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Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

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Mélinda Warren

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 15 jeudi 31 janvier 2013, 12:16:28

Le voyage vers le château natal de Ludowic fut, fort heureusement, assez paisible. Ludowic avait faim, une soif sanguine, et n’était visiblement pas habitué à être tellement affamé. Ce faisant, il était calme, car il manquait de sang dans les veines. Le voyage vers son château se déroula donc sans encombre, Mélinda étant heureuse de quitter la cité-État de Nexus, ville où elle ne se rendait que par nécessité. Même pour elle, une Ashnardienne, elle étouffait dans cette ville. Son chariot se mit en marche, Bran avec elle, et elle resta allongée la plupart du temps, Ludowic enchaîné à ses pieds, sur un tapis devant le lit. Un cocher avançait le long des routes, jusqu’à rejoindre le château. Ils passèrent sans problème les quelques patrouilles surveillant le château. Ce dernier était abandonné, et Mélinda put voir quelques bannières flottant en haut des tours, indiquant que l’endroit appartenait à l’Ordre. Ceux qui venaient de prendre le château devaient sûrement discuter de ce qu’il faudrait faire du château : le vendre, le détruire pour utiliser les pierres dans d’autres forts, ou le conserver. Les portes à l’entrée étaient ouvertes, et il n’y avait personne, aucun garde, aucun archer. Le chariot entra dans la cour principale, quasiment vide, à ‘l’exception d’une petite femme isolée se trouvant là, une Terranide.

*Comment diable a-t-elle fait pour ne pas se faire capturer ?*

C’était étonnant. Le cocher continua à s’avancer, et Mélinda tourna sa tête vers Ludowic. Le petit Terranide dormait à moitié,  et elle avait besoin qu’il soit pleinement réveillé pour voir qu’elle ne lui avait pas menti. La vampire tendit sa main pour caresser la nuque du Terranide, l’amenant à se relever. Il était particulièrement faible, et elle le posa sur le lit.

« Debout, petit Terranide, nous sommes arrivés ! »

Mélinda alla près de l’armoire du chariot, l’ouvrit, et en sortit une petite fiole rouge. Elle comprenait du sang. Son sang. Quoi de mieux à boire que son propre sang, après tout ? La vampire s’approcha du petit Terranide, et décapsula la fiole, puis enfonça le contenu dans la bouche de Ludowic. Le sang fila dans sa gorge, et le réveilla rapidement. Un sourire sur les lèvres, la vampire lui fit boire l’intégralité de la fiole, puis la retira de ses lèvres. Ses mains étaient entravées, après tout. Il portait un collier autour du cou, avec une laisse un peu plus courte. La vampire déposa la fiole dans l’armoire, puis referma cette dernière.

« Nous sommes arrivés, petit Ludowic. »

Bran était descendu, ouvrant la porte. De la poussière s’y insinuait un peu. La vampire attrapa Ludowic par la laisse, et descendit, attendant que ce dernier la suive. La grande cour avait jadis du resplendir de vie, mais il n’y avait plus rien. Elle était vide, avec quelques rares débris noircis ici et là, témoignant qu’il y avait eu un incendie ici. Mélinda vit des traces de terre retournée sur le sol, et se dit qu’un charnier avait du être fait dans la cour. Le soleil éclairait la cour, et le cocher resta sur le chariot, tandis que la Terranide isolée se tenait à côté, tenant un balai entre les mains.

Dans son regard, Mélinda y lut une sorte de naïveté candide, ainsi qu’une sorte de profonde mélancolie. Le château était abandonné, avec des tours condamnées. Un écriteau sur un coin indiquait que l’endroit était propriété de Nexus, et interdit à la visite, sous peine d’amende. Mais il n’y avait personne pour surveiller le château.

« Tu es réveillé, petit Terranide ? Je suppose que tu dois reconnaître ton chez toi... »

D’un signe de tête, elle désigna la Terranide restée près du chariot.

« C’est qui, celle-là ? »
« Modifié: jeudi 31 janvier 2013, 23:27:45 par Mélinda Warren »

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 16 jeudi 31 janvier 2013, 20:45:19

« ...suis pas petit » maugréa indistinctement Ludowic, que l'odeur du sang avait déjà partiellement tiré de sa torpeur.

Le liquide rouge coulant dans sa gorge lui fit un effet incroyable. Comme s'il avait reçu une décharge, son corps se tendit, alors que son crâne, jusque là douloureux, se mit à fourmilier d'une façon assez agréable. Sa langue fit frénétiquement des tours sur son palet, pour ne pas perdre une goutte du précieux breuvage. Son organisme, résilient, s'attachait déjà à lui rendre ses moyens et à compenser les longs jours de jeûne. L'euphorie lui fit un court instant oublié qu'il était enchaîné : même s'il l'était toujours, il était bien plus libre qu'une minute avant. Ses mouvements étaient encore entravés par le métal, mais il était capable de marcher et de penser à nouveau. Toutefois, il revint vite à la réalité, et se demanda si c'était une bonne chose. Tant qu'il était mourant, Mélinda ne pouvait pas lui faire trop de malheur. En revanche, à présent...

Suivant le chemin que l'homme musculeux lui imposait -il n'avait de toute façon pas d'autre choix, dans la situation où il était-, le jeune terranide osa à peine relever les yeux. Et si la vampire avait dit vrai ? Il avait eu un peu de temps pour y réfléchir. Si elle l’emmenait ici, c'était soit que ses dires étaient dénués de mensonges, soit qu'elle avait monté une mascarade. Le regard de Ludowic passa finalement sur la vaste cour qu'il connaissait si bien, d'abord muet. Il avait passé des nuits entières à y jouer, à grimper sur les arbres, les toits, à effrayer les serviteurs. Il l'avait quitté lorsque les étranges individus l'avaient capturés, et il n'avait pas pu voir grand-chose. Il avait bien senti une odeur, et une ambiance, étrange, mais il avait été trop préoccupé par son propre sort pour réagir. Il comprenait à présent que les événements qui s'y étaient passés n'étaient pas normaux, et pas de bonne augure. Cette cour avait toujours été pleine de vie, d'où pouvait venir toute cette cendre ? Il ne restait plus qu'une personne, qu'il reconnu aussitôt. Il n'avait jamais beaucoup aimé cette fille, elle était encore plus stupide que la moyenne de ses serviteurs, toutefois, ça n'en était pas moins une présence familière. Le semi-vampire sourit largement, puis se reprit. Il ne fallait pas donner un levier supplémentaire à sa geôlière, songea-t-il précipitamment. Il tenta d'exprimer le désintérêt, en haussant les épaules.

« C'est juste... une domestique débile. Elle sait faire que balayer. Même pas parler. C'est une bonne à rien, et elle est folle. »

Loin de se montrer offusquée du discours de Ludowic, qui parut ne pas du tout l'atteindre, l'intéressée sembla le reconnaître à son tour. Elle eut une mimique étrange, et recommença aussitôt à passer des coups de balais sur le sol, qu'elle regardait à présent fixement. Le mouvement plutôt brusque qu'elle fit révéla à son cou un petit ornement grisâtre, représentant une tête de cerf avec des bois, accroché par une cordelette moins noble encore. Le jeune terranide retint de justesse une exclamation de surprise. Il connaissait ce collier : il avait déjà vu sa mère le porter. Puis il ne l'avait plus vu, sans doute était-il retourné dans une boîte à bijoux. Que faisait donc cette imbécile avec ? Il était difficile de croire qu'elle était capable de le voler, analysa le semi-vampire. Il n'en dit rien, préférant encore le voir sur une servante que sur Mélinda. En l'état, recouvert par la poussière, il ne ressemblait de toute façon pas à une parure très précieuse, suffisamment terni pour passer pour un métal vulgaire.

« La Reine ne va pas être contente. Non, non, non. Son fils plein de chaînes. Oui, oui, oui. Elle ne l'est pas. » murmura Flo, sans doute à peine consciente d'être entendue.
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Mélinda Warren

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 17 vendredi 01 février 2013, 11:33:48

« C'est juste... une domestique débile. Elle sait faire que balayer. Même pas parler. C'est une bonne à rien, et elle est folle. »

Vraiment ? D’où venait, dans ce cas, l’onde de plaisir que le petit Ludowic avait ressenti ? Cette onde perceptible à travers une subtile ondulation sanguine ? Mélinda était loin d’être dupe, mais elle ne dit rien. Elle comprenait que voir un visage familier devait soulager le petit Terranide. Il commençait seulement à comprendre cette réalité qu’il se refusait à admettre. Il était seul. Seul au monde. Son passé avait été détruit, et la vampire était la seule raison de son existence. Il se refusait encore à l’admettre, mais ça viendrait. Chaque chose en son temps, la vampire n’était pas pressée. Et puis... Le voir souffrir, c’était aussi une délicieuse vengeance sur la mère de cet insolent. La mort de cette garce ne lui faisait ni chaud, ni froid.

En voyant Ludowic, la servante isolée se mit à s’agiter frénétiquement, frottant le balai. Mélinda la regardait fixement, tandis que Bran, impassible, restait dans son coin, se contentant de surveiller sa petite sœur. En remuant son balai, la servante montra un collier autour de son cou. Sur le coup, Mélinda n’y fit pas attention, se disant que c’était simplement la preuve qu’elle était une esclave. Qu’elle soit folle, ça, en revanche, Mélinda n’en doutait pas. Pour rester ici, il fallait l’être. Mais, débile, par contre... La servante se mit à marmonner dans son coin, et la vampire resta les bras croisés, tournant sa tête vers Ludowic.

« Elle est peut-être débile, mais elle, au moins, elle n’a pas été capturée... Je dirais donc qu’elle est plus futée que toi, petit Ludowic. »

Mélinda se rapprocha lentement de la femme, se demandant comment aborder cette dernière. L’objectif de la vampire était fort simple : montrer à Ludowic qu’il ne restait plus personne dans le château. En soi, il suffisait de le voir pour s’en rendre compte. Elle traînait avec elle Ludowic, qui était toujours attachée, la vampire ne lui faisant toujours pas suffisamment confiance pour le relâcher. La servante continuait à balayer le sol, et Mélinda tourna sa tête vers Bran.

« Qu’est-ce qu’elle a dit ? »

Son frère haussa les épaules, mais répondit rapidement, ayant été un peu plus attentive que l’esclavagiste :

« Elle a dit que la Reine du semi-vampire sera énervée de le voir enchaîné. »

Mélinda hocha la tête, puis regarda la Terranide, sentant une pointe d’agacement la traverser. Elle tendit sa main, et attrapa le balai de la femme, le retirant fermement, et le jeta vers le sol.

« Il n’y a plus personne ici, à part toi ! La Reine est morte ! Comme tous les gens ici, leurs cadavres ont été réunis en un beau charnier, les Nexusiens et les religieux y ont foutu le feu, et se sont barrés ! Qu’ont-ils fait du corps de la femme qui dirigeait le château ? Qu’ont-ils fait de son corps ? Tu l’as sûrement vue ! »

Mélinda avait l’impression de parler contre le vent, mais l’idée était que Ludowic comprenne que sa mère n’était plus. Faire table rase du passé, en somme.

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Ludowic

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 18 mardi 05 février 2013, 01:00:07

La domestique ne parut tout d'abord pas affectée par le fait que Mélinda lui prenne son balais des mains. Elle continua même quelques secondes à esquisser des mouvements de balancier, comme si elle avait encore l'objet. Puis, avec du retard, elle sursauta et fit un pas en arrière. Elle sembla presque écouter avec attention ce que lui disait la vampire, mais c'était surtout la crainte qu'on lisait dans son regard. Pas une crainte à long terme de ce qui aurait pu l'atteindre ; elle avait simplement détecté l'agressivité de la femme, et savait qu'il fallait alors se méfier. Mécaniquement, elle récita.

« Je suis désolée. Je ne voulais pas faire tomber cet objet. Je suis désolée. Je ne voulais pas faire tomber cet objet. Je suis désolée... »

La terranide s'entêta à répéter plusieurs fois l'excuse, préparée suite à une erreur ancienne et généralisée, sur le même ton absent quoiqu'un peu paniqué.

« Elle a pas été capturée parce que personne veut d'elle. Elle sert à rien, tu vois. » fit Ludowic avec l'air suffisant de celui qui vient d'avoir raison, oubliant par là même sa brève résolution au vouvoiement.

La lumière se fit finalement après une demi-dizaine d’occurrences, et Flo parvint à changer un peu sa rengaine. Loin de passer pour une confirmation claire, elle était visiblement assez surprise d'apprendre la nouvelle, sans vraiment toujours manifester d'émotion usuelle.

« Ah oui ? Vous dites vrai ? Des intrus, oui. Pas de mal aux terranides. Brûlé. Tout. Flammes. Flammes ! » La domestique se prit la tête dans les mains et se mit à la secouer frénétiquement. « FLAMMES. JE SUIS SEULE. » Elle fronça les sourcils, et s'arrêta aussi soudainement. « Non. Le fils de la reine. Il est là. Toujours là. » conclut-elle en pointant du doigt l'intéressé.

Pendant ce temps, Ludowic était resté incertain. L'évidence de la déchéance de sa mère était de plus en plus certaine, mais il avait eu du temps pour se préparer. Il ne fondrait pas en larmes, cette fois. Il se sentait beaucoup plus sûr de lui dans ce lieu qu'il connaissait bien, quand bien même celui-ci était désert et désolé. Il soupira tout de même sinistrement.

« Bon... Elle est folle... T'es-vous contente ? »

Le jeune terranide ne voyait pas comment s'échapper. Il pouvait faire traîner les choses, mais il ne savait par quel moyen il pourrait se défaire des chaînes qui pesaient sur lui. Il contempla le sommet de la plus haute tour, où devaient encore se trouver la plupart de ses jouets, de ses dessins, de ses peluches. Il ne les reverrait sans doute plus jamais. Un sentiment étrange, mêlant nostalgie, fatalisme et tristesse l'envahi. Il avait espéré tomber sur des domestiques encore fidèles, qui l'auraient libérés. Hélas, ils s'étaient probablement enfuis, ou au mieux restaient cachés. La situation ne présentait plus pour lui beaucoup d'espoir. Parallèlement, le semi-vampire remarqua le regard maintenant fixe de Flo sur lui. Cette dernière s'approcha lentement de lui, hésitant, gênée par la présence de deux inconnus.
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Mélinda Warren

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 19 mercredi 06 février 2013, 22:01:21

Flo la Terranide, curieuse servante déboussolée, continua à prouver qu’elle était dans son monde, et Mélinda cessa de s’y intéresser. De toute manière, les exemples lui semblaient suffisamment parlants. A moins d’être aveugle, Ludowic ne pouvait que comprendre que son passé était révolu. Tout était désert ici, abandonné, triste. Peut-être bien que les religieux avaient choisi d’abandonner Flo, mais la vampire n’y croyait pas. Elle savait que les soldats l’auraient sûrement violé et tué, simplement pour s’amuser. Elle devait connaître le château, et savoir où s’abriter, afin d’éviter de tomber sur les gardes. C’était la seule hypothèse possible. Ludowic était indéniablement perturbé, en oubliant même de la vouvoyer. Elle fronça les sourcils, s’apprêtant à le rabrouer, quand elle vit Flo s’avancer vers Ludowic, le désignant comme le « fils de la Reine ». Son regard craintif observait tour à tour Bran et Mélinda. La vampire jeta le balai de l’intéressée sur le sol, et attrapa Ludowic par la chaîne, tirant d’un coup dessus, ce qui eut pour effet de le faire trébucher.

« La Reine est morte, répéta-t-elle. Et lui est à moi. Un petit insolent qui va devoir apprendre le respect, s’il ne veut pas que je l’abandonne auprès d’un tisserand. Tu as une belle fourrure, petit Ludowic, on me l’achèterait sûrement pour en faire un beau manteau. Les Nexusiennes adorent, il paraît que c’est la grande mode. »

Être un Terranide poilu, ça intéressait en effet beaucoup les tisserands. Mélinda se retourna, se demandant quoi faire, maintenant. Il serait idiot de repartir si rapidement. Ludowic n’avait sans doute pas encore vraiment compris, et, si la plupart des entrées du château étaient condamnées, Mélinda était sûre qu’il existait encore des passages dérobés. Elle poussa Ludowic, qui arriva devant elle, toujours bloqué par les chaînes autour de ses poignets. Elle savait qu’il était rapide, et qu’il avait de belles griffes. C’était une protection nécessaire, indispensable, même. La vampire ne pouvait se permettre de prendre le moindre risque, elle tenait bien trop à sa précieuse vie pour la perdre stupidement.

« Il est temps de faire une petite visite, Ludowic, tu ne crois pas ? Je ne pense pas qu’on retrouvera la dépouille de ta mère, mais peut-être des objets de valeur, auxquels tu tenais... Si les Nexusiens n’ont pas tout pris, bien sûr. »

A dire vrai, à part des balais et des marmites, la vampire ne pensait pas qu’on trouverait quoi que ce soit de valeur ici. Le château avait été complètement mis à sac, au nom du butin de guerre. Les Nexusiens avaient juste eu la clémence de retirer les potences, et d’enterrer les morts, probablement afin d’éviter que l’endroit ne pullule de goules et d’autres créatures. Ce souci témoignait de leur volonté de revenir, de ne pas laisser ce château abandonné trop longtemps. Mélinda huma l’air, vide, sec, austère. Clairement pas le genre d’endroit où elle avait l’intention de vivre.

« Bien... Allons donc dans tes anciens quartiers, s’ils existent encore... Montre-nous donc le chemin. »

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Ludowic

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 20 mercredi 06 février 2013, 23:45:10

Le semi-vampire prit son temps pour se relever, frottant ses genoux endoloris par la chute, et adressa un regard noir à Mélinda. Puis d'une voix lasse, guère convaincue, il finit par accepter :

« C'est bon, c'est bon. On y va. Mais on va rien trouver d'intéressant. »

Il fit semblant de chercher son chemin, un instant, traînant à choisir une direction. Puis il se dit qu'il valait mieux en finir, arrêter de contempler ce spectacle macabre. Sa tortionnaire ne pourrait pas éternellement le tenir enchaîné. Il fallait juste passer à une autre situation, l'obliger à changer si nécessaire. Et alors il pourrait s'enfuir : il n'avait pas encore tout-à-fait abandonner l'idée, quoiqu'elle lui semblait de plus en plus lointaine, et de plus en plus futile. S'enfuir, oui, mais pour aller où ? Tout ce qu'il connaissait n'était plus qu'un tas de cendre, et la seule personne en qui il pouvait avoir la moindre confiance était une domestique débile. L'idée qu'il serait peut-être mieux avec Mélinda lui traversa l'esprit, cependant, il se souvint qu'elle lui demandait d'être son serviteur. C'était une sacrée contrainte. Ludowic ne savait pas trop s'il préférait être perdu ou obéir à une femme cruelle. Dans les deux cas, son avenir était sans réelle issue.

Le jeune terranide poussa de la main la lourde porte du donjon, déjà entrouverte, car son verrou avait été écrasé sans ménagement. Il montait sans s'arrêter les marches en colimaçon, arrivant à chaque fois dans une pièce plus délabrée que la précédente. Le rez-de-chaussé n'était qu'une antichambre sans réel intérêt, surtout que les quelques objets de valeurs qui y étaient exposés avaient été pillés, les vitrines brisées. Le premier niveau était un salon, dont on avait retiré de même toute parure superflue, ne restait qu'une belle, mais trop encombrante à transporter, table ronde où les deux seuls membres de la famille royale prenaient leur repas quand il faisait mauvais. Le laboratoire de sa mère, situé au deuxième étage, avait en grande partie brûlé, les missionnaires ayant dû juger, après s'être servi en objets magiques, que le lieu était trop empreint d'énergie maléfique pour le laisser en état. Le plafond était noir, et le sol avait quelques trous, pourtant, l'incendie n'avait pas du trouver le bois de l'intérieur de la tour à son goût : il ne s'était pas propagé aux autres niveaux. L'essentiel était là, toutefois, car tous les instruments, les substances profanes, les étagères, les pentacles sur le plancher, avaient été rongés par les flammes.

Plus haut, la chambre elle-même, ou plutôt les chambres, car la pièce était séparée par une fine cloison, laissant environ un tiers de l'espace à celle du fils, ce qui était déjà assez spacieux. L'escalier débouchait d'abord sur celle de la mère, une fois encore les tapisseries précieuses avaient été arrachées, laissant la pierre nue ; une armoire était renversée sur le côté, laissant encore échapper quelques vêtements ternes, et dans un coin un coffre était ouvert, probablement vide. La scène était désolante, mais ce ne fut pas ce qui interpella Ludowic. Ni ce qui aurait interpellé toute personne sensée.

« Oh... »

Sur le large lit rouge-sang était étendu un cadavre dont il détourna les yeux immédiatement. Pas celui de la maîtresse des lieux, mais celui, le semi-vampire l'avait identifié de suite, c'était celui d'une autre servante : une terranide. Cette dernière gisait, nue, sur le dos, dans une petite marre de sang. L'état de décomposition un peu avancé de son corps suggérait qu'elle était déjà morte depuis des jours, peut-être depuis l'attaque. La cause de la mort n'était pas difficile à déterminer, car le corps de la féline était recouvert d'hématomes et de petites entailles, et de quelques uns plus grosses, particulièrement au niveau de la poitrine et de l'aine. D'ailleurs, les objets qui avaient servi à la torturer étaient encore présents, éparpillés un peu partout dans la pièce. Le semi-vampire savaient que certains appartenaient à sa mère, le martinet, le fouet, pour l'avoir déjà vu les manipuler en de rares occasions. La plupart des autres, en revanche, lui étaient inconnus : ils prenaient des formes diverses, des simples cylindres allongés aux complexes outils crantés. Le dégoût envahi Ludowic. Il ne voulait pas rester une seconde de plus ici, il n'avait même plus envie de revoir ses jouets. Y compris pour lui, l'ambiance était trop malsaine.

« Bon, on peut s'en aller, maintenant ? »
TelkaArchieVianOzvelloOzalee
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Mélinda Warren

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 21 vendredi 08 février 2013, 15:28:50

« C'est bon, c'est bon. On y va. Mais on va rien trouver d'intéressant. »

Ludowic se mit en marche, après quelques hésitations. Mélinda entreprit de le suivre, Bran les suivant de loin. Elle le tenait par la laisse le reliant à son collier, s’assurant ainsi que le jeune Terranide ne cherche pas, soit à lui fausser compagnie, soit à l’attaquer. Ils se rapprochèrent d’une des entrées du donjon, la porte cédant facilement. L’intérieur du château était poussiéreux, sinistre, sombre. Tout avait été dévasté, arraché, volé, détruit. Ce que les pillards et les soldats n’avaient pas volé, ils l’avaient laissé ici, dans un triste état. Il n’y avait quasiment plus rien, et Mélinda se mit soudain à craindre que des rôdeurs ne tardent pas à débarquer. Les plus petits prédateurs, qui venaient après le passage de l’armée : les bandits, les brigands, les maraudeurs. Ceux qui venaient grignoter les os, s’attaquer aux restes du festin. Mais il n’y aurait pas grand-chose. Les tapisseries avaient été enlevées, ainsi que les meubles, les vêtements, les tableaux avaient été arrachés, laissant des formes blanchâtres sur les murs, épousant la forme d’anciens tableaux. On avait condamné de nombreuses fenêtres, et détruit beaucoup de portes, les enfonçant violemment. A chaque couloir, chaque porte entrouverte, Mélinda pouvait percevoir la fureur du combat, ou, plutôt, du massacre.  Vae victis, disaient les Anciens. Cette locution se confirmait toujours en cas de siège. La pitié n’était pas l’apanage de la guerre. Viols, rapts, tortures, massacres, les anciens employés et servants de Ludowic avaient souffert, et ceux qui étaient encore en vie n’étaient pas au bout de leur peine. Si l’Inquisition ne leur tombait pas dessus, ils finiraient esclaves, travaillant comme des bagnards aux docks de Nexus, ou dans d’immenses fermes, à osciller entre les fouets des contremaîtres et les crocs des loups vivant à proximité.

Ils passèrent devant une pièce carbonisée, probablement un ancien lieu d’invocation, ou un endroit similaire. Mélinda se demandait s’il y avait eu un bûcher. Sûrement. L’Ordre adorait les bûchers. Elle imaginait volontiers, au milieu des cadavres pendant dans le vide, d’autres se contorsionnant dans un immense bûcher, des dizaines de corps se mettant à brûler. Si les soldats n’avaient pas égorgé la mère de Ludowic, c’était probablement le sort auquel elle avait eu droit. L’Ordre n’aimait pas les vampires, surtout ceux qui avaient des châteaux. Ils avaient promptement fait disparaître les cadavres, de manière à éviter qu’ils ne deviennent des martyrs, ou des preuves compromettantes de la barbarie des sièges.

Le trio continua à monter dans ce château maudit. S’il n’était pas reconstruit rapidement, il deviendrait le repaire des brouxes, les donjons seraient envahis par les goules, les putréfacteurs, et des bandits s’en serviraient sûrement comme refuge. C’était un sort très probable, si personne ne rachetait le château. Ils arrivèrent ainsi dans une chambre qui, jadis, avait du être élégante. Là encore, elle avait été presque totalement dépouillée. On avait renversé une armoire, sans la prendre, probablement parce que les soldats avaient déjà les bras chargés. Il ne restait que quelques vêtements fades et sans intérêt éparpillés sur le sol. En revanche, le lit était resté, mais il n’était pas vide. Dessus, leur montrant son corps, une Terranide était allongée, morte. Cette vue, visiblement, chagrina Ludowic. Ses yeux grands ouverts fixaient silencieusement le plafond, dénués de la moindre expression. Mélinda se rapprocha d’elle. Une odeur agressive lui attaquait le nez : celle de la chair entrant en putréfaction. De petits mouches s’éloignèrent du cadavre, tourbillonnant dans l’air, et la vampire, silencieusement, porta ses doigts sur la flaque de sang. Sa peau avait une coloration bleue, signe qu’elle devenait rigide, du fait de l’accumulation du sang. Ce dernier avait coagulé, et elle le porta à ses lèvres, avant de tirer la langue, son visage s’enlaidissant en une grimace de dégoût.

« Beurk ! »

Elle était morte depuis plusieurs jours. Le sang des cadavres était infâme. Elle secoua la tête. On l’avait torturé, violé à plusieurs reprises. Elle vit que ses tétons avaient été arrachés avec des pinces, qu’on l’avait étranglé, et brûlé sa queue. Elle imaginait sans peine la dizaine de porcs autour d’elle, en train de la torturer, buvant, lui crachant dessus, découpant son corps, la mutilant gravement. C’était un véritable gâchis. Elle continua à observer ce corps massacré, se demandant au bout de combien de temps elle était morte, et ce qui, finalement, l’avait tué. On avait laissé les instruments de sa mort : un fouet couvert de sang, avec une petite flaque sous ce dernier, des pinces, et d’autres objets. Elle regarda derrière le lit, et vit un morceau de son corps : sa langue. Arrachée avec une tenaille. Un Ashnardien n’aurait pas fait mieux. Le vice régnait dans cette pièce. Pas ce vice qu’on vous déversait dans les harems et les maisons de charme, non, mais le vrai vice, celui qui résultait du sadisme et de la cruauté. Cette Terranide n’avait eu aucune chance, et, pourtant, son sort était préférable à celles qui avaient survécu, et qui étaient entre les mains des Inquisiteurs.

« Bon, on peut s'en aller, maintenant ? »

Ludowic n’était pas très bien. Elle le sentait, à la manière dont son sang provoquait des ondulations. Il n’était probablement pas habitué à un tel spectacle. La vampire le regarda silencieusement, avant de parler :

« Tu sais ce que nous sommes, Ludowic. Des vampires. Tu peux être triste pour elle, mais l’Ordre est bien connue pour ne pas apprécier toutes les espèces qui, selon ses propres critères, ne sont pas saines. Nous en faisons partie. As-tu jamais entendu parler des Inquisiteurs ? De leurs geôles ? De ce qu’ils font subir aux gens comme nous ? As-tu seulement la moindre petite idée de la chance que tu as eu de finir entre mes mains, hum ? Regarde bien cette fille, Ludowic. C’était une de tes servantes. Qu’avait-elle fait de mal pour mériter un tel sort ? Crois-tu que ses bourreaux seront punis pour ce qu’ils ont fait ? Crois-tu qu’un justicier viendra les pourchasser pour les pourfendre ? Qu’ils se maudiront de leur cruauté ? Il est temps pour toi de grandir. Tu es un Terranide, ce qui revient à dire que beaucoup chercheront à abuser de toi, et tu es aussi un vampire, ce qui revient à dire que beaucoup chercheront à te détruire. Ta petite existence heureuse est terminée, et tu as eu la chance de survivre. »

Mélinda reprit son souffle, terminant ce qu’elle voulait lui faire comprendre :

« En étant mon esclave, tu bénéficies de ma protection, ce qui veut dire que ce qu’on a fait à ta servante ne peut pas t’arriver, sous mon commandement. Regarde ce cadavre, observe sa souffrance, ressens les derniers moments de sa vie, et comprends que la liberté, dans un monde de vautours et de loups, a un poids. Être libre, c’est certes pouvoir faire ce qu’on veut, mais c’est surtout n’avoir personne pour vous défendre. »

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Ludowic

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 22 samedi 09 février 2013, 01:44:50

Loin de chercher à confronter la réalité crue, Ludowic refusait de lever les yeux, et restait à contempler le sol. Il ne voulait pas distinguer le détail de l'horreur qu'il avait déjà entrevue, et qu'il s'appliquait maintenant soigneusement à éviter d'imaginer. Si le jeune terranide était d'une curiosité maladive, celle-ci avait quand même ses limites, et rien ne l'avait préparé à un tel spectacle. Il ne pouvait cependant pas ne pas penser à la fragilité du corps de la servante, se demandant si le sien aurait été rompu si facilement. Non, sans doute pas : quoi que Mélinda disait, les vampires -la définition incluait à l'époque seulement sa mère et lui- étaient invincibles, on le lui avait toujours dis ainsi. Le seul être capable de mettre en cage un vampire, comme c'était actuellement le cas pour lui, était un autre vampire. Ou alors, il aurait fallu beaucoup d'humains, comme ça avait été le cas juste avant, quand il avait été enlevé par ses étranges hommes armés.

« Moi je pourrais les punir. Je suis plus fort qu'eux. Je peux les tuer à mains nues, j'ai pas besoin de tous ces trucs. » Il balaya avec sa main enchaînée devant lui, pour désigner, sans toujours les regarder, les accessoires dispersés. « Ils sont lâches, ils sont pas capables de se battre sans tous leurs machins en métal, pour couper... » Il adressa un énième regard haineux à sa tortionnaire. « ...pour enfermer. Mais je peux rien faire si je dois faire la cuisine et le ménage en même temps. »

Le discours de son interlocutrice comportait beaucoup de questions, et peu habitués à la rhétorique, Ludowic s'était demandé si elle voulait réellement qu'elle lui réponde. Elle ne lui en laissait pas le temps, continuant à parler sitôt après le point d'interrogation. Le semi-vampire avait du se retenir de lui couper la parole plusieurs fois, n'ayant pas non plus l'usage des répliques trop longues, ayant  estimé prudemment que mieux valait pour lui qu'elle termine sans être interrompue. Il restait finalement assez perplexe face à l'ensemble du raisonnement. En le prenant dans le bon sens, et avec un peu d'aveuglement, il parvenait quand même à le rattacher à ses croyances ancestrales : cette dame cherchait simplement à assurer sa sécurité, en réalité. Revenir à ce fondement comme quoi la plupart des gens qu'il rencontrait étaient bien intentionnés, même un instant, avait quelque-chose de réconfortant.

« C'est un peu bizarre, comme façon de me protéger, quand même. Je crois que je serai plus en sécurité sans ça... » il agita légèrement ses chaînes, ce qui produisit un bruit de métallique. « Et puis aussi si j'étais moins sale, et si je pouvais boire plus... d'eau. » La première affirmation était sans doute vraie, certaines mouches préférant visiblement le pelage nauséabond du terranide à la chair en décomposition du cadavre.

Il était à l'évidence impossible pour Ludowic de s'enfuir, au moins dans la situation actuelle. Et même cette perspective lui paraissait de moins en moins intéressante. Il réfléchit un instant. Il ne perdait rien à essayer de négocier, après tout, maintenant qu'il avait plus d'éléments en main.

« Bon, je devrais nettoyer combien d'heures par semaine ? Les domestiques d'ici devaient faire, euh... » Il fit semblant de compter, en réalité, il n'en avait aucune idée. « Trois heures par semaine, à peu près ! Ou peut-être quatre... »
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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 23 samedi 09 février 2013, 17:10:36

Le pauvre petit Ludowic était, soit stupide, soit aveugle, ce qui, dans le fond, revenait un peu au même. Pensait-il sincèrement pouvoir affronter l’Ordre avec ces petits poings ? Il avait cru dans un monde merveilleux, un monde où personne, de peur de déplaire à sa chère mère, n’avait osé le défier, le remettre en place. Il se croyait fort, alors qu’il était juste stupide. N’importe quel chevalier un tant soit peu expérimenté l’aurait occis en quelques secondes dans un duel. Mélinda avait beaucoup parlé, et observa Ludowic. Ce dernier ne semblait plus aussi hostile que ça à l’idée d’être son esclave, mais posait ses exigences, croyant, encore une fois, que son avis avait une quelconque importance en la matière. Il était bien naïf, mais elle ne voulait pas briser ses rêves trop rapidement.

« Bon, je devrais nettoyer combien d'heures par semaine ? Les domestiques d'ici devaient faire, euh... Trois heures par semaine, à peu près ! Ou peut-être quatre... »

Mélinda se rapprocha de lui, sa robe glissant contre ses jambes, le cadavre de la Terranide toujours derrière eux. Elle pencha sa tête vers le vampire poilu.

« Pour commencer, si les domestiques d’ici travaillaient trois heures par semaine, c’est que ta mère était devenue franchement gâteuse, ce qui n’est pas mon cas... Ni le sien. Alors, soit tu t’es trompé, soit tu racontes n’importe quoi. »

Quatre heures par semaine... Même dans les États terriens, on ne pouvait pas travailler si peu.

« Ensuite, si je t’affectais au nettoyage, petit vampire en peluche, tu passerais ton temps à courir derrière ta queue en essuyant les poils qui tomberont de ton corps. Il en irait de même si je t’affectais aux cuisines. Contente-toi pour l’heure d’être mon esclave, les détails, nous les verrons ensuite. »

Quand ils seraient à Ashnard, par exemple. De plus, l’endroit ne se prêtait guère à ce genre de discussions. L’odeur du sang pourri, mêlé à celle de la chair en décomposition, formait un exemple détonant, qui agressait les narines de la vampire. C’était dégoûtant, tout simplement. Les soldats n’avaient aucun goût. Jadis, le sang de cette femme avait du être délicieux, un vrai régal. Maintenant, elle ne ressemblait plus à rien. Attrapant à nouveau la chaîne qui retenait Ludowic, Mélinda lui fit signe de rebrousser chemin. Dès lors, le duo fit marche arrière, jusqu’à revenir dans la cour.

Le chariot était toujours là, avec le cocher, qui donnait à boire à ses chevaux. Flo, la loufoque servante ayant échappé aux envahisseurs, était toujours dans la cour, et le soleil continuait à éclairer ce triste endroit. Ils n’avaient pas visité tout le château, mais ce serait superflu. Le peu qu’ils avaient vu était, pour la vampire, entièrement suffisant. Elle sortit donc, et s’avança un peu, avant de se retourner vers Ludowic.

« Ta mère et moi avions un différend remontant à plusieurs siècles. C’est au nom de cette lointaine dispute que j’ai décidé de t’acheter. Jadis, elle était en position de supériorité par rapport à moi, et, maintenant, à travers toi, c’est l’inverse qui se produit. Je suppose que tu as dorénavant compris qu’il n’y a pas de retour en arrière possible. Ton ancienne existence est détruite, et, quand l’Ordre reviendra, ou quand les autres charognards reviendront, tes petits points ne les dérangeront nullement. »

La vampire avait les bras croisés tout en parlant. On entendait légèrement les mugissements du vent. Le cocher se rapprocha alors de Mélinda.

« Madame, il ne vaut mieux pas traîner ici.
 -  Que voulez-vous dire ? »

Le cocher se gratta la tempe.

« Ces montagnes regorgent de camps de bandits, vous savez, et ce château abandonné ne m’inspire guère confiance.
 -  Je prends note de vos inquiétudes. Maintenant, retournez vous occuper de vos chevaux. »

Le ton était assez cassant, et le cocher s’exécuta, tandis que Mélinda s’intéressa de nouveau au vampire.

« Je t’ai conduit ici pour que tu réalises bien la situation dans laquelle tu es, Ludowic. Tu es au bord du gouffre. Et je suis la corde qui t’empêchera de tomber. »

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 24 lundi 11 février 2013, 01:49:03

Ludowic était de moins en moins incommodé par les chaînes, ou du moins y faisait-il de moins en moins attention : il s'habituait finalement plutôt vite à ce fardeau. Sans rien rajouter, il obéit aux instructions de Mélinda et redescendit les longs escaliers tournants, trop content de quitter la proximité immédiate du cadavre mutilé. Pendant le trajet, il grommela quand même :

« C'est déjà bien quatre heures, quand c'est bien fait... et puis je suis tout à fait capable de faire le ménage, si un domestique stupide peut passer le balais, moi aussi... »

Pour autant, il ne comprenait pas ce que, dans ce cas, celle qui se présentait comme sa maîtresse attendait de lui. Le respect, le vouvoiement tout cela, ça ne lui semblait pas être un but en soit. Lui s'en fichait un peu, et il n'aurait pas protégé des gens juste pour qu'il lui parle avec déférence. Peut-être l'aurait-il fait si on avait nettoyé le sol de son château, apporté et préparé sa nourriture... Si cela lui permettait de ne pas travailler lui-même.

« Les bandits sont idiots, ils ont tous peur de ma mère. Parfois, ils lui apportent des offrandes pour pas qu'elle les tue. »

Mais en l'état, il n'avait pas vraiment d'idée de pourquoi Mélinda faisait autant d'effort, aller le chercher dans une cage, l'attacher, le transporter jusqu'à chez-lui, monter tout en haut de la tour. Cela ne lui paraissait pas avoir beaucoup de sens... jusqu'à ce qu'elle lui explique. L'explication ne lui plut pas. Un frisson d'angoisse parcouru son dos et l'envie de s'échapper immédiatement revint aussitôt. Tout ce qui motivait la vampire, c'était donc la méchanceté et la vengeance ? Et c'était lui, qui n'avait pourtant rien à voir avec les agissements de sa génitrice -il était loin d'avoir plusieurs siècles- qui allait subir tout ça ? Il comprit que même s'il se tenait bien, Mélinda ne serait sans doute jamais gentille avec lui. Son regard, qui s'était un peu éclaircit avec la perspective d'une condition, presque tranquille, d'esclave, s’assombrit de nouveau.

« Ah... mais je suis pas ma mère... ça sert à rien de me faire d'être méchante et de m'attacher pour ça... j'ai rien fait... »

L'injustice de la situation, un sentiment très commun ces derniers temps, le frappa. Toutefois, le jeune terranide se souvint encore qu'il n'était pas en position de force, en état de protester. Cela faisait un moment qu'il l'avait compris, et négocier semblait un peu mieux marcher avec son interlocutrice que quand il se plaignait.

« Et alors, je peux faire quelque-chose de plus... Pour racheter ça ? » essaya-t-il avec prudence.
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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 25 lundi 11 février 2013, 11:13:10

« Ah... mais je suis pas ma mère... ça sert à rien de me faire d'être méchante et de m'attacher pour ça... j'ai rien fait... » minauda le petit vampire.

Un point de vue qui appelait à discussion. Après tout, il l’avait bien attaqué. Les péchés des pères... Ou de la mère, en l’état. C’était quelque chose de tellement biblique. Les fautes des anciens tombant sur la nouvelle génération. C’était le fruit de l’héritage, quelque chose qui se transmettait, de la même manière qu’on héritait d’un titre de noblesse, ou d’un bien. Ce n’était pas juste, certes, mais, à ce prix-là, la véritable justice aurait été que chaque individu naisse avec le même héritage. Tel n’était pas le cas. Ludowic comprenait à présent pourquoi Mélinda se donnait tout ce mal. Elle ne s’attendait pas à s’enrichir avec ce nobliau rebelle et impertinent, ses motivations étaient relativement différentes. Et il les comprenait, tout en craignant de vivre une vie de souffrance. Ça aurait pu être le cas, mais Mélinda était bien trop tendre.

« Et alors, je peux faire quelque-chose de plus... Pour racheter ça ? » demanda-t-il timidement.

Mélinda croisa les bras, attendant quelques secondes. Le vent continuait à remuer dans la cour, et le départ, vers Ashnard, était imminent. La vampire pencha la tête, réfléchissant à ce qu’il convenait de répondre au vampire, et les décroisa.

« Si j’en voulais à ta mère au point de la haïr, et si je voulais vraiment te faire souffrir, je ne t’aurais pas racheté. Je préfère me faire à l’idée que la progéniture de celle qui m’avait traitée de haut est désormais à mes pieds. Une sorte de juste retour des choses. »

Le cocher était nerveux, impatient. Il avait visiblement hâte de partir, ce en quoi la vampire pouvait le comprendre. Cet endroit puait la mort. Ce n’était pas vraiment le genre d’endroit où elle avait envie de s’installer. Elle attrapa Ludowic par la chaîne, et marcha vers le chariot, sans accorder un seul regard pour Flo. Dans un autre monde, elle aurait peut-être eu de la pitié pour cette femme, mais, en l’état actuel des choses, elle la plaignait surtout. Une pauvre demeurée. Bran monta à côté du cocher, et Mélinda rentra à l’intérieur de la calèche, retournant s’asseoir sur le lit qui se trouvait à l’intérieur.

« Comme je te l’ai dit, petit Ludowic, tant que tu respecteras mes conditions, tu ne seras pas battu. Tu es mon esclave, je n’ai aucun intérêt à abîmer ce qui m’appartient. »

Le regard de la vampire croisa celui de Ludowic, alors qu’une idée lui traversait la tête. Elle allait prendre un risque, mais c’était le métier qui voulait ça. Si on voulait un métier sans risque, on plantait des betteraves, on ne pratiquait pas l’esclavage. Elle alla chercher dans une commode une clef en fer, et ordonna à Ludowic de se retourner. Elle se pencha vers lui, et défit alors les liens qui entravaient son corps, que ce soit ses bras ou son cou. Les lourdes chaînes en acier tombèrent sur le sol, et, avant que Ludowic ne puisse faire quoi que ce soit, Mélinda le souleva par les aisselles, et le cala contre elle, une main sur l’arrière de sa tête, la tête de Ludowic contre la confortable poitrine de sa maîtresse. Son autre main vint lui gratter le dos, glissant le long de sa sensible fourrure, à travers ses vêtements. Elle se mit aussi à lui caresser les cheveux.

« Je suis sûre que ta mère devait adorer te caresser, tu as une fourrure très douce, indiqua-t-elle silencieusement. Si je voulais te faire du mal, reprit-elle alors, crois-tu que je serais allée jusqu’à t’emmener ici ? Je t’aurais attaché, puis envoyé dans les geôles ashnardiennes. Je ne suis pas une méchante femme. »

Elle tenait à le lui prouver au-delà des mots, les mots n’étant, après tout, que des mots, du vent. Elle tendit l’une de ses mains, et écarta le rideau de la fenêtre, permettant de voir Flo, qui semblait osciller entre son envie de balayer et le chariot.

« Je suis sure que ta Terranide n’attend qu’une chose: qu’on daigne la prendre. Alors, je te laisse décider, Ludowic. Veux-tu qu’on la prenne, ou qu’on la laisse ici ? Ton choix sera le mien. »

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 26 lundi 11 février 2013, 20:33:10

Le jeune terranide haussa les épaules : Mélinda avait encore réussi à le rassurer temporairement. Il fallait dire qu'il n'était pas très difficile à convaincre, car il n'était pas dans les manières des rares personnes qu'il avait rencontré jusqu'ici, sa mère et ses domestiques, de lui mentir. Il n'avait donc pas une lecture psychologique très fine, et avait tendance à considérer comme vraie n'importe quelle information qu'on lui donnait directement. S'il se tenait bien, il n'aurait plus de coup, pour l'instant, cela lui allait.

« Je trouve pas ça très juste, moi... » murmura-t-il quand même pas trop fort, pour le principe de donner son avis, sans oser réellement défier le raisonnement de la vampire quant à ce qu'elle considérait comme une inversion équitable des situations.

Ludowic monta dans la diligence, se préparant à un autre long et difficile trajet, peut-être encore marqué de privation, vers un lieu dont il ne connaissait ni la distance ni la nature. Il se souvenait avoir entendu dire son interlocutrice qu'elle était une ashnardienne, une ville en conflit avec Nexus, d'où il venait. Le nom lui disait bien quelque-chose, mais il n'avait jamais trop porté d'attention à la géographie, et ne savait exactement combien de temps le voyage prendrait. C'était probablement là que se trouvait la demeure de Mélinda, ainsi qu'un endroit plus lugubre, et sans doute très déplaisant, qu'elle appelait geôles.

Cependant, tout ne fut pas exactement comme il l'avait d'abord songé. Quand on lui enleva ses chaînes, son cœur accéléra. Il avait une nouvelle chance de s'enfuir... Mais où était Bran, cet homme qui aurait tôt fait de le maîtriser s'il esquissait le moindre mouvement pour prendre ses jambes à son cou ? Sa première réaction fut de le chercher du regard, puis il sentit les mains de Mélinda le soulever vers elle -il ne faisait après tout pas quarante kilos-. Cela le surpris d'autant plus que lui-même se dégoûtait au plus haut point : jamais dans sa vie il n'avait sentit aussi mauvais, l'odeur qui se dégageait de lui était un brouet infâme de poussière, de sueur, d'urine, d'excrément et de crasse adolescente.

« Ma mère ne m'aurait jamais approché comme ça sans m'obliger à prendre au moins trois bains, en fait... »

Il n'avait jamais aimé se laver, comme beaucoup d'enfants capricieux, mais ici, même lui n'aurait pas dit non à une toilette. Les caresses sur son corps rendu lourd et douloureux par les chaînes et les divers traitements furent un véritable soulagement, dissipant progressivement la tension de ses muscles, quoiqu'elles devaient souvent s'arrêter sur les nombreux nœuds de son épaisse fourrure emmêlée et souillée. Si Ludowic n'osait pas bouger, la position était néanmoins loin d'être désagréable. Il était à ce moment assez loin de penser à l'égorger, ne se demandant même pas s'il en serait capable en l'état. La nouvelle question de Mélinda occupa son esprit.

« Je, bah... On pourrait la prendre, elle n'est pas capable de se débrouiller toute seule, de toute façon. Si on la laisse là elle va mourir. Elle est un peu mon esclave, ou l'a été, alors je dois la protéger, c'est ça ? »

En réalité, sa pensé était un peu plus intéressée. S'ils prenaient Flo, ce serait un peu, il l'espérait, comme s'il avait sa propre domestique, quand bien même il ne serait pas libre. Et même si ce n'était pas le cas, elle était suffisamment stupide, et il la connaissait suffisamment pour lui faire faire une partie de son travail. De quoi alléger sa charge. Il ne voyait que des avantages à l’emmener. Ça n'était que sa petite personne qui le préoccupait vraiment, et ses interrogations allèrent toute en ce sens. Il n'était pas près à revivre un second calvaire. Il n'était pas certain d'y survivre.

« Le voyage va être long ? Je pourrais boire pendant ? Même juste de l'eau... et manger ? Si je ne m'enfuis pas... ? »
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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 27 jeudi 14 février 2013, 18:03:06

« Je, bah... On pourrait la prendre, elle n'est pas capable de se débrouiller toute seule, de toute façon. Si on la laisse là elle va mourir. Elle est un peu mon esclave, ou l'a été, alors je dois la protéger, c'est ça ? »

Elle esquissa un léger sourire, tout en relâchant Ludowic, sachant très bien qu’il puait le bouc. Le voyage de retour vers Ashnard serait long, mais, si elle avait tenu à ce bref câlin, c’était avant tout pour qu’il se détende, et comprenne qu’elle était, à sa manière, bien intentionnée. La vampire ne voulait pas le piéger, ni le blesser. Elle le repoussa donc, estimant que le message était passé. Le Terranide désirait récupérer Flo, sans doute pour se persuader qu’il pourrait encore dominer quelqu’un. La vampire allait lui répondre, lorsque le petit Terranide lui posa une autre question :

« Le voyage va être long ? Je pourrais boire pendant ? Même juste de l'eau... et manger ? Si je ne m'enfuis pas... ? »

Elle sourit.

« Tu envisages donc encore la possibilité de t’enfuir, hum ? Mais où diable iras-tu, petite peluche puante ? Ta vie est avec moi, maintenant. Du reste, Ashnard est à l’autre bout du continent, tout à l’est. Le voyage prendra plusieurs semaines, et nous ferons plusieurs escales, en empruntant des routes sûres. Tu auras donc le droit de manger, de boire, et même de prendre un bain. Un long bain, d’ailleurs. »

Ce serait indispensable. Mélinda se retourna alors, et tira sur un petit panneau en bois permettant de communiquer avec le cocher, à travers un grillage noir.

« Bran, va chercher la Terranide, et amène-là dans le chariot. »

L’homme obtempéra, tandis que Mélinda ouvrit la porte droite de la calèche. Bran s’avança vers Flo, et l’attrapa par le bras, avant de la tirer, sans vraiment lui dire quoi que ce soit. Le balai de la Terranide tomba sur le sol, et elle fut balancée dans le chariot comme un sac de patates. Mélinda referma la porte, puis fit au signe de cocher de démarrer. Elle referma ensuite le panneau. Le voyage serait long, mais ils passeraient par de grandes routes commerciales, surveillées et protégées, afin d’éviter, autant que possible, de tomber sur des monstres ou des brigands. Le chariot se dirigea vers la sortie, tandis que la vampire observait Flo et Ludowic.

« Du reste, un esclave a le droit d’avoir des esclaves, même si, en définitive, tes esclaves m’appartiendront. Je te laisse t’occuper d’elle. »

Mélinda s’étala alors sur son lit, et bâilla à s’en décrocher la mâchoire, avant de fermer les yeux, sentant le chariot remuer le long du sol, s’engageant le long du pont-levis.

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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 28 vendredi 15 février 2013, 01:33:43

Alors qu'il n'aurait sans doute pas été dans cette même disposition quelques semaines plus tôt, Ludowic eut un peu d'empathie pour Flo, quand il vit Bran la saisir sans rien lui expliquer. On ne lui avait pas non plus demandé son propre avis, peut-être aurait-elle préféré rester et mourir dans le seul lieu qu'elle connaissait vraiment. Enfin, songea-t-il, il y avait toutes les chances que même si on avait pris le temps de communiquer avec elle, elle ne comprenne quand même rien. Lorsque le frère de sa maîtresse la jeta dans la diligence, peu agile, elle s'effondra sur le plancher. Le semi-vampire fit alors l'effort de l'attraper par l'épaule et de la relever avec une certaine délicatesse. Se faisant sa main frôla le pendentif en forme de tête de cerf, et une sensation de chaleur, un peu éthérée, traversa le corps du jeune terranide. Il n'y prit pas vraiment garde. La domestique se remit finalement sur pied, et resta un moment, hébétée, avant d'articuler :

« Cela sent mauvais. »
« Je sais... » répondit Ludowic en soupirant. Même en étant de très mauvaise foi, il ne pouvait lui donner tord.
« Nous sommes dans une charrette tirée par des chevaux. Cela veut dire que nous bougeons. Où allons-nous ? Quand est-ce qu'on va revenir ? »

Pour le coup, le semi-vampire fut sincèrement surpris par le début de raisonnement de Flo. Pas qu'il soit d'une complexité folle, mais il n'avait jamais entendu la servante manifester le moindre signe de logique et de cohérence. Plus étrange encore, elle semblait se projeter dans le futur. Pour quelqu'un qui ne connaissait pas bien la domestique attardée, le détail aurait pu paraître anodin, cependant, un psychiatre qui l'aurait suivi aurait bondit de son siège. Elle n'était peut-être pas si bête, après tout, se contenta de conclure le jeune terranide.

« Nous allons à Ashnard... c'est, euh, loin. Le voyage va durer plusieurs semaines. Je ne sais pas quand on reviendra. » fit-il, réalisant par là-même qu'un trajet de plusieurs semaines, c'était beaucoup plus long que tout ce à quoi il était habitué.

Il tenta de passer le temps en calculant la distance en pieds que cela pouvait représenter. Il n'était pas trop mauvais en mathématiques, il devrait y parvenir avant la nuit. Les routes marchandes ne passaient pas immédiatement près du  château qu'ils venaient de quitter. Ils devaient emprunter un chemin en piètre état avant de rejoindre le moindre axe commercial. Heureusement, la région, quoique sauvage était plutôt bien sécurisée, car de fait, il n'y avait pas grand-monde à passer dans le coin : ça n'était pas très rentable pour tendre des embuscades. Puis, lorsqu'ils furent arrivé sur les sentiers balisés, ils ne tardèrent pas trop à trouver une auberge.

Celle-ci était plutôt rustique, elle avait visiblement un étage, et disposait d'une écurie fermée assez large, conséquence du passage régulier de marchands à cheval ou transportant des marchandises à dos d'âne. Un petit mur d'enceinte, en piquets de bois, était déployé tout autour du bâtiment, peut-être pour tenir siège contre une éventuelle attaque de bandits, plus vraisemblablement pour décourager tout voleur de chevaux, voire tout client mauvais payeur. Un jeune homme faisant le guet du haut de la palissage aperçu le chariot et lui faisant signe de rentrer, il déplaça la poutre en bois qui maintenait la porte fermée. Lorsque la diligence fut à son niveau, il les harangua avec un accent assez distingué :

« Bienvenue à l’Étoile du Nord ! Nous disposons de fruits frais, d'une cave à vin, de lits exempts de toute vermine, d'une écurie et d'un lieu où attacher les esclaves ! »

C'était un grand gaillard blond, une moustache-duvet lui mangeant la lèvre, habillé comme un bon bourgeois. Les affaires devaient bien fonctionner. Trop jeune pour posséder l'auberge, de toute évidence, il avait un lien de parenté -fils, beau-fils, neveu- avec le véritable propriétaire. Sans doute un gros monsieur ventru et dégarni nettoyant des choppes, et qui, l'air de rien, écoutait les moindres conversations et lisait sur les lèvres celles qu'il ne pouvait entendre.
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Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)

Réponse 29 samedi 16 février 2013, 21:14:59

Il fallut au chariot une petite heure pour rejoindre l’une des grandes routes filant vers la frontière. Mélinda resta sur son lit, fermant les yeux, écoutant silencieusement Flo et Ludowic parler entre eux. Elle avait fini par ouvrir les deux fenêtres, pour avoir de l’air, mais aussi pour que la puanteur du petit Ludowic s’atténue. Le chariot longeait l’affluent d’un fleuve, et la nuit commençait à approcher. Mélinda fit une petite sieste, avant que le chariot ne s’engage près d’une auberge se trouvant face au cour d’eau : l’Étoile du Nord. Le cour d’eau longeait plusieurs montagnes, se rapprochant des premières lignes de défense de Nexus.

« Nous nous reposerons ici » décida Mélinda.

L’auberge était petite, proposant une belle écurie, et la calèche, en s’y engageant, fut accueillie par un membre du personnel, un jeune homme d’allure fière. Bran annonça deux chambres, ainsi qu’un emplacement dans les écuries. Mélinda sortit alors de la calèche, en compagnie de ses Terranides de compagnie. Le soleil commençait à se coucher dehors, c’était le crépuscule. Voyager de nuit était exclu, que ce soit à cause des brigands, ou à raison des créatures dangereuses qui sortaient la nuit. Bien que la zone n’était pas très dangereuse, on n’était jamais à l’abri de ce genre de choses. Mélinda vit qu’il y avait d’autres calèches, des chariots de marchandises, et des chevaux dans les box. Le cocher suivit la calèche, tandis que Mélinda rentra dans la salle principale de l’auberge.

Comme toutes les auberges, c’était la salle à manger, assez grande, formant un U avec le comptoir au centre, la cuisine et le garde-manger sous le comptoir. De nombreuses tables étaient pleines, et une bonne ambiance régnait. On mangeait, on buvait, on parlait, on jouait, et, dans un coin de l’auberge, plusieurs lits suspendus étaient là pour les voyageurs n’ayant pas les moyens de payer une chambre. Il y avait des tableaux dans les coins, et Mélinda s’avança vers le comptoir, où l’aubergiste était là. C’était un homme assez âgé, avec de longs cheveux gris, et des rides.

« Ces voyageurs, lâcha-t-il sur un accent joyeux, qu’est-ce qui leur ferait plaisir ?
 -  Deux chambres et une baignoire, annonça simplement la vampire.
 -  Ah, que pour la baignoire, ça me pose pas de souci, mais, que pour les chambres, il m’en reste plus qu’une de disponible. »

Mélinda hocha la tête. L’aubergiste lui expliqua que la chambre comportait un seul lit, mais qu’on pouvait y mettre une couchette. Les deux autres pouvaient toujours dormir dans les lits suspendus. Sans surprise, Mélinda décida d’y mettre Bran et le coucher, en supposant que ce dernier ne préférait pas dormir auprès de ses chevaux. Mélinda fut ensuite menée par une serveuse dans leur chambre, les chambres se trouvant au premier étage. Elle était assez petite, avec une fenêtre donnant sur l’affluent. Il y avait un tableau dans un coin.

« Flo, je te conseille de rester ici. Ludowic et moi allons prendre un bain. »

Ensemble, oui. Ce serait plus simple. La serveuse conduisit ensuite Mélinda et Ludowic dans une autre pièce, avec une grosse bassine ronde en bois. L’eau était à l’intérieur, chaude. Il y avait plusieurs serviettes, et la vampire commença à se déshabiller.

« Je vais m’assurer que tu sois propre, Ludowic, histoire que tu ressembles bien à l’héritier de ta défunte mère, et non à un petit chat qu’on surprendrait à se nourrir dans les poubelles. »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

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