond soupir et se laissa tomber sur le siège avec un grand sourire béat, plein de bonheur et de joie sentimentale. La nature, le jardin, c'était vraiment de bonnes sensations. Le petit courant d'air lui rappelait l'air sur son île. Mais il ne fallait pas y penser. Elle voulait juste profiter de cette nouvelle vie, de ce nouveau jardin, de ce nouveau air. Elle aimait bien la maison, parce qu'elle était assez éloignée des autres, le jardin était calme, et on ne pouvait pas la surveiller. Elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait. Enfin, dans la limite de la bienséance, bien sûr. Bien sur...Elle eut un rire silencieux. Un rire que pour elle. Mais quelque chose lui faisait  de l'ombre. Sa robe à dentelle laisser les rayons de soleil caresser sa peau nue de ses jambes, et là...Elle avait de l'ombre. Elle releva la tête...

Le tableau lui semblait assez réussi, pour une invention de son esprit. Enfin, il n'avait pas tout inventé, cela aurait été faux de dire ça. Il avait ... Rêvé de ce lieu. Cela lui avait paru tellement réel qu'il avait voulu le dessiner. Ainsi, dès le réveil il s'était mis à dessiner et à peindre les lambeaux de rêve qui restaient à son esprit. Petit à petit, des détails lui revenaient, comme le reflet mordoré de certaines feuilles, un noeud dans un tronc d'arbre, une entaille dans un autre.

A mesure que le tableau prenait forme, il lui semblait retrouver le lieu de son rêve, et chaque teinte correspondait. Il était rare qu'il ait une idée aussi précise d'un lieu imaginé. Quatre heures durant, il peignit et ajusta des tons, rajouta des détails, jusqu'à parvenir à un résultat satisfaisant. Il avait choisi une toile qui faisait près d'un mètre de haut, sur bien 80 centimètres de large, et le décor paraissait ... Vivant. Il ne manquait que le vent dans les feuilles pour y croire. Ce n'était psa la première fois qu'il parvenait à un résultat aussi saisissant de réalisme, et c'était l'une des raisons de son succès en tant que peintre. Ses clients adoraient ce qu'il parvenait à faire passer par la toile, des émotions et des sensations qui n'auraient pas dû s'y trouver.

La peinture séchait déjà un peu alors que le peintre avança les doigts vers son tableau. Hésitant, il effleura la peinture sans l'étaler pour ne pas salir le tableau. Pourrait-il ... ? Plusieurs fois, il avait pu pénétrer dans un tableau. C'était une sensation étrange, d'avoir créé un lieu et de pouvoir s'y balader. Peut-être avait-il fait un rêve prémonitoire, et il allait retrouver les mêmes images et sensations en entrant dedans. Sans savoir comment, il appuya un peu plus et ...

Le piaillement d'un oiseau lui parvint aux oreilles. Les rayons de soleil caressaient sa peau, et l'air avait changé, plus humide. Autant d'indices qui indiquaient qu'il n'était plus dans son atelier, mais bien dehors. En un coup d'oeil, il reconnut le lieu qu'il venait de peindre, mais cette fois en "vrai". Et la surprise fut totale de voir devant lui une inconnue, assise dans un siège. Son premier geste - un reflexe, en fait - fut de reculer d'un pas, pris par la surprise. Elle n'avait pas un accoutrement familier à quelqu'un de sa ville. Une étrangère peut-être ? Lui portait une chemise blanche légèrement bouffante, avec un pantalon brun et des bottes de cuir.

Sa seconde réaction fut la suspiçion. Quelque chose n'allait pas, il n'avait pas dessiné cette femme dans son tableau. D'où sortait-elle ? Etait-il en train de rêver ? Il ne le savait pas, mais en tout cas, il préférait rester sur la défensive pour l'instant. Toisant la jeune femme du regard, il reprit un semblant de calme.

Que ... Faites vous ici ?

Sans doute que cet homme tout droit sorti d'elle ne savait où, sans doute, donc, qu'il avait été surpris. Mais elle était sûre que sa surprise ne valait pas la sienne. Devant elle, qui se prélassait au soleil, il était apparu, comme marchant. Elle avait d'abord vu un pied sortir comme d'une pièce, comme s'il venait d'ouvrir une porte en entrait au fur et à mesure dans son jardin. Elle sentait son cœur battre à en rompre tout son cœur. Sa bienveillance naturelle faisait place à de la peur, son caractère enjoué et charmeur laissait la surprise prendre place dans son cœur. Elle se releva précipitamment de son siège, avec un frisson d'appréhension.

Qui était-ce ? Il...avait reculé à sa vue. Il devait avoir aussi peur qu'elle...Comment était-il arrivé, là, devant elle sans même qu'elle ne le voit, sans même qu'elle ne l'entende, sans même qu'elle sans rende compte. Qui était-il ? Ses habits un peu bouffants paraissaient d'une autre époque, tout en étant très simples et normaux. Mais son allure, les taches de peinture sur ses doigts, ses hautes bottes en cuir...un artiste ? Soit, c'est un artiste...Mais, que fait-il dans son jardin ? Son allure paraissait un peu particulière. Kasja recula aussi un peu, ses minces sourcils roux se fronçant.

"-La question est plutôt ce que vous faîtes dans mon jardin...Et comment vous y êtes arrivé..!"

Elle passa une main dans ses cheveux, le détaillant. Bel homme, sans aucun doute, mais la question n'était pas là. Dans le jardin, les oiseaux n'arrêtaient jamais de piailler doucement, les oisillons réclamant leur repas avec des petits cris joyeux. Leur maman arrivait en voletant, passant devant ce couple qui se toisait, chacun plus surpris que l'autre de se rencontrer. L'ombre des ailes de la colombe passa sur le visage effrayée de Kasja. Elle inspira rapidement et avança d'un pas vers lui. Peut-être juste qu'elle rêvait. Sans doute, même, qu'elle rêvait...personne ne pouvait arriver comme ça dans son jardin, apparaître comme un fantôme. Sans qu'il n'est le temps de reculer, Kasja caressa le visage de l'inconnu, espérant le voir se liquéfier entre ses doigts et se réveiller quelques secondes plus tard. Mais, la peau était bien de la peau, la main de Kasja glissant sur la joue du jeune homme.

Lequel des deux étaient le plus mal à l'aise ou le choqué des deux, dur à dire. Il remarqua à son tour qu'elle avait eu un mouvement de recul, et qu'elle ne s'attendait pas à le voir surgir comme ça. Mais enfin ... C'était son tableau, elle n'était pas censée être ici. Et ce problème lui semblait totalement insoluble. Pourtant, il devait bien y avoir une explication, mais laquelle ? Il se mit à froncer les sourcils quand elle lui parla de "son" jardin. Comment pouvait-il être à elle alors qu'il l'avait imaginé et peint, et que ce lieu n'était même pas réel ? Il s'était forcément produit quelque chose lors de son passage dans le tableau, et c'était la première fois que ça lui arrivait. Devait-il parler du tableau à cette parfaite inconnue ?

Votre jardin ?

C'est tout ce qu'il articula bêtement. Une foule d'idées se bousculait dans sa tête, sans qu'il puisse les formuler correctement, du moins pour l'instant. On sentait dans sa voix une sincérité non feinte : il ne croyait pas que ce soit son jardin, et forcément elle lui faisait une farce, il ne pouvait en être autrement.
Quand elle se mit à avancer vers lui, il tressaillit mais ne recula point. Que comptait-elle faire ? Stoïque, il soutenait le regard de l'inconnue. Il ne cèderait pas, c'est certains. Mais elle ne l'agressa pas, non, car elle passa ses doigts sur sa joue, tel une légère brise d'automne. Le contact le fit frissonner et provoqua l'apparition de chair de poule sur ses avants bras. Quelque chose clochait, et il s'en rendit compte à ce moment là : les vêtements de la demoiselle était ... Trop bien taillés. Certaines nobles parvenaient à avoir de beaux habits, aux motifs complexes, mais c'était la première fois qu'il voyait pareille robe. Où qu'il soit, ce n'était pas comme chez lui, c'était sûr.

Je ... Je suis un peintre un peu spécial. J'arrive à pénétrer dans mes tableaux, et je viens juste de finir celui-ci. Mais normalement, vous ne devriez pas être là, je ne vous ai pas dessiné.

Quels choix s'offraient à lui ? Un rêve ? La magie propre au tableau ? Une téléportation ? Pour l'instant, cela demeurait insondable pour son esprit. On pouvait sentir sur son visage qu'il réfléchissait à plein régime et à tout allure. Levant une main, il effleura à son tour la demoiselle, enfin plutôt sa robe. Si elle venait de son imagination, il ne l'aurait pas faite comme ça.

La robe n'est pas assez courte pour une belle journée comme ça, elle aurait dû faire quelques centimètres de moins ...

Tel un styliste, il passait en revue la tenue et la demoiselle avec. Non décidément, si elle sortait de son esprit, pourquoi l'aurait-il dessiné ainsi ? Toujours à son inspection, il passa sans gêne sa main dans le creu des reins de la jeune femme. Pour lui, il était face à un modèle, une création, pas une vraie personne.

Et cette chute de reins est trop cambrée, ça rend le tout indécent ...

Kasja le regarda longuement, le détaillant totalement, de son visage aux traits fins et masculin à son corps athlétique. Il paraissait encore plus surpris qu'elle, il paraissait venir d'une autre galaxie, d'un autre pays, d'un autre endroit totalement lointain, à sa manière de la détailler, de la fixer avec des froncements de sourcils étonnés et perplexes. Elle-même ne savait pas pourquoi il était là, comment il avait pu venir, atterrir dans son jardin comme si de rien n'était, comme si rentrer dans un jardin d'une jeune femme seule, un dimanche après-midi c'était normal. Totalement logique, simple et ordinaire, comme si tout le monde pouvait le faire...

Elle hoqueta doucement de surprise, reculant avant de revenir près de lui, totalement éberluée. Elle sentait son corps parcouru de frissons d'étonnement. Pénétrer dans ses tableaux ? Un artiste, d'accord, elle avait raison, mais pénétrer dans ses tableaux...?! Il venait de finir de peindre son jardin ? Sans le connaître ? Il avait pénétrer dans son tableau...Sa vie n'était qu'un tableau, alors ? Elle était un tableau ? Non, ce n'était pas possible, c'était juste un fou qu'elle avait devant elle. Il ne l'avait pas dessiné ? Mais elle était vivante, elle n'était pas un dessin, pas une création d'un peintre qui rentrait dans ses tableaux..Non ? Elle ne savait plus. Elle resta totalement muette, ses fins sourcils roux froncés, alors qu'une moue disgracieuse ridait son jolie minois.

Elle le laissait effleurer sa robe, alors qu'il paraissait réfléchir rapidement. Elle-même réfléchissait et haussa un sourcil. Sa robe trop courte ? Soit. S'il voulait. Elle commençait à l'apprécier, cet artiste. Peu-être était-il fou, mais il semblait gentil, doux...Elle eut un mince sourire en haussant les épaules. Elle sentit sa main contre ses reins, alors qu'une touche de rouge venait colorer ses pommettes. Il inspectait la jeune femme, alors que Kasja se laissait faire. Elle sourit de nouveau.

"-Je suis indécente ?" Elle eut un petit rire amusé. On ne disait pas qu'elle était indécente, normalement, mais vulgaire, tout simplement. Elle rapprocha son visage du jeune inconnu qui semblait vraiment la prendre comme une création de son tableau qu'il découvrait pour pouvoir la repeindre. Elle avait une idée des moins décentes, mais des plus amusantes. Avec ce jeune homme si plaisant et si bizarre, un dimanche où elle s'ennuyait..."Tu ne peux pas dire ça sans avoir vu le modèle en entier, non ?" Elle passa sa main dans son dos pour défaire sa robe qui tomba sur le sol, la laissant à moitié nue, puisqu'elle n'avait qu'une simple culotte blanche. Son sourire était doux.

Il devait paraître étrange aux yeux de la jeune femme, à l'observer de la sorte. Il était dans son monde, et cherchait à comprendre. La main remonta, le long du dos, continuant son inspection par l'un des bras. Un instant il lui sembla que la jeune femme était amusée par cela. Se moquait-elle de lui ? Peut-être lui avait elle joué un tour, entrant dans son tableau par il ne savait quel moyen. S'il pouvait le faire, peut-être que d'autres personnes en étaient capable également. Indécente, elle ? Il réalisa ce qu'il avait dit. Elle aurait pu se fâcher, même aller jusqu'à lui mettre une gifle pour ça, mais au lieu de réagir de la sorte, elle souriait et semblait presque prendre cela pour un compliment. Aurait-il créer une femme ... Perverse ? S'il l'avait dessiné, avec un regard lubrique et en pensant à mal, il aurait pu effectivement aboutir à une demoiselle telle que ... Et bien, que cette inconnue.

Car pendant qu'il cherchait à remettre les pièces dans l'ordre pour trouver une cohérence à tout cela, elle lui jeta une phrase négligemment taquine, et ôta sa robe. De quoi le décontenancer un peu plus, si c'était encore possible. Il cligna plusieurs fois des yeux alors que son regard parcourait les courbes de la demoiselle visiblement peu prude.

Je ...

Il ne trouvait pas grand chose d'autre à dire. Elle était clairement proportionnée pour être indécente, cela lui sautait aux yeux. S'il était à l'origine de ça, elle concentrait le vice qu'il avait pu avoir au cours des derniers jours. Sous son caleçon, il sentait son membre se réveiller à la vue de l'exquise inconnue. Il ne pouvait pas lutter contre la nature, en tout cas pas en pareille situation. La verge se gorgeait lentement de sang, captant l'afflux pour se gonfler elle même. Il en résulta une bosse au niveau de son entrejambe, laissant présager d'un dard de chair de bonne taille, vu la forme qui se dessinait au travers du tissu.

Il toussota - de gêne - avant de se reprendre. Ses actes n'avaient aucune conséquence, il était dans un tableau, ou alors il rêvait. Pourquoi devrait-il se sentir intimidé par cette jeune effrontée ?

Si tu es réellement mon modèle, tu dois savoir à quoi je songeais en te dessinant ainsi, non ?

Il eut un léger sourire en prononçant ces mots. Il allait pouvoir voir ce qu'elle pensait, et s'il l'avait créé, elle aurait assurément le mental qui allait avec son physique. Levant sa main, il pointa son index sur elle, afin de dessiner le galbe d'un des seins, puis de tracer une ligne verticale en effleurant la peau de haut en bas du sein en passant sur le têton. Oui, elle était parfaitement proportionnée.

Ni l'un, ni l'autre ne savait qui se moquait de qui, si quelqu'un se moquait. Ca paraissait si peu habituel, pour l'un, d'entrer dans un tableau et atterrir devant une femme, et pour l'une, de voir arriver un bel artiste dans son jardin,  un artiste qui semblait la prendre pour une création des plus étonnantes, loin d'être proportionnée comme il l'aurait fallu. Elle en avait vu, des étonnés devant son manque surprenant de pudeurs, elle en avait vu, des jeunes gens qui reculait un peu, rougissant comme des enfants, elle aimait les voir. C'était sa manière à elle de provoquer, bien sûr, mais sa manière de se montrer femme, fière de son corps, et d'un autre côté, sa manière de se sentir supérieure face aux hommes. Et l'homme qu'elle avait en face d'elle était gêné, ne savait plus ou se placer, ne savait plus pourquoi il était là, il était totalement perdu.

Elle eut un rire amusé, un petit rire qui dégringolait dans sa gorge. Sa poitrine tremblait en même temps que son rire, comme si chaque éclat de son rire cristallin faisait cahoter ses seins. Il était amusant, dans sa manière d'être. Son sourire amusé laissa doucement place à un sourire aux coins pervers. Ce qu'elle voyait ne la fit pas rougir, la demoiselle ayant une certaine habitude, mais plutôt sourire de contentement. Le bel artiste n'était donc pas indifférent à son corps ? Et il avait l'air plutôt...Mmm..Elle ne finit pas sa phrase, gardant pour son esprit et son imagination les idées qui venaient se perdre à la vue de la bosse.

Quoi qu'il pense, quoi que pense Kasja, c'était le temps d'une journée, sans doute. Le temps d'un rêve, le temps d'une après-midi, le temps de peut-être découvrir qu'elle n'était qu'un modèle d'un tableau, qu'elle vivait dans un tableau, elle ne savait pas, elle s'en foutait, le champs des possibilités était trop vaste...Il fallait juste profiter. Carpe Diem.. Lui-même devait penser la même chose, il caressa sa poitrine rebondie du bout du doigt. Un léger frisson traversa le corps de Kasja, amenant avec lui une douce couleur rosée sur ses joues. Elle hocha doucement la tête, se prêtant au jeu avec délectation.

"-Tu devais penser à créer une femme pervertie qui pourrait te satisfaire...Ne m'as-tu pas créer pour que je te plaise..? Est-ce que je te plais..?"

Plus que de vouloir le savoir, elle voulait l'entendre le dire. Sa voix chantante et mélodieuse venait se perdre en caresses sur le corps du jeune homme, alors que Kasja s'avançait pour venir chatouiller le cou de l'inconnu de son souffle chaud, sa main droite passant sur la bosse au niveau de son entre-jambe. Elle se suréleva sur la pointe de ses pieds pour embrasser doucement, du bout de ses lèvres humides.

Il avait partiellement repris contenance, depuis qu'il était persuadé qu'elle n'était pas une "vraie" femme. Invention de son esprit ou de la magie, peu lui importait. Avait-elle un but ? Se poser ce genre de questions ne l'avancerait guère à trouver une réponse, même à moitié satisfaisante. Quand elle lui parla, l'homme fut parcouru d'un frisson étrange, mêlant plaisir et désir. Elle lui plaisait, c'était certains, et en même temps elle semblait si entreprenante qu'elle en était presque intimidante.

Tu me plais beaucoup oui ...

Il voulait prolonger sa phrase, dire "pourquoi" il l'aurait créé, mais les mots moururent dans sa gorge. Ce n'était pas bien grave car elle venait se coller à lui, et il répondit à son baiser. La pression contre son entrejambe ne fit qu'attiser le feu qui y couvait déjà. Sa langue s'immisca hors de sa bouche, allant à la rencontre de sa partenaire pendant que sa main trouvait instinctivement la direction du bas du dos de cette dernière.

Son autre main remonta la cuisse de la belle, et bifurqua vers la culotte, afin de glisser entre la peau et le tissu. Sans un bruit et avec douceur, la main épousa la forme de l'entrejambe de cette inconnue. La situation était irréelle, pourtant il la vivait pleinement. Son majeur et son index longèrent la fente moite, avant de la fendre petit à petit. La première phalange s'enfonçait, puis la seconde, les deux doigts prenant leur place dans la vulve chaude.

Tu veux me satisfaire ?

Il avait rompu le baiser, et la contemplait d'un sourire joueur, tandis que ses doigts remuaient lentement en elle. La question était sincère, mais à y réfléchir, Kelsier voyait cela comme une affirmation. Sa main quitta le dos de la jeune femme, afin de revenir entre les deux corps. Pressé, le jeune homme ? Il ouvrait en tout cas son pantalon, qui chuta sans soucis à ses pieds. Son caleçon était munie d'une fente, et l'on devinait le membre par cette ouverture.

Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai eu raison de te créer ...

Toute sorte d'idées lubriques lui passaient par la tête. Elle était là pour le satisfaire, visiblement. Il avait envie ... Hm, à y réfléchir, il avait envie qu'elle scelle ses lèvres autour de son membre, pour le sucer lentement au début, puis de plus en plus vite ... Sortant de sa rêverie, il continuait à masturber avec délicatesse la demoiselle, en soutenant son regard. Savait-il ce qu'il voulait ? Etait-elle le reflet de ses envies, ou se jouait-elle de lui ? Il le saurait tôt ou tard si elle ne correspondait pas à ses désirs.

Elle sourit de son sourire si doux et particulier, qui illuminait totalement son visage aux traits fins, qui faisait plisser ses deux beaux yeux rouges, qui donnait dans son regard une lueur joueuse et pleine d'envie. Elle aimait les hommes, c'était le sourire qu'elle ne donnait qu'à ceux qu'elle voulait aimer pour la nuit. C'était son sourire d'amante et une amante était toujours la plus heureuse quand son fiancé lui disait qu'elle lui plaisait. Son beau visage fut encore parcouru d'une vague de rose qui colorait ses pommettes de plaisir. Son corps nu était collé à celui de l'inconnu, de l'artiste qui l'avait peut-être créé après tout..Elle pouvait se perdre dans ce mensonge, le temps d'une journée, se perdre dans un rêve des plus réels, des plus palpables, des plus plaisants. Elle voulait devenir ce mensonge, devenir ce que cet artiste voulait qu'elle soit, sa création qui devait le satisfaire, sa jeune création qu'il aurait pu peindre. Elle joua un instant avec la langue de l'artiste, une danse où les deux langues s'entremêlaient, mélangeant leurs salives. Ses paupières se fermèrent pour profiter au maximum des sensations que lui procurait le jeu de langue, ainsi que sa main contre son rein.

Un frisson délicieux parcouru l'intégralité de son corps nu quand il passa sa main entre ses cuisses, pénétrant doucement un doigt en elle. Un murmure de plaisir s'échappa de la gorge de Kasja qui passa sa propre main sur le membre du jeune homme en relevant la tête vers lui, son dos cambrant un peu. Elle hocha doucement sa jolie petite tête, venant encore jouer avec les lèvres de l'artiste, mordillant sa lèvre inférieure. Lui-même prenait les avants, faisant tomber son pantalon sur le sol, laissant presque à nu son membre qui semblait déjà bien excité par le corps fins de Kasja.

"-Oui..." Sa voix était tendre, comme la main qui vint caresser le membre du jeune homme, ses doigts frottant le gland. Sa paume continua son chemin sur la chaire tendue, se serrant un peu en une nouvelle caresse.

Elle sourit, amusée. Elle ne voulait même plus savoir si elle existait ou pas, elle voulait prendre au sérieux le fait qu'il l'ai créé, qu'elle n'ai là, en fin de compte que pour le servir. Ca lui plait. Elle sourit, elle sourit. Il l'a bien fait de la créer, ils ont bien fait de se rencontrer, de se trouver. Elle le fixe, cherche à comprendre ce qu'il voudrait. Elle laisse couler ses lèvres sur le cou de l'artiste, y apposant baisers et suçons tendre, sa main continuant quelques va-et-viens doux sur le membre nerveux. Elle lui rend la plaisir qu'il lui donne en frisson et couinements un peu aigus.

Pour Kasja, habituée aux plaisirs charnels, il peut vouloir une chose des plus simples, quelle lui rend totalement le plaisir. Elle sent qu'elle mouille, le rouge continuant d'affluer contre ses joues. Elle se baissa doucement, ses mains délaissant le membre du jeune homme. Elle avait envie de lui plaire. Est-ce que ça pourrait lui plaire, des préliminaires ? Oui, elle ne savait plus pourquoi elle pensait ça, mais il lui semblait bien que oui. Elle descendit jusqu'à ce que ses genoux touchent le sol, et dans une position des plus communes pour ce genre de plaisirs, Kasja, son sourire au coin des lèvres, lécha doucement du bout de la langue le membre. Elle releva la tête avec un regard indécent, comme il aurait dit.

"-Puis-je..?"

Elle ne le laissa pas répondre, sa langue entourant le membre chaud, parcourant son étendue, alors qu'elle le laissait pénétrer doucement dans sa bouche, ses lèvres apposant des sortes de baisers, enfermant le membre imposant entre leurs barrières de chaires, sa langue continuant de jouer en chatouillant le membre. Elle faisait des petits va et viens avec sa bouche, sa main droite revenant sur extrémité encore à l'air nu du membre, alors que sa bouche continuait son doux labeur.

Elle s'enhardissait un peu plus - si cela était possible - en jouant à titiller son membre au travers du caleçon. La verge ne pouvait que répondre positivement et se tendre d'autant plus à cette caresse. Il ne la retint pas quand elle descendit dans son cou, puis le long de son torse afin de se mettre à genoux. Inclinant à peine la tête, il la lorgnait d'au dessus, alors qu'elle appliquait un coup de langue sur la longueur de la verge. Cette dernière se tendit sous ce contact, désireuse de plus.

Oui ...

Il lui donnait l'autorisation, si autorisation il fallait. Il ne doutait pas qu'elle l'aurait tout de même fait. Les lèvres douces parcouraient la peau si fine et si sensible du membre, et chaque effleurements suffisaient à le faire frissonner. Presque négligemment, il avança sa main pour jouer avec une mêche de cheveux de la demoiselle. Il rêvait, ce n'était pas possible autrement. Les lippes se refermèrent sur son gland et un nouveau soubresaut parcourut le pal de chair, en résultant une goutte de sperme qui s'écoula sur la langue de l'inconnue.

Il se permit un gémissement, sa main se rapprochant de la tête de la demoiselle, afin de la caresser .Une légère caresse, rien de directif. Elle pouvait bien être sa création ou pas, il n'allait pas lui "baiser" la bouche en la connaissant à peine.

Touche toi en même temps ...

Bien que ce soit un ordre, il avait été prononcé d'un ton presque suppliant. Il voulait la voir faire, bien que la position ne s'y prête pas trop. Pour l'instant, il était comblé d'être l'objet d'attention de cette bouche joueuse, mais il ne comptait pas rester éternellement ainsi non plus, tant elle l'attirait.

Un bruit attira son attention, et il redressa la tête un instant. Dans le ciel, une trainée blanche suivait un oiseau brillant. Il semblait voler haut, et il faisait un drôle de bruit. Il n'avait aucune idée de l'espèce que cela pouvait être. Décidément, ce rêve était des plus étranges, et il préféra redescendre le regard sur la demoiselle qui s'évertuait à le rendre fou.

Kasja aimait sentir sa main dans ses cheveux qui s'enroulaient doucement autour des doigts du jeune homme. Il était doux, adorable dans ses mouvements. Lui, l'inconnu dont elle ne connaissait même pas le nom, avait l'air d'aimer le traitement que lui offrait les lèvres fines et écarlate de la jeune professeur. Elles suçaient tendrement le membre, sa langue passant légèrement autour, s'écrasant parfois contre son gland qui laissait tomber dans sa gorge des gouttelettes de sperme. Kasja était tout de même bien expérimenté dans ce domaine, ses jolies lèvres continuant leur besogne avec plaisir.

Il posa sa main sur sa tête, elle prit cela comme une invitation de continuer, invitation qu'elle ne déclina pas, pressant encore plus ce membre de chair dans sa bouche. Elle releva juste les yeux, balayant d'un mouvement de tête rapide une mèche qui l'empêchait de bien voir son amant. Son regard chercha celui de l'artiste avant qu'elle ne lui obéisse. Kasja était sensible aux tons, aux différents changement de mélodies dans les voix, aux voix tout simplement. Elle arrivait à lire une personnalité, dans les voix, une manière d'être, de se montrer. Celle de son amant, de son artiste était vive et en même temps timide, suppliante et dominante. Une voix d'adolescent baryton, une voix de Dieu d'Opéra qu'on ne sait pas caser, entre méchant et petit premier. Une voix qu'elle trouvait superbe qui lui intimait des ordres qui la faisait rougir de plaisir.

Elle laissa doucement descendre sa main entre ses seins rebondis, pour qu'elle trouve l'entrée de son intimité humide, chaude. Alors que sa bouche continuait à augmenter le plaisir de l'artiste, en va-et-vient et coups de langues bien placés, son doigt vint titiller sa boule de plaisir. Elle écarta un peu ses cuisses et ses jambes, malgré la position peu facile, peu commode pour obéir. Elle pénétra en elle un de ses doigts fins, alors qu'elle cambrait doucement, avec un murmure de plaisir mêlé à ceux de son amant.

Alors qu'elle le sentait assez ... prêt, elle arrêta doucement ses va-et-vient, relevant la tête vers lui, lui offrant une vue plongeante sur sa poitrine, et son intimité. Elle entr'ouvrit ses lèvres humides, murmurant avec un regard des plus évocateurs :

"-Est-ce que ta création te satisfait déjà un peu..?"