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[Terminé] Le Fléau [Partie 2] [PV]

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Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 45 dimanche 02 mars 2014, 01:40:59

CIRILLIA

Rien de plus qu’une échelle. Une foutue échelle qui lui donnait l’impression de plonger tout droit dans les abysses de l’Enfer. Ciri’ devait faire attention à ne pas glisser. Or, vu qu’elle était en sueur, l’exercice était un peu plus périlleux qu’il n’y paraissait de prime abord. Elle descendait lentement, atteignant une sorte de zone intermédiaire. Elle était sous Kor-Tarath, et voyait une sorte de pyramide qui flottait sous le château, relié par des espèces de piliers qui maintenaient la pyramide. Un rayon noir jaillissait du sommet de la pyramide, et avait creusé un trou dans la lave, comme une espèce de foreuse. Ciri’, agrippée aux barreaux, observa cette scène, médusée. Elle ignorait ce qui se trafiquait là-dedans, mais son intuition avait vu juste : il fallait bien se rendre dans cette pyramide. Quoiqu’il se passe là-dedans, ça ne lui disait rien de bon.

Ciri’ reprit lentement son souffle, et recommença à descendre... Lorsque des espèces de vagues bleuâtres et verdâtres se mirent à jaillir du rayon noir, remontant le long du cratère. Le souffle frappa Ciri’ dans le dos, la déstabilisant. Dans un cri, elle lâcha prise, et tomba vers la lave, avant que ses jambes ne s’accrochent, plus par une sorte de réflexe ultime qu’autre chose, à un barreau. Le barreau se coinça à hauteur de ses chevilles, et la tête de Ciri’ heurta l’échelle. Elle voyait comme des spectres, qui remontaient rapidement, passant sur elle, filant en hauteur, longeant les murs. Parfois, brièvement, elle reconnaissait des visages, des figures, des apparences.

*Là, c’est clair, j’y comprends plus rien...*

Se reprenant, la chasseuse s’appuya sur ses jambes, et redressa son corps, s’agrippant à nouveau aux barreaux de l’échelle, afin de descendre. Elle était proche de son objectif, et, en baissant la tête, pouvait voir une sorte d’escalier qui faisait le tour de la pyramide, conduisant vraisemblablement à une porte. De plus, et ce n’était pas négligeable, le passage des spectres ajoutait de l’air frais.

La lave, quant à elle, continuait à bouillonner dangereusement. Ce rayon noir était en train de créer une éruption volcanique. Si Ciri’ avait été volcanologue, elle aurait pu estimer que l’impact de cette magie noire était en train de dégazer le magma, entraînant une baisse de densité, ce qui, concrètement, allait se traduire par la propulsion du magma vers le haut, entraînant donc une éruption. En réaction, le cratère commençait à vibrer dangereusement, des morceaux de roches se mettant à dégringoler de la structure centrale pour tomber dans la lave. L’échelle vibra dangereusement, et un rocher tomba sur le haut de cette dernière. Les ancestrales vis retenant le sommet de l’échelle se rompirent, et Ciri’ tomba définitivement. Elle n’eut guère le temps de hurler, car son dos heurta le sommet de la pyramide, et elle se mit à glisser. Ciri’ chercha un appui, mais la surface était lisse, et le bord se rapprochait dangereusement.

« Bordel, bordel, bordeeeell !! »

Elle bascule dans le vide, et aperçut le magma, qui se rapprochait furieusement... Lorsqu’une étrange force la retint, comme si une main invisible venait de l’agripper.



DAME GRISE

La Dame Grise le sentait : la fin approchait. L’antique Kor-Tarath avait toujours survécu aux éruptions volcaniques grâce à un bouclier de magie noire, très efficace. Cependant, cet antique bouclier était épuisé, et ne survivrait pas à une nouvelle éruption. La sorcière l’avait senti en prenant possession de ces lieux inhabités, et elle ne s’était pas amusée à les refaire. Kor-Tarath allait tomber, mais elle, elle ne serait alors plus là. Les murs commençaient à trembler, et elle sentit alors le cœur de Shizuka battre rapidement. Son esprit et celui de Serenos étaient ensemble.

« Tout sera bientôt terminé... » glissa-t-elle silencieusement.

Le Roi de Meisa se réveilla ensuite, et ce ne fut guère discret. Il s’empara de l’épée d’un des gardes, et réussit à briser le sceau retenant Kynarth. S’il espérait un soutien de la part du jeune Commandeur, il allait devoir déchanter, car l’homme était épuisé, éreinté. Tout au plus réussit-il à ouvrir les yeux et à relever de la tête.

« Allons, que signifie cette agitation ? » soupira la sorcière.

Tendant la main, elle envoya une onde de choc qui frappa Serenos, l’envoya contre le mur... Où un cristal de pure magie le perfora alors, le plantant contre le mur.

« Je crois qu’il est temps de mettre un terme à notre association, mon cher... »

La Dame Grise concentra un autre cristal magique. Ils étaient de couleur violet, fluorescents, et elle visait la gorge de l’homme. Immortel ou pas, avec la tête en moins, elle estimait qu’il serait beaucoup moins agaçant. Elle le lança alors, et le cristal fonça tout droit vers sa cible... Avant d’exploser en plein vol.

« C’en est assez ! »

La voix qui venait de parler était une voix forte et sûre, qui se tenait en hauteur. La Dame Grise leva la tête, et vit alorsla silhouette sauter depuis les hauteurs, atterrissant devant elle. C’était l’Omniprêtre de Sylvandell.

« Il n’y a plus rien à libérer en-dessous, sorcière. Ta tentative est vaine. »

La Dame Grise considéra silencieusement l’étranger. Elle avait entendu parler de l’Omniprêtre. Visiblement, l’elfe avait pris le taureau par les cornes, et avait décidé de rejoindre seul Kor-Tarath. Comment avait-il fait pour échapper aux siens, ça, c’était une question à laquelle elle n’avait pas la réponse.

« Le dragon noir qui sommeillait sous ce volcan est parti depuis plusieurs siècles, déjà.
 -  Le dragon noir ? répéta-t-elle.
 -  Ton glyphe, je le reconnais... C’est celui qui avait été utilisé par les précédents mages noirs pour libérer le dragon. »

La Dame Grise se mit alors à sourire, et éclata de rire.

« Oh, mais croyais-tu donc que je l’ignorais ? Pauvre elfe... Croyais-tu donc que j’ai fait tout cela pour libérer un misérable dragon ? Mes intentions sont beaucoup moins grandiloquentes... »

Surpris, l’Omniprêtre cligna son œil unique.

« Mais... Mais alors... »

Pour toute réponse, la Dame Grise envoya des arcs électriques vers l’elfe, qui forma un bouclier de protection. Les éclairs rebondirent devant lui, mais il dut ployer le genou. Les lignes violettes du glyphe s’illuminèrent alors plus violemment, et il y eut comme une violente décharge magique qui le frappa. Son bouclier explosa, et les éclairs le frappèrent de plein fouet, l’envoyant s’étaler contre le mur. La Dame Grise nota alors que Serenos était toujours vivant, ce qui était étonnant... Et elle remarqua alors rapidement qu’il était soigné à distance. Elle tourna la tête vers l’autel où était reposé Shizuka, et put voir que cette dernière avant tendu une main vers lui, utilisant sa magie blanche pour le soigner.

« Décidément, il semblerait que la mort ne veuille pas de toi, mon cher Serenos... »

La Dame Grise tendit sa main vers Shizuka. Elle voulait toujours l’épargner, mais ça n’empêchait pas de la molester un peu. Elle allait envoyer une onde de choc quand elle entendit les rugissements tonitruants, si forts qu’ils résonnèrent dans tout le cratère.



ELKANTAR

Les Drow vivaient dans des conditions naturelles extrêmement difficiles. Ils grandissaient dans des cités souterraines, parquées dans de mauvaises terres, où il n’y avait pas d’agriculture. En surface, les elfes les chassaient, et ils chassaient les autres. Ils pillaient les villages des « dh’oines » sans scrupule, et chassaient les créatures abominables des immenses grottes-mondes souterraines. Ils avaient appris à dompter les redoutables araignées géantes des profondeurs, ainsi que d’autres créatures sinistres, comme les Hydres. Ces conditions de vie difficiles en faisaient d’excellents guerriers.

Mais Elkantar, elle, avait grandi dans les Malterres de la Discorde. Même pour un Drow, les cités souterraines étaient un paradis par rapport aux Malterres, un endroit fait de pure malveillance, abritant les créatures les plus hostiles de Terra, les plus malfaisantes. Les Malterres se situaient à proximité de l’Olympe, mais aucun des aventuriers voulant voir les Dieux en rejoignant le Mont Olympe ne se risquaient à passer par les Malterres. On les voyait de loin, entourés par des pics montagneux particulièrement élevés et escarpés, formant comme des rangées de griffes noirâtres. Elkantar avait grandi ici, comme tous les élèves de l’École Discordia.

Suspendue dans le vide, elle n’avait pas dit un mot pendant son combat. Les « dh’oines » avaient la singulière manie de parler. Elle, elle tuait. Elle discutait après. Suspendue dans le vide, elle voyait, en contrebas, la lave, et réagit assez rapidement. Cette mutante était une idiote, si elle pensait qu’elle avait peur. Elkantar se laissa tomber, et il n’y avait plus aucune poudre, aucun gaz antimagie, pour la retenir. Elle se téléporta ensuite et finit au-dessus de la Meisaenne.

Les adversaires avaient réussi à tuer quelques sorciers, mais ils étaient tous vaincus. Elkantar tendit alors sa main, s’apprêtant à envoyer un rayon magique mortel vers la Meisaenne. Un sourire victorieux éclaira son visage, tandis que des étincelles bleutées se formaient dans le creux de sa main... Quand elle entendit un hurlement venant au-dessus de sa tête.

« HOOOOOOOOODOOOOOOOOOOOOOOOORRR !!! »

Une espèce de masse indiscernable arriva à côté d’elle, et elle sentit une main écraser sa gorge, ayant alors l’impression de sentir une machine lui broyer la gorge. Elle fut soulevée comme un fétu de paille, et fut balancée violemment sur le sol. Elle roula de côté, évitant de justesse le pied massif de l’homme qui venait de l’attaquer, et se releva. Une masse énorme se dressait devant elle, un demi-géant. Elkantar y reconnut là le demi-géant de Sylvandell, l’énorme monstre qui était connu pour veiller en permanence sur la Princesse de Sylvandell. Elkantar réalisa alors qu’une sorte de liquide poisseux s’échappait de ses lèvres, et elle y porta ses doigts, reconnaissant du sang... Son sang !

« Ça, saloperie, tu vas me le... »

Elkantar entendit alors, tout comme sa maîtresse, d’horribles rugissements, et leva la tête. Elle crut s’étrangler en voyant une dizaine de silhouettes arriver, déployant des ailes interminables. Un dragon doré atterrit alors juste devant elle, et poussa un rugissement assourdissant, tandis que les autres balançaient des jets de feu sur Kor-Tarath.

La cavalerie sylvandine venait d’arriver.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Serenos I Aeslingr

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    Description
    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 46 samedi 08 mars 2014, 21:24:53

[Pardonne-moi cette réponse bizarrement écrite, mes vacances ne me réussissent pas du tout -_-]

« Décidément, il semblerait que la mort ne veuille pas de toi, mon cher Serenos...
Peut-être. Mais je crois qu’elle te trouvera à son goût une fois que j’en aurai fini avec toi, Sérénité. Je m'occuperai de ton cas après avoir réglé celui de ces deux braves hommes. »

Le rugissement d’un dragon se fit alors entendre dans toute la pièce, mais contrairement à ses opposants, le Roi ne semblait pas s’en formaliser. Il reconnaissait sans trop de difficulté ce son si particulier qui lui évoquait bizarrement celui d’un Lion souffrant d’une laryngite.

Le Roi semblait visiblement las. Toute cette aventure trainait en longueur, et il n’y avait plus rien à faire qu’attendre. Visiblement, Kynarth et Nyoron ne pourraient rien faire de plus pour le moment, mais lui reprenait toutes ses forces en puisant dans la puissance réveillée dans Kor-Tarath, puisant dans les ressources presque infinie de magie que relâchait le glyphe de Kayla, grâce à une brèche qu’il avait ouvert au moment d’en sortir. Il dévisagea un long moment toutes les personnes présentes dans la pièce, incluant son fils et celui qui contenait la deuxième partie de son âme, une autre faille dans l’imperméabilité de son pouvoir. Grâce à Shizuka, son corps avait maintenant récupéré toute sa vitalité, et il se tenait là, devant ses ennemis, près au combat.

« Finissons-en. Xeos. Kyrian. »

Il se dématérialisa sous la forme d’une nuée d’ombre, se retrouvant l’instant suivant devant son fils et lui assénant un puissant coup de poing dans l’abdomen, l’envoyant voler contre un mur de la salle du trône. À la suite de quoi, le Chevalier abattit en sa direction son énorme épée, qu’il para d’une main, à sa propre surprise. Il agrippa ensuite l’homme par la plaque de son armure et le souleva d’une main avant de l’écraser brutalement au sol. Le chevalier lâcha un grondement sourd à l’impact, mais quelle ne fut pas l’horreur qui passa sur son visage lorsqu’il vit les symboles qui apparaissaient maintenant sur le bras du Roi. Un sortilège de bannissement. C’était un sortilège normalement adressé aux démons, les renvoyant d’où ils venaient, mais il était aussi efficace pour aider les esprits troublés à gagner le repos éternel. Dans le cas d’un homme comme lui, il le renverrait directement dans le royaume d’Althenos, où il resterait enfermé pour une nouvelle éternité.

« Tu ne peux pas! Tu n’as pas le droit! Pas le droit!
On se reverra de l’autre côté, mon frère. Quand tout sera fini, je viendrai pour toi. Et nous en finirons une bonne fois pour toute. »

Sur ces mots, il lui asséna un coup dans le plastron. Sous eux se forma alors un cercle de magie complètement noir, avec de nombreuses écritures de couleur sang dans la marge. Malgré l’homme qui se débattait en hurlant de rage et de frayeur, le cercle le vidait complètement de sa force physique et spirituelle, le Roi resta parfaitement inébranlable, alors que trois énormes mains d’ombre s’emparaient de lui pour le trainer lentement à l’intérieur du sol, comme dans de la mélasse épaisse. Kyrian se débattit jusqu’à la fin, son courage ne manquant pas d’impressionner l’immortel alors qu’il se montrait parfaitement non-coopératif, malgré la douleur incroyable que cette résistance devait lui infliger. Le Roi ne perdit néanmoins pas de temps à savourer sa victoire, car entretemps, Xeos avait récupéré Ehredna des mains de ses acolytes et la dirigea vers son père. Tout comme lui, l’ancien prince de Meisa possédait dans ses veines le sang des Ashansha, ce qui faisait de lui l’une des rares personnes à pouvoir la manier en toute sécurité. Serenos regarda un instant son fils prodigue, celui qu’il aurait tant souhaité pouvoir sauver, et sentit un profond regret l’envahir. Pourquoi, mon garçon? se demanda-t-il alors que son fils s’approchait avec sa propre arme. Pourquoi dois-tu me forcer à faire ce que je redoute de faire?

Peut-être était-ce l’éducation basée sur l’importance du pouvoir, de l’indépendance et de la supériorité prodiguée par Mélisende qui avait guidé ainsi son fils à la suivre dans les arts les plus sombres de la magie, et qui avait, lentement mais très certainement, corrompu son esprit alors qu’il n’était qu’un jeune adolescent. Peut-être était-ce parce qu’il n’avait jamais vraiment été présent pour l’encadrer, et sans lui pour le guider, l’esprit du jeune garçon qu’il fut avait suivi la route que son instinct lui dictait. Mais tant de facteurs pouvaient faire d’un enfant l’homme qu’il deviendrait plus tard, et pour chacun, le parent se sentait toujours responsable, car une petite voix dans leur tête leur disait qu’ils auraient probablement pu y faire quelque chose, alors que dans le cas de Xeos, la cruauté, le sadisme, la soif de pouvoir et tous ses autres facettes étaient probablement déjà là lorsqu’il l’avait repris à Melisende. Sa jumelle, Holly, ne partageait pourtant pas son comportement destructeur, peut-être parce que la sorcière voulait faire de Xeos un « homme » selon ses perspectives et de Holy, une « femme » selon les perspectives du Roi. L’esprit de la sorcière était tortueux, et parfois, peut-être qu’elle-même se surprenait de l’incohérence de certaines de ses décisions.

Le père et le fils s’engagèrent alors dans un combat féroce, sans même tenter d’user du moindre sortilège, tous deux sachant très bien qu’un combat entre possesseurs du Sang des Ashanshas ne reviendrait qu’à une vaine perte de temps. La jeunesse et l’habileté de Xeos en faisait un opposant redoutable, mais le Roi possédait une expérience du combat bien plus grande que son rejeton. Même sans Ehredna entre ses mains, le monarque de Meisa se démontra être aussi rapide, efficace et puissant sans son arme qu’avec, ses poings s’abattant à le plat de la lame d’Ehredna, et parfois même contre le visage du jeune homme, qui hurlait de colère à chaque impact. Pourquoi est-ce que le Roi s’en sortait toujours, peu importe la situation? Pourquoi lui était-il aussi supérieur? Pourquoi est-ce qu’il n’abandonnait jamais? L’ancien prince avait vu suffisamment de gens abandonner devant une tâche bien trop grande pour eux pour savoir que simplement avoir la capacité de relever un défi était un exploit en lui-même, mais cet homme, celui qui l’avait engendré, son géniteur, il semblait toujours prêt à se battre, comme s’il défiait le monde lui-même de l’arrêter. Sa volonté inébranlable et son acharnement se manifestaient dans chaque coup que le Roi parvenait à lui asséner. Ses coups étaient si puissants, si lourds qu’ils en étaient démoralisants.

Le Roi agrippa finalement son fils par le cou et le souleva de terre. En réflexe, celui-ci lui agrippa le poignet et serra de toute ses forces dans l’espoir de contraindre son géniteur à relâcher sa prise. Le Roi tira alors une dague de sa ceinture. La décision de mettre fin aux jours de son enfant était finalement prise. Il n’y avait plus rien à faire pour le sauver, car il était corrompu jusqu’à la moelle. Le père dévisagea un bref moment son rejeton, et dans le regard rempli de haine du jeune homme, il vit le visage de Kaelin et Grymauch. Ses deux fils. Tués par ses mains.

« Ca, c’est pour tes frères. Pour le meurtre de deux pères de famille, pour deux époux, pour deux princes. Pour le meurtre de mes enfants. Meurs, Xeos! Meurs! »

Sur ces mots, le Roi replia le bras pour prendre de l’élan, visant le cœur de son fils. Dans un ultime geste de désespoir, le Prince leva Ehredna. Le Roi ressentit alors une vive douleur dans tout son bras, alors que la lame passait sous son aisselle gauche, se fichant sous son épaule avant de passer outre la résistance de ses muscles, ligaments et os pour trancher son membre. Libéré de la prise de son père, le jeune homme terrifié lâcha l’épée de son père et recula prestement hors de sa portée avant de se dématérialiser. Le Roi cria un « Non » protestataire alors que son fils disparaissait, abandonnant alliés et ennemis pour sauver sa propre peau. Tel était Xeos; maître ou pas, il ne pensait qu’à lui-même.

Son membre désormais sectionné tomba sur le sol, impuissant, et le Roi posa une main contre son moignon sanglant. Il tourna la tête vers sa défunte épouse et s’approcha d’elle, implacable, un mur infranchissable d’énergie pure se formant graduellement autour de lui, démontrant qu’il ne craignait aucun assaut de la part de son ex-femme.

« Ca ne fait rien, Serenité. Un bras en moins ou pas, tes projets sont à l’eau. J’ai compris ce que tu recherches ici. C’est Malrünn, n’est-ce pas? »

Le Roi ne pouvait clairement dire pourquoi il savait cela. Quelque chose dans le glyphe avait imprimé cette connaissance en lui, et l’avait rempli d’une certitude inébranlable que Malrünn était le véritable objectif derrière ce sacrifice, derrière cette mascarade, bien qu’il n’eut qu’une vague idée de ce que ce nom signifie, sachant simplement que cela cachait quelque chose de très mauvais. Il passa à côté de la sorcière et s’approcha de Shunya, qu’il attira dans la protection de son bouclier, avant de se diriger vers l’Omniprêtre et de s’incliner devant lui avec politesse.

« Prenez la fille, Nyoron et Kynarth, Omniprêtre, je vous en prie. Il n’est plus de raison pour vous de rester en ces lieux. Dites-moi seulement s’il y a un moyen de mettre fin à ce sortilège avant qu’il n’accomplisse complètement son but. Avec l’aide des Dragon d’Or, détruire Kor-Tarath par la magie serait-il envisageable? »

La question ne devrait en temps normal pas se poser, compte tenu de la nature ancienne et magique de cet endroit, mais Kor-Tarath était une structure bâtie à l’intérieur d’un volcan. En détruisant ses supports, en théorie, il devrait être possible de l’envoyer prendre un bain de lave dans le fond du cratère. Probablement qu’Erwan Korvander y avait pensé, mais soit pour un plan ultérieur ou par négligence, il n’était jamais passé à l’acte. Sceller le pouvoir de cette forteresse n’était plus une possibilité, car la forteresse en elle-même se vidait de sa puissance dans le transfert qu’elle effectuait, comme un  réservoir dont on venait d’ouvrir les valves bien grand. Il avait déjà entamé de drainer une partie de la puissance du sortilège pour se renforcer, mais il ne pouvait pas en tirer davantage sans risquer de subir de très violents effets secondaires, mais s’il parvenait à canaliser la magie pour la retourner contre la forteresse…

Il y avait encore un espoir!


***

« Un dragon? C’est la meilleure de la journée! »

Alessa parvint à se hisser à nouveau sur le pont avec l’aide d’Alexei. Le jeune homme la dévisagea un moment et prit son visage entre ses mains pour inspecter les pupilles anormales de la jeune femme. Sans plus de façon, il glissa une main dans ses cheveux et les remonta, dévoilant les oreilles de la Meisaenne, où coulait maintenant une petite quantité de sang.

« Tu pousses trop loin, Alessa. Si tu continues, tu vas te tuer. »

La Matriarche regarda le sorcier avec une moue. Alexei soutint néanmoins son air boudeur avant de se retourner vers Elkantar, qui se retrouvait maintenant devant un Dragon. La jeune matriarche se releva immédiatement et se mit à marcher en direction de l’Elfe, les poings serrés. Certes, elle n’avait plus son arme, qui était plantée quelque part dans un des piliers de soutien du pont, mais elle refusait de laisser ce lézard géant lui piquer son coup de cœur de la soirée. Elle se plaça donc devant Hodor et le Dragon, protégeant l’elfe de leur assaut.

« Hé, les gars, il y en a beaucoup plus à l’intérieur de la forteresse. Celle-là est à moi. »

Et elle se retourna vers Elkantar.

« J’en déduis que tu préfères mourir ici. Ca me brise le cœur de voir un tel potentiel gâché, mais enfin, c’est ton corps et ta vie. »

Levant les mains devant elle, fléchissant légèrement les genoux, Alessa se mit en position de combat. Bien que préférant les combats armés, l’entrainement militaire Meisaen faisait des Meisaennes d’excellentes combattantes à mains nues, même contre un ennemi armé. Elkantar s’était déjà vu proposé de rebrousser chemin, d’ouvrir les yeux à d’autres possibilités, mais elle avait rejeté ces offres du revers de la main sans même y accorder une petite minute de réflexion, et Alessa avait une règle pour ce genre de situation; offre une chance à ton ennemi de rendre les armes, mais ne fais jamais l’erreur de le proposer une seconde fois. La Meisaenne n’avait qu’une seule autre option lorsqu’elle n’avait plus celle d’épargner son adversaire; le tuer. Le tuer et s’assurer de mettre le cadavre dans un tel état que même un nécromancien repenserait à deux fois avant de le ramener à la vie.

Les troupes Meisaennes, épuisées, se replièrent derrière les lignes Sylvandines après avoir achevé les derniers golems et trolls qui restaient encore actifs entre les murs de la forteresse. Ils ne vinrent pas prêter main forte à la matriarche, sachant que celle-ci aurait tôt fait de la leur arracher avec les dents plutôt que d’accepter l’aide de qui que ce soit.

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 47 dimanche 09 mars 2014, 13:57:12

TYWILL KORVANDER

Le plus long, indéniablement, fut d’habiller le Roi. En temps normal, Tywill était déjà une masse de la nature, si volumineux à la naissance, disait-on, qu’il manqua envoyer sa mère ad patres. Cette dernière, fort heureusement, était aussi une force de la nature. Tywill avait enfilé une armure noire avec des pointes sur les épaules et les jambières, une armure noire intégrale faite à partir d’écailles de dragons, comme les armures des Commandeurs. Faute de porter une épée, il arborait avec lui l’arme la plus puissante de tout Sylvandell : le Marteau de Guerre. Un immense marteau doré dont le pouvoir magique ne fonctionnait qu’en présence d’un héritier d’Erwan Korvander. Tywill était sorti du palais, et Léviathan était venu le voir. C’était le plus puissant dragon doré allié aux Sylvandins, l’un des meneurs de cette colonie de dragons. Léviathan avait hurlé, et les dragonniers s’étaient élancés, menés par Tywill Korvander et par Loden, le Grand Maître de l’Ordre des Dragonniers de Sylvandell, et un fidèle camarade de guerre.

Une vingtaine de dragons venaient de débarquer dans le cratère, constituant un soutien difficile à ne pas remarquer. Tous avaient vu, en s’approchant, le volcan en train de gronder. On appelait cette montagne Kor-Tarath, en référence au fort infernal qui s’y trouvait. Tywill connaissait l’histoire de ce fort, un fort infernal, un fort démoniaque, qui existait depuis la grande guerre entre les démons et les anges. Les démons l’avaient construit ici, et l’avaient abandonné en partant. Ils comptaient utiliser ce fort pour réveiller le Dragon Primordial qui sommeillait là-dessous, à l’aide d’un puissant sortilège en magie noire. Ils avaient échoué, et le Dragon Primordial avait été réveillé bien plus tard. Kor-Tarath n’était plus habité depuis des siècles, et, pour Tywill, il était temps d’en finir avec les vieilles reliques du passé. Alors qu’ils approchaient, une vapeur noire était en train de monter, et, à l’intérieur, l’air était irrespirable, viciant vos poumons. Ils avaient également vu l’envol des âmes, un spectacle multicolore de spectres disparaissant dans le ciel, en modifiant la couleur des nuages, comme si l’Apocalypse en personne était en train de se déclencher.

« Loden, mène tes hommes par l’arrière ! Attaquez les points faibles ! »

Tywill allait se charger en personne de secourir l’Omniprêtre. Il savait qu’il se trouverait tout en bas. Les dragons fondirent en hurlant dans le cratère, contraignant les adversaires, des sorciers et des trolls, à se replier dans le château. Ceux qui restaient dehors se firent carboniser par des jets de feu incandescents, les trolls étant ensuite chargés par la masse épaisse des dragons. Loden et son escadrille descendaient en spirale, balançant des jets de feu sur les piliers de soutènement de Kor-Tarath, ainsi que sur les antiques runes magiques, qui avaient permis, pendant tant de temps, à Kor-Tarath de se maintenir. Ils explosaient dans des éruptions magiques, et les dragons se défendaient contre les assiégés. Les trolls leur balançaient des cailloux, et les sorciers, depuis des meurtrières, des flèches magiques et des sorts magiques. En réponse, les dragons balançaient leur feu. Émanant de dragons dorés, ce jet était meurtrier, terrible, comme si le soleil lui-même vous crachait à la figure ses flammes. Le temps jouait cependant contre eux. Le volcan entrait en éruption, et la lave était lentement en train de monter, tandis que les parois du cratère tremblaient. Les dragons devaient aussi esquiver les morceaux de pierre qui tombaient. L’un d’eux heurta la queue d’un dragon, qui poussa un hurlement en tombant en piqué. Son dragonnier sut cependant rétablir la situation, et le dragon fila à la surface de la lave, avant de remonter en flèche, en rugissant à nouveau.

Quant au Roi, il descendit en flèche vers la pointe pyramidale. Filant sous le château, il se prépara, et, sans plus attendre, bondit dans les airs, filant vers le toit, brandissant vers l’arrière de sa tête son Marteau, avant de le balancer. L’arme infernale tournoya à toute allure, et rencontra le plafond, provoquant une belle explosion, fragilisant le toit. Tywill la transperça alors, récupérant son marteau, et s’écrasa lourdement en contrebas.



DAME GRISE

Que Shizuka ait choisi de la trahir n’était pas surprenant. La pauvre enfant était innocente, et c’était bien pour ça que la Dame Grise ne l’avait pas tué, ni offerte à son maître. Elle disposait encore de son libre arbitre, et, si elle comprenait la nécessité de cette cause, elle ne tenait pas non plus à sacrifier n’importe qui. Elle vit le Roi de Meisa attaquer son propre fils, Xeos. Ce dernier réussit à affaiblir son père, avant de partir. Il avait un rapport à faire, et la Dame Grise devait rester en arrière. Elle vit Serenos la dévisager. Elle était restée inactive pendant tout ce combat, laissant l’homme se défaire de son emprise. On entendait Kor-Tarath gronder. Le volcan se déchaînait, et elle n’avait pas encore prévu de mourir ici. Elle vit Serenos s’avancer vers elle, essayant de protéger Shizuka, tout en lui parlant.

« Ca ne fait rien, Sérénité. Un bras en moins ou pas, tes projets sont à l’eau. J’ai compris ce que tu recherches ici. C’est Malrünn, n’est-ce pas ? »

La Dame Grise ne dit rien, avant de sourire, lentement.

« Ce glyphe que tu vois a été inventé par des démons, et a été amélioré par des mages noirs. Cris-tu donc qu’on peut s’en servir ainsi ? Tu vois des évidences là où il y a des suppositions. N’as-tu donc pas compris que je t’ai laissé entrer dans le glyphe ? Je ne suis plus ton élève, Serenos, j’ai été formée aux arcanes magiques, à bonne enseigne. Mon nouveau mentor dispose de sorts qui dépassent l’entendement. Nous ne sommes que des enfants devant son art. »

Serenos devait commencer à les ressentir, ces fameux effets secondaires. La Dame Grise leva la main, et la tendit, écartant chacun de ses doigts. Des ondes magiques en filèrent alors, frappant les protagonistes. L’Omniprêtre, qui avait tenté de se relever, fut à nouveau repoussé au sol, et Serenos fut repoussé, tandis que Shizuka, hagarde, tomba à genoux, épuisée.

« Mälrunn et Kor-Tarath ne sont que des maillons, de simples cellules. Nous n’avons pas fait tout ça pour réveiller un nécromancien d’un petit château isolé. Les Desseins de la Grande Toile sont en marche, et ce n’est pas toi qui les stoppera. Tu as absorbé l’énergie de ce glyphe ! Très bien, mais, ce faisant, tu t’es lié à ce dernier. Tu m’as ainsi libéré, me permettant de sortir d’ici, et de vous laisser mourir ici. »

Pour réveiller Kor-Tarath, il fallait fusionner avec ce dernier. Comme à Mälrunn, l’esprit du seigneur des lieux était lié aux murs du fort, et ne pouvait en sortir. La Dame Grise avait laissé Serenos sauver Shizuka, et l’avait laissé se ressourcer auprès du glyphe, choses qu’elle aurait pu empêcher, puisqu’elle avait supervisé la conception de ce glyphe. Elle avait juste eu besoin d’un pigeon pour mourir à sa place. Shizuka était encore trop sonnée pour oser se débattre, et, quand la Dame Grise l’attrapa, elle se releva.

« Je te ramène chez toi, Shizuka. Ton acte permettra peut-être, sur le long terme, de sauver ta chère patrie, et de protéger ta Princesse du funeste destin qui nous attend tous. »

L’Omniprêtre crut bon d’intervenir :

« Sor... Sorcière ! Ne mentez pas... Ne mentez pas à cet enfant. Tout ça, vous l’avez fait... Dans quel but ? »

La Dame Grise l’observa silencieusement, plantée devant lui.

« Pour nous sauver tous, Omniprêtre. En tant que serviteur de Batrok, vous devriez être sensibles à ce genre de notions. Les anges, les démons, le Chaos, l’Ordre... Ces vieilles guerres ne nous concernent plus. Vous êtes une relique du passé, comme cet endroit... Comme vous tous. Vous regardez les vieilles frontières sans voir qu’un nouvel ennemi se profile à l’horizon. Le monde ancien n’est plus. Les civilisations sont un concept creux. Nous sommes les architectes d’un monde nouveau et libre. »

Elle termina sa tirade en créant un portail, qui allait lui permettre de s’enfuir. Elle avait finalement réussi à survivre, et c’est avec cette idée en tête qu’elle se dirigea vers ce dernier... Quand un carreau d’arbalète la transperça à hauteur de l’épaule.



CIRILLIA

Après son vol plané improvisé, Ciri’ était sonnée. Elle avait mal au dos, avait chaud, et ses doigts l’élançaient, et elle prit donc le temps de boire une nouvelle Hirondelle. Sa tête commençait à lui tourner, un effet secondaire de la toxicité de son sang. Elle en pourrait pas se permettre de boire d’autres élixirs, et se redressa lentement. En contrebas, il y avait une espèce de festival magique folklorique, avec des couleurs dans tous les sens. C’était beau, et indescriptible. Cirillia voyait la Dame Grise, qui récupéra une espèce de femme aux cheveux violets, toute nue, tandis qu’un glyphe vibrait sous leurs pieds. La chasseresse s’avança lentement, voyant la situation évoluer. Visiblement, ses alliés semblaient avoir du mal à s’en sortir avec la magie, et elle affûta son arbalète. La femme à la longue chevelure grise reprit dans le creux de sa main la femme aux cheveux violets, avant de se diriger vers une sorte de portail.

Ciri’ réagit alors. Elle se redressa subitement, et décocha son carreau. L’arme traversa la pièce, tandis qu’elle sauta par-dessus la balustrade. Elle entendit la femme pousser un hurlement de douleur, et Cirillia roula sur le sol. Elle avait dégainé son épée, et se rua vers la femme, décidée à porter l’estocade finale. Rien ne valait une bonne vieille épée tranchante. Dans les yeux de la belle femme, elle lut une sorte de haine sans nom. Elle avait porté sa main vers sa blessure, au-dessus de son cœur, puis la tendit vers Ciri’, la repoussant à l’aide d’une puissante onde de choc.

« Ha ! »

Poussant un hurlement de surprise, Ciri’ fut repoussée, et roula sur le sol. Des arcs électriques fondirent alors vers elle. Mettant son épée en biais, pointe vers le haut, elle accueillit les éclairs, qui rebondirent contre le tranchant de la lame, filant dans tous les sens, puis roula sur le côté, cherchant à déborder la femme. Elle s’élança à nouveau vers elle, mais cette dernière envoya une autre onde de choc. Néanmoins, Cirillia était, cette fois-ci, préparée, et bondit sur le côté. Elle glissa sur le sol, et reprit sa course. La Dame Grise utilisa à nouveau la télékinésie, soulevant la jeune femme comme une plume. Ciri’ s’envola au-dessus d’elle, et s’écrasa contre le mur, la tête en bas, maintenue en l’air.

« Ça, petite pute, tu vas me le payer. »

Le sang s‘échappait de la plaie de la femme, et Ciri’ était immobilisée. Si elle avait eu plus de temps, elle aurait pu imbiber son carreau d’un poison. Devant la Dame Grise, un cristal magique vint se former, s’allongeant, formant une longue pointe, qu’elle aligna vers elle. Tout le corps de la jeune femme était bloqué, comme si n étau lui enserrait chacun de ses muscles. La pression était si forte que la jeune femme ne pouvait même pas remuer la langue ! Elle essayait de se débattre, mais était écrasée par le pouvoir de cette femme. Cette dernière lança alors son cristal, dans le but de le planter dans le crâne de Ciri’... Mais quelqu’un se le prit en cours de route, sautant sur la trajectoire.

C’était Kynarth. Le jeune Commandeur sentit le cristal transpercer sa chair, sur son flanc, et s’écroula sur le sol. La Dame Grise grogna de dépit.

« Puisque vous désirez tous mourir, je vais vous satisfaire ! »

Elle allait lancer un nouveau sort quand le plafond se mit à trembler. Surprise, la femme leva la tête.

« Qu... ? »

Ce fut tout ce qu’elle put dire avant que des morceaux du plafond ne lui tombent dessus, accompagnés par plusieurs centaines de kilos de chair et d’armure. Ciri’ sentit la pression se relâcher, et tomba sur le sol. Le Roi de Sylvandell venait d’arriver, et regarda autour de lui, visiblement surpris.

« C’est quoi, ce bordel ?! »

L’Omniprêtre, blessé, entreprit de se relever.

« Ton Marteau ! Plante-le sur le sol ! »

Tywill, surpris, obtempéra malgré tout. Ciri’, elle, s’élança vers Kynarth, qui vomissait du sang. Entre-temps, l’Omniprêtre s’agenouilla sur le sol, et se mit à prier. Le glyphe violet se mit à blanchir.

« On a pas le temps pour ces conneries, le fort va s’écrouler d’une minute à l’autre ! Léviathan nous attend dehors, mais il faut grimper l’escalier pour le rejoindre ! »

L’Omniprêtre ne dit rien, n’interrompant pas sa prière. Il invoquait le même sort que celui qu’il avait jadis fait à Mälrunn, afin d’enfermer le glyphe, et ainsi permettre à Serenos de sortir de ce piège. Entre-temps, le sol se lézardait.

« ...Oblivion sempiternum deamonis... » termina ainsi l’Omniprêtre.

Le glyphe sembla pousser un ultime hurlement. Sous ses pieds, Tywill vit une masse de sang en train de s’épaissir, mais ne se posa pas plus de questions. Il attrapa Kynarth, le portant comme un sac de patates, faisant pour ça pivoter ses pointes vers l’arrière, et s’élança le long de l’escalier.

Il était temps de fuir à toutes jambes.
« Modifié: mardi 11 mars 2014, 13:03:16 par Cirillia »
DC d’Alice Korvander.

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Serenos I Aeslingr

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 48 lundi 10 mars 2014, 23:53:50

[Petite tentative bizarre :D]

Journal du Roi Seenos Sombrechant

« Je ne me souviens pas de grand-chose à partir du moment où la Sorcière Grise a utilisé ma connexion au glyphe pour outrepasser les mesures de sécurité et me transférer le poids de son fonctionnement, bridant ainsi ma perception du monde extérieur et me rendant incapable d’interagir avec celui-ci. Expliquer ici le fonctionnement de cette magie ne m’est pas possible, mais d’une manière ou d’une autre, elle était parvenue à plonger mon corps astral dans une forme de stase, plongeant également mon corps dans l’immobilisation complète. Je me souviens de la douleur. Être connecté au glyphe me donnait l’impression d’être tiré vers lui par chaque parcelle de peau qui couvre mon corps, en sachant pertinemment que si je m’y abandonnais, je ne reverrai probablement pas le soleil se lever avant un bon moment. J’étais immobilisé, incapable d’entendre ou de voir mon ennemi. Cependant, je savais que dans les ténèbres du glyphe, je n’étais pas seul. Quelque chose s’accrochait à moi, aux pans de mon manteau, et ne lâchait pas prise. Lorsque j’arrivai à tourner, lentement, la tête en sa direction, je fus frappé de stupeur; c’était un homme frêle, osseux, dont le simple effort de s’agripper à moi provoquait de terribles tremblements. Son visage était si émacié que ses yeux semblaient prêts à rouler hors de leurs orbites au moindre changement de direction du regard. Il me hurlait de le laisser sortir, qu’il ne pouvait plus rester enfermer en ces murs. Il me demandait de lui « laisser une place », probablement dans le but de parasiter mon esprit et mon corps, mais je l’ai repoussé. Avec un mouvement lent et lourd, je parvins à le repousser, et il lâcha sa prise sur moi avant de retourner là d’où il venait. Je me souviens qu’il a lutté, qu’il s’est débattu contre le glyphe qui l’avalait à nouveau, alors qu’enfin, une partie du poids du sort se soulageait de mon propre esprit, mais au moment même où la pression se relâchait, je pus l’espace d’un instant percevoir au travers du voile du glyphe; la Sorcière Grise essayait d’emmener Shizuka avec elle, mais cette fois, j’étais prêt à l’en empêcher. Je lui ai hurlé qu’elle ne pourrait s’emparer de l’Innocente qu’après m’être passé sur le corps, et j’ai ouvert mon esprit à la magie.

Comme l’avait dit Kynarth, la téléportation en Sylvandell était un art très compliqué qui demandait énormément de concentration, et je le savais. Mais Kayla, dans l’urgence, n’utilisait pas les techniques que je lui ai enseignées à l’époque où elle avait été ma femme pour se sauver; elle avait simplement ouvert une porte entre deux endroits. Les portes de téléportation fonctionnaient un peu comme des détecteurs d’hérédité; si une autorisation n’avait pas été inclue dans le sortilège, il était impossible pour une personne de suivre une autre, à moins d’avoir ouvert une porte à tous. J’ai donc écrasé l’autorisation qui aurait permis à Shizuka de suivre la Sorcière Grise et la gardait donc hors de sa portée. Je n’eus le temps que d’exécuter cette tâche, car l’instant suivant, le glyphe me ramena à lui.

Pendant que j’étais enfermé, j’eus le temps de réfléchir. La vitesse du monde des esprits étant dramatiquement différente de celle du monde des vivants, j’eus amplement le temps de penser à Sérénité. La culpabilité d’avoir échoué était certainement moindre que celle de ne pas avoir pu lui donner les armes de résister à la tentation du mal. Sérénité, comme Shizuka, avait été une des rares Innocentes qui avaient sillonné le monde. Une âme pure, vierge et claire comme la lumière elle-même, dénuée du mal et de sa souillure. Mais qu’est-ce qu’une chose pure, sinon une cible de choix pour la corruption? Les Innocents étaient précieux, comme des diamants, car ils étaient si puissants dans la magie que leur niveau surpassait de loin celui des guérisseurs de Premier Rang, s’ils étaient correctement formés. Mais qui d’autre qu’un Innocent pouvait en former un autre? Les autres, consciemment ou pas, sont incités à brider le talent d’un Innocent, car si le but d’un professeur est de voir son élève le surpasser, dans le cas des Innocents, leur croissance incroyable et leur profonde et instinctive compréhension de la magie blanche peuvent susciter un sentiment de crainte et d’infériorité à ceux qui tentent de leur inculquer quelque chose. Je ne pouvais moi-même former un Innocent à sa juste valeur, comme Sérénité le prouvait ce jour-là; incapable d’imperméabiliser son âme aux ténèbres, elle avait été corrompue, et elle était maintenant un serviteur d’un être qui avait à cœur de plonger le monde dans un nouveau chaos, sous la bannière du Renouveau de ce monde.

Je ne sais pas si j’aurais réussi à m’échapper de ce glyphe sans l’intervention du Roi de Sylvandell et de son Omniprêtre. Je sais simplement que leur aide me sauva une énorme perte de temps, car je brisai alors mes liens avec aisance, coupai ma connexion au glyphe et récupéra finalement le contrôle de mon corps et de mes gestes. Je me souviens d’avoir passé Nyoron sur mes épaules dès l’instant où j’émergeai de ma prison spirituelle et de m’être élancé vers les couloirs. Par les fenêtres, je voyais mes troupes se replier en gravissant le volcan à l’aide de leurs grappins et équipement d’escalade.
»

Le Roi arriva enfin à la hauteur du Dragon, qui attendait visiblement Tywill. Ses blessures avaient enfin cessé de saigner, mais régénérer un membre était autrement plus compliqué à réaliser qu’à simplement refermer une blessure. Il aurait probablement besoin de faire un détour par Meisa pour se débarrasser d’une telle blessure. Il laissa doucement Nyoron s’allonger sur le sol avant de regarder les autres. Il allait dire quelque chose quand un son assourdissant se fit entendre dans tout le volcan; un des piliers supportant Kor-Tarath venait de rendre l’âme, et la forteresse commença à s’incliner. Le Roi grommela et plaqua ses mains sur le sol en invoquant la magie. Au prix d’un effort incalculable, le Roi réussit à immobiliser la structure. En proie à une vive douleur, il adressa un regard à ses compagnons et leur ordonna de grimper sur le Dragon. Malgré les capacités de celui-ci, il aurait besoin d’une surface solide pour se lancer dans un vol stable et ascendant, alors qu’une chute reviendrait à leur mort à tous. Serenos n’avait rien à craindre lui-même, il pourrait se téléporter dès qu’il le faudrait, mais les autres, n’ayant pas cette capacité et lui-même n’ayant pas la force suffisante de tous les emmener avec lui, ne pouvaient que compter sur le Dragon pour les sortir de ce mauvais pas.

Kor-Tarath allait s’effondrer, c’était inévitable. Supportée massivement par la magie qui l’habitait, elle ne pouvait survivre sans elle, et les Deux Rois, Tywill grâce à son Marteau et Serenos grâce à son drainage d’urgence, avait réduit celle-ci à néant par leurs efforts, ce qui ne laissait que les supports physiques pour garder la forteresse de la destruction. Pour réduire la charge à soutenir, le Roi avait dû sacrifier une bonne partie de la structure au lac de lave qui se trouvait en dessous. Quand le Donjon sombra, il se surprit à espérer que les Sylvandins avaient au moins pris la peine de vider la salle du coffre, car avec tous les trésors qui se trouvaient dans cette foutue forteresse et après tout le mal qu’ils s’étaient donnés pour gagner cet endroit, il serait parfaitement idiot que tous ses secrets soient définitivement perdu. Serenos était même très intéressé à comprendre comment les anciens mages avaient réussi à investir cet endroit avec suffisamment de magie pour pouvoir la maintenir en place pendant des siècles. Mais il était maintenant un peu trop tard pour espérer l’inespérable.

« Dépêchez-vous! »

Un son de craquement se fit subitement entendre, provenant de sous Serenos. Une énorme lézarde venait de fendre la plateforme et les pierres commençaient à se déloger; la magie du Roi ne suffisait plus à maintenir la solidité du sol.

« Eh merde… Ca fout le camp…! »

Le Roi sût que le Dragon s’apprêtait à prendre son envol. Il tira alors de sa ceinture un fouet de cuir et l’envoya s’enrouler autour de la patte arrière de la créature, conscient qu’elle refuserait de le porter autrement; les Dragons Noirs et les Dragons d’Or avaient une très mauvaise relation, et le Roi en faisait régulièrement les frais. En fait, les Dragons noirs étaient détesté un peu partout sur la planète…

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 49 mercredi 12 mars 2014, 02:06:10

L’une des tours de Kor-Tarath se détacha du pilier central, et heurta violemment la paroi du cratère, afin de se désagréger lentement, d’énormes morceaux tombant en contrebas. Toute la structure était en train de trembler dangereusement, et d’énormes morceaux de rochers tombèrent à côté de Leviathan. Levant la tête, la bête cracha un jet de flammes incandescentes, qui firent fondre plusieurs pierres, empêchant ainsi le dragon d’être blessé par les débris. Le long pilier qui retenait la pyramide lâchait de plus en plus, et cette dernière était en train de tomber en morceaux. Tenant la mystérieuse femme nue par la main, Cirillia grimpait les longues marches en hauteur. L’escalier était en train de s’écrouler. Tywill fut le premier à rejoindre Leviathan, sautant dessus, emportant Kynarth avec lui. La lave montait et explosait. L’éruption volcanique avait commencé, et le volcan hurlait sa fureur. Ciri’ ignorait qui était cette femme, mais elle savait qu’elle n’avait pas l’air dangereuse... Elle le sentait.

« Mais... Qu’est-ce qui se passe ? demanda cette dernière.
 -  Remuez-vous le fion ! » rétorqua Ciri’ en hurlant.

Un rocher tomba devant elles, et fragilisa l’escalier. Ce dernier se coupa en deux, et Cirillia bondit en avant, évitant ainsi de tomber avec l’escalier. Malheureusement, la mystérieuse femme nue glissa, et bascula en arrière. Ciri’ la vit descendre, ses doigts lâchant les seins, et elle bondit, réussissant in extremis à l’agripper. La tête de Ciri’ était dans le vide, et la femme était sous son nez, tandis que le sol de la pyramide disparaissait, montrant une lave terrifiante, hypnotique. La femme cligna lentement des yeux, en baissant la tête.

« Mais où suis-je ? Que se passe-t-il ici ?!
 -  Accrochez-vous à moi, bordel, ou on va cuire comme des saucisses ! »

La femme semblait ébahie, comme si elle se réveillait d’un long rêve, mais la chaleur de la lave, le grondement du volcan, l’aidèrent à se réveiller. Les mains de Cirillia étaient moites, et la femme glissait lentement... Lentement, mais sûrement. Elle finit alors par lever son autre main, et raffermit sa prise sur Ciri’, qui força alors, afin de la hisser. Elles se retrouvèrent ainsi sur l’escalier, mais les piliers qui soutenaient ce dernier, et qui étaient plantés contre les parois de la pyramide, étaient en train de s’effondrer également. Ciri’ courut donc à nouveau avec la femme, rejoignant finalement le balcon.

Elle laissa la femme passer par devant, et cette dernière se retrouva derrière Tywill. Serenos s’agrippa à la patte de Leviathan, alors que leur plateforme d’appui s’écroulait. Au même moment, des cendres volcaniques jaillirent, remontant le long du volcan pour s’envoler dans les airs. Une épaisse fumée était en train de remonter, et, alors que Ciri’ allait rejoindre Leviathan, une rafale de cendres pulvérisèrent la pyramide, la criblant d’impacts, et frappant également Cirillia. Sonnée, elle fut repoussée dans le vide, et tomba droit vers Serenos. Elle réussit à s’agripper à la ceinture de ses vêtements, lâcha prise, et s’agrippa, en désespoir de cause, à sa chaussure.

Leviathan s’envola alors, montant en flèche, au milieu d’une fumée asphyxiante. Ciri’ planait à moitié, tandis qu’elle entendait le dragon rugir. La lave montait à toute allure, et plusieurs cendres frappèrent le corps de Leviathan, qui devait également éviter les débris de Kor-Tarath. L’antique château s’écroulait sur lui-même, envoyant couler par le fond trolls et golems. La lave montait à toute allure...

...Dehors, un impressionnant jet de lave fusa au milieu de la fumée, noircissant toute la région. Leviathan apparut alors, au milieu de la fumée. Le poids de tous les passagers était trop lourd, même pour lui, et, après avoir réussi un tel envol, au milieu des autres dragons, il se mit à piquer. Les flammes ne dérangeaient pas un dragon doré, mais il bascula vers le sol, le long d’une plaine, et rejoignit en réalité, à travers sa descente, le village que Kynarth et les autres avaient vu en filant vers la montagne. Le dragon se posa sur la neige, relâchant ses passagers, d’autres dragons approchant pour les prendre. Kynarth avait besoin de soins urgents, et Ciri’, quant à elle, avait la moitié du corps recouvert de cendres. Elle avait sombré dans l’inconscience.

En hauteur, Kor-Tarath était en train d’entrer en éruption pour la dernière fois de son histoire, et les cendres durent tomber jusque dans la ville de Sylvandell.
DC d’Alice Korvander.

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 50 mercredi 12 mars 2014, 16:36:31

Le Dragon prit son envol, et le Roi sentit alors ses pieds quitter le sol alors qu’il prenait de l’altitude. Au même moment, la Tour finissait de s’écrouler, ainsi que la plateforme qu’il avait réussi à créer avec la magie. Les pieds dans le vide, un fouet enroulé autour du bras pour plus de solidité, le Roi faisait désormais office de léger bagage. Il tourna alors la tête et vit Cirillia effectuer un bond en sa direction. Le Roi tendit sa main libre pour l’attraper, mais une autre explosion dévia la jeune femme de la trajectoire de sa main, les envoyant corps contre corps, une proximité dont tous deux se seraient certainement passés lorsque la douleur leur passa au travers des muscles. Il sentit alors que sa main s’agrippait à sa ceinture, menaçant de faire tomber son pantalon, puis enfin à sa botte. La tension causée par ces  deux tractions contraires successives disloqua douloureusement l’épaule de Serenos, qui aboya un cri de douleur, serrant les dents pour ravaler la suite de ce même cri, ainsi qu’une vague de jurons plus imaginatifs les uns que les autres. 

« Bon sang, femme! gronda-t-il comme seul reproche pour la douleur qu’elle lui avait infligée. Tiens bon! »

La jeune femme tenait à peine sa prise, accrochée au pied du Roi, et avec les débris qui chutaient de tous les côtés et une cendre opaque qui leur piquait les yeux. Le Roi regarda un instant son bras, roula des yeux à la simple pensée de la douleur qu’il s’apprêtait à s’infliger, et il regarda Cirillia et la supplia en silence de ne pas lâcher prise. Il ferma un instant les yeux et profita de l’activité volcanique pour faire le plein d’énergie naturelle. La chaleur intense du volcan était généralement suffisante pour générer une bonne portion, mais contrairement à l’énergie pure de la lumière ou des ténèbres, le Roi n’avait qu’un contrôle partiel sur cette forme de magie.

La régénération des membres nécessitait beaucoup d’énergie d’un coup lorsqu’il devait être fait très rapidement, et le résultat dépendait toujours de la force actuelle du jeteur de sort et sa connaissance de l’anatomie, deux conditions que le Roi possédaient, mais à de niveaux passablement acceptables. Tout en étant conscient de ses propres tares et du risque qu’il encourrait de dépenser aussi soudainement une bonne part des restants d’énergie volés à Kor-Tarath, et l’entièreté de magie naturelle récupérée au volcan, il marmonna quelques mots dans la langue des anciens et très rapidement, son bras se reconstitua, à commencer par les os, les muscles, les nerfs et la chair, le tout semblait être un processus particulièrement détestable et douloureux. Il ne fut pas long pour lui de comprendre que ce bras manquait drastiquement de force, faute d’entrainement, mais il décida qu’il serait plus adapté de s’en soucier une fois en sécurité; il pourrait le renforcer à un autre moment. Le suppléant d’un peu de magie pour générer un brin de force musculaire, il lança son opération. Il se mit alors à contracter les abdominaux et les muscles de ses jambes, se pliant lentement au niveau des hanches et fléchissant les genoux, pour soulever la jeune femme le plus haut possible pour. Il lui agrippa alors une main avec celle de son nouveau bras et la souleva, avant de l’attirer à lui et de la serrer contre son corps.

Avec une telle fumée et le manque d’oxygène, elle ne tarderait pas à perdre connaissance, et des dommages irréversibles pouvaient être causés à son cerveau si le roi ne pensait pas à quelque chose très vite. Il roula des yeux lorsqu’une solution des moins originales se proposa à son esprit. Il soupira et plaqua alors ses lèvres sur celles de la jeune femme, alors qu’elle perdait conscience, et il se servit de la magie pour purifier l’air de ses propres poumons et entreprit de souffler celui-ci dans la bouche de sa camarade. Heureusement, elle n’aurait jamais besoin de savoir ce qu’il avait fait, Kynarth non plus, et c’était bien comme ça.

Alors qu’ils immergeaient des cendres, le Roi se découvrit un visage noir de suie et son manteau tout aussi sale que s’il avait volontairement pris la décision de faire plongeon dans les restes d’un feu de camp. Une fois à l’air libre et non viciée par la centre, il brisa la respiration artificielle qu’il entretenait avec la charmante tueuse de monstres et se contenta de la maintenir contre lui, jetant des coups d’œil en contrebas et manqua de blêmit en se rendant compte de l’altitude à laquelle il se trouvait. Une explosion provenant du volcan attira heureusement son attention, le forçant à détacher le regard pour jeter un coup d’œil derrière lui, juste à temps pour remarquer un énorme bloc de pierre, probablement appartenant à la forteresse, s’envoler plusieurs mètres dans les airs avant de retomber sur le flanc du volcan et de foncer droit vers les forêts à son pied. Il ne put s’empêcher de penser que les animaux, s’ils avaient le don de la voix, manifesteraient probablement leur colère de toujours faire les frais des disputes des humanoïdes. Heureusement, ils n’avaient pas l’esprit de la vengeance. Cette pensée farfelue parvint à arracher un sourire au Roi, malgré la sombre couleur que cette journée semblait avoir pris.

Le Dragon s’apprêta à atterrir dans le village, mais le Roi préférait éviter de percuter une maison en chemin. Il lâcha prise sur son fouet, qui se déroula autour de son bras, et il se laissa tomber avec la jeune femme dans les bras. Heureusement, ils étaient dans le flanc d’une montagne couverte de neige, et leur chute fut adoucie par un moelleux coussin de poudre blanche, mais les deux compagnons n’arrêtèrent pas leur chute aussi aisément; une fois au sol, la gravité les envoya faire une série de tonneaux jusqu’au pied de la montagne. Serenos remercia le ciel d’avoir réussi à retenir son haut le cœur, puis il regarda la jeune Cirillia, s’assurant qu’elle était indemne. Elle était clairement sonnée, mais toujours vivante. Le Roi passa alors un bras sous les genoux de la dame, un autre sous son dos, et il la souleva de la manière la plus confortable possible avant de regagner l’intérieur du village. Serenos s’approcha alors du Dragon d’Or et du Roi de Sylvandell, son regard s’immobilisant sur lui. Il voulut alors lui rappeler que s’il s’était montré plus souple, il aurait pu éviter ce qui vient de se produire. L’ennemi avait maintenant gagné des points dans la réalisation de leurs objectifs, et le reste, pour leur part, ne récoltaient que des blessures et des pertes déplorables. Fort heureusement, il n’y eu aucun mort dans leur camp… ou presque. Les Meisaens n’avaient rien perdu, mais il n’avait pas encore entendu le rapport d’un Commandeur Sylvandin. Le Roi leva une main vers les maisons en ruines et en tira des morceaux de bois et des couvertures, montant des brancards de fortune et les unissant grâce à une à de solides cordages. Il y déposa Cirillia puis il demanda au dragon de lui faire glisser Kynarth et Nyoron, qu’il installa à leur tour sur les petits traineaux. Il avait adapté ces moyens de transport au vol des dragons, ce qui leur permettrait de rester au repos le temps du voyage, sans gêner leurs porteurs reptiliens.

Il se tourna finalement vers la jeune Shizuka et posa une main sur son pied nu, comme il lui aurait normalement pris la main, et il la regarda dans les yeux, un bref moment, comme pour lui dire qu’ils parleraient bientôt, tous les deux. Elle devait avoir beaucoup de questions à lui poser au sujet de ce qui lui était arrivé et de ce qui attendait Edoras, ce qu’il comptait faire d’elle et autres, mais il ne pouvait pas répondre à ses questions pour le moment; il devait parler à Tywill. Il baissa doucement la tête devant la jeune femme, frôlant son genou de son front, avant de se tourner vers Tywill et son Omniprêtre.

« Je quitterai Sylvandell dans les prochains jours, Roi Tywill. Accorde-moi simplement de pouvoir veiller sur eux, le temps qu’ils ouvrent à nouveau les yeux. Je voudrais leur faire des adieux et les remercier à leur dû. »

Ce n’était pas l’honneur qui le maintenait en place, ni les scrupules. Simplement, il ne pouvait quitter Sylvandell sans s’être assuré que ces gens, qu’il avait mis en danger par sa simple présence, se remettraient de leurs peines. Il dévisagea alors l’Omniprêtre et le salua d’un signe de tête.

« Omniprêtre. Le temps ne se prête pas vraiment à la discussion, mais j’ai beaucoup de questions à te poser. Je te prie de prendre le temps de m’entendre et de m’éclairer, dès qu’il sera possible. »

Les Dragons se posèrent finalement au sol, et le Roi s’approcha d’eux pour demander aux puissantes créatures l’autorisation de fixer les brancards à leur poitrail pour les transporter en lieu sûr. Les bêtes semblaient hésitantes, mais lorsqu’il répéta sa demande dans la langue ancienne, ils obtempérèrent à contrecœur. Les Sylvandins étaient peut-être leurs alliés, mais le Roi de Meisa les répugnait hautement. Il attacha donc les trois civières au cou et aux selles des dragons. Après avoir fini sa besogne, le roi recula un peu et porta une main à sa bouche et se mit à tousser violemment. Au début, ce ne fut qu’une simple toux, mais le Roi ne cessa pas et se retrouva bien vite à genoux en train de se tenir la poitrine, toujours en train de tousser, un étrange liquide noir jaillissant de sa bouche se mit alors à passer les interstices entre ses doigts, coulant ensuite dans la neige. Le Roi se plia alors en deux, retirant sa main de sa bouche, et il vomit une généreux quantité de cet étrange substance dans la neige. Il regarda l’espace d’un instant le liquide et d’un geste, il l’enflamma et laissa les flammes consumer cette trace. Il savait que ce n’était pas la seule fois qu’il vomirait, ce jour-là. Tant que la magie noire corromprait son sang, son corps tentera de se purger. Il n’y avait rien à faire d’autre que ravaler sa fierté et évaluer s’il avait pris une bonne décision ou pas.

[Je te suggère de faire une ellipse pour l’arrivée à Sylvandell. On verra ensuite comment on finit le topic ^^]

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 51 samedi 15 mars 2014, 03:01:01

Les cendres tombèrent dans Sylvandell. Elles enflammèrent une grange dans les plaines, détruisirent quelques chariots dans la partie basse de la ville, et, sans doute plus grave encore, brisèrent l’une des poutres de l’un des monte-charges permettant de rejoindre la capitale depuis Motte-la-vallée. On ne dut déplorer que quelques incendies mineurs, et les ouvriers sylvandins s’affairèrent à réparer le monte-charges, prioritaire pour permettre le transfert des blessés. Ces derniers s’accumulèrent dans l’auberge de Motte-la-vallée, le plus grand bâtiment de ce petit village, et, après plusieurs heures, le monte-charges fut réparé. On transporta alors les blessés. Les autres purent assister à une scène apocalyptique, d’épais nuages noirs s’étalant à l’horizon. Au loin, on voyait le volcan réagir, crachant des jets de lave qui s’envolèrent sur des centaines de mètres. Ce fut l’une des plus belles éruptions du volcan, la lave se déversant sur la vallée environnante, provoquant plusieurs incendies de forêts. Dans les airs, les dragons dorés tournoyaient, et crachaient leur souffle pour essayer de dévier l’écoulement de la lave, de la conduire vers des canyons où elle pourrait être stoppée. Tous rugissaient de concert, provoquant un barouf assourdissant, alors qu’ils célébraient la chute du fort maudit. Kor-Tarath, enfin, était détruite !



Quand Kynarth ouvrit les yeux, les cendres volcaniques étaient passées, et l’homme se sentait... Fatigué. Son abdomen lui faisait encore mal, mais il constata rapidement qu’il se trouvait dans l’enceinte du Château royal, dans l’infirmerie. Il observa le plafond brièvement, avant de lentement grogner, en tentant de se relever. Son dos gémit, émettant quelques craquements, mais qui lui firent surtout du bien. Le Commandeur se rappelait ce qui s’était passé. Kor-Tarath, cette sorcière à la chevelure grise, le glyphe... Tout était encore assez flou, mais, s’il était là, et non mort, c’était probablement qu’ils avaient réussi... L’enfer ne pouvait pas ressembler à une infirmerie, non ? Alors qu’il regardait autour de lui, il aperçut une silhouette qu’il reconnaissait bien. Adossée contre le mur, bras croisés, Cirillia était là, avec plusieurs pansements et bandages le long du corps.

Elle avait été grièvement brûlée, mais son corps disposait d’une régénération cellulaire accélérée depuis qu’elle avait mangé l’âme d’un dragon. Les élixirs des Sylvandins avaient été, sur ce point, plutôt efficaces.

« C’est... C’est bien terminé, alors ? »

Ciri’ hocha lentement la tête, en se rapprochant, lui expliquant brièvement que Kor-Tarath avait péri dans une éruption volcanique. Beaucoup des sorciers et des sorcières qui étaient là avaient réussi à s’enfuir, et leur chef était vraisemblablement morte, vu qu’elle avait été écrasée par le Roi, et ensevelie dans la lave.

« Quant à vous, je dois dire que votre comportement était très immature.
 -  Pa... Pardon ?
 -  Votre réaction n’était pas celle d’un guerrier. Quand cette femme avait le regard rivé sur moi, plutôt que de vous interposer, vous auriez du vous emparer de mon épée, qui était proche, et l’occire. Prendre le coup à ma place... C’était totalement ridicule.
 -  Ah... Je... »

Kynarth ne savait pas quoi dire. Quand il avait vu cette femme avec son cristal, il avait bondi sur la trajectoire sans se poser de questions, afin d’épargner Ciri’. Cependant, elle avait raison. Sa réaction n’avait pas été celle d’un soldat accompli et entraîné, d’un soldat apte à saisir la moindre faille chez son adversaire pour l’exploiter, elle avait été celle d’un... Le mot remuait dans son esprit, et Ciri’, toujours amusée de voir que les femmes suffisaient à faire perdre les repères de Kynarth, esquissa un léger sourire :

« Néanmoins, c’était plutôt chevaleresque. »

Elle attendit qu’il relève la tête pour l’embrasser, furtivement, et sortit ensuite, Kynarth ne se privant pas pour observer ses fesses, avant de soupirer.



« Nous n’avons aucun suspect, aucun prisonnier... Soit ils sont morts lors de l’éruption, soit ils ont réussi à s’échapper.
 -  Bordel de pute, tout ça n’a aucun sens ! »

Le Roi de Sylvandell s’entretenait avec son calme habituel devant Loden, l’Omniprêtre, et d’autres Commandeurs, dans la salle de banquet, puisqu’elle faisait aussi office de salle de réunion et de salle de trône. Loden lui expliquait qu’ils n’avaient réussi à capturer personne.

« La seule piste que nous avons est cet œil qui a été dressé dans le village...
 -  Le Roi Cramoisi ? Mais c’est impossible, il est mort ! Ce ne peut être que l’œuvre de quelques fanatiques qui...
 -  De simples fanatiques n’auraient jamais pu réveiller ce glyphe, ni prendre possession de Kor-Tarath, nuança l’Omniprêtre. Et d’où vous vient cette idée que l’Aballah serait mort ? Parce qu’on ne l’a plus jamais vu sortir des Malterres ? Tout ce qui en sort, ce sont des rumeurs sinistres.
 -  Le despote a été chassé il y a des siècles ! Il est retourné dans sa tour la queue entre les jambes, et est mort ! Les Malterres sont un lieu de rumeurs, car, avec la mort de l’Aballah, et la défection des Ashnardiens, des créatures terrifiantes la hantent. Ce n’est pas plus compliqué que ça ! »

Devant l’assertion de Tywill, l’Omniprêtre ne dit rien. Il n’avait pas besoin de le dire pour le contredire. Il n’y avait pas d’autres explications possibles.
DC d’Alice Korvander.

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Serenos I Aeslingr

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 52 dimanche 16 mars 2014, 18:05:37

« Le despote a été chassé il y a des siècles ! Il est retourné dans sa tour la queue entre les jambes, et est mort ! Les Malterres sont un lieu de rumeurs, car, avec la mort de l’Aballah, et la défection des Ashnardiens, des créatures terrifiantes la hantent. Ce n’est pas plus compliqué que ça !
Si les créatures qui habitent les Malterres y restent, c’est bien parce qu’il y a une raison, non? Qu’est-ce qui nous assure que le Rouge  ne possède pas un pouvoir sur sa mortalité? »

Plus qu’une question, Serenos soulevait la possibilité qu’une autre créature immortelle sillonnait actuellement le monde et cherchait a le plonger dans un chaos qu’il n’avait pas vu depuis des siècles. Le Roi de Meisa se tenait debout, adossé à une poutre. Son bras gauche, brisé par l’effort qu’il lui avait imposé pour tirer Cirillia malgré sa faiblesse, était enfermé dans une attelle et ses yeux, suite à une irritation provoquée par la cendre, étaient maintenant recouverts par un pansement qui lui voilait la vue. Le Roi comprenait l’entêtement de son homologue; si un Grand Mal restait inerte pendant des siècles, il était tout à fait normal d’en déduire que c’était parce qu’il avait été vaincu, mais la réalité était autrement plus désagréable quand il constatait sa propre situation; Immortel, il ne craignait ni le temps, ni la mort, et la patience était devenue une de ses principales caractéristiques, et il pouvait en déduire que le cas était le même pour le Roi Cramoisi. Les cultistes de cet être ne se donneraient pas autant de mal s’il n’y avait pas une preuve de son retour, ne serait-ce qu’une toute petite, et aussi fine soit cette preuve,  ils y croyaient suffisamment pour quitter leur cachette et reprendre le combat.

Il n’attendait aucune explication venant de ces gens, par exemple qui était l’Aballah, qu’est-ce qui s’est passé dans les Malterres, et cetera. Il avait déjà tiré ses propres conclusions de cette situation

« Je crois, Roi Tywill, que ce l’est, malheureusement. J’ai déployé quelques-unes de mes unités de reconnaissance en Ashnard dans une investigation des Malterres. Selon les rapports, outre les créatures habituelles, il y avait de nombreux déplacements d’hommes en cagoule correspondant aux acolytes de la Sorcière. J’ai des raisons de croire qu’il s’agit de patrouilles. Un fort, sans nom, identifié par mes hommes comme étant plutôt ancien, reprenait des activités, comme la réparation des murs, l’installation d’armes de défense en cas de siège et autres mesures pré-militaires.. Le mage meisaen Gérard m’informe également que bien que cet endroit ne soit pas encore complètement opérationnel, des kidnappings dans les environs des Malterres jusqu’au cœur du Royaume Impérial d’Eitheran se produisent régulièrement. Je suspecte le commandant ennemi d’agir un peu sur tous les fronts pour nous forcer à rester dans nos frontières, à combattre les menaces qu’il provoque pendant qu’il accumule des forces. »

Le Roi se donna un petit élan pour récupérer son équilibre sans le support de la poutre et dévisagea le Roi de Sylvandell un long moment. Il ne lui faisait pas davantage confiance, parce que cet homme s’obstinait à refuser la possibilité du retour d’une menace ancestrale malgré le fait qu’une bande de fanatiques suivant ses ordres venaient de se servir de la forteresse de Kor-Tarath pour exécuter Althenos seul sait quel étape d’un objectif qui n’était pour plaire à personne.

« Je ne vous demanderai pas d’agir sans preuve, et je demanderai à ce qu’on vous fournisse de nouvelles informations si la situation se présente. Mais si le Roi Cramoisi est bien vivant, il a eu des siècles pour préparer son coup, et je ne pense pas qu’il se soit autorisé une grande marge d’erreurs. Kor-Tarath, aussi impressionnant que soit ce que j’ai vu, ne doit représenter pour lui qu’un dommage collatéral devant son projet final. Sur ce, je prends congé. »

Et il s’inclina poliment devant le Roi de Sylvandell, et il s’approcha de l’Omniprêtre et déposa devant lui le message que Wallin le mercenaire avait écrit, avant de le saluer respectueusement et de tourner les talons en se dirigeant vers la porte. Il n’avait pas besoin de savoir ce que le message signifiait. Et s’il s’agissait d’une information importante, il croyait le prêtre assez intelligent pour lui faire parvenir une explication plutôt que de le tenir dans les suppositions. Il ouvrit la porte et se dirigea alors vers l’infirmerie, où reposait encore ses compagnons. Les couloirs du château de Sylvandell le mettaient rudement mal à l’aise, probablement parce qu’il était habitué aux couloirs riches de lumière naturelle de Meisa. En toute honnêteté, il avait même l’impression de marcher dans un donjon secret. Alors qu’il gagnait enfin l’infirmerie, il croisa la belle Cirillia, qui devait tout juste en sortir. Elle semblait être bien amochée, mais les guérisseurs Sylvandin avaient fait du bon travail; bientôt, il n’y paraîtra que quelques cicatrices qu’elle pourra vanter à sa guise.

En premier temps, il pensa à l’aborder et à lui demander des nouvelles de son état, mais il finit par simplement s’abstenir et incliner la tête devant la jeune demoiselle. Pourquoi? Simplement parce qu’il savait qu’il était moins difficile de se séparer d’une personne que l’on respectait si on ne s’attachait pas à eux, et se préoccuper de son état était une preuve d’attachement aux yeux du Roi. Il lui adressa un bref sourire, et lui souhaita la bonne journée avant d’entrer dans l’infirmerie. Il fit rapidement un tour des blessés et remarqua que la plupart se rétabliraient sans trop de mal. Néanmoins, il fit signe à tous les Meisaens de se lever et de se préparer à partir. Ses hommes, obéissants, se redressèrent, certains avec des béquilles, d’autre dans des attelles, comme lui. Il s’immobilisa alors devant Kynarth et tourna les yeux vers lui. Il laissa un long moment le silence planer entre eux, puis il se remit à marcher, détournant les yeux. Il aurait pu le mettre en garde face aux risques d’une relation entre deux soldats, que se montrer tendre ou intéressé envers Cirillia pourrait les mettre en danger, mais il pensait que cet homme savait déjà les conséquences de sa propre faiblesse sur sa vie sentimentale. Le Roi avait payé très cher pour comprendre que ses ennemis n’hésiteront pas à exploiter n’importe quel faille dans ses défenses pour le mettre hors d’état de nuire. Kynarth était Commandeur. Un jeune Commandeur, certes, mais Commandeur tout de même, donc une personne jugée apte à poser problème aux ennemis de son Roi. Par sa simple position, tous ceux qui l’entouraient devenaient des cibles potentielles pour l’atteindre et, à travers lui, atteindre son Roi.

Une fois dans les couloirs, un des sorciers attira l’attention du Roi en posant une main sur son épaule.

« Que faisons-nous pour Shizuka Shunya, Majesté? demanda Alexei.
Si elle désire me suivre, elle le fera d’elle-même. Mais elle a vécu beaucoup de choses ces derniers jours, je doute qu’elle n’ait envie de se relancer dedans. Faites simplement préparer un voyage sûr pour elle jusqu’à Edoras; son pays doit lui manquer, après tout ce temps. Et envoyez autre message vers Nexus.
Adressé à qui, mon Roi?
Jamiël.
- La servante de la défunte Reine de Nexus?
- Oui. Il est plus que temps pour moi de rencontrer Elena. »

Secrètement, le Roi appréhendait cette rencontre et faisait presque tout pour être occupé ou loin de son trône au moment où Jamiel lui demandait de se déplacer rencontrer Elena. La douleur de la mort de Nöly n’était plus aussi forte qu’à l’époque, mais il avait peur. Il avait profondément peur de voir en Elena une raison d’ouvrir à nouveau ses plaies. Mais rien ne pouvait justifier une telle lâcheté de sa part, et il savait que tôt ou tard, il devrait affronter cette peur. Elena était innocente dans la mort de sa mère, il n’y avait aucune raison pour lui de continuer de l’éviter, et la situation actuelle réclamait qu’il encourage les pays alliés à plus de prudence face à une menace imminente. Le Roi ne s’attendait pas à grand-chose de cette rencontre, mais simplement voir le visage de la princesse serait un pas dans la bonne direction.

« Nous partons ce soir même. »

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 53 lundi 17 mars 2014, 01:41:20

« Il continue à me parler comme si j’étais son subordonné... Connards de magiciens, grommela Tywill, secouant la tête, avant de dévisager l’Omniprêtre. Qui est ce Wallin ? »

L’Omniprêtre ne dit rien, semblant perdu dans ses pensées. Wallin... C’était, en réalité, un nom qui semblait surgir d’outre-tombe. Le message de Wallin, ces mystérieuses lettres qu’il avait tracé avant de mourir... Ce n’était rien de plus que son nom. « OMNIPRÊTRE ». Il avait vainement essayé de les tracer, mais, dans sa douleur, n’avait pu tracer que quelques syllabes incohérentes. Wallin... Était-il possible que ce soit donc ça ?

« Wallin est un guerrier, plutôt âgé, que j’ai eu de la chance il y a croiser quelques années, alors qu’il était venu à Sylvandell, afin de se renseigner sur le passé de ce dernier... Il pensait que Sylvandell était lié à un ancien royaume, Gilead. »

Tywill connaissait Gilead. C’était le royaume maudit, hanté par un immense dragon noir depuis un peu plus d’un millénaire. Un royaume minier, qui, jadis, avait été l’un des plus puissants États de ce monde, en raison de ses riches mines. Ce mystérieux dragon noir, probablement l’une des plus récentes manifestations des anciens Dragons primordiaux, s’était niché dans les profondeurs de la principale mine, et, peu à peu, le royaume avait périclité, jusqu’à ce que, il y a des années, une peste noire ne vienne le ravager en profondeur, massacrant les ultimes habitants. Une triste histoire, et, continuellement, des aventuriers chevronnés remontaient le long fleuve menant à Gilead, dans l’espoir de trouver ses fortunes dans les mines, et dans le trésor du royaume. Malheureusement, quand la peste avait achevé Gilead, le royaume était ruiné, et il n’y avait rien dans le trésor royal. Il aurait fallu rejoindre les anciennes mines, mais elles avaient été scellées par d’antiques runes, et, sans le mot de passe et les bonnes runes, les ouvrir était impossible. De plus, le Dragon Primordial devait toujours sommeiller à l’intérieur, et il valait mieux ne pas hâter son réveil. Personne n’avait réussi à entrer dans les mines, et, de manière générale, peu d’aventuriers étaient retournés de Gilead. On disait que l’endroit était hanté par des monstres terribles, ainsi que par une présence sinistre et malveillante... Le royaume tout entier étant un tombeau, on pouvait le comprendre.

« Comment ça ? s’étonnait Tywill.
 -  Erwan Korvander, votre ancêtre, était originaire de Gilead. Et Sylvandell a beaucoup grandi grâce aux nombreux réfugiés qui sont partis de Gilead pour rejoindre Sylvandell, en quête d’un nouvel avenir. Sa théorie m’intriguait. Il pensait que les deux royaumes étaient liés par une sorte d’ancien serment... Et il pensait notamment que le Dragon Primordial qui a ravagé Gilead était celui ensommeillé sous Kor-Tarath...
 -  Mais alors, dans ce cas... »

L’Omniprêtre n’acheva pas. Dans ce cas, ce que cette sorcière avait fait là-dedans... Envisageait-elle de réveiller le Dragon Primordial ?

« On dit que le souffle des Primordiaux faisait fondre l’océan... Toute cette machination avait-elle pour but de réveiller cette bête ?
 -  Je ne le pense pas. Le Roi Cramoisi lui-même ne pourrait pas contrôler un Primordial, surtout s’il est noir. Il n’en fera qu’à sa tête.
 -  Alors, à quoi rime ce délire ? Pourquoi essayer de réveiller un dragon qui n’est plus là ?! »

L’Omniprêtre ne dit rien.

« Peut-être cherche-t-il simplement à le réveiller pour engendrer le plus de chaos possible... »

Lui-même ne croyait pas à cette théorie. Indéniablement, il leur manquait plusieurs pièces du puzzle.

« Quoiqu’il en soit, je ne cautionnerais pas un raid contre les Malterres. Notre armée n’y aurait pas la moindre chance, si l’Araignée est toujours en vie. »

C’était une analyse avec laquelle l’Omniprêtre ne pouvait qu’être d’accord. Pour contrer une telle menace, il leur faudrait des alliés.



Dans un autre coin du Château, alors que Serenos était résolu à partir le plus vite possible, une femme se décida à aller le voir. Une femme pour laquelle il avait été de Meisa à Sylvandell.

C’était Shizuka.

Elle n’était plus nue, et portait des vêtements amples, et semblait remise, même si on pouvait encore lire une certaine fatigue sur ses traits. Si elle avait été en stase tout ce temps, elle n’en était pas moins épuisée, et ses souvenirs étaient très flous. Elle se rappelait juste vaguement d’un volcan, d’un fort, d’une espèce de furie qui lui hurlait de se dépêcher. Elle revenait peu à peu à elle, dans un monde nouveau, et tenait quand même à remercier Serenos.

« Roi de Meisa... » l’appela-t-elle, d’une petite voix.

Elle s’éclaircit lentement la gorge, craignant de le déranger dans ses préparatifs.

« Je... Je tenais à... À vous remercier pour... Ce que vous avez fait pour moi. C’était... Et bien, c’était vraiment très valeureux de votre part. »
DC d’Alice Korvander.

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 54 lundi 17 mars 2014, 21:13:54

« Je... Je tenais à... À vous remercier pour... Ce que vous avez fait pour moi. C’était... Et bien, c’était vraiment très valeureux de votre part. »

Le Roi leva doucement la main pour lui signaler qu’il n’était pas nécessaire de le remercier, avant de s’approcher d’elle et de s’incliner galamment devant elle. Il se releva au bout d’une brève seconde et planta son regard aveugle dans sa direction.

« Shizuka, vos mots ne sont pas nécessaire. Je vous ai promis que je viendrais vous chercher, lui rappela-t-il d’un ton posé et amical. Le Roi de Meisa tient toujours parole. Mais votre gratitude me va droit au cœur, je vous assure. »

C’était la vérité. Beaucoup de gens ne prenaient même pas la peine d’être reconnaissants, surtout lorsque leur sauveteur était un magicien, car le commun du peuple s’imaginait que les magiciens se devaient de mettre leurs grands pouvoirs au service de la communauté. La sincère considération de la jeune femme réchauffait le cœur du vieux monarque. Il leva alors une main devant lui et, prudemment pour ne pas lui crever un œil, il posa une main contre la joue de la jeune guérisseuse. Il s’approcha alors d’elle et posa son front contre le sien. À voix basse, il murmura une prière de voyage pour la jeune femme en lui souhaitant un retour parmi les siens des plus paisibles et agréables. Après cette brève prière, il recula et lui adressa un sourire réconfortant.

« Je me doute que nos chemins se séparent aujourd’hui, mon amie. J’ai fait préparer pour vous un bateau, à Theron, pour vous emmener à Maëthil. De là, un ami pourra vous escorter jusqu’à Edoras. Encore trois jours et vous serez chez vous. D’ailleurs, pourriez-vous faire passer ce message à votre dirigeante? »

Il ouvrit sa besace et fouilla à l’intérieur pendant quelques secondes, ne prenant pas vraiment la peine de chercher avec ses yeux puisque ceux-ci ne lui servaient plus à rien pour quelques jours encore. Ses sens magiques l’aidaient à se repérer malgré l’absence de lumière. Il trouva enfin l’objet de ses recherches et le tendit à la jeune femme. Il s’agissait d’une lettre adressée à la présente dirigeante d’Edoras. Le Roi avait rédigé des lettres pour la plupart des dirigeants des royaumes qui font ou qui ont fait partie du dernier Sommet des Rois, il y a vingt ans. Évidemment, il n’y en avait pas une qui était la copie d’une autre; dans celle-ci, le Roi saluait la jeune Reine et lui faisait part des informations recueillies sur la condition particulière de Shizuka. Il déclarait que Meisa payerait les coûts pour la recherche d’un autre Innocent et les études de la jeune femme dans la mesure où celle-ci accepte cet entrainement. Les innocents, bien que rares, étaient normalement de très grands guérisseurs, ce qui était déjà une bonne étape où commencer, ou alors des ermites réputés pour leurs secrets curatifs. Il spécifia également que trouver un véritable serviteur des Dieux pouvait être une option pour l’entrainement magique de la magie sacrée. Il garda néanmoins secret les troubles qui se sont produits à Kar-Tarath, préférant ne pas laisser sous-entendre que la jeune femme avait été impliquée, même contre son gré, dans l’usage d’une magie noire hautement dangereuse.

S’assurant que la jeune femme prenne la lettre, le Roi lui prit les mains avec une douceur nouvelle et les serra doucement entre les siennes. Lui demander de se rendre en Meisa, une contrée où son talent pourrait s’épanouir sans les limites que la société imposait aux talentueux magiciens, était certainement impossible, même si l’idée ne manquerait pas d’intérêt. Il savait qu’elle n’accepterait pas de telles conditions; elle était d’Edoras, sa maison était là, ses amis, ses mentors. Même pour son propre talent, il était probablement hors de question pour elle de s’attarder plus longtemps sur le territoire Terran.

« Nous nous reverrons bientôt, je vous l’assure. Vous êtes une femme exceptionnelle, une rareté, Shizuka. Avec un tel don, vous serez capable de faire de grandes choses dans l’avenir. Et je tiens à être là lorsque vous le ferez. D’ici là, prenez bien soin de vous, mon amie, et n’oubliez jamais ce que vous avez vécu; l’expérience est mère de l’apprentissage. »

Le Roi s’inclina poliment devant la jeune femme puis il se remit à marcher dans les couloirs.


***

Entretemps, Alexei avait déjà quitté leur compagnie pour sortir du château. Le magicien était le plus habile lorsqu’il s’agissait des communications magiques, aussi n’eut-il aucun problème à étendre son esprit jusqu’à la capitale de Nexus. Il savait que Jamiel ne le laisserait pas pénétrer son esprit pour établir une communication à deux sens, aussi se contenta-t-il de simplement transformer l’air entourant ses oreilles d’un son nouveau. Il l’informa de l’arrivée imminente du Roi de Meisa dans une visite de courtoisie et également à but diplomatique. Il ne prit pas la peine d’entrer dans les détails, se contentant de lui faire comprendre qu’un problème grave était survenu et qu’il devait être apporté à l’attention de la Reine de Nexus. Le magicien retira finalement son esprit de Nexus et regagna son enveloppe charnelle. Pour lui, à peine une minute s’était écoulé, mais lorsqu’il ouvrit à nouveaux les yeux, son corps se trouvait maintenant dans une charrette. Les troupes Meisaennes quittaient maintenant le territoire Ashnardien pour marcher sur le territoire. L’armée de près de quatre cent cinquante hommes étaient déjà à la frontière Nexusienne. Le diplômé de l’Académie de Magie se prit la tête dans les mains, combattant la migraine qui lui saisissait maintenant le crâne. La douleur était intense, mais supportable. C’était les conséquences d’un sort jeté à aussi grande distance. Le magicien s’extirpa tant bien que mal de sa couche et se plaça aux côtés du chauffeur de la charrette. Il lui fit signe d’avancer à l’avant, où se trouvait le Roi, monté son destrier.

Le monarque semblait préoccupé par des pensées sombres, mais lorsque le magicien arriva à son côté, le Roi tourna la tête vers lui et releva légèrement son bandeau, dévoilant ses yeux rougis par l’irritation, dont les contours avaient été carbonisés par la chaleur intense. Visiblement, Cirillia avait encaissé la plupart de la chaleur, alors que lui s’en était tiré avec une brûlure aux yeux. Le Roi rebaissa le pansement.

« Tu es parti longtemps, mon garçon, signala le Roi avec une voix qui se voulait douce.
Pardonnez-moi, votre Majesté. Mais soyez assuré; Dame Jamiel est au courant de votre venue. Mon message a du la réveiller, néanmoins…
Ne t’inquiète pas. Je n’ai pas l’habitude de la déranger si je ne jugeais pas nécessaire. Repose-toi, mon ami. Nous avons encore une bonne route à faire, et tu pourras profiter d’un peu de sommeil.
Oui, sire.

Alexei frappa sa poitrine au niveau de son cœur avant de regagner l’intérieur de sa charrette. Le Roi poussa un soupir d’épuisement, mais aussi, un sourire se dessina sur son visage, alors qu’au loin, il voyait les Grands Murs,  l’énorme muraille coupées par plusieurs forts qui formaient les avant-postes de Nexus. Cet endroit était présentement occupé par l’armée de Nexus, mais au cours des années, la muraille avait été occupée successivement par le Royaume le plus fort d’une période, pour être reprise au cours de la période suivant par un essor militaire de son rival. Après tout, Ashnard et Nexus étaient incessamment en guerre pour conserver l’équilibre entre leurs forces et ne pas laisser l’ennemi prendre le dessus, en espérant pouvoir, à un moment ou à un autre, prendre le dessus définitivement et mettre fin au règne de l’autre. Le Roi devait admettre que le titre de Roi d’un continent au complet pouvait avoir un certain attrait. La seule porte d’accès se prenait par la porte centrale, accessible par la route principale. Autrement, il fallait passer par les forêts environnantes, mais si cela ne représentait aucun problème pour les troupes à pieds, les chariots et les bêtes auraient du mal à traverser, si cela était tout simplement possible.

Une fois arrivée devant la porte, celle-ci se révéla être fermée. Au-dessus de celle-ci, plusieurs archers et ingénieurs de la défense se mirent en position. Le Roi s’attendait tout de même à ce genre de résistance, il leva donc un bras pour faire arrêter la progression de ses hommes, qui s’immobilisèrent. Le Roi descendit de selle et s’approcha à pied de la porte fortifiée. Au même moment, le commandant Nexien sortit d’une porte de la muraille, portant un drapeau blanc de trève. Les deux hommes se rejoignirent à mi-chemin. Le Roi se tint droit et attendit que l’homme prenne la parole.

« La porte est fermée, étranger. Vos hommes et vous devrez retourner d’où vous venez.
Je suis le Roi Serenos de Meisa. En respect des accords de passage signé par moi-même et leur Majestés Liam Ivory le Lion et Nöly Ivory, mes hommes et moi avons l’autorisation d'entrer en territoire Nexien.
Pardonnez-moi, Majesté, mais j’ai eu des consignes et…
Commandant, je n’ai pas de temps à perdre. Dame Jamiel et la Reine Elena attendent ma venue.
Eh bien, si la Reine le désire…
Ouvrez cette porte et cet incident sera oublié. Mais faites vite. J’aimerais atteindre la capitale avant le lever du soleil, au possible.
Oui, majesté. »

L’homme leva le bras et aussitôt, six soldats brisèrent leurs formations pour s’engager sur les mécanismes d’ouverture de la porte. Un puissant son de grincement se fit entendre alors que la porte se laissait lentement ouvrir. Le Roi fit signe à son cheval de le rejoindre. Une fois en selle, il se tourna vers ses troupes et leur cria de se remettre en marche. Les hommes et Serenos passèrent sous la grande porte.

« Nexus… me revoilà… »

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 55 mercredi 19 mars 2014, 01:39:35

L’offre de Serenos était généreuse pour Shizuka, mais cette dernière était épuisée, etpréférait rester encore quelques jours à Sylvandell, le temps de se remettre. Les Sylvandins n’avaient vu aucun problème à l’héberger, et à veiller à ce qu’elle soit parfaitement remise. Shizuka revenait de loin, et, pour elle, une simple petite guérisseuse, une telle aventure était bien au-delà de ce qu’elle pouvait supporter. Pendant plusieurs jours, les Sylvandins essayèrent de l’interroger pour obtenir des informations, mais Shizuka avait passé la plupart de son temps dans un coma magique, et, de toute manière, semblait avoir tout simplement gommé de son esprit ce qui lui était arrivé. Impossible de retrouver des traces de la Dame Grise, et de ses commanditaires. Un autre État ? Une autre puissance ? Le mystère restait entier, et les Sylvandins n’avaient aucune trace, aucune piste. Kor-Tarath avait rugi, détruisant totalement le château et les grottes environnantes. Il ne restait plus aucune piste.

Sylvandell avait tenu à s’assurer de rapatrier Shizuka en personne vers Edoras. C’était un choix tactique : ainsi, Sylvandell renforcerait ses liens avec Edoras, ces derniers étant déjà plutôt bons, depuis la dernière visite diplomatique de la Princesse à Edoras. Shizuka, quant à elle, en profitait pour se renseigner sur Sylvandell, son histoire, notamment auprès d’Alice, qui était fort heureuse de croiser une érudite, ce qui leur permettait de discuter pendant de longues heures. Entre-temps, le village ravagé par les forces de la Dame Grise fut complètement détruit par le volcan, la lave se répandant sur la plaine. Cependant, les clans tribaux ne s’en offusquèrent pas. Ainsi, ils purent reconstruire une nouvelle ville, sans avoir l’impression d’être dans un mausolée. Pour eux, Kor-Tarath avait grondé, et la volonté du Dragon d’Or s’était abattue, purifiant cette région sinistrée. Le fort maudit était détruit, et ceux qui avaient commis ces crimes étaient morts.

Les Meisaens partirent assez rapidement, et la vie reprit lentement son déroulement. Entre-temps, l’Omniprêtre envoya des corbeaux auprès d’énigmatiques personnes afin de se renseigner sur Gilead, tandis que Tywill Korvander, quant à lui, envoya des corbeaux auprès du Conseil Impérial, afin de les informer de ce qui s’était passé, et de la probable résurgence d’un vieil ennemi. Il aurait pu se rendre en personne à la capitale, mais il ne voulait pas rentrer dans les intrigues politiques et les complots de basse-cour. Il ordonna toutefois d’améliorer son armée, et de durcir les entraînements, comme s’il avait un quelconque mauvais pressentiment. Ce pressentiment se confirma quelques semaines plus tard, quand des éclaireurs leur apportèrent que des bandes de sauvages et de brigands se regroupaient à Mälrunn.

Shizuka finit par partir au bout d’une à deux semaines. Elle découvrit avec joie qu’Alice était aussi une grande fan des aventures d’Alexia Novae, et la Princesse de Sylvandell promit d’aller à Edoras dès que possible. Un Commandeur en personne se chargea de sa sécurité, et, conformément aux instructions de Serenos, se rendit vers Theron. Alice se sentit un peu triste après le départ de Shizuka, comme si elle venait de perdre une bonne amie. Elle la regarda traverser le pont de Sylvandell, se tenant dans la tour, et se sentit un peu triste après

Le Grand Maître de l’Ordre des Dragonniers, Loden, fit plusieurs vols de reconnaissance autour de Kor-Tarath, afin de s’assurer qu’il ne subsistait plus aucune trace des runes infernales. Il ne retrouva rien. Le monde, quant à lui, continuait à tourner.



L’homme observa lentement les dragons dorés repartir vers Sylvandell. Vu de loin, on avait l’impression qu’il portait une robe noire, une sorte de long manteau qui le recouvrait intégralement, mais, si on se rapprochait, on pourrait voir que la couleur de sa robe changeait fréquemment. Dans la main, il portait un bâton qui lui servait à s’appuyer. Pendant de longues minutes, il observa Kor-Tarath, et ce qu’il en restait. Le volcan n’avait pas énormément changé, son cratère s’était juste élargi. Sans rien dire, l’homme se retourna ensuite, marchant dans la neige, les empreintes de ses pas étant rapidement recouvertes, et il rejoignit un refuge isolé, une sorte de petite cabane, et y pénétra. La pièce sentait le moisi, une odeur agressive de renfermé, mais il n’y prêta pas attention, et s’avança vers la table du séjour, au milieu de la pièce, abritant une sorte de grosse boule de cristal.

Lentement, les bougies dans les coins s’éteignirent comme par enchantement, et l’individu posa sa main sur la boule de cristal. Une sorte de brouillard rouge émergea à l’intérieur, et, quand il retira sa main, une vive lueur rouge sanguinolente se mit à éclairer l’intérieur de la pièce.

« Le transfert a été accompli, lâcha une voix sinistre à l’intérieur de la boule.
 -  Tout à fait. Il semblerait bien que, en définitive, la Dame Grise se soit finalement révélée utile.
 -  Je vous accorde ce point. »

Une légère pause s’installa entre les deux interlocuteurs, avant que l’homme ne poursuive :

« Je pense que mon séjour à Sylvandell n’a plus de raison d’être. Nous n’avons pas pu mettre la main sur l’Edorrassienne...
 -  Un contretemps regrettable, mais qui n’altère en rien le déroulement du calendrier.
 -  Ne croyez pas que j’étais alarmiste, rétorqua l’homme en souriant légèrement.
 -  Par ailleurs, votre présence à Sylvandell n’est plus nécessaire. Avez-vous pu réveiller Mälrunn ?
 -  Naturellement. Pendant que ce prêtre était occupé à poursuivre les chimères de Kor-Tarath, il n’était pas bien difficile d’entrer dans l’ancien fort, et de briser les runes.[/color]
 -  J’ai bien fait de ne pas mésestimer vos compétences.
 -  En douteriez-vous ? Kor-Tarath a accompli sa mission : le transfert des âmes a été accompli. En revanche, je m’interroge...La visite de Serenos auprès de la Reine ne risque-t-elle pas de compromettre le calendrier ?
 -  Le Dessein de la Grande Toile est tissé, vous le savez aussi bien que moi, rétorqua la créature. Ne vous préoccupez pas de ce mage de pacotille, et laissez-moi me charger de la petite Reine de Nexus. Quant à vous, votre prochaine destination est maintenant Gilead. Vous allez vous assurer que le transfert a bien eu lieu.
 -  Auriez-vous des doutes ? »

Un léger silence plana. Dans la boule de cristal, des reflets lumineux dansaient furtivement.

« Disons qu’un fœtus se doit d’être bien nourri. »
DC d’Alice Korvander.

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Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


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Tags : fini sylvandell