Farouche! (PV Evernis Otome)

Être errant ne signifie pas être inculte. Depuis qu'il est sur les routes, le vagabond a toujours veillé à se tenir informé de la vie du monde, même si celui-ci n'a que faire d'un tel cloporte. Mais ce serait risqué d'aller dans un pays soudainement en guerre, ou de se trouver malencontreusement dans une région en proie à un phénomène climatique.

A Seikusu, il a très vite pris ses marques, au sein d'un cyber café, gratuit qui plus est, du moins dans la consultation des site d'information générale. Mais, quand on a quelques talents, il est aisé de détourner les barrières, pour aller sur d'autres sites, oh certes pas pornographiques, mais ouvrant la porte au dialogue. Et c'est ainsi qu'il a fait la connaissance d'une correspondante aussi étrange que fascinante, du moins via l'écran.

Certainement pas le genre de nana qui s’exhibe sur la toile, mais ça ne fascine que davantage Stephen. Ce qui le fascinerait aussi, mais presque en le dérangeant, c'est que cette correspondante a une silhouette (oh juste devinée sur un cliché tout en jeux d'ombres) d'adolescente, avec une mentalité de femme mûre. Plutôt minette très en avance sur son âge ? Plutôt bourgeoise qui prend soin de son corps ? Il est incapable de répondre !

Ce à quoi il peut répondre aisément, c'est qu'il a d'étranges tressaillements dans le bas-ventre, dès qu'il se connecte et la trouve sur la toile. Il est resté très évasif sur son mode de vie, disant simplement qu'il n'a pas de lieu fixe, simplement par état d'esprit ; certes, le squat ne serait pas un lieu idéal pour aller plus avant dans leur relation. Mais, qu'elle soit étudiante ou bourgeoise, elle doit sans doute se connecter de chez elle, ce qui serait quand même plus pratique ; voire, ils pourraient se retrouver dans son lycée ou sur son lieu de travail.

Il a le sentiment d'être un pêcheur qui essaie de ferrer le poisson avant de le recueillir dans sa nasse et de le dévorer, mais celle-là est vraiment coriace. Tant mieux, le jeu n'en est que plus amusant, et le résultat n'en sera que plus excitant. Mais celle-là, vu tous les trésors de patience et d'ingéniosité qu'il a déployés, il est bien décidé à ne pas la laisser filer entre les mailles du filet, et à en profiter ; si elle est là-dessus, c'est qu'elle a le feu entre les cuisses !

Un être solitaire par nature et un peu aussi par obligation, le fait de pas vieillir rendaient les relations à longs thermes plutôt compliqué. C'est pourquoi vire seule et sans grand lien était son quotidien. Pour autant Evernis n'était pas contre un peu de dialogue de temps à autre et pour ça internet était parfait. Il n'y avait aucun problème avec son corps et son âge il lui était facile de cacher certaine chose et passé inaperçu aux milieux de tout le monde. Ainsi on pouvait croiser sur plusieurs sites de discutions les trace d'une certaine EverNano. Un pseudo aussi révélateur que discret, après tout penserais chercher la vérité dans un pseudo ? Sinon le monde serait bien étrange.

Assise sur son canapé, elle discutait avec son ordi portable avec un type depuis plusieurs jours maintenant. Le hasard voulait que ce voyageur mystérieux se trouvait en ce moment dans sa ville. Un hasard qui conduisit à la question inévitable et si on se voyait IRL ? La question classique qui menait souvent au piège. Pourtant, la rencontre la tentait bien. Après tout elle n'avait pas vue d'homme depuis un moment et il lui avait proposé de la retrouver à un bar dans son quartier. Depuis le temps qu'Evernis vivait au quartier de la Toussaint, elle connaissait suffisamment les lieux pour s'y sentir en sécurité, si elle voulait fuir elle savait par où passer. C'est pourquoi après une journée de réflexion, elle décida d'accepter la rencontre avec cet internaute.

Ainsi elle devait le retrouver au bar cyber café se trouvant à deux rues de son immeuble. Pour la reconnaitre elle s'était donné comme signe distinctif d'avoir un casque sur les oreilles. Et elle lui avait décrite sa tenue. Un mini short bleu avec un débardeur noir portant un logo en forme de tasse de café. Assise avec son ordinateur portable, elle l'attendait, se demandant sa réaction en voyant son corps de 16 ans. Surement qu'il allait être surprit et qu'il ne se doutera jamais de sont âge véritable.

« EverNano, quel drôle de pseudo ! », Stephen se perd en conjectures. Ever comme toujours, nano comme nanotechnologies ? Ou bien comme nano, minuscule, donc jeune ? Que réservera une rencontre IRL ? Car, si le virtuel permet de se faire des contacts, il lui manque quelque chose pour vraiment apprécier. Alors, une fois que les échanges via écran/clavier ont validé la compatibilité, pourquoi ne pas se rencontrer, IRL comme disent les jeunes ?

Oh, ça ne veut pas dire draguer via ordi avant de se retrouver dans le même lit pour conclure, du moins ça ne signifie pas que cela, et il y a encore tout un processus qui, parfois, ne débouchera que sur un constat d'échec. Il faut déjà ne pas avoir raconté trop de bobards via la toile, ne pas s'être décrit multi-milliardaire quand on est un vagabond, n'avoir parlé ni de sa piscine ni de sa limousine, et avoir prié pour que l'interlocutrice ait la bonne idée d'avoir un toit pour les accueillir.

Derrière son image de voyageur, Stephen s'était affranchi de cette contrainte ; certes, il aurait pu arguer d'une chambre d'hôtel, mais ça entamerait sensiblement ses modestes finances. Point de tout cela avec EverNano, pas trop de questions directes, juste quelques phrases sur le passé et le présent de chacun, assez pour avoir envie de cette rencontre IRL. Et, pour la suite, advienne que pourra.

Déjà, le lieu de rencontre est son terrain, précisément le cyber-café d'où il se connecte pour lui parler, accessoirement bar pour discuter au calme. Il en connaît les recoins et les habitudes, les endroits à fuir ou les habitués envahissants, mais aussi les places les plus paisibles quand on veut s'isoler. Il lui est même arrivé d'utiliser une chambre à l'étage, un secret entre lui et le patron, un soir où le déluge avait amadoué le propriétaire des lieux. Mais il ne faut pas en abuser !

Il est bien en avance sur l'heure de rendez-vous, installé à sa place favorite, ce coin d’où il peut visualiser toute la salle, ou presque. Mais, si le descriptif de son interlocutrice est délicieux et si le mini-short fait vagabonder son imagination, il se dit qu'il sait finalement peu d'elle. Il la suppose jeune, voire très jeune, mais aucune certitude, car elle a toujours eu des échanges écrits dignes d'une femme très mature. Étrange incongruité entre l'esprit et le look, mais le mystère se lèvera bientôt.

Il est presque l'heure, Stephen ajuste une dernière fois sa chemise blanche. Il aime en laisser deux ou trois boutons défaits, pour que son torse se devine, sans verser dans la vulgarité. Et, ses pectoraux s'étant développés avec l'exercice physique des marches quasi quotidiennes, ils tendent le tissu, renforçant son aspect viril. Tout aussi renforcé par son éternel pantalon noir, devenu presque moulant pour les mêmes raisons.

Comme il l'a déjà constaté dans le parc, non loin du lycée Mishima, cela plaît aux lycéennes ! Mais ce n'est pas le moment d'y repenser. Le débardeur noir et le logo en forme de café, aucun doute, c'est elle. « Sublime ! », c'est le premier mot qui lui traverse l'esprit. « Elle fait vraiment très jeune ! », c'est l'expression qui arrive aussitôt à la suite. Mais, si ce n'est que pour discuter, où est le mal ? Et, même si les regards montreront des désapprobations de voir une jeunette avec un vieux, il n'en aura cure.

Il arrive très vite près d'elle, insouciant des autres. Fondant droit sur sa proie, sans lui laisser le temps de s'échapper. Se penchant vers elle, prenant sa voix la plus douce « EverNano ? », il n'ose l'effaroucher. Elle a l'air si fragile, encore plus qu'il ne l'aurait imaginé. « Je suis Stephen. Pas trop surprise ? ». Puis, après un temps qui lui paraît interminable, « Pas trop déçue ? ».

Evernis regardait son écran d’ordinateur observant si son mystérieux internaute était connecté. Le premier contacte aurais put se faire ainsi, mais ça se passa tout autrement. Un homme s’approcha d’elle l’interrogeant sur son pseudo. Evernis confirma d’un hochement de tête et retirant son casque de ses oreilles. Stephen était sans nul doute un bel homme, il avait un corps sculpté qui devait sans doute plaire à bien des femmes, une tenue simple, mais qui ne gâchait rien de son physique. Effectivement, elle était surprise.

-Plutôt si, je ne m’attendais pas tombé sur un si bel homme. En général, les gens s’exagèrent plus qu’autre chose, mais toi tu cachais bien ton jeu. Assi toi. Moi c’est Evernis

Elle le laissa prendre place à sa table et referma l’écran de son ordinateur et l’observa. Il était bien foutu comme on dit. Il l’interrogea alors sur se qu’elle pensait de lui.

-Si je m’arrêtais à ton physique, je dirais que non, mais pour le reste je ne peux pas te donné une réponse aussi vite. Je suppose que toi aussi tu a dut avoir ta part de surprise je me trompe ?

Que se soit son corps jeune ou ses yeux aux couleurs différente à cause des nano machine, il y avait de quoi avoir des surprise. Elle commanda rapidement deux cafés pour tout les deux après avoir demandé se qu’il voulait exactement.

Rêve éveillé ? Fantasme improbable ? Stephen dialoguait avec une femme dont la maturité la situait dans la tranche des quarantenaires ayant déjà acquis l’expérience de la vie. Et voilà qu’il est face à une quasi-ado dans un petit short bleu à lui donner des idées très chaudes ! Il y a quelque chose qui ne va pas ; la fille a dû pirater le compte de sa mère, et il va tomber dans un de ces traquenards, digne de celui qui lui est arrivé en Thaïlande.

Et la gamine est délurée, car, pour lui lancer un « en général, les gens exagèrent », c’est qu’elle n’en est pas à son premier. Lui, il causait, il s’était pris d’amitié pour cette correspondante, il n’aurait pas dit non pour davantage, sous réserve de son physique. Mais, là ! Ce serait oui tout de suite, s’il n’avait quelque méfiance, qu’il doit cacher à tout prix. Après tout, si elle est majeure et consentante, il n’y a pas de mal à se faire du bien.

« Evernis, ah, c’est… Enfin, je comprends pourquoi le pseudo… », l’écran n’offre plus à Stephen toute latitude, car le physique a bouleversé la donne. Elle est canon ! Le petit short qui lui a laissé entrapercevoir de jolies gambettes, le débardeur qui moule superbement un buste qu’on n’attribuerait pas à une ado, le petit visage mutin et les yeux, ces yeux, ce regard incroyable et unique, comme si les yeux étaient vairon. Sans doute des reflets d’éclairage, songe Stephen.

« Je ne cachais pas mon jeu, tu ne m’as pas trop posé de questions, et puis un vieux comme moi… », Stephen reste sur la défensive, malgré les compliments de son interlocutrice. « Toi aussi, je n’aurais jamais pensé… », sa phrase reste en suspens ; même si leurs dialogues ont été très francs mais sans jamais verser dans l’incorrect, il ne sait comment traduire son émoi, mais aussi ses interrogations. Pourtant, quand elle lui lance un «  (…) Pour le reste, je ne peux pas te donner une réponse aussi vite (…) », ça laisse augurer d’une suite biens moins sage.

Un après qu’elle évoque sans le moindre scrupule, d’ailleurs. « Eh bien, je… Comme tu le sais, je bouge beaucoup. Et il m’arrive quand même de me poser dans certains endroits », elle doit déjà savoir tout ça, si ce n’est pas une impostrice (néologisme NDLR). « Et, sincèrement, comme je te l’ai écrit, j’ai aimé parler avec toi ; c’était franc et direct, et ça explique pourquoi je t’ai proposé de se voir. », il boit un peu de café, comme pour se donner une contenance. « Mais bon, c’est vrai que je ne t’ai pas demandé ton âge, et… Enfin, là… Je ne pensais pas… Tu es très jeune, surtout face à un vieux barbon comme moi ! », il n’a pas eu de scrupules à déjà culbuter une lycéenne de Mishima peut-être plus jeune encore, mais là c’est autre chose qu’une partie de jambes en l’air au gré d’un fourré dans le parc. « Alors, qu’est-ce que je veux ? Enfin, si mon âge ne t’effraie pas et si mon physique ne te fait pas fuir, je dirais… En fait… Eh bien, profiter des bons moments que la vie nous offre. Et il y a plein de façons de les partager… », il n’ose lui dire que, vu son physique, il sent une réelle émotion agiter son bas-ventre, et se réfugie dans des phrases plus sobres. « Tu es adorable, bien plus même, et, toi aussi, tu cachais bien ton jeu. Je ne m’attendais pas à trouver une femme, euh une jeune femme, si… euh, si jolie… Enfin, plus que ça, même ! », articule-t-il en laissant les derniers mots se finir dans le café qu’il finit aussi.

Dégustant son café, Evernis le regarda discuté et l’écouta attentivement. Il était évident qu’il était perturbé, se qui après tout était compréhensible. Son corps était très jeune et de se fait en vue du sien, il y avait de quoi se posé des questions du point de vue moral. Il suffisait de remarqué les regards venant des autre table pour comprendre se que lui pouvait ressentir.

-Oui tu m’as dit que tu voyage beaucoup, en fait tu es un homme des routes. Je suis certaine que se doit être palpitant, bien loin de le vie monotone qu’es la mienne.

Toujours perturbé il fit référence à son âge montrant bien que c’était le principal point qui le perturbait. Evernis ne donnais jamais son âge sur internet, enfin juste pour se qui était de validé des papiers officiel ou entré sur des sites adultes. Après tout, il ne l’aurait jamais crue en la voyant si elle lui avait avoué qu’elle avait 49 ans. Aussi confortable que pouvait être son corps pour son âge, quand il s’agissait de prouvé son identité sa devenais compliqué. C’est pourquoi à la place de sa carte d’identité classique, elle avait une carte officiel de l’armé qui prouvait son identité sans dévoilé son âge et sa date de naissance.

-Pour mon âge, je ne préfère pas le dévoilé, mais si ça peu te rassuré je suis majeur si c’est se qui t’inquiète.

Son apparence semblait pas mal l’inquiété également, il se redemandé si son physique ne l’inquiétait pas. Pourtant il était plus tôt bel homme, bien bâti avec un charme certain, non à se niveau là il n’avait pas à s’en faire.

-On ce rencontre bien pour ça, pour partager autrement que par écran interposé. Comme tu es de passage en ville, je suppose qu’une guide pourrait t’être utile.

Sa suite de compliment à son égare et un peut maladroite la fit sourire. C’était amusant de voir l’effet qu’elle lui faisait, à la jeunesse était un fantasme pour beaucoup et elle était devenue  se fantasme éternellement, enfin sur le papier du moins.

-Détend toi, on dirait un adolescent qui perds ses moyens face à une jolie fille.

Elle rigolât sans se moqué.

-Tu semblais bien plus confiant derrière ton écran.

A son tour Evernis termina son café et pris son ordinateur qu’elle glissa dans son sac et parti payé les deux tasse qu’elle avait commandé plus tôt. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici et le patron la saluât quand elle parti le rejoindre son internaute.

-Je ne sais pas où t’es posé en ville, alors dit moi. Que souhaiterais-tu voir ? Il y en a des curiosités dans cette ville bien plus que tu ne peux l’imaginé.

Ainsi plus au soleil, il pouvait clairement voir qu’un de ses yeux était azure alors que l’autre était doré.