Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[FINI] Gravité [Yamagashi-sensei]

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Yamagashi Hitomi

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 15 mercredi 04 juillet 2012, 01:44:10

Je m'efforce de continuer de sourire. Attendre ? Pour un peu je lui sortirais ma bombe lacrymo pour lui piquer ses clés. Et pas de méchanceté là-dedans : je dois rentrer ! Je dois voir Mélinda ! Plantée là sur mes deux pieds comme une conne sur le trottoir, j'ai un mal fou à ne pas exploser. Je n'arrive plus à penser tant je boue à l'intérieur. Tout ce que je sais c'est que je suis en colère, j'en ai les oreilles qui bourdonnent. À travers la grille du portail je scrute le manoir en me demandant où elle est, ce qu'elle fait, et comment elle va réagir. De toutes façons ça n'a pas d'importance, je la connais trop pour arrêter à ça. Tout ce qui compte c'est qu'elle accepte de m'affronter. Parce qu'elle ne va certainement pas se montrer honnête.

Et moi ? Pas le temps de seulement me convaincre de chercher une réponse. le bureau. Je file à grands pas. Le vieux singe a assez hésité pour faire comprendre qu'il a vu à travers la grimace. Ce n'est qu'en entrant dans le manoir qu'une pensée cohérente arrive à faire son chemin. Un doute. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? En avoir gros sur le cœur c'est une chose, mais l'envoyer à la tronche de quelqu'un c'en est une autre. D'autant que j'en ai un bon paquet, tellement que je ne sais pas par où commencer. Et de toutes façons tout remonte à moi. C'est elle que je veux cartonner.

Sans m'arrêter je prend une grande un inspiration, que je souffle juste avant de pousser les portes du bureau. Je laisse ouvert, au cas où elle veuille encore fuir en larmes. Mais cette fois il faudra me foutre dehors manu militari. Je la trouve assise dans un de ces grands fauteuils, dans lesquels elle a l'air d'une gamine. Alors sur quoi je tombe ? Froid glacial ? Colère retenue ? En tous cas pas de larmes, ça non.

" Quel bon vent amène ta présence en ces lieux, Hitomi ?
- La tienne. "

Je rentrerai bien dans son jeu pour la provoquer, mais je ne suis pas en état. Avec le vieux j'ai donné mon maximum. Plus moyen de paraître relax. Voyons ce que ça donne j'essaie vraiment de blesser.

" Depuis le temps que tu bouges plus ton cul de ce manoir, je me suis dit qu'une petite visite te ferait du bien. Pendant un moment je me suis même demandée si t'envoyais pas Clara m'emmerder rien que pour que je vienne me plaindre. Mais j'ai fini par comprendre que non. D'ailleurs ton petit numéro de blasée ne prend pas. Je sais pas ce qui s'est passé dans ce manoir mais je sais que tu pars en couille. Surtout pour que tu laisses les filles faire les connes à ce point. Et je te parle pas du bordel que Clara a foutu dans mon casier ou ma salle de classe. Ça je lui en veux pas : elle, au moins, elle a été honnête avec moi. Je te parles de l'état dans lequel elle s'est pointée au bahut ce matin ! Elle a le dos en charpie et tout le monde peut le voir ! Tout ceux qui vous détestent et qui vont pas hésiter à s'en servir contre vous ! "

Ça sort tout seul, impossible de m'arrêter. Ça me fait un effet pas croyable, comme si je faisais traîner les préliminaires avant de taper un super coup. Mais comme il se doit je vais passer au choses sérieuses, et tout de suite. On va pas passer la nuit là-dessus.

" Tu crois que je suis aveugle ? Joue pas la comédie avec moi ! La dernière fois je t'ai bien baisée à ce petit jeu ! Je suis venue parce que tu m'as pas laissé le choix ! Parce que t'es aussi pitoyable que lâche ! "

Mélinda Warren

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 16 mercredi 04 juillet 2012, 03:49:31

« La tienne. »

Mélinda connaissait suffisamment Hitomi pour savoir que cette dernière bouillonnait d’une violente rage. Une espèce de volcan sur le point d’exploser. Tout son corps semblait témoigner d’une espèce de frustration, de colère longtemps contenue, et qui allait enfin pouvoir s’exprimer. Par quel délire masochiste Hitomi avait-elle choisi de le faire devant Mélinda, c’était l’un de ces grands mystères propres aux Terriens. Hitomi parla avec rage, et, le moins qu’on puisse dire, ce fut que son petit ton hautain, prétentieux, et condescendant, ne plut nullement à Mélinda. Rien que pour tout ce qu’elle avait dit, et ce qu’elle supposait, il y avait amplement de quoi l’envoyer sur les convois du Rayon. La vampire se força à rester impassible, tandis qu’elle se recevait un chapelet de provocations et de réprimandes. Elle ne retint de tout ce discours trop passionné pour être préparé qu’une seule chose vraiment inquiétante, et qui la perturba : les blessures de Clara s’étaient rouvertes.

Clara fanfaronnait bien trop. Il fallait souvent soigner ses vieilles blessures, car elles n’avaient jamais vraiment cicatrisé, et, quand on connaissait les élans fougueux de la vampire au lit... Mélinda fit une légère moue, agacée, comprenant que Clara était le seul argument qui avait permis à Hitomi de venir pour lui faire son numéro de femme éplorée et frustrée.

« Tu crois que je suis aveugle ? Joue pas la comédie avec moi ! La dernière fois je t'ai bien baisée à ce petit jeu ! Je suis venue parce que tu m'as pas laissé le choix ! Parce que t'es aussi pitoyable que lâche ! »

Pitoyable, lâche... Les insultes fusaient... Mélinda ferma lentement les yeux, s’humecta les lèvres. Elle pouvait répondre de bien des manières. La tuer. La frapper. L’engueuler. L’insulter. Rire. Hausser les épaules. Lui demander de partir. Ce ne fut pourtant aucune de ces pistes que la vampire suivit. Rouvrant les yeux, elle les plante dans ceux d’Hitomi, et lâcha, acerbe :

« J’ai fait une erreur avec toi. »

Que Mélinda l’admette était très douloureux pour sa fierté, mais c’était nécessaire. Elle n’était pas de ces femmes arrogantes refusant de reconnaître leurs erreurs quand elles étaient pile sous leur nez. Hitomi était son erreur, et considérer qu’elle appartenait au passé serait une autre erreur. Elle l’avait menacé. Et, même si Mélinda n’avait pas peur des Terriens, elle savait que cette femme pouvait sérieusement lui poser des soucis.

« J’ai laissé mon... Je ne sais pas trop comment l’appeler... Je n’aurais jamais du te proposer de devenir une vampire. J’aurais du le faire par la force. Nous n’aurions pas eu tous ces problèmes, et tu ne serais pas là à me péter ta petite crise. Je ne vais pas te faire de reproches, Hitomi, car je pense que, pour vouloir mourir, tu dois déjà t’en faire suffisamment. »

In fine, c’était effectivement à ça qu’Hitomi jouait en attaquant Mélinda sur son ego. Hitomi la connaissait suffisamment pour savoir que Mélinda ne supportait que très difficilement les critiques. Si elle l’attaquait de plein fouet, c’était un message on ne peut plus évident : soit elle était tout simplement suicidaire, soit elle avait besoin d’aide.

« Pour moi, tu n’es qu’une gamine. Une gamine qui a cru pouvoir voler. Qui a cru à un rêve, à une promesse fugace. Et tu es retombée. La réalité t’a rappelé à elle. Et elle n’est jamais tendre. Comme un enfant qui saute et croit pouvoir s’envoler avant que les lois de la gravité ne le rattrapent. L’atterrissage a du être douloureux, non ? Tu dis que je me terre dans mon manoir, que je suis lâche et pitoyable ? Mais c’est toi qui t’es ramassée comme une conne, Hitomi.  C’est toi la plus lâche de nous deux, toi qui n’arrives pas à tenir le moindre de tes engagements. Tu as joué, tu as misé, mais ton amour illusoire était comme un deux face à un flush royal. Tu t’es brisée en charpie, et tu veux que je t’achève. Mais ça ne se passera pas ainsi. J’ai assez fait de conneries comme ça. Et ça ne se passera pas comme ça. Tu mourras un jour, c’est un fait, mais ce ne sera pas de ma main. »

Mélinda soupira lentement, calant sa tête contre le dossier du fauteuil. Elle rouvrit alors les yeux, décidant de continuer, étant partie sur sa lancée :

« Tu es incapable de me faire souffrir, Hitomi. Tu l’as déjà fait. Tu aimerais t’en convaincre, tout comme j’aimerais me convaincre que je ne ressens plus rien pour toi. J’ai dérapé, c’est vrai. Et même méchamment dérapé. Mais je ne peux pas me permettre de partir à la dérive. Je suis la capitaine d’un navire, et je t’ai laissé te mutiner. J’ai payé les fruits de mes erreurs, et je continue à les payer en me disant que tout ça n’est qu’un sinistre gâchis. »

La vampire était relativement honnête. Elle avait passé l’heure de jouer aux devinettes avec cette femme. Elle décida d’aborder un autre sujet :

« Pour le reste, ce n’est pas moi qui ait mis Clara dans cet état. Du moins... Oui et non. Hier, j’ai décidé... Hum... Disons que, dans mes élans, j’ai du mal à me contrôler. J’ai rouvert les blessures de Clara sans le vouloir, et elle est partie sans me le dire, sans doute parce qu’elle avait peur que je la considère désormais comme un fardeau. Si tu penses que je peux m’abaisser à martyriser à ce point mes protégées parce que j’ai revu tes beaux yeux, Hitomi, alors, c’est que tu fais deux erreurs d’interprétation. La première, c’est que tu me connais définitivement très mal. La seconde... »

Mélinda ménagea une courte pause, et lâcha :

« ... C’est que tu surestimes beaucoup trop l’importance de ton petit cul. »

Ça, c’était peut-être un mensonge.

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Yamagashi Hitomi

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 17 mercredi 04 juillet 2012, 12:23:38

Mais bordel elle va se décider, oui ou merde ? Merde. Elle ne se lève pas, elle reste à me pourrir du regard en parlant. Des mots, des mots et encore des mots. Des conneries que je suis obligée de retenir pour avoir de quoi répondre derrière. Et je sens que je glisse dans l'absurde à mesure qu'elle me fait la lecture de la situation. Ça me gonfle. Mélinda qui sait tout et qui voit tout, qui comprend tout même quand elle se plante comme la reine des connes. Mais qui finit quand même par avoir toujours raison à la fin. Si j'étais pas accrochée à elle je la laisserais se convaincre gentiment que son regard sur le monde est le seul qui vaille.

Je ne m'assied pas, bien que j'en ai envie. En l'écoutant parler j'ai l'impression de me transformer en meuble. Même la colère commence à s'effacer, ou du moins se calmer. C'est tout simplement débile et désespérant. Elle a raison sur tout la ligne, ou peu s'en faut. Elle ne cherche simplement pas à remettre les choses dans l'ordre. En plus elle ne manque vraiment pas d'air.

" Hé ! Tu crois que t'es aussi facile à lire qu'une affiche de pub ? Et laisse-moi te dire que tu sous-estimes grandement l'importance de mon petit cul. Mon petit cul est très important, en plus il est très beau. Je suis pas venue ici pour un suicide par procuration. Pour ça y'a le Quartier de la Toussaint. "

Je ne gueule même pas. Ça sonnerait faux. De toutes façons j'ai essayé et ça n'a pas marché. Finalement mon voyage initiatique va me mener à la normalité aigrie des vieilles filles, du moins si Mélinda ne me sauve pas de ça non plus. Je vais devoir aussi me perdre en palabres pour finalement repartir comme je suis venue et lui donner la satisfaction de vivre la vie morne qu'elle m'avait prédite. Mais elle n'en sera pas plus contente que moi, et tout ce bordel n'aura servi qu'à me rappeler que l'être humain est né pour être son propre faire-valoir. D'ailleurs je fouille ma serviette de cours pour en sortir ma petite poupée. Le petite jouet aplati, avec sa grosse tête, ses grands yeux bleus et tristes, son petit sourire et ses cheveux d'un blond délavé. Et sa robe noire à moitié décousue par les années. Je l'envoie à Mélinda.

" Quand j'avais cinq ans et demi je me souviens que j'ai vu une gamine derrière chez moi. Elle était toute seule, elle criait et elle pleurait. Elle me collait les jetons, mais je suis allée la voir. Elle m'a dit qu'elle pleurait pour ma grand-mère et qu'elle était désolée pour moi. C'était la Bean'Sidh, ou banshee si ça te parle mieux, des Finnegan. Un fantôme qui colle à la famille du côté de ma mère, et qui annonce la mort de ses membres. Je sais que tu ne me tueras pas, parce qu'elle n'est pas venue me prévenir. Tu peux me prendre pour une folle si tu veux : je m'en fous. Par contre fait attention à la poupée, elle pas neuve. "

Raconter cette histoire me pousse à lutter contre quelque chose, qui n'a rien à voir avec Mélinda. Ma mère ne voulait déjà plus croire à toutes ces choses longtemps avant ma naissance. Un jour c'est pour elle que j'entendrai crier et pleurer la Bean'Sidh. Avoir un esprit messager de la mort dans la famille, c'est très reposant la plupart du temps. Pour peu qu'on se laisse convaincre, on a vraiment plus à s'en faire. Sauf au moment où on reçoit le message, et qu'il ne reste qu'un jour ou deux pour faire ses adieux. Bien sûr, en grandissant au Japon, j'ai peu à peu laissé de côté ces choses. Mais je commence à me dire qu'elles ne m'ont jamais laissée de côté.

Passons, pour l'instant c'est Mélinda qui m'intéresse. J'ai l'impression de lui parler en Chinois, et la connaissant ça ne va sans doute pas lui plaire que je lui dise qu'elle a entièrement raison... Mais pas dans le bon ordre. De toutes façons je n'ai plus rien à lui cacher, à part quelques détails comme la garde-robe en rouge et bleu de mon ex.

" À part les désirs morbides que tu me prêtes, t'as raison sur à peu près toute la ligne. T'aurais dû me transformer de force, et je suis une gamine. Tu vois ce que ça donne quand j'essaie de prendre le contrôle de ma vie ? Depuis près de deux mois je prends un soin tout particulier à bousiller pièce par pièce tout ce qui m'entoure. J'ai rien subi : j'ai tout cherché et provoqué. Toi, les filles, mon mec, quasiment tous mes amis : j'avais tellement peur de tous vous perdre que j'ai bien tout foiré. Et vous m'avez tous laissée faire. "

Si c'est pas délirant d'avoir à dire ça à une Vampire, et esclavagiste en plus...

" Je suis venue ici pour te gueuler dessus, uniquement parce que je me voyais mal te supplier de me foutre une branlée. Je suis une gamine, Mélinda : j'ai besoin qu'on me remette à ma place, sinon je fais que des conneries. T'as vu le bordel que j'ai foutu dans ta vie, alors que je suis qu'une humaine ? T'imagines la catastrophe si tu m'avais changée en vampire et que t'avais pas non plus osé me tenir ? Avec l'enfance dont tu m'as parlée je me doute que tu dois pas y piger grand-chose, alors je te le dis : les gamins, faut leur remonter les bretelles de temps en temps. Si un jour tu finis par avoir la fille que tu voulais, essaie de te souvenir de ça. "

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 18 mercredi 04 juillet 2012, 22:27:43

« Mon petit cul est très important, en plus il est très beau. Je suis pas venue ici pour un suicide par procuration. Pour ça y'a le Quartier de la Toussaint. »

C’était un fait indéniable ; elle avait un joli cul. Mélinda le savait pour l’avoir vu, léché, mordu, griffé, et exploré bien des fois. C’était peut-être ça qu’on marquera sur sa tombe, qui sait ? Hitomi Yamagashi... Nous regretterons tous ton cul magnifique. L’image amusa brièvement Mélinda, avant qu’Hitomi ne lui réponde... En lui montrant une espèce de tas de chiffon informe. Une vieille poupée que Mélinda considéra avec surprise. Quelle était cette horreur ? Un cadeau de rupture ? La poupée était usée, rafistolée, et elle rattrapa bien vite son erreur. Elle devait sans doute avoir une valeur sentimentale importante. La prof’ lui parla d’une vieille anecdote, de prophéties et de malédictions. Mélinda la laissa parler, de plus en plus sceptique. Les malédictions... Même sur Terra, on y était sceptique. Elles existaient pourtant bien, mais la Déesse des Malédictions, que Mélinda connaissait, ne les accordait pas facilement. Avoir une sale note à son contrôle de mathématiques, ou avoir été plaquée par un imbécile, ce n’était pas suffisant.

*D’autant plus qu’elle accorde surtout ses malédictions à ses précieuses sorcières...*

Hitomi admit, du reste, que Mélinda aurait dû la retenir. A dire vrai, il y a beaucoup de choses que Mélinda aurait du faire. Avec le recul, on voyait les choses différemment, mais, sur le moment, elle s’était surtout sentie trahie, blessée, abandonnée. Comment aurait-elle pu retenir Hitomi, alors que, tout ce qu’elle avait envie de faire, c’était de l’égorger ? Difficile de dire ce qu’Hitomi ressentait le plus : de la colère ? De la tristesse ? Des remords ? Mais vers qui, précisément ? Vers Mélinda ? Vers elle ? Vers cet énigmatique ex-petit ami ? Mélinda avait failli, oui, mais, des deux, c’était Hitomi qui s’était écroulée. Mélinda aurait du s’en sentir heureuse. Ses prédictions s’étaient accomplies. Mais, étrangement, elle était incapable de ressentir la moindre once de plaisir à voir l’état dans lequel sa chaleureuse Hitomi avait fini. L’amour faisait des ravages.

« Avec l'enfance dont tu m'as parlée je me doute que tu dois pas y piger grand-chose, alors je te le dis : les gamins, faut leur remonter les bretelles de temps en temps. Si un jour tu finis par avoir la fille que tu voulais, essaie de te souvenir de ça. »

Elle eut un triste sourire, à l’évocation de sa « sa » fille, et précisa rapidement :

« Je prends bonne note de tes conseils. Mais, si je peux me permettre... Ton ‘‘si’’ était de trop. »

Voilà qui était dit. Oui, Mélinda avait une fille. Ce n’était pas une tempête comme Hitomi, plutôt un volcan sur le point d’exploser, mais elle lui posait quand même bien des problèmes. On dit que la première fois est toujours la plus difficile. C’était le cas. Trouver sa première fille était sportif, extrêmement difficile.

« Si je t’avais effectivement transformé, Hitomi, je ne t’aurais pas laissé en roue libre comme tu l’as été. Tu ignores tout de mon enfance, tu n’en connais que des bribes, car je ne t’ai jamais dévoilé tout le récit. Et tu ne me connais pas. Pas assez, en tout cas. Tu n’as aucun doute sur ma cruauté, mais tu ignores à quel point je peux prouver mon amour et mon affection. Tout aurait pu être différent si je t’avais montré... Mais cela n’a plus d’importance, maintenant. Ce qui est fait est fait, comme on dit. Et on ne peut pas revenir en arrière. La grande roue ne le permet pas. »

Oui, si elle avait été sienne, tout aurait été différent. Mélinda aurait veillé sur elle, aurait veillé avec l’amour et la sagesse d’une mère, d’une bonne mère, d’une mère comme elle-même n’avait jamais eu la chance d’en connaître. Le sort en avait décidé autrement. Penser au passé, songer aux opportunités perdues, n’était qu’un exercice consistant à se faire mal. Mélinda reposa délicatement la poupée sur le bureau.

« Cette malédiction est stupide, décida-t-elle. Tout le monde finit par crever un jour ou l’autre. Même moi, je mourrais un jour. Mais je ne te savais pas superstitieuse... »

Comme quoi, on en apprenait tous les jours. Mélinda s’étira légèrement, et lâcha :

« Pour quelle raison es-tu venue ici, Hitomi ? Parce que tu as besoin de te défouler sur quelqu’un ? Parce que tu veux que je te fouette ? Laisse-moi te dire une bonne chose, Hitomi : tu n’es pas maudite. Et, tu as beau avoir un cul formidable, je suis sûre que la Déesse des Malédictions n’a jamais songé à maudire la brave Hitomi Yamagashi. Se chercher une excuse en invoquant derrière la fatalité, c’est trop lâche. Le seul moyen d’avancer, Hitomi, c’est de se regarder en face, c’est d’admettre ses erreurs. J’ai merdé avec toi, et j’ai fait de belles conneries. J’aimerais me convaincre que tu appartiens au passé, Hitomi, mais... »

Un soupir. Mélinda baissa furtivement les yeux, avant de les braquer à nouveau sur la concernée :

« Ce serait mentir... »

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Yamagashi Hitomi

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 19 mercredi 04 juillet 2012, 23:58:05

Mon "si" est de trop. Un direct au cœur que d'entendre ça. Est-ce qu'elle m'a remplacée aussi vite ? Ou est-ce qu'elle merdé au point qu'elle me laisse l'imaginer ? Est-ce que ma connerie a fait une victime de plus, une qui n'avait pourtant pas eu la malchance de me croiser ? Je ne veux pas le savoir, je n'ai pas besoin de ça en ce moment. C'est égoïste mais je ne pourrais pas en assumer plus. Et si le dialogue de sourdes se poursuit je n'aurai plus qu'à quitter cette île pour rejoindre la mienne, m'enterrer d'où je ne pourrais faire de mal que par mon absence.

Et si on avait... On peut remonter loin, comme ça. Si une de nous s'était décidée à revenir vers l'autre quand il était encore temps, si j'avais accepté, ou si on avait pris le temps d'en parler. Si je l'avais envoyée en colle au lieu de me la taper après ce cours. Si je n'avais pas fui Tokyo et mes proches qui guettaient mon prochain point de rupture. Si tout du long j'avais été aussi forte que je le leur avais promis. Si je n'avais pas cédé au désespoir. Et surtout si elle me donnait quelque chose, quoi que ce soit, à quoi me raccrocher.

Au moins elle me tire un petit sourire. Une superstitieuse qui se croit maudite ? Je dois en avoir l'air. Ce n'est pas pour rien que je ne raconte jamais ces histoires. Je ne peux pas lui en vouloir de ne pas comprendre ce que ma grand-mère m'a appris avant de mourir, quand elle m'a consacrée son dernier jour sur Terre. Elle non plus je ne l'ai pas écoutée, et je m'en veux. Inutile de mentir : je n'ai pas cherché à détourner ma colère vers les autres pour rien. Je ne leur ai pas fait tout ce mal par erreur comme j'essaie de tous nous en convaincre. Mais je l'ai fait en vain.

" J’aimerais me convaincre que tu appartiens au passé, Hitomi, mais... Ce serait mentir... "

J'en ai les larmes aux yeux, de vraies larmes. Ça fait mal, mais la colère se noie assez pour me laisser respirer.

" Je suis venue parce que je t'aime, Mélinda... Et que tu me manques terriblement. "

Je me sens plus légère de l'avoir enfin dit, ou plutôt sangloté. Enfin je me retrouve. Ce n'est plus la rage qui me tient debout. Je ne suis pas non plus pitoyablement effondrée au sol. Je souffre, je pleure, mais je tiens. Enfin j'assume mes conneries, je les regarde en face, et j'avoue honteusement le mobile de tous mes crimes. Je ferme les yeux et me passe une main sur le visage. Je prends deux secondes pour calmer mon souffle.

" Je ne suis pas superstitieuse. J'ai vécu ce que je t'ai raconté. Et je ne suis pas maudite non plus. La Bean'Sidh m'a donné la chance de dire au revoir à ma grand-mère. C'est triste, mais c'est aussi l'un des meilleurs souvenirs de ma vie. C'est le jour où on a fabriqué cette poupée toutes les deux, et où elle m'a dit que je ne devais pas avoir peur de vivre en attendant de mourir. Un jour je pourrais dire au revoir à ma mère, et quand ce sera mon tour je pourrais faire mes adieux... C'est pas une malédiction, c'est un privilège. "

Et le revers de la médaille est à la hauteur. J'en ai un sursaut sanglotant, que je calme difficilement en m'appuyant d'une main au fauteuil, et me couvrant la bouche de l'autre pour cacher la détresse de ma respiration.

" Avant de... Quand tu... "

Je ne peux pas retenir mes larmes, ni le désespoir dans mes yeux. La peur m'a rendue monstrueuse, et si je cherchais à être punie c'est parce que je ne pourrais pas me le pardonner. Le fardeau que je voulais fuir m'aurait suivie de toutes façons, et je n'ai fait qu'en rajouter. Mais j'étais seule pour me débattre avec ça.

" Tous les autres. Toi, les filles, Kyle... Pour vous tous je ne serais pas prévenue... J'arrivais à vivre avec ça... Mais quand tu m'as offert l'éternité... Quand lui, il m'a offert de partager ma vie... "

Je respire, du moins je m'y efforce. Je manque d'air. Ma gorge est prise dans un nœud coulant, ma poitrine écrasée par une enclume. Je serre le dossier du fauteuil de toutes mes forces, qui suffisent à peine à faire trembloter mes doigts.

" Ta cruauté est la même que la mienne, Mélinda... On est cruelles envers nous-mêmes... On se fait souffrir jusqu'à ce que... qu'on puisse plus le supporter... Et quand on fait du mal aux autres... on devient encore plus cruelles... envers nous-mêmes... Sinon, j'appartiendrai au passé. "

J'aurai au moins eu le temps d'en arriver là avant de devenir complètement incapable de parler. Ma main retrouve mon visage, s'écrase dessus. Je tiens encore sur mes jambes, mais pour encore combien de temps ?

Mélinda Warren

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 20 jeudi 05 juillet 2012, 01:46:47

« Je suis venue parce que je t'aime, Mélinda... Et que tu me manques terriblement. »

Mélinda se sentit chavirer. Comme un navire qui venait d’heurter un récif. Elle ferma lentement les yeux, et vit Hitomi chavirer également. Elle se retenait sur l’accoudoir du fauteuil, et n’arrivait plus à dissimuler ses larmes. Telle la neige fondant au soleil, Mélinda sentit toute sa colère et sa frustration envers cette femme s’envoler, ne laissant qu’une vague amertume, fort lointaine, mais aussi... De la compassion. Hitomi revint sur la poupée, lui expliquant que ce n’était pas une histoire de superstition, mais, de ce que Mélinda en comprit, un souvenir de sa famille. Une chose qu’elle ne pouvait pas comprendre, vu l’état de sa propre famille. Hitomi n’arriva ensuite plus à parler consciemment, ses mots se brouillant, son corps tremblant.

« Ta cruauté est la même que la mienne, Mélinda... On est cruelles envers nous-mêmes... On se fait souffrir jusqu'à ce que... qu'on puisse plus le supporter... Et quand on fait du mal aux autres... on devient encore plus cruelles... envers nous-mêmes... Sinon, j'appartiendrai au passé. »

La vampire soupira lentement, comprenant très bien ce que cette dernière voulait dire. Elle baissa la tête, se mordillant les lèvres, puis finit par s’extirper de son fauteuil. Elle contourna son bureau, et se planta devant Hitomi. Plus petite qu’elle, sa tête lui arrivait à hauteur de ses seins, environ, et elle n’eut aucune difficulté à pousser Hitomi, l’asseyant contre le fauteuil. Mélinda s’assit alors sur le rebord du bureau, devant elle, et la regarda silencieusement. Un long soupir éclaira son visage, et elle finit par répondre :

« Tu n’appartiens pas à mon passé, Hitomi. Et je crois même que tu n’y appartiendras jamais. »

Elle tourna la tête, et récupéra la poupée. Elle la regarda lentement, avec un très léger sourire sur les lèvres.

« Si ta poupée t’est si précieuse, elle serait mieux avec toi. Je pense comprendre pourquoi tu y es tant attachée... Elle doit te rappeler cette époque d’insouciance, peut-être... »

Mélinda savait que les Terriens aimaient beaucoup leur jeunesse. Un concept difficile à saisir pour elle, car son enfance n’avait pas été très heureuse. Elle contempla donc Hitomi avec un regard un peu rêveur, puis secoua la tête, avant d’hausser les épaules.

« Tu as le droit de pleurer, tu sais... »

La vampire lui offrit un léger sourire, et se pencha alors vers Hitomi, la prenant dans ses bras. Elle lui fit sans doute ce qu’Hitomi attendait vraiment : un câlin. Ses mains caressèrent son dos en la grattant.

« Il faudra plus que des mots pour que tu te réintègres au sein de ma petite entreprise, Hitomi... Involontairement ou non, tu as brisé la confiance que je portais en toi, et que mes petites protégées te portaient. Et, si je suis attristée de voir à quel point tu as chuté, ce n’est pas pour autant que je peux savoir à nouveau si je peux te faire confiance. »

Voilà qui était dit. Mélinda arrêta son câlin en s’écartant, et se fit soudain bien plus sérieuse. Croisant les bras sur sa poitrine, elle lâcha :

« Je connais suffisamment les Terriens pour savoir que rien n’est jamais fini avec vous. Alors, dis-moi, Hitomi... Supposons que cet homme qui a su conquérir ton cœur revienne dans ta vie ? Qu’il te dise à quel point il a été con ? Qu’il te dise à quel point tu lui manques ? A quel point sa vie semble vide sans toi ? A quel point tes réflexions lui manquent ? Tes preuves de tendresse ? Cette douceur et cette perversité qui te rendent si exquises ? Cette largeur d’esprit et cette bonté naturelle que tu ne parviens pas à dissimuler ? S’il te balance tout ça avec le ton larmoyant et ô combien ridicule que les amoureux emploient... Que feras-tu ? »

Mélinda la regardait, on ne peut plus sérieuse, et décida de préciser le fond de sa pensée :

« Si tu acceptes de le pardonner, ou de te pardonner, referas-tu le même numéro que tu m’as fait ? Admettons que je décide de te pardonner, et que je te réintègre dans ma vie... Si tu me rejettes à nouveau, Hitomi... »

Le ton n’était pas menaçant, mais les mots, eux, l’étaient. Hitomi devait bien comprendre qu’il ne fallait pas prendre Mélinda pour une conne. Et ce même si on avait un cul magnifique. Elle avait conscience qu’elle réveillait des souvenirs douloureux, mais ses craintes étaient légitimes. Elle devait savoir. Car elle éprouvait toujours quelque chose pour elle. Et elle était sûre que c’était aussi le cas pour Hitomi. Pas à son encontre, non, mais à l’égard de cet individu. Cet individu dont elle ne savait rien, et qui avait probablement commis l’erreur de sa vie en rejetant cette femme. Elle termina :

« Il y a un proverbe que vous utilisez, vous, humains, à ce sujet. Un proverbe latin, qui, si je me souviens bien, tient en ces mots : ‘‘Errare humanum est, perseverare diabolicum’’. »

DC d’Alice Korvander.

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Yamagashi Hitomi

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 21 jeudi 05 juillet 2012, 03:13:37

Je flanche. D'un côté j'ai honte de craquer devant Mélinda après tout ce que je lui ai déjà fait subir. D'un autre j'ai tellement besoin qu'elle comprenne et qu'elle m'aide. Elle ne peut pas me laisser comme ça, je n'ai pas pu me tromper à ce point sur elle. Je m'efforce d'écouter ce qu'elle me dit, de me calmer. Mais c'est difficile. J'ai beaucoup pleuré ces derniers temps. Me morfondre jusqu'à ne plus avoir une goutte d'eau dans le corps n'a rien arrangé, ravaler mes larmes n'a fait que m'empoisonner encore plus. Et ça fait tellement de bien sentir à nouveau ses bras autour de moi.

C'est d'autant plus dur que tout ne va pas se régler d'un coup de baguette magique. J'ai blessé et trahi, je vais devoir faire mes preuves. Je pense pas "à nouveaux", car la première fois je n'ai eu qu'à lui tenir tête deux minutes et me laisser aller à des choses qui n'avaient rien de sacrificielles pour moi. Je devrais prendre ça comme une douloureuse épreuve de plus, un poids supplémentaire. Mais c'est tout le contraire. Elle me laisse une chance, et chaque pas que je ferais vers elle allègera mon fardeau. Finalement j'ai ce que je voulais : un moyen de me faire pardonner.

Même si quand elle me parle de Kyle j'ai l'impression qu'elle me fouille les entrailles. S'il fait tout ça, tout ce que j'ai attendu en vain qu'il fasse, tout ce que je me suis retenue de faire. En gros s'il fait la seule connerie qu'on a tous les deux évité jusque là. Je serre les dents à cette pensée. Je ne veux pas qu'il revienne vers moi en proie au désespoir, comme je ne voulais le faire. Ce n'est pas pour nous. J'avais besoin d'une amie pour ça, pas de l'amour de ma vie.

Et sa menace... Ça lui coûte de me dire ça, je l'entends dans sa voix maintenant que j'ai la tête un peu plus clair. C'est bien légitime de s'en inquiéter, mais c'est une question que j'avais déjà réglée.

" Il y a un proverbe que vous utilisez, vous, humains, à ce sujet. Un proverbe latin, qui, si je me souviens bien, tient en ces mots : ‘‘Errare humanum est, perseverare diabolicum’’.
- In medio stat virtus. "

Dire que je tiens ça d'un comploteur dans une histoire de fantasy. Ça me semble plutôt approprié vu que je me suis suis ruée dans les extrême depuis le début cette douloureuse aventure. Je renifle un coup avant de relever la tête en m'essuyant les yeux.

" S'il faisait ça, je ne lui pardonnerai jamais. Je ne vais pas te mentir, Mélinda : je l'aime encore. Je nous donnerai une seconde chance. Mais il devra me prendre comme je serai, quand je me serai reconstruite. Et tu fais partie de moi. "

J'hésite. Ma main se lève. J'ai tellement envie de caresser son visage angélique. Mais mes doigts se referment. Je ne mérite pas encore.

" Il ne m'a jamais demandé de couper les ponts avec mes amis. J'ai déjà failli te perdre parce que je suis la reine des connes. Alors je ne te sacrifierai plus à personne, même à l'homme de ma vie... De toutes façons il ne le restera pas s'il me force à choisir. "

L'un dans l'autre je commence à m'y retrouver. Je n'ai jamais blâmé mes parents pour mon enfance étirée entre l'Europe et le Japon. Je n'avais personne à qui reprocher ma stérilité. Je m'en suis voulu du mal qu'a fait ma tentative de suicide. Mais à chaque fois je m'en suis relevée, et la vie n'en était que plus savoureuse. Je sors à la seconde de la plus répugnante épreuve de ma vie, que je me suis infligée toute seule autant qu'aux autres.

Je me relève, encore frissonnante. Mais pour un bloc de béton il n'y aurait pas de mérite à résister au vent.

" Je serais là, Mélinda, et pas seulement pour toi. Je serais faible, maladroite, amoureuse de ce mec si ça repart entre nous. Mais toi et les filles, vous pourrez compter sur moi. "

Elle auraient toujours du le pouvoir. Je sens que ça ne va pas être une partie de plaisir de regagner l'amitié de Mélinda. Encore moins des autres : Clara a la tête dure, et Shii cachera peut-être sa rancœur. Mais je ne répéterai pas les mêmes conneries. Je ne prendrai que ce qu'elles me donneront, sans chercher à fouiller dans leurs jolies petites têtes.

Je vais récupérer ma poupée, ma petite Bean'Sidh. Mon enfance ? Non, elle ne me rappelle pas seulement ça. Elle me rappelle qu'un fantôme irlandais veille sur la lignée, pour nous offrir une chance de nous pardonner avant qu'il ne soit trop tard, pour me dire que j'ai une vie qui ne se remplira pas toute seule, et pour murmurer à mon oreille quand je ferme les yeux pour oublier que tout va mal... Salope de petite voix, t'aurais pu parler plus fort cette fois.

Je reviens près de Mélinda, prête à partir. Je n'ose pas encore la toucher, seulement lui sourire comme je ne l'ai plus fait depuis si longtemps : honnêtement, affectueusement... Avec une pointe d'espièglerie, que j'espère être un bon point.

" Bon... Je crois que ton jeune stagiaire à l'entrée n'aura plus à s'inquiéter de moi avant que je sois sur sa liste. "

Je baisse les yeux une seconde alors que mon sourire retombe un peu. Puis mon regard revient au sien. Comme j'ai hâte de la prendre à nouveau dans mes bras !

" À bientôt, Mélinda. "

Mélinda Warren

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Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 22 jeudi 05 juillet 2012, 12:52:22

« S'il faisait ça, je ne lui pardonnerai jamais. Je ne vais pas te mentir, Mélinda : je l'aime encore. Je nous donnerai une seconde chance. Mais il devra me prendre comme je serai, quand je me serai reconstruite. Et tu fais partie de moi. »

Ça faisait du bien à entendre... Mais pas uniquement. C’était aussi assez douloureux, malgré tout. Savoir qu’elle l’aimait toujours... Mélinda était après tout une femme qui n’appréciait que très modérément la concurrence. Et le retour de cet homme signifierait sûrement un nouveau lot de problèmes. Peut-être devrait-elle finalement le supprimer ? En se débrouillant pour qu’Hitomi n’en sache rien ? La mort de cet homme ne risquait visiblement pas de poser beaucoup de problèmes à grand-monde. Hitomi en serait déprimée, bien sûr, au début, mais, si Mélinda se débrouillait pour maquiller ça... Une piste à explorer. Toujours est-il qu’elle ne comprenait décidément rien aux humains, et à leur manie de faire du sexe quelque chose de sacré, qu’on liait obligatoirement à l’amour et à la famille.

*En soi, ça n’a rien d’étonnant... Le taux de stérilité des humains est presque insignifiant par rapport à celui des vampires... Le sexe, pour eux, c’est comme le sang, pour nous.*

Hitomi semblait en tout cas s’être calmée. Elle avait encore les yeux rougis, mais elle semblait avoir vu une lueur d’espoir dans cette espèce de tunnel abyssal dans lequel elle s’était plongée. Elle récupéra pensivement sa poupée. Mélinda n’aurait pas su quoi en faire, de toute façon. La prof’ jura alors de leur rester fidèle, et d’être là pour elles :

« Je serais là, Mélinda, et pas seulement pour toi. Je serais faible, maladroite, amoureuse de ce mec si ça repart entre nous. Mais toi et les filles, vous pourrez compter sur moi. »

Pas aujourd’hui, mais, bientôt, ces mots allaient devoir se vérifier et se confirmer. Parfois, les mots ne suffisent plus, et il faut passer aux actes. Hitomi allait devoir prouver sa bonne volonté, car elle n’avait pas d’autres moyens à sa disposition pour crever l’abcès et parvenir à se faire accepter de nouveau au sein du manoir. Il n’était même pas impossible que ce soit par le biais de Clara... Pas impossible du tout, même... Hitomi se redressa, prête à partir, et Mélinda lut dans ses yeux un éclair, fugace mais non moins réel, de désir. L’envie de se coller à elle, de toucher son visage, de l’embrasser, peut-être même de se perdre à nouveau en elle comme elles avaient jadis pu se perdre autrefois. Hitomi dut se retenir, et Mélinda fronça légèrement les sourcils, contrariée. Elle était venue, elle avait fait son petit esclandre, et elle comptait repartir ? Comme ça, sans même vraiment se dire au revoir ? Avec une blague à la con sur son « stagiaire » à l’entrée ? Le pauvre Edgar était du genre nerveux et stressé, même s’il se faisait passer pour un vigile sûr et serein. Mélinda ne l’avait accepté que parce que Kaori avait insisté. Initialement, elle ne comptait pas embaucher de vigiles, et ce malgré les recommandations de Kaileesha. Non seulement ça lui revenait cher, mais elle ne voyait pas ce que de simples humains pourraient faire contre des démons.

« À bientôt, Mélinda. »

Elle avait lâché ça sur un ton un peu plus guilleret, et Mélinda soupira. Alors qu’Hitomi se retournait, elle lâcha un seul mot, en se décollant du bureau :

« Attends. »

Mélinda s’avança vers Hitomi, et plaqua à nouveau son corps contre le sien, levant ses belles mains pour caresser les joues d’Hitomi.

« Tu comptais vraiment partir aussi facilement ? Après avoir piqué ta crise dans mon bureau ? »

Un léger sourire traversa les lèvres de Mélinda, qui glissa sa main sur la nuque d’Hitomi, et s’y appuya pour se redresser... Avant de l’embrasser. Ce fut aussi simple que ça. Leurs lèvres se frôlèrent brièvement, et elle les scella. Ses deux lèvres partirent à l’assaut de celles d’Hitomi, et ce fut un subtil ballet, un tendre baiser. Plaquée contre le mur, Hitomi était prisonnière, et Mélinda eut un soupir de plaisir, avalé par cette bouche merveilleuse. Oh oui, ça lui avait manqué... Et, maintenant qu’elle sentait cette bouche dans la sienne, elle se rappelait à quel point. Hitomi avait vraiment un don pour ça, et Mélinda ne se priva pas. Le baiser dura ainsi bien une bonne minute, jusqu’à ce que Mélinda retire, presque à contrecœur, ses lèvres. L’un de ses doigts se posa alors sur celle d’Hitomi, et son ongle pointu vint caresser ses lèvres :

« Pour te porter chance... N’oublie jamais, Hitomi. Avec ceux qui le méritent, mon amour est infini, tout comme l’est ma cruauté avec ceux qui le méritent. »

C’était une menace autant qu’un encouragement.

*Ne refais plus la conne, Hitomi, car, alors, tu apprendrais que ma patience a des limites.*

Mélinda se décolla ensuite lentement, un léger sourire de plaisir sur les lèvres, et se retourna, montrant son dos à la prof’.

« Maintenant, tu peux disposer, et retourner à tes occupations. Mais sache que ce n’est pas terminé, Hitomi. Il suffira plus que des mots pour reconstruire notre lien de confiance. La prochaine fois... C’est moi qui t’appellera. »

La vampire avait une idée, mais le temps n’était pas encore venu.

Il allait falloir attendre la semaine prochaine.

DC d’Alice Korvander.

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Akira Warren

Créature

Re : Gravité [Yamagashi-sensei]

Réponse 23 jeudi 05 juillet 2012, 20:00:28

Depuis près de trois semaines à présent, Akira refusait obstinément de sortir hors du domaine. Car si elle commençait à sortir du manoir en lui-même, la jeune vampire ne dépassait jamais les limites du secteur. Heureusement pour elle, les autres lycéennes qui vivaient elles aussi chez Mélinda ne l'appelaient pas "Maîtresse", mais plutôt par son prénom, voir même Aki-chan pour les amies plus proches. Entre temps, sa mère vampirique avait tout fait pour briser la glace entre elles, mais comme Akira l'avait dit, ce ne sera pas aussi simple. En outre, il était relativement difficile de pardonner un viol sanglant, effectué par une dépressive alcoolique. Si Mélinda passait énormément de temps à la raisonner et à la câliner, sa fille restait aussi inaccessible qu'un bunker. Au contraire, elle se confiait volontiers à Kaori.

Aujourd'hui était donc un autre de ces jours, où elle restait dans son lit, se laissant câliner par sa mère sans réagir plus que ça. Mais elle prenait énormément sur elle pour ne pas la projeter contre le mur opposer. Une des choses que la jeune vampire avait vite remarquée, c'est que la grande réserve de Ki présente en elle, avait comme démultipliée les capacités habituelles des vampires, d'où ses sens surdéveloppés et ses atout vampiriques bien plus puissants, raison pour laquelle Akira avait bien du mal à les maîtriser... Lorsqu'une sonnerie retentie, elle affichait déjà un petit sourire... Akira ne savait pas de quoi il s'agissait mais, grâce à lui ou elle, elle allait pouvoir sortir un peu de ce lit.

- Qu’y a-t-il, Edgar ?... Je croyais vous avoir déjà... ... ... ... Faites-là entrer. Je l’attendrais dans mon bureau. Elle connaît le chemin.

Mélinda se retourna face à elle et soupira un peu, avant de sortir. Il ne fallut pas une minute avant que la jeune vampire sorte également, pour se dégourdir les jambes. Pendant près d'une demi heure, elle avait discutée un peu avec son amie de toujours, avant de tenter un jeu avec Clara... où elle avait perdu à plate couture... Non parce qu'elle était nulle, mais parce que ses réflexes étaient si élevé, qu'elle avait du mal à gérer la manette... Cet exercice lui ayant donné soif, Akira choisi de sortir de la pièce pour se diriger vers le frigo, prendre une poche de sang munie d'une paille. Comme elle regrettait les jus de fruits...

C'est en sortant de la cuisine, qu'elle croisa une femme avec une chevelure de feu, la paille dans sa bouche et aspirant le fluide vital contenu dans la poche. Il lui semblait l'avoir déjà croisée dans les couloirs du lycée, bien que ce n'était pas une de ses profs... La jeune vampire la suivi du regard jusqu'à ce qu'elle ne sorte. Intriguée, elle reprit son chemin vers le salon et demanda à Shii, qui était également présente, qui était la femme.

C'est ainsi qu'elle appris que cette femme était, en quelque sorte, celle qui avait mit en pièce le moral de sa mère vampirique, qui avait fatalement conduit à sa propre situation...

-- La suite au prochain Rp --


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