Accident à la plage [Ryujin]

Iinuki s'était réveillée de bon matin. La jeune femme avala un copieux petit déjeuner composer d'un jus d'orange fraichement pressé, un café, une granny et bien sur, deux pancakes avec beurre et confitures de myrtilles. Encore endormie, Hanazono prend son temps pour manger. Une chose chez elle était sûre, la jeune femme n'était pas du matin. Dehors, elle pouvait entendre le chant apaisant des oiseaux. Le déjeuner finit, elle alla à dans la salle de bain prendre une douche pour sortir de son état comateux. Il lui faudra encore une bonne heure avant d'être prête et de sortir de son appartement sac à dos sur les épaules.

Dehors, le soleil brillait ; une belle journée en perspective s'annonçait. Sur son VTT, Iinuki prenait la direction de la plage. Aujourd'hui, c'était le week-end et qui disait week-end, signifiait quartier libre. La simple idée d'aller piquer une tête dans la mer, suffisait à illuminer le doux visage d'Hanazono. Comme elle le pensait, il était encore trop tôt pour qu'il y est foule sur la plage. Longeant la plage en empruntant un petit sentier de sable et de terre, elle arriva à une petite crique peu fréquentée. Son vélo attaché à un arbre, la jeune femme descendit le petit sentier allant à la plage. Le sable était fin et chaud malgré l'heure. Devant l'océan, Iinuki laissa le vent fouetter son visage telle une douce caresse. Hanazono posa son sac sur le sable et en sortie une serviette de bain. Elle retira son t-shirt puis son short en jean révélant un magnifique maillot de bain deux pièces échancrés. Elle s'avança dans la mer se mouillant le haut des épaules et la nuque les jambes caressées par les premiers rouleaux. Une fois habituée à la fraicheur de l'eau, elle piqua une tête. En bonne nageuse, elle se lança un défis ; aller jusqu'à la bouée jaune délimitant la bande littorale de protection. Tout se passait pour le mieux jusqu'au moment où Iinuki ressentit une douloureuse piqure à la cheville lui faisant boire la tasse. Jamais elle n'avait été piquée par une méduse avant aujourd'hui. Loin de la plage, la cheville brulante Hanazono paniqua avalant de plus en plus d'eau. L'eau en forte teneur iodée brulait la gorge d'Iinuki. La jeune femme, cachée à la vue des gens avait de plus en plus de mal à maintenir la tête hors de l'eau. Lentement, ses forces mal utilisées du fait de la panique commencèrent à l'abandonner tandis que ses yeux se fermèrent. Dans un dernier geste instinctif, elle tendit la main gauche vers le ciel avant de s'enfoncer dans les profondeur de l'océan. Iinuki savait ce qui allait lui arriver ; ses poumons s'engorgeront d'eau entrainant la mort. Quelle ironie pour Hanazono mourir noyée...

Dire qu’il faisait beau temps n’aurait pas rendu justice à la situation. Il faisait surtout très chaud et le soleil tapait fort. La baie de Seikusu était donc le meilleur endroit surtout qu’une fois la bouée jaune franchie, il put reprendre son apparence de dragon et commencer à  nager avec passion et envie !  Ah que l’eau était agréable !  Ah que ça lui faisait du bien de retrouver ses sujets, ne serait-ce que pour peu de temps !

Il nageait, caressant l’eau de son corps reptilien long de plusieurs dizaines de mètres, jouant avec elke comme une amante si longtemps délaissée, comme un premier amour enfin retrouvé ! %ais bien évidemment, tant de plaisir et de délice ne pouvait durer, ça aurait été trop beau bien évidemment !

En effet, une méduse venait de relayer le message de la présence d »’un intrus… il s’approcha donc du lieu du « crime » pour voir que quoi il retournait, quelque peu inquiet… ouf, ce n’était rien, ce n’était qu’une jeune femme qui coulait comme une pierre jusqu’au fond de l’étendue salée.

Mais heu… elle n’était pas en train de se noyer ? Ni une ni deux, il fonça vers la jeune femme, se servant de son corps massif pour  amortir la chute et la ramener vers la surface. Son dos, ou du moins, la partie immergée de son dos donnait l’impression d’être sur un petit rocher en plein milieu de l’océan…

Il la secoua quelque peu pour qu’elle reprenne conscience en espérant qu’elle n’ait pas avalé trop d’eau…

Iinuki était entrain de couler à pique. Elle se sentait si pathétique, elle qui vouait un amour inconditionnel pour l'océan, aujourd'hui, celui-ci lui ôtera la vie. Bizarrement, la jeune femme était de plus en plus calme à mesure que ses forces l'abandonnées. Elle qui aimait tellement l'eau allait finir au fond de l'océan. Peu à peu ses yeux se fermèrent ; elle n'en avait plus pour longtemps. Alors qu'elle se croyait perdue, tel un rêve, elle sentit comme une caresse le long de son dos, une caresse chaude et rassurante. Son corps lentement semblait se rapprocher de la surface. Comment cela pouvait-il être possible? Rêve ou réalité. Bientôt, la tête d'Hanazono immergea des profondeurs bientôt suivi par son corps.

Iinuki pouvait voir le soleil brulant. Celui-ci, tel un ange bienfaiteur réchauffa son corps. Que c'était-il passé? Elle n'en n'avait aucune idée. Quelqu'un la secouait essayant de la faire réagir ; lui disant accroche toi ma grande. Hanazono convulsa, son organisme cherchant à évacuer le corps étranger. roulant sur le côté, la nageuse toussa expulsant l'eau de sa bouche. Elle n'avait toujours pas remarqué son étrange sauveur. Les yeux irrités par le sel contenu dans l'eau l'empêchait de voir distinctement où elle était. Ses mains douces, commencèrent à caresser ce qu'elle croyait être un ilot au milieu de l'océan. Bizarrement, la texture du sol était étrange. De l'herbe? Non… C'était dur et froid. De la pierre?

Iinuki se redresse en s'aidant de ses mains pour reprendre une position assise la tête toujours baissée. Elle resta un moment comme ça avant d'utiliser sa main droite pour se frotter les yeux. Regardant autour d'elle à la recherche de son sauveur elle ne vit personne… Hanazono hurla tombant sur le dos voyant une taille énorme devant ses yeux. Elle était morte ; oui, c'est ça… Elle est au paradis… Non, cartésienne, elle savait qu'il n'y avait rien après la mort. Pour s'en persuader, elle se pinça.

"- Aïe." Dit-elle en laissant échapper une larme.

La créature était toujours là et elle, à y regarder de plus près était sur son dos. Elle se redressa, ses jambes tremblées ; signe qu'elle était morte de peur.

"- Qui êtes-vous" Se risqua t elle à dire.

Il l'entendit hurler, bien que cela semble être bien peu de bruit pour lui habitué aux profondeurs abyssales, ses tympans avaient une manière différente de détecter les sons, et ça lui semblait bien faible, mais au mouvement de bouche, il savait qu'il était en train de hurler... était-il si effrayant que cela ? C'est à cet instant qu'il se rappela de l'apparence qui était la sienne, celle d'un puissant dragon, pas d'ailes, pas de flammes, mais tout le reste y était, autant vous avouer que cela n'avait rien de rassurant ! Il pouvait aisément le concevoir !

Elle dut croire à un rêve car elle se frotta les yeux, comme si elle venait de se réveiller, elle ne croyait pas aux monstres... et sans doute pas aux dieux ! Mais il n'allait pas non plus rester sous forme humaine parce que la jeune femme voulait qu'il en soit ainsi alors que ce domaine lui appartenait de plein droit, par essence. Certes, Susanoo était son supérieur, mais il lui laissait entière liberté d'action, aussi en profitait-il pleinement !

Il se montrait qu'elle reste abasourdie si elle le désirait, ça ne changerait rien à la situation. Elle était sur son dos, ou d moins, une infime partie de son dos.  Elle tremblait, signe qu'elle avait compris à quel point il était puissant !  C'était préférable ! Savoir qui était plus fort que soi était quelque chose de particulièrement important. Savoir ainsi  à qui on devait le respect... ce n'était pas dur à assimiler, si ? Non, apparemment non. Mais point négatif ? Elle lui demanda son identité.

Sa voix raisonna alors comme sortyie droit d'un orage, on aurait dit un rouleau d'eau s'écrasant sur une falaise ou un roulement de tonnerre, voir un éboulis se créant.

« Je suis celui quiest  ! »

Il eut un éclat de rire qui ressembla davantage à un grognement qu'à un rire, devant faire un peu peur sans doute.

« Je suis le seigneur des eaux, le roi des dragons, je suis le père de la première impératrice du Japon, mon nom est Ryujin !  Et toi, humaine, comment dois-je appeler l'insignifiante vie que j'ai sauvé des morts ? »

La créature était terrifiante surtout pour une simple humaine. Un instant Iinuki se demanda pourquoi le monstre l'avait sauvé ; pour la dévorer vivante? En effet, dans le règne animal, certaines espèces se nourrissent essentiellement de viandes fraiches. Elle ne pu creuser plus loin cette théorie.
Le dragon hurla tel le tonnerre, obligeant l'humaine à se boucher les oreilles. Iinuki s'était recroquevillée sur elle-même, hurlant de terreur.

« Je suis celui qui est  ! »

Le rire du dragon ne rassura pas Iinuki tétanisée pas la peur. Elle apprit que ce dernier se nommé Ryujin. Et qu'il régnait sur les océans puisque seigneur des eaux, il était. Noble et fière, il regardait Iinuki comme un vulgaire insecte. Cela la rassura un peu. En effet, une créature si majestueuse et puissante n'avait aucune raison de faire souffrir un misérable insecte ; même par sadisme. De plus, malgré le fait qu'il rabaissait l'humaine avec ces propos froid et blessant, il lui avait quand même sauvé la vie et souhaitait en savoir plus sur elle. Iinuki se releva, sa cheville lui faisait toujours un mal de chien. C'est alors qu'elle réalisa que le Roi des Dragons la tolérait sur son dos ; elle une insignifiante créature. Plus elle réfléchissait, moins elle avait peur… Un Dieu n'écrase pas un insecte ; il ne si intéresse même pas. Hors, il lui avait demandé son nom ; Iinuki ne devait pas être si insignifiante. Elle prit une grande respiration et répondit de sa voix mélodieuse malgré les quelques balbutiement au départ.

"- Je… Je… Mon nom est Hanazono. Iinuki Hanazono… Et je vous dois la vie. Merci du fond du coeur."

Ces quelques mots, elle les avait dit en soutenant le regard du Dragon à la fois par respect envers Ryujin mais aussi pour montrer qu'elle pouvait contrôler sa peur. Qu'allait-il lui arriver maintenant? Iinuki n'en avait pas la moindre idée.

Elle s’appelait donc Iinuki Hanazano, joli nom... pour un casse croute ! Oui, exact, un casse croute, enfin, elle ne suffirait même pas à servir de bon amuse gueule ! Elle était trop petite pour cela ! elle serait une partie de la farce d’un amuse gueule, tout juste !  Alors non, il ne la croquerait pas, mais peut être serait-il amusant de lui faire croire que si…. Allez, juste pour jouer !

Jeu stupide.

Oui, elle lui devait la vie, elle lui devait beaucoup de choses aujourd’hui : sa vie, son avenir, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ! Il avait de quoi sourire ouvertement, mais un sourire qui révèlerait sa dentition acérée n’était pas du meilleur effet sans doute ! Tant pis !  Il le fit quand même ! Il sourit, dévoilant des crocs blancs impeccables de presque la moitié de la taille de l’humaine, terrifiant, non ? On pouvait croire qu’il ne ferait pas de mal à la jeune femme volontairement, n’empêche, un frisson et c’était le plongeon !

« Tsss… tu ne ferais même pas un bon amuse gueule ! Je te mangerai peut être plus tard ! Mais tu n'as pas assez de gras qui puisse fondre dans la bouche.... trop sèche... et avec les petits os je risque de m'étouffer...»

Nouveau rire qui n’avait rien d’agréable. Mais bon…

« Alors qu’est-ce qu’on fait ? Je te laisse tomber dans l’eau et je t’oubvlie ou tu as une idée pour rembourser cette dette de vie ? Car oui, je t’ai sauvée la vie, et du fond du cœur tu me remercie, remercier est facile, même sincèrement, faire amende honorable, c’est une autre histoire ! Que vas-tu faire ? Simplement partir ? Me mentir et une fois quer tu as touché terre, tenter de m’oublier ? »

Oui, très amusant, mais en même temps, il était très, très, très curieux !