Les terres sauvages / Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)
« le: vendredi 10 janvier 2014, 19:16:40 »Raison, peut être, pour laquelle il n'eut pas autant de chance que de son compagnon concernant à la population avec laquelle il fut obligé de partager sa couchette car il lui sembla pendant d'interminables minutes pareilles à des heures que toute la vermine du monde s'ébattait sur sa peau sensible. Mais avant de se gratter, de se tourner et se retourner en croyant toujours sentir sous ses doigts des puces (qui pouvaient n'être que d'innocentes miettes), le jeune homme prit soin de passer le sceau que sa mère lui avait confié, tout en prononçant une rapide prière aux esprits.
Sa vision s'obscurcit un instant tandis qu'il entrait dans le monde de ces derniers, mais aucune entité surnaturelle ne fit son apparition dans son champ de vision. Si l'absence d'esprit bienfaisant dans une telle grotte, qui aurait dû en compter une bonne dizaine, n'avait rien de particulièrement rassurant, au moins les lieux n'étaient-ils pas hantés par les souvenirs de créatures maléfiques. Zeckiel ôta le papier de son front, retrouvant la grotte plongée dans une pénombre bercée des éclats du feu.
Alors, seulement, après le calvaire que l'on sait, il tomba d'épuisement, sombrant dans des rêves affreux peuplés de morts qui lui parlaient d'une voix sans teint, une voix métallique mais non moins menaçante. Il se réveilla au milieu de la nuit, le coeur battant, pour constater qu'il ne se sentait pas reposé le moins du monde et que le feu avait faibli. Ce fut la vermine qui le sortit du lit plus que le courage et Zeckiel, après avoir alimenté le feu, resta debout à le contempler, suffisamment longtemps pour se mettre à dodeliner. Alors seulement il changea de couche et sombra dans un sommeil sans rêve.
Lorsque le jeune homme s'éveilla, doucement secoué par la main du bretteur, le désespoir s'abattit sur lui. Il était encore ici, dans cette forêt maudite. Il n'avait rien rêvé. Le sang-mêlé marmonna une réponse qui n'alla jamais plus loin que son nez, écartant les hardes dont il s'était recouvert pendant la nuit. Son corps zébré de traces d'ongle le démangeait encore et avec ses cernes et sa mine défaite, Ozvello pu constater sans mal que son état ne s'était guère amélioré.
Mais dehors, l'aube étendait ses rayons, réchauffant l'âme du sang-mêlé malgré ce qu'il avait dû endurer. Le jeune homme demanda d'une voix éteinte en parcourant des yeux l'habitat ;
-Quelles sont les priorités des aventuriers tels que vous Ozvello ? J'imagine que nous avons le temps de manger, n'est ce pas...
Mais la grotte n'offrait pas à ses yeux le spectacle inattendu d'une armoire pleine de victuailles, armoire que la nuit aurait dissimilée la veille par malice. Ni ça, ni de viande accrochée à fil pour la saler ou la sécher, pas de poisson non plus bref ; rien qui ne puisse caler l'estomac d'une bande de bandits. Sans doutes possédaient-ils une cache, séparée de l'endroit où ils dormaient... Zeckiel n'était pas un expert mais il lui semblait que des animaux se seraient vite emparé de quelque nourriture qui eut été stockée dans cette grotte. Il demanda naïvement, en observant attentivement le sol ;
-Il y a peut être un cellier quelque part ?
Pour une raison ou une autre, cette idée lui sembla bonne, suffisamment pour qu'il frappe du pied le sol de la grotte, se déplaçant en cercles de plus en plus serrés et sans aucune considération pour les paillasses qu'il piétinait. Le sang-mêlé était en train de se rendre compte qu'il se ridiculisait lorsque le sol sous son talon émit un son creux. -Oh ?