L’objectif de Kang, fondamentalement, était relativement simple : modifier le temps de manière à ce que, quand il naîtrait dans le futur, il soit un Dieu vivant. Kang était un mégalomane tout ce qu’il y a de plus classique, qui avait voyagé à travers le temps, à tel point qu’il avait failli déchirer à plusieurs reprises la matrice temporelle. Il avait notamment fait cela, à un moment, pour empêcher un futur hypothétique dans lequel Ultron, un androïde de guerre conçu par le Professeur Pym, avait réussi à détruire l’humanité. Or, sans humanité, point de Kang, et, pour empêcher cela, Kang avait voyagé dans le temps, piochant ici et là des super-héros et des super-vilains, des guerriers galactiques, afin de former une immense armée dont le but était de vaincre Ultron. Hélas, tous échouaient, et il dut voyager dans le temps au moins une centaine de fois, sans tenir compte des éventuels paradoxes temporels que ses actions engendraient. Le résultat avait été une déchirure du tissu spatio-temporel, entraînant passé, présent, et futur à se mélanger. Ce blocage avait été résolu par l’action des Avengers, qui avaient réussi à convaincre Ultron que Kang avait déclenché un processus qui emportait Ultron lui-même, et que le seul moyen qu’il avait d’y mettre fin était de se rendre.
Suite à cela, Kang avait continué à exister, et à manipuler le cours du temps. Son action ici en était l’illustration. Les TimeSplitters étaient, pour lui, l’opportunité de modifier encore plus le cours du temps. Il avait déjà tenté de revenir à l’époque de l’Égypte antique pour devenir un Pharaon suprême, en utilisant Apocalypse pour l’aider, mais l’Histoire, fort heureusement, ne manquait pas d’opportunités... Avec cette situation paradoxale que Kang ne pouvait malgré tout pas trop bouleverser le cours du temps, car il fallait que la trame temporelle soit telle que Nathaniel Richards vienne au monde au 30
ème siècle.
«
Mes chers amis, il est temps... »
Ils étaient dans une station spatiale, et observaient devant eux un singulier spectacle : celui d’une Terre alternative en train d’être détruite par une supernovae. Les humains avaient depuis longtemps disparu sur ce monde, après une guerre nucléaire entre l’Empire du Milieu et la Fédération Démocratique, de ce que Kang avait cru comprendre. En tant que scientifique, Kang s’intéressait beaucoup aux autres évolutions possibles, et avait depuis longtemps compris toute l’importance de l’effet-papillon, et à quel point l’Histoire était variable. Que se serait-il passé si un ouvrier de l’Allemagne, au début du 20
ème siècle, avait donné naissance à un enfant qui, par la suite, aurait été responsable de la mort d’Hitler ? L’étude du temps amenait à devoir véritablement envisager
toutes les hypothèses, soit, non seulement les hypothèses facilement vérifiables (comme assassiner Hitler), soit les hypothèses difficilement vérifiables (comme l’hypothèse d’une non-naissance ou d’une naissance, et ses implications concrètes). C’est ce qui faisait que, selon les cas, la mort d’Hitler débouchait sur une guerre mondiale sanglante entre l’URSS et les États-Unis, ou sur l’unification de l’Europe sous le joug italien.
Autrement dit, l’étude du temps et de ses variantes amenait à envisager une sorte de gigantesque équation, se composant d’un nombre infini de variables, car chaque être humain, et chaque
non-être humain, était une variable. Un concept abordé par Isaac Asimov dans sa notion de «
psychohistoire », et qui, compte tenu de l’impossibilité d’une telle équation, s’était contenté d’une équation de prédiction du futur fausse, reposant sur l’évolution des sociétés, sans prendre compte du fait individuel, en partant de ce postulat narratif faux (comme démontré dans la série) qu’un individu seul ne pouvait pas faire évoluer le cours de l’Histoire.
Kang était autant un conquérant qu’un scientifique, à la recherche de ce qu’il appelait l’Équation Temporelle, soit une équation qui permettrait, à coup sûr, de prédire le temps, ou, plutôt, de décrire l’intégralité des conséquences humaines et sociétales d’une action, que ce soit le fait d’aller acheter le pain, de faire attendre une personne trente secondes de plus, et ainsi lui éviter d’être écrasé par une voiture, et donc lui permettre de mettre au monde l’homme qui trouverait un vaccin contre le cancer, ou le fait d’envisager l’impact d’attentats terroristes.
Et ce plan passait par l’obtention des pouvoirs du plus puissant mutant ayant jamais existé : En Sabah Nur, alias Apocalypse. Et, pour cela, il lui fallait l’aide du Docteur Crew, et des Cristaux du Temps, des cristaux très spéciaux que Crew utilisait pour voyager dans le temps.
«
Si je vous ai réunis, poursuivit-il, en observant le soleil s’embraser, engloutissant totalement la planète,
c’est pour modifier le cours du temps... Notre allié, le Docteur Crow, ne viendra pas se sauver lui-même... Du moins, pas en personne. Nous allons agir, car j’ai besoin des connaissances que le vieux Crow a pour remonter dans le temps, et pour m’accaparer les pouvoirs d’En Sabah Nu. Votre rôle sera de neutraliser la femme qui l’accompagne... Et j’ai toute confiance en vous pour cela. »
Kang, au cours de ses voyages temporels et dimensionnels, avait constitué autour de lui un redoutable corps d’élite, composé de survivants issus de temporalités qui avaient été détruites.
Le
Chronos Corps était réuni derrière lui, se composant des personnes suivantes :
- Cyborg-Lézard, qui était une expérience militaire. Le Docteur Curt Connors avait utilisé un sérum qui l’avait transformé en homme-lézard meurtrier, et avait fait l’objet d’expériences militaires. Il était devenu Cyborg-Lézard, et avait évolué dans un monde ravagé suite à la chute de l’astéroïde Apophis ;
- Blue Fatalis était une variante du fameux tyran de Latvérie. Ce Fatalis-là avait été plongé dans une guerre mondiale complexe entre l’Empire Islamique et la Nouvelle-Église, où la Latvérie avait tenté d’être un asile de pays pour une ère d’athéisme. Son pays avait été détruit par des bombardements kamikazes, et Kang l’avait sauvé ;
- Blood Spider, un Spider-Man issu d’un new York envahi par l’URSS suite à la Seconde Guerre Mondiale, où la ligne Maginot des Français avait eu le temps de se terminer. La bataille s’était enlisée, et Staline en avait profité pour emboutir l’arrière du Troisième Reich. Il avait ensuite envoyé ses forces au-delà de l’Atlantique, avec le soutien des forces impériales japonaises, et Spider-Man était né dans ce contexte ;
- Black Thor, un Thor issu d’une temporalité où Asgard s’était effondrée dans des conflits intestinaux entre les partisans de Loki, et les partisans d’Odin. Thor avait essayé d’éviter la guerre, mais, quand Loki avait lâché les Géants des Glaces sur Asgard, le royaume avait été pulvérisé ;
- Terrax, un héraut de Galactus. Suite à une guerre terrifiante entre les Célestes, Galactus avait été tué, et l’univers en passe d’être détruit ;
- Xena Shen, une générale chinoise issue d’une temporalité où la Chine et le Japon s’étaient déclarés la guerre, un Japon qui contrôlait tout le Pacifique et les États-Unis, et où la Chine s’était relocalisée en Europe, avant de reconquérir son ancien Empire ;
- Phallix, un chevalier issu d’une société futuriste médiévale, avec des châteaux-forts flottants dans le ciel, et qui avait été envahie par des Barbares du futur. Son royaume avait été détruit, sa famille massacrée, et Kang n’avait eu aucune difficulté à le recruter.
- Iron Chief, une variante d’Iron Man émanant d’un monde où Tony Stark avait été élu Président des États-Unis, et s’était lancé dans une guerre violente contre l’URSS. Un virus mortel s’était répandu peu à peu dans le monde, lâché par les Soviétiques, une sorte de super-peste qui avait, peu à peu, asphyxié le monde entier.
Ensemble, ces huit membres constituaient le corps d’élite de Kang, le
Chronos Corp...
Et Kang comptait les envoyer au moment où le jeune Crow viendrait sauver le vieux Crow.