Initier une jeune timide comme Maki au plaisir de la luxure, c’était un plaisir rare et particulièrement délectable. Elle sentait Maki sur le bord, telle une funambule sur son fil précaire, suspendue au-dessus du vide. Si elle avait pu lire dans ses pensées, Mélinda aurait approuvé la métaphore du « serpent », car elle se voyait, en ce moment, comme une délicieuse sorte de vipère, tentant les personnes autour d’elle. Ce baiser à Tatiana fut comme un nouveau coup de marteau dans le cœur de Maki, la mettant en transe. Elle voulait parler, mais n’y arrivait pas, cherchant à formuler des mots que son esprit n’arrivait pas à assembler. Il y avait tout simplement trop de sensations inconnues, trop d’émotions d’un coup. On lui avait appris à intérioriser ce qu’elle pensait, à écraser sa volonté propre derrière celles de ses formateurs. Maki était en lutte contre elle-même, contre ce conditionnement, et le sexe, cet élément inconnu, venait tout perturber. Elle était confuse, troublée, rougissant furieusement, mouillant tout autant, en observant Mélinda embrasser Tatiana. Ce fut, de fait, un baiser assez long, qui fit furieusement rougir Tatiana.
La petite bunny girl partageait effectivement avec Maki sa timidité, et, de fait, était encore vierge. C’était la première fois que Tatiana voyait sa Maîtresse, car elle venait de Nexus, avait été achetée au marché des esclaves, et, étant vierge, avait été formée pour offrir sa virginité à Mélinda. Deux belles et douces vierges rien que pour elle, c’était presque trop beau. C’était en fait à croire que Metera avait presque tout calculé, de manière à offrir à sa Maîtresse un somptueux cadeau, Metera sachant ô combien Mélinda aimait déflorer les vierges.
« Hmmmm... »
Entre les deux femmes, le baiser finit par se rompre. Pendant toute la durée de l’embrassade, l’une des mains de la vampire avait caressé le cou de Maki, et elle s’y approcha ensuite, apposant ses lèvres... Et ses dents. Tout ce sang, toute cette excitation... Ça ne réveillait pas que la soif de sexe de la jeune vampire, mais aussi... Une soif plus sanguine. Elle planta ses crocs dans la chair de Maki, et, après une pointe de douleur, un sentiment euphorique allait se diffuser en elle, quand Mélinda commença à sucer son sang.
Tatiana, de son côté, se glissa dans le dos de Maki, et entreprit de tendrement caresser ses cheveux, glissant ses doigts le long de ses joues pour empoigner délicatement ses mèches de cheveux, et les rabattre vers l’arrière. Elle s’occupait tendrement de la jeune femme, lui massant les cheveux, venant la soulager de la tension qu’elle ressentait. Mélinda, elle, continuait à la sucer, et à absorber son sang.
« N’aie pas peur, Maki, Maîtresse est en train de te ponctionner de ton sang, car elle le trouve très bon... »
Outre ça, elle calmait aussi Maki, tempérant son trouble, pour qu’elle puisse plus facilement parler. Elle pouvait également voir Metera et Mélissa, qui continuaient à s’embrasser, même si, désormais, Metera embrassait une autre partie du corps de la Drow, à savoir ses volumineux seins, sa bouche mordillant le téton, l’une des mains de Mélissa se crispant sur les longs cheveux blonds de Metera.
Au bout d’un moment, Mélinda retira ses lèvres. Comme prévu, elle n’avait pas bu énormément de sang, de telle sorte que Maki était toujours consciente. La vampire embrassa sa joue, léchant encore sa peau.
« Alors, Maki ? Est-ce qu’un chat a avalé ta langue ? Tu as le droit de parler, tu sais... De dire à ta Maîtresse ce que tu ressens en ce moment. »
Est-ce que l’iceberg allait continuer de se fracturer ? En tout cas, c’était bien là ce que Mélinda espérait !