Illusion (Nom féminin )
1. Interprétation fausse de ce que l'on perçoit. Exemple : Être victime d'une illusion.
2. Apparence dépourvue de réalité. Exemple : Ce petit jardin donnait une illusion de fraîcheur.
Chapitre 1 : Origine
Au commencement, il n’y avait rien.
Qu’un vide insondable … qu’un silence oppressant et total.
Puis naquit Eralphanos et Déisomega
L’Alpha et L’Oméga
Dieu de la lumière
Dieu des ténèbres.
Leur cohabitation fut des plus chaotiques car tous les opposaient.
Une longue guerre entre les deux Dieux fit rage pendant des siècles. Cette période appelée « La Nammu-Deus » ne fut que trouble cosmique, déchirure du vide qui engendra la naissance de planètes : des terres stériles , foyers inhabités et hostiles ou des créatures horribles apparaissaient, fruits des ténèbres et de la lumière, dévorant le vide au risque de détruire l’univers lui-même.
Les Dieux voyant ce que leur différence engendrait, décidèrent de stopper cette guerre sans fin, bannissant les créatures pour rétablir l’équilibre et se séparèrent, divisant l’univers en deux pour le gouverner à leur guise.
Du Dieu de la lumière naquit nombre de Dieux et Déesses, spécialisés dans tout ce qui pouvait apporter et améliorer la vie.
Du dieu des ténèbres, naquit les opposés : Ceux apportant Chaos, ténèbres, destruction et mort.
Les deux Dieux anciens, voyant que l’équilibre était maintenu, sourirent de leurs créations et se reposèrent enfin, laissant à leurs enfants la gestion des diverses planètes.
Mais les millénaires passèrent et les créatures peuplant les diverses planètes commencèrent à oublier les Dieux ou à renier leurs existences, délaissant temples et lieux de cultes au profit de pensées égoïstes.
Si Eralphanos voyez cela d’un œil triste mais résigné, Déisomega ne supportait l’ingratitude des « mortels » et envoya quelques fléaux devant rappeler aux créatures qu’ils devaient la vie aux Dieux. Mais ni les sauterelles, ni les maladies, ni les tremblements de terre ne ramenaient foi et humilité chez ces peuples païens.
Dans un ultime accès de rage, Déisomega créa Malyarannah, Déesse de l’illusion.
Chapitre 2 : Naissance
Dame des Brumes, Mère des Illusionnistes, Gardienne des Menteurs, cette Déesse, a bien des égards était différente de tous les autres Dieux.
Alors que les Dieux avaient un visage connu de tous, le sien restait un mystère, voilé de brumes. Nul ne savait à quoi elle ressemblait, hormis le Dieu ancien. Aussi aucun culte ne lui était dédié car très peu de représentation d’elle était possible, la montrant systématiquement sous la forme d'une masse de brume tourbillonnante (parfois vaguement humanoïde).
De plus, elle avait la capacité de changer de forme, de modifier son corps à sa guise, devenir aussi petite qu’une coccinelle ou aussi grande qu’un titan, prendre l’apparence d’une sirène ou d’un centaure, d’une frêle humaine ou encore devenir transparente comme un fantôme. Masculin, féminin, jeune, vieux, humanoïde, Animal … Malyarannah pouvait être tout.
Destructrice et tentatrice, elle fut le dernier des maux que le Dieu ancien envoya … Un mal des plus dangereux et chaotiques.
Lorsque la Déesse venait à leurs proximités, les mortels se voyaient pris d’hallucinations effrayantes et oppressantes, perdant la raison, n’arrivant plus à délier mensonge et réalité.
La légende racontait que pour ne pas tomber dans les illusions de Malyarannah, il fallait garder sur soi, une fleur de Brugmansia ou plus communément « trompette des anges » dont la sève est une puissante substance hallucinogène, aussi appelée « souffle du diable » ( cette fleur portait bien son nom...)
Ou alors faire brûler du pavot à chaque cycle lunaire dans les temples dédiés aux Dieux anciens et se couvrir des cendres obtenues et prier de longues heures dans la plus humble des positions pour apaiser leur colère.
Mais ces « hallucinations » furent subis par certains comme une réelle bénédiction et La déesse se vit bientôt chargée d’une mission supplémentaire : User de ces pouvoirs pour détruire les âmes mortelles.
Puisque la Déesse avait la faculté de changer de forme à volonté, les mortels les plus vils et perdus eurent tôt fait de trouver une « utilité » à un tel pouvoir.
Pour les plus sentimentaux, ils demandaient à la déesse de prendre la forme d’un défunt, d’un absent, rappelant ainsi de vieux souvenirs, gardant l’illusion de retrouver un disparu.
Certains demandaient à ce que la déesse prenne l’apparence d’une célébrité, d’une personne inaccessible. D’autres encore demandaient une apparence rassemblant leurs fantasmes les plus intimes, les plus malsains.
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Chapitre 3 : Épanouissement
Mais tout service méritait salaire et la Déesse demandait quelque chose en échange. Parfois généreuse, elle laissait le choix, parfois capricieuse, elle l’imposait …
Aux mortels voulant revoir un défunt ou une personne vivant trop loin ou absente, elle voulait leurs souvenirs dédiés à la personne dont elle prenait l’apparence.
Pour certains, c’était alors la paix après de trop longues souffrance mais … pour d’autres, le souvenir était bien plus précieux … donnant un sens à leur vie ou une raison de se continuer d’avancer … Ainsi privée de souvenir, ces âmes erraient sans but jusqu’à leur mort.
Par ces souvenirs, la Déesse en apprenait bien plus sur l’humanité, les relations, les sentiments et la façon de vivre des mortels que par l’apprentissage au travers des récit d’Encyklodia, le Dieu du savoir.
Mais ce n’était pas la seule manière de payer un Dieu. En effet, Comme chacun le sait, bien qu’ayant une durée de vie infiniment plus grande que les mortels, Les Dieux ne sont pas immortels et peuvent également mourir ou disparaitre. Mayalyarannah ne dérogeait pas à la règle mais pour pallier à cela, elle prenait aux mortels qui usaient de ces services, du temps de vie.
Quelques heures … quelques jours … des semaines ou des mois … parfois même des années qu’elle voyait s’ajouter à son temps de vie. Étonnamment, beaucoup de mortels offraient aisément du temps de vie, ayant si peu conscience de leur vie trop courte …
Et enfin, si les deux premiers paiements restaient encore « acceptables » le dernier était d’un tout autre niveau … Et c’est l’âme du mortel qu’elle exigeait. Ainsi, après la mort du mortel, son âme appartiendrait à Mayalyarannah devenant un doppelgänger, créature chaotique volant l’image du premier être qu’elle croiserait.
Dans les contrées des mortels, il ne s’agissait pas d’un simple vol. Les Doppelgängers dévoraient leur victime et prenaient leur apparence et leur âme, remplaçant l’être tué, restant ainsi quelques temps avant de partir à la recherche d’une nouvelle victime, aidant alors à l’accroissement de l’armée destructrice.
Bien évidemment, étant la maîtresse du mensonge, cette dernière close était souvent cachée. Les mortels offraient leur âme sans plus se soucier de l’après-vie.
C’est ainsi que ce fléau se répandait sans prise de conscience et la Déesse, patiente, attendait de gouverner Terra avec son armée de Doppelgänger grandissant lentement mais sûrement.
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Chapitre 4 : ChangementQuelques siècles passèrent ainsi, Mayalyarannah récoltant souvenirs, temps de vie et quelques âmes apprenant toujours plus des divers peuples vivant sur Terra. Mais au bout de ces 6758 années d’existence, à force de ne faire que de brefs passages en terres mortels, d’être spectatrice, Mayalyarannah finit par se lasser. Poussée par une curiosité profonde, la divinité décida de demander au Dieu créateur de lui permettre de vivre parmi les différents peuples de Terra.
N'y voyant qu’opportunité et profit, Déisomega accorda cette faveur à la curieuse déesse et l’envoya sur Terra.
Sans pour autant délaisser totalement son essence divine, elle se défit de son apparence brumeuse pour adopter une forme que les mortels étaient en capacité de voir.
Bien que son visage restât constamment caché par un voile noir ressemblant à un brouillard opaque, sa chevelure également dissimulée sous un imposant chapeau, ne laissant entrevoir que l’éclat dorée de ces prunelles, elle avait une forme parfaitement humanoïde, un long corps aux formes sensuelles que les robes qu’elle aimait porter, en épousait parfaitement les contours, des doigts fins cachés par des gants de soie et une attitude confiante et élégante.
Même en ayant adopté un corps humanoïde, il émanait d’elle quelque chose de divin, de puissant et d’impressionnant. L’on se retournait sur son passage, curieux et quelques fois, certains subissaient des hallucinations …
Mais la déesse découvrit rapidement qu’elle avait beau avoir eu plusieurs siècles d’apprentissage et d’observation passive, la vie sur terre était loin de ce qu’elle avait imaginé.
Tout se révélait bien plus intense, complexe et difficile que ce qu’elle avait pensé de prime abord : Les sensations physiques, les sentiments inconnus jusque-là, les pensées s’éparpillant si facilement, le peu de sens que ces créatures mortelles avaient à leur portée, la durée de leur existence … Se retrouver dans un corps fragile, mortel, limité physiquement et intellectuellement, si aisément …. Brisable était des plus déroutants.
L’expérience était bien plus éprouvante que prévue. La Déesse perdait ses repères divins, découvrait de nouvelles choses comme… respirer pour rester en vie, n’avoir que deux orbites pour voir, devoir se déplacer sur deux jambes à une vitesse des plus réduites, subir les conséquences du temps …
Même si la déesse savait que son essence divine ne pouvait être détruite aussi facilement, le corps qu’elle avait, lui, pouvait périr. Elle devait donc en prendre soin et apprendre à se fondre dans la masse. Délaissant son nom divin, elle se fit d’ailleurs connaître sous le nom de « Lya » Plus simple et plus adapté aux mortels.
Sa nouvelle vie Terrarienne commençait et si sa mission était toujours de répandre le chaos autour d’elle, de collecter des âmes pour son armée de Doppelgängers, cette divine curieuse n’en était pas moins excitée de découvrir les attraits et difficultés de vivre parmi le commun des mortels.