Curieux. Il ne la connaissait depuis même pas une journée, et, pourtant, il avait l’impression d’en savoir tant sur elle... Tant, et à la fois rien. Une matriochka, tout simplement. Il l’imaginait femme fatale, le genre de femme qui rendrait fous amoureux les hommes convaincus que rien ne pouvait briser leur cœur de glace, et qui perdaient ensuite la raison en la voyant partir. Comment retrouver du plaisir auprès d’une simple femme, quand on avait connu une tornade comme ça ? Elle était à la fois paradis et enfer, offrant un bonheur exquis, pour le rendre ensuite avec la plus exquise et la plus délicieuse des cruautés. Arctos était certes une brute épaisse, un individu qui n’hésitait pas à utiliser de ses poings pour se faire respecter, mais il savait aussi que, dans ce milieu, on ne durait pas en n’ayant que des poings et en cassant la figure à tous ceux qui vous gênaient. Bien souvent, il réglait la situation en envoyant des mandales et en laissant derrière lui quelques cadavres ayant subi un peu de chirurgie esthétique personnelle, mais, parfois, il avait des approches plus subtiles, plus fines. Tout simplement, l’homme aussi avait ses facettes, ses contradictions apparentes, ce qui faisait que, en un sens, il comprenait Eyia. En un sens, toutefois, car cette femme réservait son lot de surprises, mais il appréciait sa soif. Il appréciait le fait de savoir qu’elle avait encore envie de lui, que leurs ébats n’avaient pas été motivés que par sa volonté de retrouver ses précieux rubis. Il aurait pu se sentir énervé qu’elle n’ait pas peur de lui, effrayé même qu’elle puisse le toucher en son antre, mais la réalité était bien plus simple, bien plus matérialiste. Elle l’excitait.
Joueuse, mutine, elle continuait sa danse du ventre, glissant, remontant, s’abaissant. Il restait planté en elle, une main sur son dos. Elle se glissait vers l’arrière, s’écrasant contre lui pour mieux s’écarter, griffant son torse. Arctos soupira lentement, un frisson de plaisir venant remonter le long de son corps. Il fallait bien l’admettre : c’était très agréable. Cette femme avait un talent indéniable, et ses mots glissaient comme des rivières de perles sur lui. Elle voulait continuer à jouer, et il ne pouvait que confirmer.
« Ça ne me manquait pas... Avant que tu ne recommences », précisa-t-il.
Il tendit son autre main, et compressa son sein. Elle pouvait le griffer, et même le mordre. Il aimait ça, ce mélange de sauvagerie et de sensualité. C’est ce qu’elle était : un gant de douceur dans une main de sauvagerie. À l’image du sexe, sophistiquée et simple, belle dans sa noblesse et magnifique dans cette espèce de sauvagerie et de souplesse primaire et primale qui se dégageaient d’elle. Sérieusement, comment ne pas l’apprécier ? Comment ne pas fondre sous elle ? Arctos n’était qu’un homme, ne l’oublions pas, il n’avait pas les moyens de lutter. Elle était souple, cette petite beauté, et son sein glissait impeccablement contre sa main. Elle se tirait contre lui, s’écartant, ses jambes continuant à se maintenir contre son corps, faisant preuve d’une souplesse dont notre brave Russe était irrémédiablement privé.
Arctos remonta sa main de son dos pour attraper sa nuque, et s’avança d’un coup. Il sentit son membre glisser à nouveau, heurtant un fond flasque et tendre, le lit craqua, et il se retrouva sur elle, l’écrasant sous sa masse, leurs têtes jaillissant hors du lit. Il posa sa main sur le sol, et l’embrassa à nouveau, plus sauvagement, plus sensuellement, fourrant sa langue, jouant avec les dents de cette femme, tirant sur sa lèvre. Il remuait son corps, dansant à son tour, se joignant à la fête, de haut en bas, les draps s’entremêlant autour de leurs jambes. Son autre main, elle, continuait à pétrir cette bosse tendre et chaude. Elle était tellement petite contre lui qu’il craignait de l’étouffer, mais ils avait que ce n’était pas le cas. Ce petit bout de femme était bien plus fort qu’elle n’y paraissait. Sous lui, il entendait le lit grincer avec bonheur, et continuait à remuer son corps.
« Hunn... Apprécies-tu ce couplet, ma belle ? »
Le Russe rompit son baiser, et embrassa sa nuque, la mordant à son tour... Pas trop fort. Mais assez quand même. Il remonta lentement contre sa nuque, son nez filant le long de sa peau, son souffle sur sa peau s’accélérant légèrement.
« Puis-je seulement t’apprendre quelque chose ? C’est un challenge intéressant... »