Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Voir les derniers messages - Mona Duval

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Voir les derniers messages

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Sujets - Mona Duval

Pages: [1]
1
La zone industrielle / "Appelle-moi Dolly" {PV Sonya}
« le: samedi 30 janvier 2021, 00:27:50 »
{Se passe à ses débuts en tant qu’auteur célèbre}

Ma notoriété montante est effrayante. Je ne sais pas quoi faire de tout ça. A l’annonce que « Charlie » est en réalité une femme, la communauté de mes fans a pris feu. Une petite guerre a éclaté sur internet. Il y avait celles et ceux qui ne voulaient pas y croire (certains n’y croient toujours pas). Eux, ils y allaient de leur théories fumeuses.

« Une manière de se faire de la pub. » « Ils pensent que ça passera pour plus scandaleux. » « Vous avez vu le physique de cette Mona ? Celle qui dit être Charlie ? Une petite actrice porno au rabais qu’ils ont payés pour les apparitions publiques ! »

Il y avait celles et ceux qui y ont cru, mais ne l’ont pas accepté.
« Une femme ne peut pas écrire des trucs pareils ! C’est dégueulasse ! On nous a menti ! » « C’était quoi son problème ? Elle n’assumait pas ?! » « Comment peut-on laisser une jeune femme écrire de telles choses ! »

Il y avait celles et ceux qui trouvaient ça cool. Avant-gardiste.
« C’est une artiste. » « Elle est douée, alors qu’est-ce qu’on s’en fou ?! »

J’ai toujours lu et je lis toujours les commentaires avec beaucoup d’attention. Ils me font rire. Les haters me permettent d’avancer, les passionnés, me donnent envie de continuer et de m’améliorer. Ce n’est pas tous les jours facile d’écrire. Rendre mes textes dans les temps, ce n’est pas ce en quoi j’excelle et ma bipolarité n’aide pas. Pourtant, je suis devenue célèbre. Ma notoriété reste à l’échelle de l’univers alternatif du porno, mais elle n’en reste pas moins présente. Depuis plusieurs mois, mon visage, mes courbes, sont partout. Surtout dans les tabloïds. Car je suis Mona Duval, jeune et scandaleuse.

Et j’aime ça.

« C’est ce soir, la vente aux enchères. »
« Oui. Ce soir… »
« Tu te sens comment Mona ? »
« Excitée comme une puce ! »

Et c’est vrai ! Je n’arrive à réaliser que dans quelques heures, je vais être vendue au plus offrant et l’acheteur ou l’acheteuse car nous n’avons pas mis de règle, aura le droit de faire de moi ce qu’elle désire pendant un week-end complet.

« Mona… »
« Hhhh. Bien. Très bien même. Ne t’en fais pas.
« Tu sais que si… »
« Jona ! Je t’en prie. Nous en avons discuté et…ne t’en fais pas. Si ça ne va pas, je peux toujours le dire et nous repousserons simplement ou rembourserons la personne. »
« Tu es sûre que ça va te permettre d’écrire plus ? »
« Il le faut Jona ! la dernière fois que j’ai suivi mon instinct, tu as vu ce que ça a donné ? »

C’était mon idée, d’avouer au public que les bouquins sur lesquels ils se masturbent sont écrit par une femme. Et d’autres lubies, comme cette vente aux enchères, m’ont permis d’écrire des livres qui se vendent plutôt bien. Après, je vous avoue que de savoir si les gens les lisent ou les brûlent, ça, je m’en contre fou. J’écris et ça se vend.

« Arrête de me regarder comme ça Jona et va te préparer pour ce soir. »
« Tu ne crois pas que la tenue, la cage, tout ça, c’est un peu… »
« Too much ? Mais c’est tout moi ça ! Tu vas finir par le comprendre à force ?! »

Jona est devenu mon assistant il y a un an, quand je suis entrée dans la maison d’édition. Il rêve de devenir éditeur, mais manque beaucoup de confiance en ses talents. Nous nous sommes rencontrés dans un bar il y a quatre ans et ne nous sommes plus quittés depuis. Je me suis toujours dit que travailler avec des amis, ce n’était pas une bonne idée, mais je retire. Si votre ami est quelqu’un de bien, comme Jona, alors même si vous devenez son boss, votre amitié ne risque rien.

La vente aux enchères est une vente privée. Les amis, d’amis, de Danny, mon agent, nous ont enregistré, moi comme objet et Tamiko comme propriétaire, auprès du commissaire. Ils n’ont posé aucune question quand ma jeune amie leur à dit sur ce ton si ferme, qui la défini :

« Je viens vendre ceci. Elle me fatigue. »

Jona s'est désisté au dernier moment. "Je ne peux pas faire ça."

Pour ce soir, j’ai été habillée par des costumiers. Une robe chinoise, appelée « Qi Pao », je ne suis pas certaine de la prononciation, de couleur noire. Finement brodée, elle épouse parfaitement mes formes et l’on ne distingue rien de la petite robe que je porte en-dessous.

Les maquilleurs également ont su faire un beau travail. Je ressemble à s’y méprendre à une poupée de porcelaine. Je ne parle pas si on ne m’adresse pas la parole et je me laisse docilement conduire, gracieuse et délicate. Derrière les rideaux de la petite scène, j’entends les gens s’installer. L’excitation monte.

Nous avons mis beaucoup de temps et d’énergie dans cette mascarade. Les avis étaient partagés sur le bien fondé de cette expérience. Je ne sais pas pourquoi, mais moi, ça me paraissait et me paraît d’ailleurs toujours, une expérience très excitante. Il nous fallu plus de temps cependant pour trouver une vente aux enchères assez folle pour permettre la vente d’un être humain, qu’il ne nous en fallu pour créer la trame derrière mon histoire. Il m’a fallu signer des tas de papiers, pour assurer nos arrières, au cas où quelqu’un, n’importe qui, surtout aujourd’hui, ne porte plainte pour traite de blanche.

Je m’étire doucement, m’installe dans la petite cage dorée. Dans les coulisses, il y a une petite valise, avec quelques accessoires de jeu entre adulte. Entre autres chose, mon acheteur pourra choisir parmi les quelques tenues que la maison d’édition a sélectionnées.

Les personnes présentes ont reçu en arrivant un dépliant avec les objets mis en vente. J’ai été ajoutée à la fin, histoire de ne pas faire fuir les plus réticents trop rapidement.

« Dolly ; Poupée vivante qui sera à votre service un week-end. Vous la possèderez corps et bien durant exactement 48h à compter de votre signature au bas du contrat. Contrat, qui vous sera donné en même temps que l’objet et ses quelques accessoires, lors du règlement de votre achat. »

Suivait quelques renseignements sur mon âge, mes mensurations et mes préférences. Certains vont être choqués, je suppose, mais j’ai envie de voir qui sera assez pervers pour surenchérir devant tout le monde. Quelle que soit l’issue de ces enchères, j’aurai de quoi m’inspirer pour mes futurs écrits.

« Mona, c’est bientôt à nous. Les gens sont chauds ! Cependant, j’en ai vu quelques-uns s’en aller et je ne serais pas étonnée que ce soit pour ne pas assister à ta vente. »

Tamiko a revêtu un tailleur qui lui va à merveille. Sa perruque de cheveux sombres et longs lui donne un air sévère que j’adore et qui m’excite. Elle chasse la main que je passe à travers les barreaux de ma prison.

« Arrête ça ! On entre en scène dans dix minutes. Tu as peur ? »
« Et toi ? »
« Que tu te retrouves avec un vieux dégueulasse… »
« Tami…je suis prête à prendre ce risque. »
« Berk. »

Je fais la fière, mais j’ai peur, moi aussi. De me retrouver avec quelqu’un qui…non pas « ne me plait pas », mais qui me dégoûte. Ce serait le pire qui puisse arriver, car je n’arrive pas à faire semblant, tout en n’ayant pas envie de vexer qui que ce soit.

« Respire Mona. RESPIRE. Tu verras, ce seras bien. »

Je joue avec la tresse qui retombe sur ma poitrine, voyant le rideau se lever après la courte annonce du commissaire-priseur.

« Et notre dernier lot, une poupée vivante qui vous sera confiée durant 48h. N’oubliez pas que l’argent que vous offrez ce soir sera entièrement reversé à une œuvre caritative, parmi celles que vous aurez choisie sur la petite fiche que vous avez remplie en début de soirée. »

Tamiko se tient dans la salle, au fond. Appuyée contre le mur, elle observe les gens, dévisage, comme si elle tente de percer quelque secret bien enfoui. En réalité, elle essaie de deviner qui est susceptible de m’acheter.

« Nous commençons les enchères à… »

Et c’est parti.

Les chiffres grimpèrent peu au départ. Tamiko fini par monter sur scène pour faire grimper tout ça. Sa fermeté et sa beauté froid possèdent ce pouvoir sur les gens, que l’on ne soupçonnerait pas du tout en la croisant dans la rue. Elle prend le micro et me demande de me lever, me sortant ensuite de ma cage. Lentement, tout en ventant mes talents, ma conversation, ma souplesse, elle me fait me pavaner. J’ai la sensation d’être une sorte de…vache à un concours bovin. On me regarde. Des tas d’yeux qui me déshabillent de ma tête, tressée et ornée de bijoux argentés aux pierres sombres, à mes orteils, chaussés de petits souliers chinois sans talon. Je me sens minuscule à côté de Tamiko et ses talons de quinze centimètres.

« Adjugé à la dame au fond ! »

J’entends les mots, mais n’ai pas le temps de voir qui a remporté la partie. Tout ce que je sais, c’est que c’est une femme et je prie pour que ce ne soit pas la septuagénaire aux cheveux mauves de devant. Son rouge à lèvres criard va me filer des cauchemars jusqu’à la fin des temps.

« Tami…c’est qui ? »

Je chuchote tandis qu’elle me conduit à ma cage. Je ne parviens pas à voir le publique. Les spots sont aveuglants et les rideaux se ferment déjà. Et pendant que l’on conduit ceux qui ont achetés quelque chose, vers une autre salle, les autres, qui partent bredouille, se dirigent vers la sortie. Il est tard. Je devrais être fatiguée, mais je suis bien trop excitée.

« Alors ? »
« Sonya quelque chose. Je suis désolé Mona, je n’ai pas vraiment eu le temps de lire son nom avant que le commissaire machin et ton manager là…Danny, ne se tire avec le contrat et la fiche remplie par la femme. »
« Ok… »
« Mais elle n’a pas l’air vieille…c’est tout ce que je peux dire. »
« Super. »

Tamiko m’accompagne jusqu’à Danny et m’abandonne à ses soin avec un baiser sur le front.

« J’aurais voulu rester un peu, par curiosité malsaine, mais je dois vraiment filer. »

Elle embrasse Danny sur la joue et file vers la sortie. Nous restons un instant à la regarder et Danny saisit la petite valise contenant mes affaires et me prend la main.

« C’est fou. Tu es folle. »
« Elle est belle ? »
« Je ne sais pas Mona. Ce n’est pas mon genre. »
« Elle est moche ? »
« …Non. Non je ne dirais pas ça. »
« Mais ? »
« Rien. Je trouve ça stupide, mais si ça te permet de nous pondre un nouveau bon bouquin, alors je ne vais pas…et puis c’est trop tard. »
« Tu aurais pu participer… »
« …Mona. »
« La ferme ? »

Il me fait pénétrer une petite pièce. Me fait asseoir dans un canapé rouge et s’installe en face, dans un fauteuil. Bientôt, la porte s’ouvre. Le commissaire-priseur, un homme de cinquante, peut-être moins, entre et s’installe dans le second fauteuil, aux côtés de Danny. Je les regarde me dévisager. Aucun de nous ne parle, lorsque l’on entend des pas dans les couloirs. La porte est restée grande ouverte. Les oreilles aux aguets, le cœur battant vite et fort, je regarde la silhouette qui se présente. Une grande blonde charismatique.

« Bonsoir, entrez seulement. Nous allons essayer de faire au plus vite. »

Danny ne parle pas. Il juge. Non pas le physique de Sonya, mais ce qu’elle a fait. Acheter un être humain. Le commissaire reprend.

« Installez-vous auprès de Dolly, après tout, elle et vous allez passer le week-end ensemble ! »

On dirait que cet homme prend plaisir à la situation. Ses yeux passent de la cicatrice de Sonya, à mes cuisses dénudées par la robe fendue. Je croise les jambes. Je regarde mes chaussures, puis Danny. Lui, fixe toujours Sonya. Il fini par s’en détourner en se raclant la gorge.

« Il y a un contrat ici, qu’il vous faudra signer. Ce sont les interdictions, les limites de Mo…Dolly. Il y en a peu, mais quand même. En signant, vous vous engagez à nous délivrer la somme prévue et à ne pas réclamer l’argent en cas de…si vous êtes déçue. »

Malgré l’aisance avec laquelle il parle, je sens la nervosité dans le ton de Danny. Il semble répéter ce qu’on lui a dit de dire, sans vraiment y croire. Un véritable mauvais acteur. Au bout d’un moment, il soupire et masse l’arrête de son long nez.

« Désolé madame. Je suis un peu dépassé par tout ça. Je vais me reprendre. Dolly vous est louée pour 48h. Dimanche, à » Il regarde sa montre. Une Swatch discrète. « 22h30. » Il le note de son écriture en pattes de mouche appliquée. « Le mieux…c’est que Dolly vous l’explique. La salle est à vous encore une heure avant la fermeture des locaux. »

Les deux hommes nous saluèrent après les quelques mots échangés avec Sonya et ils nous laissèrent seules, dans cette petite salle, quelque part, dans une usine désaffectée, qui ne sert désormais qu’à ce genre de vente aux enchères, qui allait de l’arme d’un crime à la culotte d’une célébrité et aux rave party.

La porte se ferme et je souris, douce. Tendre.
Cette femme dégage un charisme que je lui envie.
Heureuse. Soulagée.

« Vous voulez boire quelque chose avant que nous ne commencions ? »

Le stylo sur la table, sur les quelques feuilles tapées par mes soins. Je me lève pour ouvrir une fenêtre et laisser le son de la ville venir jusqu’à nous. Puis me dirige vers un petit meuble où ont été disposés des verres. J’en rempli deux avec un peu d’alcool et le dépose devant Sonya.

« A partir du moment où vous signez…vous pouvez me demander tout ce que vous voulez. Il est mis dans le contrat… » Je me penche vers la table, tout en me rapprochant d’elle. « Juste là… » Je lui montre du bout de l’ongle. « Que je suis en mesure de ne rien refuser. Sauf si ça entre dans une des catégories juste ici. » Je fais glisser mon doigt sur le papier blanc. « Scatophilie, violence telle que coups de poing, de pieds, avec objet etc… Je n’accepte pas non plus ce qui n’est pas…hygiénique. » Il y avait une courte liste, telle que la fellation après une sodomie, etc…cela laisse surtout bien voir que je n’ai que peu, voir pas de limite, ou presque.

Je pousse le contrat et le stylo devant Sonya et m’enfonce dans le canapé, incapable de la quitter des yeux. Mais ce n’est pas tant sa cicatrice que j’observe, que ses gestes. Ses mains, ses vêtements, ses cheveux.

2
Centre-ville de Seikusu / As-tu peur de travailler pour une "salope" ? [PV]
« le: dimanche 04 octobre 2020, 23:12:28 »
Affalée plus qu’assise. Dans ce fauteuil inconfortable. Le bureau de mon manager est fonctionnel plus qu’accueillant. Il ne supporte pas que les gens tardent auprès de lui. Il déteste lorsqu’on reste, qu’on squatte, son antre. Il me fixe depuis un moment maintenant. Je sais qu’il regarde le satin de ma peau qui apparaît et disparaît lorsque je croise les jambes. Que je les décroise. Les doigts joint devant le bas de son visage, il réfléchit. Ses yeux semblent méchants lorsqu’il se concentre. Je le trouve beau.

« Mona… » Il inspire, expire. Je sais ce qu’il va dire. « Il faut que tu prennes ta décision. »
« Je sais. »[/color] J’inspire… « Je sais. » J’expire. « Mais je suis en deuil. »
« Arrête tes conneries. Je sais que tu aimais beaucoup Johnny...mais ton assistant à trouvé une place dans un magazine. Tu es heureuse pour lui. Fin de l’histoire. Il te faut un assistant. Une assistante. UN ROBOT…même. J’en m’en contre-fou. Mais bientôt, il y a pas mal de choses qui vont bouger et tu vas être débordée. » Il a l’air inquiet. Mon assistant s'appelait Jona. « Je ne veux pas que tu fasses une dépression. »
« Je sais Danny. Tu es inquiet. » Il ouvre la bouche, mais je sors sur le même temps qu’il aurait employé pour me demander. « Mon traitement me convient. Il suit son cours et mes séances chez la psy, c’est le pied. Ne t’en fais pas. » Il me regarde en fermant les lèvres. Se masse l’arrête du nez. Un grand nez. Danny, c’est un grand nez qui se glisse dans votre nuque pour humer la racine de vos cheveux pendant l’amour. « Arrête de te faire du souci pour moi sans cesse. C’est vexant. Je n’ai pas quatorze ans. Je ne suis pas ta petite sœur. »

Je croise et décroise les jambes à n’en plus finir. Parce que je sais qu’il aime lorsque je fais ça. Il peut apercevoir les dessous que j’ai mis. Il me les a offert il y a quelques mois. Il croit que c’est pour lui que j’ai fait tout ça. Je le sens dans l’air et le vois à sa manière de fixer le bas de mon corps.

Je glisse mes pouces entre le faux daim de mes chaussures et le satin de ma peau et je tire sur mes cuissardes pour les replacer. Je le fais lentement, les yeux baissés. Je sens mes cheveux retomber le long de mes épaules et glisser sur ma robe sombre.

« Je sais. Heureusement. » Il sourit, je souris. Nous restons un instant silencieux. Seul trouble, nos respirations communes. Elles sont rapides et enflammées. Seulement, je n’ai pas envie de lui. Pas aujourd’hui. Mon obsession est ailleurs. « Car nous ne pourrions pas… »

Il se lève, contourne le bureau. Je décroise les jambes, lentement. Si lentement que Danny a le temps d’arriver jusque derrière mon siège. Il se penche et je sens ses doigts qui écartent le rideau de mes cheveux. Son grand nez. Danny est un nez. Qui glisse contre ma nuque. Sa respiration brûlante contre la racine de mes cheveux. Je frissonne et il sourit, me mordille.

« Jouer ensemble. »
« On ne devrait pas… »
« Je sais. »

Ses doigts glissent le long de ma robe. Il caresse le bouton, seul objet fermant le vêtement. Il sait que de deux doigts, il dévoilerait des sous-vêtements qu’il connaît, des sous-vêtements qu’il a choisis. Pourtant, il ne fait rien. Danny se contente de continuer de glisser. J’ai la sensation qu’il éprouve mes nerfs, tout en s’imprégnant de mon odeur. Je tente de rester de marbre. C’est une chose qui l’excite de savoir que je me retiens.

« Mais je m’en fous. » Il me mord plus fort. Il me fait mal.
« Tu fais chier. » Je sens qu’il sourit contre ma nuque. Son sourire en coin. Son grand nez.
« Je sais. » Il est fier.

Ses mains remontent et se placent en coupe. Elles accueillent mes seins comme si leur place est là depuis toujours. Il les fait rebondir. Il est satisfait. Je crispe mes mains sur mes cuissardes, me mordant la lèvre inférieure. Ses doigts glissent le long de ma cuisse. L’intérieur. Il parvient au sous-vêtement noir et tente de décaler le tissu. Je le repousse en douceur, mais avec une certaine fermeté. Il bat en retraite, bien que déçu. Je vois avant qu’il ne se replace derrière son bureau, son érection fulgurante. Malgré un grand nez, Danny à un sexe de taille convenable. Il n’est pas très long. Mais je devine son épaisseur et je me retiens. Je veux garder mon excitation pour avoir la force de subir les entretiens de cet après-midi. La frustration sexuelle pour carburant.

« Hhhh…Mona. »
« Je suis venue ici dans le seul but de te dire qu’aujourd’hui, tu auras ta réponse pour mon nouvel, ma nouvelle, assistant ou assistante. Ou ROBOT. Est-ce que ça te convient ? »
« Ce qui m’aurait convenu… »
« Ne dis rien. »
« Mais ça fait longtemps Mona. Et tu as mis les sous-vêtements… »
« Je sais. »

Danny me fixe intensément, puis se tourne dans son siège. Je souris encore lorsque je sors du bureau, silencieuse sur la moquette, avant de claquer les talons sur le lino des bureaux. Je déteste ce lino.

Dans mon bureau, il y a du parquet. Il grince un peu par endroit, mais j’aime ce bruit. Et ainsi, personne ne peut me surprendre dans mon antre. La porte est vitrée, mais il y a des stores. Je préfère, au vu des activités que je pratique ici parfois. Bouquiner avec une luminosité à vous arracher la rétine, ce n’est pas…hum. Évidemment que je parle lecture depuis le début ! Voyons…

Je ne suis pas fan des bibelots, mais j’aime ce qui est ancien. Mon mobilier est en bois brut et mes sièges sont confortables. J’ai enfin fait changer les canapés et ils ressemblent à ces sièges de boudoir que possédaient les femmes à l’époque victorienne. Je crois que les deux petits fauteuils qui accompagnaient le canapé lors de l’achat, s’appellent des crapauds. Ou grenouilles. Gargouilles ? Bref. Tout est dans des tontes vert sombre et bois. Le tapis rond sur lequel reposent les fauteuils et la table à thé, est d’un vert tendre, en peluche, très doux. J’aime bien trop me promener pieds nus dans ces lieux.

Dans un coin, à côté de l’énorme bibliothèque qui prend tout un mur, à droite de l’entrée, il y a une petite porte qui donne sur une salle de bain. Petite, mais fonctionnelle. Comme moi. Toilette et cabinet de douche, lavabo. On y tient à trois, mais pas plus et seulement si on en met deux dans la douche. Fonctionnel plus que confortable, contrairement à mon lieu de travail. Mes chiottes, c’est le bureau de Danny.

En attendant mon dernier rendez-vous de la journée, je suis tentée de retirer mes bottes et me balader pieds nus.

« Lorsque les lèches-bottes s’en vont, on doit se laver les pieds. Jeter les bottes souillées. Quand les lèches-cul arrivent…il faut se laver le derrière et être prêt à se confesser. »

Hahaha. Je ris seule dans le grand bureau. La luminosité à l’extérieur à baissée et mon rendez-vous ne devrait plus tardé. J’ai eu ma dose cet après-midi et personne ne fait l’affaire. Danny est passé plusieurs fois pour m’encourager ou voir si j’avais quelqu’un en vue. Exaspéré, il m’a menacée de choisir à ma place. J’ai mis mon dévolu sur un type. Plus excitant qu’intelligent. Mais il est mieux que cette fille AB-SO-LU-MENT FAN de ce que j’écris. Ses ongles trop longs. Et la manière qu’elle a eue de draguer Danny. Je ne suis pas jalouse, mais je n’aime pas que l’on gratte dans mon assiette quand je suis dans les environs. Danny le sait et il s’est retenu. Mais je sais qu’en sortant, il lui a pris son numéro. Je le sais. J’aurais fait pareil si elle n’avait pas été hétéro.

Les trois autres étaient des mecs. L’un d’eux m’a dragué de manière très lourde durant tout l’entretien, tandis qu’un autre semblait avoir un balais dans le cul. Le troisième n’était pas mieux. Il avait tout fait et tout vu. Il savait tout mieux que tout le monde et blablabla. Il a parlé modestie dans son cv. « En toute modestie, je suis…en toute modestie, je peux dire que je…en toute modestie… » son nom est modestie. Il est imbu de sa personne et si je le prends comme assistant, je l’encadre dans le mur avant la fin du mois. Du coup, il ne me restait que ce type. Pour rassurer les troupes. Et la fille qui doit venir ce soir.

Son dossier, je ne l’ai même pas lu. Il semblait léger dans l’enveloppe. Comme s’il n’y avait qu’une feuille. J’ai vu la photo de son profil et ça m’a suffi. On parle des patrons. Le droit de cuissage de ces gros porcs. On dit que les hommes ne s’attardent que sur le physique. Qu’ils n’ont pas assez de sensibilité pour…et moi, Mona Duval, j’ai craqué pour un corps. Un visage pâle et des cheveux sombres. J’ai craqué sur une fille que je veux dans mon lit avant d’avoir réfléchi si elle était faite pour le poste d’assistante ou non. J’ai réfléchi avec ma queue…du moins cette partie basse de mon corps.

Le bip du téléphone me détourne de la fenêtre. J’ai une jolie vue sur un parc que les japonais aiment visiter. Je les vois comme des petites fourmis qui déambulent. Lorsqu’il pleut un peu, comme aujourd’hui, ce sont des tâches de couleur que tous ces parapluies. Sous les noirs, il y a souvent des costards. Les décorés et originaux, tous les styles se pressent dessous. Couleurs ternes pour les timides qui seront quand même du genre à vous prêter leur parapluie ou profiter de la pluie pour se coller à vous sous cet abri de toile légère. Les pastels, les clairs, se sont les jeunes mamans. Les vieilles dames aiment les motifs. Les enfants les animaux. Les pauvres ont des parapluies de moins bonnes qualités ou abîmés. Tandis que les étudiants sans trop d’argent, ont ceux qui se plient face au vent.

Il fait presque nuit et les gens semblent être rentrés chez eux. J’essaie de leur imaginer une vie. Où est-ce que leurs pas les conduisent ? Est-ce qu’ils sont attendus ? Je fais souvent ça. Inventer des histoires aux personnages que je croise. Mes observations sont ma source d’inspiration. J’ai oublié le téléphone.

« Oui ? »
« Mademoiselle Duval. Il y a votre rendez-vous qui vient d’arriver. »

Sayako ne m’a jamais aimée. Elle me voit comme une petite métisse lubrique et sans aucune éducation. Elle déteste lorsque je fais les choux gras de la presse et déteste ce que j’écris. Son dégoût va jusqu’à tout ce que je représente en tant que femme écrivain. Pour elle, je devrais parler amour et encourager les jeunes filles à autre chose que l’onanisme. Heureusement, elle ne connait pas mon blog. Sinon, je vous assure qu’elle ne voudrait même pas travailler dans les mêmes locaux que moi. Je suis sa Némésis.

« Dites-lui de venir. »

Pas même un bonsoir. Sayako déteste lorsque je ne réponds pas tout de suite au téléphone lorsqu’elle me bip. Elle ne supporte pas l’attente et pour elle, je devrais être scotchée à mon téléphone. Mais parfois je suis aux toilettes. Sous la douche. Je baise ou je suce. Je mange. Je dors. Je ne suis pas comme elle, les fesses rivées à mon siège de bureau, dans l’attente du prochain coup de fil ou du prochain rendez-vous. Elle hait que je sois un écrivain qui travaille avec son propre bureau. Pour elle, normalement, les écrivains sont chez eux. Ils travaillent devant leur ordinateur et ne viennent par ici que pour signer des contrats. Pas moi. Moi je pèse dans le game. J’ai droit à des privilèges, car mes livres se vendent bien. Danny est le fils du directeur et je couche avec lui. Je suis une petite arriviste il paraît. Une profiteuse.

« Bonsoir, entre seulement. Cela ne te dérange pas si on se tutoie ? » On a presque le même âge il me semble. Je lui tiens la porte, replaçant le col de ma robe pour que mes seins ne s’en échappent pas. J’ai l’impression que le bouton va craquer. « Prends place où tu le sens. »

Je lui désigne les sièges sur la moquette. Une petite table en bois sur lequel je dépose une boîte de petits macarons. Ils viennent de Paris, mais je ne le précise pas tandis que je demande à Sayako de nous apporter du café. Elle me dit qu’il est tard, que l’on devrait prendre du thé. Je lui dis cordialement d’aller se faire voir. Non. Ce n’est pas vrai. J’inspire lentement et je compte jusqu’à trois. La fesse en équilibre sur le bureau.

« Du café, Sayako s’il vous plaît. » Elle ne supporte pas que je l’appelle par son prénom. Je raccroche et lisse mes vêtements de deux mains, avant de rejoindre ma future potentielle employée. « Si elle travaillait pour moi, je t’assure qu’elle serait partie depuis longtemps. »

Je suis sérieuse, mais je le dis sur un ton doux. Je ne supporte pas le manque de respect. Je lui ai demandé gentiment et poliment du café et elle me parle comme à une adolescente capricieuse. Qu’elle aille au diable.

Avec un sourire, je m’installe en face de mon interlocutrice. Je croise les jambes, sans la quitter des yeux. Elle possède quelque chose d’indéfinissable. Ce n’est même pas la fille la plus belle que j’aie vu, mais son charisme à quelque chose de noble. Elle m’impressionne par sa posture. Lorsque la porte s’ouvre, Sayako vient poser les tasses et le plateau avec crème et sucre entre la jeune femme et moi. Elle ne nous regarde pas, ne fais que marmonner des politesses et sans réagir à mon « merci beaucoup », elle part, claquant légèrement la porte. Un silence suit, avant que je ne soupire.

« Pourquoi as-tu décidé de postuler ? » Je ne veux pas qu’elle se présente et je ne vais pas me présenter. Pas tout de suite. Je veux entendre sa réponse d’abord. « Et est-ce que tu sais ce que va impliquer le poste d’assistante ? Tu as sûrement entendu parler de moi et de ma vie. Je suppose que tu sais que je ne suis pas facile à vivre. Un magazine m’a qualifiée de « petite salope effrontée et capricieuse ». Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. A dire vrai, j’en ai beaucoup ri. Est-ce que tu te sens de travailler pour une salope ? »

Je suis franche pour voir si elle est prête à travaille dans cette ambiance où le sexe est une activité dont on parle avec beaucoup de facilité par ici. Sauf Sayako. Danny est un manager libertin et la plupart des employés sont de milieu littéraire ouvert. Ils ne ressemblent pas au Japon qui fait fantasmer les européens.

Je décroise les jambes et les recroise. Lentement. Elle peut ainsi apercevoir, si elle regarde, la dentelles sombres de mon sous-vêtement. Je me penche pour mettre de la crème et du sucre dans mon café, le touillant lentement en écoutant ce qu’elle a à dire. Suivant où se dirigent ses yeux, j’aurai un premier indice sur ses préférences sexuelles.

Je me vois déjà avec une jolie assistante.
La fille qui a les cheveux très sombres.
La fille au regard de mystère.
J’espère qu’elle est faite pour ce poste.

3
Le métro et la gare / Une souris verte...qui courait dans l'herbe. [Zack]
« le: mardi 15 septembre 2020, 20:32:41 »
J’ai de la peine à rester éveillée devant mon ordi. Je pique du nez malgré les nombreux cafés que me sert mon assistant. Il part bientôt et je dois trouver son remplaçant. Des profils, j’en ai vu des tas. « Fille mignonne et engagée.. » Mignonne. « Garçon cherchant travail d’assistant, motivé… » Banal. « Jeune femme active, je cherche activement… » Du travail dans la littérature. Devient écrivain ma jolie. Fou moi la paix. Je supprime les dossiers qui ne m’intéressent pas et il ne m’en reste plus beaucoup. Je me sens comme une princesse coincée avec des prétendants. Coincée par ses parents. Ma maison d’édition veut une réponse. Qui lui impose…Imposer. Des prétendants.

« Il va falloir te décider. Ton assistant part dans un mois. Sinon nous allons devoir… »

Choisir pour toi. Je déteste quand on « choisi pour moi ». Parce que j’aime me sentir libre. Je veux jouir de la liberté la plus totale et c’est dans mon contrat. Le même qui m’autorise à refuser un garde du corps ou un chauffeur. Le même qui m’autorise tant de liberté dans ce que j’écris. Ils me veulent ? Alors ils paient. Ils acceptent mes clauses. Ils se font patients. Mais pour combien de temps ?
Je pique du nez et je n’arrive pas à écrire une seule ligne. Parfois j’appuie une touche. Je la laisse enfoncée. La lettre, toujours la même, s’imprime à l’infini. Hypnotisée, je n’entends pas mon téléphone sonner. Un sms. Rendez-vous ce soir…une boîte à la mode. Pourquoi pas. « Moins d’alcool et de… » Plus de drogue ? Et les médocs ? Mon docteur se fou de ma gueule. Alors j’accepte la sortie. Tant pis.

« Ce n’est pas une bonne idée. »
« Pourquoi ? Parce que je dois lever le pied sur l’alcool ? Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi. »

Mon manager sort de la pièce en refermant sa braguette. Je me laisse aller dans mon fauteuil. J’essuie mes lèvres avec une serviette et me lève. Je remets ma culotte, la fait glisser contre mes jambes lisses. Il ne me quitte pas des yeux, la main sur la poignée. On ne devrait pas. Ce n’est pas professionnel. Mais c’est si bon.

« Tu es certaine que tu ne veux pas que je vienne ? »
« On n’est pas censé coucher ou sortir ensemble Danny. Tu le sais. »
« Ouais. »

Il ferme la porte, me laisse seule avec mes pensées. Depuis quelques temps, j’ai la sensation d’un danger imminent. Moi qui n’ai pas peur de grand-chose. Moi, qui suis courageuse. Moi, qui accepte un rendez-vous après un simple coup de téléphone. Sur un coup de tête. Moi…Mona Duval. Qui n’ai jamais eu peur malgré des lettres de menaces. Viol, meurtre, l’un après l’autre et dans n’importe quel ordre. Menace d’être abattue ou traiter comme une chienne pendant des semaines. Je les lis en riant en général. Certaines fois, ils m’excitent. Tous ces admirateurs. Ces admiratrices. Ils m’envoient leur amour ou leur haine. Je choque, Je suis détestée. Je suis adulée. Mais jamais vraiment aimée. « Tu es dérangeante dans ta manière d’aborder le sexe. Tu intimide. » Du haut de mon mètre soixante ? Pfff.

J’ai peur pourtant. En ce moment, je supporte encore moins la solitude de mon appartement. Quand je rentre, j’allume toutes les lumières. Je n’en ai pas parlé à ma psychiatre, car je sais qu’elle va encore me bassiner. Me dire que je me fais des idées. Me dire que c’est à cause de mon trouble bipolaire. Et blablabla, jargon de psy. Non. Ce n’est pas vraiment de la peur, mais un malaise. Peut-être après tout, que ma psy à raison. Que je me fais des idées et que personne ne me suit depuis quelques semaines.

« Peut-être est-ce à cause de votre célébrité Mona. Vous êtes suivie de part le monde par des gens qui attendent vos prochains mots. Il y a des paparazzis où que vous alliez. »
« Ce doit être ça. »

Oui. Forcément. Il ne faut pas que je m’arrête de vivre sur une sensation. Une impression. T’es parano ma pauvre fille. Pathétique.
Je passe donc le reste de la journée à essayer d’écrire sans y parvenir. Dés que quelque chose s’échappe de mes doigts, ce n’est pas assez bien après avoir été parcouru. Alors j’efface. Je ne fais que ça, effacer. A en avoir mal au doigt. Puis je m’endors dans le petit canapé de mon bureau, la tête bourdonnant d’ondes négatives. Si ça se trouve, je ne sais plus écrire.

Lorsque mon assistant me réveil, il est tard. J’ai rendez-vous en boîte. Dans cinq minutes. Je repousse d’un sms puis de la démarche de l’endormie, je me dirige vers la sortie. J’ai mal partout. Il faut que j’achète un autre canapé. Un plus grand et plus confortable. J’y ferai de meilleures siestes, mais aussi, j’y apprendrai l’amour avec plus d’empressement. Ce vieux truc qui couine et dont le cuir colle au corps ne me convient plus.

Je me douche longuement, fourbue d’avoir dormi sur ce foutu canapé. Je regrette d’avoir si peu dormi hier. Mais lorsque mon maître appel, je réponds présent. Il ne le fait pas souvent, mais lorsqu’il le fait, il n’accepte aucun refus de ma part. De toute manière, mon corps répond « oui » à ses attentes, même si mon esprit murmure encore « non ».

Pour ce soir, je veux me faire remarquer. Je veux être désirée. J’enfile une de mes tenues préférées. Juste ce qu'il faut de provocante. Je me maquille. Trop. Tant pis. Je suis ostentatoire pour attirer les regards et je me ferai indécente pour mon auditoire. Je hèle un taxi. Quand je suis vêtue comme ça, je ne vais pas me frotter aux gens dans le métro. Bien que j’aie eu une agréable expérience avec un frotteur des transports. Ce genre de type qui se colle à vous. Profite du monde trop présent pour vous peloter ou se masturber. Mon frotteur, je le vois de temps en temps dans le métro. Il rend mes voyages plus intéressants. Mais cette nuit, ce sera le taxi.

Je ne discute pas avec le chauffeur. Il me regarde à la dérobée dans le rétroviseur. Je fais de sorte de cacher mes yeux dans l’ombre de mes cheveux, avant de soupirer et mettre mes lunettes. Je ne veux pas qu’il pense que j’ai envie de causer. Je regarde mon téléphone, persuadée d’avoir été reconnue. Il faut que j’appelle mon manager. Il est tard, mais peut-être va-t-il venir avec moi. C’est sûrement mieux. On ne sait jamais. « Vous ne risquez rien. » Je ne suis pas assez célèbre pour risquer un kidnapping. Je dois arrêter de regarder des films. « Tu devrais accepter un garde du corps Mona. » Je dois le payer de ma poche. « Tu en as les moyens. » Je n’en ai pas besoin. Je ne suis pas assez connue pour qu’on veuille me posséder de cette manière. « Il y a des malades partout. » Dans ce cas, je ne sors plus de chez moi. Allez vous faire foutre.

La boîte vient d’ouvrir, pourtant il y a du monde. Est-ce que c’est par sentiment d’appartenance à un troupeau ? Troupeau. C’est ce à quoi nous ressemblons tous. Des petits moutons dans leur petit enclos. On sue, on se frotte. Je bois beaucoup, mais moins que d’habitude. Je me prends la tête avec le mec avec qui je pensais passer la nuit. Il m’envoie chier. Je le traite d’enfoiré. La boîte ferme et me voilà seule dans les rues. « Fuck you ! ». Je suis ivre, mais pas assez, alors je décide de partir en quête d’un nouveau bar. Il doit bien y en avoir un ouvert à cette heure-ci.

Le bruit de mes talons accompagne les rires d’un groupe de filles devant moi. De jolies fessiers. Dans de jolies tenues. Je ne titube pas. Je n’ai même pas besoin de me tenir aux murs, comme c’est arrivé si souvent. Mes talons claquent. Leur brut accompagne maintenant le rire d’un couple dans un recoin sombre. Je souris en passant près d’eux sans m’attarder. Je suis indécente, pas envahissante. Ce serait pervers. Je me glisse dans les rues, qui se vident de leurs fêtards pour laisser leur place aux travailleurs. Les lèves tôt. Les adolescentes délurées et leurs petits copains ont cédés leur place aux hommes en costumes. Pressés. Je ne veux pas être vue par ce genre d’homme. Pas quand je sens l’ivresse de la nuit. Je m’enfonce dans une ruelle sombre et la traverse. Lorsque j’en ressorts, c’est avec une sensation d’être suivie.

« Tu es légèrement ivre. Tu es crevée. Tu deviens parano… »

Pauvre fille. Je parle seule. Tout est fermé. Le soleil commence à pointer le bout de son nez. J’ai froid. Je dois rentrer à la maison. J’y dirige mes pas, mais dans le bruit régulier de mes talons, il y a quelque chose d’autres. Ce n’est pas le trafique routier, ni même les oiseaux. Le chien au loin ou les chats qui se battent dans les poubelles. C’est autre chose. Une présence oppressante.
Je ne suis plus très loin de la première bouche de métro. J’avais dit que je ne voulais pas emprunter cette voie-là. Je n’ai pas le choix. Mes talons résonnent dans les couloirs presque vides. C’est une sensation étrange. Ce métro doit être peu desservi. Il n’y a pas foule. Tant mieux.

Ma respiration s’est accélérée. Je veux mettre ça sur le compte de l’effort dans l’escalier, mais une boule grossit de plus en plus quelque part dans mon ventre. Juste au-dessus des intestins. Je dois m’arrêter, sous le regard des quelques matinaux. Personne ne vient me demander si ça va. Ils doivent se dire « Encore une jeune femme perdue, trop ivre. » Ils me jugent. J’en ai l’impression du moins. Ce n’est pas agréable. J’inspire profondément et reprend ma route. Un sourire lorsqu’on m’en fait un. Je baisse les yeux, les levant uniquement pour regarder où se trouve ma station. J’ai l’impression d’errer dans les limbes, avec quelque chose de sombre qui me poursuit. Il faut que je pisse.

Normalement, j’attends. Depuis quelques temps, je ne vais plus trop dans les toilettes publiques. Je préfère les éviter. Je rentre chez moi, me retenant le plus longtemps possible. Mais aujourd’hui, je suis ivre. Je ne veux pas risquer de me pisser dessus.
Les toilettes sont au bout d’un long couloir qui résonne plus que les autres. Lorsque je respire, je m’arrête parfois, persuadée d’entendre quelqu’un d’autre. C’est désert lorsque je me tourne et je reprends ma marche jusqu’aux wc. Une jeune femme me bouscule, se confond en excuse. Les pupilles dilatées, explosés. Il est tôt pour un shoot ma jolie. Je ne dis rien pourtant. Je le pense. Elle bafouille encore et s’enfuit, tandis que j’entre. C’est si sale que je nettoie la cuvette et la poignée de porte avant de m’installer. La serrure est cassée et je dois maintenir mon intimité du bout des fesses sur une cuvette glacée.

Ma tête ne bourdonne plus de pensées. Ma tête est remplie des battements de mon cœur. La sensation d’avoir un papillon paniqué entre les oreilles. C’est mon cœur. Il bat fort et ce changement physique m’atteint au cerveau. Chaque bruit à l’extérieur de mon sanctuaire, dernier rempart entre ma peur et la réalité, me fait déglutir difficilement. Je ressers parfois mes doigts sur la poignée. C’est le pipi le plus long de toute ma vie et c’est le moment que choisi la lumière pour se mettre à grésiller.

4
Le coin du chalant / Tu viens jouer avec moi ? {3/3} {X}
« le: samedi 05 septembre 2020, 01:01:35 »
Je suis là pour proposer Mona.
Des scénarios prédéfinis, quelques liens possibles s'ajouteront peut-être à tout ça. En tout cas, je cherche deux partenaires, en ayant déjà un en cours, afin d'éviter de me surcharger et tenter d'être à jour le plus souvent possible.

Je me permets de prévenir que j'ai un rythme aléatoire, mais je ne vais pas disparaître sans vous prévenir si mon absence devait durer.

J'accepte tous les rps.

Pour les terriens:

Tout est imaginable. Plan cul (les deux sexes) , ex (fille ou gars) avec qui j'entretiens une bonne relation. Des retrouvailles charnelles ? Pourquoi pas. Mais sans attachement plus que ce qu'ils auront vécus par le passé (à découvrir durant le rp ou a discuter en mp). Des amitiés d'enfance, des gens que j'ai rencontré ou avec qui j'ai eu une histoire professionnelle, sexuelle ou amicale, voir "amoureuse" selon la personne et les circonstances. C'est possible dans le monde entier, Mona ayant beaucoup voyagé.

Sur Terre, on peut tout faire. Je prends en priorité des rps qui s'y passent, car dans ma chronologie, Mona ne sait pas encore que les créatures existent vraiment.

Pour les Terranides et autres créatures en tout genre:

C'est plus compliqué pour le moment, car Mona ne connait pas encore tout ça. Le mieux serait un rp où votre personnage ne se dévoile pas, quitte à trouver un moyen de faire un autre rp plus tard, où elle découvre la vraie nature de votre personnage après avoir pris connaissance de l'existence de Terra.

Je ne cherche pas de chose en particulier pour le moment, si ce n'est peut-être, quelques employés.

- Assistant/e personnel/le
- Chauffeur
- Manager
- Coach sportif

J'aime faire évoluer les relations et nous ne sommes pas obliger de tout jouer. Nous pouvons en discuter où essayer le scénario d'une autre manière, afin d'en ajouter à nos rps.

Ce serait bien, un papa gâteau pour Mona. J'enverrai le descriptif du genre de lien aux gens intéressés par mp. Pour n'importe quel lien, venez discuter, je suis ouverte à tout et peut-être que je peux correspondre à quelque chose que vous cherchez !

J'ai hâte de faire plus ample connaissance avec vous tous ♥
Bisou,

Mona.

5
La zone industrielle / Appelles-moi...[Stephen]
« le: samedi 05 septembre 2020, 00:13:36 »
Il y a une pratique que j’ai toujours trouvé étrange. Je ne sais pas d’où elle vient. Quelqu’un le sait-il seulement ? Bizarre. Plus ça l’est, plus ça me plaît. Plus ça m’intéresse. Celle-ci est dérangeante. Elle laisse beaucoup trop de place au questionnement.

Il y a quelque temps, j’étais assise dans des toilettes publiques. J’étais ivre. Je puais l’alcool et la sueur. Le sperme aussi. Je ne me souvenais pas avoir coucher avec qui que ce soit. La robe noire que je portais, l’avais-je enfilé moi-même ? Est-ce qu’on me l’avait remise après m’avoir enfilée…Dans les vapeur d’alcool, j’avais peu de souvenir de la soirée. Quelque chose de mémorable, dont je n’aurai écho que dans les journaux. Un nouveau scandale à mon actif. La maison d’édition qui fait mine de grincer des dents. Je fais trop de bruit. Pourtant ils m'encouragent. Je me fais de la publicité. Le personnage est à la hauteur de ses écrits. Je suis un personnage. J'étais un pantin sur ces toilettes. Je crois que j’ai pleuré un peu. Je me sentais seule et sale. Je ne savais même pas où j’étais exactement. Je veux dire. Dans quelles toilettes. Les chiottes se ressemblent toutes. La crasse, l’odeur. Tout le monde pue pareil quand il fait ses besoins.

Jusqu’aux tags sur les murs. Le trou aussi. Est-ce que c’est par là que j’ai été arrosée ? Je puais et mon odeur commençait à m’insupporter. Dans ce petit cabinet. La claustrophobie me gagnait, mais il y avait des voix de l’autre côté. Depuis quand ? Je n’aurais pas su le dire à ce moment-là. Une partie de moi se demandait si ce n’était pas des amis, qui me cherchaient. Une autre me disait de la boucler. Il fallait que je rentre me doucher et me changer avant de croiser qui que ce soit. Et ma fierté a pris le pas. Je suis restée assise dans ces chiottes.

« Pour une pipe, appelle moi au…. » « Pour une bonne chatte humide, joins-moi au… » Ces phrases m’ont hantées plusieurs nuits durant après ça. Je ne sais pas pourquoi, dans ces toilettes qui puaient l’humanité, j’ai eu une révélation en les voyant. J’avais envie d’explorer le sujet. Pourquoi ne pas écrire une histoire qui démarrerait sur une rencontre. Un téléphone sur une porte de toilette. J’avais un sujet, mais il fallait que j’explore tous ces recoins avant de décider si oui ou non, c’était présentable. Ma maison d’édition avait besoin de quelque chose de nouveau de ma part. J’étais jeune, mais pas à l’abri d’être remplacée par quelqu’un d’autre. Même plus âgé. Je suis retourné faire la fête.

J’ai à nouveau bu, mais un peu moins. J’ai besoin d’avoir l’esprit clair pour ce que je vais faire. Pour ma petite expérience du moment, j’ai acheté un téléphone jetable et un feutre blanc. Quelque chose qui sera visible où que je l’écrive. Je l’écrirai partout afin de faire mouche. C’est risqué, mais j’aime le danger. L’âge m’a peut-être un peu assagie, mais je ne me suis pas endormie pour autant. J’ai besoin d’adrénaline et c’est le cœur battant que je m’enferme dans les toilettes.

La boîte résonne. Les murs crient. Les basses sont si profondes que je sens mon ventre vibrer avec les vitres. Assise sur les toilettes, plus propres que celles où j’ai eu ma révélation, je regarde la porte. Je me sens coupable. Elle est si propre. Si nue. Tout juste un chat dessiné dans un coin. Une bite grossièrement exécutée et une paire de seins difformes. Les gens qui dessinent dans les chiottes ne semblent pas doués en anatomie.

Je dé-bouchonne le feutre et je regarde la porte. Si elle avait des yeux, elle me fixerait probablement avec la même intensité. Mon prochain livre ce joue ici. Dans des toilettes un peu plus propre que la moyenne. Je me penche, les fesses vissées à la cuvette. Je ne veux pas risquer de me faire griller bêtement. Ils ne verront que des pieds. Mon feutre crisse contre la porte. Les numéros défilent entre le chat et les seins. La bite pointe vers la fin de ma phrase. Une invitation.

« Si tu cherches le plaisir, appelle-moi. Apprends-moi l’amour. Je veux la petite mort. »

C’est long et je déborde légèrement sur le mur à côté. Quand je sors, presque précipitamment, je percute quelqu’un et je marmonne. J’étais chez les hommes. Qu’il me dit. De sa voix d’ivrogne. Je suis une gonzesse et en tant que tel…il me jauge. Longtemps. Je sais exactement ce que ça fait d’être une vache à un concours bovin. Mais ça n’est jamais agréable. Et puis je veux m’en aller après mon forfait. Il se détourne et entre dans les toilettes que je viens de quitter. Le premier appel, je n’y répondrai pas.

Ça fait quelques jours maintenant que j’attends. Ma maison d’édition trouve l’idée brillante, mais ils ont peur que cela n’aboutisse à rien. Personne n’est assez bête pour appeler. On se dispute dans les locaux. Certains disent que ce n’est pas stupide. Des désespérés appellent parfois. Ou des personnes assez curieuses de savoir. Puis les autres disent que c’est n’importe quoi. Tout le monde sait qu’on met rarement son propre numéro. La preuve. Mona a utilisé un jetable. Mona. C’est moi.

« Ouais. Un choix de ma part. Je ne veux pas que mon numéro se retrouve sur des portes de chiottes. C’est vulgaire. »

Quand je dis ça, j’observe mon publique et je les vois rire, avec soulagement. Ils me connaissent depuis le temps. Je joue les saintes parfois, surtout devant le publique, mais à côté, je n’ai jamais eu peur du vulgaire. Jamais eu peur d’embrasser les préceptes de l’église de Satan. L’indulgence plutôt que l’abstinence.

En quittant le bureau ce soir, je suis crevée. Je me dis que ça ne marchera peut-être pas et que je n’ai pas d’autres idées. D’avoir attendu en me reposant sur mes lauriers, je n’ai rien mis d’autre en place. Pas de plan B, alors que j’en fais toujours d’habitude. Et j’ai perdu trop de temps à attendre un coup de téléphone. D’un pervers. Que vais-je faire si on appelle ? Je vais devoir m’offrir…c’est la règle. Laquelle ? Probablement celle des toilettes publiques. Est-ce que quelqu’un s’est déjà fait sucer après avoir passer un simple coup de téléphone ?

Je prends un verre de vin et m’installe dans mon salon. Spacieux. Je regarde un film sans avoir mis le son. J’essaie de deviner sur les lèvres. J’ai besoin de silence. Dans ma tête, ça fourmille. J’essaie d’attraper une idée, mais elles s’envolent à mon approche. Je bois un second verre. Le film a changé. Je n’aime pas l’actrice, pourtant je laisse. Le téléphone sonne et je décroche, ma voix se faisant machinalement sensuelle. Je me sens comme une de ces femmes dans les téléphones roses.

« Bonsoir, je suis Ruby. Que puis-je pour votre plaisir ? »

Ruby. Je préfère prendre un pseudonyme. Quelque chose de plus joli que Mona. Quelque chose qui donne envie. Pourtant, est-ce que moi j’en ai réellement envie ? Peut-être que je devrais raccrocher. Tout simplement. Et trouver une autre idée. Je porte le troisième verre à mes lèvres.

6
Identité : Mona Duval (Ôsaki)
Âge : vingt-trois ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Sexualité :
Pansexuelle _ Pour Mona, le genre ne devrait pas importer. Quel que soit le domaine. Il est donc naturel pour elle de prendre du plaisir quel que soit le sexe de la personne. Il n’y a que le consentement qui compte.

Mona a découvert la sexualité tôt. Comme beaucoup de fille de sa génération. En tant qu’écrivain, elle a une très grande connaissance littéraire des plaisirs de la chaire. En tant que femme, elle connait très bien son corps. En tant qu’amante, elle se montre imaginative et apprend rapidement à connaître le corps de son/sa partenaire.

Mona aime la douceur, mais elle peut apprécier, de temps en temps, un peu de violence. Elle n’est pas égoïste et bien au contraire, le plaisir de l’autre est plus important que le sien. Mona a appris, avec le temps, qu’un fantasme perd son statut une fois qu’il a été exploré. Elle tient un blog et un journal intime des pratiques qu’elle a testées et si elle les approuve ou non.


Physique :

Mona n’a pas toujours été la femme confiante qu’elle est devenue. Enfant, elle était maigre et peu sûre de sa féminité. Elle passait beaucoup de temps avec les garçons et en avait pris très vite les réflexes. Par mimétisme et pour se faire accepter, elle s’habillait comme un « garçon », selon les critères de la société.

Mona est devenue une adolescente troublante. Ses yeux noirs, tout comme ses cheveux, captaient les attentions et elle devait compter sur cet attrait pour obtenir quelque chose des autres. Durant cette période difficile hormonalement, elle adopta différents styles avant de se rabattre sur le noir afin de cacher des courbes qu’elle assumait difficilement. Une prise de poids rapide marqua son corps de vergetures qu’elle garde aujourd’hui, comme un souvenir de celle qu’elle n’arrivait pas à accepter.

Mona est aujourd’hui une jeune femme bien dans sa peau. En apparence du moins, elle affiche une assurance certaine, du haut de son mètre soixante. Sa petite taille ne lui cause de trouble que lorsqu’elle se trouve handicapée par la hauteur des objets et du mobilier. Mona n’a jamais rêvé d’être plus grande. Elle pense d’ailleurs que sa petite taille est un atout auprès de certain/es.

Mona a perdu du poids rapidement après sa majorité. Par une alimentation plus saine et beaucoup de sport. Elle en était arrivée à ne plus pouvoir se regarder dans la glace et est devenue méconnaissable en quelques années. Elle fait désormais attention à se maintenir à une petite soixantaine de kilos, équilibré entre ses formes et ses muscles. Parce qu’elle est devenue un personnage publique, Mona a pris la décision il y a quelques années de ça, de s’offrir quelques bonnets en plus. Elle est passée sur la table d'opération. L’opinion publique sera mitigée un moment sur ce choix.

Mona entretient également une chevelure dont elle ne fait que couper les pointes depuis des années. Elle en est fière et s’en occupe beaucoup, y appliquant des masques et des shampooings nourrissants. De couleur sombre, ils ont des reflets verts ou bleus, selon la luminosité. Elle les attache souvent, afin de ne pas se retrouver handicapée par leur longueur.

Mona est une jeune femme qui aime prendre soin d’elle, mais favorise quelque fois le confort. Un jour, vous pouvez la voir apprêtée comme si elle allait à une garden party, pour la croiser le lendemain en jogging, et quelques heures après, dans une tenue à la limite de la décence. Elle continue de préféré les couleurs sombres, dont le noir, à toute autre couleur. Il lui arrive cependant de porter du vert, sa couleur préférée.

Mona n’a aucune honte de son corps. Même les grains de beautés qu’elle a en grand nombre sur certaines parties de son corps. Si elle a beaucoup complexé par le passé, elle pense qu’à bientôt vingt-cinq ans, il serait peut-être tant de s’aimer un peu. Et elle compte bien y parvenir entièrement.


Caractère :

Mona n’a pas connu ses parents. Il lui serait donc difficile de vous dire pourquoi elle est comme ça et d’où lui viennent certains traits de caractère. Orpheline pendant longtemps, elle a eu la chance de grandir auprès de deux femmes merveilleuses. Ses mères avaient des caractères très différents. Elles se complétaient bien et cela s’en ressent dans l’éducation que Mona à reçue.

Mona a toujours aimé ses deux mamans. Leur homosexualité n’a jamais été un problème pour elle, bien qu’elle ait eu des réflexions à l’école par certains camarades. Si elle en a souffert, Mona dit qu’elle préfère ne pas y penser. Elle a pardonné à ceux qui lui ont fait du tort, car c’est grâce à eux qu’elle est ainsi aujourd’hui. Une femme de caractère, parfois indécise, c’est vrai, mais qui sait tout de même ce qu’elle aime et particulièrement ce qu’elle n’aime pas. Mona n’est plus la gentille petite fille qu’elle était enfant.

Mona s’est toujours mieux entendue avec les garçons. Bien qu’elle ne fasse pas la différence, malgré elle, les filles semblent la fuir. Du moins, les fille hétérosexuelles. Et c’est bien pire, maintenant qu’elle est connue. Elle ne se leurre pas, elle sait parfaitement que les hommes l’aiment pour ce qu’elle fait et raconte. Ils ne l’aiment pas pour elle. Pourtant, elle cherche la compagnie du sexe opposé avec plus d’empressement que pour les créatures du même sexe. D’ailleurs, lorsque Mona se fait des amies, c’est par hasard uniquement. Elle ne les aborde jamais, il faut que ce soit elle qui fasse le premier pas. Mona ne sait pas pourquoi et ne s’en rend pas vraiment compte.

Mona est une excellente amie, mais pas sur la durée. Pas si vous êtes quelqu’un ayant besoin de sa présence constamment. Car Mona, si elle est là pour vous, peut se pointer à pas d’heure pour vous consoler et sera toujours une oreille attentive qui n’émettra jamais aucun jugement, est incapable d’entretenir une amitié. Au départ, elle fera de sorte de garder le contact. Mais le temps passe. Elle reporte au lendemain, puis oublie. Puis culpabilise, alors elle ne prend plus contact. Et le temps fini par effacer la relation.

Mona n’a jamais eu de souci avec l’école. Studieuse, elle lit depuis enfant et n’a jamais arrêté depuis. Si elle est devenue écrivain de charme, c’est par goût pour la littérature. Sa découverte de la sexualité s’est faite à travers eux. L’érotisme est un sujet sur lequel elle pourrait parler et écrire des heures durant. Elle n’hésite pas à tester ce qu’elle écrit avant de le faire, car elle aime le réalisme dans les récits. Elle avait de bonnes notes à l’école, mais n’a pas choisi la voie scientifique que ses mamans lui imaginaient. Au contraire, elle est partie dans les lettres, alors que l’orthographe était son grand défaut. Aujourd’hui, Mona possède toujours cette curiosité intellectuelle qui faisait le plaisir de ses professeurs. Elle peut passer des jours à s’intéresser à un sujet, mais finira ensuite par se lasser. C’est le grand malheur avec Mona.

Mona n’a pas toujours été la sportive qu’elle est devenue. Pour elle, qui est au fond une grande flemmarde, c’est même difficile parfois de se motiver. Les résultats sont ce qui la pousse à continuer de suer. Et si elle peine à démarrer, une fois lancée, on ne peut plus l’arrêter. Mona aime pousser son corps jusque dans ses limites. La douleur est une chose qui lui fait aimer la vie. Peut-être que ça fait d’elle quelqu’un de malsain, et les journalistes ne diront pas le contraire, mais c’est ainsi qu’elle est faite et elle assumera toujours.

Mona n’est pas l’image même de ce que la société appelle « féminité ». Si elle se présente ne publique maquillée et toujours habillée à la dernière mode, en général, elle sera plutôt au naturel, n’aimant pas se farder. C’est une bipolaire. Aussi, il lui arrive de ne pas parvenir à sortir de son lit plusieurs jours durant. C’est sa propre odeur qui la fera sortir de son lit. Cependant, Mona ne supportant pas les odeurs nauséabondes, elle a souvent peur de sentir, elle-même, mauvais. Ainsi, durant les périodes de dépression, Mona reste enfermée chez elle le plus souvent.

Mona aime sortir. Que ce soit avec des amis, ou seule. Elle ne supporte pas le silence de son appartement et n’arrive pas à rester seule avec elle-même. Ses pensées finissent par la rattraper et la font dégringoler à l’étage au-dessous, la poussant à la dépression. Les seuls moments où elle arrive à rester seule, c’est lorsqu’elle est en montée, dans les périodes hypomanes de sa bipolarité.
 Mona prend un traitement pour ses problèmes et voit régulièrement un psychiatre.

Mona était une adolescente troublée. Elle avait parfois des comportements à risque, à coucher avec des inconnus, sans même leur demander leur nom. Elle a amené bon nombre de plans culs dans son appartement, au risque de se faire agressée ou pire. Mais lorsqu’on lui faisait la remarque sur ce manque d’attention de sa part, elle pouffait. Mona se fichait de mourir. Puis elle a appris qu’elle était probablement bipolaire. Alors elle s’est calmée, mais n’en reste pas moins impulsive et du genre à coucher avec le/la premier/`e venue, juste parce qu’elle a aimé quelque chose chez l’autre. Elle n’aime pas vraiment qu’on lui dise non, mais fera toujours mine d’accepter.
 
Mona a longtemps vécu dans la croyance que les émotions ne devaient pas être montrées. Elle avait deux catégories d’émotions. Les bonnes, les mauvaises. Les bonnes, on devait, pouvait les montrer. Joie, plaisir, désir, faim…etc. Puis les mauvaises, que l’on cache. Car montrer ses sentiments, ses émotions, c’est comme montrer ses faiblesses. La tristesse, la colère, la mélancolie, la lassitude…etc. A force de tout cacher, sans se donner le droit d’être « faible », Mona a eu longtemps des difficultés à parler d’elle. Aujourd’hui encore, elle préfère poser des questions et s’intéresser à l’autre, que prendre la parole pour son propre compte.

Mona ne se donne pas le droit d’être faible. Depuis petite, elle a supporter un statut trop lourd pour ses frêles épaules. Lainée de la famille. L’enfant prodigue. La sœur idéale. La fille idéale. Elle n’avait pas le droit à l’erreur. Elle en est devenue bonne comédienne. Car il fallait qu’elle soit capable de feindre le bonheur pour qu’on ne se pose pas de question sur son compte. Capable de jouer les gentilles filles, de cacher ses bêtises. Mona n’a jamais été une bonne menteuse, cependant, mais bonne manipulatrice. Elle est toujours parvenue à se sortir de situations délicates par la seule aide de son imagination et de ses mots.

Mona porte bien la célébrité. Elle ne la supporte cependant pas toujours. Parfois, elle a besoin de redevenir anonyme. De pouvoir vivre sans être regardée par des tonnes de gens. Aimerait ne pas avoir la pression comme elle l’a actuellement par les lecteurs et sa maison d’édition. Mais elle affiche cette assurance devant les caméras et devant les autres. Ne se laisse pas droit à l’erreur et camoufle ses défauts derrière un côté théâtrale. Parfois, elle montre un tel visage, que les gens s’éloignent ou ne prennent pas le temps de faire connaissance.

Mona, malgré des mères aimantes, a voulu connaître le passé de ses parents. Pourquoi l’ont-ils abandonnée. Cela la rendue perplexe. Des réponses qu’elle pensait bénéfique lui ont fait plus de mal qu’autre chose et a fait naître chez elle un profond malaise face à l’abandon. Lorsqu’elle apprécie vraiment quelqu’un, qu’elle l’aime, avant de s’en lasser au bout de quelques temps, elle se montrera possessive. Jalouse parfois, mais cela dépendra de si elle se sent menacée ou non. Il faut souvent la rassuré, que ce soit sur son talent ou sur sa personne, voir, sur vos sentiments. La confiance aveugle qu’elle avait enfant, Cette naïveté pleine de douceur, elle l’a perdue en grandissant et en passant d’amant/es en amant/es.

Mona aime rire, mais peut parfois se montrer silencieuse. Elle qui aime parfois bavarder, préférant tout de même écouter, se montre parfois cynique et froide. Les gens qui lui sont proches et la connaissent bien, sont encore surpris par ses changements d’humeurs. Heureusement, Mona finit toujours par sourire et s’excuser. C’était de passage. « Tout va bien ! » Elle n’a pas le choix après tout.


Histoire :

Mona, par Mona.

Je n’ai pas connu mes géniteurs.

Ma mère était folle. On m’a confiée à mon père, mais il était alcoolique. Violent. Alors on m’a placée dans un orphelinat quand j’avais trois ans. Ils s’appelaient Christine et Kyo Toshiba.

A l’orphelinat, j’étais une enfant discrète. Solitaire. J’avais peur de mes semblables. Ils étaient bruyants et agités. Je voulais me faire des amis, mais j’ai vite renoncé. J’avais six ans.

Une de mes nourrices était une belle femme. Charlie. Rousse. C’était un homme à une époque lointaine. Elle en parlait en riant parfois. Je ne savais pas ce qu’était un transsexuel. J’étais trop petite. Mais j’aimais Charlie. Elle m’a appris à lire. Et c’est dans les livres que j’ai trouvé mes amis. J’avais sept ans.

A huit ans, des femmes sont venues. Une jolie noiraude discrète. Une grande blonde volcanique. Elles formaient un drôle de couple toutes les deux. J’étais jeune, mais je n’étais pas bête. J’avais vu comment elles se regardaient. La manière dont elles s’effleuraient dés que les nourrices avaient le dos tournés. Je suis tombée amoureuse dés qu’elles ont posés leurs yeux sur moi.

J’ai vécu dans une grande maison. Très blanche à l’extérieur. A l’intérieur, c’était un véritable cirque. Mes mamans vivaient une vie de bohème. Natsuyo était belle. Une japonaise discrète, douce et gentille. Elle m’offrait la tendresse que j’avais toujours cherché. Que je n’avais trouvé que dans les rires de Charlie. Ses rires graves. C’était le même rire que mon autre maman. La blonde. Angela. C’était une anglaise qui était venue au Japon pour le travail. Une artiste. Elle était célèbre dans le milieu et était venue chercher une muse pour ses nouvelles peintures. Natsuyo était sa muse avant de devenir sa femme. Elles se sont mariées au Canada, Angela à quitté sa maison là-bas et elles se sont offert cette jolie maison ici, au Japon.

Je ne me souviens pas de grand-chose de mon enfance. Parfois j’en rêve. Les images s’évaporent avec le premier café du matin. C’est dommage. Parfois, quand je me ballade, sans réel but, il y a des odeurs. Des souvenirs. Relents de souvenir. Cela m’offre des images. Fugaces. Mais vives et colorées. J’aime mes mamans comme je ne me serais jamais crue capable d’aimer. Je leur dois tout. Si je dois parler de mon enfance, je dirais que j’ai été l’enfant la plus heureuse du Japon. Puis mes frères et sœurs sont arrivés.

J’avais douze ans quand mes mamans ont décidé d’adopter trois autres enfants. La maison était assez grande et elles voulaient une famille nombreuse. Moi je voulais un chien. Angel était allergique et Natsuyo en avait peur. Elles, elles m’ont offert un frère et deux sœurs. Il venait d’Afrique. Il était beau comme un dieu. Démétrius. Il portait fièrement ses treize ans. J’aurais aimé un petit frère. J’ai trouvé un ami. Nous passions tout notre temps ensemble. Il m’a appris à jouer avec la nature. Je lui ai appris à parler aux filles. Je lisais toujours beaucoup et je découvrais la littérature érotique. En cachette évidemment. Mes mamans continuaient de me voir comme leur bébé. Elles avaient peur que je me sente rejetée avec l’arrivée de Démétrius. Je ne me sentais pas rejetée. Pas encore.

J’avais seize ans, quand mes mamans ont adopté Clarisse et Marie. Des jumelles de sept ans. Elles étaient françaises. Toujours fourrées ensemble, je ne voulais pas les aimer. Elles m’agaçaient à me suivre partout dans la maison lorsque je m’y trouvais. J’avais envie qu’elle disparaisse. Je n’étais pas heureuse. Mon corps était toujours le même alors que mes copines ressemblaient à des petites bimbos. Démétrius avait une copine. J’étais triste. Tellement triste.

Ma première dépression, je l’ai eue à dix-sept, mais ressentie à dix-huit. Une période pendant laquelle j’ai pris du poids. Beaucoup de poids. J’en garde le souvenir par des vergetures que je n’acceptais pas. Je les aime et les porte avec fierté aujourd’hui, mais il m’a fallut quelques années. J’avais perdu Démétrius qui ne jurait que par Shushaa, sa copine. Une petite japonaise que je trouvais stupide. J’avais envie qu’elle meurt.

Les idées noires sont venues toquer à ma porte. Elles traînaient dans le coin depuis quelques temps, mais elles ne savaient pas encore où j’habitais. Je me suis mise à faire des cauchemars. Affreux. Je restais paralysée. Des heures je hurlais, mais personne n’entendait. Je me réveillais avec des douleurs dans tout le corps. Je n’en ai jamais parlé à personne. Démétrius était trop occupé. Mes sœurs étaient trop jeunes pour comprendre et mes mamans…elles se payaient une nouvelle jeunesse. A seize ans, j’étais perdue dans le rôle de maman. Perdue dans le rôle de la petite grosse avec ses doutes. Je n’avais pas beaucoup d’amis, alors je me suis mis à écrire.

J’avais quinze ans quand Démétrius à mis sa main entre mes cuisses. J’en avais envie depuis longtemps, mais sans oser demander. C’était mon frère. Techniquement parlant en tout cas. Nous n’en avons jamais reparlé, de cette période de découverte. Il m’a brisé le cœur en convolant avec d’autres. Il l’a brisé en quittant la maison pour aller vivre aux États-Unis. Aujourd’hui encore, je lui en veux. Nous aurions été heureux tous les deux.

Après Démétrius, j’ai rencontré d’autres garçons. Je n’étais pas amoureuse. Je ne connaissais pas ce sentiment. J’ai appris la douceur, la violence, la pornographie avec eux. Elles. Je ne me sentais pas concernée par la nature du sexe de mon/ma partenaire. Je me sentais concernée par le plaisir de mon/ma partenaire. C’était mes débuts et ils m’ont permis d’avoir de la matière pour mes livres d’aujourd’hui.

Quand j’ai eu dix-neuf ans, j’ai décidé de prendre soin de moi à nouveau. J’en avais marre. Je me faisais rejetée par les garçons avec qui je sortais. Je me faisais rejetée par mon frère qui était devenu un grand avocat aux États-Unis. Je me faisais rejetée par mes sœurs, dont je m’étais occupée tout ce temps, pour leurs nouvelles copines à l’école. Mes mamans avaient bien remarqué que j’allais mal. Mais elles se sentaient démunies. Elles se rassuraient en se disant que j’étais adolescente et que mes hormones me jouaient des tours. D’où les sautes d’humeur. Il a fallu une crise violente pour ouvrir les yeux de mon entourage. J’avais besoin d’aide.

Je pensais être heureuse parfois. Par période. Puis d’autre, je me sentais triste. J’étais fatiguée, pour me sentir en pleine forme l’instant d’après. Ma sexualité passait d’inexistante à envahissante et mon appétit fluctuait beaucoup trop pour en parler. J’avais commencé à perdre du poids. Je me sentais mieux dans mon corps. Mais par instant, je me trouvais laide et je peinais à trouver quelque chose de positif dans mon apparence. C’était comme si je ne m’appartenais plus. J’étais à toutes ces personnes à qui je m’offrais. J’étais une salope.

Je n’ai pas mal vécu cette période pourtant. J’y ai appris de grandes choses sur moi. Je suis bipolaire. Le verdict est tombé sèchement des lèvres d’une psychiatre. Je ne l’aimais pas. Elle me jugeait. Elle voulait me filer des anti-dépresseurs. J’ai fait une crise. Mes mères se sont interposées, mais j’étais hystérique. J’aurais pu simplement dire non pourtant. J’ai fait un bref séjour à l’hôpital, puis dans une maison de repos. Mes mamans ont commencé à me prendre en voyage avec elles.

J’ai découvert une partie du monde. J’y ai appris de nouvelles choses. J’ai trouvé ma voie. J’allais devenir écrivain. Je ne me voyais pas faire autre chose. Les mots avaient bercé toute ma vie et m’avait sauvée des autres à l’orphelinat. Je n’ai jamais su m’ennuyer, car j’ai toujours un livre dans mon sac ou dans mes poches. J’ai envie d’embrasser tous les écrivains que je rencontre. Quand je suis revenue au Japon, mes mamans m’ont offert mon appartement. Elle voulait que j’aie mon endroit à moi. Que je ne sois plus une maman pour mes petites sœurs. Elles se sentaient coupables. Elles l’étaient. J’en ai joué. J’ai honte.

J’ai fait des études de lettres, suis allé sur les traces de beaucoup de mes auteurs préférés. J’utilisais la culpabilité de mes mamans pour avoir le droit à ce que je voulais. Elles se faisaient beaucoup d’argent avec leur art. Elles avaient même ouvert une galerie d’art. Je les aimais, mais je voulais qu’elles paient. Elles payaient. Je vivais une vie de princesse grâce à elles.

Je n’ai jamais pris le temps de me poser avec quelqu’un. Je n’ai pas le temps de tomber amoureuse. Je me lasse vite. Des gens. Des choses. Il n’y a plus que l’écriture que ne sois pas lassante. Mais jusqu’à quand ? Je suis une bombe à retardement.

Je ne sais pas où je veux aller dans la vie. J’ai fait des études de science pour finir en lettre, surprenant tout le monde par ce revirement. La science m’intéressait. La biologie surtout. L’anatomie, la faune. Mais peu la flore. Pourtant, tout ça ne m’offrait pas les rêves dont j’avais besoin. Mes mères m’avaient contaminée. Non pas avec leur homosexualité, contrairement à ce que disaient les gosses à l’école, mais avec leur art. J’étais une artiste à ma manière. Oui. Une artiste.

Je vous ai dit n’est-ce pas, que j’ai lu très tôt des livres érotiques ? Je l’ai dit. Plus haut. C’était fascinant. Je rêvais de faire tout ce que je voyais. Je rêvais de faire à quelqu’un tout ce que je lisais. J’écrivais mes fantasmes et de mot en mot, j’ai fini par inventer des personnages pour vivre toutes ces choses. Je me mettais en action avec des personnes que je connaissais, mais finalement, j’ai vite compris que faire jouer les autres, c’était plus excitant.

L’année passée, mon premier roman est sorti. Il est signé « Charlie ». C’est un choix de ma maison d’édition. Ils pensent que mes livres sont trop violents pour être accepter comme de la main d’une femme. Et puis si on veut également attirer les hommes, alors il faut que ce soit un homme l’auteur. Les femmes écrivent de l’amour. Pas uniquement du sexe. Moi j’écrivais surtout du sexe. Peu d’amour.

J'ai préféré tout avouer à mes lecteurs. J'en ai perdu en route. Gagné d'autres. Ma maison d'édition a fait une crise qui est passée depuis.

Je suis vite devenue célèbre. Dans le monde littéraire. J’ai écrit un second bouquin six mois après. Il a fait un tabac, mais à également choqué les puritains. J’ai été adulée par certains magazines, détestée par d’autres. Mitigée était l’opinion publique. Mais je sais que si nous avions été quelques siècles plus tôt, je serais morte sur un bûcher.

Aujourd’hui, je ne vis plus dans le petit appartement de mes débuts. Je le possède toujours, y retournant pour écrire et pour y faire des choses peu catholiques. J’ai acheté la maison de mon enfance. Mes mamans sont parties avec les filles aux États-Unis. Elles m’ont proposé de venir avec elles. Après tout, j’aurais pu. Mais je n’en avais pas envie. J’avais envie de rester au Japon, car je m’y sens bien. Je vais de temps en temps voir ma famille, mais je sais que ce sera de plus en plus rares. C’est toujours comme ça avec moi. Je ne veux pas courir après les gens, mais eux non plus. Alors personne ne court. Et on se retrouve seul.

Je n’ai pas encore de chien, mais j’y songe sérieusement. Il n’y a plus personne pour parler d’allergie. Et plus personne pour parler phobie. Un compagnon à quatre pattes qui me protégera de l’opinion publique.

Aujourd’hui, j’aimerais être heureuse. Pleinement heureuse. J’aimerais rencontrer l’amour, quel que soit son genre. J’aimerais beaucoup revoir ma famille, mais sans qu’il y ait de gêne entre nous. C’est de pire en pire. Je ne me leurre pas. Nous n’en aurons jamais l’occasion. J’aimerais avoir un jour, ma propre famille. Mais pour le moment, je n’en ai pas le temps. Je cours de gauche et de droite pour récolter des informations. Je donne de ma personne pour faire de nouvelles expériences. Et depuis quelques temps, j’ai entendu des choses.

Les créatures ont toujours fait partie de ma vie. Dans la littérature, dans les films. Mes mères me lisaient des contes, je leur en lisais d’autres. On s’appropriait les vampires, les loups garous et autres créatures. Nous aimions nous renseigner sur les différentes cultures du monde et mes mamans me rapportaient toujours des cadeaux. Des cadeaux pour se faire pardonner de leur abandon. C’était toujours quelque chose qui avait un rapport avec les créatures mythologiques. Une hydre peinte sur une tasse, achetée en Grèce. Un dragon chinois de Hongkong, en jade. Etc…

Avant, ils n’avaient pas grand-chose pour recueillir des informations. Les cryptozoologues s’accordent à dire que de plus en plus de choses restées inexpliquées se produisent tous les jours. Je ne sais pas si les créatures de mon enfance existent, mais j’ai envie de le découvrir et trouver de l’inspiration pour un nouveau livre. Je raconterai mes aventures sur mon blog. J’espère que vous serez nombreux à me suivre et m’aider.  Je veux m’aventurer dans une littérature que peu de gens oseront lire. Je veux que les gens se souviennent de moi. Mais pour ça, il faut que je sache qui je suis.

En apprendre plus sur mes racines. Explorer l’inconnu. Écrire. Partager. Je ne veux pas que les gens se souviennent de moi comme de l’ancienne petite grosse. De l’adolescente dépressive amoureuse de son frère adoptif. L’écrivain qui a frôlé l’inceste. Je veux qu’on se souvienne de moi comme d’une femme épanouie et sans tabou. Venez à moi. Apprenez-moi à aimer.

Mona.


Autre

Mona à choisi de reprendre le nom de famille de sa mère. Christine Duval. Elle ne voulait pas réussir grâce à son nom d'origine, Ôsaki. Et elle ne pouvait pas prendre le nom de son géniteur. Alcoolique. Toshiba.
 Choisir entre une folle et un alcool. Sont-ils morts ? Enfermés quelque part ? Mona ne sait pas.


Comment avez-vous connu le forum ?

Beaucoup de rôlistes m’en parlaient en bien. A chaque fois que je cherchais une plate-forme accessible et ouverte, quelque chose où je pourrais jouer des personnages qui ne trouvent leur place nulle part, on me parlait de LGJ. Et je l’avoue sans honte, en cherchant un forum hentai sur Google.

Pages: [1]