La tension redescend rapidement dans mon corps, et je me blottis quelques secondes de plus que je ne l'aurais cru contre celui de Lucas, continuant à faire jouer ma langue sur ses lèvres, avec une certaine lenteur. Je me sens bien, mieux que je ne l'ai été depuis un bout de temps, dans cette position, ce petit esclave si frêle respirant sous moi, ses battements de cœur se joignant aux miens. Mon sexe chaud repose contre sa jambe, laissant encore sur la peau un petit filet de semence. Le contact du liquide blanc et visqueux contre l'extrémité de ma verge me fait prendre conscience d'une chose. Il était bien temps que j'arrête d'être trop tendre, de toute façon ! Il a assez profité de ma gentillesse pour aujourd'hui.
-Tu ne t'es même pas lavé avant de te faire saillir ! À quoi pensais-tu ?Je fronce les sourcils : ma voix est devenue plus stridente. Je me redresse et me lève du lit. D'un mouvement de pied désinvolte, j'envoie ma culotte sous le lit. La robe que je porte suffi à cacher ce que je veux cacher, pour le moment. Puis je prends Lucas par l'épaule et le tire à son tour hors de la couche, le remettant debout sans lui laisser l'occasion de se rhabiller. Peut-être va-t-il avoir un peu de mal à marcher, ces prochains temps, mais tant pis pour lui.
Je le pousse dans le dos vers la porte que j'ouvre en la frappant, et j'appelle mon serviteur en criant presque.
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Felice, montre a ce souillon ma salle de bain !-
Incessamment, princesse ! me répond le valet, alors que j'entends les marches en bois de l'escalier craquer sous ses pas pendant qu'il le monte.
Le temps de regarder méchamment le spostanacci qui n'a pas bougé d'un pouce, et le valet est devant nous. Felice affiche un air sévère lorsqu'il voit mon esclave nu et dans une situation ne laissant aucun doute sur ce qui vient de lui arriver. Je l'ai peut-être un peu trop rempli ; je crois entendre tomber une goutte de liquide sur le sol, entre ses deux pieds.
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Je le rejoins plus tard, je fais avec un certain désintérêt, laissant entrer Baluardo dans ma chambre, et expulsant Lucas dans le couloir.
Il ne manquerait plus que j'attrape une maladie de miséreux.Heureusement, j'ai dans ma chambre ce qu'il faut pour m'assurer que cela n'arrive pas. Je dois bien avoir là-dedans suffisamment de potions curatives pour remettre sur pieds une armée défaite toute entière. Je dois toujours veiller à être bien soignée, même si c'est parfois très pénible. Pour cause, une princesse est un être divin, et donc, une princesse ne tombe jamais malade ; surtout pas de ce genre d'afflictions là. Je referme la porte.
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– Felice –Cette petite peste m'appelle pour la première fois de la journée. Jusqu'ici, j'étais presque tranquille. D'habitude, elle les lave avant de les emmener dans sa chambre ; elle n'a pas du pouvoir se retenir. Je gravis les escaliers quatre à quatre. Elle serait capable de me reprocher de prendre plus de cinq secondes à les monter. Elle est déjà suffisamment insupportable au naturel pour ne pas lui donner de raisons supplémentaires de l'être. Je vois la porte s'ouvrir, et la nouvelle esclave en sortir, poussé dans le dos.
Alors voilà à quoi elle ressemble sans le torchon qu'elle avait en entrant ici. Étrange, j'aurais jusqu'ici pensé qu'il s'agissait d'un garçon. Je me demande combien elle a pu le payer. Elle lui a bien dit qu'elle était plus chère que moi, mais elle a tendance à tout exagérer. Une fille aussi maigre et avec aussi peu de formes, ça ne doit pas valoir grand-chose. Ce devait être simplement le moyen de m'humilier encore. Elle ne s'en prive jamais. Elle sait que je déteste ces esclaves. Leur concurrence est déloyale pour les lignées de serviteurs sous serment comme la mienne. Ils font un travail beaucoup moins sûr, comparé à la qualité de mon service, c'est certain, mais personne ne paraît s'en rendre compte.
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Suis moi, gamine, je lui ordonne sèchement.
La salle de bain n'est pas très éloignée : à l'autre bout du couloir.
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À quand remonte ton dernier bain ?Je fais tourner la poignée ronde et dorée d'une main experte, et je pénètre en premier dans la pièce. C'est la seule pièce de l'hôtel à disposer d'un carrelage au sol et aux murs, ce qui rend l'isolation presque parfaite. Le silence est absolu dans ce lieu où tout est bleu clair, à l'exception de la baignoire, qui est un peu particulière. En céramique blanche, finement ciselée, elle a une certaine allure. De plus, elle dispose d'un système de chauffage, qui permet de maintenir l'eau à température constante aussi longtemps que nécessaire. Je referme la porte derrière l'esclave.
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La vermine comme toi n'a rien à faire ici, tu ne l'ignores pas ? Ce sont les gens comme toi qui mettent les honnêtes travailleurs dans l'embarra.Je l'attrape durement par le poignet et le jette au milieu de la pièce. Puis je me tourne vers lui, attendant un éventuel commentaire.