Assise devant ton feu, u te perds dans tes pensées. Des souvenirs d'enfance, flous et sans substances, se mêlent aux visions de la balle de lumière que t'a montrée Astiel il y a quelques semaines. Quelques uns te questionnent vraiment. Qui est l'homme dont tu ne perçoit pas le visage en train d'extirper un nouveau né d'entre tes cuisses? Qui est la femme qui te caresse tendrement la joue et fait remuer tes petits doigts dans sa main fine? Qui ... Quoi .... Pourquoi? Surtout pourquoi ... Cette question t'obsède et te hante alors que tu puise dans ta soupe et y goutte. Tu n'a que peu de souvenir de tes jeunes années. Amnésie, ou tout simplement rien a chérir, tu as laissé ton enfance dans un coin de ton esprit pendant longtemps. Mais depuis que tu es sortie du Croc Noir, depuis que tes yeux ont vu ces ...
choses ... la question de tes origines te taraude.
Le brouet fade te brûle la langue. Mais cela ne suffit pas a chasser le trouble qui t'habite depuis quelques temps. Depuis ces semaines dans le Croc, depuis ton "mariage", depuis .... En fait depuis toujours. Le baiser même forcé dans le temple a achevé de te troubler et sans t'en rendre compte tu touche tes lèvres du bout des doigts. Tu te rends compte que depuis des années tu cherche ta place dans une société qui te voit d'un mauvais oeil. Ce conflit t'en a donné une, mais tu sens a quel point elle devient précaire. Tu n'es pas une Valkyrie, une femme céleste, tu ne pourra pas retourner dans ton palais de nuages une fois tout cela fini. Il te faudra alors trouver cette place qui te fait défaut. Pourquoi pas en tant qu'Ambassadrice de paix alors? Mélanger ton sang Masar a la nation Starienne pourrait être un bon début? D'autant plus que le câlin dans l'eau froide du lac n'arrange rien a tes états d’âme. Et tu es tellement perdue, que tu sursaute quand Astiel s'assied lourdement a tes cotés.
Tu mange ton brouet fade en t'attendant a un silence gênant. Mais tes yeux émeraude ne manquent pas le paquet que le Lord tient entre ses mains. Curieuse, tu te demande ce que ca peut être. Tu es d'ailleurs surprise quand il te tends la toile cirée. Tu tends tes mains et a peine Astiel y dépose le paquet que tu sais ce qu'il contient. Ton lien avec l'épée est si particulier que tu as le sentiment qu'elle chante de joie, pour toi, pour vos retrouvailles. Pourtant tes doigts tremblent en dénouant la ficelle. Ta voix se noue d'émotion quand enfin ta paume rencontre la lame d'argent. Azéor. Tu as le sentiment de respirer, d’être enfin entière. "
Merci ... " murmure tu simplement. Même si ta gorge se noue et que des larmes émues montent a tes yeux. Timide tu détourne le regard, les joues rouges et un petit sourire aux lèvres.
Le reste de la soirée se déroula sans événement intéressant? Tu allas bien vite te coucher, sous forme animale malgré les courbatures et ton envie de te détendre sous ton aspect humain. Ton museau sur tes pattes, tu laisse la Déesse de la Nuit et des Songes te prendre dans ses bras. Le lendemain te cueille encore plus raide. Pourtant tu n'as pas le temps de te dérouiller qu'il faut déjà s'en aller. Astiel te jucha a nouveau devant lui sur la selle. Et dans l'aube rosée, le Griffon s’élança suivit par son frère de bat.
Malgré le court moment de voyage qu'il restait, tu te surprends a t'ennuyer. Tes sentiments naissants pour le Starien sont un sujet trop sensible pour que tu aie le courage de les affronter. Alors tu observes le paysage en essayant d'ignorer la paume chaude sur ton ventre plat. Puis comme un flash tu en viens a te demander comment Astiel fera pour s'assurer d'une descendance. Avait-il des frères et sœurs qui puissent prolonger sa lignée à sa place? Et comment tu réagirais s'il venait a prendre une maîtresse et a reconnaître ses bâtards? A la façon dont ton ventre se tord à cette seule idée tu comprends que cela te sera insupportable. Et tends que le Griffon amorce sa lente descente vers un petit chalet perdu dans la neige, tu prends conscience que bientôt tu laisseras le Lord te posséder et qu'il plantera au fond de ton ventre, une portée de louveteaux. Et cela, te répugne autant que ca te fait bruler d'envie. Tu pose ta main par dessus elle du lord, sans t'en rendre compte. A vos doigts, vos alliances s'entrechoquent doucement.
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En été l'endroit devait être féerique. Tu le devine aux buissons morts et aux restes de branches ça et la. La verdure doit être bien touffue a la belle saison. Quant a l'abris ... Il est franchement rustique. Sur deux étages, toute fait de bois, la cabane dégage tout de même un charme sauvage. Tu restes un peu à l’écart pendant qu'Astiel mets les bêtes a l'abris du froid dans un petit appentis voisin. Quand il eu fini, le Starien rentra les coffres de bat, en les chargeant sur ses épaules massives. Tu suis tout ça d'un œil étonnée, impressionnée par la force de cet homme. Même si tu t'en doutais vu que tu as eu a l'affronter plusieurs fois. Il en faut beaucoup pour soutenir une attaque frontale sans broncher comme il l'avait fait quelques mois plus tot.
Quand il vient vers toi, tu ne comprends pas tout de suite pourquoi. Ce n'est que quand le Lord te soulève dans ses bras que la lumière se fait dans ton esprit. D'ailleurs tu te sent bien vite fragile et vulnérable entre ses grosses mains qui semblent t'envelopper comme un rien. Pourtant cette attention te touche. Car voila une coutume que vous avez en commun, Masars et Stariens. C'est avec de petites pierres blanches comme celle ci qu'on construit des ponts entre les cultures et qu'on rapproche les peuples. Rouge comme un coquelicot tu te laisse porter jusque dans la bâtisse de bois.
Astiel te dépose assez rapidement, comme s'il sentait ta gène évidente. Tu n'a pas le temps de te retourner pour le regarder ou le remercier qu'il s'enfonce déjà dans la pénombre, te masquant son visage et peut être sa propre gène.
Après t'avoir fait rapidement visiter l'endroit où lui et ses ancêtres ont été conçus, Astiel s’éclipse. Avec ton ouïe fine tu l'entends qui clos les quelques volets qui offrent une pale lumière à la seule pièce de la cabane. Sommaire, une seule pièce fait office de salon, cuisine et salle d'eau. Normalement, pour un jeune couple tout juste uni et dévoré par le plaisir, ce manque d'intimité peut être un appel a la luxure, aux rencontres charnelles. Mais là tout de suite, ça te fait plutôt rougir. Tu n'es toujours pas habituée a ton statut d'épouse. Pour toi le mariage célébré presque une semaine plus tôt ne vaut rien du tout. Malgré le trouble qui te prends chaque fois que tu pose le regard sur le Starien.
Au fond de la cabane, une échelle de bois permet d’accéder a la chambre. Prudente, tu grimpes un a un les barreaux lustré par les nombreux couples passés. Tout en haut s'ouvre une mezzanine. A l'image de la bâtisse, elle est rustique tout en étant charmante. Un tas de peaux et de fourrures trône en son centre. Chaud et accueillant il semble t'inviter a t'allonger et profiter de quelques heures de repos bien méritées. Dans un coin, le coffre de bat semble t'attendre. Tu t'en approche et l'ouvre. Ta tenue pour ce soir est la, tout en haut de la pile de vêtements. Elle semble te narguer, se moquer de ton appréhension. Avec précautions tu la sort du coffre. Il te faut tout ton courage et ton sang froid pour te mettre nue. Tes doigts tremblent dans la fraîcheur de l'air, mais ce n'est pas a cause du froid. Le stress monte doucement et fait cavaler ton cœur comme si tu allait a ta propre exécution. En bas, Astiel met du bois dans le petit âtre creusé a même le sol de la cabane. Peut être essaye-t-il de réchauffer l'ambiance? Tu as l'impression de sentir ses yeux sur toi, a travers le sol de bois. Sans rien dire,tu enfile a toute vitesse le tissus presque transparent.
Pendant le voyage a dos de Griffon vous vous êtes mis d'accord sur la nécessité de mener le carnaval jusqu'au bout. Pour garder un minima les apparences, et surtout l'empereur au loin. Donc, tu fera semblant ce soir de t'offrir au Lord. Astiel a évoqué la possibilité qu'on vous espionne, ce qui a horripilé l'Esprit Loup et t'a horrifiée. Une fois prête, vêtue d'une chemise de Noces Masar, tu descends. Le voile blanc ne cache en rien ta superbe anatomie. Dans ta tête, résonne en boucle la Règle du Coq, qui promet milles tourments aux Oracles dissidents. Quand tu te présente enfin devant Astiel, tes yeux son baissés et tes joues rouges de honte. D'une petite voix, pourtant pleine de reproches tu lui demande : "
Une robe Masar pour perdre ma vertu? C'est une farce de ton empereur?" En tous cas, tu trouves cela de mauvais gout. Sans rien ajouter tu t'assieds prêt du feu naissant. Tout de suite tu tends les mains vers les flammes dansantes pour te réchauffer. Ta tenue n'est pas efficace ici, mais sied bien mieux au climat tropical de Santania. D'ailleurs ta ville natale te manque. Tu soupire un peu et redresse le regard quand ton époux te propose de manger quelque chose. D'un geste de la tête, tu refuse systématiquement la nourriture, malgré l'insistance d'Astiel pour te faire manger. Un long silence gêné fini par s'installer, avant que tu ne murmure : "
Astiel, l'homme qui m'a violée ... Là bas dans le croc Noir ... Je crois ... Que c’était ton empereur ..." Tes yeux sembles éteints quand tu les lèves sur ton époux. Tu ne cherches pas sa pitié, juste un peu d’écoute et de soutient. Puis tu te lance et propose une idée qui t'es venue pendant tes longues heures d'ennui. "
D'ailleurs, je me disais aussi. Qu'on pourrait partir pour Santania ensemble et rencontrer Skull tout les deux. Tu sais ... pour avertir mon peuple ..." Si Astiel te répond, ou s'oppose a ton idée, tu te mure dans le silence. De toutes façons, l’idée a besoin d’être digérée. Par tout les deux. Et compte tenu de la tension nerveuse qui s'installe doucement, vaut mieux pas insister sur ce sujet ce soir. Demain sera un bon moment pour argumenter. Alors tu ne dis plus rien, et te frotte doucement les épaules. Une heure plus tard, montes a nouveau dans la chambre. Là tu t'allonge, dans les pelisses chaudes et douillettes.
Beaucoup plus tard, alors que tu somnoles, le pas lourd du Lord résonne dans la cabane. Soudainement aux aguets, tu l'entends qui grimpe a l’échelle pour te rejoindre. De fait, ton cœur se met a battre à tout rompre, tes mains sont soudainement moites et ton souffle irrégulier. L'homme se déshabille, tu le vois faire dans un rayon de lune. Tu observe les cicatrices et les marques que le temps et la guerre ont laissé sur lui. Sans un mot Astiel se glisse dans les draps prêt de toi, en prenant garde a bien se mettre entre ton corps et la lucarne. Le souffle de l'homme fouette ton visage, chargée d'alcool. Tu comprends instinctivement que pour avoir le courage de monter te rejoindre, le Lord a descendu une bonne quantité d'ale. Tes narines se froncent, tu trembles un peu, ta peau est soudainement glacée et ton ventre se noue de peur. L'homme bouge un peu dans le lit, se collant a toi. Tu reste allongée sur le coté, scrutant les ombres, une main sous ta joue abîmée.
Après un bruit rauque, Astiel se redresse dans le lit, venant au dessus de toi. Il fourre son nez dans ton cou, hume ton odeur. Malgré ta peur tu ne peux empêcher un soupir de quitter tes lèvres et ton dos de s'arquer dans une douce cambrure. Tu ne saurais dire ce qu'il pense en ce moment. Ses yeux sont deux lacs noirs, sans fond. Sans mot dire, il se saisit de tes hanches voilées de blanc, fermement mais sans méchanceté. D'une traction Astiel t'aligne a lui, et rapproche ton bassin du sien. A son contact tes yeux s'ouvrent en grand, effrayés. Tu tremble plus violemment alors que les mains rugueuses passent entre tes genoux et te forcent a écarter les cuisses. Il te souffle quelques mots de sa voix grave, cherchant a te rassurer et t'aider a te détendre, mais tu ne peux détacher ton regard de tes jambes blanches qui encadrent le torse de l'homme. Les main du Lord remontent ta chemise de voile sur ton ventre. Tu lâche un gémissement. Tes jambes tentent de se resserrer mais il t'en empêche d'un geste. Tu as beau savoir que c'est "pour de semblant", tu panique tout de même.
Un tintement clair résonne. Ton cœur manque de peu de s’arrêter. Tes lèvres s'arrondissent sur un "
Non ..." gémit. Pendant quelques secondes tu es de retour dans ta cellule, a la merci de l'empereur. Tu lâches un sanglot quand le liquide tiédit coule entre tes cuisses. Astiel vise de son mieux et essaye de faire passer les quelques gouttes rubis entre tes lèvres intimes, imitant ainsi un hymen déchiré. Tout en se faisant tu le sent amorcer un mouvement des hanches en va et vient. Ses hanches frôlent l’intérieur de tes cuisses. La main gauche de l'homme se saisit brusquement de la tienne pour te forcer a la refermer sur son mat. Tout comme lors de ce rêve, tu le caresse, mais lui même de te touche pas. Ses mouvements sont brusques, secs, égoïstes. Les coups de reins saccadés tapent contre ton bassin, et font voler en éclat les doux rêves que tu fantasmait un peu plus tôt. Tout se fini très vite et bientôt le Lord éjacule de longs filaments blancs et gluants qui viennent se coller sur ton ventre et ton intimité. A aucun moment il ne t'a prise, se contentant de mimer un acte charnel. De cette façon il a respecté l'ancestrale Règle du Coq. Repoussant tes jambes, le visage de l'homme se tourne vers la seule lucarne qui n'est pas barricadée. Tu suis son regard et découvre un oiseau perché sur le bois de l'ouverture. Il fait sombre mais ta nyctalopie te montre l'horreur : l'oiseau est mécanique. Un espion!! Tu étouffes un cri. Astiel se redresse face a l'oiseau et exhibe son sexe -mi dur et souillé de sang et de semence. Le volatile étend ses ailes et pousse un cri muet avant de s'enfuir a tire d'aile, porteur de son odieux témoignage. "
NON!" cries-tu. Le Lord émet alors un "
Chut!" autoritaire avant de se recoucher. "
Il n'a rien vu, il est arrivé au moment ou je bougeait contre toi ..."
Tremblante, tu l'imite. Tu es profondément choquée de ce qui vient de se passer. L'espoir fou d'un amour s'est envolé. Tu te sent ridicule. Des larmes perlent a tes yeux, tu sanglote sans bruit. Enfonçant ton poing entre tes lèvres, tu pleure en silence.
Un mouvement dans ton dos te fait gémir. La voix du Lord murmure a ton oreille. Sa paume chaude vient se poser sur ton ventre. "
Pardon ... "souffle Astiel. Avant de commencer a découvrir ta peau, remonter ta robe sale de sang coagulé sur tes cuisses fuselées. Dans le noir, tu le vois clairement, ses yeux cherchent les tiens ... Sa main trouve l'ourlet de ta robe et la déchire pour la jeter au loin -comme s'il sentait et comprenait l'humiliation de cette farce, te laissant nue contre lui. Tes paumes se posent alors sur les pointes tendues de tes seins, tes yeux se baissent, encore pleins de larmes ... tu ne dis rien mais a la façon dont tes cuisses se serrent il ne faut pas être un génie pour comprendre que le Lord devra user de beaucoup caresses et de patience pour que tu t'ouvres a lui ...