Yenessä était prête à embrasser sa nouvelle vie à bras ouverts. Si aucune marche arrière n’était à présent possible – et envisageable – il lui manquait un quelque pour être définitivement Déchue. Un méfait, un acte profondément mauvais pour terminer à jamais son changement de bord. Et cet acte était d’ores et déjà tout trouvé ; convertir un village entier au culte de Sanguilia. Sa maitresse l’informa que ce village se trouvait non loin d’ici et comportant pas moins de cinq milles habitants, ce qui n’était pas rien. Cinq milles potentielles fidèles, ceci n’était qu’un début mais c’était déjà très bien. Evidemment, tous n’allaient pas se convertir car même si Yenessä tablait sur le fait qu’elle ressemblait toujours à une créature angélique, pour faire croire à un miracle, il y en aurait beaucoup qui ne tomberait pas dans le piège.
Ceux-là se feront chassés et répudiés par leurs propres frères et sœurs qui eux plieront le genou devant la puissance et la gloire de Sanguilia, qui n’aura qu’à entrer et se présenter. Un plan simple mais qui convenait à de simples paysans vivant en région éloignée. Yenessä avait un sourire carnassier et ne pouvait s’empêcher de frissonner face au nouveau baiser que lui offrit sa maitresse. De manière au moins aussi affamée qu’elle, Yenessä répondit et plongea sa langue dans sa bouche, l’embrassant sans aucune gêne et retenue. Sa langue essora la sienne, raclant sa salive et le miellé de ses lèvres en un balais très frénétique et passionné. Cerise sur le gâteau, Sanguilia se mit à caresser sa virilité qui certes n’était pas aussi raide qu’avant, mais qui était tout de même bien gorgée. La Séraphine Noire ronronna férocement et serra les dents, tentant de résister à la tentation de prendre brutalement sa maitresse et de la faire hurler de plaisir jusqu’à ce qu’elle s’en brise les cordes vocales.
Chaque chose en son temps, comme on disait. Sanguilia s’écarta en roulant des hanches et des fesses, se mettant alors en route vers le village mentionné. Yenessä lorgna sans retenue sur son merveilleux fessier, s’imaginant lui faire des tas de choses peu orthodoxes. Elle remarqua son regard mesquin, ce qui fit sourire Yenessä de plus belle. « Je vous mettrait très cher, Maitresse … » Dit-elle du bout de ses lèvres. Cependant, pour en revenir au plan qu’elles allaient mettre en place, Yenessä s’approcha d’elle puis la serra contre son être. « Vous avez une paire d’ailes à présent, mieux vaut s’en servir, n’est-ce pas ? » Dit-elle, la prenant sur ses bras, à la manière que l’on portait la Princesse dans les contes féeriques. La Séraphine s’envola puis, gardant chaudement sa maitresse contre elle pour lui éviter tout danger, elle s’élança à pleine vitesse vers le village indiqué.
Quelques temps après, Yenessä gagna les alentours du village. Elle atterrit au sol et déposa sa chère maitresse, la déposant en douceur, jusqu’à ce que ses doucereuses pattes touchent l’herbe du sol. « Maintenant, Maitresse, laissez-moi jouer … J’espère que le spectacle vous plaira ! » Dit-elle en étant sûre d’elle. Yenessä s’envola à nouveau, elle savait comment faire pour susciter l’attention des villageois. Elle avait encore l’apparence d’une Séraphine, donc il lui suffirait de faire parler ses pouvoirs, de se suspendre au-dessus de la ville et faire croire à une apparition miraculeuse. À ce moment-là, elle appellerait les gens … La Séraphine fonça donc vers le ciel, puis fit parler ses capacités. Se concentrant, elle canalisa son énergie dans tout son être, faisant rapidement attirer des nuages ténébreux et chargé électriquement dans la zone. Puis, le tonnerre retentit, parfaitement contrôlé et maitrisé par Yenessä qui précipita les éclats lumineux, avant de faire semblant d’apparaitre au-dessus du village, après une bouffée de lumière électrique.
« Ô PEUPLE D’ICI BAS, ENTENDEZ L’APPEL ! » S’écria Yenessä de sa puissante voix, bras écartés et tendu vers le ciel. Son corps était enveloppé d’une aura lumineuse, cachant sa nudité n’ayant pas eu le temps de revêtir quoique ce soit. Elle sentait les villageois prendre peur et sortir la tête dehors, la levant vers le ciel pour voir ce véritable miracle se produire.