Boire un petit coup s'est agréable! [PV Marine]

Assit sur le canapé avec Marine debout devant lui, Rock avait regardé la liste des Pizzas qu’ils allaient se faire livrer. Mais, le choix était tellement vaste, qu’il demanda à sa colocataire celles qu’elle préférait. Cela parut un peu la surprendre, comme si jamais personne ne lui avait demandé son avis ou ses goûts. Si bien que durant le temps d’attente de la réponse, le jeune homme reprit la parole pour complimenter la demoiselle sur sa tenue.

A cela, Marine sembla soudainement énormément gêner, et ne savait plus où se mettre, son regard devint fuyant, alors que son visage s’empourprait. Si bien que même lorsqu’elle répondit à Rock, elle en devint bégayante. Le jeune homme en fut surprit, puisqu’il était loin d’imaginer que Marine ne reçoive pas fréquemment ce genre de compliment sur son physique. A moins qu’elle soit vraiment très timide, et qu’elle réagisse de la sorte à chaque fois. Et, il fallait avouer que cela avait un côté amusant, en plus d’attendrissant, bien qu’il se retint de rire.

- Désolé, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise.

Répondit-il calmement avant de regarder de nouveau à quoi correspondait la Pizza que Marine avait réussi à suggéré sur le prospectus. La trouvant alors à son goûts, il releva la tête, pour poser son regard sur le visage de la demoiselle, sans chercher spécialement à croiser son propre regard.

- Cela m’ira très bien. Vous préférez commander ou je m’en charge ?

Demanda t il en tenant compte de l’état de gêne dans lequel se trouvait actuellement sa camarade, bien qu’il se demande tout de même combien de temps elle allait se sentir embêter  par le compliment, qui n’avait été nullement énoncé dans ce but ou dans celui de se moquer d’elle.

Les excuses du jeune homme la firent rougir un peu plus. Son malaise était plus que palpable. Elle se détestait quand elle était comme ça. Rock jeta un nouveau coup d’œil au prospectus, à priori pour regarder le genre de pizza dont elle lui avait parlé. La reine était du genre classique : tomates, champignons, jambon, gruyère. Marine aimait ce qui était sucré-salé et aurait peut-être opté pour une pizza mêlant les deux mais elle préférait quand même rester dans le classique pour son compagnon. C’était comme son goût prononcé pour ce qui était épicé voir très épicé.

« Cela m’ira très bien. Vous préférez commander ou je m’en charge ? »

Marine fit non de la tête et attrapa le téléphone sur le comptoir. Malgré sa gêne, elle prit un peu sur elle et composa de tête le numéro de la pizzeria, preuve qu’elle faisait souvent appel à leur service. Au bout de deux sonneries, elle eut quelqu’un au bout du fil.

« Oui, bonsoir. Je voudrais commander une pizza reine pour quatre personnes… Marine Lacroix… oui c’est ça… très bien, merci – elle raccrocha avant de se tourner vers son colocataire – Ce sera prêt d’ici vingt à trente minutes »

La jeune femme avait profité de son temps au téléphone pour retrouver un peu de sa sérénité. Elle alla récupérer tasses et théière pour les ramener derrière le comptoir avant de prendre assiettes et couverts et de les déposer sur la table basse.

Elle ne disait rien, ne sachant en fait pas trop quoi dire. Elle n’était pas douée dans les rapports humains et elle se doutait bien que la philosophie ne le passionnerait pas plus que ça. Dès lors, elle ne voyait pas de quoi parler. Elle retourna dans la cuisine pour aller prendre des verres et une bouteille d’eau et une autre de soda.

« Voilà, j’espère que ça vous convient comme boisson. Je n’ai pas d’alcool »

Supportant mal l’alcool, il était logique qu’elle n’en possède pas. Une fois tout posé sur la table, elle revint s’asseoir près de Rock, ne sachant pas plus de quoi parlé. La soirée promettait d’être longue. Elle jeta alors un nouveau coup d’œil au jeune homme. Il était plutôt beau garçon, elle devait bien le reconnaître. Elle rougit alors de nouveau. Ça aussi c’était rare qu’elle le fasse, de regarder avec un certain intérêt une personne du sexe opposé.

« Je vous sert à boire ? »

Marine sembla conserver sa gêne, sur le compliment que Rock venait de lui faire, jusqu’au moment où se dernier se fixa sur la proposition de sa camarade, et lui demanda donc qui passait la commande. La demoiselle fit comprendre que cela serait elle, et elle rejoignit le téléphone où elle composa le numéro de la pizzéria. Ayant le prospectus dans les mains, le jeune homme comprit qu’elle l’avait donc en mémoire et par conséquent que ce dernier était composé souvent. Ce qui était aussi signe que Marine ne cuisinait peu, et préférait manger ou commander à l’extérieur. Mais, comment le reprocher, puisque toute personne vivant seule faisait la même chose, Rock y comprit. Surtout que dans son cas, jusque là, il vivait à l’hôtel, et donc peu commode pour se faire sa propre nourriture.

Ainsi, la demoiselle passa commande et raccrocha le téléphone, tout en se tournant vers son compagnon à qui elle annonça le temps d’attente, qu’il acquiesça. Bien qu’il aille falloir trouver de quoi s’occuper pour les vingt minutes d’attentes, car si le temps pouvait passer vite, il pourrait sembler tout aussi long si l’ennui les gagnait. En tout cas Marine trouva la parade en débarrassant les tasses, puis mettant la table calmement, laissant le silence s’installer, chacun ne trouvant pas quoi dire à l’autre pour le briser. Enfin jusqu’à ce que la jeune femme prenne la parole au sujet des boissons qu’elle posa sur la table.

- Cela conviendra parfaitement.

Dit le jeune homme calmement alors que Marine vint s’assoir à ses côtés. Le fait qu’il n’y ait pas d’alcool ne le perturbait pas, puisqu’en dehors de ses moments passés au bar, le jeune homme n’en buvait que très peu à certaines occasions, même si cela lui était déjà arrivé de s’enivrer, surtout quand il se laisse entraîner à boire au bar à vrai dire.

- Un soda ira très bien, s’il te plait. Enfin si je peux te tutoyer, puisque nous devenons des colocataires ?

Répondit-il calmement, tournant le visage vers Marine. En effet, le vouvoiement finirait par devenir assez pesant au fil du temps, en créant une barrière entre deux jeunes gens qui allaient vivre sous le même toit. Bien sur, passer à un langage plus familier n’était pas obligatoire, si la demoiselle préférait garder une certaine distance entre eux, malgré qu’ils allaient se voir tous les jours dès à présent.

« Un soda ira très bien, s’il te plait. Enfin si je peux te tutoyer, puisque nous devenons des colocataires ? »

Marine attrapa la bouteille et versa le contenu pétillant dans le verre destiné à son colocataire. Une fois remplit, elle fit de même avec son propre verre.

« Oui, oui, bien sûr, ce serait certainement mieux de se tutoyer effectivement – elle reboucha la bouteille et la posa sur la table – Par contre, ne m’en veux pas si parfois je glisse un vous dans la conversation. Je n’ai pas du tout l’habitude de tutoyer les gens »

Le visage de Marine s’assombrit brutalement. Elle ne se rappelait que trop des coups qu’elle avait pris à chaque fois qu’elle avait oublié la règle du vouvoiement. Son dos gardait encore les marques des coups de fouet qu’elle avait reçu. Dès lors, elle s’était toujours appliquée à vouvoyer tout le monde. Elle n’avait quasiment jamais tutoyé de sa vie. Cela risquait donc d’être un vrai challenge pour elle. Elle espérait que Rock se montrerait compréhensible. Elle but alors une gorgée de boisson.

« Vous… pardon, tu m’as dit habité depuis peu dans la ville. Qu’est-ce qui t’a amené ici ? »

Question simple qui meublait un peu le silence. D’habitude, la jeune femme n’était pas du tout curieuse mais en même temps, elle ne passait jamais autant de temps avec les gens. Il lui fallait donc bien trouver un sujet de conversation. En temps ordinaires, elle détestait parler pour ne rien dire même par politesse. Elle se forçait un peu au lycée mais ça restait très minime. Un « bonjour, comment allez-vous ? » était quasiment un maximum chez elle. Elle allait vraiment de voir faire un gros effort avec ce jeune homme. Mais, au fond, c’était peut-être une chance. Une manière de pouvoir travailler ses rapports avec les autres.

Rock avait donc répondu à la demande de Marine par le fait qu’il prendrait un soda. La jeune femme se mit donc à le lui servir, avant de faire la même chose pour elle, tout en acceptant le fait qu’il la tutoie. Il ne put s’empêcher de rire légèrement amusé, lorsqu’elle lui demanda de l’excuser si elle venait à le vouvoyer de tant à autres. D’ailleurs, comment aurait-il pu lui en vouloir pour une telle broutille, puisque ce n’était pas toujours évident de passer d’un système à un autre, surtout quand on en n’a pas l’habitude.

- Oh, ce n’est pas grave çà.

Répondit-il calmement, alors qu’il vit le visage de sa camarade s’assombrir après sa phrase. Ainsi, il espérait lever ses inquiétudes sur le sujet de cette façon.  Elle finit cependant par sortir de ses songes pour lui demander, en se trompant sur le « tu » qu’elle avait remplacé par un « vous » dont elle se corrigea aussi sec. Sa question portait donc sur les raisons qui avaient poussé Roch à venir dans cette ville.

- Oh, tout simplement pour le boulot. Mais, ç peine arrivé, qu’on m’a volé mes papiers, ce qui m’a empêché de quitter la ville et fait perdre mon précédant emploi. Et depuis je suis ici avec un nouveau boulot, rien de bien extraordinaire donc.

Dit-il calmement, en buvant son verre de soda Marine, à ses côtés faisaient de même, et chacun devaient sans doute chercher une façon d’occuper le temps, ou des sujets de discussions pour le faire, bien que rien de vraiment concluant ne vienne à l’esprit du jeune homme, et visiblement de sa camarade également.

- Et pour toi ?

Rien de très original qu’il venait de faire là en retournant la question à Marine. Sachant qu’elle était prof, il imaginait déjà que cela n’était qu’une mutation de la part de ses supérieurs, et donc rien de bien plus gratifiant que lui. Nul doute que si des personnes se seraient trouvées spectatrices de la scène auraient pensé que ce duo était drôlement coincé.

*Aie !*

Marine faillit avaler une gorgée de travers en entendant la question de Rock. Elle avait voulu alimenter la conversation et voilà qu’elle se retrouvait prise au piège. Elle détestait mentir mais elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Si elle lui disait qu’elle était une enfant-soldat, formée au combat et au meurtre, qui avait fini par s’enfuir et se fixer dans cette ville par hasard… Non, il la prendrait pour une folle ou il la croirait et serait mort de peur. Il fallait donc trouver quelque chose.

« Eh bien disons que j’ai beaucoup voyagé et j’ai finis par m’établir ici. Je suis passionnée de philosophie et j’ai obtenue un diplôme qui me permet d’enseigner »

Elle bu une nouvelle gorgée de soda. Ça sonnait terriblement faux à ses oreilles toute cette histoire mais, sauf pour le diplôme, c’était vrai dans les grandes lignes. Qu’est-ce qu’elle détestait mentir ! Mais là on pourrait dire que c’était un mensonge par omission. Elle reposa son verre.

« Rien de bien extraordinaire en fait… comme pour toi j’imagine. Je dois paraître bien curieuse, c’est pourtant généralement pas le cas »

Bien et quoi dire d’autre…. Marine se maudit intérieurement de ne pas être plus sociable car ça l’aurait bien aidé à ce moment. Elle essaya de se rappeler de quoi parlaient ses élèves.

« Euh… vous… tu vas des fois au cinéma… Personnellement, j’ai découvert ça y’a peu de temps mais c’est parfois intéressant. J’aime beaucoup les films… ben en fait tous ou plutôt ça dépend de l’histoire mais ce que je veux dire c’est que je suis hétéroclite, je n’ai pas vraiment de genre défini »

La jeune femme retrouva un peu son sourire. Ben voilà, elle avait fini par trouver un nouveau sujet de conversation. Elle s’était rappelé que ses élèves parlaient souvent des films qu’ils avaient vus durant le weekend.

La question que venait de poser Rock en retour à celle de Marine, sur les raisons de leur présence à Seikusu, sembla déstabilisé la demoiselle, qui prit une expression plus renfermée, comme si elle cherchait quoi répondre avant de finalement le faire, et dire qu’elle avait donc beaucoup voyagé avant de se fixer.

- Tu as du en voir des belles choses dans tes voyages !

Dit-il avec le sourire, sans savoir qu’elle ne lui avait pas tout dit, et donc qu’il avait de fortes chances de mettre les pieds dans le plat. Le silence revint le temps pour chacun de boire une nouvelle gorgée de leur boisson, même si leur comportement, et surtout leur ressentiment différaient. En effet, là où Marine se sentait mal à l’aise d’avoir menti, Rock ne le sachant pas, se contentait de prendre la réponse comme elle était venue, avant que la jeune femme ne reprenne la parole, faisant légèrement rire son compagnon.

- Je ne vois pas en quoi être curieuse pourrait être mal. Surtout qu’on est à présent des colocataires, et ne rien connaître de l’autre serait davantage plus étrange, tu ne penses pas ?

Dit-il en posant de nouveau le regard sur la jeune femme. Marine ne tarda d’ailleurs pas à faire de même, alors qu’elle lui demanda s’il allait parfois au cinéma, avant de dire qu’elle n’avait pas de genre préféré pour ce qui était des films, et que cela dépendait donc de l’histoire principalement.

- Oui, j’aime aussi, même si je n’y suis pas allé récemment. Il faut dire qui aller seul ne motive pas toujours.

En effet, on se sentait vite seul au milieu des groupes ou couples dans les salles de cinémas, et au final, on attendait la sortie en DVD, ou en téléchargement illégal sur le net pour voir les films qu’on voulait voir, sauf si bien sur on se retrouve un peu impatient et que l’on a donc d’aller voir ce dernier dès qu’il sort sur les toiles.

- Et s’est quoi ton dernier film vu au cinéma ?

Poursuivit il donc sur la lancée pour ne pas se retrouver de nouveau muet sans trop savoir quoi dire, alors que le sourire sur le visage de Marine la rendait encore plus jolie.

Voir de belles choses durant ses voyages ? Oui, c’était une manière de voir ! Si on considère que les guerres, les combats et les meurtres sont de jolies choses alors oui mais ce n’était pas vraiment la définition que donnait la jeune femme aux « belles choses ». Elle fut rassurée quand il lui apprit qu’elle n’était pas trop curieuse et que l’inverse serait, au contraire, suspect. Par contre, pour le dernier film vu, elle réfléchit un moment. C’était quoi déjà ? Avatar ? Oui, ça devait être ça !

« Avatar, je crois que c’est le dernier que j’ai vu ! C’était sympa, sans prise de tête même si l’histoire était… banale ! »

Un jugement probablement un peu sévère de l’œuvre de James Cameron mais la rouquine considérait que le seule intérêt de ce film était de le voir en 3D. Pour le reste, c’était un film lambda d’histoire d’amour et de plaidoyer pour la nature. Rien de spectaculaire mais ça se laissait voir.

« Personnellement je ne vais pas souvent non plus… - elle réfléchit – peut-être une fois par mois, je pense, guère plus ! »

La sonnerie retentit alors, apportant probablement leur dîner. Marine se leva pour aller ouvrir au livreur. Celui-ci lui tendit la pizza quatre personnes qu’elle déposa sur la table basse avant d’aller chercher son portefeuille. Elle paya la pizza et donna un bon pourboire au pauvre livreur trempé comme une soupe. Il méritait bien une petite récompense ! Elle rejoint son colocataire et ouvrit la boîte qui dégageait un merveilleux fumet.

« Hummm… ça à l’air bon… j’espère que ça le sera mais théoriquement ça devrait ! – elle découpa deux parts et en mis une dans l’assiette de Rock – Voilà, bon appétit ! »

Le sourire aux lèvres, elle attaqua son propre morceau de pizza mais alors qu’elle l’avalait, les larmes lui vinrent aux yeux alors qu’elle ouvrait plusieurs fois al bouche comme un poisson rouge dans un bocal.

« Oh lala… ils ont… ils ont mis du piment… et du fort… dans la pizza ! »

Elle attrapa son verre et avala la boisson cul-sec mais ça empira le feu dans sa bouche. Boire de l’eau après des piments était une erreur fatale, il fallait manger du pain mais ça Marine l’ignorait !

La discussion était bon enfant, et venait de tourner sur les loisirs de la jeune femme, et en particulier sur le dernier film qu’elle avait pu voir au cinéma. Elle lui répondit donc, et la justification qu’elle apporta paru un peu surprendre Rock. En effet, elle trouvait l’histoire banale, comme si une guerre pouvait l’être. Bon, il est vrai que si on part du principe que beaucoup de réalisateurs et scénaristes se basaient sur ce thème pour faire leurs films, on pouvait dire que l’histoire était banale. D’ailleurs quel genre ne voyait pas son lot d’histoires banales aujourd’hui ? Trouver quelque chose d’original était en effet rare.

- Ah bon, pourtant, si on se base sur la technique, il est le premier à user de la technologie 3D. Cependant, je dois bien reconnaître que le thème est en effet des plus courant de nos jours.

Se contenta donc t il de répondre. Alors que sa camarade reprenait la parole pour enchaîner sur le fait qu’elle allait au cinéma une fois par mois environ. Cela restait bien plus fréquent que lui en tout cas

- Tu y vas beaucoup plus souvent que moi donc. Il faut dire qu’y aller seul n’est pas très motivant non plus.

Il se retrouvait donc à attendre que le film sorte à la télévision ou en DVD pour le louer et le regarder. Bon, cela n’avait pas forcément un meilleur plaisir à le regarder, s on était toujours seul, mais, s’était plus divertissant tout de même. En effet, on ne se montrait pas seul face aux autres venus en couples ou en groupes pour voir le film sur grand écran dans ce cas là.

S’est alors que la sonnerie de l’appartement retenti, faisant que Marine se leva pour aller ouvrir. Il s’agissait du livreur qui apportait leur pizza, et le jeune homme ne put que regarder sa colocataire faire, jusqu’à ce qu’il se retrouve une part de pizza dans une assiette qu’elle lui tendait avec un commentaire qui ne put l’empêcher de le faire sourire. En effet, l’odeur était agréable et annonçait un repas succulent, restant tout de même à la hauteur d’une pizza. Mais, la jeune femme ne put s’empêcher de laisser entendre qu’il ne fallait pas se fier aux apparences.

D’ailleurs, alors qu’il se mit à manger, très légèrement devancé par Marine, il vit celle-ci se mettre à pleurer, rougir et suffoquer, avant de réaliser, par ses propos, et par ce qu’il sentait lui aussi en bouche, qu’il y avait du piment dans la pizza. Mais, pour ce dernier, même si la quantité était peut être un peu trop, il ne réagit pas aussi violemment, se contentant d’ouvrir la bouche et souffler fort, alors que la jeune femme se mit à boire, le faisant rire un peu.

- Tu aurais du prendre du pain, plutôt que de l’eau pour atténuer l’épice.

Dit-l en souriant, alors qu’il se remit à manger, prenant son temps entre chaque bouchée, pour laisser le piment se diluer et donc faire moins d’effets avant d’en prendre une autre couche. Car accumuler trop ce dernier lui aurait donné le même résultat que sur sa partenaire à un moment.

« Tu aurais du prendre du pain, plutôt que de l’eau pour atténuer l’épice »

Marine était devenue aussi rouge que ses cheveux. D’habitude, elle aimait ce qui était épicé mais là c’était trop fort et surtout elle ne s’y attendait pas. En plus, Rock avait raison, elle n’aurait jamais du boire du soda. Cela n’avait fait qu’exhaler le goût du piment et la faire souffrir un peu plus.

(Mais quelle horreur…)

Maintenant les larmes étaient de la partie. La rouquine n’arrivait pas à se retenir. Les larmes coulaient sur ses joues. Elle donnait une bien mauvaise image d’elle à ce moment surtout que son colocataire arrivait parfaitement à manger sa pizza, lui !

« Excuse-moi ! »

La jeune femme se leva d’un bon et, la main sur la bouche, fila directement vers la salle de bain. Elle y entra, laissant la porte ouverte et ouvrit l’eau dans le lavabo. Elle s’aspergea le visage sans se soucier que l’eau gicle sur le sol ou même sur sa tenue. Elle en profita pour boire un peu plus. C’était stupide mais au stade où elle en était, ça ne ferait plus grand mal.

Il lui fallut cinq bonnes minutes pour se reprendre. Quand elle sentit les brûlures diminuer, elle souffla et coupa l’eau. Elle attrapa la serviette de toilette et la passa sur son visage trempée. Marine ne rendit pas compte que tout le haut de sa combinaison était trempée et qu’il ne révélait plus qu’il ne cachait ses formes.

Alors que la Pizza venait d’arriver, le duo ne tarda pas à se mettre à manger. Mais, Marine se laissa surprendre par l’épicé de la nourriture et en devint rouge tomate. Le pire fut sans doute que dans la précipitation, elle vint à boire au lieu de prendre du pain, ce qui sembla accroître la « brûlure » au point de la faire pleurer. Rock, pour sa part, bien que surprit, et ayant eu quelques couleurs sur le début, finit par s’habituer et ralentit son rythme pour prendre les bouchées.

Cependant, la situation de sa colocataire le fit légèrement rire, et il valait mieux en rire  finalement, même si la demoiselle en pleurait. Celle-ci ne tarda pas à s’excuser avant de se lever.

- Mais, tu n’as rien à te faire pardonner voyons !

Dit-il alors que la demoiselle ne s’éloigne à grand pas vers la salle de bain. Le jeune homme ne tarda pas à entendre l’eau couler, se disant qu’elle devait chercher à se rafraichir. Pour sa part le salariman continua de manger, bien que le temps lui semble long soudainement seul. Mais, finalement, l’eau cessa, et Marine revint dans la pièce principale, alors que Rock avait presque finit son morceau de pizza. Levant les yeux pour voir i sa camarade allait mieux, ce qu’l vit alors le fit rougir, sans que cela ne soit le piment qui agisse. En effet, on aurait pu penser que Marine revenait de sous la pluie, tellement son haut de combinaison était mouillé. Et ce dernier rendait à présent plus que visible les formes de sa colocataire.

- Marine…je crois que…ta tenue laisse…voir certaines choses…que je ne devrais peut être pas voir !

Dit Rock d’une voix hésitante avant de détourner le regard, pour le poser sur la fenêtre. Pas que ce qu’il avait vu était dérangeant ou déplaisant, loin de là, Marine était très belle. Mais, s’il l’observait de cette faon, s’était peut être elle, qui allait se sentir mal à l’aise. Et créer une gène entre deux colocataires n’était pas forcément la meilleure façon de vivre ensemble après tout.

La rouquine revint dans la salle principale en ayant toujours le visage rougeaud mais au moins, elle ne pleurait plus et sa bouche la faisait moins souffrir. L'eau avait finalement eu l'effet apaisant qu'elle espérait. Le côté ultra-fort des piments avait commencé à  bien s'estomper. Elle sourit à Rock, l'air un peu gêné et s'apprêtait à s'excuser de l'avoir abandonné mais il ne lui en laissa pas le temps.

"Marine…je crois que…ta tenue laisse…voir certaines choses…que je ne devrais peut être pas voir !"

La jeune femme abaissa la tête avec une terrible lenteur comme si elle espérait que le temps que ses yeux arrivent sur ses seins, le tissu aurait séché mais c'était peine perdue. Les yeux aigues-marines ne purent que constater l'évidence. Le tissu était devenu transparent.

*Oh non ! Il manquait plus que ça !*

Le rouge qui avait commencer à quitter les joues de Marine revint au triple galop. Elle redevint aussi rouge que ses cheveux peut-être même plus. Elle ferma les yeux et chercha à reprendre ses esprits en respirant profondément ce qui eut pour effet de mettre un peu plus en évidence sa plantureuse poitrine. Elle rouvrit les yeux en lâchant un soupir. Elle ne pouvait décemment pas rester ainsi. Elle fit un pas en arrière et se retourna.

"Je reviens"

Sa voix était chargée de lassitude et de fatigue. La situation devenait grotesque. Tout ce qu'elle avait envie de faire c'était de prendre une bonne douche, de se faire un lait chaud avec de la cannelle et d'aller sous sa couette avec un bon livre mais c'était un peu prématuré. Elle ne pouvait pas planter son nouveau colocataire comme ça. Elle retourna dans sa chambre et s'extirpa de sa combinaison avant d'enfiler un simple chemisier qui lui arrivait à mi-cuisses et son peignoir épais. Un truc immonde de couleur beige, très épais et duveteux qui la couvrait de la tête au pied. Elle se saigna de la ceinture du peignoirs et revint dans la pièce. Elle n'avait plus vraiment faim maintenant. Mais son invité et colocataire avait peut-être envie de quelque chose d'autre.

"Décidément, je crois que ce n'est pas vraiment mon soir ! Navrée de t'abandonner aussi souvent. La prochaine fois je ferais un peu plus attention à mes vêtements - elle retourna dans la cuisine et remit la bouilloire à chauffer - Tu veux un dessert ? Là encore j'ai pas grand-chose mais j'ai de l'excellente glace à... je sais pas trop ce qu'il y a dedans en fait... mais c'est sur une base de vanille je crois... Qu'est-ce que tu en penses ?"

Depuis qu'elle était de retour dans la pièce, elle osa jeter un coup d'œil à Rock. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien penser d'elle. En tout cas, elle espérait que ce n'était rien de mal.

Rock se retrouva seul pendant quelques instants, le temps que Marine aille se calmer, ou du moins atténuer la chaleur que le piment de la pizza avait fait monter sur son visage. Il profita donc de ce moment pour continuer de manger, même si ce n’était peut être pas très poli, mais que voulez vous faire d’autre dans ce cas.  En tout cas, la surprise, et la gêne ne tarderait pas à se manifester avec le retour de Marine. En effet, son buste était assez bien visible sous sa tunique trempée, et s’il aurait pu se taire pour profiter de la vue plus longtemps, le jeune homme prit la parole pour le signaler.

Evidemment, Marine fut des plus gênée, vu la couleur que prit son visage, et réfléchit un moment à savoir quoi faire avant de s’absenter de nouveau pour aller se changer, laissant le temps à son colocataire de finir son assiette. A son retour, elle s’excusa de nouveau, et Rock regarda la nouvelle tenue de la demoiselle alors qu’elle se dirigeait vers la cuisine. S’était bien évidemment, moins saillant et donnait moins envie de regarder la jeune femme. Même si cela mit une partie des jambes de celle-ci à l’air et donc compensait un peu le change tout de même. Cette fois, Rock décida de ne faire aucun commentaire sur les habits de sa camarade, comme il avait pu le faire avec la combinaison.

- Mais, ne t’excuse pas voyons, ce n’est pas comme si tu le faisais exprès !

Le coup t il presque dans ses propos alors qu’elle lui proposait un dessert. D’ailleurs, Marine semblait toujours perturber par ce qu’il venait de se passer, puisqu’elle sembla avoir du mal à parler de ce qu’elle avait en réserve.

- Cela me convient très bien !

Répondit-il calmement en tournant son regard vers Marine, qu’il ne perdit pas de vue d’ailleurs. Car elle restait tout de même très jolie comme çà, même si la tenue n’était pas forcément faite quand on avait des invités. Mais, on pouvait aussi considérer que Rock n’en était plus un, puisqu’il devenait son colocataire, sans compter que la situation n’avait pas véritablement laisser de choix à la jeune femme. Ainsi, le principal problème était les sujets de discussions qui semblaient être un peu mort, et dont il n’arrivait pas à relancer le fil

Visiblement la glace semblait convenir au jeune homme et Marine hocha la tête. Elle alla chercher deux bols, histoire de mettre la glace dedans. Elle était un peu embêtée vu qu'étant seule, elle mangeait directement la glace à la cuillère et dans le pot. Donc exit la cuillère qui faisait de jolies boules, ce serait des cubes de glaces fait au couteau. C'était basique mais efficace. Elle revint vers Rock et déposa le bol, où deux beaux cubes de glace se baladaient, devant lui avant de se rasseoir sur le canapé.

"Et voilà !"

Elle était un peu moins gênée à présent. Après tout, y'avait bien pire dans la vie, et elle en savait quelque chose, que de se retrouver mouillée et en robe de chambre. Alors, à partir de ce constat, il fallait relativiser, ce qu'elle choisit logiquement de faire. La rouquine se mit à attaquer sa glace mais ne trouvait pas vraiment de sujet de conversation. Elle était vraiment une asociale pur race. Bon, à sa décharge, son compagnon ne semblait pas non plus trouver quelque chose à dire. Au moins, ils se ressemblaient sur ce point.
 
Le repas se poursuivit dans un silence terrible mais qui ne pesait pas plus que ça à la jeune femme qui y était plus qu'habituée. C'était même rassurant pour elle. C'était quelque chose qu'elle maîtrisait. Finalement, le bruit, les discussions c'était pas son truc du tout. et ça le serait jamais ! Quand la glace fut achevée, toujours pragmatique, Marine se leva et se redirigea vers les chambres.

"Je vais faire ton lit pour la nuit. En fait, il n'y a qu'un couvre-lit sur ton lit. Ce sera plus agréable si tu as une couette et des draps!"

Elle alla dans la chambre de Rock et ouvrit l'armoire. Plusieurs draps et une couette s'y trouvaient sagement rangés. Le propriétaire avait bien fait les choses. La rouquine attrapa le nécessaire avant de tout déposer sur le bureau. Elle enleva les oreillers et le couvre-lit avant de commencer à le faire.

Rock se retrouva de nouveau seul, enfin à être assit sur le canapé du moins, puisque suite à la proposition de Marine, et sa propre réponse, la jeune femme se leva, pour aller chercher des glaces. Son absence ne fut pas longue, et le jeune homme ne tarderait pas à la voir venir avec un bol dans chaque main et déposer ceux-ci sur la glace, un devant son colocataire, et l’autre devant la place qu’elle prit sur le canapé. Le jeune homme vit alors deux blocs de glaces carrés, comme s’ils avaient été coupés aux couteaux, et ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé.

- Merci…

Fut cependant la seule parole qu’il prononça alors qu’ils se remettaient à manger dans le silence le plus total. Combien de temps prirent ils pour cela, Rock l’ignorait, et ne chercha pas à le savoir. En effet, il appréciait sa glace, comme sa voisine, et ne trouvait aucun sujet de discussion concret pour rompre le silence, pas si pesant que cela qui s’était installé entre eux.

S’est alors que le bruit du bol qu’on pose sur la table retentit, indiquant que Marine avait fini la sienne, suivit de près par Rock. Mais, la demoiselle prit la parole avant qu’il n’ait posé son bol, en disant qu’elle allait faire son lit, car ce dernier n’avait qu’un dessus de lit. D’ailleurs, elle se leva presque aussitôt et s’éloigna pour disparaître dans le couloir en direction de la chambre du jeune homme. Rock se leva à son tour, récupérant les bols qu’il amena à la cuisine et nettoya. Cela lui prit quelques instants avant qu’il ne suive sa camarade. Quand il arriva dans la chambre, cette dernière avait déjà sortit les draps, et commençait à les disposer dans l’ordre sur le lit.

- Attends, je vais te donner un coup de main.

Dit-il avant de se placer de l’autre côté du lit, et agrippant le drap housse pour envelopper le martelât de ce côté du lit, évitant à Marine de faire le tour donc. Il attendit donc ensuite que sa camarade récupère la suite et lui envoi pour continuer. Et il fallait avouer que la vue qu’il avait sur le corps mouillé partiellement de sa colocataire, selon ses mouvements, ne laissait pas le salariman indifférent, et il sentait une bosse grossir progressivement dans son pantalon, même si pou le moment, cela n’était pas encore visible, et heureusement se dit il en ayant jeté un coup d’œil en sentant ce changement, pour se rassurer sur cet état de fait.

- Tu n’avais jamais invité quelqu’un ici donc je présume, pour que tu ne te sois même pas servit de cette chambre en chambre d’ami !

Bon, dans un sens, il avait déjà sa réponse, vu qu’ils avaient déjà abordé le sujet des amis dans leur discussion antérieure. Mais, il ne savait pas quoi dire de plus, et cela lui était venu simplement à l’esprit.