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« le: mercredi 18 mars 2015, 18:20:28 »
J'avais rendez-vous aujourd'hui avec un contact très important : une source que je ne vais pas révéler ici parce qu'il est d'usage de conserver ses sources secrètes dans le journalisme. L'homme détenait des informations très importantes sur certains cas de viols commis dans la ville de Seikusu. Il avait éveillé ma curiosité en parlant de cas étranges... D'actes qui ne semblaient pas avoir été commis par des hommes. Et par "hommes", on parlait d'Hommes, avec un grand H. D'êtres humains. En raison de mon esprit cartésien, j'avais un peu de mal à le croire. Je connaissais toutefois sa fiabilité et je ne pouvais certainement pas laisser passer l'occasion de récupérer de telles données. Cet homme avait suffisamment de contacts importants pour que je ne remette pas en doute sa crédibilité.
Je me dirigeai donc vers le bâtiment dont mon contact m'avait transmis l'adresse par SMS avec tout le nécessaire dans ma sacoche (un calepin, un dictaphone et un ordinateur portable). À l'intérieur, j'appelai d'un ascenseur et y entrai, sans prêter attention à mon environnement, plus occupée à lire mes messages qu'à m'intéresser à la décoration intérieure. Je notai tout de même une odeur étrange et entêtante, sans être agréable. Qu'était-ce donc ? Et pourquoi avais-je soudainement si chaud ? Pourquoi mon bas-ventre réagissait-il, comme si j'étais excitée ? C'était insensé...
J'eus à peine le temps d'y réfléchir qu'une masse me tomba soudainement dessus. M'avait-on tendu une embuscade afin de m'agresser ? Je tentai de me défendre et de résister, en vain. Non seulement l'adversaire était bien trop lourd, mais je ressentais une certaine langueur qui drainait mes forces. Allongée sur le sol de l'ascenseur, je parvenais à peine à me redresser sur mes bras. Pourquoi étais-je aussi faible ? Et cette odeur... Si envoûtante... J'avais le sentiment de perdre l'esprit en même temps que ma force. Pourquoi étais-je envahie de pensées lubriques en pareilles circonstances ?
Enfin, je vis mon agresseur quand ce dernier agita des tentacules devant moi ? Des tentacules ? Quelle était donc cette horreur innommable ? J'avais du mal à voir là une coïncidence, alors que mon contact m'avait parlé d'une menace surnaturelle... Je n'eus pas le temps de songer à des théories concernant cette question. Il était difficile de se montrer rationnelle quand on avait l'esprit embrumé de la sorte et que l'on était face à ce genre de... monstre. Je devais agir : je me débattis donc, en vain. Mon corps était presque endormi, comme sous anesthésie...
Le monstre décida alors d'agir et me retourna en m'attrapant avant de me plaquer contre une paroi assez brutalement. J'aurais dû être terrorisée, mais la langueur qui me gagnait depuis un moment et engourdissait mes membres au point de me priver de toute ma force atténuait même ma peur. Je réagis à peine quand il glissa un tentacule dans mon décolleté avant de tirer violemment, faisant sauter tous les boutons de mon chemisier. Au mieux, j'eus une brève réaction de surprise, mais rien de ce que j'aurais ressenti si j'avais été dans mon état normal.
De même, je n'eus guère de réaction quand il se glissa sous ma jupe en écartant ma culotte afin de me pénétrer, entrant sans difficulté dans mon intimité déjà lubrifiée par l'excitation malsaine et surnaturelle que l'être provoquait. Avec le recul, je ne sais toujours pas quoi penser de ce monstre, mais la stimulation provoquée par son parfum avait l'avantage de permettre une pénétration plus facile et moins douloureuse. C'était horrible de se sentir offerte, vulnérable et impuissante à ce point, mais au moins, on ne souffrait pas. On se sentait sale et le choc était bien là. Il ne fallait pas négliger l'impact psychologique. Néanmoins, on n'avait pas à craindre de séquelles physiques... Certains agresseurs "humains" étaient bien plus violents que ça.
À ce moment, je ne pensais certainement pas à cela. J'étais simplement incapable de penser à autre chose qu'au plaisir qui me gagnait. Je ressens encore une certaine culpabilité, bien que je sache que je n'en étais aucunement responsable. Ce n'était pas de ma faute, mais de celle de cet être. J'ignorais combien de temps ce viol avait duré, mais le monstre avait profité de mon état second pour me prendre la bouche en même temps que l'intimité. Je sentais un liquide suinter et couler dans ma gorge. Le goût me rappelait l'odeur étrange de la bête.
Alors que je me trouvais sur le toit d'un immeuble, j'entendis des bruits... Des coups de feu. Des tirs tranchèrent les tentacules en moi. Le monstre me libéra afin de se défendre contre son assaillant, et une explosion mit fin à son existence. J'étais sur le sol, à demi-consciente, encore épuisée par l'influence néfaste de la fragrance sur ma psyché et mon corps. L'homme vint à genoux à côté de moi et vérifia les battements de mon cœur. Ce dernier, malgré mon état de faiblesse, battait la chamade. Quoi de plus normal dans mon état d'excitation sexuelle ?
Je levai lentement les yeux vers mon sauveur et souris légèrement. J'avais chaud et sentais la sueur couler sur mon front. Pourtant, j'étais partiellement nue et me trouvais sur le toit d'un immeuble. J'avais du mal à l'admettre, mais malgré la mort du monstre, j'étais encore en chaleur, ses phéromones envahissant encore l'air. C'était particulièrement gênant, alors que je me trouvais sur ce toit, seule avec mon sauveur...
Encore perdue, je secouai la tête pour me concentrer et répondis faiblement :
- Oui, ça va, mais... Je me sens si bizarre... C'est une sensation curieuse.