Les terres sauvages / Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)
« le: samedi 14 septembre 2013, 21:20:46 »Mais de tels excès n'étaient pas propre au tempérament du jeune homme qui se calma rapidement, pour céder à une franche mélancolie. Il considéra tristement son bagage ainsi que les environs et, constatant qu'une forêt se trouvait non loi, le jeune homme tourna ses pas dans cette direction. La route était bonne, large et même un idiot aurait pu voir qu'elle était souvent fréquentée. Puisqu'il fallait se mettre à l'abri pour la nuit, les arbres n'offriraient-ils pas un couvert idéal ?
Zeckiel accepta son sort et -non sans quelques regards en arrière (peut être n'était-ce qu'une mauvaise blague?)- il descendit la colline, déterminé à trouver de quoi faire un feu et pourquoi pas un couvert de mousse pour s'allonger paisiblement. Plus tard, la route le mènerai forcément quelque part et alors, il aviserait. Rêveur, le Zeck', ignorant tout de la vérité sur les forêts (et sur le monde en général) !
Lorsque le pluie se mit à tomber, le jeune homme pressentit que son plan ne se déroulerait pas aussi bien que prévu. Marcher sur la route maintenant boueuse n'avait rien de gratifiant et la nuit tombait rapidement. Puisque la forêt était plus épaisse et le sol plus sec à l'écart du chemin, le jeune homme trancha finalement pour le confort et s'enfonça dans la forêt, guidé seulement par l'épaisseur de la faîte des arbres et de l'abri qu'elle offrait. Sans en prendre immédiatement conscience, l'opération l'aida à se perdre, crépuscule aidant... Lorsqu'il voulu revenir sur ses pas, il était trop tard ; la lumière avait changé, faussant sa mémoire visuelle et le menant corps et bien à la perte, réelle.
Mais encore une fois, contre le sort s'acharnant, Zeckiel avait encore un peu de ressource en cet instant. Il repoussa la vague de panique qui venait l'assaillir et se mit en quête de bois sec. Comment l'allumerait-il ? En les frottant les uns contre les autre pardi ! Il resta à ce stade d'optimisme encore quelques dizaines de minutes.
De nombreux échecs plus tard, froid et fatigue aidant, Zeck se résigner à poser le sceau censé l'aider à communiquer avec les esprits sur son front. Mais plutôt que de n'obtenir aucune réponse, les esprits qu'il sentait, non loin, ne lui inspirèrent aucune confiance... Aussi ôta-t-il prudemment l'artefact, plus décidé à l'idée souffrir du froid dans le monde physique que d'il-ne-savait quelle horreur spirituelle.
Théoriquement, cette première journée se passa sans accrocs, en comparaison de celles qui suivirent. Théoriquement seulement et en considérant que les journées se terminent à la minuit sonnée, car tel ne fut pas l'impression du jeune homme... Alors qu'il était enfin parvenu à trouver le sommeil (il était épuisé), le jeune homme fut réveillé, et pas de la manière la plus agréable qui soit ! Par un talon de botte sur l'arrière de crâne, pour être précis. Pourtant désormais parfaitement éveillé, Zeckiel ne parvint pas à se relever ; il avait été ligoté.
-Tu te réveille petite merde s'il te plait ?
Celui qui parlait se tenait en face de lui, tendant une torche qui lui brûlait aussi bien la rétine que le visage, et le sang-mêlé ne distingua rien, dans un premier temps. Puis la torche s'éloigna et il put distinguer ceux qui parlaient. Des hommes, des bandits ! Quelle forêt que traversait une route souvent fréquentée n'en était pas gangrenée ?! Il s'était fait avoir comme une petite chaperonne rouge !
-Tu avais de l'argent sur toi petit, pas mal d'argent ! Comment ça se fait ? T'es pas marchand, hein ? Ni mercenaire, ni je ne sais quoi... Tu veux mon avis ? Tu t'es perdu et t'as voulu dormir où y fallait pas... Pas grave hein, tu vois ? On est civilisés... A voir tes fringues, il semble que t'es pas un esclave, ou alors bien traité... Alors réponds moi sincèrement ; on paierait combien pour ta rançon ?
Sous le choc, le jeune homme ne pu articuler un mot et ses pensées s'entrechoquaient sans parvenir à trouver comment se sortir de ce guêpier. Comme un autre coup de botte dans le crâne l'intimait à répondre, il prononça un simple « Oui » qui sembla convaincant aux yeux de son interlocuteur.
-Vu ton état, t'es pas sur les routes depuis longtemps... J'imagine que tu viens de Nexus ? Ta famille habite par là ? Hochement de tête de la part de Zeckiel, qui n'avait pas vraiment le choix. Dire la vérité signifiait passer pour un menteur, ce qui signifiait probablement la mort. - Ca tombe bien, on y allait. Notre planque est dans le coi...
-Ca suffit. On y va.
Et la randonnée dans les bois commença...