Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 75 mercredi 06 mars 2013, 13:52:32

Takeshi et Tifa discutaient entre eux, le premier essayant de raisonner la seconde, de la calmer, ce qui était assez difficile. Tifa n’avait pas envie de se calmer, en vérité. Elle était énervée, en fureur. Ses parents réclamaient vengeance, et, elle avait beau être Terrane depuis des années, fondamentalement, elle restait une Japonaise. C’était son devoir de laver le nom de sa famille. C’était une question d’honneur, de justice élémentaire. Akihiro avait tué sa famille, il méritait la mort. Alors, pourquoi ne pas l’avoir tué ? Est-ce que, au fond d’elle-même, elle continuait à suivre les préceptes d’Overlord ? L’Ange lui avait dit de ne pas confondre le besoin légitime de justice, et l’erreur de la vengeance, qui naissait avec l’amertume, et ne laissait que l’amertume. Quelles étaient ses réelles motivations ? Toshihiro... Ce nom allait désormais faire partie de sa liste, alors qu’elle commençait à réfléchir sérieusement à une stratégie.

*Tout ce que j’ai fait, pour l’heure, c’est agir par instinct, sans aucune stratégie, sans aucun plan d’ensemble... Je ne peux pas réussir sur le long terme, pas face à de tels adversaires. Il va me falloir une meilleure aide qu’un policier désabusé et un jeune Yakuza fou furieux.*

De qui avait-elle besoin ? Tifa le savait. Elle savait de qui elle avait besoin, qui serait en mesure de l’aimer. Mais il lui fallait encore pouvoir appeler cette personne, et rejoindre son repaire. Le métro continuait à filer, et elle était plongée dans ses pensées. Elle entendit soudain des bruits, et tourna la tête, voyant des gens se pousser. Qu’est-ce qui se passait encore ? Takeshi se releva, et vit des Guramu s’approcher, ainsi que Tifa.

« ’Chier... Ils sont plus tenaces que des contrôleurs fiscaux. »

Make courut vers la porte arrière, cherchant à l’ouvrir, mais les portes des rames de métro étaient plutôt solides. Malheureusement, Takeshi n’avait plus de munitions, et Tifa comprit qu’elle allait devoir intervenir. Dans cette rame, ils étaient fait comme des rats. Les abattre serait très facile, et elle se mit donc à courir vers l’entrée de la rame, alors que les deux Guramu s’approchaient. Ils portaient de vrais costumes de mafieux, et pointèrent sur eux leurs armes à feu. Tifa bondit en l’arrière, optant pour un long coup de pied, tendant la jambe, qui atteignit l’un des voyous au torse. Elle le renversa sur le sol.

« Putain ! » grogna l’autre.

Tifa fut toutefois plus rapide, et bondit en arrière. Le train se mit alors à freiner, et elle perdit son équilibre, tandis que l’autre s’appuya contre une rambarde. Déstabilisée, elle glissa sur le sol, et heurta le mur, tandis que l’autre Guramu entreprit de se relever. Tifa aperçut alors deux policiers dans l’autre rame. Elle réagit par instinct, et son pied tapa la main du Guramu, faisant dévier le tir. La balle se ficha contre le sol, tandis que le métro s’approchait de la station, une voix électronique donnant le nom de la station. Les policiers firent feu, mais ils n’étaient visiblement pas habitués à ce genre de choses. Le rugissement des balles provoqua un mouvement de panique, tandis que ces dernières loupèrent complètement les Guramu. Celui qui visait Tifa se retourna cependant, et Tifa réagit encore, le frappant à la jambe, le renversant sur le sol. Elle se mit à califourchon sur elle, et le frappa, quand l’autre Guramu pointa son arme sur sa tempe.

« Ose, connard, et je t’explose ! »

Le métro s’était arrêté, les portes s’ouvraient, mais personne n’osait rentrer. Takeshi avait pointé son arme, vide, visant l’homme. Le Guramu tourna brièvement la tête, déglutissant.

« Il se peut que je te loupe, mon gars. Il se peut que je tremble des mains, et que le tir parte à côté. Je suppose que c’est ça que tu dois te dire dans ta petite tête, mon gars. Mais il y a plusieurs éléments que tu dois tenir en compte dans ton calcul des risques. Tous les jours, à chaque fois que je me rends au poste, je m’accorde toujours une heure d’exercice au moins en salle de tir. J’ai déjà été braqué un grand nombre de fois, et j’ai déjà tiré. Je connais le poids du recul, l’importance des tremblements de la main. J’ai ta sale petite tête en plein dans mon viseur. Tu crois que j’hésiterais à tirer ? Tu es un joueur, mon gars ? Car c’est un sacré pari que tu prends, là... »

Dans le dos du Guramu, les deux policiers pointaient également leurs armes en se rapprochant. La main de l’homme n’était pas très assurée, et Tifa faisait attention à ne rien faire qu’il ne puisse interpréter comme une provocation. Elle conservait ses mains bien levées, restant calme et impassible. Le Guramu n’hésita pas trop longtemps, et écarta son arme. Il continuait à viser Tifa, qui s’écarta prudemment, se rapprochant de la porte.

« On fout le camp, vite ! »

Le trio bondit hors de la rame, qui démarra ensuite.

« Je vais finir par croire qu’on n’aura pas un seul instant de répit...
 -  Il va falloir que je retourne dans mon studio...
 -  Que signifie cette connerie ? »

Tifa soupira légèrement, tentant de s’expliquer, avant de s’énerver.

« Je n’ai pas à me justifier devant vous ! »

Et elle se mit à courir, s’écartant rapidement. Takeshi soupira, contemplant son arme vide. Il regarda ensuite Make, avant de grogner :

« Les femmes... »
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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 76 jeudi 07 mars 2013, 20:06:27

Make avait essayé de prendre la fuite, d’aller dans l’autre wagon, un vieux réflexe. Il avait juste oublié que Tifa surveillait ses arrières. Elle et Takeshi réussirent à s’occuper des Yakuza, Takeshi passa à un cheveu de se faire descendre, mais avec un bluff audacieux, il réussit à s’en sortir. Ensuite, le trio parvint à se sortir rapidement de là. Le métro repartit, laissant les deux Guramu à l’intérieur à la merci des policiers. Tifa voulait retourner à son studio, une mauvaise idée,  le trio devait se mettre en sécurité le plus rapidement possible.

-   Je n’ai pas à me justifier devant vous !

-   Tifa, attends!

Naturellement, elle ne l’écouta pas. Sans rien dire de plus, la jeune femme s’enfuit en courant. Make se souvenait d’au moins un rendez-vous galant qui s’était terminé de la même manière ou presque. Qu’est-ce que lui ou Takeshi avaient faits pour qu’elle décide de s’enfuir de la sorte. D’une façon, Make se sentait un peu abandonné. Pas assez pour dire qu’il était triste, non, mais ça le mettait en colère ça c’est certain. Il regarda ensuite Takeshi qui semblait être aussi perplexe que lui.

-   Les femmes...

Make ne savait pas trop quoi dire, c’est pourquoi il ne fit qu’acquiescer d’un signe de tête.

-    Bon, il ne reste plus que nous deux… Je crois encore que notre meilleur chance c’est de contacter mon clan. Il me reste un peu de monnaie, il ne me faut qu’un téléphone public et le tour est joué. Je sais qu’accepter l’aide des Akuma ne te plaira surement pas, mais fait moi confiance, si quelqu’un peut t’aider à te mettre en sécurité quelques temps, c’est nous. Ensuite, tu pourras aller où tu veux, rejoindre les autres flics et retourner chez-toi. Je… je t’en dois une. Sans toi et même sans Tifa, je ne crois pas que je m’en serais sorti vivant. Laisse-moi au moins pouvoir t’aider.

Make chercha alors les alentours du regard. Il trouva un téléphone public pas loin de lui. Il fouilla ses poches puis inséra une pièce de monnaie dans le téléphone. Dorobo, qui était le second lieutenant du clan, serait surement celui qui serait plus en mesure de l’aider. Le Daimyo, Dansu et même Satsu devaient être plutôt occupés. Dorobo aussi d’ailleurs, sauf qu’il devait être le plus disponible des quatre. Le jeune Akuma composa son numéro. Après une interminable attente, il finit par répondre.

-   Allo?

-   Dorobo? C’est Make!

-   Make? C’est vraiment toi? On était tous inquiets? On a entendu dire que tu t’étais fait capturer et… je te croyais mort!

-   Tu n’a aucune idée de ce qui vient de m’arriver, là, il faut que tu viennes me chercher au plus vite.  Je suis à la station Dai-Fune, je suis avec un flic, mais c’est un type bien, on doit l’aider.

-   D’accord, j’arrive… Dai-Fune? Je suis à une vingtaine  de minutes de là, peut-être plus.

-   Si tu veux, je pourrais appeler Satsu, seulement je…

-   Non!

Le ton de Dorobo était étrangement sec

-   Surtout pas. Il est… il est occupé. Il est parti s’attaquer à l’une des bases des Guramu, tout se passera bien. Nos adversaires sont sur la défensive. Il est primordial que je sois le seul à qui tu parles, il ne faudrait pas déranger les autres avec ça. Le Daimyo sera incroyablement heureux de savoir que tu va bien, mais en ce moment, il ne doit pas être dérangé.

-   D’accord, je comprends.

-   Bien, maintenant reste là où tu es et essaye de ne pas te faire tuer.

Make se mit à rire

-   Dorobo, tu ne sais pas à quel point ça pourrait être difficile. Je t’attends ici.

Make raccrocha le téléphone. Rassuré. Pour une fois depuis trop longtemps, il allait être en sécurité. Pas de soucis, plus besoin de courir. Il était prêt à recommencer demain s’il le fallait, mais aujourd’hui, il en avait assez. Il avait eu son plaisir, il avait le sentiment d’avoir accompli son devoir, maintenant, il n’attendait que Dorobo arrive et l’amène loin du conflit, juste quelques instants seraient suffisants. De son côté, Dorobo raccrocha son téléphone. Il était dans une petite pièce sombre. À côté de lui, il y avait un vieil homme en costume, il faisait trop sombre pour qu’on voit son visage. Ce dernier demanda à Dorobo.

-   Le jeune Akuma?

-   Oui

Le vieil homme mystérieux soupira. Il sortit de sa poche un paquet de cigarettes. Il en tira une, l’alluma et prit une grande inspiration. Il souffla ensuite sa fumée dans la direction de Dorobo. Ce n’était visiblement pas sa première cigarette puisque de la fumée flottait déjà dans la pièce.

-   C’est bien, il semblerait que nous n’ayons pas à le retrouver, il nous fait part de sa position tout seul. Voilà qui nous sauvera du temps. C’est un jeune homme plein de ressources ce Make, dommage qu’il ait si peu d’expérience. Êtes-vous prêt à aller le chercher, Dorobo?

-   Oui, j’y vais à l’instant. Seulement, il n’est pas seul. Il dit qu’un flic est avec lui.

-   Oh, il y a de la place pour deux dans votre voiture, n’est-ce pas? Ne changeons rien à nos plan, simplement parce qu’un policier traine trop près de chez-nous.

-   C’est compris.

-   Revenez bientôt Dorobo, le progrès n’attends personne…

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 77 vendredi 08 mars 2013, 23:39:14

« Qu’est-ce que vous savez sur Jyendaï ? Comment savez-vous que je m’intéresse à eux ? Qui êtes-vous ? »

La limousine s’engageait dans la ville, le long des rues, avec des vitres fumées. Noire et classique, elle ne se dissociait en rien des limousines qu’on pouvait apercevoir. Par curiosité, les badauds la regardaient. En montant, Saoto avait pris le temps de relever la plaque, mais elle ne lui disait rien, si ce n’est que la voiture était enregistrée à Seikusu. Carlos Brown portait un costume élégant, avec des souliers impeccables, finement nettoyés. Un homme qui prenait soin de son apparence, et dont la veste présentait d’élégants boutons de manchette. Carlos esquissa un léger sourire devant l’avalanche de questions de Saoto, répondant tranquillement :

« Vous vous croyez dans une salle d’interrogatoire, inspecteur ?
 -  Je n’ai pas le temps pour ces conneries, M. Brown, ou quel que soit votre foutu nom.
 -  Je suis, entre autre chose, un avocat. Et, en tant que tel, je représente mon client, client qui, pour des impératifs évidents de sécurité, a choisi de m’envoyer à sa place vous rencontrer. »

Saoto fronça les sourcils, essayant de comprendre qui était cet homme, et, surtout, qui l’envoyait. Carlos continua à parler.

« Mon client a appris que votre enquête vous avait conduit à vous renseigner sur Jyendaï, et c’est à cette fin que je suis venu à vous.
 -  Et comment avez-vous su où me trouver ?
 -  L’information est le nerf de la guerre, répliqua-t-il. Mon client sait beaucoup de choses, et, en ce sens, il doit se cacher.
 -  Et je suis censé vous faire confiance ? »

Carlos baissa la tête, et tendit sa main vers un dossier qui reposait à côté de lui. Il le tendit à Saoto, qui l’ouvrit. Il vit plusieurs photographies en noir et blanc, et de nombreux documents. Il y avait des coupures de presse, des témoignages, des retranscriptions d’enregistrement audio avec des références précises, des feuilles techniques, des bilans comptables. Des documents confidentiels relevant de l’administration de Jyendaï.

« La plus grande faille de n’importe quel système bureaucratique, M. Saoto, ce sont les secrétaires. Elles sont le cœur de n’importe quelle entreprise. Tous les documents passent par elles. Quand on veut obtenir des informations sur une entreprise, même une société aussi puissante que Jyendaï, on se renseigne sur les secrétaires. Problèmes personnels ? Dettes de jeux ? On cherche les points faibles, de manière à obtenir des services, comme des photocopies de certains papiers. »

Au milieu de tous ces documents, Saoto était légèrement perdu, et releva la tête vers Carlos.

« Et quoi ? Vous voulez monter une OPA ? »

L’homme se mit à nouveau à sourire, comme si cette remarque l’amusait, tandis que Saoto se replongea sur les documents. C’était une véritable mine d’or.

« Ce que vous tenez entre les mains est un bref résumé d’un dossier que mon client monte depuis des années. Il contient toutes les preuves dont le ministère public aurait besoin pour faire tomber Jyendaï. Les contacts entre Jyendaï et certaines mafias afin de recruter des mercenaires, les tentatives de déstabilisation de certains régimes politiques dans des régions instables, afin de pouvoir vendre des armes, les pressions exercées sur de nombreux responsables, les pots-de-vin, les corruptions... Tout est détaillé dans ce dossier. »

Saoto écoutait silencieusement.

« Alors, pourquoi...
 -  Pourquoi ne pas les poursuivre en justice ? Mais vous connaissez la réponse, mon cher. Jyendaï a des influences partout, en raison de leurs liens avec les clans yakuzas, notamment les Guramu. N’importe quel juge qui essaierait de les poursuivre recevrait des pressions, sans parler de mon client. Jyendaï dispose d’individus assez peu recommandables pour assurer ce genre de services. Mon client ne peut pas prendre le risque d’attaquer le premier.
 -  Où voulez-vous en venir ?
 -  Jyendaï est une forteresse imprenable. Même si nous allions étaler ces informations à la presse, aucun grand quotidien n’accepterait de les divulguer. Et ceux qui accepteraient se verraient opposer une série de boucliers, de démentis officiels. Pendant des années, nous réunissons des preuves, des armes, mais elles sont aussi dérisoires que des petits cailloux contre la cuirasse de Jyendaï. Mais tout château a un point faible, une brèche, une poterne. C’est comme cette petite boule de neige qui, en dévalant le long de la montagne, finit par provoquer une avalanche.
 -  Et quelle est cette brèche ?
 -  Regardez cette image. »

Un peu perdu, Saoto vit l’image d’une jeune femme qui ne lui disait rien. Si Takeshi l’avait vu, il aurait toutefois reconnu instantanément l’image.

C’était celle de Tifa.

*
*  *

Le départ de Tifa avait légèrement déçu Takeshi, mais il n’aurait jamais réussi à la retrouver. Il priait pour qu’elle ne fasse pas la bêtise de retourner à Muramasa-jo. Elle était impulsive, il avait pu le remarquer, mais il ne pouvait, pour l’heure, rien faire pour elle. Le Vieil Ours ne savait d’ailleurs plus trop où il en était. Fatigué, il avait une pointe de côté, et espérait ne pas tomber sur d’autres Guramu, après avoir semé le chaos dans le centre-ville. Très rapidement, les gens les laissèrent, d’autres arrivant, et les deux s’éloignèrent, allant vers un téléphone public.

« Je… je t’en dois une. Sans toi et même sans Tifa, je ne crois pas que je m’en serais sorti vivant. Laisse-moi au moins pouvoir t’aider. »

Takeshi haussa les épaules.

« Appelle-les si ça te fait plaisir. »

Tout ce dont il avait envie, sur le coup, c’était de retourner au bureau, et finir son rapport. Il ne se rappelait même plus comment toute cette merde avait commencé, et pourquoi il s’était rendu dans l’entrepôt des Guramu. La ville semblait comme en état de siège. Se passant une main sur la bouche, Takeshi soupira silencieusement, tandis qu’il entendait Make parler à « Dorobo ». Ce nom lui disait quelque chose. Les Akuma, après tout, étaient connus des services de police, et il se rapprocha du téléphone, regardant prudemment autour de lui. Il y avait quelques agents de sécurité, et il se mit à craindre que les policiers dans le métro n’appellent la sécurité, pour tenter de les appréhender.

*On ne peut pas rester dans le coin...*

Dans le combiné, Takeshi n’entendait pas Dorobo parler. Make finit par raccrocher, et lui expliqua que Dorobo allait les chercher. Le Vieil Ours hocha la tête, tout en voyant les regards de plus en plus insistants de quelques agents de sécurité. Avec leurs vêtements partiellement déchirés, les croûtes et les ecchymoses, ils n’étaient pas vraiment discrets.

« Okay... Mieux vaut sortir, on l’attendra dehors. Reste détendu, zen. »

Takeshi s’engagea vers la sortie, grimpant un escalator. Ils sortirent ainsi de la station, arrivant le long d’une rue avec plusieurs cafés et magasins dans la rue, dont une librairie. Plusieurs voitures circulaient, et un bus passa devant eux. Takeshi s’éloigna de l’entrée du métro, et alla acheter un journal dans la librairie.

« Vous devriez aller à l’hôpital, Monsieur », lâcha le vendeur.

Takeshi ne répondit pas. En théorie, il aurait du rejoindre le commissariat, obtenir une nouvelle plaque, faire une déclaration de perte pour son arme, puis présenter son rapport, se renseigner sur Saoto, obtenir un nouveau portable, mais il était encore dans le feu de l’action. Quelque chose lui disait que les Akuma pouvaient encore l’aider à obtenir des informations sur les Guramu, et sur Jyendaï. Il était désormais clair que Jyendaï était impliquée au plus haut niveau, et que l’homme allait avoir besoin d’aides. Toute la question était de savoir s’il pouvait faire confiance aux Akuma, qu’on disait plus traditionnalistes, plus respectueux. Ce concept avait toujours été interprété de manière originale chez les Yakuzas.

*J’espère que Saoto s’en sort mieux que moi... Tu parles d’une journée... Voilà que je me mets à travailler avec mes pires ennemis... Tout ça à cause d’une femme... Mais qu’es-tu en train de faire, Takeshi ? Même moi, je ne te reconnais plus...*
DC d’Alice Korvander.

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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 78 mardi 19 mars 2013, 01:34:20

-   Okay... Mieux vaut sortir, on l’attendra dehors. Reste détendu, zen.

-   Ouais, zen… Aucun problème.

Rester zen, Make ne voulait peut-être pas le laisser paraitre, mais il trouvait cette tâche des plus difficiles. Il savait qu’il avait l’air sale et qu’on le remarquait. Il savait également que les Guramu et possiblement aussi la police étaient à ses trousses. Heureusement pour lui, il était près du territoire de son clan, pourtant, il avait constamment l’impression qu’il se faisait épier, que les gens autour de lui complotaient, comme s’ils savaient qui il était et qu’ils avaient quelque chose en réserve pour lui. Ces gens qui lui étaient inconnus, il avait l’impression qu’ils allaient le trahir d’un instant à l’autre.

Il devenait paranoïaque, n’importe qui d’autre dans sa situation serait sur les nerfs. Du moins, c’est ce que Make ne cessait de se répéter pour ne pas s’alarmer. Il put soupirer de soulagement peu de temps après quand il vit la voiture de Dorobo arriver. Elle était escortée par deux autres berlines noires. Normal, en temps de guerre, les lieutenants se devaient d’être protégés. Ils n’eurent pas de peine à retrouver Make et Takeshi. Tout en souriant, Make leur fit signe de la main. Le convoi se gara et un Yakuza en costume sortit de l’une des voitures pour ouvrir les portes de la voiture. Make monta en avant, à côté de Dorobo qui préférait conduire sa propre voiture.

Il ne faisait pas assez confiance à ses hommes, c’était ainsi depuis toujours. Il se vantait à qui voulait bien l’entendre qu’il était le meilleur chauffeur de Seikusu. Takeshi, qui était montée derrière, dut s’assoir entre deux hommes de main plutôt imposants. Make remarqua quelque chose d’étrange chez les Yakuza l’accompagnant, il n’en reconnaissait aucun. Certes, il y avait de nombreux Akuma et il ne les connaissait pas tous alors il ne s’en soucia pas. Pourtant, ils avaient quelque chose d’étrange. Ils ne ressemblaient pas aux autres Akuma.

-   Dorobo, je suis heureux de te voir mon ami.

-   Assieds-toi et ne perds pas de temps, on ne peut pas rester là.

D’habitude, Dorobo se montrait très chaleureux. Cette fois-ci, il y avait quelque chose de sec dans sa voix, comme s’il était en colère. Make se dit qu’il s’agissait de la guerre qui le stressait, ou quelque chose du genre.

-   Alors, où est-ce qu’on va? Au QG?

-   Non, on va a une nouvelle base, tu ne la connais pas. L’important, c’est que les Guramu ne la connaissent pas non plus.

-   Et pour Takeshi?…

-   C’est lui le flic?

Dorobo regarda dans le rétroviseur et n’attendit pas de réponse avant de poursuivre.

-   On s’occupera de lui aussi. Je n’oublie jamais rien, que se soit ceux qui m’aident moi et mon clan, ou ceux qui nous causent du tort…

Dans le rétroviseur, Dorobo regardait directement Takeshi dans les yeux.  Make trouvait que le Lieutenant était étrangement tendu, il ne le connaissait pas comme ça, ça le mettait mal à l’aise. Le reste du voyage se déroula dans le silence. Le trajet dura environ une demi-heure. Ils se rendirent en plein milieu des bois, loin de la ville. Ils suivirent un chemin plein de bosses qui finit par s’arrêter dans un genre de clairière. Dorobo arrêta son moteur.

-   Allez tout le monde, sortez. Vous deux, occupez-vous du flic, je vais devoir emmener Make plus loin, le mettre au courant des derniers… développements. Ne vous inquiétez pas monsieur le policier. On vous emmène quelque part de sécuritaire et Make devrait vous rejoindre sous peu.

Des développements, est-ce que quelque chose de grave s’était produit? Était-ce pour ça que Dorobo semblait préoccupé? Il allait le savoir bientôt. Il sortit de la voiture et il emprunta avec Dorobo et un autre garde un petit chemin dans les bois, à peine assez large pour laisser passer deux personnes côte à côte. Make se demandait où ils allaient, mais si Dorobo voulait lui dire quelque chose d’important qui pouvait les incriminer, c’était normal qu’il ne le dise pas devant le flic. Pourtant, Make n’aimait pas ça.

-   Je ne savais pas qu’on avait une base ici, c’est étrange que j’en aille jamais entendu parler. Pourquoi est-ce qu’il faut qu’on s’éloigne autant, on ne peut pas aller simplement en discuter à l’intérieur, on pourrait mettre Takeshi à l’écart.

-    Tais-toi, puisque je te dis qu’il faut qu’on s’éloigne

Make aimait de moins en moins la situation, Dorobo semblait nerveux. Make avait toujours été un peu parano, alors hors de question qu’il arrête de poser des questions.

-   Je crois qu’on est assez loin ici, non?

-   Non, continue.

Quelques pas plus loin, Make désigna le garde qui les suivait de près.

-   Au fait, lui, il est nouveau? Je ne l’ai jamais vu dans ta garde personnelle. C’est bizarre parce que je…

-   Je t’ai dit de te taire, il est avec nous depuis longtemps, maintenant, silence!

Ce n’était pas du genre à Dorobo de s’emporter, pas pour ça.  Make n’aimait vraiment pas la situation, quelque chose de bizarre se tramait. Plus ils avançaient, moins le garde avec eux avait l’air d’un Akuma. Make devait agir. Il fit semblant de trébucher, le garde essaya de l’attraper pour le relever. Make lui attrapa la main et releva sa manche, révélant son tatouage.

-   Je sais reconnaitre les tatouages, et je peux te dire que celui-ci n’a pas été fait par un Akuma. Cet homme est un Guramu, on le reconnait tout de suite. Dorobo, qu’est-ce qui se passe?

Make n’avait aucun doute, il s’agissait bien d’un Guramu. Le jeune Akuma s’intéressait beaucoup aux tatouages des clans, d’ailleurs, la plupart des Yakuza savaient reconnaitre les symboles propres aux différents clans. Quand Make s’était retourné pour regarder Dorobo, il faisait face au canon d’un Desert Eagle. Son cœur s’arrêta net.

-   J’ai dit, ferme-la et avance!

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Takeshi avait été amené dans un chemin similaire par les deux gardes. Ils se doutaient que le flic n’avait déjà aucune confiance en les Yakuza, alors il ne serait pas aussi naïf que le jeune Make. Pour cette raison, ils avaient gardés leurs pistolets sortis, au cas où il tenterait quelque chose. Ils ne parlèrent pas, s’échangèrent à peine un regard. Ils se doutaient que le flic savait où ils l’emmenaient. Comme Make, ils se dirigeaient vers un trou qui avait été creusé à la hâte un peu plus tôt. Ils avaient préféré les séparé car Dorobo voulait s’occuper de Make seul.

-   Allez, avance!

Le garde poussa Takeshi dans le dos. Un peu derrière eux, ils entendirent du mouvement. En se retournant, l’un d’eux vit qu’il avait bel et bien quelqu’un qui venait de sortir d’un bosquet pour se planter en plein milieu du chemin à une vingtaine de mètres des deux Yakuza.

-   Vous là, qui êtes-vous? Dites-le sinon je vous explose la cervelle.

Le Yakuza avança vers l’homme mystère, laissant l’autre garde avec Takeshi. Le second Yakuza, resté derrière, était lui aussi curieux. Il s’éloigna de quelques pas de Takeshi, après tout, où pouvait-il bien aller? Ce fut une grave erreur, puisque depuis les bosquets derrière lui, juste en avant de Takeshi, un deuxième homme sortit de sa cachette et il bondit en direction du Yakuza. Il lui plaqua une main sur la bouche et dans l’autre, il tenait un long couteau de combat. Il le planta en plein dans le cœur de l’homme de main qui gémit un peu avant de mourir. L’autre avait vu la scène et tenta de pointer son arme vers l’étranger au couteau, malheureusement pour lui, le premier homme mystère dégaina plus rapidement et lui tira une balle dans la tête. En s’approchant de Takeshi, l’un des deux sauveurs mystérieux s’écria.

-   Mais putain, c’est pas lui le jeune!

 Il s’agissait en fait du mystérieux Bateman, tandis que l’autre qui s’approchait lentement n’était nul autre que… Satsu Akuma.

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 79 mercredi 20 mars 2013, 22:06:48

Le journal local parlait naturellement de la guerre des gangs. Les informations n’étaient plus vraiment à jour, et Takeshi ne cherchait pas vraiment à le lire. C’était plus une manière d’attendre que le temps passe. Les piétons le regardaient étrangement, sans rien dire. Avec ses nombreux bleus, sa coiffure défaite, le Vieil Ours ne ressemblait à rien. Il attendait que le temps passe, tout en craignant que de nouveaux Guramu ne débarquent pour leur tirer dessus. Cette hypothèse était tout à fait envisageable, car ils étaient à proximité de leur territoire. Plusieurs voitures noires arrivèrent au bout de plusieurs minutes, s’arrêtant en double-file. En voyant des hommes en costume à la mine patibulaire, avec des tatouages apparaissant le long de leurs cous, les badauds choisirent de s’écarter, ou de changer de trottoirs. Les Akuma étaient là. Make monta à l’arrière, et reconnut rapidement le chauffeur, Dorobo. Entouré par deux armoires à glace, il maintient le silence. Dorobo était le shateigashira des Akuma, un individu qui avait été arrêté à plusieurs reprises. Takeshi ne l’avait jamais interrogé personnellement, mais le loubard était connu. Un individu qui adorait les voitures, et qui se livrait volontiers à des courses de rues illégales. Amusé, Takeshi se fit la réflexion que c’était bien la première fois qu’il rencontrerait autant de monde du clan Akuma.

*Dommage que je n’aie pas un magnétophone... J’aurais eu une médaille pour arrêter autant de criminels.*

Le convoi s’engageait hors de la ville, sans passer par le périphérique. Ils remontaient vers les collines de la ville, avant de s’enfoncer dans la forêt. A ce stade, Takeshi comprit que quelque chose clochait, et se maudit d’avoir fait confiance au gamin. Au sein des Akuma, Takeshi connaissait surtout leur wakagashira, Satsu. Les autres étaient pour lui méconnus. Les voitures s’arrêtèrent sur une aire de pique-niquedéserte, avec une belle vue. On était dans les profondeurs de la forêt, et Takeshi connaissait suffisamment l’histoire criminelle de Seikusu pour savoir ce que ça signifiait. Il sortit de la voiture, en cherchant une solution. Il sentait dans son dos le canon froid d’une arme à feu, et n’avait pas d’armes. Et il n’y avait que dans les films qu’un héros se sortait d’un tel guêpier.

« Allez tout le monde, sortez. Vous deux, occupez-vous du flic, je vais devoir emmener Make plus loin, le mettre au courant des derniers… développements. Ne vous inquiétez pas monsieur le policier. On vous emmène quelque part de sécuritaire et Make devrait vous rejoindre sous peu. »

Il ne dit rien, mais le regard qu’il adressa à Dorobo signifiait qu’il n’était pas dupe. Soit les Akuma voulaient se débarrasser d’eux, soit Dorobo n’était pas clair. Ceci n’était pas très étonnant. Plus on grimpait dans le rang d’un groupe, plus le concept de loyauté s’affaiblissait. Takeshi s’éloigna de Make, marchant dans un sentier rempli de terre. Au Nevada, on enterrait les gens dans le désert. Lui serait enterré au milieu de l’herbe, dans un endroit où il y avait peu de chance qu’on le croise un jour. On le poussait rapidement. Les Yakuzas ne parlaient pas, et, à chaque fois qu’il ralentissait le mouvement, on le poussait. Ils restaient prudemment derrière lui, le tenant en joue. Commençant à paniquer, Takeshi cherchait une arme quelconque. Une branche, un bout de bois, un rocher Il n’y avait rien, naturellement, et son cerveau carburait à toute allure pour trouver une échappatoire, tout en sachant pertinemment qu’il était coincé. Il n’y avait pas de solutions.

Mais une bonne étoile semblait veiller sur Takeshi, car des individus débarquèrent. L’un des Yakuzas fut transpercé par un couteau, et l’autre abattu d’une balle en pleine tête, par un pistolet surmonté d’un silencieux. Il y eut un petit sifflement, et le second Yakuza s’écroula sur le sol. En baissant la tête, Takeshi vit la manchette d’un des truands se relever, permettant de voir son tatouage : un Guramu. Il retint un grognement, comprenant que Dorobo les avait doublés, et travaillait pour les Guramu.

« Mais putain, c’est pas lui le jeune ! » s’énerva celui qui avait planté son poignard.

Takeshi reconnut le Japonais.

« Satsu Akuma. Le monde est petit. »

Satsu était un homme que Takeshi avait déjà arrêté à plusieurs reprises, interrogé, et failli envoyer en prison. Comme toujours avec les Yakuzas, à moins d’avoir un dossier extrêmement solide, l’accusation s’écroulait toujours. Corruption, pression sur témoins, absence de volonté politique, toutes les raisons étaient bonnes. Il considéra le mystérieux individu occidental, se demandant bien qui était ce gars, et récupéra sur l’un des cadavres un Desert Eagle.

« Le gamin est parti vers un autre sentier. Cependant, les Guramu sont nombreux ici. Je ne saurais que trop vous recommander d’être prudents. Dorobo n’hésitera pas à l’abattre. »

Takeshi se sentait moins vide sans une arme. Il venait de voir deux hommes se faire abattre, et n’en avait cure. La situation était vraiment cauchemardesque pour qu’il en arrive à ce point. Il conclut sa situation par un expressif grognement.
DC d’Alice Korvander.

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