Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

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Zeckiel Selenis

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Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

samedi 14 septembre 2013, 21:20:46

 Ainsi commença l'histoire de Zeckiel ; sur une colline, alors que le soleil déclinant annonçait la promesse d'une nuit à la belle étoile. Le jeune homme fut dérouté un long moment, tant par la lettre que le sceau qui l'accompagnait, et tempêta un moment contre ses géniteurs et le destin qui avait voulu qu'il se trouve dans cette famille de fous. Ailleurs, sans doute que ses talents auraient été jugés à leur juste valeur ! Pourquoi avaient-ils justement besoin que leur fils soit une machine de reproduction faite homme ?

Mais de tels excès n'étaient pas propre au tempérament du jeune homme qui se calma rapidement, pour céder à une franche mélancolie. Il considéra tristement son bagage ainsi que les environs et, constatant qu'une forêt se trouvait non loi, le jeune homme tourna ses pas dans cette direction. La route était bonne, large et même un idiot aurait pu voir qu'elle était souvent fréquentée. Puisqu'il fallait se mettre à l'abri pour la nuit, les arbres n'offriraient-ils pas un couvert idéal ?

Zeckiel accepta son sort et -non sans quelques regards en arrière (peut être n'était-ce qu'une mauvaise blague?)- il descendit la colline, déterminé à trouver de quoi faire un feu et pourquoi pas un couvert de mousse pour s'allonger paisiblement. Plus tard, la route le mènerai forcément quelque part et alors, il aviserait. Rêveur, le Zeck', ignorant tout de la vérité sur les forêts (et sur le monde en général) !

Lorsque le pluie se mit à tomber, le jeune homme pressentit que son plan ne se déroulerait pas aussi bien que prévu. Marcher sur la route maintenant boueuse n'avait rien de gratifiant et la nuit tombait rapidement. Puisque la forêt était plus épaisse et le sol plus sec à l'écart du chemin, le jeune homme trancha finalement pour le confort et s'enfonça dans la forêt, guidé seulement par l'épaisseur de la faîte des arbres et de l'abri qu'elle offrait. Sans en prendre immédiatement conscience, l'opération  l'aida à se perdre, crépuscule aidant... Lorsqu'il voulu revenir sur ses pas, il était trop tard ; la lumière avait changé, faussant sa mémoire visuelle et le menant corps et bien à la perte, réelle.

Mais encore une fois, contre le sort s'acharnant, Zeckiel avait encore un peu de ressource en cet instant. Il repoussa la vague de panique qui venait l'assaillir et se mit en quête de bois sec. Comment l'allumerait-il ? En les frottant les uns contre les autre pardi ! Il resta à ce stade d'optimisme encore quelques dizaines de minutes.

De nombreux échecs plus tard, froid et fatigue aidant, Zeck se résigner à poser le sceau censé l'aider à communiquer avec les esprits sur son front. Mais plutôt que de n'obtenir aucune réponse, les esprits qu'il sentait, non loin, ne lui inspirèrent aucune confiance... Aussi ôta-t-il prudemment l'artefact, plus décidé à l'idée souffrir du froid dans le monde physique que d'il-ne-savait quelle horreur spirituelle.


Théoriquement, cette première journée se passa sans accrocs, en comparaison de celles qui suivirent. Théoriquement seulement et en considérant que les journées se terminent à la minuit sonnée, car tel ne fut pas l'impression du jeune homme... Alors qu'il était enfin parvenu à trouver le sommeil (il était épuisé), le jeune homme fut réveillé, et pas de la manière la plus agréable qui soit ! Par un talon de botte sur l'arrière de crâne, pour être précis. Pourtant désormais parfaitement éveillé, Zeckiel ne parvint pas à se relever ; il avait été ligoté.

-Tu te réveille petite merde s'il te plait ?

Celui qui parlait se tenait en face de lui, tendant une torche qui lui brûlait aussi bien la rétine que le visage, et le sang-mêlé ne distingua rien, dans un premier temps. Puis la torche s'éloigna et il put distinguer ceux qui parlaient. Des hommes, des bandits !  Quelle forêt que traversait une route souvent fréquentée n'en était pas gangrenée ?!  Il s'était fait avoir comme une petite chaperonne rouge !

-Tu avais de l'argent sur toi petit, pas mal d'argent ! Comment ça se fait ? T'es pas marchand, hein ? Ni mercenaire, ni je ne sais quoi... Tu veux mon avis ? Tu t'es perdu et t'as voulu dormir où y fallait pas... Pas grave hein, tu vois ? On est civilisés... A voir tes fringues, il semble que t'es pas un esclave, ou alors bien traité... Alors réponds moi sincèrement ; on paierait combien pour ta rançon ?


Sous le choc, le jeune homme ne pu articuler un mot et ses pensées s'entrechoquaient sans parvenir à trouver comment se sortir de ce guêpier. Comme un autre coup de botte dans le crâne l'intimait à répondre, il prononça un simple « Oui   » qui sembla convaincant aux yeux de son interlocuteur.

-Vu ton état, t'es pas sur les routes depuis longtemps... J'imagine que tu viens de Nexus ? Ta famille habite par là ? Hochement de tête de la part de Zeckiel, qui n'avait pas vraiment le choix. Dire la vérité signifiait passer pour un menteur, ce qui signifiait probablement la mort. - Ca tombe bien, on y allait. Notre planque est dans le coi...
-Ca suffit. On y va.


Et la randonnée dans les bois commença...
« Modifié: mardi 17 septembre 2013, 15:19:12 par Zeckiel Selenis »

Ozvello Di Luccio

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    Description
    Jeune homme de haute extraction (Castelquisianni), élégant dans ses manières. Richesse manifeste et étiquette respectée, malgré des habitudes de plus en plus mercenaires. Taille et carrure moyennes, souple.
    
    Bretteur et poète, gentilhomme en herbe, en perpétuelle quête de gloire.
    
    Porte une rapière en argent enchantée qui absorbe la magie, Caracole. La dite rapière est également douée de parole. Bottes de sept lieux aux pieds.

Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 1 dimanche 15 septembre 2013, 17:14:12

« Voilà pourquoi le monde devrait être dominé par des armes enchantées, et non par des humains ! Vous n'avez que deux mots à la bouche : manger, et dormir, et cela vous distrait des choses vraiment importantes ! Ceux qui partagent ma nature n'ont pas de telles contraintes, et agissent ainsi avec un courage et une lucidité bien supérieurs !
Tu es peut-être bien d'une vigueur supérieure, chère amie, mais tu es hélas un prototype bien unique. Combien y avait-il d'objets de ton envergure, dans la salle où je t'ai prise ?
Aucun, bien sûr ! Mais le tapis ashnardien était doué de conscience lui aussi, je l'aurais juré. Parfois, j'avais l'impression que ses nœuds étaient comme des yeux qui me contemplaient…
Et comment était-il enchanté ?
Il ne l'était pas. À ma connaissance, il servait aux invités de la princesse à s'essuyer les pieds.

À bien y réfléchir, tant d'humiliations, s'il avait été intelligent, l'auraient sans doute rendu très méchant. Il est à souhaiter que je me trompe.
Je suis sûr que cette étoffe sera prendre sa revanche un jour ou l'autre ! Mais cela ne change rien à notre débat, je le crains. Si nous voulons pouvoir intervenir la nuit, alors je dois dormir un peu le jour. C'est inévitable, et j'en suis désolé ma chère amie… Heureusement, ce sommeil diurne a été pour moi réparateur ! Je me sens en pleine forme pour agir, même égaré dans l'obscurité la plus profonde !
Tant mieux : j'ai soif de justice.
J'espère que ton appétit est grand. Ce groupe d'écorcheurs ne fera pas de nouvelles victimes ! Ce sera notre premier grand exploit. »


Le cosmopolitisme de Nexus, depuis qu'Ozvello y était arrivé, après quelques aventures troubles, ne l'avait pas contenu bien longtemps. Bien au contraire, toute sa vie, il avait été protégé au sein d'une cité, qui, en matière de places agitées, n'avait pas grand-chose à envier à la capitale. Si sa vie, considérant la bourse dont il disposait, n'avait été aucunement compliqué par rapport à la moyenne des habitants de la ville, il le regrettait presque. Oisif, le garçon se sentait coupable de ne pas faire usage de son statut de gentilhomme. En sus, Caracole adoptait dans ces moments là une attitude proche du harcèlement, en poussant très lourdement son porteur à l'action.

Bien vite, le jeune homme n'avait pas pu tenir un place, et en vaillant spadassin qu'il était, il avait cherché comment utiliser au mieux ses dons. Quelques témoignages l'avaient alors mis sur la piste d'une bande de vauriens qui dévalisaient les caravanes, et capturaient les voyageurs isolés. À n'en pas douter, la garde finirait par s'y intéresser, mais les malfrats se seraient probablement séparés avant, restant ainsi impunis. Il ne lui en avait pas fallu plus pour mener l'enquête. Enfin, après une journée de recherche, à défaut d'avoir découvert leur campement, il croyait avoir bien cerné le périmètre où, usuellement, ils commentaient leurs enlèvements et leurs pillages. Ceux-ci n'ayant lieu que de nuit, sur des zones où les marchands avaient l'habitude de faire halte, et il s'était donc préparé en conséquence. Notamment en faisant une sieste en fin d'après-midi, ce qui avait exaspéré la rapière.

Le bretteur avait pris le soin de prendre une ruelle discrète, où nulle ne passait, au demeurant, jamais. Après un regard à ses bottes, s'assurant que leur magie avait été déverrouillée par son arme, Ozvello fit un pas en avant… et se retrouva sept lieux plus loin. Il lui fallut encore un peu de marche pour atteindre sa destination. Enfin, se furent des bruits de pas qui l’alertèrent. Le jeune homme s'immobilisa un instant, alors que lui-même arrivait par une route perpendiculaire. S'il en croyait ses oreilles, il y avait là une dizaine d'hommes. Il n'avait pas vraiment songé à un plan, sachant sa supériorité martiale évidente sur les bandits.

La surprise, il le savait, n'était pas très digne d'un gentilhomme. Pour autant, même lui ne s'y serait pas lancé sans avoir un minimum de connaissance de la situation. Se faisant discret comme il l'était rarement, il rangea son orgueil et longea les fourrés. Dans cette position, il put voir sa lumière de deux torche éclairer un convoi proche de celui qu'il s'était imaginé. Huit malandrins se suivaient, trois formant une tête, deux surveillants les flancs, et les autres n'ayant, visiblement, pas de position prédéfinie. Leur démarche, tout comme leur équipement, n'avait en réalité rien de militaire. Leurs armes, Ozvello pouvait le voir d'ici, n'étaient guère bien entretenues, et ressemblaient pour certaines plus à des outils de paysan qu'à des engins de mort. Aucun n'avait de meilleur protection que quelques pièces et épaulettes de cuir. Seul était inquiétant, ou plutôt mystérieux, un petit homme replet, au centre, qui lui, ne transportait visiblement aucune lame.

Ils n'étaient visiblement pas en train de tendre une embuscade ou de chercher des dormeurs, mais de s'éloigner de leur zone habituelle. C'est seulement en apercevant un neuvième individu que le bretteur compris la raison de cette cessation d'activité. Celui-ci était à l'arrière, ligoté forcé d'avancer. De ce qu'il voyait, c'était un adolescent aussi grand qu'il était mince, le reste de ses traits étant dissimulés dans l'ombre. En matière de victime, cela ne valait pas, songea Ozvello, une belle jeune femme, mais il s'en contenterait. Sans attendre plus longtemps, il sauta sur la route, se retrouvant quelques mètres derrière les bandits, sans plus se soucier du silence.

Dégainant Caracole qui luisait déjà d'un fort éclat bleuté, il n'adopta pas de suite pour autant une attitude belliqueuse. Certain des malfrats s'étant déjà retournés cependant, il avisa :

« Messieurs, je suis au regret de vous annoncer que vos actes de brigandages ont trouvé leur fin ! Comme le veut l'usage, je vous proposerai une solution pacifique. Rendez-vous à la garde et relâchez le jouvenceau que vous retenez en otage, et ainsi votre honneur, au moins sera-t-il épargné ! Concernant votre vie, en revanche, je ne peux rien vous prom… »

Le bretteur plongea à terre en entendant le bruit sifflant de deux carreaux fondant sur lui. Il avait déjà eu le temps de repérer les tireurs, et savait qu'ils ne seraient plus dangereux avant plusieurs secondes. Il se releva en roulant sur lui-même, ce qui fit chuter son chapeau à plume dans la poussière. Sur un plan stylistique, la chose était regrettable, mais il n'avait pas le temps de le ramasser.

« Hélas, je n'avais jamais vraiment compté là-dessus ! Les malins sont tous les même ! Agressifs ! »

Puis il bondit, dispersant par des moulinets rapides deux hommes s'étant instinctivement rapprochés l'un de l'autre. L'un n'eut que le loisir de se saisir de son arme avant que Caracole ne trouve le chemin jusqu'à sa gorge, en ressortant rouge du premier sang.

« Mais lents ! »

Profitant du désordre qui régnait encore, Ozvello transperça avec un geste presque contigu le poitrail du second, qui prit de faiblesse, recula, puis s'affaissa.

« Et interchangeables !
–Si on t'attrape vivant, je t'assure que ton honneur sera pas épargné, petit merde »
lança un bandit de l'avant-garde.

Le jeune homme fit un pas en arrière, et para sans grand mal le coup d'épée pourtant puissant que lui portait un de ses agresseurs qui lui avait foncé dessus. À sa propre surprise, il sentit à peine la vibration du choc lui remonter le long du bras, et malgré sa force sans doute bien inférieure, il n'eut pas de difficulté à faire dévier la lame. Caracole, songea Ozvello, avait été enchantée de manière admirable. Se trouvant dans une position de force, il désarma son adversaire, et mis son épaule hors d'usage pour longtemps, avant de le mettre au sol en le frappant vigoureusement au visage de son autre poing fermé.

« Et prévisibles ! »

Deux autres bandits fondant sur lui, il n'eut d'autre choix que de se dérober pour briser leur élan. Déparant sur le sol et se redressant brusquement, sa cape volant au vent, il parvint comme par miracle à passer derrière eux sans que ceux-ci anticipent la manœuvre, et sans que ceux-ci ne puissent lui porter le moindre assaut.

« Et stupides ! »

Il avait de cette façon nettoyé assez bien la zone où se trouvait encore l'otage. Courant vers lui, il défit d'un seul mouvement de taille les liens qui lui maintenaient les mains, Caracole entaillant la corde avec une facilité exemplaire, encore qu'elle ne soit aucunement conçue pour ce type de passe. Sans se détourner de ses adversaires, Ozvello saisit une longue dague qu'il avait à sa ceinture en supplément, et la jeta derrière lui, dans la direction du garçon.

« Bats toi si tu en es capable ! Ou alors fuis dans la direction que tu jugeras bonne ! » lui invectiva-t-il.

Il restait encore en état de combattre cinq hommes, dont deux tireurs, ainsi que l'intrigant personnage sans arme.
« Modifié: mardi 12 novembre 2013, 19:42:16 par Ozvello Di Luccio »
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 2 mardi 17 septembre 2013, 15:16:14

La promenade ne fut douloureuse qui psychologiquement car, heureusement, les malfrats tenaient à garder leur prisonnier en bon état et l'éclat des torches permettait de ne pas trébucher bêtement. Néanmoins, Zeckiel restait mortifié. Son romantisme lyrique s'était envolé pendant ses premiers pas en forêt, la veille-une éternité plus tôt. S'il n'avait jamais été d'un caractère aventureux, « voilà » se disait-il, « l'occasion de prouver que je ne suis pas le pleurnichard efféminé qu'ils croient ». Et bien c'était raté. Il n'était peut être finalement qu'un faiblard à la faible constitution destiné à devenir l'otage idéal.

N'étant point parfaitement idiot, le sang-mêlé n'allait pas simplement attendre que les bandits découvrent la supercherie, l'inutilité de leur prise d'oage. Dans leurs rangs se trouvait un être doué d'un peu plus de cervelle pour moins de muscle que les autres et l'enfant Selenis voulait croire qu'il avait une place importante au sein de la bande. Aussi, peut être... Peut être pouvait-il tenter d'intégrer cette bande ? Ou simplement de le feindre, dans un premier temps ? « Bonjour, j'aimerai devenir brigand. Mes parents ? Oh, je les déteste ; vous n'avez qu'à leur extorquer l'argent et je vous rejoins après. J'ai d'autres talents qui pourraient vous être utiles, comme par exemple... »

Comme par exemple rien... Et même s'il se déclarait serrurier de premier ordre, restait que dans un premier temps les bougres n'auraient aucun argent à extorquer à ses prétendus parents et que le mensonge en resterait là. Et lui aussi. Avec en prime une dague dans la gorge, sans doute.

Aussi, Zeckiel était et restait mortifié. Sa seule chance résidait dans la fuite et le couvert que lui offraient arbres et ténèbres. Pas particulièrement mauvais coureur, il doutait tout de même d'aller bien loin dans cette forêt, suivi par des hommes porteurs de torches et suivant les traces qu'il ne manquerait pas de laisser dans la terre encore mouillée par la dernière averse. Mais c'était là, à vrai dire, sa seule option (à défaut de chance). La nuit et la possible fatigue de ses agresseurs jouaient en sa faveur... Certes il serait plus dispo le lendemain, mais eux aussi...

Zeck' ralentit donc consciencieusement le pas, discrètement, et l'espoir naquit tandis qu'il constatait qu'aucun des malfrats ne remarquait sa manœuvre. D'abord en tête, il descendit jusqu'au niveau de l'homme replet. Sa lenteur fut l'objet de quelques moqueries mais ce même homme calma à nouveau les troupes ;

  « -Laissez le et fermez-la, on est pas encore arrivé. »

Lentement mais sûrement, Zeckiel poursuivit son œuvre. Petit à petit... lentement mais sûrement...et puis... Enfin ! Plus qu'en seul bandit le séparait de son but !


Mais...
Un individu tout droit sorti du néant (ou d'un conte de fée, eut égard à son chapeau étrange) prit la parole. L'innocent cornu manqua de s'étrangler devant la tirade du gentilhomme. Alors que ce dernier demandait fort courtoisement de « libérer le jouvenceau », les regards de quelques uns de ses agresseurs, parfois surpris de constater qu'il n'était plus en train de marcher devant, se braquèrent sur Zeck.

Et puis, le jeune homme assista à un déchaînement de violence auquel sa vie paisible ne l'avait pas habitué...
Car les bandits constataient que l'homme était seul et donc (qui aurait pu leur en vouloir de penser ainsi ?) en fâcheuse posture, firent feu. Mais l'épéiste évita les carreaux sans sourciller, repoussant ensuite les quelques  inconscients qui venaient de le sous estimer. Ils périrent les premiers, presque immédiatement.

Le fils d'incube ne put empêcher la bile de lui remonter jusqu'au palais tandis que s'accumulaient les morts sous la lame habile et le verbe moqueur du spadassin. Morts, déjà ! Et pourtant... Le sang-mêlé n'arrivait pas à s'empêcher d'être heureux de voir le sang se verser. Cette violence le fascinait, et son sang bouillonnait d'une joie malsaine. Ce simple constat le révulsa plus encore que la violence elle même.

Puis... Son sauveur (car s'en était un, qui avait tenté de régler les choses sans heurts) apparut devant lui. Et abaissa sur lui sa lame, dans un éclair. Il trancha ses liens d'un geste. Zeckiel était encore paralysé quand l'inconnu lui jeta quelque chose de facilement identifiable ; une dague. Une lame. Sa conception ne laissait aucun doute sur son but ; c'était une arme destinée à tuer et non pas à tailler le bois.

Incube ? Suniite ? Violence ou fuite ? Le bretteur lui-même lui laissait le choix, tout en se jetant à nouveau dans la mêlée. Zeckiel chercha à l'intérieur de son kimono le parchemin qui lui avait été confié, sentant sous ses doigts le contact du papier. Mais son sceau ne lui serait d'aucune utilité. Le jeune homme se baissa finalement et ramassa l'arme avant de se tourner vers les bandits, déterminé.

Il n'avait pas vraiment l'intention de les tuer car, après tout, ils ne lui avaient fait aucun mal. Mais il ne pouvait pas laisser le défenseur des jouvenceaux pathétiques se débattre seul avec tant d'adversaires. Tout admirable qu'il fut, il ne pourrait pas sortir indemne d'un tel combat. Quant à Zeckiel... Il n'était pas fou au point de se lancer lui même dans la mêlée.

Un rapide coup d'oeil lui apprit que certains gredins s'étaient manifestement éclipsés. Deux, en fait. L'un d'eux était le grand fin, tandis que l'autre était un individu sec aux paroles malfaisantes et aux gestes sadiques, un boiteux au regard fou qui gardait sur lui une arbalète pour seule arme. Il était sans doute l'un de ceux qui avaient déclenché les hostilités. Zeck n'hésita que quelques instants, les yeux rivés sur la lame qu'il tenait entre les mains. 

Le sang-mêlé se faufila bientôt dans les fourrés sans égard pour l'impression de couard qu'il était en train de donner. Il avait vu le boiteux s'enfoncer dans cette direction et il avait bien l'intention de s'assurer que ce dernier ne s'apprêtait pas à tuer lâchement l'épéiste. Au fond, il espérait que cet être malfaisant ait pris la fuite. Mais ce n'était pas le cas et comme Zeckiel l'avait craint, il était à présent en train d'armer son arbalète.

Par miracle, ce fut un réflexe qui lui était inconnu, dicté par une pulsion meurtrière qu'il ne se connaissait pas qui lui ordonna de se jeter en avant et d'abaisser sa lame. Sa conscience seule n'aurait pas permis une telle chose.

Le boiteux, surpris, perdit son carreau dans les cimes tout en repoussant Zeckiel d'un méchant coup de coude au plexus, coup auquel ne s'attendait pas le jeune homme. Son souffle, instantanément coupé, l'obligé à reculer en suffoquant. Le boiteux de son côté n'avait pas périt sur le coup, encore qu'il s'affaissa misérablement pour ramper vers le sang-mêlé, l'oeil brillant d'une haine empoisonnée pendant qu'il coassait;

-Je vais te faire hurler petite merde, tu vas gueuler comme un porc !
« Modifié: mardi 17 septembre 2013, 15:24:17 par Zeckiel Selenis »

Ozvello Di Luccio

Humain(e)

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    Description
    Jeune homme de haute extraction (Castelquisianni), élégant dans ses manières. Richesse manifeste et étiquette respectée, malgré des habitudes de plus en plus mercenaires. Taille et carrure moyennes, souple.
    
    Bretteur et poète, gentilhomme en herbe, en perpétuelle quête de gloire.
    
    Porte une rapière en argent enchantée qui absorbe la magie, Caracole. La dite rapière est également douée de parole. Bottes de sept lieux aux pieds.

Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 3 dimanche 22 septembre 2013, 03:40:55

Ozvello était concentré sur le moindre geste des deux bandits armés d'épées qui n'avaient pas tardé à l'engager de nouveau. Car même d'aussi piètres combattants ne pouvait rester éternellement hébété. Ceux-ci, désorientés par la manœuvre d'esquive du bretteur, ne lui avaient donné qu'un court temps mis à profit pour détacher l'otage. Le jeune homme n'eut que le temps de prendre une respiration avant d'être replongé dans la mêlée. Il s'agissait à présent véritablement d'un combat, où il ne pouvait plus faire autant d'usage de l'effet de surprise. Il para presque naturellement le premier coup, déviant la lame qui le visait sur sa droite, mais du faire un pas en arrière pour éviter la seconde.

« Céder du terrain me frustre, ça n'est pas moi.
Ma nature profonde est aux assauts hardis
 »
haleta-t-il.

Hélas, il n'avait pas d'autre choix. Les techniques d'escrime castelquisianne qui constituaient le gros de sa formation d'épéiste se concentraient essentiellement sur le combat singulier. De là où il venait, il n'y avait guère que deux façons de se faire pardonner un tort : avec de l'or, ou avec un duel. Les marchands de la ville n'étant pas connus pour beaucoup aimer se défaire de leur fortune, même les plus humbles d'entre-eux maîtrisaient les rudiments du maniement du fleuret. Deux contre un, songea cependant Ozvello, cela était encore possible. Pour peu qu'on les force à agir comme un seul homme.

« Mais qui prie qu'un déluge de coups me noie,
Souffre que je fasse un ces bras peu dégourdis !
 »


Ainsi qu'il l'attendait, un des bandits le frappa de taille, et le bretteur mit son fer sur son chemin avec autant de facilité que la première fois. Cependant, plutôt que d'écarter la lame ennemie comme il l'avait fait la première fois, il la ramena vers son autre adversaire, joignant les deux épées. Le jeune homme ne perdit pas une seconde pour pivoter dans le sens opposé, et fut récompensé de sa passe par une ouverture béante dans la défense de l'homme. Sans faire de manière, Caracole trouva le chemin vers la cuisse, et se permit même le luxe de s'enfoncer suffisamment pour atteindre l'autre jambe. Puis le garçon se dégagea par un petit bond. Poussant un grognement de douleur, le gredin ainsi neutralisé perdit l'équilibre.

« Suffit d'une estocade pour qu'un filou ploie,
Et fit stricte sonate ce fol rhapsodie
 »
se contenta de constater le bretteur, pourtant content de son affaire.

À présent que son adversaire direct était isolé, Ozvello, souriant, ne se faisait plus vraiment de soucis. Le sang saturé d'adrénaline, les mots lui venaient presque aussi aisément que les coups. Voilà ce qu'il avait toujours voulu vivre ! C'était pour des combats épiques comme celui-ci qu'il avait quitté le confort bourgeois d'une vie toute tracée de négociant. Un sifflement caractéristique d'une arbalète plus tard, et le jeune homme ne fit plus figure aussi fière. Il avait presque omis que les tireurs étaient toujours actifs. Dans l'obscurité, il ne vit même pas le carreau fondre sur lui, et ne s'y attendant pas, ses réflexes restèrent impuissants.

Pourtant, son bras, mue par une force qui n'était pas la sienne, vint placer sa rapière devant son visage. Le bruit métallique qui en suivit lui appris que Caracole venait de se placer avec une précision fabuleuse sur le trajet du projectile. La pointe de métal, déviée in-extremis de son crâne, termina sa course dans la partie superficielle de son épaule gauche. Ozvello serra les dents, mais ce ne fut pas sa chair qui fut le plus blessée.

« Rimer moins, se battre plus ! » rugit l'épée enchantée. « Gare ! » fit-elle encore en contrant l'assaut soudain du dernier bandit, qui, constatant l'hébétude du castelquisian, y avait vu sa chance.

Le jeune homme mit une bonne seconde à se remettre de l'événement, ne sachant plus vraiment qui de la lame ou de lui contrôlait son membre. Néanmoins, seul, le dernier égorgeur ne posa en effet plus beaucoup de problème. Initiant un mouvement tournant autour de son arme mal maîtrisée, le bretteur eut tôt fait de lui piquer la main, et de le désarmer. Alors qu'il se retournait pour fuir, une botte le poussa au train et il chut sur son compagnon blessé à la jambe. Un deuxième coup de botte, au visage cette fois, lui cassa quelques dents et lui passa l'envie de se relever.

La situation était au beau fixe, jusqu'à ce qu'encore une fois, un nouvel élément inattendu fasse irruption. Relevant les yeux vers le tireur qui lui avait endommagé l'épaule, Ozvello fut plutôt interpellé par l'homme replet, placé un peu en retrait. La main droite de ce dernier brillait d'une sinistre lueur rougeâtre, alors que l'autre main était plaquée sur ce qui semblait être un lourd volume relié. Le garçon ne savait comme y faire avec la magie qu'il avait à l'évidence reconnue, et sa réaction fut donc peu coordonnée : il fonça sur le sorcier supposé sans plus de précaution.

Avant qu'il ait parcouru la poignée de mètres qui l'en séparait, toutefois, le spectre vermeil qui entourait les doigts du mage se transforma en une traînée de flammes. Elle s'en détacha bientôt, et, sous les rires de l'évocateur, se dirigea directement sur le bretteur, sans être affecté du brusque changement de trajectoire qu'il tenta d'opérer. Le cœur du castelquisian ne pouvait encore accélérer, mais celui-ci le sentit faire un bond dans sa poitrine lorsqu'il réalisa qu'il ne l'esquiverait pas. Il n'avait jamais beaucoup aimé la chaleur. Finir brûlé, songea-t-il, était bien l'une des morts les pires.

La peur fut de courte durée. Avant même d'atteindre le jeune homme, la boule de feu disparue. Dans le même temps, la luminosité de Caracole augmenta sensiblement, baignant la scène toute entière d'un éclair bleuté. Ozvello s'exclama :

« Ah oui ?! Oh. Inespéré, je dois dire.
Magie profane élémentaire. Rudimentaire. Nourrissante. »
commenta savamment la rapière.

Passablement choqué malgré sa verve, le garçon n'était pas prêt à laisser le temps au mage de lancer un nouveau sortilège, et de retenter l'expérience. Percé au visage, le sorcier rendit l'âme plus vite que les autres. Vivement, le bretteur s'apprêta à régler le compte du tireur. Mais il se retourna et constata que celui-ci venait de prendre la fuite quelques secondes plus tôt, et était déjà loin.

« Ainsi vont les pleutres, ils y survivent parfois !
Leur honneur souillé par leur triste comédie !
Dévoyer les scélérats, tel est mon emploi.
Ozvello Di Luccio fut ton bourreau, bandit !
 »


Il n'avait pas l'intention de le poursuivre. Qui, sinon, irait conter ses exploits aux autres malfrats ? Un grand héros ne l'était pas sans grand ennemi, voilà une chose qu'il n'ignorait pas ! Même s'il y avait des chances que ce paysan ait autant une plus forte envie de passer le reste de ses jours à l'abri que de chercher vengeance. Il avait bien veillé à mentionner son nom, pour être certain qu'un autre ne s'approprie pas ses exploits. Pourtant, le feu de l'action, il lui semblait qu'il avait oublié quelque-chose. Mais quoi ?
« Modifié: mardi 12 novembre 2013, 19:39:17 par Ozvello Di Luccio »
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 4 mardi 24 septembre 2013, 17:04:12

Zeckiel ne parvenait toujours pas à respirer correctement et titubait misérablement. Comment ce type pouvait-il avancer si facilement ?! Bien qu'il soit en fait en train de ramper, Zeckiel était trop terrorisé par la haine contenue dans les yeux du mécréant pour avoir toute l'assurance qu'il aurait du posséder en cet instant.

Plutôt que d'achever son ennemi ou de rebrousser carrément son chemin, il se contenta de reculer difficilement, les yeux rivés sur le hideux boiteux. Erreur stupide. Que trouve-t-on au pied des arbres, dans une forêt ? Des racines ? Non, les racines qui vous font des croches-pattes n'existent pas. En revanche, c'était certainement là le passe temps favori des ronces, qui trouvèrent leur compte ce jour là. Trop amples aux jambes, les vêtements du sang-mêlé ne l'autorisèrent pas à reprendre l'équilibre tandis qu'il tombait en arrière, battant des bras pour s'agripper à quelque chose- en vain.

Ca, et le souffle coupé... Zeckiel vit des points blancs danser devant ses yeux juste avant de constater qu'il n'avait plus la dague entre ses mains. Un ricanement mauvais s'élevait de derrière le massif de ronce qui lui bloquait désormais la vue.

« -Au moins tu ne fais pa d'histoires je vois... Ne remue pas trop ; tu pourrais te faire mal! Ahaha !  »

Mais quelle idée l'avait poussé à se battre ? Il n'était certes pas mauvais au tir à l'arc, mais de là à participer à une bataille fer en main !... Ses doigts cherchèrent l'arme qui lui avait été prêtée mais il n'y voyait rien dans le sous bois et ne trouva que des épines à se planter méchamment dans la main. Son souffle était enfin revenu et avec lui, de la force à imprimer dans ses muscles. Il en profita pour reculer en araignée.

La chance voulu que les ronces n'avaient pas constitué un massif très... massif, justement. Aucune résistance dans son dos ; il s'échappa facilement. Mais alors qu'il se relevait, plongeant par réflexe sa main dans son kimono pour calmer les douleurs de sa main sanguinolente, il leva les yeux sur son agresseur au moment précis où celui-ci tirait son carreau. Le projectile perça de part en part son kimono, à quelques centimètres du foie. L'expression de surprise qui se peignit sur le visage de Zeckiel trompa certainement l'arbalétrier, qui ne semblait pas se presser outre mesure pour recharger.

« -Ton pote doit déjà être mort, Rawl ne plaisante pas avec sa magie... Tu le rejoins bientôt, t'en fais pas...

La main de Zeckiel trouva le sceau de sa mère, celui là qu'il avait craint d'utiliser quelques heures plus tôt. Il lui semblait avoir vu des esprits malfaisants, et peut être même des... fantômes. Mais cela n'importait plus. C'était la seule carte qui lui restait. Il posa le sceau sur son front.

Le monde changea alors subtilement. Des lueurs spectrales brillaient ici et là, d'un vert sombre et macabre. Zeckiel murmura seulement ; « -Au secours..  », dans le vide. Sa voix n'était pas la même, étrangement diffuse. Mais il n'y prit pas garde.

Car sous ses yeux qui jusque là contemplaient le corps de son adversaire, nimbé d'un éclat blanchâtre, apparut une forme bleue, à l'allure de chevalier issu d'un autre âge. Ce dernier contempla ses propres mains squelettiques avant de planter ses orbites vides dans les yeux du jeune homme.

«  -Comme le destin est ironique... Puis-je te venir en aide, petit ?  »

Zeckiel hocha simplement la tête. Le fantôme poursuivit ;

«  -J'ai besoin de tes forces.  » Il jeta un coup d'oeil au bandit derrière lui.«  -Même un tout petit peu fera l'affaire...  »

Le jeune garçon avait à peine acquiescé qu'il perdit connaissance. Il ne garda aucun souvenir des secondes qui suivirent, sinon une vague phrase ; «  -Enfin, me voilà vengé...  »

Lorsqu'il rouvrit les yeux, le monde était redevenu normal. A peine une minute s'était écoulée, d'après les coulées de sang non coagulé qui continuait de couler de ses plaies. Zeckiel posa un œil plein d’appréhension sur l'endroit où aurait dû se trouver le boiteux. Il était encore là, mais en deux morceaux.

Alors, las de tant d'émotions, son estomac lui fit défaut. Zeckiel s'agenouilla pour vomir à son aise.
« Modifié: mardi 24 septembre 2013, 17:11:34 par Zeckiel Selenis »

Ozvello Di Luccio

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    Bretteur et poète, gentilhomme en herbe, en perpétuelle quête de gloire.
    
    Porte une rapière en argent enchantée qui absorbe la magie, Caracole. La dite rapière est également douée de parole. Bottes de sept lieux aux pieds.

Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 5 vendredi 27 septembre 2013, 00:40:37

Finalement, son esprit se recentra, et Ozvello vit très bien la chose que tout à son combat, il avait oublié. La blessure qu'il avait à l'épaule était tout de même une belle plaie. Toutefois, il ne s'en faisait pas trop. Si le carreau, en pénétrant sa chair, avait laissé une déchirure qui le tiraillait un peu, encore que l'endorphine jugulait la douleur. Heureusement, n'employant pas de ces lames courtes destinées à la parade qu'on appelle mains gauches, l'usage de ce bras n'était pour lui que secondaire en combat. Pour être sûr que la meurtrissure n'évolue pas mal, il faudrait qu'il s'en occupe dans l'heure, c'était certain, mais cela ne le préoccupait pas pour l'instant. Le jeune homme jeta un regard neutre aux survivants qui rampaient pour certains, blessés, étourdis, et aux autres, dont la mort ne faisait pas beaucoup de doute.

« On se bat, et puis on ne songe plus au pourquoi du charnier.
Très saine évolution : voilà le juste sens de la vie.
Tu as eu ton combat, chère amie. J'ai maintenant une victime à secourir ! »


Car à tout bien réfléchir, il y avait un deuxième élément, plus important encore, qu'il avait omis. Qu'était donc devenu le frêle individu qu'il avait libéré avant de retourner à ses activités guerrières ? La dernière fois qu'il avait porté les yeux sur lui, il était encore ligoté par des cordes. Néanmoins, il avait probablement réussi à s'en défaire, car dans l'obscurité, il n'en distinguait plus aucune trace. La piste, en y regardant correctement, n'était pas dure à suivre pour autant. D'un pas vif, le spadassin arpenta le sentier sur quelques mètres, avant de tomber sur un chemin de végétation piétinée qui conduisait à un cadavre. Faisant comme s'il était connaisseur, il le jaugea du bout du pied.

« Hé bien, quelle férocité. »

Ozvello ne put retenir une expression de dégoût en voyant de plus près l'état dans lequel était le malheureux défunt. Ainsi, les affrontements, c'était aussi cela. Il ne l'ignorait pas, et y avait été, dans une certaine mesure préparé. Mais observer un corps ainsi déchiré en deux parties, c'était tout autre chose que de regarder tout un champ d'ennemis abattues par la pointe d'une rapière comme Caracole. De l'avis du bretteur, il n'y avait pas de précision, pas de subtilité, dans la manière dont le bandit avait été abattu, seulement de la barbarie. Le spectacle n'était pas réjouissant. Il jugea bien vite la technique à l'origine de cela, sans jamais l'avoir vue directement, comme grossière, brutale, inélégante. En un mot : sale. Il s'éloigna de l'objet du délit promptement.

« Cela a le mérite d'être efficace, je suppose… Mais comment est-il possible de faire ça avec une simple lame courte ? » s'interrogea le castelquisian.

Son attention se reporta sur le jeune homme qu'il avait secouru. Il estima rapidement sa carrure comme très largement insuffisante pour arriver à un tel exploit avec une arme aussi dérisoire. La suspicion ne fit qu'augmenter lorsque à la lumière bleutée qu'émettait Caracole, il distingua mieux les traits du jouvenceau. Du premier abord, il lui avait paru humain, grand et maigre et il constatait ici qu'il avait un visage délicat et charmant. Ozvello aurait parié qu'il n'était pas moins bourgeois que lui, et que peut-être même, il aurait été noble. Toutefois, l'hypothèse était démentie par un problème ne se trouvant pas au niveau de son regard menthe, mais un peu au dessus. Deux cornes ne laissant que peu de doute sur sa nature. Deux cornes qui augmentaient fortement la suspicion du bretteur.

« Aurais-je sauvé un démon corrupteur ? Quel crime ai-je commis là ? Vous n'êtes pas vraiment la victime idéale… J'avais espéré une jolie princesse, ou à la rigueur un noble prince ! Mais un suppôt des enfers, ça… Oh… Je ne vous cache pas que c'est fâcheux. »

On était jamais trop prudent, face à des êtres comme ceux-là, songea le castelquisian. Par sécurité, il orienta Caracole en direction de l'intrigant. Ce dernier était visiblement en train de recracher son dîner. De plus, il paraissait blessé ; il saignait un peu. La seule chose de réellement douteuse était le morceau de papier, écrit de caractères qu'Ozvello ne savait lire, collé sur son front. S'il n'y avait pas eu non-loin de lui un triste carnage, il aurait été bien difficile de trouver quoi que ce soit d'inquiétant dans le personnage.

« N'essayez pas de me faire mésestimer votre dangerosité ! Même si elle n'est pas vraiment… apparente. Allons, relevez-vous. Hm… à titre informatif, diriez-vous que vous risquez d'essayer de me démembrer dans les minutes qui suivent ? »
« Modifié: mardi 12 novembre 2013, 19:37:45 par Ozvello Di Luccio »
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 6 mardi 01 octobre 2013, 22:37:22

« Aurais-je sauvé un démon corrupteur ? Quel crime ai-je commis là ? Vous n'êtes pas vraiment la victime idéale… J'avais espéré une jolie princesse, ou à la rigueur un noble prince ! Mais un suppôt des enfers, ça… Oh… Je ne vous cache pas que c'est fâcheux. »

Zeckiel ne parvenait pas à comprendre les paroles de celui qui l'avait libéré quelques minutes plus tôt. Vomir était-il un démoniaque moyen de corruption chez les gens de son espèce ? Quoiqu'il en pense, c'était trop tard ; le jeune homme restait douloureusement plié en deux, son estomac vide trop occupé par d'incompréhensibles envies de convulsion pour cesser immédiatement.

Il y eu un instant de flottement, pendant lequel Zeck' ne put que maudire sa situation et les préjugés du spadassin qui dressait désormais son arme tendue par devant lui. Il pouvait se faire embrocher  dans l'instant ; il aurait été incapable de bouger autrement que de façon très vague. Qu'espérait-il, une réponse ? Et bien...

Il semblait que ce fut effectivement le cas ! Le jeune homme fit un effort surhumain pour s'empêcher de continuer à cracher le vide que contenait un estomac que son cerveau semblait croire encore plein. Peu enclin à mourir pour avoir eu la bouche pleine d'un rien mal craché, l'enfant Selenis calma ses vaines régurgitation et se redressa un peu avant de s'essuyer le coin de la bouche par un très adapté coin de manche.

« N'essayez pas de me faire mésestimer votre dangerosité ! Même si elle n'est pas vraiment… apparente. Allons, relevez-vous. Hm… à titre informatif, diriez-vous que vous risquez d'essayer de me démembrer dans les minutes qui suivent ? »

Hein ? Quel individu étrange... Zeckiel était partagé entre la peur et l'amusement, aussi un pauvre sourire fatigué se glissa-t-il sur ses lèvres. Le démembrer ? Tout ça parce qu'il avait sur le sommet de son crâne une ridicule paire de corne, qui aurait provoqué l'hilarité d'un démon âgé d'à peine cinq ans ? Le sang-mêlé secoua la tête en signe de dénégation (ce qui eut pour effet de détacher le sceau, qui ne tenait plus guère sur son front que par l'opération divine d'une mèche de cheveux humides). Il se pencha pour la ramasser par réflexe, se trouvant bientôt à terre et dans une attitude ridicule alors qu'il répondait ;

«  - Je n...mince ! Je ne risque pas de vous démembrer et encore moins d'essayer... Si je le pouvais, ces bandits ne m'auraient pas posé de problème, n'est ce pas ? Celui là...  »  Zeck' grimaça tandis que l'image du corps privé de sa tête s'imposait à lui. «  -Quelque chose d'autre l'a terrassé...  »

Il déglutit pendant qu'un court silence s'installait. Comme le temps paraît long lorsque l'on a la pointe d'une rapière couverte du sang d'une douzaine d'autres victimes pointée sur vous ! Zeckiel, ne sachant trop que faire, ne put que s'incliner maladroitement vers son sauveur.

«  -En tous cas, merci infiniment de m'avoir sauvé...Messire ?  »

Ozvello Di Luccio

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 7 dimanche 27 octobre 2013, 15:09:06

Sceptique et méfiant d'abord, il ne fallut pourtant pas longtemps à Ozvello pour trouver cette attitude défensive ridicule. Cela non-plus, ça n'était pas dans sa nature, et s'il avait du suivre les règles les plus élémentaires de la prudence, il n'aurait à l'évidence jamais attaqué seul la dizaine de bandits. Un frêle pseudo-démon, tout aussi doté d'incertaines aptitudes meurtrières qu'il était, ne représentait pas un risque suffisant pour que le bretteur en perdre les règles, élémentaires elles aussi, de la politesse. Du reste, le jeune homme blond paraissait au moins aussi malaise que lui. Il n'y avait plus que dans cette situation, la rapière pointée, qu'une certaine satisfaction à dominer son prochain du bout de son arme. En y pensant, il la trouva indigne de lui, et avec assez de lenteur tout de même, il fit descendre Caracole le long de son corps, éloignant la menace de son interlocuteur.

« Espérons que cette chose autre ne se représente pas avec des intentions hostiles, alors ? Je suppose que l'affliction vous a empêché de voir où elle s'était esquivée ? »

L'escrimeur haussa les épaules. Après ce qui venait de se passer, il considérait avoir toutes les raisons du monde de se sentir invincible. Si ces talents à l'épée étaient grands, il savait à présent que l'épée elle-même pouvait prendre le relais, lorsque ceux-ci ne suffisaient plus. Face à un potentiel adversaire en proie aux caprices de son estomac, il pouvait consentir à un avantage.

« Je crois plus honnête de vous avertir tout-de-même que la magie ne m'atteint pas, démoniaque ou non ! Si vous voulez vous défaire de moi, vous devrez donc vous en remettre à des moyens plus honorables. Ou du moins plus inventifs. »

Ça avait été le seul point noir de l'affrontement, finalement : il n'était pas très fier du sort que, dans le feu de l'action, il avait réservé au mage. Il ne lui avait, à vrai dire, pas même laissé le loisir d'attraper une vraie arme, même s'il ne doutait pas que le livre de sorcellerie en fusse une, à sa manière. Il ne voulait pas reproduire cette erreur. Si un enchanteur occulte en avait après sa personne, il serait à présent prévenu, et ainsi, il n'aurait pas à mettre l'ombre d'une surprise indétectable sur l'honneur du combat qui en suivrait.

« Ceci fait ! »


Il chercha une seconde sur sa tête un chapeau qui avait chu a de nombreux mètres de là, et bien sûr, ne le trouva pas. À son tour, il s'inclina malgré tout, une révérence maîtrisée qu'on lui avait apprise à faire depuis bien longtemps ; un bras passant sous l'autre tendu, le pied droit légèrement avancé, le reste du corps bien raide quand le buste penchait vers l'avant d'environ quinze degrés. L'étiquette castelquisianne était moins compliquée pour les hommes que pour les femmes, en réalité, mais peu d'étrangers saisissaient les subtiles variations qu'il y avait dans ces courbettes, indiquant beaucoup de la place hiérarchique à laquelle celui qui saluait croyait bon de se positionner. Ozvello, pour sa part, venait de se fendre de quelque-chose de neutre et d'en fin de compte assez peu protocolaire, le plaçant sur un pied d'égalité avec son interlocuteur.

« Je suis Ozvello Di Luccio, castelquisian en exil. C'est donc trop d'honneur que de m'appeler messire : je ne vaux guère mieux qu'un roturier. Ce qui n'est pas une honte, d'ailleurs, à Castelquisianni, car l'on y respecte autant les accomplissements individuels que les dynasties… et que même celles-ci s'y constituent plus souvent par le commerce plutôt que par les terres. Quant à ma présence ici, cela faisait quelques temps que je traquais ces bandits-là. Ils s'étaient déjà rendus coupables de plusieurs attaques de caravanes. Je crois que justice leur est faite ! Enfin, à certains plus qu'à d'autres… »

Se retenant de jeter un regard en coin au cadavre décapité, et songeant au malfrat qui avait pris la fuite, le jeune homme eut un sourire amical. Sentant son interlocuteur peu assuré sur ses jambes, il crut bon de soutenir l'épaule de ce dernier de sa main gantée, geste douloureux qui ne fut pas sans lui rappeler que lui-même était blessé. C'est avec un ton plus soucieux qu'il s'inquiéta de l'état de la sorte de démon.

« Je serais très curieux de savoir votre identité, mais il me semble prioritaire d'établir le bilan de vos passe-d'armes. Je vois du sang sur votre habit… quelle est la gravité de vos maux ? Pensez-vous pouvoir marcher sur quelques lieux ? Une réponse négative ne serait pas excessivement problématique, pas d'inquiétude. J'ai même eu l'occasion de suivre quelques initiations à la chirurgie de guerre, un art très en avance, car il n'est dépendant d'aucune magie ! »
« Modifié: mardi 12 novembre 2013, 19:36:48 par Ozvello Di Luccio »
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 8 jeudi 07 novembre 2013, 14:27:20

Le spadassin baissa lentement son arme et Zeckiel soupira d'aise. A la question qu'il lui posa bientôt, cependant, le sang-mêlé ne trouva rien à répondre de concret, bredouillant vaguement qu'il s'était évanoui et n'avait rien vu. Il devinait la vérité, mais doutait qu'elle eut convenu au preux... Comment avouer qu'il avait temporairement loué les services d'un fantôme pour ôter la tête d'un forban en échange de sa force vitale ?
Le noble guerrier, encore distant, le mettait déjà en garde contre une éventuelle trahison... Et le jeune musicien n'avait pas envie d'attirer sur lui sa folie sanguinaire ! Il hocha vivement la tête en signe de dénégation pour montrer qu'il n'avait aucune intention belliqueuse.

Aussi attendit-il que son sauveur se détourne en quête de son chapeau pour chercher du regard la dague qu'il lui avait confiée, n'osant pas esquisser le moindre geste qui aurait pu paraître suspect. Son but n'était pas de l'agresser arme au poing, mais bien de la lui rendre en signe de courtoisie.

Malgré cela, lorsqu'il lui fit à nouveau face, Zeckiel sursauta comme s'il avait été interrompu en train d'espionner la femme d'un sultan. L'idée du danger était encore par trop présente en son for intérieur et le jeune homme, éprouvé nerveusement, tremblait comme une feuille d'automne. Mais le bretteur ne faisait que s'incliner devant lui -et n'en déplaise audit bretteur -le geste était encore beaucoup trop protocolaire pour que le demi démon s'en trouve tout à fait détendu. Il baissa maladroitement la tête en une inutile réponse de réponse digne de son émoi. Son interlocuteur n'en fit aucun cas, répondant à la question implicite qui lui avait été posée en se présentant. Le sang-mêlé aurait aimé répondre lorsqu'il entendit le nom d'Ozvello, mais celui-ci ne lui en laissa pas l'occasion. L'attention de Zeckiel, dissipée par la confusion occasionnée par le mot « Castelquisianni » ne se réveilla qu'à la mention des « bandits ». Juste assez pour que le jeune homme sente qu'il chancelait.

Puis une main rassurante se posa sur son épaule et le spadassin récita à nouveau ce qui semblait être un bien trop long babillage aux oreilles du timide Zeck, qui ne répondit que par un simple ;

«  - Je vais bien... à peu près, je crois. Le sang ne provient que de quelques éraflures... Il montra ses mains balafrées. J'ai eu de la chance.  »

Il passa un doigt à travers son kimono, un sourire nerveux plaqué sur son visage, avant de se souvenir qu'on lui avait posé une autre question ;

«  Je n'ai pas envie de me coucher et passer la nuit ici, mais marcher sur quelques lieux ! je crois que je n'en aurais pas la force.  » Il réfléchit un instant avant de continuer d'un air pensif ; Ces ge..bandits allaient dans leur repaire et je crois qu'il n'est plus très loin. Je ne sais pas s'il est vide mais s'il ne l'est pas vous pourrez finir votre œuvre pacificatrice. Et dans le cas contraire nous aurions un endroit sec où passer la nuit.  »

Un peu mal à l'aise, il détourna le regard des yeux pénétrants du « Casteliasinisien » et balaya une nouvelle fois le sous-bois d'un air gêné. Ses yeux s'accrochèrent sur un fin rai argenté ; c'était là l'arme qu'il avait perdue au moment où le boiteux lui avait donné un coup. La dague, cependant, était fermement tenue par le corps sans tête qui gisait là. Zeckiel contint mal une nouvelle secousse gastrique.

Ozvello Di Luccio

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 9 vendredi 08 novembre 2013, 00:50:17

L'inquiétude ne paraissait pas s'être tout-à-fait évaporé du visage d'Ozvello, cependant celui-ci passa l'éponge. Si l'ex-prisonnier paraissait jeune, ça n'était quand même pas un enfant, il devait ainsi bien être capable de prendre soin de sa propre personne ! Le bretteur, lui-même âgé d'à peine seize ans, en savait quelque-chose.

« Alors si ce n'est que cela ! Mais n'allez pas tout attribuer à la chance. En admettant que vous n'ayez pas occis cet homme vous-même, survivre seulement n'est pas aisé. Demandez donc à ceux qui sont morts ce soir ! Enfin… je suis pour dire vrai très soulagé de ne pas avoir à vous porter. »

Avec une épaule dans un tel état, songea-t-il sans toutefois l'ajouter, ça n'aurait de toute façon pas été une mince affaire. Il écouta ensuite d'une oreille très attentive les propos du jeune homme, d'autant plus qu'ils étaient rares et plutôt laconiques.

« Un de ces brigands est parvenu à s'enfuir… J'ignore s'il est retourné au camps que vous dites… Mais si c'est le cas, alors peut-être a-t-il prévenu quelques complices, dans lequel cas y retourner ne serait guère prudent… pour vous. Aussi, j'espère que vous ne prendrez ombrage si je vous demande de rester en arrière. Il reste ici encore quelques travaux à faire. Mais ne traînons pas. Nous aurons bien du temps pour parler plus tard ! Ah, et si vous en avez le courage, récupérez donc ma lame : elle est vôtre ! Son acier est assez fiable ! Il est de celui avec lequel on fait les carapaces des spostanacci je crois. Je reviens. »

Joignant le geste à la parole, Ozvello rompit la conversation. D'un pas allègre il se dirigea vers le charnier. Quelques bandits, parmi les moins morts, remuaient légèrement. Le castelquisian remarqua même la trace sanglante que l'un d'entre-eux avait sans doute laissée en s'enfuyant à son tour. Il ne porterait aucun secours aux blessés, pas plus qu'il ne les achèverait. Ils pouvaient tout aussi bien survivre que mourir, cela ne l'intéressait pas vraiment, mais ils le feraient par leurs propres moyens. L'adolescent préférait y voir un verdict final qu'il était bon de laisser au destin : s'ils en trouvaient la force et qu'un péril, un animal sauvage ou un autre détrousseur, ne les guettait pas dans la forêt, alors c'est que, sans doute, ils avaient le droit à une seconde chance.

En premier lieu, il ramassa son chapeau, et le remit aussitôt sur sa tête. Le panache ne pouvait attendre, et était dans son esprit prioritaire sur le reste. Ensuite seulement, il inspecta plus attentivement ce qu'il restait de la scène. Il crut déceler que l'un des vaincus, par les mouvements de respiration qu'il faisait, s'essayait assez mal à faire le mort, ce qui lui arracha un sourire. Près de celui-ci gisait une dague d'assez belle taille, plus proche du couteau de cuisine en vérité que de l'arme de professionnel. Le bretteur la saisit et la mit à sa ceinture, en remplacement de celle qu'il venait de léguer quelques instants plus tôt. Puis il s'intéressa au corps du sorcier. Peu de choses paraissaient utiles à emporter dans les nombreux accessoires du mystique… il fallait dire que l'un d'entre-eux aurait été précieux qu'il ne s'en serait sans doute pas rendu compte. Résistant à la tentation de tous les emporter, il ne se chargea que du lourd volume, à l'évidence occulte, qu'il parvint à entourer d'une chaînette et ainsi à suspendre à son habit.

Enfin, comme il l'avait promis, il revint vers son compagnon. Il s'apprêtait à partir.

« Nous allons suivre cette route, jusqu'à voir si nous trouvons un chemin dérobé, ou si la lueur d'un camps nous alerte… dans le pire des cas, nous n'aurons qu'à trouver un endroit un peu abrité. Cela vous convient-il ? Je dispose d'un moyen de nous faire rentrer sans effort de marche, mais l'ayant utilisé pour venir jusqu'ici, il n'est pas encore en état de nous servir. À ce propos… S'il devait m'arriver malheur, je vous conseille de vous saisir de mon arme. Elle s'appelle Caracole, et elle vous protégera mieux qu'une armure. Avec elle en main, la situation devrait être heureuse.
Pour lui assurément ! Mais il me semble préférer finir entre les mains d'un coupe-jarret qu'entre celles d'un chétif.
Oui… Elle parle, et presque toujours de massacres… mais ça n'est qu'un masque de pudeur, elle n'est en vérité intéressée que par la vertu.
C'est juste. Mais je crois plus facile d'apprendre à un coquin la morale qu'à cet individu mon maniement.
Diable, mon amie, votre mépris ne vous fait pas honneur… Et du reste, je soutiens que vous avez tort. N'importe qui peut devenir bretteur avec un bon professeur. Je n'ai pas la prétention de faire partie de ceux-là ! Mais si nous en avons l'occasion et que vous en avez envie, je pourrais vous apprendre à vous défendre ? C'est une chose toujours utile lorsque l'on voyage. Au fait ! J'ignore toujours votre nom ! »
« Modifié: mercredi 11 décembre 2013, 11:57:45 par Ozvello Di Luccio »
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 10 jeudi 05 décembre 2013, 21:15:26

Comme revenu de loin, Zeckiel retrouva le fil de ses pensées tandis que son nouveau compagnon, le sanguinaire Ozvello aux manières de gentilhomme, allait quérir quelque butin sur les dépouilles de ses victimes. Le sens de mots du bretteur parvenant enfin jusqu'à l'esprit du jeune homme, ce dernier se tourna -non sans dégoût- vers l'unique cadavre qu'il avait lui même laissé.

Focalisant son esprit sur l'objet de sa convoitise (et pour lequel il n'avait aucune envie, sinon montrer qu'il avait les tripes d'aller le chercher), le sang-mêlé expédia la besogne comme d'autres abattent leur fidèle destrier parce qu'une patte cassée en terrain hostile lui empêche soudain tout espoir d'avenir radieux. L'enfant Selenis ferma les yeux, écartant dans une grimace les doigts déjà froids mais heureusement guère rigide. Il retourna ensuite au poste qu'il avait laissé en trottant, le cœur battant, effrayé à la seule idée de tourner le dos au cadavre. Mais Ozvello, décontracté, revint bientôt en compagnie d'un pesant volume.

A la question du spadassin, Zeckiel hocha la tête à l'affirmative ; oui tout lui convenait, pourvu qu'il ne soit pas laissé seul dans cette odieuse forêt ! Tout y était désormais insupportable ; la terre humide semblait décidée à le faire trébucher vers un funeste destin à chaque pas et, chaque fois que Zeckiel trompait les attentes de l'élément capricieux, ce dernier se vengeait en s'étalant sur ses riches vêtements, trop amples, peu pratiques et beaucoup trop salissants. En outre, le jeune homme ne pouvait plus trouver de répit dans la chaleur de son kimono, trempé depuis sa chute dans le nid de ronce et les gouttelettes que faisaient pleuvoir sur lui les arbres biscornus achevaient tous ses espoirs de sécher cette nuit. Quant aux craquements sinistres que l'on entendait de temps en temps, le jeune homme se trouvait incapable d'identifier leur source ; ours enjambant une souche ou simple branche trop lourde ? Et ses crissements affreux, était-il possible qu'un végétal sous l'effet produise de tels gémissements ?

Bref ; il avait envie d'un feu et de beaucoup de compagnie.

D'ailleurs... Ozvello n'était pas seul ? Zeckiel en resta bouche bée quelques secondes, peu accoutumé aux objets doués de répartie. Toutes les préoccupations liées à son état de santé s'évanouirent en un instant. Mais c'est qu'elle l'insultait en plus ! Ozvello biffurqua dans son discours, changeant d'interlocuteur comme il tuait des bandits, et le sang-mêlé ne répondit qu'avec peine ;

   - Je.. m'appelle Zeckiel. Quant à apprendre à manier une arme, je ne sais pas si j'en aurais le courage ce soir, ou demain. Si notre voyage se poursuit, peut être pourrez-vous m'apprendre une passe défensive ?

Il avait répondu, plus par politesse que par réel désir d'apprendre à tuer son prochain. Mais après tout, ce monde semblait bien plus rude qu'il ne l'avait craint !

Ozvello Di Luccio

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    Jeune homme de haute extraction (Castelquisianni), élégant dans ses manières. Richesse manifeste et étiquette respectée, malgré des habitudes de plus en plus mercenaires. Taille et carrure moyennes, souple.
    
    Bretteur et poète, gentilhomme en herbe, en perpétuelle quête de gloire.
    
    Porte une rapière en argent enchantée qui absorbe la magie, Caracole. La dite rapière est également douée de parole. Bottes de sept lieux aux pieds.

Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 11 mercredi 11 décembre 2013, 13:24:19

Le bretteur hocha la tête, conscient que sa proposition n'avait pas rencontré beaucoup d'enthousiasme. Cela n'impacta cependant pas sur sa propre humeur, qui était excellente. Il était disposé à comprendre que les armes n'intéressaient pas tout le monde. D'ailleurs si Terra n'avait été peuplée que de soldats, qui aurait-il à défendre, et pourquoi se battrait-il ? N'entretenir que des objectifs égoïstes se révélerait, à n'en point douter, d'un ennui mortel !

« D'accord, Zeckiel. Vous avez raison, rien ne nous presse. Songeons d'abord à trouver le repère de ces brigands, comme vous l'avez suggéré, et à prendre, si possible, du repos... Voyons ça... Cela ne va pas être aisé de suivre des traces en pleine nuit. Forte du festin que vous venez de vous accorder, chère amie, pourriez-vous... »

Sans rien ajouter de plus, Caracole augmenta sa luminosité, qui fut alors comparable à celle d'une lampe tempête. La rapière éclairait alors dans un rayon d'environ dix-huit mètres, projetant sur le sol, les arbres et les corps des reflets bleutés. La regarder directement ne manquait pas d'éblouir et de laisser pendant plusieurs secondes sur la rétine un reliquat lumineux, ce qui la rendait en l'état peu adaptée aux joutes ; mais là n'était pas, pour le moment, son usage. Ozvello se détourna de son interlocuteur et l'invita par un geste de la main à le suivre. D'une démarche leste, presque joyeuse, il revint une dernière fois sur les lieux du carnage, et scruta les cadavres dont certains remuaient encore un peu. Ainsi qu'il l'avait remarqué précédemment, une marque rouge, au sol, indiquait que l'un d'entre-eux avait déjà pris la fuite. Le jeune homme s'exclama :

« Allez ! Ce sera encore plus simple si la piste est sanglante. Où va celui-ci ? »

à l'évidence, le malfaiteur perdait beaucoup de sang, et était donc blessé assez grièvement. Pour autant, sa mobilité ne paraissait pas vraiment réduite. Le castelquisian en déduit donc qu'il s'agissait de celui qu'il avait atteint à la poitrine, en début d'affrontement. Lors de l'affrontement, il lui avait planté Caracole à peu près au niveau du plexus cœliaque, ce qui constituait en général un coup fatal... Mais face à plusieurs adversaire, et même lorsqu'on était équipé d'une rapière enchantée, il fallait parfois sacrifier de la précision. Il était ainsi possible que la lame ait légèrement déviée, et atteint une autre zone du thorax. Ozvello estimait que, ainsi touché, le bandit n'aurait eu d'autre alternative que de tenter de rallier son repère pour y soigner sa plaie.

De cette façon, le bretteur n'eut aucun mal à suivre les tâches vermeilles, filant entre les troncs et les fourrés. L'écoulement du liquide vital était assez irrégulier, et probablement le brigand tentait de l'endiguer avec la pression de sa main. Sur quelques mètres, il perdit la trace, puis la retrouva finalement. La piste partait à la perpendiculaire du chemin, avant de décrire une courbe d'environ trente degrés vers le nord. Le remonter ne pris pas plus de cinq ou six minutes de parcours plutôt lent, dans le soucis de ne pas rattraper leur involontaire guide. Elle s'achevait sur un cadavre exsangue, recroquevillé : le poumon peut-être perforé, il n'avait pas eu la force d'achever sa retraite.

Heureusement, il était déjà arrivé assez loin, car les traces de sang rejoignaient un sentier crée par le piétinement d'herbes hautes et de quelques bosquets. Encore quelques instants à parcourir le chemin de fortune, et ils arrivèrent à ce qui faisait pour les kidnappeurs office de camp. C'était, en réalité, un endroit assez singulier. Il n'y avait aucune hutte ou tante, comme on aurait pu le penser, ni même de palissade. En lieu et place, ils découvrirent une formation naturelle, sorte d’anfractuosité dans ce qui faisait comme une grande bosse. À l'entrée de cette grotte se disputaient stalagmites et stalactites de roche, lui donnant l'aspect d'une gigantesque gueule.

« Restez ici, je vais voir de quoi il en retourne. »

Aucun bruit d'origine humaine n'était audible. L'adolescent s'avança prudemment, prenant autant garde à la position de Zeckiel qu'à lui-même. Mais le repère, finalement, paraissait vide de toute présence. La cavité, vaste et ovaloïde, avait été aménagée, et de nombreuses paillasses ornaient le sol. Astucieusement placés pour évacuer la fumée, des branchages étaient disposés en un foyer. Ozvello arrêta là sa reconnaissance et se détendit. Il revint à l'entrée et annonça :

« L'endroit paraît sûr, et il y a de quoi faire du feu ! »
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 12 dimanche 15 décembre 2013, 21:39:12

Bien, au moins le spadassin n'insistait pas ! Zeckiel serra son kimono autour de lui dans une vaine tentative de se réchauffer et se mit en route à la suite d'Ozvello. A sa demande, la lame enchantée avait prit un éclat considérable, illuminant la forêt d'une lueur étrange, d'un bleu livide. L'exclamation joyeuse du gentilhomme acheva de dresser de lui, selon Zeck, le portait de homme dérangé. N'avait-il donc aucune pitié ? Zeckiel, de son côté, n'admirait en aucun cas la chance qu'ils avaient de pouvoir suivre une piste sanglante. Hypocrisie de cœur trop tendre, sans doute, car la piste les mènerait vers une antre qui ne serait pas pour lui déplaire, mais enfin... On ne peut pas reprocher à une jeune homme de trouver sa première expérience avec la mort traumatisante.

Le sang-mêlé suivait Ozvello en frissonnant, tenant ses bras croisés par devant lui pour tenter de se réchauffer, évitant de poser les yeux sur les tâches écarlates qui signalaient le chemin. Ils marchèrent ainsi, en silence, pendant un temps qui sembla une éternité à Zeckiel. La scène était  surréaliste, les deux êtres s'enfonçant dans la noirceur des bois, qui suintaient leur maléfice par chaque racine, flaque, ou craquement de branche humide, en quête d'un mourant et guidé par son sang.

Le jeune homme repensait à son ancienne demeure. Aussi modeste que les succubes savent les choisir, dans un cadre aussi pur que ce que les suunites les apprécient, ce havre était parfait. Zeckiel, pourtant, n'arrivait plus à en saisir les détails avec précision. L'émotion de la nuit, sans doute, avait dû déranger son esprit ; il n'arrivait plus à se souvenir du tracé de ses anciennes promenades ! Le jeune garçon se concentra, tritura ses souvenirs, mais horreur ! rien ne lui revenait. Il se sentit plus que jamais perdu, suivant un tueur qu'il ne connaissait guère et avait menacé d'écourter ses jours quelques minutes après lui avoir sauvé la vie, en quête d'un nouveau bandit à achever. Le sang-mêlé cherchait partout dans les ténèbres environnantes la trace d'une lueur qui lui donnerait l'espoir de sortir de cette situation étouffante. C'était sans espoir.

Mais seule Caracole tranchait l'obscurité de la forêt, repaire des monstres de l'esprit des hommes depuis la nuit des temps. Zeckiel accéléra afin de rester plus prêt d'Ozvello. Et puis, ils trouvèrent ce qu'ils cherchaient. Le demi-démon sursauta lorsque la silhouette recroquevillée apparut sous la lumière blafarde et détourna assez rapidement le regard pour s'épargner de lire sur ses traits l'expression de toute la souffrance qui s'y était imprimée pendant son agonie. Alors qu'ils le dépassaient, Zeckiel sentit un souffle froid sur son échine et frissonna violemment, répugné à l'idée de laisser un cadavre dans son dos. S'il avait eu une autre déesse à prier que celle du culte de sa mère, il l'aurait sans doute fait.

Une autre éternité plus tard, Ozvello fit halte. Le repaire présumé des bandits était là, semblable à une grande gueule maléfique s'ouvrant sur la forêt. Ozvello n'hésita pas un instant, proposant d'aller explorer le nid des fripouilles. Seul.

Rester ici ? Zeckiel n'eut pas le temps de protester ; déjà le spadassin s'éloignait en emportant avec lui sa précieuse lumière. Le sang-mêlé se recroquevilla instinctivement au sol alors que les ténèbres s'agglutinaient autour de lui. Si ce n'était pas glorieux, au moins personne ne le verrait. D'un œil inquiet, il surveillait la lumière d'Ozvello, qui ne tarda heureusement pas à revenir. Zeckiel se redressa avant de passer pour plus peureux qu'il n'avait déjà prouvé être.

Après tout, les massacres semblaient s'arrêter là pour cette nuit. Zeckiel suivit le guerrier à l'intérieur du repaire et ne put s'empêcher d'éprouver le soulagement d'y voir paillasses et foyer.

-Si vous avez de quoi allumer un feu, je vous serai grès... Je suis trempé jusqu'aux os.

Il parcourut des yeux l'habitat. A première vue, aucune richesse particulière n'avait été stockée sur place. En revanche, la réserve de nourriture était visible et en cherchant de plus près, Zeck' dénicha aussi quelques affaires de rechange. Il tenait dans les mains une veste de bonne qualité lorsque ses pensées s'égarèrent à nouveau, sur des considérations de morale notamment, le laissant là les yeux dans le vague quelques bonnes minutes.

Il ne fut tiré de ses pensées que par un violent éternuement et se tourna vers Ozvello, l'air déboussolé.

-Comment fait-on pour la nuit ? S'ils revenaient ?

Ozvello Di Luccio

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 13 lundi 16 décembre 2013, 00:49:58

Ozvello balaya une nouvelle fois la caverne du regard, et ne mit pas longtemps à débusquer, posé sur une pierre non-loin du foyer, un briquet à silex. Le bois, abrité, était encore très sec malgré la météo, aussi, l'allumer n'aurait pas du poser de difficultés particulières. Cependant, à Castelquisianni, les familles les plus riches disposaient d'amadou, et le bretteur, qui avait été élevé dans la bonne société, n'était ainsi pas parfaitement habile avec un instrument aussi archaïque. Il commença par s'accroupir. Se faisant, le jeune homme écarta la préoccupation de Zeckiel d'une phrase :

« Nous n'avons pas grand-chose à craindre d'une attaque surprise pendant notre sommeil… il y a quelqu'un parmi nous qui est un inflexible veilleur ! »

Fronçant les sourcils, il mit quelques temps à comprendre comment celui-ci fonctionnait, et même après ce délais d'analyse, il dut s'y reprendre plusieurs fois. Le mouvement à effectuer avec l'outil rustre, était assez brusque, et il nécessitait ses deux mains. Il grogna lorsque l'effort provoqua un tiraillement supplémentaire dans son bras blessé. Finalement, une étincelle créa une flamme, qui ne tarda pas à embraser les branchages, atteignant une taille satisfaisante et diffusant une première chaleur bien agréable. Satisfait, l'adolescent constata toutefois que la douleur de son épaule s'était réveillée durant le processus, et refusait obstinément de diminuer.

Grimaçant mais déterminé à savoir de quoi il en retournait, il détacha sa cape, se défit de sa veste et de sa chemise qui portaient quelques éclaboussures de sang. Il les posa soigneusement en tas à côté de lui. L'air de rien, il se mit à engager la conversation avec son compagnon, alors qu'il tentait d'examiner la plaie conséquence du carreau.

« Alors, monsieur Zeckiel, dite-moi… Que faisiez vous seul sur la route, en pleine nuit, lorsque feu ces malfrats se sont emparés de vous ? Sans vous faire le moindre reproche, il me semble que ça n'est pas un comportement très prudent… Mais, hé, suis-je ridicule de débattre prudence avec un démon ? En êtes vous réellement un, d'ailleurs ? Je crois me souvenir que certains terranides ont des attributs semblables aux autres… Vous pouvez voir ça comme une porte de sortie, si vous le voulez… »

Les flammes irrégulières du foyer n'étaient pas idéales pour un examen médical, aussi Ozvello sortit-il de nouveau Caracole et lui enjoignit de faire jour. La rapière, qui avait de l'expérience en matière de bataille, fut tranchante dans son analyse.

« Le carreau ait laissé une écharde de métal dans ta chair. Ça n'est pas une chose qu'il faut laisser en place. Retire la.
Avec joie… je suppose. Désolé de vous offrir un spectacle aussi déplaisant, compagnon. Je vous encourage à détourner les yeux. »


Le bretteur n'était en effet pas ravi de devoir s'opérer lui-même. Jusqu'ici, il n'avait jamais été vraiment blessé en combat… et lorsque cela avait été le cas, il y avait toujours eu un des chirurgiens de son père pour s'occuper du moindre de ses bobos, et s'assurer qu'ils ne s'infectent pas. Qu'à cela ne tienne ! Tous les gens de la bonne famille suivaient des cours de médecine de nos jours, et ça n'était pas une éraflure qui allait l'effrayer. Il se leva et alla fouiller dans plusieurs besaces, avant de trouver un morceau de tissu blanc, relativement propre au premier abord, et surtout une sorte de grosse pince à épiler, qui ferrait l'affaire.

Avec science, il fit chauffer le fer de l'outil au-dessus du feu, assurant ainsi une désinfection de l'instrument chirurgical. Enfin, ayant repéré l'écharde en question, il approcha la pince de son épaule. Il lui fallu remuer légèrement la chair pour atteindre l'éclat intrus, ce qui lui arracha quelques gémissements, étouffés car il se mordait dans le même temps la langue. Enfin, après une bonne minute de douleur, le parasite avait été extrait.

Ozvello laissa tomber l'outil, essuya les larmes qui avaient envahi ses yeux, et souffla un grand coup. La douleur lui remontait encore irrégulièrement de l'épaule jusqu'au crâne, par saccades brûlantes. La tête lui tournait un peu : il voyait des étoiles, et se figurait avoir comme une sourde et une vague envie de vomir, sans qu'il sache réellement si cela était localisé dans son estomac. Dans la seconde qui suivit, la chose s'empira, et il sentit cette fois un frisson froid parcourir son être ; à la manière de celui qui aurait été provoqué par un coup de vent soudain. Enfin, à la troisième seconde, sa vision se brouilla complètement, et il perdit connaissance, chutant sur le côté.

« Le soucis avec lui. Bon bretteur. Bon parleur. Guerrier pitoyable. »
TelkaArchieVianOzvelloCyriel
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Zeckiel Selenis

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Re : Terra l'acceuillante. [avec Ozvello)

Réponse 14 lundi 16 décembre 2013, 13:33:39

Oh, oui, l'épée ne dormait probablement pas... Zeckiel se rapprocha d'Ozvello pour voir son acharnement à allumer un feu avec un outil dont lui même ignorait l'usage. Drôle d'instrument ! Ceci attisa suffisamment sa curiosité pour que le sang-mêlé s'en saisisse une fois les flammes lancées, tentant de produire, lui aussi, des étincelles. Pendant ce temps, le guerrier dégrafait sa cape et inspectait une blessure qu'il avait reçue. Cependant, le gentilhomme semblait déterminé à faire bonne figure puisqu'il engagea la conversation en même temps tout en pliant ses affaires.

Zeckiel posa l'objet aux étincelles et réfléchit un moment à ce que venait de lui dire le bretteur. La chose était difficile à expliquer. S'il n'avait pas eu aussi honte de son contenu, il se serait contenté de montrer la lettre qu'avait laissé ses parents, laquelle apposerait le sceau de la vérité à ses dires. Mais  avouer être tombé dans cet endroit dans l'unique but de forniquer pour assurer une descendance à sa lignée n'était pas la chose la plus noble qu'il eut put trouver.

-Je vous remercie pour cette perche, mais je suis bien une sorte de démon. Mais mon héritage démoniaque est dilué par le sang de mon autre parent. Si vous voulez tout savoir, on pourrait dire que j'ai été abandonné sur cette route parce que je n'étais pas assez perverti.

Il chercha sur le visage de son interlocuteur un signe dans la physionomie trahissant une réaction à ses paroles, bonne ou mauvaise. Mais celui-ci avait désormais d'autres chats à fouetter ;  s'inquiéter d'une blessure reçue était assez logiquement prioritaire. Malgré la proposition d'Ozvello, Zeckiel ne se détourna guère de l'endroit où il était, préférant de loin la chaleur de l'âtre à toute forme de supplice visuel. Après tout, il avait désormais vu pire...

Le jeune homme ôta ses bras des manches humides de son kimono afin de faire profiter à sa peau pâle la morsure des flammes. Le résultat fut instantanément délicieux ; c'était comme s'enlever une peau dégoûtante, lourde et douloureuse, au bénéfice d'une légère couverture de chaleur. Zeckiel tournait lentement sur lui même à la façon d'un rôti afin de bénéficier de ce délice au maximum, tandis que le spadassin s'opérait. Zeckiel venait de se passer sur les épaules la veste qu'il tenait encore entre ses longs doigts lorsqu'Ozvello tomba au sol. La rapière commenta froidement, tandis que le sang-mêlé se jetait sur le corps inconscient.

-Hé, ho ! Relevez vous!

Zeckiel lui tapota les joues, avant de constater que la blessure à l'épaule saignait encore. Soulever, même un peu, ce corps inconscient pour l'allonger de façon convenable demanda bien plus d'efforts qu'il ne l'aurait imaginé, et le garçon s'acharna en soufflant, paniqué. Une bande de tissu avait été disposée à l'avance par le spadassin et le jeune homme s'en saisit rapidement afin de panser la plaie. Il n'avait aucune connaissance en médecine et s'imaginait qu'Ozvello était en train de mourir à cause de sa blessure. Aussi banda-t-il précipitamment l'épaule, s'appliquant autant que possible pour que le bandage soit satisfaisant tout en demandant à l'épée d'une voix paniquée ;

-Pourquoi est-il tombé ? Il va se remettre ? Que dois-je faire ?


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