[Abandonné] Who want to kill Kah'mui of Meisa?

Dans une auberge d'Eist'Shabal, une petite troupe de demoiselles, se nommant elles-même les "Coquines", s'est rassemblée. Entre les mains d’Abby, la chef des Coquines, se trouvait une lettre. Attachée à celle-ci se trouvait une clé de sang, c’est-à-dire une clé qui n’ouvrait le contenu du coffre que si elle était baignée dans le sang en coagulation post-mortem d’une certaine personne. Le commanditaire de cette mission n’avait non seulement pas l’intention de se faire savoir ni de rencontrer en personne les Coquines, probablement pour sa propre réputation. Voici ce que la lettre disait

« Bonsoir, mesdames,

Il est inutile de savoir qui je suis, car cela n’a aucune incidence sur votre travail. Toujours est-il que la somme promise, s’élevant à dix brique de platine, d’une équivalence d’un million de pièces d’or, vous attend dans la Banque Royale de Nexus, le banquier ayant reçu information d’ouvrir à quiconque posséderait cette clé le coffre-fort contenant l’argent. Je suis un homme qui désire obtenir un matériau d’une extrême rareté qui ne se trouve dans les mines que d’un seul territoire, que vous reconnaîtrez probablement sous le nom de Meisa, un matériau nommé Gaïerite, nécessaire à forger un certain acier d’une grande valeur qui, facilement, pourrait propulser notre monde dans une nouvelle air d’armements militaires. Le Roi de Meisa, Kah’mui, refuse catégoriquement partager les ressources de son royaume pour que nous puissions en faire ce que nous voulons, et l’acier produit par la Gaïerite est si résistante à la flamme que nos plus puissants fourneaux ne suffisent pas à lui rendre sa liquidité. Votre travail est des plus simples pour des expertes réputées telles que vous; je veux qu’il soit tué, qu’importe les moyens ou les dépenses. Celles-ci seront couvertes par un de mes agents en Meisa. Une fois le Roi hors d’état de nuire, l’armée de Nexus et du Seigneur Horst s’empareront de ses terres, et les mines me reviendront.

La méthode n’importe guère, je le répète. Séduisez-le pour le tuer dans son lit, empoisonnez-le, tranchez-lui la gorge, mais je ne veux pas qu’on retrouve de corps. S’il est retrouvé, cela pourrait s’avérer catastrophique pour moi et pour tous ceux qui trempent dans ce meurtre. Je dois néanmoins vous prévenir; le Roi est un mage puissant. Il peut trouver en vous des failles et vous gagner à sa cause, mais ne vous laissez surtout pas mener par ses belles paroles; c’est moi qui vous paie, et je veux sa mort. Je vous avertis également; il est inutile de tenter de l’effrayer; cet homme craint davantage son ombre qu’une horde de dragons. Ceci, mesdames, est une tentative d’une vie entière, et vous ne serez jamais aussi bien rétribuées, peu importe le nombre et la richesse de vos prochains contrats. Si vous acceptez cette mission, brulez aussi vite que possible cette lettre, cachez la clé entre vous puis acceptez le pacte de sang contenu dans la fiole fournie avec la lettre. Je vous préviens; Kah’mui doit être mort à la fin de l’année, où je retirerai mon offre. Cinq mois pour tuer quelqu’un, ce n’est pas trop demander!

Merci de votre attention, et j’ai hâte d’entendre parler de vos exploits,
Un très riche marchant.

P.S- Le Roi engage présentement de nouvelles servantes pour son palais, qu'il a récemment agrandit. Je crois également que certains gardes ont "mystérieusement" disparus, et les remplacer ne devrait pas causer de problèmes pour vos membres les plus habiles. »

Dans un pacte de sang, le bénéficiaire comme le contracté était affecté par la magie, et il était impossible de faire un pacte de sang au nom de quelqu’un d’autre donc, si le marchant s’était engagé à les payer, elles le seraient sans le moindre doute, et aucune arnaque n’était possible. L’homme était donc bien décidé à se débarrasser du Roi et Maître de Meisa. La lettre n’avait aucune information précise, et pour se préparer, les filles devaient surtout s’informer sur le Roi avant de le prendre à l’assaut.

***

Le Royaume de Meisa, géographiquement parlant, est une île-contrée, située à au moins trois bonnes centaines de kilomètre à l'est de la côte Nexienne. Si ses terres sont normalement luxuriantes, il n'en reste que le sud de ce petit pays n'est qu'un désert sans vie, à l'exception d'une grande tribu Orc. Une énorme chaine de montagne entoure la contrée à partir de l'est jusqu'au nord-ouest, dans laquelle se trouve les fameuses mines produisant la Gaïerite ainsi que les territoires des nains. Les grandes forêts qui se trouvent au pied de ces montagnes et volcans ont été léguées au Clan Elfique des Corbeaux. Le territoire est séparé en deux par une grande rivière où baignent toutes les créatures aquatiques imaginables. Finalement, à l'ouest se trouve, majestueuse, la capitale de Meisa, Eist'Shalam. Là-bas s'installent principalement les humains. L'énorme ville portuaire est constamment bondée de vie, car elle est le centre économique de Meisa. C'est à que, du haut de son château, le Roi Immortel, Kah'mui, veille sur son peuple en souverain unique et légitime de sa vigilance constante.

Voilà déjà plus d'une semaine que les Coquines se sont établies en Meisa pour mener à bien leur mission, si tel était leur désir. En attendant, elles pouvaient profiter d'une des auberges possédant les chambres les plus luxueuses. Tout ce qui restait à faire, pour elles, était de boire le sang pour signer le contrat.

- Impressionnant.

Ce fur tout ce que pu dire Abby après avoir reçu la lettre et convoqué Eloïs, la plus cultivée d'elles toutes concernant Terra et ses habitants. Elle n'avait voulu savoir qu'une chose : qui était Kah'mui ?
Une chose à laquelle l'ancienne déesse répondit avec perplexité. C'était une créature Mmi-Démon, mi-Humain possédé par les ombres doté d'un physique plus ou moins basique mais bel homme. C'est un très bon combattant qui semble d’ordinaire de compagnie agréable, loin d'être un tyran vicieux et orgueilleux mais extrêmement méfiant. Il est né d'un viol et est l'aîné de 4 enfants sur Terre, à Seikusu d’un père originaire des enfers et une mère de race humaine. Il a finit par découvrir le monde de Terra et, comme la vie à la maison était carrément merdique il a prit ses affaire et est partit s'installer dans l'établissement où il étudiait. Il a finalement fait la rencontre d'un Alchimiste légèrement démoniaque sur les bords, ça a mal tourné, et il a sombré dans les ténèbres. Il s'est baladé sur Terra, a rencontré plusieurs femmes, dont une avec qui il avait fondé les Terres Mortes de Meisa. On dit que Kah'mui est mort une première fois et que ses deux filles l'ont ramenées à la vie grâce à leur magie. Cependant, il s'est éveillé avec une sorte d'amnésie et possédé par une mauvaise entité. Il y a eu un enchaînement de drames, dont la destruction de son monde. Une histoire longue, compliquée et triste. Pour résumer, c'était un homme avec un bon fond mais à l'âme noire d'un désir de vengeance, devenu Roi d'un nouveau monde.

- Pourquoi tu me demande tout ça ? Questionna Eloïss.

- Je viens de recevoir une lettre.

- Il veut que nous tuions quelqu'un ?

- Non... c'est nous qui devons le tuer.

Eloïss qui avait prit la lettre entre ses mains en fut bouleversée et regarda Abby, toute pâle, avec de grands yeux ronds. Elle avait du mal à croire ce qu'elle venait d'entendre. Tuer Kah'mui ? Tuer le roi de Meisa ? Impossible. Il fallut quelques secondes à l'ancienne déesse pour se reprendre et pouvoir parler de nouveau. Elle effectua d'abord les cents pas dans la pièce pour lire la lettre en entier, puis posa délicatement celle-ci sur le bureau avant de lancer d'une voix qui trahissait son chamboulement :

- Abby... on peut pas faire ça. Peu importe qui nous le demande. Je crois que tu ne réalises pas qui est véritablement Kah'Mui. Enfin je veux dire... a quoi servirait sa mort ? A forger de nouvelles armes de destructions massives qui déclarerait la guerre de Terra toute entière ? Peut-être même la Terre avec ?! C'est insensé !

- Un million de pièce d'or. Nous n'aurions plus besoin de rien avec cet argent.

- Abby, sois raisonnable. Tu sais comment on nomme cet homme ? Le Roi Immortel. Immortel tu entends ? Est-ce que tu veux le dictionnaire pour apprendre la définition ?

- S'il était réellement immortel, on ne nous demanderait pas de le tuer.

- Sauf si c'est un jeu pour nous faire massacrer ! Abby c'est beaucoup trop risqué !

L'assassin se mit à réfléchir longuement, les yeux baissés. Cette mission était sans doute l'une des plus dangereuses qu'elle n'aient jamais eu à effectuer. L'offre était peut-être à la hauteur... mais cela étais-ce suffisant pour risquer ainsi leur vie ? Au bout d'un long moment, le verdict tomba.

- Dis aux filles de préparer leurs affaires. Nous allons à Meisa. Nous prendrons le temps d'étudier la chose plus en profondeur là-bas. Je prendrais ma décision là-bas. En route !


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Voilà donc une semaine que les Coquine se trouvaient dans la Capitale de Meisa, à Eist'Shalam dans une chambre d'un luxueux hôtel, offert par le commendataire. La réservation était sous de faux noms et de fausses identités bien entendu. Personne ne les connaissait ici, c'était parfait pour la discrétion. En une semaine, les demoiselles avaient fait le tour de la ville avec soin, en avait étudié scrupuleusement la carte et avait lu et étudié tous les documents concernant le Palais, son fonctionnement, et le personnage de Kah'mui. Mais ce n'était pas suffisant. Elles avaient alors posé leurs candidatures pour rentrer dans l'armée royale ou au service du Roi lui-même. Elles n'avaient pas eu trop de mal à se faire accepter et le premier pas était franchit. Maintenant, il fallait ouvrir grand les yeux et les oreilles pou collecter le plus d'information possible et se familiariser avec leurs nouveaux emplois. Tout devait être soigneusement calculé. Pas question de foncer tête baissée, cette mission allait prendre du temps. Elles avait 5 mois... cela devrait suffire. Un ou deux d'entres elles avaient une mission bien particulière... celle de se faire remarquer du Roi. La meilleur façon de le connaitre et de connaître ses forces comme ses faiblesses était de le fréquenter le plus possible. Et pour cela, il allait falloir user de leur charme et de leur intelligence...

Rectification; Kah'mui est un être à part. Ni démon, ni humain, ni rien du tout. Il s'agit en fait d'une créature que l'on ne peut que nommer Immortel. C'est sa seule particularité. Il ne peut mourir. Plus le fait qu'il soit un Roi ayant les capacités physiques et mentales d'un guerrier et magicien vétéran, ainsi qu'une intelligence vive. En Meisa, il avait songé à créer un monde utopique sans guerre et sans politique ou hypocrisie. Malheureusement, il n'était pas à l'abri des tensions extérieures à son royaume, et il devait régulièrement faire affaire avec des hommes moins scrupuleux que permis. Comme quoi le monde ne veut pas que ses habitants vivent d'allégresse et de paix. Encore un mois plus tôt, il avait été harcelé par un certain homme d'Ashnard. Plus que les armes de Gaïerite, il réclamait que Kah'mui lui cède ses mines, ce qui, bien sûr, était hors de question. Les Mines de Meisa recelaient beaucoup de matière toxique que seuls les Nains pouvaient résister en raison de leur habitude aux gaz nocifs, et Kah'mui savait que les Nains étaient les seuls qui pouvaient extraire le métal sans l'abimer, et il n'allait pas les priver de leur passion juste pour qu'un autre profite.

Mais ce soir, il avait quelque chose de plus intéressant sur son agenda. Une bande de jeunes femmes venaient d'envahir une des auberges et elles démontraient d'étonnantes capacités.

-Mon Roi, commença Alessa, se penchant sur son seigneur. Je sais que vous cherchez de nouvelles employées, mais... est-ce que cela ne serait pas prématuré de les engager? Ce sont des étrangères!

-Alessa...

Le Roi leva les yeux vers la Matriarche des Meisaennes et il leva une main. Paniquée et s'attendant à une gifle, elle se mit à genoux et baissa la tête, mais le Roi n'eut qu'un soupir, et il lui caressa la joue.

-Je ne t'ai jamais frappée auparavant, et je ne changerai pas ma façon d'être. Seulement, nous sommes en Meisa. Nous sommes une terre d'asile, et nous ne rejetons personne. Mais je ne suis pas stupide. J'aimerais que tu les accompagne ici et que tu me les présente.

-Mais... votre Altesse...!

-Alessa, je ne risque rien. Je n'ai jamais rien risqué de toute ma vie.

-Et lorsque vous avez confronté Hadès, alors...?

-... J'étais très jeune, ça ne compte pas.

-Vous n'avez jamais changé, mon Roi. Vous prenez des risques, et vous mettez délibérément votre bien être en danger pour votre seule distraction.

Cette fois, Kah'mui dût faire un énorme effort pour ne pas gifler l'impudente, mais cela aurait été injuste; elle avait parfaitement raison, et c'était pour cela qu'il s'énervait. Il prit une grande inspiration et leva un regard légèrement amer vers Alessa.

-Qu'est-ce qui me reste d'autre, Alessa? Je suis Immortel. Ma vie ne s'achèvera pas tant qu'une certaine condition ne sera pas rempli. J'ai besoin de me distraire pour me changer les idées. Et si cela inclut un peu de danger, un peu d'adrénaline et de danger imminent ne peut que me faire du bien, non?

La Matriarche le savait mieux que quiconque. Depuis deux siècles, depuis que Melisende a quitté Meisa à jamais pour épouser un Démon de haut rang, elle avait veillé sur Kah'mui, un homme abattu par la malchance et le désespoir. Meisa était paisible et ne convenait pas à la psyché d'un tel être, mais les intentions du Roi étaient tout ce qu'il y a de plus honorables; il voulait une terre de paix. Ses fils et filles avaient déjà vu leurs derniers jours, et ses descendants parcouraient maintenant le monde. Même Phèdre avait disparu dans des circonstances assez troublantes pour partir à la recherche de sa Mère et apprendre son art. Kah'mui était seul, et il le savait. Pour combattre l'ennui de la solitude, ce complexe que l'on nomme le complexe du sommet, lorsqu'il n'y a plus rien à atteindre, plus rien au dessus, il était prêt à presque tout.

-Très bien. Vous êtes trop têtu pour que je vous raisonne de toute façon. Mettez votre intégrité physique en danger, si cela vous amuse, je m'en lave les mains!

Sur ces mots, Alessa quitta le Roi, les poings serrés, et se dirigea vers l'auberge où elle s'attendait à trouver les jeunes demoiselles. Le Roi la suivit du regard, et alla même jusqu'à se lever pour aller regarder au dehors au travers des pilliers soutenant le palais royal. Beaucoup diraient que cet endroit était difficilement défendable, mais le vrai palais était une véritable fourmilière qui parcourait la montagne, pratiquement imprenable et très bien ravitaillée. Le regard de l'Immortel parcourut alors les constellations des feux de la nuit. De là où il était, il pouvait voir la garde se déplacer sur les toits et sur les remparts, comme de petites étoiles qui se déplaçaient tranquillement dans des rondes régulières. Il relâcha alors un soupir de nostalgie.

Autrefois, avant Mélisende, Kah'mui descendait régulièrement des montagnes où était établi son palais royal pour se mêler à la populace et se joindre à leurs activités, mais depuis la guerre contre Arthas et son armée d'engeances ashnardiennes, il n'éprouvait plus le même plaisir à chanter, danser et se saouler en bonne compagnie. Pas après avoir vu la mort d'aussi près. Chaque fois qu'il se mêlait à la population, il revoyait sans cesse les guerres, les meurtres, et le sang, dans toute son atrocité. Pour lui, un homme qui a tué encore plus d'être vivants que dix guerriers ayant combattu une vie entière, il ne se sentait pas en droit de célébrer, de fêter et de boire, préférant laisser cela à ceux qui n'ont pas le sang sur les mains. "Plus tu feras couler de sang et plus la vie te laissera un goût de fiel dans la bouche, fiston", disait souvent son père, Darimon.

-Ish ever thorerh oÿst, Shiha... (Tu as toujours raison, vieil homme), prononca le Roi de Meisa dans sa langue maternelle, attristé.

***

Alessa descendit avec trois de ses Meisaennes vers l'auberge où se trouvaient les Coquines. Bien qu'Alessa ne se débarrasse quasiment jamais de son armure, ses camarades étaient encore habillées de leurs vêtements quotidiens; des pantalons bouffants et un soutien gorge couvrant au moins tout. Leurs peaux basanés et leurs cheveux platines les différenciaient cependant du reste de la population, et lorsqu'elles s'installèrent dans l'auberge, beaucoup tournèrent un moment la tête vers elles, puis levèrent leur verre en les saluant énergiquement, leur arrachant malgré elles des sourires embarrassés.

-Qui c'est? demanda un marin à un autre.

-Ce sont les Meisaennes, poisson d'eau douce! Ce sont les servantes directes de Sa Majesté et ses protectrices. En plus d'être de sacrés bouts de femmes, le capitaine prétend qu'il ne réussirait pas à désarmer même la plus jeune de leurs bretteuses. Elles sont très rares, et on n'en voit que très rarement en dehors de la capitale, à moins d'une expédition! je me demande quand même ce qu'elles font ici...!