Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Mona Duval

Pages: [1] 2 3 4
1
One Shot / Re : L'entretien d'embauche [PV]
« le: jeudi 30 mai 2024, 21:17:36 »
Va-t-il me rendre ma main ? J’en profite pour le détailler sans grande gêne. Je n’ai jamais été du genre timide, alors...une peau caramel, un visage bien dessiné, carré...beau gosse. Je doute que la maison d’édition soit très contente que j’opte pour un assistant aussi comestible, mais tant pis. Ils veulent que je trouve quelqu’un ? Pourquoi pas lui...après tout. Cela pourrait être amusant.

«De même, Darius...»

C’est une presque caresse lorsque ma main quitte finalement la sienne. Ses mots me font sourire. J’ai l’habitude. Et je vais pour ajouter quelque chose, mais il me prend de vitesse par ses simples mots. Pas de problème ? Tant mieux alors...j’aurais trouvé cela triste de ne pouvoir avoir ce bel étalon à mes côtés sous prétexte que je ne suis pas celle qu’il s’attendait à rencontrer. Lorsqu’il s’éloigne vers les sièges en cuir, je souris pour lui signifier que oui, en effet, c’est ici que vous pouvez vous installer. De toute manière, ce bureau n’a pas réellement d’endroit où se poser. Je me suis jurée de mieux meubler celui que j’occuperai bientôt. Le confort est important, surtout lors de rendez-vous professionnels...entre autre chose.

«Oui. Oui bien évidemment, cela fait partie du jeu.» Je viens m’installer en face de lui, la table basse entre nous. Le calepin en équilibre sur mes cuisses jointes. Mon style ? C’est vrai que son texte était osé avec ce qu’il faut de description pour plaire… «Je suis flattée. Eh bien. Pour être honnête, ce serait certainement publiable. Après une petite relecture évidemment...mais non, vraiment, c’était un très bon texte, que j’ai beaucoup aimé lire...» Mon sourire s’agrandit, je ne baisse pas les yeux en rosissant en lui avouant cela. Je n’irai pas jusqu’à lui dire que la lecture m’a fait quelque chose, je dois rester professionnelle… «Non, j’ai aimé...»

Est-ce mon aveu qui a légèrement changé l’expression de son visage ? «Je vous ai choqué ? Pardon. Parfois j’ai tendance à dire les choses peut-être un peu trop franchement et ce n’est pas aux goûts de...» Mal de crâne ? Oh. Certes. Ce doit être ça, car il n’a pas l’air du genre timide, vu la facilité avec laquelle il s’exprime. J’ai déjà eu à faire à des entretiens bien moins confortables. «Nous pourrions nous tutoyer, je doute que nous soyons très éloigné au niveau de l’âge...» Je ne me rappelle plus de ce que disais son dossier à ce sujet. Je me souviens surtout de son texte… «Je comprends...désires-tu un anti-douleur ? Je dois en avoir qui traîne quelque part...»

Ma voix se fait maternante, tandis que pleine de sollicitude, je me lève déjà pour fouiller dans les tiroirs du bureau. Je le partage avec l’autre écrivain, mais il me semble que j’y ai laissé des cachets pour les gueules de bois. Cela devrait suffir...où est-ce qu’elle est cette foutue boîte… «Je les ai..tiens, ça va peut-être te soulager.» Je pose la boîte près de son verre d’eau.

«Je ne conduis pas à cause de ça. Les embouteillages...c’est trop...tellement trop.» Je souris en m’installant à nouveau confortablement, du moins autant que possible, reprenant mon calepin sur mes cuisses, un stylo dans la main. «Bien...alors...» Je soupire, car je ne me suis pas préparée du tout. «Je vais jouer carte sur table, je n’ai pas préparé de question ou...ce n’est pas très professionnel, mais je ne suis pas reconnue pour ça, tu le comprendras rapidement si tu viens à travailler pour moi...» Mon ton est plus ronronnant que ce que j’aurais voulu, mais je ne peux pas revenir en arrière. «Du coup, on va y aller à l’impro...» Je bois une gorgée avant de reprendre. «Qu’est-ce que tu penses être le métier d’assistant d’écrivain ? Histoire de savoir si tu as des attentes qui sont à la hauteur de ce qu’on attend ici. Enfin. De ce que j’attendrai de toi. La Maison d’Édition n’a pas vraiment de regard sur le travail des assistants personnels.»

Des esclaves modernes. C’est ce qu’a dit un jour une secrétaire des autres étages. Je ne sais plus laquelle, il y en a tellement et elles changent souvent. Elle parlait des assistants et assistantes d’écrivains. Et blablabla, je n’aimerais pas être à leur place, blablabla...mais je ne sais pas de qui elle parlait exactement et si elle avait quelqu’un en particulier en tête. Je sais de source sûr, que certains écrivains se comportent comme des divas et d’autres, de véritables tyrans. Je ne suis ni de la première race, ni de la seconde. Je crois même plutôt, sans me vanter, que je suis agréable à côtoyer, du moins dans mes phases hautes. Dans les phases basses, je peux être désagréable, mais j’évite de me pointer au boulot. Jour de congé pour l’assistant, l’assistante…

«Je te dirai ensuite ce que j’attends d’un assistant...» De la pointe de mon stylo, sans le quitter des yeux, je gribouille sans y penser sur la première feuille de mon calepin. Des tourbillons, des petits traits, comme on le fait quand on est au téléphone. «...et les avantages que la maison offre lorsqu’on occupe ce poste.»

 Je trouve qu’il a l’air perplexe. Peut-être que je suis trop délurée et éloignée de l’image que les gens se font des écrivains...peut-être que je ne suis pas assez pro et que cela ne va pas lui plaire...je me mords la lèvre inférieure et je prie pour qu’il ne soit pas effrayé par ma manière de procéder. Cela m’emmerderait. Non seulement il est à mon goût, mais en plus, il est jeune et j’ai royalement la flemme de devoir faire passer d’autres entretiens à des tas de gens sans intérêts. J’aime les choses vite fait, bien fait et n’ai pas le temps pour ces conneries. L’idée, de plus, que la maison d’édition finisse par m’imposer quelqu’un me mettrait dans une mauvaise posture. Ils ont le dont de choisir des gens qui colleraient mieux avec l’image de la maison, qui plus est, qui sont d’un chiants pas possible. Ce n’est pas de bon goût, il paraît, de coucher avec ses assistants ou ses collègues et ils savent que je ne crache pas sur une partie de jambe en l’air dés que l’occasion se présente. Voilà pourquoi ils avaient l’air dubitatifs lorsque Danny, mon agent, à proposer de trouver des candidats et candidates pour moi, me laissant carte blanche pour choisir…

«Est-ce que ça va aller ? Si ton mal de tête ne passe pas ou...s’accentue, nous pouvons repousser l’entretien. Je n’aimerais pas que tu sois mal à cause de moi...»

2
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: jeudi 30 mai 2024, 10:34:18 »
:-*

3
Il pleut et je commence à avoir froid. Malgré ma course dans l’escalier, malgré la chaleur qui emplit ma tête, mon corps à affreusement froid. La robe alourdie de pluie qui me colle au corps, le métal qui, douloureusement, esquinte mes pieds qui ont déjà pris cher dans l’appartement. Je ne crois pas que je réalise très bien ce qu’il est en train de m’arriver. Je m’en rendrai compte plus tard, quand je le lirai dans les journaux, que je verrai le regard des gens, plein de pitié, qui attendront sûrement comme des rapaces, que j’en raconte les détails dans un bouquin. C’est mort. Je ne ferai pas de bouquin sur «Moi, Mona, survivante d’un malade pervers». À passer pour un monstre de cruauté d’avoir laissé la «pauvre Karen» crever à ma place.

Ces escaliers sont hauts et c’est sacrément long de descendre. L’anxiété m’empêche de bien respirer et je dois parfois m’arrêter, juste une seconde, pour que mes poumons n’explosent pas. Je sens des larmes qui me piquent les yeux, mais c’est peut-être la pluie. Je suffoque en essayant de ne pas geindre comme une gamine. Je veux être forte, moi qui me moque toujours des personnages féminins dans les films d’horreur. Qui passe mon temps à dire «J’aurais pas fait ça, moi...franchement, quelle conne.» Quelle conne. C’est moi la conne putain. J’ai fait tout ce que «je n’aurais pas fait à sa place». Ne serait-ce que venir dans mon appartement alors que je me sentais en danger, ne pas prévenir qui que ce soit tant que j’avais un portable fonctionnel...et j’en passe. Je suis certaine que si j’avais été avec un groupe, j’aurais été la débile qui suggère «qu’on se sépare». Va te faire foutre Mona. Mais prie pour que ce ne soit pas par l’autre malade.

Je trébuche au pire moment, tombant en avant. Je parviens de justesse à me rattraper, prend la rambarde dans la hanche. C’est mieux que de basculer et faire une chute de plusieurs mètres. Atterrir sur le bitume, plus bas, la tête explosée. Mon coeur bat si fort que je le sens dans tout mon corps endolori. J’en profite pour respirer un peu, la peur toujours trop présente au ventre. J’essaie d’entendre, percevoir quelque chose plus haut. Est-ce qu’il a tué Karen ? Est-ce qu’il est en train de s’occuper d’elle ? Vous vous dites sûrement que je devrais continuer de tracer plutôt que de rester là, mais j’ai trop mal. J’ai la sensation de faire un marathon avec un étau en métal autour du buste, qui se sert un peu plus à chaque mètre parcouru. Même déglutir est difficile et je ne parle pas de parvenir à trouver une solution. Dans les rues, en bas, il n’y a personne. Évidemment, ce côté du bâtiment ne donne pas sur la route, mais sur une ruelle. Des poubelles, un chat mouillé qui court se mettre à l’abri. Je tuerais pour être ce chat, là, tout de suite.

«OH PUTAIN !»

Karen ? KAREN ! Saucissonnée, digne du plus grand art chibari, qui s’arrête à hauteur de mon visage. Elle est morte. Ou évanouie, mais la surprise me fait reculer de la rambarde, me coller au mur, interdite. Une cacophonie cardiaque entre les côtes, mes tympans qui battent le rythme de ce concerto en La Mineur «L’arrêt cardiaque de l’écrivain». Lorsque je vois l’autre malade descendre par voie des airs. Une chance pour moi, encore, je suis tombée sur le frère arriéré et malade mental de Spiderman. Mes mains ouvertes, à plat contre le mur du bâtiment, je remonte. Je ne peux pas descendre de toute manière. Et l’autre cinglé qui prend son pied, et son temps, comme le chat avec sa souris. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas. Et je me rends compte que c’est tout haut que je le dis, rapidement, une litanie de «je ne veux pas mourir pitié» qui se suivent. Je ne sais où je trouve le souffle de continuer. L’instinct de survie est plus fort que tout. Sauf lorsque les jambes vous trahissent. Et les miennes se sont passées le mot pour participer à ma déchéance. Je chute une première fois, me tape les chevilles, une seconde fois un peu plus haut et cette fois, ce sont mes genoux qui ramassent. Mais je ne peux pas commencer à m’apitoyer et insulter l’inventeur des escaliers de secours, qui font tout sauf vous porter secours. Je dois continuer, même si je n’entends plus rien que mon palpitant qui s’esquinte et mon souffle qui s’amenuise. J’hyperventile, car je sais que l’autre taré n’est pas loin derrière. J’évite de me tourner et de regarder, car je sais qu’autrement je ne pourrai plus fuir, je serai à sa merci et il en est hors de question. Tu m’entends le ciel ? HORS DE QUESTION !!!

Sauf que mes jambes ne veulent plus me porter. Je dois ramper, à quatre pattes dans l’escalier, meurtrir mes genoux encore endolori par ma chute précédente. Le métal est le pire allié d’une femme qui court pour sa survie. Mes mains me font mal. Un mal de chien. Et la pluie n’arrange pas ma vision, tout comme les larmes qui affluent, entre stress, colère et désespoir. Si j’écrivais des drames, je pense que désormais je serais rodée au niveau de ce qu’on ressent quand on se fait poursuivre par un prédateur…

«Va te faire foutre ! Connard !»

Je trouve du courage dans les insultes que je lui balance en chapelet, moins pathétique que mes «je ne veux pas mourir», qui pourtant, lorsque mon assaillant s’approche, se bousculent dans ma gorge. Mes hurlements fleuris d’injures deviennent des essoufflement parsemés de gémissements de plus en plus plaintifs. Entre «Pitié» et «Je ferai ce que vous voulez, j’ai de l’argent...je peux vous en donner», mes mots se mêlent et mes larmes affluent. Un torrent qui se mélange avec l’eau de pluie qui plaquent mes cheveux et mes vêtements à mon corps. C’est insupportable et j’ai la sensation que tout ça sera insurmontable si je m’en sors.

Le fils de pute m’a chopée et je n’ai pas le temps de crier qu’il me tire. Je m’esquinte le menton sur les marches, tente sans y parvenir d’attraper les marches de mes doigts. Un ongle cède et la douleur m’arrache un cri qui se transforme en terreur lorsque j’arrive à la hauteur de mon agresseur. Lorsqu’il attrape mes cheveux, je me débats, de peur de finir scalpé. Mais c’est en vain. J’ai la sensation que plus que lutte, plus cela lui plaît. Il n’y a qu’à sentir la bosse dans son pantalon. Je n’ai pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qu’il veut de moi. J’entends déjà les gens me dire que peut-être, si je n’avais jamais écrit de tels bouquins, je n’aurais jamais subi ça. Comme s’il y avait toujours une explication à toute agression. Je crois surtout que je suis la victime d’un pauvre malade qui s’ennuyait un peu trop. Il pèse de tout son poids, m’écrase contre les marches. Ma hanche douloureuse me brûle à ce contact, mais mes cris continuent dans la supplication plus que la douleur. Comme si c’était utile d’essayer de parlementer avec ce genre d’énergumène.

Malgré la force qui me quitte, je parviens à rester accrochée à un barreau de la rambarde de sécurité. L’impression que si je lâche, ce sera fini de ma lutte acharnée. J’essaie de lui mettre des coups de pieds, de le repousser de mon corps, mais il est plus fort. De temps en temps, mon regard croise le câble qui, plus bas, retiens Karen. Je n’arrive plus à crier, mais je gémis comme un bébé, pleurant par instant à grosses larmes.

C’est fini. Il est parvenu à fermer la menotte sur mon autre poignet, m’empêchant toute tentative de retraite désormais. Je suis à sa merci et ne peut plus empêcher ce qui va se produire. Pourtant, j’essaie de ne pas perdre totalement espoir et continue de lui supplier, dans un chuchotement douloureux, de me relâcher, que je ne parlerais jamais de lui et de ça à personne. Je suis même prête à faire de sorte que Karen se taise...si Karen n’est pas morte. Mais il ne cède pas et au contraire, semble de plus en plus exciter. Je sens son érection contre moi et ce contact me donne un haut le coeur qui se transforme en hoquet lorsqu’une nouvelle crise de larmes me prend. Les marches de l’escalier me rentrent dans les côtes et m’empêchent de respirer, déjà que c’était laborieux jusque là que d’avoir accès à l’oxygène, c’est bien pire désormais. Aussi, lorsqu’il me retourne tout en disant des choses que je refuse d’entendre et encore moins de comprendre, je sens mes poumons prendre un peu plus d’air. C’est si bon que j’en chiale encore plus, la voix brisée d’avoir tant hurler. Tout ça pour rien au final. Me voilà bien maintenant, les marches métalliques dans le dos, le cinglé si proche que je peux discerner jusqu’à son grain de peau. Il me hantera jusqu’à la fin de mes jours…

Je n’ai plus que la force de geindre à peine lorsqu’il déchire ma robe aussi facilement que s’il s’était agi d’une vulgaire tenue de papier. Je gigote, mais comme un poisson que l’on a sorti de l’eau, car chaque mouvement me scie les poignets plaqués entre mon dos et l’escalier. Je ferme les yeux quand mon agresseur sort sa verge, car je refuse de regarder cette immondice. Je refuse que cela fasse naître en moi une peur déraisonnable des hommes et de leur membre. C’est sans pouvoir faire un mouvement que je le sens se glisser entre mes seins, se frottant entre eux comme s’il avait ma permission. Le dégoût à pris la place de la panique et si ma respiration est moins désordonnée, mon coeur bat toujours de manière aussi chaotique. Son odeur me monte au nez en même temps que celle de patchouli que la pluie n’a pas effacée. Par un réflexe idiot, mes yeux s’ouvre au moment où la verge palpite, son gland violacé si proche de mon visage. Je sens la chaleur de son sperme qui me brûlerait presque tant elle contraste avec la fraîcheur extérieur. J’ai envie de lui dire «Déjà ?» mais il vaut mieux se taire pour ne pas vomir tout ce que j’ai bu et manger la veille de ce cauchemar.

Il aurait mieux valu que je reste devant ce foutu ordinateur avec comme compagnie le syndrome de la page blanche. Préférable à ce blanc gluant qui coule sur ma peau, dans mon cou, à l’odeur minérale si reconnaissable…

Ses paroles me terrifient, mais j’ai juste envie de l’envoyer se faire foutre, lui, ses congénères, sa bite dégueulasse et son incapacité à tenir la longueur en terme de jouissance. J’ai envie de lui vomir ma haine et mon dégoût, mais j’ai mal, j’ai peur et lorsqu’il sort un bâillon qui semble avoir été utilisé plusieurs fois, je déglutis d’horreur. Je ne veux pas de ça dans ma bouche. Son contact rugueux contre mes lèvres me font détourner la tête, la mâchoire endolorie par ses doigts répugnants. Je ferme à nouveau les yeux, priant un Dieu que je n’ai jamais autant prié qu’aujourd’hui…

C’est à ce moment-là que les sirènes se font entendre. Loin, si loin, qu’au départ j’ai l’impression que c’est dans ma tête. Mais à la réaction du taré, je me rends compte qu’elles sont réelles et je pleure de soulagement, plus fort encore lorsque je le vois qui détalle comme un lapin. Maintenant qu’il n’est plus là, je reste allongée malgré la position inconfortable et n’essaie pas de me relever, laisse la pluie me laver...non. Je ne dois pas laisser la pluie me laver. J’en ai envie pourtant, mais je ne peux pas laisser toutes traces disparaître. Il faut que les flics puissent faire des prélèvements non ? Je m’assied tant bien que mal, regarde la clef près de moi sans parvenir à l’attraper. Je fini par le faire, mais impossible d’ouvrir les menottes. Je sers le petit objet entre mes doigts et attend...attend de voir venir les secours. Adossée au mur, je ne peux empêcher les larmes de continuer de rouler sur mes joues. La pluie s’est calmée, mais pas moi. Je hurle pour qu’on m’entende lorsque j’entends des pas plus bas. Les flics ne tardent pas à monter pour me rejoindre et j’en entends deux en train d’essayer de détacher Karen plus bas. Ma dernière pensée avant de m’effondrer dans les bras d’un de mes sauveurs est pour cette femme qui réfléchira à deux fois avant d’entrer dans mon appartement...


AFFAIRE A SUIVRE...

4
Les alentours de la ville / C'est un Pokémon...{Dragunov}
« le: mardi 21 mai 2024, 19:38:00 »
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

«La sortie de ton nouveau livre était tellement attendue ! Tu en as mis du temps pour celui-ci !»
«Il le fallait, tu sais bien que je n’aime pas travailler rapidement ou dans l’urgence. Et il fallait que...eh bien. Enfin. La création peut prendre du temps.»
«Enfin. Ce qui compte, c’est que c’est la grande séance ce soir !!!!»
«Moui.»

Nous étions assises dans mon bureau, Aemi et ses cheveux si roses, me fixant avec un grand sourire. Elle est ma relectrice principale et ma plus grande fane à ce jour. Du moins, je le crois. Une bouteille de champagne dans la main, deux coupes dans l’autre, elle me regarde et sautille en parlant. Je lui prend les verres pour éviter qu’elle ne les lâche. Ce ne serait pas la première fois qu’elle fait preuve de maladresse.

«Tu n’as pas l’air heureuse ?»
«Si...si si !»
«Mmm...qu’est-ce qu’il y a ?»

Elle se glisse contre mon dos, pendant que je dépose les coupes. Elle place la bouteille sur le bureau avec, m’enserre ensuite de ses bras fins. Elle sent la fraise. Je suis fatiguée. Je laisse ma tête aller en arrière contre son épaule et elle m’embrasse le crâne.

«Il n’y a rien Aemi. Ne t’en fais pas.»
«Ne me mens pas...»

La jeune fille me fait me tourner, lentement. Avec ses talons, elle me dépasse de presque deux têtes. Ses doigts attrapent mon menton et elle me relève le visage pour pencher le sien et me fixer. Son regard pénètre le mien et elle lit, comme dans un de mes livres.

«Tu es encore marquée par ce qu’il t’es arrivée avec ce cinglé n’est-ce pas ?» Comment ne pas l’être ? Autant j’ai eu moins de mal que je ne le craignais à me guérir de lui, autant il m’arrive d’y penser, surtout lorsque se prépare des grosses soirées où je termine souvent plus ivre que je ne le devrais. Et ivre, je suis vulnérable et conne. «Allez Mona...je ne vais pas te dire que c’est du passé, mais tu ne vas pas le laisser gâcher ta soirée ?! En plus...tu ne sais pas QUI a prêter sa demeure pour l’after ? Devine...»

Je regarde Aemi sans comprendre. Qui ? Comment veut-elle que je le devine ? Alors je secoue la tête, tout simplement, plutôt que d’essayer de dire des noms au hasard.

«Dragunov !!!!!»
«Qui ? C’est quoi ? Un Pokémon ?»
«Mais non ! Mais c’est un type connu dans le milieu.» Elle plisse les yeux, comme si nous avions un secret elle et moi «Tu sais bien...»
«...Non. Je ne vois vraiment pas Aemi.»
«Il y a plein de choses qui se racontent sur lui...mais personne ne peut le prouver. C’est pas SUPER excitant ?!» Je me dis surtout qu’elle devrait arrêter de lire tout et n’importe quoi et avaler ce que les gens sur internet racontent.
«Arrête ça. Si c’était un sale type, tu ne crois pas que la maison d’édition aurait refusé sa proposition ?»
«...Mouais. C’est pas faux. Mais laisse moi croire s’il te plaît !»

Aemi. Quel étrange personnage tout de même. Elle mériterait que je crée un protagoniste avec son énergie dans un prochain bouquin. D’autant que lorsqu’elle me fait part de sa sexualité, parfois, je me rends compte qu’elle possède une sacré imagination et peu de pudeur. Mais histoire de couper court à ce sujet, j’ouvre le champagne et nous sert un verre. Je ne boirai pas trop ce soir, histoire de ne pas prendre de risque inutile. Et puis il y a les dédicaces avant la grande soirée, autant avoir l’esprit clair pour signer des autographes. Et moi qui ne suis pas d’humeur festive...je suis servie.



«Mona, tu es prête ?»
«Oui...je crois.»
«Tu es magnifique comme ça. Tes fans vont être ravis.»
«J’espère, après tout, c’est pour eux que je fais tout ça. Si j’avais pu, je t’avoue Danny, que je serais restée sous un plaid, avec un gros pot de glace, devant des films d’horreur.» Il me caresse la joue avec un sourire.
«Tu verras, ça va aller. Tu n’es pas en dépression en ce moment au moins ?»
«Sérieusement, si je l’étais, je ne serais pas ici, engoncée dans une robe de cocktail...»
«C’est pas faux.» Il m’embrasse le front. «Me voilà rassuré. Allez, allons-y ! Tu es attendue.»

Nous roulons un moment, je l’écoute la tête appuyée contre la vitre. Il parle tout en conduisant, m’expliquant le déroulé de la soirée, sans pour autant me faire part du fameux brave type qui a accepté de prêter sa demeure pour terminer la soirée. Évidemment, ne sont invités que les membres de l’équipe autour du livre, quelques bourges qui me servent de mécènes, en quelque sorte et l’équipe d’un studio de cinéma, qui aimerait faire un film sur mon premier bouquin. Lorsque nous arrivons, je me rends compte qu’il y a pas mal de monde qui attend et demande à Danny si nous pouvons faire le tour, plutôt que passer dans la foule. Il accepte sans poser plus de question.

Cette fin de journée, début de soirée est un succès. Je parviens tant bien que mal à porter le masque des médias, sert des mains, écrit tellement de dédicace que j’ai mal aux poignets et m’extasie faussement sur les idées «si charmantes et astucieuses» de quelques écrivains en devenir. J’ai envie de les diriger vers mon agent, Danny, mais je dois faire montre de professionnalisme et de sympathie pour montrer l’aspect «humaine proche de ses fans» de Mona Duval. Pendant la petite conférence, les questions fusent, j’y réponds en essayant de me montrer plus sage que je ne le suis réellement et parfois, c’est Danny qui répond à ma place, lorsque la question posée est trop délicate ou risque de spoiler sur mes futurs écrits. Lorsque les dernières personnes prennent leur livre fraîchement signé, je me lève pour la suite de la soirée. J’avoue que je n’ai pas plus de motivation qu’au début, mais soit. Il faut bien que je me présente à une soirée en mon honneur. «Ce serait débile !» me dit Aemi, qui m’a rejoint à la fin. Elle était aller, comme elle me le glisse en riant, «rencontrer un de mes fans...dans les toilettes...si tu vois ce que je veux dire.» Cela m’aurait fait sourire, voir donner envie dans d’autres circonstances, mais pour le coup, je me contente de secouer la tête. Aemi est incorrigible.



J’ai mal aux pieds. Danny m’ouvre la portière lorsque nous arrivons et je sors, chaussures à la main. L’air est frai, mais c’est agréable. Aemi s’est excusée, elle est attendue à une autre soirée et de toute manière, bien que ce soit une bonne amie, je n’avais pas le droit de l’inviter. «Seuls les riches mécènes et les gens de l’équipe ont le droit de venir.» Autrement dit, moins poliment, la direction me fait comprendre qu’ils ne veulent pas de pique assiette à leur soirée...super. C’est ma soirée, mais je vais me retrouver qu’avec des gens aussi intéressants que la direction de ma maison d’édition, qui, si Danny n’avait pas été là, ne m’aurait jamais éditée. D’ailleurs, il me fait signe de le suivre, mais je lui demande un instant, histoire de profiter de l’air frais et du calme, avant de devoir rejoindre tout le monde, serrer des mains, faire semblant d’être flattée par de vieux type qui vont probablement me caresser la hanche en me parlant, l’air de rien, de mon talent alors qu’ils auront les yeux rivés ailleurs. Ma foi…

«Danny ? C’est qui qui nous prête sa maison ?»
«Mmm ? Oh...Randal Dragunov.»
«C’est qui ?»
«Un Pokémon.»
«Quoi ?»
«Hahaha. Non. C’est un autre gros bonnet de je ne sais pas et je m’en fiche Mona. Je t’avoue que ce n’est jamais moi qui fait ce genre de chose. Le côté économique et relationnel, je laisse la direction gérer. De toute manière, ils n’aimeraient pas que je mette le nez dedans. Tu es viens ?»
«Oui. Allons-y...»

Je remets mes chaussures et noue mon bras au sien, affichant un sourire de circonstance lorsque nous nous approchons de la demeure...

5
One Shot / Re : L'entretien d'embauche [PV]
« le: mardi 21 mai 2024, 18:52:46 »
«Mona, il serait peut-être temps d’envisager d’avoir ton propre assistant. Ou assistante d’ailleurs tu ne crois pas ? Cela allégerais considérablement ton travail...»
«Et le tien ? »
«...et le mien. J’avoue.»

Danny. Le beau Danny. Son grand nez...sa belle bouche, ses grandes mains. J’aimerais tellement qu’il accepte de...mais je l’entends me dire «Ce ne serait pas professionnel...je suis ton agent.» Et c’est vrai. Il a raison. Ce ne serait pas professionnel. Il est mon agent. Merde. J’aurais dû rester la petite écrivaillonne de pacotille qui remplissait des forums et noyait les autres de mes écrits. Je ne gagnais rien, mais au moins je n’avais pas d’obligation de travail et encore moins de me tenir à carreau pour respecter les codes de déontologie professionnel. Nyanyanya.

«Alors ?»
«...Est-ce que j’ai le choix ?»
«Oui. C’est dans ton contrat. Tu as le droit d’accepter ou refuser ce qu’on essaie de te suggérer.»
«Ah oui ! Je vous ai coincé ! En acceptant de signer chez vous qu’à la condition que je reste libre de mes mouvements...»

Cela me fait rire, mais pas Danny, qui savait pertinemment que j’avais joué de mes charmes pour obtenir gain de cause.

«D’ailleurs...il est prêt bientôt mon bureau personnel ?»
«Oui. Encore en travaux, mais ça ne saurait tarder.»

Appuyé contre le chambranle de la porte du bureau que je partage avec un autre écrivain dont le nom m’échappe, il a l’air fatigué. Depuis que mon livre est sorti, sous le pseudonyme de «Charlie», que les ventes sont montées en flèche, Danny n’arrête pas. Répondre à des coups de fil, accepter ou non des interviews tout en cherchant une personne qui pourrait jouer les faux Charlie pour la télévision. Parce qu’il ne faut pas croire. Les gens sont curieux de savoir à quoi ressemble l’écrivain qui dérange. Je ne sais pas si j’ai du talent. Je sais seulement que j’ai des idées. Et elles se vendent mieux que ce que je craignais en débutant et que ce qu’espérait la maison d’édition en me faisant signer un contrat. Sans gêne, je fixe Danny de la tête aux pieds. J’ai la dalle et j’aimerais qu’il se laisse aller. Mais cette foutue règle à la con plane dans les yeux qu’il ose pourtant dans mon décolleté. Je le sens et je fais exprès de me pencher sur mon bureau, afin qu’il n’ait une meilleure vue sur mes orbes charnus.
«En vérité...on a trouvé quelqu’un Mona.»
«Pardon ? Je pensais que tu avais besoin de mon aval pour...»
«Tu es arrogante de penser que tu as le droit de décider de tout ma jolie. J’ai besoin de temps, de vacance et...toi d’un assistant. Tu es la seule dans ces foutus bureaux à ne pas vouloir quelqu’un pour t’aider...répondre a tes courriers...te faire du café ou je ne sais pas.»
«Tu ne veux plus me faire le café ?»
«Mona...je ne suis pas payé pour ça. Bordel.»

Son ton durcit, il a une voix sexy. Mais je sens que c’est du sérieux cette fois. Danny m’apprécie-t-il ? Parfois j’ai l’impression qu’il me déteste et déteste ce que je représente. Une jeune femme qui fait du porno son art littéraire. Je pense qu’il faut que j’arrête de jouer avec ses nerfs, car aussi patient soit-il, il me semble voir que c’est bientôt la fin du gentil Danny si je continue comme ça. Je me redresse donc et soupir, essayant de m’adoucir…

«Pardon. D’accord Danny. Et c’est qui ? L’heureuse élue ?»
«Heureux élu...»

Il s’approche du bureau et presse sur le bouton du téléphone. La voix agréable de la secrétaire s’élève entre nous deux.

«Oui ?»
«Montez le dossier de Darius s’il-vous-plaît Camille.»
«Oui monsieur...»
«Merci.»

Je me demande s’il couche avec elle. Il devrait. Elle est plutôt jolie malgré ses grosses lunettes...mais il paraît que ça excite les hommes...femme à lunettes, femme à...Tais toi Mona. Danny me regarde, puis se détourne pour aller vers la porte qu’il ouvre au moment où au bout du couloir, arrive Camille, un dossier contre sa jolie poitrine. Elle lui tend le dossier, me sourit et s’en va sans un mot, tandis que Danny revient avec le document qu’il laisse tomber sur mon bureau. Je l’ouvre de deux doigts, curieuse de voir à quoi ressemble ce fameux Darius.

«Attends...» Danny arrête son mouvement de quitter le bureau et se tourne, la main sur la poignée de la porte. «Il n’y a pas de photo !»
«Pourquoi faire ?»
«Savoir si je suis d’accord...»
«Mais Mona. Je te l’ai dit. On l’a trouvé. On lui a fait passé un premier entretien et on pense qu’il sera parfait.»
«Et moi ?»
«Tu vas devoir faire avec. Tu pourras toujours nous dire s’il te convient après l’avoir rencontré...»
«Quand ?»
«Dans deux heures.»
«Pardon?!»

La porte claque sur Danny, tandis que je reste interdite, mon doigt sur le dossier de Darius. Je suis peut-être aller trop loin en lui faisant du rentre dedans à Danny. Et c’est potentiellement pour ça qu’il délègue de son travail à quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui devra supporter mes humeurs, mes hormones et tout le tintouin. Je décide de tuer le temps en lisant un peu le dossier de mon potentiel futur assistant, mais il n’y a pas grand-chose sur lui, si ce n’est qu’il est plutôt brillant dans ses études, qu’il veut devenir professeur d’université...encore un type propret en costume, chiant comme un comptable, j’en suis certaine. Avec un costume de tweed avec les coudes renforcés par des carrés de cuir.

Je ne termine pas ma lecture et lance le dossier sur le grand bureau, le regardant glisser pour tomber sur le sol dans un bruit de feuilles volantes. Si au moins ils m’avaient laissés choisir ? Mais ils ont sûrement peur que je ne cherche un ou une partenaire sexuel plus qu’une personne qui sache faire son travail correctement. Le pire ? C’est qu’ils ont raison. Je me fais craquer la nuque, observe la vue en tournant dans mon siège lentement. Deux heures. Je vais faire quoi pendant deux heures moi ? Je ne suis pas douée, dans mes phases hypomaniaques, pour tuer le temps. Surtout seule dans ce grand bureau. Je pourrais appeler Camille...je suis certaine qu’avec les bons mots...non. Bien sûr que non. Cette fille pue l’hétérosexualité à plein nez. Je me lève, m’étire, encore courbatue de ma séance de sport de ce matin, tôt. J’aime mieux faire ma muscu le matin, afin d’éviter de me retrouver avec des plans cul potentiels à la salle où je vais.

«Camille ? Pouvez-vous m’apporter un café s’il-vous-plaît ?»
«Oui, bien sûr !»

Et votre petit cul sur un plateau...je me demande comment elle aurait réagit, mais j’ai raccroché avant de sortir la phrase de trop. Je suis peut-être une écrivaine qui a la cote, je suis remplaçable, comme tout artiste dans ce milieu de vautour. En attendant que Camille n’apporte ma boisson, je vais ramasser le dossier, ramasse les feuilles qui ont volées et les rassemble. Mon regard accroche alors des bouts de phrase...attendez. Oh mais c’est intéressant ça ! Des écrits érotiques ? Plus qu’intéressant. Je m’assied sur le fauteuil dos à la porte, prenant la place de la visiteuse, puis commence à lire, sans entendre Camille frapper.

«Mona ? Votre café...»
«Oh...oui bien sûr. Pardon.»

Je ne lève pas mes yeux des documents, tout juste pour regarder la croupe de Camille lorsqu’elle dépose la tasse devant moi. J’ai envie de lui demander si elle a lu les essais de Darius Williams, mais je me mord l’intérieur de la joue. Harcèlement sexuel, il ne manquerait plus que ça dans mon dossier à scandale. Je la remercie de mon plus beau sourire et l’observe du coin de l’oeil tandis qu’elle retourne à son étage, reprenant la lecture tout en sirotant le café, crémeux et sucré, pile comme je l’aime. Est-ce la boisson où les mots que Darius emploient ? En tous les cas, j’ai chaud...mais je me retiens de me masturber, mon collègue pouvant débarquer à tout moment. Et ce dernier à la fâcheuse habitude d’entrer sans frapper, sans faire de bruit même. Une fantôme, pâle comme la mort, petit et bedonnant, chauve comme un œuf. Doué, il paraît, dans ses récits d’aventure, mais je ne lis pas ce genre de trucs. Je lis même rarement des livres en fait. Je ne le dis jamais, car les gens trouveraient à critiquer une écrivaine qui ne prend pas le temps de lire plus que ça. Pas que je n’aime pas, mais en dépression, je n’ai pas la force et en phase haute, je suis occupée ailleurs.

Le temps passe plus vite lorsqu’on lit. Je m’en rends compte lorsque je termine les essais de Darius, ce type a louper sa vocation. Bien sûr, tout ça demanderait une relecture, quelques ajouts et retraits de détails qui ne font qu’alourdir le texte, mais la base est là. Et bonne. C’est si difficile de trouver des histoires excitantes. Souvent les personnages sont creux, sans envergures. Les femmes sont toujours d’affreuses nunuches ou des vierges effarouchées et les mecs...enfin…

Mon café a refroidi, mais je continue de le siroter en lisant la fin du récit, me sentant humide, ce qui n’est pas une bonne idée vu que j’ai un rendez-vous et que…

«Mona ? ah. Je ne savais pas que tu serais là aujourd’hui...»
«Oh...heu...» Comment c’est son nom déjà ? «Oui. Disons que j’ai rendez-vous avec mon futur potentiel assistant» Je rosit. L’écrivain est là, à me regarder. Il a le front luisant, probablement a-t-il prit l’escalier, comme il le fait souvent, contrairement à Camille. Mais je la comprends. Cinq étage pour du café, aller et cinq retour, cinq à nouveau pour un dossier...on me tanne pour que je prenne un assistant, alors qu’on ne propose pas d’engager une secrétaire pour cet étage. Celui où mon bureau est en construction, au dernier étage du building, possède sa propre secrétaire, une assistante de secrétaire et tout le confort qu’ici, il n’y a pas. Le bureau est aussi impersonnel que la salle d’attente. D’ailleurs, pourquoi est-ce que ce type me fixe ? J’ai fait une tâche sur ma robe ?

«Un...assistant ?»
«Eh bien oui, comme toi j’imagine ?»
«Je n’ai pas d’assistant...»
«...»

Oups. Oups pardon. C’est vrai que tous les écrivains qui travaillent avec la maison d’édition n’a pas d’assistante. Je pense qu’il faut rapporter une certaine somme par vente pour avoir ce droit.

«Ah...haha. Oui, mais tu sais...he...ce n’est pas vraiment un choix de ma part hein. On me l’impose parce que...» J’ai beaucoup de demande et...je...ouhla. J’ai l’impression que quoi que je dise, je vais m’enfoncer et donner envie à mon collègue de m’enfoncer le coupe papier dans la gorge. «Enfin. Cela ne te dérange pas de nous laisser le bureau ? Mon rendez-vous ne va pas tarder et...»

«Mona ?»
«Oh...» Je me rue sur le téléphone et appuie sur le bouton qui clignote. «Oui Camille ?» Merci si tu savais ma belle comme tu me sauves les miches. «Il y a un Darius William pour Charlie.» Je la remercie et raccroche, vais m’asseoir dans le siège derrière le bureau, prête à accueillir Darius. Mais mon collègue ne semble pas bouger d’un poil. Je me racle la gorge, il me fixe et fini par s’éloigner, ses affaires sous le bras.

«Monsieur Williams ? On vous pouvez y aller.»

C’est tout ce que le petit bedonnant dont le nom m’échappe sort à Darius en passant. Je l’entends et me lève tiens prête, un calepin devant moi. Je n’aime pas prendre de note sur un ordinateur lorsque je discute avec les gens. Je trouve que cela donne l’impression que nous ne sommes pas intéressés. Je remet de l’ordre dans mes vêtements, fait mine d’être occupée à lire le dossier de Darius Williams en attendant que ce dernier ne vienne. Mais l’angoisse de cette rencontre (J’ai toujours eu en horreur de faire des choses auxquels je ne suis pas préparée plusieurs jours à l’avance…) me donne envie de faire pipi. Je me lève et au moment où il passe la porte, je referme celle du petit toilette à droite de la pièce.

«Pardonnez-moi, monsieur Williams, j’arrive tout de suite. Installez-vous seulement.»

J’espère qu’il m’a entendue et me dépêche de faire ce que j’ai à faire, les besoins de la nature étant les plus importants, avant de me laver les mains et ressortir pour me diriger vers mon futur assistant. Je suis plutôt agréablement surprise de ne pas me retrouver face à un futur prof en pantalon de velours côtelé et veste de tweed...je lui tend une main parfaitement manucurée.

«Bonjour, bienvenue ! Je suis Mona Duval...enfin. Charlie !» Je pense qu’il est au courant. Non ? Il semble surpris de me voir...

6
La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mardi 21 mai 2024, 16:01:54 »
C’est douloureusement bon. Simplement. Plaisir, souffrance, peur, excitation...Helel parvient à me faire ressentir des choses plus complexes que ce que j’ai pu ressentir avec d’autres. La nuit passée au téléphone était déjà si intense que j’ai cru mourir, mais en cet instant, alors que je sens la morsure du cuir contre mon cou, je me rends compte que ce n’était encore rien. Et le moment que nous venons de passer, n’est rien non plus à côté de ce que le cliquetis des anneaux chantent à mes oreilles. J’ai chaud et la vague sensation de partir pour revenir, un frisson d’une intensité telle qu’il m’arrache un gémissement faible, envahit tout mon être. Car il n’y a pas que ma chaire qui ressent. C’est compliqué à exprimer, mais je le ressens jusque quelque part, hors de moi. «Tu es encore plus belle ainsi.» Lorsqu’il se fait doux, je me mord la lèvre inférieure, appréhende la suite avec les mêmes craintes que tout à l’heure. La douceur de Helel n’est rien de plus qu’une caresse avant la claque. «J’aime entendre le bruit du cuir contre ta peau.» Tendresse. Mes muscles se tendent et se détendent sous ses doigts épais, mon corps réagit plus vite que mon esprit. Je n’ai pas le temps d’y penser, que mon corps déjà, est aux abois. «J’aime entendre le bruit du cuir contre ta peau» Moi aussi. Moi aussi, ai-je envie de lui souffler, de lui susurrer. Mais je me tais, obéissante.

Je suis devenue une toile sur laquelle Helel a déposé son art. Il me marque. Des bleus qui, avec le temps, changeront de couleur, des traces roses là où ses doigts créent des sillons, ou parfois, ses ongles s’attardent. Il me sert tellement que mon souffle encore saccadé par nos exploits précédents, se fait plus court, juste assez pour ne pas m’évanouir, mais pas assez pour ma gorge encore en feu. Entre cri et la sensation de sa verge qui coulissait il y a peu dans un fourreau de chaire qui n’avait encore jamais été ainsi sollicité, malgré tout ce que j’ai déjà fait dans ma courte vie. Mais alors qu’elle n’est pas encore remise, que la brûlure du membre est si présente, voilà que je sens ses mains agripper mon crâne, ses doigts s’emmêler dans mes cheveux. Si j’avais le choix, je demanderais grâce pour reposer mes muqueuses. Mon corps n’est plus que douleur et plaisir. Je ne me savais pas capable d’encaisser autant de choses en un laps de temps si court…
Facilité par la salivation excessive de ma bouche, l’entrée de son vit se fait avec moins de difficulté que précédemment. J’ai un haut le corps lorsqu’il s’enfonce plus profondément, raclant mon palais. Ma mâchoire sera douloureuse mais est-ce si important ? Non. Évidemment que non. Je parviens à respirer par le nez pendant que je suce en général, mais la verge de Helel prend trop de place dans ma gorge et je peine, reprenant mon souffle lorsqu’il s’éloigne, pour revenir. Mon nez tout contre sa toison, je hoquete, j’étouffe. Les bruits de ma gorge sont obscènes, mes yeux roulent dans mes orbites, ma vue se brouille de larmes qui bientôt roulent le long de mes joues, allant se mêler à ma salive et de la morve transparente termine de rendre mon visage misérable. Je suffoque lorsqu’il me libère pour revenir plus fort, plus vite. Heureusement qu’il maintient ma tête, autrement je basculerais en avant, pour tousser. Si j’avais été moins solide, moins musclée, je me serais écroulée depuis longtemps.

Appelons cela de l’audace ou alors une sorte d’instinct de survie qui s’éveille, je tente de poser mes mains sur ses cuisses musclées pour le repousser, sans y mettre de force. De toute manière, je n’en ai plus. Il risque de me tuer. Le collier sert mon cou à chaque fois qu’il y entre, poussant aussi loin que son bassin le lui permet. Je sens le cuir mordre ma chaire à chaque pénétration, risquant d’y laisser une marque que je cacherai par des col roulé ou des foulards le temps qu’elle ne s’estompe. Même dans mes bouquins les plus osés, je n’ai jamais pu décrire scène plus sales que celle que nous sommes entrain de jouer, sur ce lit, dans ce coin perdu.

Je n’ai même pas la force de gémir. J’ai la gorge en feu, mais cela ne l’arrête pas. La chaleur que sa queue exhale ne fait que rendre les choses plus brûlantes encore. Et c’est alors que je me sens partir pour de bon peut-être, que mes ongles s’enfoncent dans sa peau moite de sueur, que je le sens qui atteint l’extase. Ce moment où le corps se raidit, la verge durcit avant d’être prise de spasme et de se déverser en une salve épaisse et gluante, chaude, au goût que je ne parvient à distinguer tant qu’il reste empaler en moi jusqu’à la garde. C’est lorsqu’il se retire que l’arôme de sa semence m’emplit d’une sorte d’étrange félicité. La quantité est inhumaine et je tousse lorsqu’il me libère, cherchant l’air qui m’a tant manqué jusqu’alors. Le sperme souille mon menton, est remonté par mon nez et se mêle à la sueur et aux larmes. J’avale l’air et le liquide blanc. Il me repousse contre le matelas et je tombe sur le dos, amortie dans ma chute par le moelleux humide de nos deux corps. Ma respiration siffle, mes gémissements sont enroués. Je ne parviens pas à articuler d’autres sons que de pauvres ahanement, misérable petite créature au visage luisant.

Mes pupilles dilatées, je m’accroche désespérément aux draps, me cambrant pour chercher autant d’oxygène que possible, alors que tout mon être désire y retourner. Est-ce l’effet de son orgasme ? Je ne sais pas. Je ne sais plus vraiment. Je suis perdue et courbaturée, mais voilà que son corps vient m’étouffer de sa masse, me serrant entre lui et le lit. Je tremble comme si c’était moi qui avait eu un orgasme et sans lâcher les draps, je tourne le visage pour ne pas qu’il m’empêche de respirer. Il se contente de poser sa langue contre ma joue, goûtant le sel de ma peau et de mes larmes. Son souffle irradie de chaleur contre ma gorge, là où le collier ne masque pas ma chaire. «Je vais remodeler chaque cannelure de ta petite chatte jusqu’à ce que seule la forme de mon sexe te fasse jouir.» Un grognement animal. Je continue de prendre autant d’air que possible, me détournant sans pouvoir échapper à son emprise. Ses dents contre mon lobe me fait me tendre, mon bassin cherche sa présence. Masochiste...voilà ce que je suis en cet instant.

«Mais avant cela...»

Lorsqu’il se redresse, j’ai froid. Un froid intense, une crise de manque. Ma poitrine se soulève au rythme de mon souffle. Je revis. Mon visage coloré, sale, se tourne pour chercher le sien. Mes yeux détaille ce corps si massif à côté du mien. Je me demande s’il va me laisser ainsi, disparaître comme si tout ça n’avait été au final qu’un long rêve éveillé.

«Ta tenue me plaît. Tu as le droit de la porter aujourd’hui.» Est-ce ainsi que cela se termine ? Alors que mon corps entier en veut plus ? Je ne veux pas des vêtements qu’il dépose près de moi et mes yeux ne le quitte pas, même en entendant le reste de sa phrase. «La porte est ouverte si tu veux rester ou partir. Mais j’aimerais que tu restes.» Mon coeur se remet à battre. Je pensais qu’il me mettait dehors. Je pensais qu’il me jetait, comme on jette un kleenex après l’avoir souillé au point de le voir se désagréger. Je me redresse à moitié, sur mes coudes, use de mes forces pour cela. C’est un geste anodin normalement, mais mon corps est un hématome, une constellation de la souffrance qu’il m’a offerte. Pourtant je parviens à tendre ma gorge contre sa paume lorsqu’il s’en saisit. Je souffre plus encore que pendant les traitements qu’il m’a fait subir lorsqu’il la délaisse...Ne m’abandonne pas.

«C’est un cadeau.» J’aimerais lui demander de revenir, mais je n’arrive toujours pas à parler. J’ai besoin de boire. A-t-il lu la déception sur mon visage ? Il continue, sans se départir de son air sérieux. Je m’allonge à nouveau sur les draps que nous avons salis, me laissant tomber sans le quitter des yeux. Je détail avec délectation de chaque parcelle de son anatomie. Ses muscles mis en valeur par la luminosité et la sueur qui fait luire chaque creux, chaque rebondi...J’ouvre la bouche pour le remercier, mais ma gorge n’émet qu’un faible bruit. J’ai soif. Vraiment.

«Un...livre ?» Quel étrange cadeau après tout ça. Déçue ? Pas forcément. Surprise. Oui, complètement. Je regarde l’objet, l’effleure d’un doigt engourdi, les paupières mi-closes. Un livre magique ? Est-il en train de se moquer de moi ? «Pour..quoi ?» Pourquoi ne pas l’ouvrir maintenant ? Mais je suis toujours son esclave et je me dois d’obéir, alors je hoche la tête pour lui signifier que j’ai compris et gémit lorsque sa bouche vient goûter à mes tétons durcis par le désir qui n’a pas quitter mon être. «J’imagine qu’il serait injuste que je ne te dise rien sur moi, mh ?» J’imagine...mais c’est son corps que je veux. Encore. Et encore. La sensation que je ressens est la même que du temps où je buvais beaucoup et que j’avais soif d’alcool à des heures où je ne pouvais pas accéder à la boisson.

Je roule sur le côté, m’échappe en quelque sorte, pour aller au robinet et boire tout mon soûl, offrant une vue sur ma croupe rougie par ses mains et ses coups de bassins. Lorsque je me redresse, c’est pour essuyer mes lèvres. J’en profite pour me rincer le visage, revient au lit pour prendre le livre que je n’ouvre pas. Ma voix, bien qu’enrouée, accepte de sortir un peu plus facilement que précédemment.

«Seulement si c’est ce que tu désires aussi...qui suis-je pour exiger ?» Je reste à moitié dans mon rôle, mes yeux parcourent avec gourmandise son buste, s’attarde sur sa verge. Je me mords la lèvre inférieure, ma bouche légèrement gonflée et rouge. «Racontes moi...mais laisses moi encore te goûter.» Masochiste que je suis, me voilà qui prend le livre et le dépose sur une commode, que je repousse les vêtements qu’il pensait peut-être que j’allais remettre lorsqu’il m’a proposé de m’en aller. Malgré les courbatures qui s’éveillent dans mon corps, j’ondule comme une chatte jusqu’à lui, mes mains se posant sur ses chevilles. Assis sur le lit, il est beau et puissant. Une aura de confiance qui attire comme la lumière attire les papillons la nuit. «Racontes moi...ce que tu veux bien m’apprendre.» Je fais remonter mes mains tout en continuant de me rapprocher, m’arrêtant à quelques centimètres de son entre-jambe, prenant garde à ne pas m’appuyer des genoux sur ses couilles bien remplies malgré qu’il vienne de les vider en moi.

«Racontez à Mona...Helel...» Je repasse au vouvoiement dans un souffle, le fixant alors que mes doigts effleurent déjà la peau ridée de ses testicules, mes ongles remontant à la base de sa verge bien plus grosse que celles de mes amants. C’est à se demander s’il est humain...s’il existe et si je ne suis pas tout simplement en train de faire un trip sans me rappeler des détails de la substance que j’ai ingurgité...cela m’est après tout, déjà arrivé...mes nuits d’amnésie, comme je les appelle...qui est-il ? Qu’est-il ? «Dites moi tout...» Je me penche sans arrêter de jouer avec son chibre, sans cesser de griffer lentement la base de ce dernier, allant parfois jouer dans sa toison, sans jamais franchement saisir le membre. «Je ne partirez pas.»

7
Je fourre tout ce qui me passe par la main dans mon sac ouvert sur le lit. J’ouvre les tiroirs, me blesse les mains, me prends la menotte dans tout ce qui passe. Une bouteille de parfum tombe et se brise. Son odeur chimique, fragrance Patchouli, m’étouffe. Je ne pourrai plus jamais supporter cette odeur de hippie. Je me coupe les orteils sur les morceaux de verre, le liquide répandu brûle mes petites plaies. Mais je m’en fou, parce que mon stress a prit une intensité telle que je tremble. J’ai beau essayé de me raisonner, me dire «Ne t’en fais pas, tu vas t’en sortir...» j’ai des larmes plein les yeux et suis bien obligée, une culotte dans une main, une chaussette dans l’autre, de m’asseoir. Je ne vois plus rien et je n’arrive plus à respirer. Je me laisse tomber sur le matelas, si mou, essayant de respirer. «Inspirez, expirez Mona...Inspirez...quatre secondes...expirez...quatre...inspirez, quatre…» Je n’y arrive pas. La voix de mon psychiatre se mêle à celle de mon instinct «Tu vas crever ! Inspirez...expirez...tu vas crever...inspirez…expirez...tu vas...»

«LA FERME...LA FERME...» Et je pleure. Pire. Je ressemble à une gamine à qui on aurait appris la mort de son chat. Je sanglote bruyamment, la morve au nez. J’ai envie de me rouler en boule. En PLS. Position latérale de sécurité. Mais je me contente de trembler, pitoyable, effrayée, en hyperventilation. «Je veux pas mourir...Je...veuuux paas….aidez-moi...quelqu’uuun...» Je renifle, désespérée, tape des bras contre le lit, crie dans ma culotte que je tiens toujours. Je fini par la jeter dans le sac et me relever d’un coup. «NON. Hors de question. Reprends toi...»

Une silhouette passe. J’aperçois au travers de mes larmes l’ombre contre le mur. Je me tourne, mais pas assez rapidement pour voir si c’était un oiseau, Batman ou un couillon volant. Et cette vision me permet de redresser un peu le buste. De rage, j’essuie larmes et morves. Qui a osé dire que les femmes sont belles quand elles pleurent ? QUI à énoncé cette règle dans le cinéma, qui veut que même maquillée, l’héroïne est toujours parfaite ? Mon reflet dans la glace me fait peur. Je ressemble à un raton laveur sous Xanax. Je renifle, termine de nettoyer mon visage, grossièrement, avec un morceau de ma couette et parvient à respirer profondément, hoquetant toujours en tremblant. Mais une rage nouvelle m’habite. Je ne mourrai pas aujourd’hui.

C’est l’esprit légèrement plus clair, que je me remet sur mes pieds, douloureux, pour reprendre l’empaquetage de mes affaires. Je ne prends que ce qui semble nécessaire et le referme bruyamment dans l’odeur de Patchouli qui imprègne chaque particule de mon anatomie et sera longtemps après ce traumatisme, un rappel de ce cauchemar. Si seulement c’était un cauchemar.

Un nouvelle ombre passe, alors que j’enfile par-dessus mes sous-vêtement, une petite robe pull de couleur noir, la première que je trouve. Un oiseau. Un putain d’oiseau. J’ai envie de rire devant ma parano et saisi le sac rempli à ras-bord, que je traîne dans l’entrée. Il faut que je joigne quelqu’un. N’importe qui...sauf qu’évidemment, je ne retrouve pas ce foutu portable. Je lâche le sac dans le couloir, au moment où un bruit de papier me fait chavirer. En temps normal, je ne l’aurais probablement pas entendu, mais mes sens sont en alertes. Douloureusement en alertes. Chaque muscle tendu à se rompre, j’arrête de respirer. Il m’a retrouvé. C’est une certitude.

J’ai oublié de respirer. Je souffle bruyamment, tentant d’empêcher le flot de larmes qui menacent de me submerger à nouveau. Mon portable. Il me faut mon portable. Cette quête me permet de ne pas laisser mes pensées repartir dans la panique. Tout pour ne pas retomber dans une crise qui ne ferait que me faire perdre plus de temps. «L’épée de Damoclès...le temps….je n’en ai pas. Elle va me tomber sur le crâne. Réfléchit Mona.» J’attends un instant, est-ce qu’il va défoncer la porte ? Il ne semble pas y avoir de bruit. Avec la lenteur d’un escargot, mon couloir me semblant tout à coup si long, je prend mon sac et m’approche de la porte d’entrée. Tentant de ne pas gémir à chaque fois que mes pieds blessés touchent le carrelage. Je dépose comme s’il s’était agit d’une bombe, mon fardeau et essaie de regarder, tremblante, par le Juda. Personne sur le palier. Juste cette enveloppe dont la présence m’est odieuse. Encore plus que s’il s’était agit d’un morceau de cadavre. Je n’ose pas l’ouvrir et je pense que le temps n’est pas à la curiosité, mais à la survie. Je fourre ça dans la poche latérale de mon gros sac, partant à reculons pour tenter de trouver mon téléphone. Je maudis la création du portable. Je me maudis de ne pas avoir écouter mes mères et ne pas avoir fait installer une ligne fixe. J’essaie de réfléchir sans y parvenir, les oreilles bourdonnant désagréablement. «Les acouphènes ? Ce sont des mécanismes de votre corps en cas d’anxiété Mona...vous ne devenez pas folle.» Pourquoi est-ce que c’est mon psychiatre qui vient parler dans ma tête dans un moment pareil ?

Et c’est les tympans qui palpitent sous trop de pression, que je revient sur mes pas dans le couloir. Je frôle le mur de la main, pour ne pas tomber. Mes jambes me paraissent lourdes. J’ai semé sur le sol, pareil au Petit Poucet, des empreintes rouges. Je n’ai cas les suivre pour revenir à ma chambre, me souvenant alors que je suis passée par la salle de bain. Mon portable doit être là. Je m’y dirige, la tête prise dans un étau faite de peur et de désir violent de s’en sortir. Un mélange dont on ne parle jamais dans les thrillers. Pourquoi ? C’est plus fort que le désir, plus fort que...tout en fait. La nausée au bord des lèvres. «C’est aussi un mécanisme due à l’anxiété...on ne peut pas faire grand-chose si ce n’est...» LA FERME BORDEL. Comme si c’était important, là tout de suite. Donnez-moi des solutions, quitte à vouloir squatter mes souvenirs, alors que ce n’est clairement pas le moment. Merde.

Dans la salle de bain, mon portable est là, sur le bord du lavabo. Je l’y ai laissé avant ? Après ma douche ? Je le saisi. Mes mains tremblent un peu moins, c’est déjà ça.

«Plus de batterie...sérieux ??» Pourquoi est-ce que j’ai scroller pour trouver des numéros à appeler ? Pourquoi est-ce que je ne l’ai pas mis à charger en arrivant ? Pourquoi est-ce que...C’est idiot, mais je pense qu’on ne m’en voudra pas de ne pas réfléchir de manière censée. Je le lance, il explose contre le mur, atterri en morceau dans la baignoire. «SÉRIEUX ?!»

Je ris. Nerveusement. Un rire qui m’effraie, son écho répercuté par les murs trop blanc de la salle d’eau. Si je m’écoute, je me met en boule sur le tapis devant les chiottes et je chiale encore. J’ai déjà les yeux rouges et bouffi. Je ne peux pas rester ici. L’enveloppe...merde. Il est ici !

«Et tu ne t’en rends compte que maintenant ? Bravo Mona...» Quelle conne.

Mais quelle conne...je reste à pleurer sur les lacunes de la technologie alors que ce type est dans le coin. Je l’imagine, le baillon dégueulasse dans la main, à…

Ce bruit...la fenêtre. Salon. Putain. PUTAIN PUTAIN PUTAIN. Des cris dans ma tête. Je me retiens à nouveau de trouver du confort dans le fameux PLS. C’est dans le salon que ça à pété. Je suis dans la salle de bain. Réfléchis. Écoute. Réfléchis BORDEL…

«MONAAAAAAA»

Il fredonne. Ce bâtard s’amuse vraiment. Je me laisse glisser le long du mur, prend en passant mon miroir de poche. J’évite de croiser mon propre regard dans le petit objet rond et en rampant, m’approche de la porte, restant dans l’angle mort pour la personne qui se trouve dans le salon. Le plus discrètement possible, au ras du sol, je tourne le miroir pour essayer de voir. Et ça marche. Je devrais sauter de joie et embrasser mon génie, mais je me contente de déglutir. Discrète, mais avec l’impression que les battements de mon coeur et de ma gorge qui s’assèche sont assourdissants. Heureusement, il semble trop occuper par sa chasse. Il va vers la porte d’entrée. Mais pourquoi faire ? Partir ? Ce serait trop beau...OH PUTAIN LES CLEFS !

J’ai envie de m’ouvrir les veines à l’instant où je l’entends qui les saisit. Comment j’ai pu être aussi stupide ?! J’aurais dû les prendre sur moi. Pas les laisser comme un foutu cadeau. J’aurais dû les emballer tiens, tant que j’y étais ! Pourquoi pas ? HEIN ESPÈCE DE FOUTUE CONNE ! Réfléchis...tu ne peux pas rester là.

"Oooh... mais c'est un gentil cadeau que tu me fais là Mona."  Rajoutes-en tiens...espèce d’enflure.

Je profite du fait qu’il soit à la porte pour me glisser avec rapidité et habileté hors de la salle de bain, profitant du mobilier pour me cacher dans un placard bourré de manteau d’hiver. Pour cette fois, je remercie ma procrastination qui m’a fait ne pas les reléguer à la cave. De ma position, je ne peux plus voir où est le psychopathe, mais je l’entends. Lui, ne peut pas me voir, car je me suis glissée entre les manteaux, au fond. Je sais qu’il y a une sorte de trappe cachée. Vestige d’une porte communicante avec la cuisine. De la cuisine...Réfléchit putain Mona.

COMMENT AS-TU OSÉ L'ENLEVER !!! 

Il est vraiment malade. Sur tous les pervers et autres tarés qu’on peut croiser en tant que jeune femme en fin de soirée, il a fallu que je gagne le pire d’entre tous. Avec le bruit qu’il fait, cela pourrait potentiellement attiré des gens, de l’aide. Les flics ? Mais une voix au fond, persistante, me fait remarquer ou essaie du moins, que beaucoup de voisin sont partis en vacances, que l’appartement le plus proche est inoccupé et que le quartier à beau être réputé, il est calme. C’est pour ça que je l’ai choisi pour écrire mes livres. Pourquoi j’ai été aussi désireuse de tranquillité ? Je mérite ce qui m’arrive ! Tiens…

Et l’autre qui continue de gueuler. Il m’insulte. J’ai envie de vérifier si mes traces ensanglantées sont visibles, mais j’ai peur de faire le moindre mouvement, totalement tétanisée. La commode qu’il renverse va peut-être, avec un peu de chance, masquer mes traces jusqu’au placard. Il n’aura aucune raison de savoir que je suis là. Mais je ne peux pas le jurer et je ne peux pas compter sur cette cachette. Il faut que je profite de ses cris. C’est bien Mona. Tu commence à réfléchir. Que ferais une héroïne de tes bouquins ?

Vas-y...époumone toi fils de pute. Comme ça je peux risquer de faire un peu de bruit...juste un peu…

La porte cède, sans un bruit. Moi qui avait peur qu’elle émette un craquement...je me retrouve dans le noir, dans le fond du placard de la cuisine cette fois. Je sens le chatouillement de la serpillière contre mon front. Il est en train de tout démonter dans l’appartement. La table, les lampes...il est dans le salon. Je peux le juger au bruit que font les objets qu’il détruit. «Inspirez...quatre seconde...» Je me colle à la porte, essayant de ne rien faire tomber dans le placard de la cuisine et pousse doucement la porte coulissante. Juste assez pour apercevoir la cuisine avec son énorme plan de travail en plein milieu. Le salon est visible en partie depuis où je suis, mais pas lui. Il doit être de l’autre côté de la pièce, assez loin pour que je tente quelque chose pour me rapprocher de la fenêtre qui donne sur l’escalier de secours. C’est risqué, mais ça vaut mieux de prendre des risques et avoir une chance d’y parvenir, plutôt que rester crever comme une conne. Et encore. Je suis certaine que ce malade ne me tuera pas directement, sans s’être amusé avant. Tu n’auras pas ce que tu veux...sale trouduc’.

Mon ventre me fait mal. A entendre des menaces proférées contre mes amis, j’ai envie de sortir et lui planter la serpillière dans le cul, pour la faire ressortir par devant. Laver le sol avec ses tripes et...fiou...il faut que je me calme. Si je me met à penser avec ma colère, cela ne donnera rien de bon. Il faut que je continue d’agir par la crainte de mourir. Un désir de survivre. Je me demande bien ce que pourra dire mon psychiatre si je m’en sors. «Inspirez...quatre...expirez...quatre...» Hahaha. Haa...je perds la tête je crois. Concentration.

Je n’ai pas lâché le petit miroir et je peux l’utiliser pour essayer d’observer un peu plus loin que ce que le placard m’offre de point de vue. Je ne distingue pas grand-chose, il fait sombre dans le salon et le temps pluvieux n’aide en rien. Je me concentre alors pour espérer l’entendre à défaut de le voir. Je compte jusqu’à quatre, inspire. Quatre...expire. Un. Deux. Trois...QUATRE !

Je profite du carrelage pour glisser jusque derrière un des côtés du plan de travail. Un piano. Je crois que c’est comme ça qu’on appelle ça en cuisine. Mon sang froid semble être revenu dans l’urgence de la situation. Je reste concentrée et continue d’utiliser le petit miroir, profitant qu’il y ait peu de luminosité pour ne pas risquer, par un reflet malencontreux, de me faire remarquer bêtement. J’étouffe un cri, qui se perd dans ma gorge sans sortir, lorsque je vois apparaître son pied. Il fait irruption dans la cuisine, mais je suis cachée. Et pendant qu’il tourne dans un sens, moi, je tourne dans l’autre, restant aussi silencieuse que possible, utilisant cette respiration quasi inaudible pour ne pas être entendue. Merci les longues parties de cache cache avec mes mamans. Si je m’en sors, promis, je leur écris pour les remercier. Mais je ne peux appeler personne pour le moment. Non seulement je n’ai plus de téléphone, mais après ce qu’il a dit, promis même, je ne veux pas impliquer qui que ce soit de mes proches dans cette affreuse histoire qui me semble durer une éternité. Si secours il doit y avoir, ils sont peut-être en chemin…

Je me crois perdue. Il vient dans ma direction et j’aperçois la pointe de son pied, mais tout à coup, il bifurque. Juste au dernier moment, il tourne les talons et repars, comme s’il s’était souvenu de quelque chose tout à coup, ou alors...J’en profite pour coincer la menotte comme je peux dans la manche de mon pull, afin de limiter un maximum tout bruit métallique qui risque de trahir ma présence. La sensation de peur est toujours là, évidemment, mais à force de réflexion, elle est moins forte qu’avant. Et puis...elle me dessert plus qu’elle ne me sert actuellement. Bon. Où est-il maintenant ?

Dans la chambre dont il à défoncé la porte. Je ne respire pas, je me glisse jusque devant le grand canapé, sentant une pointe dans mon genou. Merde et merde. Il a tout pété et je viens de m’érafler. Quelque chose s’est planté dans ma chaire. Juste assez pour me faire souffrir. Je l’entends se vautrer et en profite pour retiré le petit bris de verre. Putain...c’est ma menotte qui a fait ça ? Nooon…

Ce bruit métallique me fait me plaquer contre le sol, près du bas du canapé. Je prie pour que mon gros fessier soit assez plaquer au sol. Je prie pour que...je prie et je prie. Je ne suis pas croyante, mais là, tout à coup, je me fais musulmane, chrétienne et bouddhiste en espérant que l’un d’eux, là-haut ou quelque part, m’entende. N’importe qui fera l’affaire. Même Bob L’Éponge.

Comme un serpent, j’utilise mes coudes, met de côté la douleur dans mon genou, dans mes pieds, pour ramper jusqu’au bout du canapé, pour avoir une vue sur le couloir. Les clefs gisent, éclat brillant dans la pénombre, près de quelque chose d’autre, qui brille aussi. Mais plus ténu. Un raie de lumière. Un câble ? Ce malade à placé un câble ? Quel malade possède tout cet attirail ? Vraiment. Dans ma chance, je suis tombée sur le number one de la psychopathie ! C’est pas possible. Je crois que si je m’en sors et il le faut, je déménage. Pour m’éloigner de cet appartement qui est devenu trop dangereux, mais aussi et surtout, parce que ce quartier est inutile si on est en danger.

«Mademoiselle Duval...est-ce que vous êtes là ?»

What the...qu’est-ce qu’elle fou là celle-là ? Karen...enfin pas Karen, mais je trouve que ça lui va bien. Dés qu’il y a un peu trop de musique, elle vient se plaindre. Dés qu’il y a un amant un peu trop bruyant, elle en parle à qui veut l’entendre. Salle conne. Tu ne pouvais pas te manifester plus tôt ? Je l’imagine bien là, avec son vernis toujours impeccable, ses robes de «Coquetail» comme elle dit, même pour aller sortir les poubelles. Cette quarantenaire refaite de partout, avec des seins comme des ballons, qui me juge par frustration de ne pas avoir ce que j’ai. Une carrière, des amants, des amantes...une vie en fait. Mais je ne peux pas sortir de ma cachette. Il va me choper, c’est sur.

« Vous êtes bruyante et...cela me dérange pendant mon film...»

Ah bah tiens. Te dire que ta voisine va peut-être se faire trucider, ça ne te vient pas à l’esprit ? Espèce de salope ? Je sais. Elle est peut-être la seule qui pourrait m’aider. Mais qu’est-ce que vous voulez ? Je ne vais pas risquer ma vie pour une femme qui ne lèverait pas le petit doigt pour moi si j’étais en train de mourir, mais serait la première à venir me dire que je suis trop bruyante dans mon agonie. En attendant, elle a fait stopper mon cinglé (Oui. MON cinglé. Après tout, il en a après moi…) et je ne dois pas rester sans rien tenter. Alors je prends un pied de lampe sur le sol et tente une approche, restant planquée autant que possible. L’avantage de connaître mon appartement par coeur, c’est de connaître le moindre angle mort par rapport à la localisation de l’autre malade.

« JE SAIS QUE VOUS ÊTES LA !» «JE VAIS ENTRER»

Quoi ? Merde...merde et remerde. C’est vrai qu’elle a des doubles des clefs. «En cas d’urgence, cela ne vous dérange pas ? Madame Karen (ce n’est pas son nom, mais je ne sais plus comment elle s’appelle cette grue) aura un double de vos clefs, étant la plus ancienne en ces lieux...Mais si vous ne voulez pas, il suffit de signer ici et on vous confiera vos clefs. Il faudra juste trouver quelqu’un d’autre pour...blablabla» Je n’avais pas écouté, j’avais signé pour écourter, sans me rendre compte que la Karen en question, était l’affreuse bourge qui vivait un peu plus loin dans le couloir et passait son temps à faire des reproches à tout le monde. Mais trop tard. La clef dans la serrure, je l’entends la tourner.

Certains, à ma place, aurait refusé de laisser une autre personne risquer sa vie en entrant dans un piège qui ne lui est pas destiné. Une héroïne de film ou de série aurait sorti un flingue de Dieu seul sait où pour tirer sur son agresseur et sauver la situation. Moi ? Je ne suis que Mona. Alors reste sur place, allongée près de la fenêtre brisée, calée contre le bas du canapé. La porte s’ouvre sur ma voisine, qui avance dans l’appartement et se prend dans le câble, après avoir buté dans mon sac. Mais je ne reste pas pour regarder la suite. Je rampe à reculons, mettant du sang un peu partout, pour aller en direction de la petite fenêtre qui donne sur l’escalier de secours. Je ne perds pas de temps. Il faut que je sorte. Et Karen ? Je lui enverrai du secours. Mais je ne risque pas ma peau pour une femme qui n’aurait pas risqué la sienne. Je ne mourrai pas aujourd’hui. Pardon madame Karen. Pardon...mais là, je ne suis pas une putain d’héroïne à la con et je ne me sacrifierai pas. J’ai déjà assez sacrifié de mon sang aujourd’hui.

J’ouvre la fenêtre lentement, fermant mes oreilles aux cris dans le couloir et me glisse sur l’escalier de secours en métal, contre lequel bute ma menotte, faisant résonner tout le bâtiment. Du moins j’en ai l’impression. Je n’ai pas vraiment le temps de me poser la question et commence à descendre aussi rapidement que mes pieds endoloris me le permettent, l’escalier en métal aux trop nombreuses marchent. Le sol paraît si loin...je crois que je crie en descendant, refusant d’entendre ce qu’il se passe dans l’appartement que je viens de quitter, avec pour seul vêtement, cette robe noire qui s’imbibe de la pluie qui a redoublé depuis, comme si les larmes que je suis parvenu à retenir coulent du ciel.

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mercredi 15 mai 2024, 19:01:32 »
« Je… » …suis désolé. C’est ce que j’aurais aimé dire, sans parvenir à le sortir.
La petite mort.

Et ça porte très bien son nom.

Car c’est comme ça que je me sens. Morte. Vidée. Et si sensible. Tout mon corps frissonne à la moindre de ses expirations, au moindre de ses grognements. La simple vue de son corps. Je me sens si petite et faible tout à coup. Mais le mauvais ne me laisse pas le temps de réagir, que ce soit par la soumission ou par la rébellion.

Ses assauts me semblent plus violents encore. Une partie de moi, celle qui y est déjà passé, me jure que ce n’est pas possible. Mais mon corps, lui…tout ce que je peux faire, en réponse à cette punition, c’est gémir en m’accrochant plus fort.

Humainement, je ne me pensais pas capable d’encaisser pareil choc. Ses mains se saisissent de mon bassin et je ne peux qu’essayer de m’accrocher où je peux, lui attrapant les avant-bras. Mes doigts glissent sur sa peau brûlantes et accrochent les draps. Il n’y a pas que mon derme qui portera les traces de son passage après tout ça.

Je suis en ébullition. Je le sens avant qu’il ne jouisse. Son sexe qui se tend, déjà si rude, devenant comme…plus épais. Aussi fou que ça puisse paraître quand je vois la taille…enfin. Que je sens la taille de son chibre, il semble épaissir. Le temps d’un tressautement. Dans un spasme. Puis une chaleur m’inonde les entrailles. Il y en a tant, que ça coule et souille les draps déjà trempes de sueurs. C’est salissant d’être l’esclave d’un inconnu. Mais si bon. Je me sens étrangement bien, là, remplie de la semence d’Helel. Comme…je ressens une sorte de gratitude. On va me prendre pour une folle. J’ai envie de lui demander, s’il m’a droguée.

Je gémis doucement lorsqu’il se retire, laissant un froid là où c’était si chaud précédemment. Son membre est si épais, si dur, que j’ai la sensation qu’il me remplit encore. Il me caresse, mais je ne le sens presque pas, focalisée sur mon intimité encore palpitante de ce qu’elle vient de subir. Les yeux mi-clos, je le regarde me parler, sans réellement le comprendre. Ou du moins, encore incapable de répondre. Encore essoufflée. Si je n’étais pas si sportive, il est probable que je ne m’en serais pas sortie sans que mon cœur ne lâche.

Je ne sais pas s’il en a eu marre de me voir simplement rester ainsi, les cuisses écartées, à le regarder. La gifle me surprend avant de me faire mal, mais lorsqu’il me pince, je pousse un petit cri. Surprise, étonnement, douleur. Il sait que mon clitoris est sensible et pourtant, ça ne l’arrête pas. Il vient de jouir, mais ça non plus, ne semble pas l’arrêter. Au lieu de voir sa verge redevenir molle, comme celles de tous mes partenaires à de quelques rares exceptions, si ça ne devenait pas totalement mou, ça avait tendance à…

Ma respiration reprend un rythme plus calme, mais Helel choisi ce moment précis pour glisser ses doigts dans ma bouche. Ma première réaction est de rejeter, ma langue luttant brièvement, avant que j’accueille finalement non sans hoqueter, bavant comme la chienne qu’il veut que je sois. Même gémir est difficile, lorsqu’il me frappe, lorsqu’il me pince.

« Supplie mon pardon ! » Si tu ne retires pas tes doigts, ça risque d’être difficile.

Il le sait. J’en suis persuadée. Je le laisse continuer son petit jeu, gémissant contre ses doigts, les suçant lorsque je le peux. J’essaie d’articuler des supplications, mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et cela semble pourtant le satisfaire. Ou alors, il aime surtout me voir hoqueter contre sa main, salivant avec abondance.

Me jugerez-vous ? Si je vous dis que ça m’excite ?

Ceux qu’il a mis en moi sont douloureusement habiles. Ils me tirent des hoquets, incapable de cri, tandis que je tente parfois de resserrer les cuisses. Je les desserre rapidement sans qu’il n’ait à me dire quoi que ce soit. Il n’y a pas que mon âme qui lui appartienne.

« …me pardonner. » la fin de la phrase, débutée sur une sorte de gémissement – borborygme. J’inspire en même temps une plus grande quantité d’air, essuyant de la main la salive à mon menton. Du coin de l’œil, je l’observe.

Il peut lire dans mes yeux, un cocktail d’émotion. Je ne sais pas encore moi-même ce que je viens de vivre et ce que je risque de vivre les prochaines heures. Je ne sais pas si une part tente encore de se rebeller. Si ma conscience, mon inconscient…si une infime partie de moi-même, quelqu’un là-haut, à quelque chose à redire sur tout ça. Qu’il parle maintenant. Ou se taise à jamais.

Soumission, adoration. Crainte plus proche de l’excitation que l’appréhension. Mes yeux passent de ses lèvres à ses mains. Le collier. Il ne me demande pas de me redresser, mais je le fais. Souplement malgré ce que je viens de subir. Je m’agenouille face à lui, levant la tête après une longue inspiration. Je ne remarque pas les changements de luminosité, mais ses yeux. Lorsque mes iris se posent sur les siennes.

« Je… » Je devrais partir. J’ai été droguée. Ou pire. Je suis morte et je suis en enfer. Ou… « Je vous appartiens. A vous. » Mes doigts se posent sur le bijou, que je caresse ainsi que les doigts épais qui le gardent captif. « Mon corps, mon âme, ainsi que… » Je ne sais pas ce qu’il faut dire, mais ma langue se délie facilement. Agenouillée comme pour une prière. « ma dignité et tout ce qui pourrait vous plaire. »

Ses muscles sont si durs sous mes paumes. Je le caresse, levant la tête, tandis que mes mains caressaient en adoration, son chibre. Je lui offre ma gorge, attendant non sans une certaine impatience, qu’il m’emprisonne. Qu’il scelle…de manière définitive, ce pacte avec le diable.

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mercredi 15 mai 2024, 18:44:39 »
Je suis Mona. Écrivain. Plus connue par ses scandales que son talent. Les gens s’abreuvent de mes mots pour oublier leurs maux. Ils se masturbent en me lisant. Ils se masturbent devant les photos qui tournent de moi. Les tabloïds aiment les courbes de mon corps et la vulgarité de mon cœur. Mais ils ne savent pas une chose sur une moi.

J’aime sucer.

Je n’étais pas une enfant qui se promenait avec sa sucette en bouche. Je n’ai même pas, de mémoire, eu recours à des lolettes. Et ma toute première fellation n’a pas été mémorable. C’était même carrément dégueulasse. J’ai vomi et suis restée malade quelques temps, sans oser dire comment j’étais tombée malade. Aujourd’hui, nous en rions avec mes mères.

Je suis écrivain. Pourtant, je ne trouverai jamais les mots pour décrire cette sensation inégalable. Un membre épais et nervuré qui glisse dans la gorge. J’aime sentir ce premier contact, lorsque le prépuce coulisse et se plisse contre ma langue. Le gland dénudé qui vient buter contre le font de ma gorge, me poussant dans mes limites. C’est avec une légère honte que je vous avoue qu’il m’arrive de m’entrainer. Ne me mettez pas de nourriture aux formes phalliques dans un lieu publique…

J’aime sucer.

Son sexe à un goût fort. Son bassin contre mon visage sent le mâle. Je ne sais pas ce que ressens une chienne durant ses chaleurs, mais je dois être proche du même état.

Je me liquéfie contre ses doigts…
Je m’asphyxie contre son bassin.
C’est une belle façon d’apprendre l’apnée.

Helel est tendu. En moi, face à moi. Son corps entier et si dur tout à coup. Sa respiration plus forte. Je gémis, les larmes roulant sur mes joues lorsqu’il pose sa main sur ma tête. J’étouffe, émet un bruit humide, empêchant mes mains de le repousser. Au lieu de ça, je lui attrape les testicules, parvenant à attraper un peu d’air par les narines. Je le masse de mes doigts et ma langue ondule au rythme de mes déglutitions saccadées. Il va me tuer.

« Mais… Tu n’as pas tenu à notre petit jeu, pas vrai ? » Si ! Si…j’ai tenu ! J’écarquille les yeux. Outrée qu’il me traite de mauvaise fille. Ses paroles m’excitaient jusque-là, mais je ne veux pas qu’il triche.

Si ? J’ai tenu…je n’ai pas tenu. J’ai gémi. Je l’ai regardé et j’ai du prendre quelques devants dont il aurait préféré que je me garde. La gentille esclave est déçue. La mauvaise fille est plutôt ravie. Et lui ?

Je respirais difficilement, tentant de profiter qu’il se soit reculé pour me parler. Me réprimander. Mais j’étouffe lorsqu’il me caresse à nouveau. Plongée entière dans la fellation, j’en avais oublié cette partie et Helel me la remit en mémoire de la plus obscène des manières. Je ne peux empêcher mon bassin d’onduler, les fesses relevées. J’ai envie de jouir…maintenant. Dois-je le supplier ? Nos regards se croisent lorsqu’il retire sa main de mon sexe. Ses doigts dans mes cheveux…puis je ferme un instant les yeux lorsqu’il enfonce à nouveau sa queue dans ma bouche. Je m’accroche des deux mains au matelas, la salive abondante rendant les mouvements dans ma gorge plus excitants.

Je me perds dans son regard, sentant les derrières barrières, ce qui restait de ma conscience morale, se dissoudre à chaque respiration plus forte de sa part. Les grognements, qui ponctuent chacune des pénétrations. Je sens la tension dans l’air…dans ma gorge…ma mâchoire. A chacun de ses coups de bassins, il imprime son passage en éprouvant les muscles de mon visage. Mes yeux se brouillent de larme, qui roule, sans que je ne parvienne pourtant à détacher mes yeux des siens.

« Tu es si petite… » Est-ce grave ?

Et vous, si épais…j’ai envie de lui dire. Mais je n’y arrive pas. Je masse ma gorge, déjà emplie de son absence. Mes yeux louchent sur le filet de salive qui cède lorsqu’il s’écarte totalement et vient retomber sur mon menton, couler sur ma poitrine.

« Si fragile… » Allez-vous me briser ?

Il n’a pas de réponse de ma part, si ce n’est ma respiration lente et profonde. Je me cambre sous ses griffes, cherche à ce qu’il me marque de ses doigts. Je retiens mon appétit pour son membre, me retiens de le reprendre dans ma gorge, le téter jusqu’à ce qu’il m’offre son sperme. Il ne saura jamais à quel point je lutte pour rester docile.

J’ai envie de gémir. Ses doigts si rudes sur ma peau. Il éprouve mon derme, mes seins orgueilleux. Les lanières, après tout ça, laisseront sur mon corps des traces rouges-rosées, tirant sur le violacé par endroit. Petits rappels de cet échange plus bestial que sexuel. Je ne le sais pas encore, mais cette relation va affecter ma vie bien plus que ce que cette expérience est censée le faire. Ma carrière aussi…

Bordel…

Le baiser est tendre et moelleux. En parfaite opposition à la rudesse de ses mains sur mon corps. Une caresse, aussi douce que ses mots lorsqu’Helel se fait maître satisfait. Aimant ? Il va me falloir plus d’effort j’imagine, pour pouvoir être la chienne d’un maître aimant. En ai-je seulement envie ? D’être « aimée » et cajolée par lui ? Je veux qu’il me malmène comme étant son objet. Déshumanise-moi.

Nu, il est encore plus impressionnant. A-t-il fait exprès ? Est-ce la lumière ? Son jeu ? Ou est-ce le simple hasard qui me donne la sensation de n’être rien ? Tout juste une pauvre fille de paysan que l’on a promis au Minotaure. Le baiser qu’il dépose sur mon front me fait craindre pour la suite. Appréhender. La tendresse ne présage pas toujours le meilleur…au contraire.
La petite voix me dit de me méfier. Soupçonneuse petite pétasse frigide.

« Sur le dos ! » J’obéis.

La petite voix me crie de le défier. Rébellion inutile, de la conscience sur le corps.

« Écartes les jambes autant que tu peux… » Je n’ai pas besoin d’écouter.

Ma tête bascule en arrière et je me cambre légèrement, mes mains attrapant la chaire rebondie de mes cuisses. Chacun de mes muscles, probablement chacune de mes cellules, crient à Helel de venir enfin. De me libérer de cette attente, de cette tension. Le beau diable sait comment éprouver les nerfs de sa victime. Il sait et je le sens, d’une manière qui dépasse ma compréhension, comment se montrer assez patient pour me forcer à déraper et me punir.
Ma petite voix me dit que c’est dangereux. Je ne le connais pas. Un sursaut de bonne conscience, jusqu’à ce qu’il ne vienne m’écraser de tout son poids. De toute sa force. Je ne respire plus. Pas que je n’en sois pas capable, mais parce que je veux ressentir chaque centimètre de ce chibre que je ne peux plus attendre.

« Je suis si petite… » Je chuchote. Un chuchotement qui se transforme en gémissement long et que je tente d’étouffer au mieux. Un hoquet lorsqu’il me pénètre enfin. Surprise, presque douleur. La position que je tiens me force à crisper mes muscles et mon sexe, déjà trop étroit pour la taille de son membre, ressert son étau. « Si…fragile. » J’essaie de ne pas quitter ses yeux des miens. Mais c’est difficile.

Il est si puissant. Si épais. Je relâche mes cuisses lorsqu’il m’en donne la permission. Je l’écoute et ses paroles résonneront encore en moi plusieurs semaines après cette nuit. A chaque fois que je me perdrai dans les bras d’un, d’une amant.e, je l’entendrai me dire ces horreurs, juste avant de…
Mes ongles se plantent dans sa chaire et je n’ai pas peur de me faire punir pour sa peau que je sens malmenée par mes griffes. Je n’ai pas peur, car je n’ai pas le choix. Lorsqu’il accélère la cadence de ses coups de reins, la légère douleur qui se muait en plaisir, redevient douleur, pour peu à peu se mêler d’un plaisir qui me fait gémir de plus en plus fort.

Mais je ne crie pas.

Et là, tandis qu’il me sert contre lui, que nos corps moites, ne font plus qu’un, je sens que je bascule. Là, écrasée par sa puissance, par ses bras, les lanières resserrant leur étau autour de mon corps, je remercie ma constitution et tente de ne pas basculer. Et là…là, entourée des bruits obscènes d’un coït brutal entrecoupé de baisés apaisants, je sens mon corps atteindre sa limite.
Le sent-il ? Mon corps se cambre malgré son poids et je ne peux empêcher ma voix de monter dans les airs, près de son oreille. Je parviens à soupirer « Je suis désolé… » mais les vagues de l’orgasme se font plus fortes et ma cyprine inonde son membre. Il ne s’arrête pourtant pas. Entre mes cuisses souillées, il fait durer l’orgasme. J’ai beau trembler, planter plus fort mes ongles, rien ne l’arrête et malgré la sensibilité presque douloureuse de mes chairs, je me surprends à resserrer l’étreinte de mes jambes autour de son bassin, mes yeux se replongeant dans ceux d’Helel.

Je ne suis pas si fragile que ça…si ?

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mardi 14 mai 2024, 19:48:47 »
« Gentille fille. » Chaque parole était une source d’un plaisir étrange. Celui de la chienne pour sa récompense. Je me sentais comme le chien du voisin, qui lui fait invariablement la fête, quoi qu’il dise, pourvu qu’il y mette les formes. Sa voix mettait toutes les formes dans les propos de Helel. « Tu es une si adorable petite esclave, comment ne pas céder ? » Cèdes. Cèdes. Je t’en conjure. Cèdes. C’est ce que mon cerveau chante depuis qu’il a dit ça. Mais je patiente. Il l’a dit. Je suis une gentille fille.
« Je ne veux pas que les couinements d’une petite chienne me dérangent pendant que je me fais plaisir. » A chacun de ses pas, mon corps se tend. Je sens mon clitoris qui l’appelle. Il palpite d’appréhension.

Je ne gémirai pas. Je le jure. Je ne ferai pas un seul bruit, ni n’émettrai un seul son tant qu’il ne m’ordonnera pas de le faire. Ce rôle d’esclave qui m’a fait peur un temps. Excitée dangereusement, mais que j’ai tenté d’éludé par respect pour moi ces dernières heures. Je le connais par cœur pour l’avoir écrit bien des fois. Imaginer aussi. Je sais jouer les esclaves. C’est une évidence qui me fou la trouille. Je me veux forte et indépendante et me voilà à mouiller comme une adolescente à un concert de Justin Bieber, parce qu’un homme à l’apparence de quelque créature puissante, me traite comme une chienne. Mona est une chienne. Le titre de certains tabloïds et articles de potin seraient ravis qu’on leur donne raison. S’ils me voyaient…

Je me retiens de justesse un cri de surprise. Je le sens dans ma gorge au moment où le tissu se déchire, pressant avant de céder, désagréablement contre mon intimité gorgée de sang. J’enfonce mon visage dans l’oreiller, comme pour endiguer de futur cri, mais j’ai désormais le sexe à l’air et il est difficile de ne pas gémir. Juste parce que je sens le frais contre ma vulve trempée. Il me tient. Il le sait. Je n’en peux plus d’attendre. Il joue.

Puis la chaleur de son visage. Il me tue. A petit feu. Je le sens brûler entre mes cuisses. Ses lèvres charnues contre la fermeté de mon corps. Je mords dans le tissu, respirant plus fortement. Il me demande de ne pas couiner alors qu’il fait tout pour me faire hurler.

C’est une torture sans nom. On ne peut imaginer ce qu’est la frustration sans l’avoir vécue. Je la vis. Mal. Pour forcer mon corps à ne pas céder, je déplace mes genoux sur le matelas. Juste à peine. J’écarte légèrement les cuisses afin d’offrir un meilleur angle à mon maitre. C’est l’excuse que je me donne. En vérité, j’en ai marre d’attendre l’inavouable conséquence de ce coup de téléphone pendant une nuit torride. J’ai peur qu’il ne finisse par me rendre folle. Mon sexe est prêt. Et lui…si près désormais.

J’enfonce mes doigts un peu plus dans ma chair. Helel accentue la pression de ses main. Il a une vue imprenable sur mon anus et je suis bien contente d’être allée chez l’esthéticienne. Afin d’offrir à mon amant une rosette plissée et rose, petite fleur épanouie entre deux collines lisses et rosées. Quelques vergetures sillonnent mon corps, mais ma foi. Je suis humaine.

« Bon Appétit ! »

Je n’ai pas le temps de réfléchir à sa phrase. Je me retrouve à gémir sans son. Les yeux grands ouverts, je les referme en sentant sa langue me libérer de la frustration. Je le sens. Il est humide et gourmand. Affamé. Il me dévore et lorsque je pense avoir un instant de répit, il me tire contre lui et me dévore avec plus d’appétit.

Étonnamment, je tiens bon. Je ne fais pas de bruit, ou peu. Couverte par ses grognements qui me mettent le feu au rein. Tous mes sens sont sollicité. Être capable de telles choses avec sa bouche, c’est carrément démoniaque. Le bruit obscène qui émane de lui me fait me tordre d’un désir sans nom. Ou si. Helel. Mon désir porte son nom. Je ne peux faire autrement que gémir un peu, incapable de me retenir correctement. Mon clitoris est tant éprouvé que je pense jouir, mais la vague s’en va, avant de revenir, plus forte que la précédente.

Tout mon corps se crispe et mes ongles rougissent la peau de mes fesses. Cette douleur est la seule façon que j’aie de ne pas déverser un flot de cyprine dans la bouche de mon maître. Je crois…je crains qu’une bonne esclave se doive de jouir uniquement lorsque son maître le lui dicte. Je vais attendre, cambrée à l’extrême, qu’il ne me le dise. Mais tenir va être difficile.
L’oreiller commence à être humide. Je le tête entre mes lèvres depuis qu’il a commencé à me malmener. Ce n’est que le début. Je ne tiendrai jamais. Il me demande si c’est trop demander. OUI. Tout mon corps crie oui, mais ma tête le trahit. Je fais non, un gémissement au bord des lèvres. Son doigt manque m’arracher un cri que je retiens. Je ne veux pas lui faire le plaisir de désobéir. Pas tant que je peux tenir face à lui. Mais il est si fort…à ce petit jeu.

En tournant la tête, je le vois. Mes yeux doivent briller d’un éclat de désir fulgurant, qui aurait pu me faire jouir sur le champ. Sa bite énorme, son ventre dessiné, ses pectoraux puissants. Il est membré et si ma féminité craint pour la suite, tout comme mon cul, ma bouche salive à l’idée d’être envahie. Je veux étouffer mes cris contre sa verge. Qu’il l’enfonce dans ma gorge et m’empêche de respirer. Déglutir sera difficile après une nuit avec lui. Marcher…s’asseoir le sera aussi. Mais cela ne m’empêche pas de fermer un instant les yeux pour les rouvrir, un sourire lascif aux lèvres. Mes mains toujours accrochées à mes fesses.

« Mer…ci… » Je ronronnerais de plaisir si j’en étais capable. Il ne veut pas de bruit.
« Suce-moi Mona. » A-t-il entendu mes pensées ? Mon visage m’a-t-il trahie ?

Je regarde sa queue. Elle est si grosse. Épaisse. Le gland à demi décalotté. Cette couleur particulière entre le rose et le violet. Brillant. Le petit trou…urètre ? Je veux y presser ma langue et sentir coulisser le prépuce contre mes lèvres. Le goût de son sexe. L’odeur…de sa virilité. Ses testicules. Je veux tout toucher et tout goûter. Je maudis en cet instant mon statut d’esclave. Moi qui aime prendre les devants.

« Merci. » Je le redis. Dans un souffle en sentant le vit se coller à moi. Son bassin brûlant et musclé.
Lorsqu’il se frotte à ma bouche, je sens que je vais avoir mal à la mâchoire. J’ai sucer. Je le fais souvent, mais jamais de membre aussi épais. J’ose une langue curieuse et savoure le goût. La douceur de la peau de ce sexe turgescent. J’ai l’occasion de détailler les veines du bout des lèvres. Il est rude, mais je savoure cette rudesse. Il me désire et c’est tout ce qui importe.

« Ah..mmm… » Merde.

J’ai fauté. J’ai perdu. En poussant ce petit cri, ma bouche c’est entre-ouverte contre le gland et je la referme pour simplement avoir cette fraise gorgée pour moi. Comme une sucette que l’on coince du bout des lèvres. C’est comme si ma gorge se préparait. Je salive déjà contre le bout de son sexe, avec une seule obsession, qu’elle coulisse jusqu’au fond.

Je me dresse sur mes coudes, reste en équilibre sur un seul. De ma main libre, je saisis la base de la verge et avant qu’il ne puisse me réprimander pour avoir toucher sans attendre sa permission, je fourre le gland à nouveau dans ma bouche. Fourrer est le seul mot, car je le prend comme une affamée, la langue tirée sous le membre afin qu’il coulisse plus facilement.

Je sens son épaisseur et retiens un haut le cœur tant la présence de son pénis dans ma bouche est omniprésente. C’est difficile, malgré ma grande bouche et je sens passer chaque veine contre mes papilles. Je lève les yeux sur son visage. Je veux le voir. Je veux qu’il me félicite. Mes yeux se brouillent de larme lorsqu’enfin, je sens le gland coulisser dans ma gorge. Je déglutis difficilement et il peut le sentir. Tout se ressert autour de son sexe pourtant compressé.

Mes gémissements désormais, montent. Ils sont encore timide, car je tente de les retenir sans réellement y parvenir. Je bouge mes fesses, mon sexe contre ses doigts. Mon clitoris est si sensible. Je pourrais jouir comme ça, empalée sur son membre en érection. Et vous savez quoi ? Ce serait une putain de belle mort.

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mardi 14 mai 2024, 15:43:59 »
Pendant un infime instant, son mouvement, je le prends pour moi. Je me tends, prête à recevoir un coup, mais j’entends simplement le cliquetis dans les oreillers. Le collier. Il ne me le met pas. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’ai en moi une petite fille boudeuse qui aurait aimé la morsure du cuir autour de sa gorge ? J’ai cette petite voix. Déçue. Elle appréhende la suite. Tout mon corps est en alerte.

Joueur. Mon maître est un beau salaud de joueur. Beau, je ne le sais pas encore avec certitude, mais je crois que mon excitation est bien trop grande pour m’embarrasser de ce genre de détail. Sa voix seule me fait frémir. Elle semble venir des profondeurs. Je vibre avec elle. A chacun de ses ordres, je me retrouve à l’exécuter. Je me sais présente, mais c’est comme si ce n’était pas moi. Pas totalement.

Ma langue humide s’amuse. La texture des vêtements. La facilité avec laquelle elle glisse su le cuir, se blesse sur la fermeture en métal. Une douleur, puis une caresse. Je me surprend à apprécier lorsqu’il s’écarte. Surprend à m’approcher, avec pour seul guide le toucher. A chaque fois qu’il recule, que j’avance, je frissonne en appréhendant le contact. Je le sais proche. Je ne le vois pas. C’est perturbant et excitant. Mon visage revient pourtant sans cesse à l’assaut de son entre-jambe. Il bute parfois légèrement contre, lorsque je n’ai pas bien évalué la distance. Il est chaud. Mou. Un paquet que j’ai envie de déballer. Une envie de plus en plus pressante. Envie qui me tient au tripe depuis notre rencontre téléphonique. C’était il y a quelques heures, mais j’ai l’impression qu’un mois est passé.

J’ai mal aux dents d’avoir dû le dévêtir sans les mains. Mais j’y suis parvenue. C’est une petite félicité, mais si j’avais été une véritable chienne, j’aurais battu de la queue de fierté. Sa main sur mon crâne et chacune de ses respirations excitées, je les prends comme autant de sucrerie. De friandises. Des récompenses. Je lui suis dévouée. J’ai peur. Je mouille.

Le son merveilleux d’un homme qui se dévêt. Quel que soit l’amant. Quelle que soit l’amante, j’aime ce son. Glissement d’un tissu contre la peau. Choc du métal, de l’argent, du plastique. La soie et le satin ne chantent pas pareil suivant la peau. Ils ne chantent pas comme le coton ou le cuir. La ceinture, c’est encore plus excitant. La promesse ou la crainte d’un coup sur les fesses. Je me mords la lèvre en sentant que bientôt, j’aurai accès à ce que je suis venue chercher.

J’ai gagné ? Vraiment ? Pourquoi je ne suis pas aussi heureuse que ce que je pensais ? En vérité, j’aimais ne rien voir. La partie de moi qui refuse encore l’évidence, avait la sensation que ce n’était pas réel. C’était un rêve, tant que mes yeux restaient obstrués. Le déchirement du tissu. Sa caresse sur ma peau, mon front moite. J’ai encore un peu de salive au coin de la bouche. Je veux garder les yeux fermés. Mais enfant déjà, lorsque nous regardions des films d’horreur, je me bouchais les yeux des mains. Incapable d’empêcher mes doigts de s’écarter afin d’assister à toute la scène. J’ouvre les yeux. Ma vue prend un temps fou à se remettre en place après toute cette obscurité.

« Moi aussi, je vois tes beaux yeux pour la première fois. » Il est beau.
« Oui… » Une question me brûle les lèvres.

Je ne la pose pas. Je n’ose pas. Je rosis et je me maudis. Ma respiration s’est accélérée à la vue de ce visage carré. Le visage de mes fantasmes prépubère. Je tombais amoureuse des hommes à la virilité exacerbée. A la limite du cliché. Helel en fait partie. J’ai envie de toucher et de goûter. Je me sens soudainement gorgée de fierté. Il m’a acceptée. Je suis là. J’avais le visage contre son entre-jambe. Sa puissance. Son odeur de mâle. Je suis celle qui suis ici. Personne d’autre. Je ne suis pas privilégiée, mais pour cette nuit, un peu.
Sa douceur me perturbe, mais n’est pas désagréable. Je ne demande pas d’explication lorsqu’il me donne ordre d’ouvrir la bouche et je me contente de tirer la langue, mes yeux noirs rivés dans les yeux. Quelle étrange couleur. Peut-être qu’il porte des lentilles…après tout. C’est plutôt joli. Fascinant même. Je me sentirais presque comme Mina. Face à Dracula.

Ma gorge s’assèche. J’ai peur de ce qui va se passer. Pourtant, je le sens approcher sans essayer de partir. Mon corps me trahit par désir lubrique. Sa bouche contre ma langue. Je gémis lentement lorsqu’il se met à sucer ma langue. Ma respiration s’est accélérée. J’ai mal dans la poitrine tant mon cœur cogne. Je suis détraquée.

« Ah… » Un petit cri qui m’échappe malgré moi. Qui sort comme un constat.

Surprise, quelque peu, mais je m’y attendais en quelque sorte. Je me laisse entrainée sur le lit, jetée comme un quelconque pantin de plaisir. Il n’a pas besoin de répéter quoi que ce soit, je suis déjà à quatre pattes, cambrée. Ma croupe dessine le haut d’un cœur. Mes mains reposent sagement sur l’oreiller, au-dessus de ma tête. En plaçant mes doigts, les crispant d’angoisse, je sens le collier retomber contre mes phalanges.

« Déjà trempée ? » Cette voix. Ces mots.
« Oui. Une bonne chienne se doit de mouiller pour son maître. » Cette phrase. Ce ne sont pas mes mots.

Ma voix est toujours rauque, mais une pointe d’innocence y perce. Une innocence qui ne semble sortir que lorsque je suis dans une situation de peur. Cette petite voix qui aime la situation. Qui se bat avec l’autre, la plus grave, qui aimerait partir avant que cet homme aux yeux rouges ne me détruise totalement. Pourtant, je ne bouge pas. Je reste dans cette position de soumission, offerte à lui. Le tiraillement sur les lanières. C’est si bon. Je gémis, étouffant le bruit de mon plaisir. Mes seins sont compressés et si je me redresse, je sens mes tétons frotter contre le tissu du lit. Je bouge doucement, pour faire rouler le cuir contre mon clitoris. Des ondes de plaisir me traversent par vague. La pression contre mon sexe est presque trop forte. Je suis sensible et ma perle s’est gorgée de sang. Elle est devenue sensible.

Trop sensible. Son doigt ne fait rien de terrible. Pourtant, de mon anus rosé à mes lèvres et inversement (je ne sais plus. C’est comme si plusieurs mains caressaient mon corps en même temps), lubrifié par mon plaisir lubrique…je suis une chienne et je me vautre dans le stupre de manière affolante. Je veux ce doigt en moi. Je veux cet homme en moi. Du coin de l’œil, je l’observe. Une part de moi en veux plus. Elle est outrée qu’il soit en train de se délecter ainsi sans plus aucun contact avec mon corps. Une autre me fait froncer les sourcils. Mes yeux passent de ses doigts à son entre-jambe. Le renflement prend des proportions qui me paraisse tout, sauf humaine. Et je me rends compte que je n’ai jamais eu de partenaire particulièrement membré. Tais-toi Mona. Tais-toi…

« Je vais souiller ton corps à jamais, Mona. Et quand ce sera fini, que tu seras en ruines, tu me supplieras de te laisser nettoyer ma queue. » Oh mon Dieu…Oh oui. Oh…

Je n’en sais rien. Je mords l’oreiller en gémissant. Je veux sa queue, même énorme, dans ma bouche. Qu’il m’étouffe avec. Après tout…je me cambre un peu plus. J’ai envie qu’il fasse tout ce qu’il veut de moi. Je suis prête à encaisser. J’ai envie d’encaisser tout ce qu’il acceptera de me donner. Je ne le quitte pas des yeux. Mes pupilles se régalent de chaque parcelle de son corps. À chaque muscle passé, mes doutes et mes angoisses semblent s’envoler. Son aisance à me dominer brise les barrières une à une, comme des brindilles. Il est aussi fort que je suis faible et c’est sa force qui me donne le courage de rester là…

« Même ta petite chatte est toute sucrée. Je devrais peut-être la goûter. » Oh mon dieu…Oh…putain.
« Oui. » Je suis sucrée. « Oui…goûtez-moi »

Mon ton est suppliant. J’ondule lentement du bassin, me redressant sur mes bras pour tourner la tête correctement et le voir. Mes cheveux forment un tapis sombre sur le matelas. En contraste parfait avec ma peau claire et mes grains de beautés. Je le regarde en coin, le regard suppliant d’un chien. Je quémande le droit d’être dévorée.

« Je vous en prie… » Je penche le corps, écartant un peu plus les cuisses. Je reposes sur mes épaules, ma poitrine. Mes mains sont agrippées à ma croupe. J’y enfonce mes doigts, laissant mes ongles griffer ma peau. Je m’en fou. « Je vous en supplie… » Même. Tout pour que s’arrête ce suspens indécent. « Je ferai tout ce qu’il faut pour…vous remercier. »

Je dois me retenir. J’ai envie de me caresser, car je sens que mon clitoris est en érection. Il palpite. Petit, rose, comme le reste de mon intimité, offerte à Helel dans cette petite cabane du bout du monde.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: mardi 14 mai 2024, 15:39:46 »
QUATRE !!!!!  :-*

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: mardi 14 mai 2024, 13:16:46 »
Je me sens ridicule. Le cul en l’air, à l’air. J’attends. Je ne vois rien, c’est légèrement stressant. Et s’il était laid ? Ou dégoûtant ? Peut-être est-ce mieux que je ne voie pas. Peut-être est-ce mieux que je ne sache pas si ce que j’ai vu hier était vrai ou non. Un message du futur peut-être ? N’importe quoi.

Une brise tiède m’enveloppe. La fenêtre est ouverte dans le salon, mais cette brise ne sent pas la mer. Elle ne sent pas pareil. Pourtant, bien que perturbée par mes sens, je gade ma position, docilement. S’il me fait trop attendre, je risque de me casser. Probablement persuadée qu’on m’a fait faux bond. Comment dit-on ? Poser un lapin. Je n’en veux pas de ton lapin Helel !

« Tu es une bonne petite pute. »

La voix du téléphone. Sans filtre et sans grésillement quasi inaudible, mais bel et bien présent. Je sens sa présence, mais ne bouge pas. Mon cœur s’est accéléré à tel point que je suis persuadée qu’il l’entend. Pour moi, il hurle.

Tout mon corps est tendu. Chacun de mes muscles. Ils se dessinent sous ma peau fine. Roulent si je bouge à peine. D’un genou sur l’autre. Légèrement. Les lanières sur mon corps se tendent parfois. Je sens leurs morsures. Ils creusent le rebond de mes fesses, passent entre mes seins. Les entourent. Mes deux globes exposés. Mes tétons érigés. J’ai envie de dire « Ce n’est pas…j’ai juste froid. » Mais mon corps est brûlant. A qui je vais faire croire que je ne désire pas ardemment cet inconnu. Helel.

« Maître… »

Je soupire.
Soulagement.
Il est là.
Ce n’est pas un faux plan.
Ce n’est pas un lapin.
Je vais souffrir.

« Est-ce ma faute ? Ou tu es une sale chienne par nature ? »
« C’est… »

Malgré l’angoisse de ne pas pouvoir voir ce qu’il fait, je parle d’une voix étrangement douce. Ma crainte faisant vaciller mon timbre entre le respect et la soumission. Je respire fort. J’entends le parquet. Éprouvé par son poids. J’ai l’impression d’être ce parquet. Il va m’écraser de son poids. Est-ce le mauvais moment pour avoir envie d’uriner ?

« C’est pour vous… »

Ma respiration se condense contre le sol sous mon visage. J’ai chaud. Je sens mes seins, écrasés. Ma respiration est difficile. Je suffoquerais presque. Entre angoisse et excitation. Ma respiration est haletante. Je suis sa chienne. Pour combien de temps ? Combien de temps mes nerfs vont-ils tenir. Entre mon corps et mon cerveau…c’est la guerre. Est-ce que je vais exploser ? L’envoyer chier et me tirer ? Ou est-ce que je vais simplement faire ce qu’il me demande, jouir et…profiter ?

Un couinement s’échappe de ma gorge lorsqu’il me saisit. Il m’a fait peur. Je ne l’ai pas senti arriver si près. Obnubilée par la cavalcade de mon palpitant. Bobom. Bobom. BOBOM. « J’ai un autre jeu pour toi. » Bobom…mon cœur s’affole. Ma gorge me fait presque mal. Il tire mes cheveux, me force à la cambrure. Je plie comme le bambou. J’ai cédé au moment où j’ai accepté de venir ici et de me prosterner. Est-ce que c’est ça, « une connerie » ?

« Tu vas m’embrasser les pieds, comme la soumise que tu es ! »

Il me libère de sa main, mais pas de sa présence. Son aura. Elle m’écrase, comme il écrasait le parquet. Je suis essoufflée. Mon cœur bat trop fort et mon string est trempe. Ce qu’il me demande me rebute. Pourtant, j’avais été excitée, le jour où j’ai fait faire la même chose à un des protagonistes de mon second bouquin. Du bout des doigts, à tâtons, je glisse mes paumes contre ses pieds. Ils sont grands. Si grand. Elles sont fraîches sont mes baisers brûlants. Je commence du bout des lèvres, mais je le fais avec un sentiment de plaisir inavouable ensuite. Je remonte, accentuant ma cambrure et n’hésitant pas à redescendre sur ses pieds afin de lui faire profiter de la vue. Quitte à être là, autant y aller à fond…non ?

Je fais remonter mes mains aussi haut que possible, agenouillée désormais. Obéissante. Toujours. Il ordonne. J’exécute. Jusqu’où ? Je ne sais pas encore. Mes doigts jouent sur le cuir du pantalon, que j’embrasse sans monter au-dessus des genoux. Je redescends ensuite, ressemblant à une femme qui prie et se prosterne plusieurs fois devant son dieu. Ma respiration est plus lourde désormais et j’ose une langue curieuse sur les chaussures, salivant. Je suis devenue une chienne.

« Remonte ! »

Sa voix me fait vibrer. Je pose mes mains sur le haut de ses cuisses. Combien mesure-t-il ? Il tire mes cheveux. Si longs. Mes paumes atterrissent sur un torse épais. Dur comme le bois. Je le caresse, comme fascinée. Il fait deux mètres. Dix mètres. Peut-être moins. Plus ? Pas d’exagération. Je me revois enfant, appuyant des deux mains contre le tronc du vieux chêne derrière la maison. J’y ai gravé mes plus belles histoires. Je veux le griffer et le marquer. Mais je crispe les doigts, sans enfoncer les ongles. Je lève la tête vers son visage, aveugle. Je n’ose pas mettre mes mains pour essayer de deviner ses traits. Savoures Mona.

Nos respirations se mêlent. C’est comme au téléphone, mais nous pouvons nous toucher. IL peut me voir. JE peux le toucher. Il est brûlant aussi. Mais une chaleur étrange. Pas comme s’il a passé sa journée au Soleil. Non. Autrement. Comme ces gens qui viennent d’un endroit chaud. Ils portent le feu en eux. Moi aussi je suis chaude. Je suis trempe. Je commence à être moite. Par instant, comme des sursauts de conscience, une sueur froide glisse le long de ma nuque, de mon échine. Jusqu’au creux, au-dessus de la raie de mes fesses. Je l’entends qui prend le collier. J’ai mal aux tétons tant ils sont érigés désormais. Jusqu’à son odeur, il me donne la fièvre.

« Vénère-moi. N’oublie pas le moindre recoin. Je veux t’entendre chanter les louanges de mon corps. »

Je ne m’en sens pas capable. Tout mon être crie de ne pas le faire. Mon cerveau est embrouillé. Ma timidité d’écolière, au moment de l’interro orale, remonte tout à coup à la surface. Je dois être rouge comme une tomate. Pourtant, au bout d’un instant qui me semble une éternité, je me mets à glisser mes mains le long de son corps. Son dos, ses fesses, ses flancs. Je m’amuse du bout de chacun de mes doigts. Redessine les creux et les monts, m’attardant parfois sur un téton. Tout en soupirant la grandeur de son corps. Ce qui est sûr, c’est que je dois remercier ma carrière d’écrivain. Les mots sortent trop facilement désormais.

« Aucun homme que j'aie connu n'égale votre physique. La solidité de vos muscles. Le dessin de votre torse. »

Je le dis avec une sincérité qui me trouble moi-même. Pour accompagner mes mains, j’approche parfois mon visage de son torse, son ventre, n’hésitant pas à m’agenouiller à nouveau devant lui, tout en continuant de le caresser par milles mots. Qui me garantisse milles maux.

« Vous êtes beau. Puissant. Si viril. Votre odeur inspire crainte à vos ennemis, fait soupirer vos amantes. »

Je le dis avec une sincérité rehaussée de la chaleur de mon timbre. Je suis totalement excitée. Je le sens à chaque fibre de mon corps. La tension dans mes muscles, le mouvement de mes hanches. Mon bassin ondule doucement, en de petits mouvements post-coïtal. Parce que ma vue est obstruée, mes autres sens sont décuplés. Du moins en ai-je l’impression. Ainsi, chaque veine, chaque muscle, jusqu’au grain de peau, j’y suis sensible. J’ai envie de sentir la peau sous le pantalon également. Laisser son odeur m’envahir.

« Prenez tout…je vous l’offre. »

La fin de ma phrase est coupée lorsqu’il m’attrape le visage de ses doigts épais. La bouche entre-ouverte, je dois ressembler à un poisson. Son souffle se rapproche de mon visage. Ma respiration s’accélère. Je me sens prête pour accueillir sa langue. C’est sa salive. Je devrais lui cracher dessus en retour. Il va trop loin. Pourtant, j’ouvre un peu plus la bouche, puis ravale nos salives mêlées, m’agenouillant à nouveau pour exécuter son ordre. Je veux voir à quoi il ressemble. Je veux pouvoir regarder ce que je touche. Je veux pouvoir…admirer l’épaisseur de sa queue.

Elle est juste là.
Je la sens sous mon visage.
Je la respire.

Ma langue sort, probablement trop rose, quelle que soit la couleur de son pantalon. Le cuir est doux. J’ai gardé mes mains, sagement, entre mes cuisses, sur le sol. Je peux défaire cette ceinture à l’aveugle. J’en ai envie. Ne serait-ce que pour lui prouver que je peux le faire.

 Avec la sensation de la petite gifle encore sur la joue, tout comme celle de sa caresse juste après, j’attrape la lanière de cuir. Celles sur mon corps continue de mordre ma peau à certains de mes mouvements. Elles marquent ma peau de bandes rosées. Tout comme moi, je marque le cuir de mes petites dents pointues. J’appuie parfois mon menton contre son sexe, tirant comme je peux. Enfin, le bout arrondi passe dans la boucle. Je tire dessus. C’est difficile. Je tire jusqu’à voir le petit embout métallique se défaire et je n’ai plus qu’à tirer le tout. Le bruit de la boucle qui tinte est un son que j’apprécie. Il signifie que quelque chose se prépare. Comme lorsqu’on déballe les cadeaux. Le froissement du papier.

Je suis moite. Mon front. Ma culotte. La peau d’entre mes cuisses. Je commence à sentir un inconfort dans mes genoux. Mes orteils, que je gardais repliés, s’étendirent. Me soulageant. Je me laisse aller en avant, passant ma langue contre la braguette, dernière serrure qui me fera atteindre la verge tant attendue. Espérée ? Mais je dois attendre. Helel seul en a la clef. Même si je le voulais, je ne pourrais plus partir. Mon corps entier me le reprocherait. Entier.

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: lundi 13 mai 2024, 22:16:08 »
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Ce matin, je me suis levée avec la gueule de bois. En voyant l’état du salon, j’ai soupiré. Donc ce n’était pas un rêve. Hier au soir, j’ai trop bu et j’ai visiblement basculer du côté lubrique de la force. C’est embêtant. J’aime bien ce foutu tapis. Mais l’amener dans une blanchisserie, je risque de passer pour la dégueulasse du coin. Avec ma réputation déjà bien ancrée dans le collectif publique, je crois que je vais éviter. Autant en racheter un. De toute manière, j’allais en changer un jour non ?

C’est répugnant. J’ai failli marcher dedans en plus. Je ne sais pas si c’est uniquement du lubrifiant, alors dans le doute, je n’y touche pas, contourne mes bêtises et me dirige directement vers la salle de bain pour prendre un cachet. J’ai l’impression qu’on me marche sur le cerveau. Avec des talons aiguilles. Mon reflet me fait peur. Je suis pâle. J’ai des cernes. Je prends un second cachet. Ça ne peut pas me faire de mal.

Je traîne. J’essaie de ramasser les bribes de ma mémoire. Ce salon s’appelle amnésie. J’ai tout oublié, ou presque. J’ai rêvé toute la nuit. Des rêves nauséeux parfois, mais souvent agréable. Étrange. Excitant. Tant que je gardais les yeux fermés, alors ça allait. Si je les ouvrais…tout tanguait. J’étais sur un bateau -lit. Helel a été un mot, prénom ? Qui m’a envahie la tête comme un de ces jingle pub dont on ne se débarrasse qu’en le remplaçant par autre chose. Une autre chanson. Une autre mélodie. Je suis crevée.

J’ai mal partout.
Je suis vieille.

Après avoir déjeuner, je me rends compte que je n’ai pas appeler ma maison d’édition pour leur dire que la mission est en bonne voie. J’ai eu quelqu’un au téléphone et c’est un tordu, mais un tordu intéressant. Je ne vais pas tout leur raconter. Les hallucinations, les doigts poisseux, la culotte trempée. Je ne parlerai pas non plus de ce que j’ai cru entendre, voir ou faire. J’étais tellement ivre. Ils ne comprennent jamais quand je me bourre la gueule. Pour eux, c’est un cliché de l’artiste torturé. Je ne suis pas torturée. Certains disent que je ne suis même pas une artiste. Moi ? Je m’en fou. Depuis hier, j’ai une seule chose en tête. Retrouver le téléphone jetable. Je ne sais pas exactement pourquoi je veux remettre la main dessus. Mais je sens que c’est important.

Je prends une douche, histoire de me décrasser définitivement, puis je cherche le téléphone, profitant de devoir rouler la moquette pour la jeter, afin de regarder dans chaque recoin. Il est sous le canapé. Je l’allume. Il est tout collant. Des empreintes de doigts salis partout. Répugnant. Je deviens vraiment dégueulasse quand j’ai bu. Il faut que j’arrête…plus tard. Un jour. On verra. De toute façon, pour le moment, rien que l’odeur de vin dans l’évier de la cuisine me retourne le ventre. Je me dépêche alors de fourrer le verre dans le lave vaisselle. La bouteille rejoint les ses camarades, tombés au combat. Ça tinte. J’ai tellement mal à la tête que j’ai envie de crier dans ma cuisine. « LA FERME » à tout ce qui fait du bruit.

Je nettoie le téléphone et m’installe à la table. Lorsque je le rallume, je vois qu’il y a un numéro, le dernier appel et un sms, que j’ouvre. Il y a des instructions. Des mots me reviennent. Une voix. Un prénom. Un nom propre « maître ». J’ai fait un pacte avec un parfait inconnu. Et j’ai accepté. J’ai vraiment accepté ? Si ça se trouve…je ne me suis engagée à rien ! Mais alors…pourquoi j’ai tellement envie d’aller m’acheter un collier et me faire percer les tétons ?

J’appelle mon assistant sur les coups de midi. Je le dérange en plein repas, mais comme c’est moi qui paie, il ne dit rien, m’écoute.

« Je vais faire une randonnée. Je ne peux pas trop t’en dire, mais il le faut. C’est pour mon prochain bouquin. »
« Tu as l’idée alors ?! Le coup du numéro dans les toilettes, ça a fonctionné ? »
« Pourquoi tu as l’air si étonné ? Il y a beaucoup de gens qui veulent du sexe facile. »
« Même ici ? »
« Même ici. »

Nous discutons encore un peu, mon assistant et moi. Je lui explique que si je ne donne pas signe de vie dans vingt-quatre heures, même par le biais d’un sms, alors il doit appeler les flics. Je laisserai dans un tiroir de ma commode, une enveloppe avec l’adresse où je dois aller. Je ne veux pas prendre de risque. Je regarde assez de film pour savoir comment ça peut finir ce genre d’impulsivité. Signer un pacte avec un parfait inconnu. Quelle débile. Mes mamans me tueraient si elles savaient. Libérées des critères de ce qui est bon ou mauvais selon notre société, elles m’ont toujours laissés explorer les interdits. Toujours un œil sur moi, évidemment. Cependant, elles m’ont aussi appris la prudence. De nombreuses, trop nombreuses fois, adolescente, je me suis mise dans des situations pas possible. Il paraît que c’est normal lorsqu’on est bipolaire. Je ne sais pas. Et je m’en fou.

J’ai passé un temps fou, ensuite, à trouver l’adresse sur internet. La météo, l’endroit, comment m’y rendre. Je ne suis jamais allé là-bas, du moins, ça ne me dit rien. J’ai lu et relu le sms, comme pour m’assurer de ce que je voyais. Faisant mine d’essayer de me souvenir. Mais rien. Internet est mon ami.

Après avoir enfilé Un pantalon de yoga dans lequel j’entre difficilement mon postérieur, un débardeur et mon pull fétish : vert avec une grenouille dans le dos. Une grosse capuche. Je sors de la maison. J’ai simplement pris un sac avec le stricte minimum et me voilà partie.

Marcher. J’adore marcher. Les rues, les gens. Un étalage de couleur dans la grisaille d’aujourd’hui. Et en voyant toutes ces couleurs, je me rends compte que je n’ai pas pris de parapluie. Tant pis. J’ai la flemme de revenir en arrière. Un regard sur mon portable. J’ai le temps de faire un détour par le centre-ville afin d’acheter un collier. Le vendeur est adorable bien qu’intimidé. Il me demande un autographe et m’offre le collier avec les boucles tout autour, que j’ai choisi. Je m’en vais en faisant mine de ne pas avoir compris qu’il me demandait mon numéro. Je ne reviendrai pas ici. Les hommes qui me lisent en imaginant ensuite que je vais leur faire ce que j’écris, je les ai en horreur. Pour me faire fuir, essayez de me faire plaisir en me disant que vous avez lu mon bouquin. Niveau technique de drague, vous serez à moins huit milles de me charmer.

Lorsque j’arrive à la gare, elle est bondée. Lorsque je monte dans le train, je trouve de justesse une place. J’ai presque une heure de train, si ce n’est plus à me farcir. Je refuse de le faire debout, alors que j’ai payé ma place. J’ai envie de mordre tous ceux qui s’approchent et qui sont en âge que je leur cède la place. Le gamin qui hurle plus loin me donne des envies de stérilité. Le type qui n’arrête pas d’essayer de photographier mes seins aussi. J’ai pourtant mis un gros pull. Je fais mine de ne pas remarquer. Il vaut mieux parfois. C’est le trajet le plus long de ma vie. J’en oublierais presque ce que je fou là.

En arrivant, le train s’est rapidement vidé. Comme si j’allais dans les confins de la Terre. C’est grâce à un gentil monsieur que je parviens de justesse à monter dans le bus avant qu’il ne démarre. J’aurais dû demander un chauffeur, mais la maison d’édition aurait su où je vais. Je ne veux pas me retrouver à justifier une absence dans le trou du cul du monde, avec un inconnu que j’ai eu au téléphone. Avec qui j’ai fait un pacte. C’était quoi déjà ?

Les cahots de la route ne m’aident pas à réfléchir et avant d’arriver, j’ai avaler deux nouveaux cachets pour la tête. Je commence à sentir un flottement agréable a niveau de mon cerveau. C’était quoi ce pacte déjà ? Je fouille mon sac, cherche le téléphone jetable. Évidemment, je l’ai oublié à la maison. Que d’intelligence dans cette petite Mona. J’abandonne.

Lorsque je suis assez sonnée par les médicaments pour faire partir l’angoisse et la migraine, je prends enfin le temps de regarder le paysage. C’est magnifique et je regrette de ne pas l’avoir fait plus vite. Je pourrai au retour…si je suis vivante. Hahaha. Quelle conne. Je suis en train de me faire peur toute seule. C’était bon hier soir. C’est quelque chose dont je me souviens. L’orgasme a été intense. Il a duré longtemps. C’est là un fait établi. Je m’en souviens parfaitement. De cet orgasme. Mais tout le reste n’est que flash et fumée. Fièvre. Ivresse. Une voix rauque et un dos musclé. Helel. Son nom. Maître. Le nom que je dois lui donner. C’est ça ! Eurêka !

Je bondis presque sur mon siège lorsque j’arrive à l’arrêt, tripotant le collier dans mon sac. Je suis esclave d’un parfait inconnu, rencontré au téléphone. Si ça, ce n’est pas un cas clinique de phase euphorique dans la bipolarité, alors je ne sais pas ce que c’est. Pourtant, je descends sans me presser, bien que mon cœur commence à cogner.

Je n’ai pas le temps pour faire du tourisme, alors je demande à une dame où je peux trouver le bus pour aller à l’adresse que j’ai griffonné sur un papier. Elle me regarde avec douceur. Presque tendresse. Je ne sais pas comment dire, mais je viens de la ville et ne suis habituée à ce genre de regard que de la part de proche. Les gens de la ville sont devenus gris à force de pollution.

« Mais ma pauvre. Il faut marcher. » Ok. Elle a dût remarqué que je suis une citadine. Je dois sentir le capitalisme pour elle.
« Ah. Pas de problème, j’ai de bonnes jambes ! »

Je la remercie et la quitte. Sur le coup, j’ai eu envie de revenir sur mes pas et lui demander si on ne peut pas rester un peu ensemble. Je me sens perdue dans ce décor que je ne connais pas. J’ai beau ne pas trouver très beau la ville, lui préférant la campagne, pour le coup, je me sens étrangère dans mon propre pays. J’inspire profondément, tire sur les lanières de mon sac à dos et prends le chemin que l’on m’a indiqué. C’est parti.

Cela fait longtemps que je n’ai pas autant marché. Je fume clope sur clope, essayant de chasser les oiseaux qui me suivent. Ils me stressent. Natsuyo parlait souvent des « oiseaux de mauvaises augures ». Pourtant, il y en a un, celui qui pourrait être le pire, niveau superstition, qui semble intéressé. Par quoi ? Les oiseaux aussi se mettent à harceler les filles ? Où va le monde…
J’accélère, mais il semble décidé à rester près de moi. Et à force de le regarder lui, je me perds, m’arrêtant pour regarder quel semble être le chemin. Évidemment, j’ai trop peu de réseau pour vérifier. J’ai envie d’abandonner quand je vois le corbeau. Le même que précédemment, celui que je pensais fuir. Il me regarde depuis sa branche. Je le regarde aussi. J’ai envie de lui demander ce qu’il me veut, mais c’est un piaf. Rien qu’un piaf.

« Tu es une sorte de guide c’est ça ? »

Je lève la tête vers lui et il s’envole, se posant sur un autre arbre, un peu plus loin sur le chemin. On dirait, c’est peut-être fou ce que je vais dire, mais qu’il essaie de me faire comprendre quelque chose. Perdue pour perdue, autant tester. Je décide donc de le suivre, regardant ce qu’il fait si je change l’itinéraire. Il croasse de manière assez agressive lorsque je fais ça. Et si je reste sur le bon chemin, où ce qui semble être la voie pour le corbeau, il se contente d’aller sur un autre arbre plus loin. Je dois être folle de suivre ce piaf volant, mais avec ce qui me reste en mémoire d’hier, je me dis que folie pour folie…

Je marche longtemps. J’ai mal aux mollets. Les rues sont irrégulières et je manque de me tordre la cheville à tout moment. Je traîne dans la montée et à chaque souffle, je regrette d’avoir tant fumé sur les bouts de chemin qui étaient plat. Lorsque je regarde devant moi, il y a toujours le corbeau qui parfois patiente, d’autres moins. Je ne veux pas l’énerver, alors je reprends la marche, malgré la tension dans mes cuisses. Jusque dans mes fesses. Au moins, j’aurai fait mon sport aujourd’hui.

Le corbeau s’est posé. Il ne semble plus pouvoir bouger, se contente de croasser si je m’écarte. Je suis arrivée à destination. Une cabine comme je n’en avais jusqu’alors vu uniquement durant mes voyages. Je n’ai jamais su ce qu’il y a dedans. Habitations ? Spa ? Bah.

Avant d’essayer d’entrer dans la petite maison, car c’est aussi à ça que ça me fait penser, j’essaie de voir à travers les vitres. Mais il n’y a rien d’autres que mon propre regard. Je recule, surprise par mes yeux sombres, avant de rire bêtement. Une main sur le cœur, il faut absolument que j’arrête de stresser. Je me rapproche encore une fois, car quelque chose m’a paru étrange dans ce reflet.

« Caw Caw ! »
« Oh la ferme ! Munin ou Hugin ou quel que soit ton nom ! Je te remercie de ton aide mais… »

Le salaud est parti. Comme s’il est satisfait de m’avoir fichu la trouille de ma vie. Je suis certaine qu’il va en rire avec ses potes ce soir…je n’aurais jamais dû lire « American God ». Je commence sévèrement à ressembler à Ombre. Qui travaille pour Odin sans le savoir. Qui voit des choses qui existent sans exister et…bon. La ferme Mona. Entres. C’est fermé…

« Ouvert ? »

Elle ne l’était pas avant. J’en suis certaine. Je ne mettrais pas ma main à couper, cela dit. Je pousse la porte et suis accueillie par quelque chose de cosy. Je ne m’attendais pas à ça. Simple, mais exactement ce qu’on attendrait de ce genre de petite cabine.

« Il y a quelqu’un ? »

Je déteste faire ça. J’ai l’impression d’être idiote. Bien que parler à un piaf, ça le soit aussi tout compte fait. Je ferme derrière moi, retire mes chaussures par politesse et les laisse à l’entrée. Mon sac atterrit à côté, bien que le collier soit resté dans ma main. Je ne sais pas pourquoi, mais sa présence me rassure. Je suis seule ici. Pas le moindre signe de vie. Je pourrais repartir, mais j’ai la flemme. Je ne suis pas certaine d’avoir de train. J’ai mal aux jambes. Oui. Je vais rester.

En faisant le tour des pièces, je me rends vite compte que la personne qui vit ici est étrange. Tout est bouclé et les livres qu’il possède ne sont même pas en français, anglais, ou une langue que je connaisse. J’ai lu énormément de choses durant ma courte existence, mais pour le coup…je suis tentée de prendre ça en photo, mais un frisson me parcourt. Je sers le collier dans ma main. Je ne suis pas ici pour ça. Je veux écrire un livre. Merde.

Je sors donc. Une odeur de cigare. Je la sens et la suis. Dans la cuisine, il y a l’objet et une bouteille de vin. Sans étiquette. J’ai envie de vomir à la vue de l’alcool, mais une chaleur monte de mon giron. Je mords la lèvre, comme à chaque fois que mon désir se fait sentir. Désagréable que cette petite tâche humide qui est apparue sur mon sous-vêtement, alors que je n’ai fait qu’apercevoir une bouteille. Je n’ose pas imaginer ce qu’il va se passer ensuite.

Dans le salon, c'est pire. L'odeur d'iode, d'homme. Le vent. Les bruits de la mer. Quand je vois le mobilier, j'imagine une silhouette se masturbant tout en me parlant. J'ai la fièvre. Mais j'ai encore une pièce à voir. La dernière et probablement l'ultime. J'en suis convaincue sans trop savoir comment. La chambre...

Cette chambre. Parlons-en. Je ne l’aime pas. Pas qu’elle manque d’esthétisme. Qu’elle est décorée sans goût. Non. C’est plutôt parce qu’elle crie qu’il va s’y passer des choses. C’est excitant, mais repoussant tout à la fois. Et je sais parfaitement que ce n’est pas la chambre le souci. C’est simplement moi. Ce décor me ramène à mon statut d’esclave. Tout simplement. Et je suis encore divisée sur le sujet.

Je me retrouve en sous-vêtements, des choisis spécialement pour aujourd’hui. Je me sentirais stupide toute nue. Je ne suis pourtant pas stupide, mais ce n’est pas un soir comme les autres. Je suis dans le noir totale sur ce qui va se passer ici. Ce qui me sera fait. Je ne me souviens que d’un dos musclé. Peut-être d’un regard, mais je ne suis même pas certaine. Tout comme je ne suis pas certaine que le coup de téléphone d’hier ait un rapport avec ce que j’ai cru voir, sentir et entendre. Seulement, il est trop tard pour faire marche arrière. Je suis venue jusqu’ici. Autant voir ce qui va se passer ensuite. Maudite curiosité.

Sur le lit, je me saisis du rouleau et un morceau de tissu. Je laisse à la place le coller et mes yeux parcourent le papier. Il semble ancien, précieux. Quelque chose que je n’ai vu que dans les films. Mon inconnu doit être riche. Ou fin connaisseur. Qu’est-ce qu’un homme qui possède ce genre de bouquin et de papier a besoin de téléphoner pour obtenir quoi que ce soit ? Les humains. (Si elle savait…)

Docile, car j’ai fait un pacte. Je descends du lit, m’agenouille en me sentant un peu bête, nouant le ruban derrière ma tête. J’ai toujours été une tricheuse, mais cette fois, je ne tricherai pas. Je vais jouer à ce jeu dangereux. Arrêter de trop réfléchir, même si ainsi, mes fesse présentées à la porte, les cuisses légèrement écartées, ce n’est pas facile de se concentrer sur autre chose. Les bras tendu au-dessus de la tête, je me prosterne pour quelqu’un que je ne connais pas. Face à un lit vide et l’espace d’un instant je me demande si ce n’est pas un coup monté pour avoir des photos de moi en…la ferme Mona. Qui irait faire tout ça juste pour ton cul. Je soupir, attendant, assez impatiente. Cambrée, le visage entre mes bras. Je suis un personnage de hentai. Tout ça pour un coup de téléphone. Tout ça sur un coup de tête. Entêtant. Helel. Je n’arrive pas à me dire que j’ai fait ce choix moralement. C’est purement physique. Mon corps m’a porté jusque là et je n’ai même pas essayé de partir. L’envie qui me prenait de rebrousser chemin s’en allait dés qu’un souvenir de cette nuit me revenait. L’indulgence…avant l’abstinence.

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La zone industrielle / Re : Appelles-Moi {PV} (We're back)
« le: lundi 13 mai 2024, 21:48:54 »
J’ai bien trop chaud. Je me lève, moite et le bras engourdi. La main poisseuse. J’utilise celle qui l’est moins pour ouvrir en grand la porte fenêtre qui donne sur la terrasse. Je n’ai plus peur de la voix dans le téléphone. L’alcool m’a fait apercevoir celui que je désir être celui qui m’a parlé toute la soirée. Je regarde les étoiles au dehors, bercée par la respiration rauque de mon partenaire. Le téléphone est si loin pourtant.

Chaque fois qu’il murmurait mon nom, j’étais en transe. Je l’entends à présent dans le vent qui vient rafraîchir ma peau humide. Je brille, sans être une étoile.

Je reviens à la table, me remet par terre. Il y a du lubrifiant partout sur ma moquette. Dommage. Je l’aimais bien. Le doux ronronnement de ses râles de plaisir, les bruits obscènes qui montent de la télé. Du combiné. Où qu’il soit en réalité, j’ai envie d’y être. Le chevaucher sous la Lune et hurler au loup. Hahaha. Je suis conne. Je suis ivre.

Je prends le téléphone et le pose sur le sol, me mettant à quatre pattes, le visage au-dessus de l’appareil. Je porte une dernière fois la bouteille à mes lèvres et envoi son cadavre rouler plus loin.

« …tu pourrais le regretter. »

Non. Je ne regrette jamais. J’essaie de me persuader que si les choses se font d’une certaine manière, c’est que l’univers en a décidé ainsi. Je crois beaucoup en la force de l’univers. Mais je ne vais pas me lancer, complètement bourrée, dans une conversation de comptoir. Il y a des choses plus intéressantes à faire. Je n’ai pas tout écouté cette fois, mais la fin était le plus important je crois. Cette phrase qui me reviendra souvent après cette nuit.

Je me rends compte aujourd’hui, en cette nuit agréable et chaude de fin juillet, que le vent m’excite. Son souffle qui passe sur mon corps à intervalle régulier me fait frissonner et me donne envie de recommencer mes caresses. Mais j’attends. Je dois me calmer. Si je me caresse trop longtemps, trop fort, alors je vais jouir. Je gâcherais tout en me laissant aller maintenant. Chaque chose en son temps…

Je suis un bonne petite esclave. Il l’a dit. Une part de moi hurle. Ma féminité se défend d’être traitée ainsi. Mais une autre part aime ça et se flatte d’avoir été ainsi vue. Je suis indécise de nature, mais l’alcool aidant, la soumise et docile petite pute, n’ayons pas peur des mots, dirige à nouveau sa main entre ses cuisses.

Je me caresse lentement, appuyant plus fortement sur mes zones sensibles. Tout ce que je vois à la télévision me plaît, mais…je ne regarde pas toujours. Je me laisse submerger par des vagues de plaisir qui me font presque peur par leur intensité. Je relève la tête un instant. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. C’est comme si quelqu’un m’a tiré les cheveux par derrière, me forçant à voir quelque chose. Ce quelque chose, c’est un regard et une voix. C’est tout ce dont je me souviendrai de ce que je penserai être un rêve. Absolument tout…ou presque.

« Merci…maître… »

Ma voix se brise. Je jouis. C’est si fort que mon cri résonne dans le quartier. Le vent s’engouffre au même moment que j’entends mon interlocuteur atteindre sa petite mort. J’ondule du bassin contre ma main, m’arrêtant lorsque je me retrouve essoufflée. Le corps vibrant encore. Tremblante. En sueur. Ce n’est pas moi qui ai fait ça si ?

Lorsque je me laisse tomber sur les fesses, mes omoplates contre le siège du canapé, je regarde l’écran qui me montre avec celui qui dit s’appeler Helel. Je reprends le téléphone dans ma main. J’ai la tête qui tourne. Le corps de la Mona de l’écran est indescriptible. Il est marqué de partout. Le mien pas. Je retire ma culotte. Elle ne ressemble plus à rien tant elle est mouillée. Lorsqu’elle atterrit sur le carrelage plus loin, elle fait un petit bruit humide. Je ris au moment où je vois Helel percé les tétons de mon clône. Je ne peux empêcher mes mains d’aller vérifier. Je susurre. « Est-ce réel ? » Sans réellement m’en rendre compte. J’ai la bouche et la gorge sèche. Je remets de l’ordre dans mes cheveux et m’approche de l’écran, à nouveau agenouillée. J’entends la voix de ma mère quelque part. « Ne t’approche pas autant de l’écran Mona ! Je te préviens ! » Mais elle ne peut être là.

« Un joli collier. » Je caresse la gorge encore nue de Mona. Puis la mienne, tout en laissant mes fesses aller contre mes mollets. Toute droite, installée comme une enfant sage. Je fixe l’écran, écoutant attentivement mon maître. Helel m’a fait quelque chose. Je ne saurai peut-être jamais quoi. En tout cas, demain je ne m’en souviendrai plus. « Pour mon maître. Avec des boucles… » Je soupire. Je sers un instant ma gorge, me mordant la lèvre.

Je réponds parfois longtemps après qu’il ait parlé. Perdue dans la contemplation de nos corps. Je nous trouve beau. J’ai envie de toucher ses muscles. J’ai envie de me faire malmener. Même si j’ai la sensation désagréable que l’alcool me fait délirer et que demain, ce ne sera plus que des bribes de souvenir. Il joue avec moi. Il ne rappellera jamais.

Le vent est doux. Je ferme les yeux. Il est chaud. Je sens un contact sur mes lèvres, mais je n’ai pas peur. Jusqu’à maintenant, tout s’est passé agréablement. Pourquoi est-ce que ça changerait ?

« J’ai envie de jouer… » Moi aussi. J’ai envie de jouer.

Il ne va pas me quitter. Il veut qu’on joue ensemble. J’aime jouer. C’est un par risquer d’accepter, mais je me suis conduite comme une chienne toute la nuit. Je peux bien risquer un peu plus de ma dignité dans l’aventure. Je soupire. J’écoute.
« Je… » Ne suis pas certaine que c’est une bonne idée. Jusqu’à maintenant, c’était un jeu inoffensif. « J’irai à cette cabine. » Un nouveau soupir. Merde. Qu’est-ce qu’il m’a pris. « Bonne nuit maître. »

En raccrochant, je me rends compte de ce que je viens de faire. Je viens de trouver la trame de mon prochain livre. Tout en ramassant le bordel que j’ai mis dans le salon, je réfléchis à ce que je vais pouvoir faire de tout ça. Je réfléchis à ce que je vais dire à ma maison d’édition. Je ne vais pas tout leur raconté, mais leur dire qu’en tout cas, c’est une bonne idée que j’ai eue là. Ils ne pourront pas dire l’inverse. Pas avec tout ça. Aussi, demain je vais aller à ce point de rendez-vous. Je ferai, au pire, comme dans les films. Je dirai à mon assistante d’appeler la police si jamais je ne reviens pas au bout d’un ou deux jours. Je titube vers la cuisine et envoie bouteille et verre dans l’évier.

Dans la salle de bain, la lumière est trop vive et j’ai envie d’éteindre, mais je risque de me faire mal. J’entre dans la douche sans avoir retirer mon débardeur. Ni ma chaussette. Je fais couler l’eau puis je m’en rends compte. Je termine pourtant de me laver pour ensuite laisser mes vêtements trempés dans le lavabo. Demain je me demanderai ce que ça fou là.

Ivre et sonnée par le plaisir de cette rencontre, je suis obsédée par le prénom qu’il m’a donné. Helel. Je le dis à haute voix et je ris. Je gémis. J’ai oublié de fermé la porte fenêtre. Je reviens sur mes pas, voyant la télé allumée avec plus qu’un écran bleu. Dans ma rétine sont imprimées les images que j’y ai vu dans la soirée. Je frissonne et éteins le poste. Je ferme à double tour portes et fenêtres, puis je vais me coucher. Il faudra que j’achète un tapis. Un collier aussi. Je veux des piercing aux tétons. Je veux…un tas de choses. Je ne sais plus. Il faut que je dorme. Que j’arrête l’alcool aussi. Est-ce que j’ai rêvé ? Peut-on rêvé en dormant déjà ? Ta gueule Mona. Et dors. J’ai le sexe en feu.

Demain, j’irai.

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