Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Mona Duval

Pages: [1] 2
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La zone industrielle / Re : Appelles-moi...[Stephen]
« le: jeudi 18 février 2021, 09:20:23 »
« Je… » …suis désolé. C’est ce que j’aurais aimé dire, sans parvenir à le sortir.
La petite mort.

Et ça porte très bien son nom.

Car c’est comme ça que je me sens. Morte. Vidée. Et si sensible. Tout mon corps frissonne à la moindre de ses expirations, au moindre de ses grognements. La simple vue de son corps. Je me sens si petite et faible tout à coup. Mais le mauvais ne me laisse pas le temps de réagir, que ce soit par la soumission ou par la rébellion.

Ses assauts me semblent plus violents encore. Une partie de moi, celle qui y est déjà passé, me jure que ce n’est pas possible. Mais mon corps, lui…tout ce que je peux faire, en réponse à cette punition, c’est gémir en m’accrochant plus fort.

Humainement, je ne me pensais pas capable d’encaisser pareil choc. Ses mains se saisissent de mon bassin et je ne peux qu’essayer de m’accrocher où je peux, lui attrapant les avant-bras. Mes doigts glissent sur sa peau brûlantes et accrochent les draps. Il n’y a pas que mon derme qui portera les traces de son passage après tout ça.

Je suis en ébullition. Je le sens avant qu’il ne jouisse. Son sexe qui se tend, déjà si rude, devenant comme…plus épais. Aussi fou que ça puisse paraître quand je vois la taille…enfin. Que je sens la taille de son chibre, il semble épaissir. Le temps d’un tressautement. Dans un spasme. Puis une chaleur m’inonde les entrailles. Il y en a tant, que ça coule et souille les draps déjà trempes de sueurs. C’est salissant d’être l’esclave d’un inconnu. Mais si bon. Je me sens étrangement bien, là, remplie de la semence d’Helel. Comme…je ressens une sorte de gratitude. On va me prendre pour une folle. J’ai envie de lui demander, s’il m’a droguée.

Je gémis doucement lorsqu’il se retire, laissant un froid là où c’était si chaud précédemment. Son membre est si épais, si dur, que j’ai la sensation qu’il me remplit encore. Il me caresse, mais je ne le sens presque pas, focalisée sur mon intimité encore palpitante de ce qu’elle vient de subir. Les yeux mi-clos, je le regarde me parler, sans réellement le comprendre. Ou du moins, encore incapable de répondre. Encore essoufflée. Si je n’étais pas si sportive, il est probable que je ne m’en serais pas sortie sans que mon cœur ne lâche.

Je ne sais pas s’il en a eu marre de me voir simplement rester ainsi, les cuisses écartées, à le regarder. La gifle me surprend avant de me faire mal, mais lorsqu’il me pince, je pousse un petit cri. Surprise, étonnement, douleur. Il sait que mon clitoris est sensible et pourtant, ça ne l’arrête pas. Il vient de jouir, mais ça non plus, ne semble pas l’arrêter. Au lieu de voir sa verge redevenir molle, comme celles de tous mes partenaires à de quelques rares exceptions, si ça ne devenait pas totalement mou, ça avait tendance à…

Ma respiration reprend un rythme plus calme, mais Helel choisi ce moment précis pour glisser ses doigts dans ma bouche. Ma première réaction est de rejeter, ma langue luttant brièvement, avant que j’accueille finalement non sans hoqueter, bavant comme la chienne qu’il veut que je sois. Même gémir est difficile, lorsqu’il me frappe, lorsqu’il me pince.

« Supplie mon pardon ! » Si tu ne retires pas tes doigts, ça risque d’être difficile.

Il le sait. J’en suis persuadée. Je le laisse continuer son petit jeu, gémissant contre ses doigts, les suçant lorsque je le peux. J’essaie d’articuler des supplications, mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et cela semble pourtant le satisfaire. Ou alors, il aime surtout me voir hoqueter contre sa main, salivant avec abondance.

Me jugerez-vous ? Si je vous dis que ça m’excite ?

Ceux qu’il a mis en moi sont douloureusement habiles. Ils me tirent des hoquets, incapable de cri, tandis que je tente parfois de resserrer les cuisses. Je les desserre rapidement sans qu’il n’ait à me dire quoi que ce soit. Il n’y a pas que mon âme qui lui appartienne.

« …me pardonner. » la fin de la phrase, débutée sur une sorte de gémissement – borborygme. J’inspire en même temps une plus grande quantité d’air, essuyant de la main la salive à mon menton. Du coin de l’œil, je l’observe.

Il peut lire dans mes yeux, un cocktail d’émotion. Je ne sais pas encore moi-même ce que je viens de vivre et ce que je risque de vivre les prochaines heures. Je ne sais pas si une part tente encore de se rebeller. Si ma conscience, mon inconscient…si une infime partie de moi-même, quelqu’un là-haut, à quelque chose à redire sur tout ça. Qu’il parle maintenant. Ou se taise à jamais.

Soumission, adoration. Crainte plus proche de l’excitation que l’appréhension. Mes yeux passent de ses lèvres à ses mains. Le collier. Il ne me demande pas de me redresser, mais je le fais. Souplement malgré ce que je viens de subir. Je m’agenouille face à lui, levant la tête après une longue inspiration. Je ne remarque pas les changements de luminosité, mais ses yeux. Lorsque mes iris se posent sur les siennes.

« Je… » Je devrais partir. J’ai été droguée. Ou pire. Je suis morte et je suis en enfer. Ou… « Je vous appartiens. A vous. » Mes doigts se posent sur le bijou, que je caresse ainsi que les doigts épais qui le gardent captif. « Mon corps, mon âme, ainsi que… » Je ne sais pas ce qu’il faut dire, mais ma langue se délie facilement. Agenouillée comme pour une prière. « ma dignité et tout ce qui pourrait vous plaire. »

Ses muscles sont si durs sous mes paumes. Je le caresse, levant la tête, tandis que mes mains caressaient en adoration, son chibre. Je lui offre ma gorge, attendant non sans une certaine impatience, qu’il m’emprisonne. Qu’il scelle…de manière définitive, ce pacte avec le diable.

2
Prélude / Re : Mack Fletcher, un biker occultiste [Vanéalidé !]
« le: lundi 01 février 2021, 08:29:17 »
Bienvenue !!!!

Quand Mona découvrira l'existence d'un autre univers, j'espère que nous aurons l'occasion de croiser la plume ❤

3
Centre-ville de Seikusu / Re : Par-delà les lignes | Johnny, Mona
« le: samedi 30 janvier 2021, 00:51:55 »
« Je vois. »

Sayako n’a jamais été une femme très ouverte d’esprit. Élevée par des parents traditionnalistes, elle ne n’a jamais aimé Mona. Vieille fille, personne ne saura jamais si c’est parce qu’elle est excédée par ses manières outrancières ou simplement parce qu’elle l’envie d’être aussi libre.
Mais son âme de jeune femme à rosit et s’est réchauffé devant la montagne de muscles. Sayako est surtout habituée aux types à l’air intellectuel que possèdent certains écrivains. Ou alors aux extravagants maigrelets qui passent dans les couloirs, errant tels des fantômes. Elle ne supporte personne si ce n’est elle-même et encore. Mona dirait l’inverse.

« Veuillez me suivre. »

Il y a encore du monde, qu’ils croisent. Sayako a une démarche déterminée. Mais tandis qu’elle dirige les pas de Johnny, elle semble plus légère, presque…sensuelle. Cela ferait beaucoup rire notre écrivain.

« Vous avez gagné le concours ? Félicitation… »

Ce ton qui désapprouve tout ce qui porte la marque de Mona. Sayako attend que les portes de l’ascenseurs s’ouvrent sur le dernier étage. Elle tient le carton d’invitation que Johnny lui a tendu plus tôt, le serrant contre sa poitrine.

« Madame Duval n’est pas encore là… » Est-ce surprenant, a-t-elle envie d’ajouter. « Mais elle ne devrait pas tarder. » C’est dit comme à contre-cœur. « Installez-vous…la salle est à vous. » Sayako est presque gentille dans ses paroles. « Je vous souhaite une bonne soirée. »

Elle s’éclipse, laissant Johnny seul au dernier étage. Une vaste pièce, sous le toit du bâtiment. De hautes vitres en constituent les murs, avec un accès à une petite terrasse. L’immeuble, de style européen, ne plaît pas à tous les japonais qui vivent par ici. Une table est dressée près de la porte ouverte du balcon, pour deux personnes. Un coin est meublé confortablement, d’une causeuse et d’un fauteuil, avec une petite table où est déjà dressé l’apéritif. Tout est décoré de sorte à donner un avant-goût du prochain roman de Mona.

L’histoire d’une jeune aristocrate qui faute avec une domestique et se trouve abaissée au rang d’esclave. Et pour ce soir, l’écrivain est allé jusqu’à enfiler des vêtements qui rappellent l’héroïne dont un croquis a été posté sur son compte instagram.

----------

« Et donc toi, dans ta grande capacité à réfléchir, tu t’es dit qu’une rencontre avec un fan, était une bonne idée. Après TOUT…et je dis bien TOUT, ce qui t’es arrivé ces derniers temps ? Mais t’es malade Mona ? »
« Malade. Ce sont exactement les mots de ma psy. »
« Sérieux ?...Mona. Elle n’a pas le droit de…je suis un ami, mais elle, ce n’est pas très… »
« Professionnel ? Je déconnais. Elle ne l’a pas dit comme ça, mais à son ton, c’était comme si elle m’avait craché au visage. Je vais changer de psy. »
« Mona…est-ce qu’on peut revenir à notre conversation ? »
« C’était un monologue et tu avais terminé. Je te laisse. Bye. »

Je raccroche et lance mon portable dans le lit. J’ai envie de tous les envoyer chier en ce moment. Depuis l’agression, ils me traitent en victime. Ils me parlent comme si j’avais le cancer et qu’il ne me restait pas beaucoup de temps à vivre. Ou alors, comme si j’étais la seule survivante d’un genre de Massacre à la tronçonneuse. Je déteste la manière qu’ils ont d’arrêter de parler lorsque j’entre dans la pièce. Ces regards dégoulinant de compassion…et ils ne savent pas ce qu’ils veulent…

Je me redresse, jette un regard à la fille fatiguée qui me rend le mien. Elle est la seule à savoir que je dors peu en ce moment. La seule à savoir que je bois trop. La seule à savoir. Elle est aussi la seule à savoir qu’il m’arrive de pleurer la nuit et d’ouvrir la fenêtre en me demandant si sauter ne serait pas une solution. Je lui souris. Elle me sourit aussi. Mouchetée de laque séchée. Je dois vraiment laver ce miroir.

Mon entourage veut que je me remette. Ils m’ont fait chier tous les jours depuis que j’ai osé leur parler de ce qui m’est arrivé. J’ai dû leur faire promettre de ne pas en parler autour d’eux. Je ne veux pas passer à la télévision et dans les journaux et que la misère que je vois dans les yeux de mes amis, devienne celle que je recevrai des milliers, peut-être plus, potentiellement moins, de téléspectateurs qui regarderont si oui ou non « elle va enfin se mettre à pleurer ! ». Avides, immondes, des détails croustillants de l’agression. Les gens veulent rêver et pouvoir se dire que leur merde est moins grosse que celles des autres. C’est rassurant.

Mon entourage veut que je me remette, mais sous certaines conditions, qui changent en fonction de l’interlocuteur. Il y a ceux qui me disent de porter plainte et retrouver la personne qui m’a fait ça. Il y a les autres, qui pensent que je devrais faire l’autruche et recommencer à sortir. Qu’une femme ne doit pas avoir peur de sortir de chez elle sous prétexte qu’un jour, un homme, quelque part, l’a choisie elle plutôt qu’une autre. Et il y en a d’autres. Je pourrais en faire un livre.
Le Soleil se couche déjà. La conversation que j’ai eue avec mon ancien assistant me reste en travers de la gorge. J’ai été habituée à son soutien. Même lorsque je faisais de la merde, il était là. Il me soutenait. Pourtant, dés qu’est parue l’annonce du concours pour un repas avec moi, Jona à bondit sur son portable pour m’insulter à distance. Peut-être est-il simplement inquiet. Mais pour le moment, je suis bien trop déçue par ce manque de soutien pour m’en rendre compte.

Le manque de soutien. Il hurle aujourd’hui. Tout le monde désapprouvait cette idée. Absolument tout le monde. Ils ne veulent pas et ne peuvent pas comprendre que c’est ma façon de reprendre confiance. Je ne veux pas devenir comme ces victimes d’agression qui ne peuvent plus jamais sortir de chez elle. Qui ont si peur, qu’elles s’enferment à double tour et qu’aucun homme ne peut approcher. Je ne dis pas que je ne les comprends pas. Je dis simplement que je ne veux pas leur ressembler.

Ce soir, j’ai rendez-vous avec Johnny. Un jeune homme que j’ai contacté après que son nom soit sorti lors du concours. Je suis allé voir qui il est. Je ne veux pas de mauvaise surprise. J’ai beau être « malade », je ne suis pas inconsciente. J’ai fait les choses bien.

Quelques échanges sans plus d’importance que ça. Nous débattions en toute légèreté. C’était sans importance, mais moi, j’aimais ces petits moments dans la journée, parfois la soirée. Ou même la nuit, lorsque le sommeil refuse de venir me soulager. Je ne vais pas mentir et bien que je m’attarde sur la personnalité de quelqu’un, du moins en amitié, pour le reste, l’extérieur ne peut être ignorer. Et celui de Johnny, ce qui s’affiche sur ses photos, est terriblement alléchant.

« Tu es bientôt prête Mona ? »
« Oui… »
« Si tu ne veux plus…on peut annuler. »

Elle est belle Tamiko. Ses cheveux noirs, lisses. Un carré structuré, une frange épaisse au-dessus de deux yeux qu’elle habille de couleur au gré de ses envies. Aujourd’hui ils sont lavande.

« Non Tami. Et puis…regarde. »
« Mmm ? »

Elle s’approche dans un nuage de Jasmin. Tamiko est japonaise. Homosexuelle, rejetée par sa famille, ses amis, elle a atterri dans un bar que je fréquente régulièrement. Puis elle a atterri dans mon lit. Amantes, puis amies…avec quelques privilèges. Tamiko fait les meilleurs cocktails du monde. Et ce n’est pas ma bite qui parle !

« Mouais. Pas mal. Pas mal du tout dans son genre. Et puis il a des gros seins. »
« Idiote…sérieusement. Tu penses que c’est vraiment lui ? »

Tamiko se penche au-dessus de mon épaule et regarde l’écran de l’ordinateur. Je sens ses seins, faux, lourds, peser contre mes omoplates et j’ai beau être une femme, j’ai la sensation de me sentir à l’étroit dans mon short.

« Il a peu d’abonnement pour un tel physique. On ne voit pas forcément…son visage sur toutes les photos et…franchement Tami. Tu ne penses pas que ce pourrait être un montage ? »
« Si tu penses que ça craint Mona. N’y va pas. »

Ferme dans ses propos. Aussi ferme que ses seins ne sont moelleux et chauds contre moi. Ce doit être une maladie cette obsession. Je la sens croiser les bras en se redressant. Elle me prive de sa chaleur, car elle aussi, elle trouve qu’au fond, c’est stupide cette histoire. Toute cette histoire. Car Tamiko, ici présente, pense qu’il faut que j’engage un détective et fasse retrouver le monstre qui m’a fait du mal. Elle me l’a dit, la première fois, avec tant de fermeté dans la voix. Sans ciller. « Engage ensuite quelqu’un pour te débarrasser de tes cauchemars. » Et son sourcil droit se haussant disait « Si tu vois ce que je veux dire. » Je vois. Et je ne veux pas en arriver là. A quoi bon. Je déteste la violence et cela ne ferait qu’engendrer plus de violence. D’autant que mon agresseur est quelqu’un de dangereux. Ça, c’est quelque chose dont je suis sûre.

« Alors Mona ? Tu t’es décidée ? »
« Oui. Je vais y aller… »

Tamiko est totalement nue désormais. Allongée en travers de mon lit, les jambes écartées, elle me regarde me préparer. Je me lave les mains et les sèche lentement, tout en reprenant.

« Ce qui est fait est fait. Et puis…Johnny…nous avons discuté ces derniers temps. Je ne me vois pas…tu vois. »
« Lui poser un lapin ? »
« Tu imagines ? S’il aime vraiment ce que je fais, il va se dire que l’auteur de ses nuits est une petite arrogante qui pète plus haut que son cul. »

Je fouille dans ma penderie, essayant de ne pas laisser mes yeux errer sur le matelas. Car je sais qu’autrement, je serai en retard à mon rendez-vous.

« Et tu veux savoir si c’est un fake ? »
« Et…je veux savoir si c’est un fake. »
« Le manger comme un cake s’il est mignon ! »
« Tais-toi ! »

Elle reçoit la robe en plein visage et rit en retirant le morceau de satin blanc de sa tête. Du bout des doigts, elle la lève pour l’observer. La juger. Puis elle me regarde, avec un sourire amusé. Je me bats pour parer ma peau pâle d’or. De fines chaînettes que j’ai choisie pour une raison bien précise.

« Tu sais que c’est quand même vachement…sexy tes bijoux là ? »
« Tu ne trouves pas ça vulgaire ? Pour une fois… »
« Viens…tu sais bien que je dis souvent des bêtises. »

Insatiable Tamiko. Lorsque je la quitte enfin, il fait nuit et je suis en retard. Pour changer. Mon chauffeur m’attend. Il m’ouvre la portière. Deux mètres. Thaddeus est un géant d’ébène. Sa présence me rassure et bien qu’il se soit montré très froid et distant au début, nous avons fini par sympathiser. Je le sens, dans quelques mois, il me fera de vrai sourire.

Nous échangeons des banalités. Je n’arrive pas à suivre de toute manière. Mon cœur cavale et j’ai la boule au ventre. Lorsque la voiture s’arrête, Thaddeus à le temps de faire tout le tour de la voiture et m’ouvrir, avant que je ne me rende compte que nous sommes à l’arrêt. Le téléphone entre les doigts, que je sers un peu trop, je lève les yeux vers son visage rassurant.

« Mona. Si vous ne voulez pas y aller… »
« Thad…j’ai entendu ça toute ma vie. »

J’attrape ses doigts épais et je sors du véhicule. Je sens son regard sur mon dos jusqu’à ce que je ne disparaisse dans l’immeuble. Mon cœur reprend la cavalcade dés que la voiture démarre et que la porte qui se referme, tait le vrombissement de la Bentley. Je soupir. Un regard à mon portable.
Je suis en retard.

L’ascenseur est lent, alors je retire mes talons et monte les marches aussi rapidement que possible, sentant les bijoux tinter entre eux. Je sens à chaque effort, les chaînettes se resserrent autour de mes cuisses et se desserrent à chaque contraction musculaire. C’est à un étage de Johnny que je me rend à l’ascenseur. Je bouscule avec un « désolé » des moins sincère, Sayako. Lorsque les portes se referment dans leur grincement métallique, je me laisse aller contre le fond, profitant des quelques minutes qu’il me reste pour me recoiffer. Mis à part un léger voile de sueur et ma respiration courte, ce n’est pas catastrophique.

« Bonsoir Johnny ! »

Chaussures à la main, je m’avance.
J’aime beaucoup ce qu’ils ont fait de cette salle.

« Merci d’avoir patienté… »

J’arrive à sa hauteur, si petite et je me trouve stupide.
Je ne sais absolument pas ce que je dois faire. Lui tendre la main ?
Mais tandis que je réfléchis, mon corps s’avance, me trahit et je sens ma bouche se déposer contre sa joue.

« Hem…viens. Tu as soif ? Je t’avoue que moi oui… »

Fébrile, je n’ai même pas pris le temps de le détailler. Il faut que je me ressaisisse et un verre me fera le plus grand bien. Je tente de calmer ma main qui tremble lorsque je le sers, me tourne, les fesses en appui contre le canapé. Je me tourne.

« Je suis un peu nerveuse. »

Mes chaussures, que j’avais oubliée, décide de se rappeler à moi de la pire des manières. Elles se balancent à mon poignet et lorsque Johnny tend la main, le verre bascule. J’ai l’impression que tout se passe au ralenti et que lorsque je reviens à moi, c’est pour le voir avec de l’alcool sur ses beaux vêtements.

« Merde…putain. C’est un euphémisme visiblement… »

J’ai envie de rire et de pleurer en même temps. Il devait s’attendre à mieux de ma part. Le pauvre…

4
La zone industrielle / "Appelle-moi Dolly" {PV Sonya}
« le: samedi 30 janvier 2021, 00:27:50 »
{Se passe à ses débuts en tant qu’auteur célèbre}

Ma notoriété montante est effrayante. Je ne sais pas quoi faire de tout ça. A l’annonce que « Charlie » est en réalité une femme, la communauté de mes fans a pris feu. Une petite guerre a éclaté sur internet. Il y avait celles et ceux qui ne voulaient pas y croire (certains n’y croient toujours pas). Eux, ils y allaient de leur théories fumeuses.

« Une manière de se faire de la pub. » « Ils pensent que ça passera pour plus scandaleux. » « Vous avez vu le physique de cette Mona ? Celle qui dit être Charlie ? Une petite actrice porno au rabais qu’ils ont payés pour les apparitions publiques ! »

Il y avait celles et ceux qui y ont cru, mais ne l’ont pas accepté.
« Une femme ne peut pas écrire des trucs pareils ! C’est dégueulasse ! On nous a menti ! » « C’était quoi son problème ? Elle n’assumait pas ?! » « Comment peut-on laisser une jeune femme écrire de telles choses ! »

Il y avait celles et ceux qui trouvaient ça cool. Avant-gardiste.
« C’est une artiste. » « Elle est douée, alors qu’est-ce qu’on s’en fou ?! »

J’ai toujours lu et je lis toujours les commentaires avec beaucoup d’attention. Ils me font rire. Les haters me permettent d’avancer, les passionnés, me donnent envie de continuer et de m’améliorer. Ce n’est pas tous les jours facile d’écrire. Rendre mes textes dans les temps, ce n’est pas ce en quoi j’excelle et ma bipolarité n’aide pas. Pourtant, je suis devenue célèbre. Ma notoriété reste à l’échelle de l’univers alternatif du porno, mais elle n’en reste pas moins présente. Depuis plusieurs mois, mon visage, mes courbes, sont partout. Surtout dans les tabloïds. Car je suis Mona Duval, jeune et scandaleuse.

Et j’aime ça.

« C’est ce soir, la vente aux enchères. »
« Oui. Ce soir… »
« Tu te sens comment Mona ? »
« Excitée comme une puce ! »

Et c’est vrai ! Je n’arrive à réaliser que dans quelques heures, je vais être vendue au plus offrant et l’acheteur ou l’acheteuse car nous n’avons pas mis de règle, aura le droit de faire de moi ce qu’elle désire pendant un week-end complet.

« Mona… »
« Hhhh. Bien. Très bien même. Ne t’en fais pas.
« Tu sais que si… »
« Jona ! Je t’en prie. Nous en avons discuté et…ne t’en fais pas. Si ça ne va pas, je peux toujours le dire et nous repousserons simplement ou rembourserons la personne. »
« Tu es sûre que ça va te permettre d’écrire plus ? »
« Il le faut Jona ! la dernière fois que j’ai suivi mon instinct, tu as vu ce que ça a donné ? »

C’était mon idée, d’avouer au public que les bouquins sur lesquels ils se masturbent sont écrit par une femme. Et d’autres lubies, comme cette vente aux enchères, m’ont permis d’écrire des livres qui se vendent plutôt bien. Après, je vous avoue que de savoir si les gens les lisent ou les brûlent, ça, je m’en contre fou. J’écris et ça se vend.

« Arrête de me regarder comme ça Jona et va te préparer pour ce soir. »
« Tu ne crois pas que la tenue, la cage, tout ça, c’est un peu… »
« Too much ? Mais c’est tout moi ça ! Tu vas finir par le comprendre à force ?! »

Jona est devenu mon assistant il y a un an, quand je suis entrée dans la maison d’édition. Il rêve de devenir éditeur, mais manque beaucoup de confiance en ses talents. Nous nous sommes rencontrés dans un bar il y a quatre ans et ne nous sommes plus quittés depuis. Je me suis toujours dit que travailler avec des amis, ce n’était pas une bonne idée, mais je retire. Si votre ami est quelqu’un de bien, comme Jona, alors même si vous devenez son boss, votre amitié ne risque rien.

La vente aux enchères est une vente privée. Les amis, d’amis, de Danny, mon agent, nous ont enregistré, moi comme objet et Tamiko comme propriétaire, auprès du commissaire. Ils n’ont posé aucune question quand ma jeune amie leur à dit sur ce ton si ferme, qui la défini :

« Je viens vendre ceci. Elle me fatigue. »

Jona s'est désisté au dernier moment. "Je ne peux pas faire ça."

Pour ce soir, j’ai été habillée par des costumiers. Une robe chinoise, appelée « Qi Pao », je ne suis pas certaine de la prononciation, de couleur noire. Finement brodée, elle épouse parfaitement mes formes et l’on ne distingue rien de la petite robe que je porte en-dessous.

Les maquilleurs également ont su faire un beau travail. Je ressemble à s’y méprendre à une poupée de porcelaine. Je ne parle pas si on ne m’adresse pas la parole et je me laisse docilement conduire, gracieuse et délicate. Derrière les rideaux de la petite scène, j’entends les gens s’installer. L’excitation monte.

Nous avons mis beaucoup de temps et d’énergie dans cette mascarade. Les avis étaient partagés sur le bien fondé de cette expérience. Je ne sais pas pourquoi, mais moi, ça me paraissait et me paraît d’ailleurs toujours, une expérience très excitante. Il nous fallu plus de temps cependant pour trouver une vente aux enchères assez folle pour permettre la vente d’un être humain, qu’il ne nous en fallu pour créer la trame derrière mon histoire. Il m’a fallu signer des tas de papiers, pour assurer nos arrières, au cas où quelqu’un, n’importe qui, surtout aujourd’hui, ne porte plainte pour traite de blanche.

Je m’étire doucement, m’installe dans la petite cage dorée. Dans les coulisses, il y a une petite valise, avec quelques accessoires de jeu entre adulte. Entre autres chose, mon acheteur pourra choisir parmi les quelques tenues que la maison d’édition a sélectionnées.

Les personnes présentes ont reçu en arrivant un dépliant avec les objets mis en vente. J’ai été ajoutée à la fin, histoire de ne pas faire fuir les plus réticents trop rapidement.

« Dolly ; Poupée vivante qui sera à votre service un week-end. Vous la possèderez corps et bien durant exactement 48h à compter de votre signature au bas du contrat. Contrat, qui vous sera donné en même temps que l’objet et ses quelques accessoires, lors du règlement de votre achat. »

Suivait quelques renseignements sur mon âge, mes mensurations et mes préférences. Certains vont être choqués, je suppose, mais j’ai envie de voir qui sera assez pervers pour surenchérir devant tout le monde. Quelle que soit l’issue de ces enchères, j’aurai de quoi m’inspirer pour mes futurs écrits.

« Mona, c’est bientôt à nous. Les gens sont chauds ! Cependant, j’en ai vu quelques-uns s’en aller et je ne serais pas étonnée que ce soit pour ne pas assister à ta vente. »

Tamiko a revêtu un tailleur qui lui va à merveille. Sa perruque de cheveux sombres et longs lui donne un air sévère que j’adore et qui m’excite. Elle chasse la main que je passe à travers les barreaux de ma prison.

« Arrête ça ! On entre en scène dans dix minutes. Tu as peur ? »
« Et toi ? »
« Que tu te retrouves avec un vieux dégueulasse… »
« Tami…je suis prête à prendre ce risque. »
« Berk. »

Je fais la fière, mais j’ai peur, moi aussi. De me retrouver avec quelqu’un qui…non pas « ne me plait pas », mais qui me dégoûte. Ce serait le pire qui puisse arriver, car je n’arrive pas à faire semblant, tout en n’ayant pas envie de vexer qui que ce soit.

« Respire Mona. RESPIRE. Tu verras, ce seras bien. »

Je joue avec la tresse qui retombe sur ma poitrine, voyant le rideau se lever après la courte annonce du commissaire-priseur.

« Et notre dernier lot, une poupée vivante qui vous sera confiée durant 48h. N’oubliez pas que l’argent que vous offrez ce soir sera entièrement reversé à une œuvre caritative, parmi celles que vous aurez choisie sur la petite fiche que vous avez remplie en début de soirée. »

Tamiko se tient dans la salle, au fond. Appuyée contre le mur, elle observe les gens, dévisage, comme si elle tente de percer quelque secret bien enfoui. En réalité, elle essaie de deviner qui est susceptible de m’acheter.

« Nous commençons les enchères à… »

Et c’est parti.

Les chiffres grimpèrent peu au départ. Tamiko fini par monter sur scène pour faire grimper tout ça. Sa fermeté et sa beauté froid possèdent ce pouvoir sur les gens, que l’on ne soupçonnerait pas du tout en la croisant dans la rue. Elle prend le micro et me demande de me lever, me sortant ensuite de ma cage. Lentement, tout en ventant mes talents, ma conversation, ma souplesse, elle me fait me pavaner. J’ai la sensation d’être une sorte de…vache à un concours bovin. On me regarde. Des tas d’yeux qui me déshabillent de ma tête, tressée et ornée de bijoux argentés aux pierres sombres, à mes orteils, chaussés de petits souliers chinois sans talon. Je me sens minuscule à côté de Tamiko et ses talons de quinze centimètres.

« Adjugé à la dame au fond ! »

J’entends les mots, mais n’ai pas le temps de voir qui a remporté la partie. Tout ce que je sais, c’est que c’est une femme et je prie pour que ce ne soit pas la septuagénaire aux cheveux mauves de devant. Son rouge à lèvres criard va me filer des cauchemars jusqu’à la fin des temps.

« Tami…c’est qui ? »

Je chuchote tandis qu’elle me conduit à ma cage. Je ne parviens pas à voir le publique. Les spots sont aveuglants et les rideaux se ferment déjà. Et pendant que l’on conduit ceux qui ont achetés quelque chose, vers une autre salle, les autres, qui partent bredouille, se dirigent vers la sortie. Il est tard. Je devrais être fatiguée, mais je suis bien trop excitée.

« Alors ? »
« Sonya quelque chose. Je suis désolé Mona, je n’ai pas vraiment eu le temps de lire son nom avant que le commissaire machin et ton manager là…Danny, ne se tire avec le contrat et la fiche remplie par la femme. »
« Ok… »
« Mais elle n’a pas l’air vieille…c’est tout ce que je peux dire. »
« Super. »

Tamiko m’accompagne jusqu’à Danny et m’abandonne à ses soin avec un baiser sur le front.

« J’aurais voulu rester un peu, par curiosité malsaine, mais je dois vraiment filer. »

Elle embrasse Danny sur la joue et file vers la sortie. Nous restons un instant à la regarder et Danny saisit la petite valise contenant mes affaires et me prend la main.

« C’est fou. Tu es folle. »
« Elle est belle ? »
« Je ne sais pas Mona. Ce n’est pas mon genre. »
« Elle est moche ? »
« …Non. Non je ne dirais pas ça. »
« Mais ? »
« Rien. Je trouve ça stupide, mais si ça te permet de nous pondre un nouveau bon bouquin, alors je ne vais pas…et puis c’est trop tard. »
« Tu aurais pu participer… »
« …Mona. »
« La ferme ? »

Il me fait pénétrer une petite pièce. Me fait asseoir dans un canapé rouge et s’installe en face, dans un fauteuil. Bientôt, la porte s’ouvre. Le commissaire-priseur, un homme de cinquante, peut-être moins, entre et s’installe dans le second fauteuil, aux côtés de Danny. Je les regarde me dévisager. Aucun de nous ne parle, lorsque l’on entend des pas dans les couloirs. La porte est restée grande ouverte. Les oreilles aux aguets, le cœur battant vite et fort, je regarde la silhouette qui se présente. Une grande blonde charismatique.

« Bonsoir, entrez seulement. Nous allons essayer de faire au plus vite. »

Danny ne parle pas. Il juge. Non pas le physique de Sonya, mais ce qu’elle a fait. Acheter un être humain. Le commissaire reprend.

« Installez-vous auprès de Dolly, après tout, elle et vous allez passer le week-end ensemble ! »

On dirait que cet homme prend plaisir à la situation. Ses yeux passent de la cicatrice de Sonya, à mes cuisses dénudées par la robe fendue. Je croise les jambes. Je regarde mes chaussures, puis Danny. Lui, fixe toujours Sonya. Il fini par s’en détourner en se raclant la gorge.

« Il y a un contrat ici, qu’il vous faudra signer. Ce sont les interdictions, les limites de Mo…Dolly. Il y en a peu, mais quand même. En signant, vous vous engagez à nous délivrer la somme prévue et à ne pas réclamer l’argent en cas de…si vous êtes déçue. »

Malgré l’aisance avec laquelle il parle, je sens la nervosité dans le ton de Danny. Il semble répéter ce qu’on lui a dit de dire, sans vraiment y croire. Un véritable mauvais acteur. Au bout d’un moment, il soupire et masse l’arrête de son long nez.

« Désolé madame. Je suis un peu dépassé par tout ça. Je vais me reprendre. Dolly vous est louée pour 48h. Dimanche, à » Il regarde sa montre. Une Swatch discrète. « 22h30. » Il le note de son écriture en pattes de mouche appliquée. « Le mieux…c’est que Dolly vous l’explique. La salle est à vous encore une heure avant la fermeture des locaux. »

Les deux hommes nous saluèrent après les quelques mots échangés avec Sonya et ils nous laissèrent seules, dans cette petite salle, quelque part, dans une usine désaffectée, qui ne sert désormais qu’à ce genre de vente aux enchères, qui allait de l’arme d’un crime à la culotte d’une célébrité et aux rave party.

La porte se ferme et je souris, douce. Tendre.
Cette femme dégage un charisme que je lui envie.
Heureuse. Soulagée.

« Vous voulez boire quelque chose avant que nous ne commencions ? »

Le stylo sur la table, sur les quelques feuilles tapées par mes soins. Je me lève pour ouvrir une fenêtre et laisser le son de la ville venir jusqu’à nous. Puis me dirige vers un petit meuble où ont été disposés des verres. J’en rempli deux avec un peu d’alcool et le dépose devant Sonya.

« A partir du moment où vous signez…vous pouvez me demander tout ce que vous voulez. Il est mis dans le contrat… » Je me penche vers la table, tout en me rapprochant d’elle. « Juste là… » Je lui montre du bout de l’ongle. « Que je suis en mesure de ne rien refuser. Sauf si ça entre dans une des catégories juste ici. » Je fais glisser mon doigt sur le papier blanc. « Scatophilie, violence telle que coups de poing, de pieds, avec objet etc… Je n’accepte pas non plus ce qui n’est pas…hygiénique. » Il y avait une courte liste, telle que la fellation après une sodomie, etc…cela laisse surtout bien voir que je n’ai que peu, voir pas de limite, ou presque.

Je pousse le contrat et le stylo devant Sonya et m’enfonce dans le canapé, incapable de la quitter des yeux. Mais ce n’est pas tant sa cicatrice que j’observe, que ses gestes. Ses mains, ses vêtements, ses cheveux.

5
Le métro et la gare / Re : Une souris verte...qui courait dans l'herbe. [Zack]
« le: vendredi 29 janvier 2021, 23:00:28 »
La beauté de notre société fait que les gens se contentent de me dévisager. Parce que je suis trop peu vêtue. Parce que le peu de tissu que je porte et déchiré ou sale. Dans l’écran de mon portable, je me recoiffe, mais ma main tremble tellement que s’en est ridicule. Et les gens autour préfèrent détourner les yeux avec dédain plutôt que de se demander ce que je fais et pourquoi je suis là, assise comme une âme ne peine, dépenaillée. Personne ne semble vouloir penser que je suis une victime. Je planque la menotte qui tente de se faire remarquer. Ne me regardez pas. Allez vous faire foutre.

Cette histoire m’a dessoulée tout à coup. Et mon organisme réclame de l’alcool.
Moi, je veux seulement rentrer chez moi. Je pensais aller chez un ami, n’importe. Mon agent ou…mais non. Non. Je ne peux pas. Le regard des gens me pèse. Je ferais mieux de retourner chez moi et m’enfermer quelques jours. Je dirai que je suis malade…je…trouverai bien quelque chose. Quelle merde.

Parmi ces yeux, les yeux de la société, je sens un regard malsain sur moi. « Tu fais la parano ma fille. » Mon instinct est troublé par la peur que ma fait ce type. Mais il est loin derrière et je vais m’enfermer chez moi. Je ne risque plus rien maintenant…Plus rien.

Pourtant je le sens.
Ses yeux. Sur moi. Quelque part.
Du bruit. Je n’ai pas envie de regarder. Je n’ai pas envie de me rendre compte que je suis folle et que je vais commencer à le voir partout.

Je n’ai pas envie non plus de…
Il est là.
Et personne…personne ne fait rien.

J’ouvre la bouche pour crier, mais aucun son ne sort. Il avance dans ma direction, son fichu bâillon entre les mains. Plus il le tripote et moins j’ai envie qu’il ne le mette dans ma bouche.
Je sens la barre du métro sous mes doigts. C’est tiède. Répugnant. Mais tout me paraît répugnant à partir du moment où ce type est dans les parages. Je ne le connais pas, mais je le hais. C’est viscéral. Ma respiration s’affole. J’essaie de la calmer, car je sais que je ne serai pas capable de courir si je stress.

« Poussez-vous…putain. »

Je parle sans voix, me redressant en bousculant. Je ne sais pas ce que veulent ces gens. J’ai l’impression qu’ils veulent regarder. Ou alors ils ont peur. Son visage de malade. Je les comprends. Comme je les comprends.
Moi aussi j’ai peur.

« Prochain arrêt… »

Je regarde mon agresseur dans les yeux. Dans quelques temps, je ne dormirai plus. J’aurai son visage qui me poursuivra. Mais surtout, j’aurai tous les scénarios qui vont me passer par la tête. Tout ce que j’aurais dû faire. Tout…ce que je n’ai pas fait.

Je veux juste rentrer chez moi.
Mais chez moi, c’est plus loin.

Je parviens comme je peux à me frayer un chemin vers une sortie. Le plus proche possible, que j’aie le temps de sortir, mais le plus loin possible, de mon assaillant. Je ne peux pas risquer de me faire choper.

Je tombe plus que je ne sors lorsque le véhicule s’arrête. Je me redresse sans accepter l’aide de personne et me rue dans le labyrinthe que constitue le dédale des couloirs. Je ne sais même pas où je suis exactement. J’aurais dû accepter le chauffeur et le garde du corps. Quelle conne…mais il est trop tard maintenant. Et en épitaphe sur ma tombe, après qu’on aie retrouver mon corps déchiqueter par ce malade, sera écrit « Ci-gît ce qui est morte parce qu’elle était trop conne PUTAIN ! » J’ai envie de rire et de pleurer. Réflexe étrange, mais naturel de mon corps à tout ce qui dépasse ma compréhension.

« Taxi !!!! »

J’oublie que je suis au Japon. Je suis dans un film d’horreur. On est dans un petite ville quelconque américaine. On me poursuit et je ne peux le dire à personne.

« Mademoiselle, vous ne… »
« Je vous en prie ! Il faut que je rentre ! »

Je dois avoir l’air plus désespérée que folle. Je l’espère. Car le chauffeur soupir, balance quelques mots de politesse et d’excuse à la vieille dame que j’ai bousculer pour prendre le taxi et il démarre. Je m’enfonce dans le siège sans oser regarder en arrière, le souffle si court que j’ai la sensation d’avoir le cœur au bord des lèvres.

Je ne parle pas et le chauffeur semble rassurer. Vu l’heure, il veut probablement finir rapidement cette course et se débarrasser de la fille débraillée à l’arrière de son véhicule. Sûrement une étrangère. Je tente de baisser ce qu’il me reste de vêtement sur ce qu’il me reste de dignité. J’y parviens difficilement, mais j’ai la sensation que ça fait détourner les yeux du rétroviseur.
 
« Gardez la monnaie. »

Il démarre aussitôt que je suis sortie de la voiture. Comme si j’avais la peste ou quelque chose comme ça. Je me dépêche de retourner à mon appartement et ferme la porte derrière moi, m’adossant contre. Je ferme à clef. Je n’en peux plus. Le téléphone à la main, j’hésite à appeler quelqu’un. N’importe qui. La police ou…

On va m’envoyer chier.
Me dire que j’étais bourrée.
Me dire qu’ils ont autre chose à faire.

Je vais me doucher. La menotte pend lamentablement et cogne à chacun de mes mouvements, contre ma peau. Je ne sais pas comment je vais me débarrasser de ça. Mais pour le moment, ce que je veux, c'est me doucher. Une longue douche afin de perdre toute trace de ce que j’ai subi dans les toilettes. Je reste assise un moment sur les wc ensuite. Les cheveux dégoulinants. Je pleure doucement, réalisant ce qu’il aurait pu se passer là-bas. Réalisant que ce mec connaît mon prénom. Il sait peut-être même où j’habite. Si ma maison d’édition n’a jamais divulgué ce genre d’information, préférant préserver le peu de vie privé qu’il y a à préserver, il n’est pas difficile de trouver ce genre d’information sur internet de nos jours.

J’ai des marques. Là où je me suis tapée contre la céramique du lavabo. De nouvelles marques, par-dessus celles que j’ai gardée de mes ébats avec Helel. Helel. Je pourrais l’appeler. Il est fort. Mais il va rire. « On baise Mona. Tu m’appartiens, mais je ne suis pas ton putain de prince. » Il ne le dirait pas comme ça. Il me le ferait comprendre. Il n’y a que moi qui puisse me protéger.
En sortant de la salle de bain, je saisis une serviette et commence le long séchage de mes cheveux. Je me rend compte que mes clefs sont tombées de mon sac, que j’ai abandonné avec mes fringues sur le tapis dans le couloir de l’entrée. Un rectangle de papier s’y trouve. Il n’y était pas. Si ? Dans ma détresse, mon empressement, je n’ai rien remarqué. Je n’ai pas fait attention.
Une partie de moi, la pragmatique, se demande si c’est encore une plainte du voisin du dessous. L’autre, celle qui a peur, se dit que c’est le malade qui l’a retrouvé.

Dans ma lutte interne, pour savoir si je dois ou ne dois pas y toucher, mes doigts tremblent et je me retrouve avec un papier entre les mains, que je fais tourner. J’enfonce la clef dans la serrure et la tourne d’un coup à la lecture de ce qui se trouve là. Sur ce papier que je suis certaine ne pas avoir vu en entrant. Mais qui était peut-être…sûrement déjà là.

Il sait où je vis.
J’espère que c’était là. Une mauvaise blague qui tombe au mauvais moment.
Il va venir.

J’espère que ce n’était pas là. Qu’il est derrière la porte et que j’ai le temps de me ruer dans ma chambre pour m’y enfermer et appeler la police.

J’aurais dû le faire dés le départ.
J’aurais dû.

Je chiffonne le papier et le jette rageusement dans la cuvette. Je rabat le couvercle violemment et tire la chasse. Une fois, deux fois, trois fois, rageusement, me rendant compte que je crie presque. Des larmes…ou des gouttes venant de ma chevelure, roulent sur mes joues. Je me sens bête et j’ai envie de m’excuser auprès de toutes les victimes dans les séries…dans les films, dont je me suis moquée pour ne pas avoir su faire les choses « intelligemment ».

« Respire Mona. Respire. Ce n’est pas la première fois que tu reçois ce genre de message. Ce ne sera pas la dernière. Si tu as panique… »

J’ai pris ma décision. Je vais préparer des affaires, m’habiller et appeler jusqu’à ce que quelqu’un dans mon répertoire réponde et accepte de m’accueillir. Je vais faire ça.
On regardera pour ce bracelet de la honte plus tard. Il ne faut simplement pas que les gens pensent que je me suis échappée de quelque part, avec la police aux trousses.


Je suis en cavale, mais ce n'est pas la justice qui me cherche. C'est tout l'inverse.
Pour l'heure, la Justice est Aveugle. Aveugle à la pauvre petite Mona qui a beau écrire des tas de choses, ne pensait pas se retrouver actrice de ce genre de scénario. Jamais.

Je fonce dans la chambre et manque me tuer en me prenant les pieds dans le nouveau tapis que je n’ai toujours pas placé dans mon salon. Je maudis ma procrastination et me relève, boitillant jusqu’à mon lit. J’enfile une petite culotte de coton grise et un simple soutien-gorge de sport, avant d’ouvrir un sac sur le matelas.

Il y a un compte à rebours quelque part.
L’épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

J’ai beau me répéter que je ne devrais pas paniquer, je ne peux empêcher mon instinct de me crier que la partie n’est pas terminée.

Et ce bâillon dégueulasse. Je refuse qu’il me le mette dans la bouche.

6
Prélude / Re : Klaus, écailles et crocs d'acier emprisonné [Vanéalidé !]
« le: dimanche 03 janvier 2021, 19:29:37 »
Bienvenue !

Pensez-en ce que vous voulez, mais je le trouve sexy Mr.Croco.
Plus sexy qu'un sac ou qu'une paire de chaussures !

♥ {La joueuse irl à un peu crier, parce qu'elle est fan des sauriens et autres gros reptiles}

7
Il s'appelle Juan Esteban.
Il a des muscles.
Il a un petit slip rouge.
Il a un petit sifflet dans la bouche et à l'air d'en avoir un...a mettre en b...ok.
Il ne m'en faut pas plus...♥
...

Bienvenue ♥

8
La zone industrielle / Re : Appelles-moi...[Stephen]
« le: dimanche 03 janvier 2021, 19:14:06 »
Je suis Mona. Écrivain. Plus connue par ses scandales que son talent. Les gens s’abreuvent de mes mots pour oublier leurs maux. Ils se masturbent en me lisant. Ils se masturbent devant les photos qui tournent de moi. Les tabloïds aiment les courbes de mon corps et la vulgarité de mon cœur. Mais ils ne savent pas une chose sur une moi.

J’aime sucer.

Je n’étais pas une enfant qui se promenait avec sa sucette en bouche. Je n’ai même pas, de mémoire, eu recours à des lolettes. Et ma toute première fellation n’a pas été mémorable. C’était même carrément dégueulasse. J’ai vomi et suis restée malade quelques temps, sans oser dire comment j’étais tombée malade. Aujourd’hui, nous en rions avec mes mères.

Je suis écrivain. Pourtant, je ne trouverai jamais les mots pour décrire cette sensation inégalable. Un membre épais et nervuré qui glisse dans la gorge. J’aime sentir ce premier contact, lorsque le prépuce coulisse et se plisse contre ma langue. Le gland dénudé qui vient buter contre le font de ma gorge, me poussant dans mes limites. C’est avec une légère honte que je vous avoue qu’il m’arrive de m’entrainer. Ne me mettez pas de nourriture aux formes phalliques dans un lieu publique…

J’aime sucer.

Son sexe à un goût fort. Son bassin contre mon visage sent le mâle. Je ne sais pas ce que ressens une chienne durant ses chaleurs, mais je dois être proche du même état.

Je me liquéfie contre ses doigts…
Je m’asphyxie contre son bassin.
C’est une belle façon d’apprendre l’apnée.

Helel est tendu. En moi, face à moi. Son corps entier et si dur tout à coup. Sa respiration plus forte. Je gémis, les larmes roulant sur mes joues lorsqu’il pose sa main sur ma tête. J’étouffe, émet un bruit humide, empêchant mes mains de le repousser. Au lieu de ça, je lui attrape les testicules, parvenant à attraper un peu d’air par les narines. Je le masse de mes doigts et ma langue ondule au rythme de mes déglutitions saccadées. Il va me tuer.

« Mais… Tu n’as pas tenu à notre petit jeu, pas vrai ? » Si ! Si…j’ai tenu ! J’écarquille les yeux. Outrée qu’il me traite de mauvaise fille. Ses paroles m’excitaient jusque-là, mais je ne veux pas qu’il triche.

Si ? J’ai tenu…je n’ai pas tenu. J’ai gémi. Je l’ai regardé et j’ai du prendre quelques devants dont il aurait préféré que je me garde. La gentille esclave est déçue. La mauvaise fille est plutôt ravie. Et lui ?

Je respirais difficilement, tentant de profiter qu’il se soit reculé pour me parler. Me réprimander. Mais j’étouffe lorsqu’il me caresse à nouveau. Plongée entière dans la fellation, j’en avais oublié cette partie et Helel me la remit en mémoire de la plus obscène des manières. Je ne peux empêcher mon bassin d’onduler, les fesses relevées. J’ai envie de jouir…maintenant. Dois-je le supplier ? Nos regards se croisent lorsqu’il retire sa main de mon sexe. Ses doigts dans mes cheveux…puis je ferme un instant les yeux lorsqu’il enfonce à nouveau sa queue dans ma bouche. Je m’accroche des deux mains au matelas, la salive abondante rendant les mouvements dans ma gorge plus excitants.

Je me perds dans son regard, sentant les derrières barrières, ce qui restait de ma conscience morale, se dissoudre à chaque respiration plus forte de sa part. Les grognements, qui ponctuent chacune des pénétrations. Je sens la tension dans l’air…dans ma gorge…ma mâchoire. A chacun de ses coups de bassins, il imprime son passage en éprouvant les muscles de mon visage. Mes yeux se brouillent de larme, qui roule, sans que je ne parvienne pourtant à détacher mes yeux des siens.

« Tu es si petite… » Est-ce grave ?

Et vous, si épais…j’ai envie de lui dire. Mais je n’y arrive pas. Je masse ma gorge, déjà emplie de son absence. Mes yeux louchent sur le filet de salive qui cède lorsqu’il s’écarte totalement et vient retomber sur mon menton, couler sur ma poitrine.

« Si fragile… » Allez-vous me briser ?

Il n’a pas de réponse de ma part, si ce n’est ma respiration lente et profonde. Je me cambre sous ses griffes, cherche à ce qu’il me marque de ses doigts. Je retiens mon appétit pour son membre, me retiens de le reprendre dans ma gorge, le téter jusqu’à ce qu’il m’offre son sperme. Il ne saura jamais à quel point je lutte pour rester docile.

J’ai envie de gémir. Ses doigts si rudes sur ma peau. Il éprouve mon derme, mes seins orgueilleux. Les lanières, après tout ça, laisseront sur mon corps des traces rouges-rosées, tirant sur le violacé par endroit. Petits rappels de cet échange plus bestial que sexuel. Je ne le sais pas encore, mais cette relation va affecter ma vie bien plus que ce que cette expérience est censée le faire. Ma carrière aussi…

Bordel…

Le baiser est tendre et moelleux. En parfaite opposition à la rudesse de ses mains sur mon corps. Une caresse, aussi douce que ses mots lorsqu’Helel se fait maître satisfait. Aimant ? Il va me falloir plus d’effort j’imagine, pour pouvoir être la chienne d’un maître aimant. En ai-je seulement envie ? D’être « aimée » et cajolée par lui ? Je veux qu’il me malmène comme étant son objet. Déshumanise-moi.

Nu, il est encore plus impressionnant. A-t-il fait exprès ? Est-ce la lumière ? Son jeu ? Ou est-ce le simple hasard qui me donne la sensation de n’être rien ? Tout juste une pauvre fille de paysan que l’on a promis au Minotaure. Le baiser qu’il dépose sur mon front me fait craindre pour la suite. Appréhender. La tendresse ne présage pas toujours le meilleur…au contraire.
La petite voix me dit de me méfier. Soupçonneuse petite pétasse frigide.

« Sur le dos ! » J’obéis.

La petite voix me crie de le défier. Rébellion inutile, de la conscience sur le corps.

« Écartes les jambes autant que tu peux… » Je n’ai pas besoin d’écouter.

Ma tête bascule en arrière et je me cambre légèrement, mes mains attrapant la chaire rebondie de mes cuisses. Chacun de mes muscles, probablement chacune de mes cellules, crient à Helel de venir enfin. De me libérer de cette attente, de cette tension. Le beau diable sait comment éprouver les nerfs de sa victime. Il sait et je le sens, d’une manière qui dépasse ma compréhension, comment se montrer assez patient pour me forcer à déraper et me punir.
Ma petite voix me dit que c’est dangereux. Je ne le connais pas. Un sursaut de bonne conscience, jusqu’à ce qu’il ne vienne m’écraser de tout son poids. De toute sa force. Je ne respire plus. Pas que je n’en sois pas capable, mais parce que je veux ressentir chaque centimètre de ce chibre que je ne peux plus attendre.

« Je suis si petite… » Je chuchote. Un chuchotement qui se transforme en gémissement long et que je tente d’étouffer au mieux. Un hoquet lorsqu’il me pénètre enfin. Surprise, presque douleur. La position que je tiens me force à crisper mes muscles et mon sexe, déjà trop étroit pour la taille de son membre, ressert son étau. « Si…fragile. » J’essaie de ne pas quitter ses yeux des miens. Mais c’est difficile.

Il est si puissant. Si épais. Je relâche mes cuisses lorsqu’il m’en donne la permission. Je l’écoute et ses paroles résonneront encore en moi plusieurs semaines après cette nuit. A chaque fois que je me perdrai dans les bras d’un, d’une amant.e, je l’entendrai me dire ces horreurs, juste avant de…
Mes ongles se plantent dans sa chaire et je n’ai pas peur de me faire punir pour sa peau que je sens malmenée par mes griffes. Je n’ai pas peur, car je n’ai pas le choix. Lorsqu’il accélère la cadence de ses coups de reins, la légère douleur qui se muait en plaisir, redevient douleur, pour peu à peu se mêler d’un plaisir qui me fait gémir de plus en plus fort.

Mais je ne crie pas.

Et là, tandis qu’il me sert contre lui, que nos corps moites, ne font plus qu’un, je sens que je bascule. Là, écrasée par sa puissance, par ses bras, les lanières resserrant leur étau autour de mon corps, je remercie ma constitution et tente de ne pas basculer. Et là…là, entourée des bruits obscènes d’un coït brutal entrecoupé de baisés apaisants, je sens mon corps atteindre sa limite.
Le sent-il ? Mon corps se cambre malgré son poids et je ne peux empêcher ma voix de monter dans les airs, près de son oreille. Je parviens à soupirer « Je suis désolé… » mais les vagues de l’orgasme se font plus fortes et ma cyprine inonde son membre. Il ne s’arrête pourtant pas. Entre mes cuisses souillées, il fait durer l’orgasme. J’ai beau trembler, planter plus fort mes ongles, rien ne l’arrête et malgré la sensibilité presque douloureuse de mes chairs, je me surprends à resserrer l’étreinte de mes jambes autour de son bassin, mes yeux se replongeant dans ceux d’Helel.

Je ne suis pas si fragile que ça…si ?

9
Centre-ville de Seikusu / Re : As-tu peur de travailler pour une "salope" ? [PV]
« le: dimanche 03 janvier 2021, 14:51:04 »
Aussi belle que sur la photo, si ce n’est plus. Déroutante la demoiselle. Un contraste entre l'image sur papier glacé et l’assurance de ses traits et sa tenue. Sa manière de parler, de bouger. D’évoluer dans la pièce. Lorsqu’elle prend le macaron, je souris. En revenant m’asseoir, j’en ai pris un. Vert, à la pistache, sans le mettre dans ma bouche. Je le fais tourner entre mes doigts, lentement, sans quitter des yeux ma potentielle assistante. J’écoute sa réponse.

Elle me fait rire.
Un rire amusé. Indulgent.
J’ai l’impression d’être vieille.

« Intéressant… »
 Elle l’était. Intrigante. C’est comme si sous le vernis, il y a quelque chose d’autre. Et pas des plus désagréable. Est-ce volontaire de sa part ? Cette sensualité à fleur de peau. Cette sexualité…puis elle se voile à nouveau.

« Excusez-moi, je voulais pas vous manquer de respect. » Elle rosit. Adorable. Comme le macaron qu’elle mange. Framboise ? Ses lèvres doivent en avoir le goût. Putain…on dirait un mec en chien.

« Tu ne m’as pas manqué de respect. Cependant, si tu continues de me vouvoyer, je risque de mal le prendre. » C’est vrai. Je n’aime pas être vouvoyée. Seuls les gens comme Sayako le font et ça me va. « Je suis une femme libre. Voilà comment je me vois. » Une gamine capricieuse disent les journaux. Ma célébrité, mon trop jeune âge. « Et ça m’emmerde que les gens me jugent sur ma sexualité. C’est d’un pervers. »

Je croise les jambes, sans la quitter des yeux. Le macaron gagne mes lèvres. Sucré. Pistache. Le vert est ma couleur préférée. Je suis certaine qu’elle serait magnifique en vert. Émeraude. Bouteille ou sapin. Mais pas herbe. Des sous-vêtements verts…la frustration sexuelle ne m’aide pas à être professionnelle.

« Je vois. Pourtant tu es jeune ! Mais après tout…j’ai connu pas mal de monde de mon côté et je ne suis pas plus âgée que toi je crois. »

J’ai honte, mais n’ayant pas lu son cv…je ne sais pas quel âge elle a. Et je suis bien trop mauvaise au jugé pour espérer le deviner. Par instant, tandis que je la dévisage et que mes yeux glissent sur son tailleur trop sage, je me dit que je fais peut-être une erreur. Après tout, j’ai accepté sa postulation sur un coup de tête. Il faut que je sois plus pro. Je risque de me retrouver avec l’autre pimbêche ABSOLUMENT fane de ce que je fais.

« En tant qu’assistante, tu connais peut-être le métier. Mais être MON assistante, c’est autre chose. Jona était celui qui occupait le poste jusque-là. Il a obtenu une meilleure place, alors il est parti. J’aimerais quelqu’un qui ne parte pas. » Je suis sincère et mon visage en exprime toute la vérité. « Je suis du genre à m’attacher aux gens. Même ceux qui m’exaspèrent parfois. Du coup, je ne veux pas que tu me dises que tu cherches un poste transitoire afin d’atteindre d’autres horizons. » Je soupire et reprend une bouchée de mon macaron. Ils sont vraiment bons. Une gorgée de café. « Si tu espérais avoir un pistonnage de ma part pour grader, alors tu peux t’en aller. »

Je ne cille pas tandis que je lui parle, reprenant parfois une gorgée de café. Il est brûlant, mais il est bon. Et une toute petite partie de moi essaie de ne pas imaginer Sayako en train de cracher dans le liquide sombre.

Jona était un assistant parfait. Il n’en faisait pas trop, restait à sa place, tout en osant de temps en temps me dire lorsque je merdais. J’aimais sa présence et sa douceur. J’aimais le fait qu’il ne me drague pas. Jona était gay. Nous allions draguer en binôme. Il me manque. Je l’ai dit. Je suis en deuil.

« Le souci… » Je prends une nouvelle gorgée de café, terminant le macaron. Je prends mon temps, pèse mes mots. Je ne veux pas un coup de cœur pour la voir partir dans deux jours. « C’est que j’ai pris mes petites habitudes. Jona le savait et il supportait mes caprices. » La boisson était chaude dans ma gorge. « Mes sautes d’humeur inattendues. Il était prêt à débarquer à n’importe quelle heure avec le pot de glace en cas de déprime. Avec une bonne bouteille ou des chocolats… » Je décroise les jambes et me penche pour poser la tasse qui cliquète sur la table. « Évidemment… » Je reste penchée. « Évidemment, je ne te demande pas de me faire de cadeau. Mais d’utiliser le budget qui te sera alloué, à bon escient. »

Je me redresse, m’enfonçant cette fois dans le canapé. Le fond de ma tasse miroite sous la lumière. Je détourne parfois les yeux de mon interlocutrice, mais c’est uniquement pour laisser mon regard errer dans la pièce. J’aime vraiment ce que j’ai fait de ce bureau.

« Bien…il n’y a pas beaucoup de choses à savoir faire pour devenir mon assistante. Répondre au téléphone, trouver des solutions rapidement, être capable de traverser la ville dans les plus brefs délais. » Je rabats mes cheveux sur mon épaule gauche, les retirant de derrière mon dos. « Tu dois être capable de retenir mes goûts et mes envies rapidement, car je déteste répéter. Il faut également être habile de ses mains… » Je laisse planer cette petite phrase. « Car je ne suis jamais contre un petit massage en fin de journée ou en cas de stress. »

Je me tais enfin. Lors des entretiens d’embauche, je parle plus que je ne le fais dans n’importe quelle autre situation. Sans être quelqu’un de taciturne, je ne suis pas pour autant bavarde. D’ailleurs, je vais la laisser parler un peu à son tour.

« Est-ce que tu penses que tu saurais faire tout ça ? Qu’attends-tu de ce poste et pourquoi est-ce que je te choisirais toi, plutôt que quelqu’un d’autre ? » Ce sont les questions bateaux, mais je sais que si je ne les pose pas, je vais avoir l’impression de ne pas avoir été professionnelle du tout. Et je risque d’être coincée si elle ne fait pas l’affaire. « Si tu es engagée, tu devras commencer dés demain. Est-ce que c’est un problème ? »

C’est faux. Après décision, je dois en parler à Danny, qui doit en parler plus haut. Toute modification dans l’entreprise doit passer par le budget. Et Danny va vouloir s’assurer que je n’ai pas choisi un.e candidat.e par pur hasard ou empressement. Pire, par simple désir sexuel. Danny en a marre que je fasse de la merde. Il veut que je grandisse un peu et que je devienne plus professionnelle. Une partie de moi a envie de l’envoyer chier, mais une autre veut garder sa place et devenir meilleure dans le milieu littéraire. Il faudrait que j’arrête d’être un personnage et que je devienne réellement un écrivain.

Je me replace et m’excuse de la couper pour retirer mes chaussures, tout en restant attentive à ses réponses. Je ne quitte pas ses lèvres des yeux, tandis que l’une après l’autre, mes chaussures tombent au sol avec un petit poc tamisé par le tapis. Je replie les jambes sous moi et je prends un nouveau macaron. Il est au chocolat, aussi brun que mes tétons. Et les siens ? Sont-ils au chocolat ou à la fraise ? De ce rose délicat que possèdent certaines personnes à la peau claire.

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Prélude / Re : Sonya, the Russian Watchdog [Vanéalidée !]
« le: dimanche 11 octobre 2020, 08:20:49 »
Bienvenue !!!

Cela fait une éternité que je n'ai pas revu ce personnage. Black Lagoon est tellement bien  :D

Bienvenue à toi et cette femme impressionnante en tout cas. Au plaisir de croiser la plume un jour peut-être  :-X :-*

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La zone industrielle / Re : Appelles-moi...[Stephen]
« le: jeudi 08 octobre 2020, 01:18:01 »
« Gentille fille. » Chaque parole était une source d’un plaisir étrange. Celui de la chienne pour sa récompense. Je me sentais comme le chien du voisin, qui lui fait invariablement la fête, quoi qu’il dise, pourvu qu’il y mette les formes. Sa voix mettait toutes les formes dans les propos de Helel. « Tu es une si adorable petite esclave, comment ne pas céder ? » Cèdes. Cèdes. Je t’en conjure. Cèdes. C’est ce que mon cerveau chante depuis qu’il a dit ça. Mais je patiente. Il l’a dit. Je suis une gentille fille.
« Je ne veux pas que les couinements d’une petite chienne me dérangent pendant que je me fais plaisir. » A chacun de ses pas, mon corps se tend. Je sens mon clitoris qui l’appelle. Il palpite d’appréhension.

Je ne gémirai pas. Je le jure. Je ne ferai pas un seul bruit, ni n’émettrai un seul son tant qu’il ne m’ordonnera pas de le faire. Ce rôle d’esclave qui m’a fait peur un temps. Excitée dangereusement, mais que j’ai tenté d’éludé par respect pour moi ces dernières heures. Je le connais par cœur pour l’avoir écrit bien des fois. Imaginer aussi. Je sais jouer les esclaves. C’est une évidence qui me fou la trouille. Je me veux forte et indépendante et me voilà à mouiller comme une adolescente à un concert de Justin Bieber, parce qu’un homme à l’apparence de quelque créature puissante, me traite comme une chienne. Mona est une chienne. Le titre de certains tabloïds et articles de potin seraient ravis qu’on leur donne raison. S’ils me voyaient…

Je me retiens de justesse un cri de surprise. Je le sens dans ma gorge au moment où le tissu se déchire, pressant avant de céder, désagréablement contre mon intimité gorgée de sang. J’enfonce mon visage dans l’oreiller, comme pour endiguer de futur cri, mais j’ai désormais le sexe à l’air et il est difficile de ne pas gémir. Juste parce que je sens le frais contre ma vulve trempée. Il me tient. Il le sait. Je n’en peux plus d’attendre. Il joue.

Puis la chaleur de son visage. Il me tue. A petit feu. Je le sens brûler entre mes cuisses. Ses lèvres charnues contre la fermeté de mon corps. Je mords dans le tissu, respirant plus fortement. Il me demande de ne pas couiner alors qu’il fait tout pour me faire hurler.

C’est une torture sans nom. On ne peut imaginer ce qu’est la frustration sans l’avoir vécue. Je la vis. Mal. Pour forcer mon corps à ne pas céder, je déplace mes genoux sur le matelas. Juste à peine. J’écarte légèrement les cuisses afin d’offrir un meilleur angle à mon maitre. C’est l’excuse que je me donne. En vérité, j’en ai marre d’attendre l’inavouable conséquence de ce coup de téléphone pendant une nuit torride. J’ai peur qu’il ne finisse par me rendre folle. Mon sexe est prêt. Et lui…si près désormais.

J’enfonce mes doigts un peu plus dans ma chair. Helel accentue la pression de ses main. Il a une vue imprenable sur mon anus et je suis bien contente d’être allée chez l’esthéticienne. Afin d’offrir à mon amant une rosette plissée et rose, petite fleur épanouie entre deux collines lisses et rosées. Quelques vergetures sillonnent mon corps, mais ma foi. Je suis humaine.

« Bon Appétit ! »

Je n’ai pas le temps de réfléchir à sa phrase. Je me retrouve à gémir sans son. Les yeux grands ouverts, je les referme en sentant sa langue me libérer de la frustration. Je le sens. Il est humide et gourmand. Affamé. Il me dévore et lorsque je pense avoir un instant de répit, il me tire contre lui et me dévore avec plus d’appétit.

Étonnamment, je tiens bon. Je ne fais pas de bruit, ou peu. Couverte par ses grognements qui me mettent le feu au rein. Tous mes sens sont sollicité. Être capable de telles choses avec sa bouche, c’est carrément démoniaque. Le bruit obscène qui émane de lui me fait me tordre d’un désir sans nom. Ou si. Helel. Mon désir porte son nom. Je ne peux faire autrement que gémir un peu, incapable de me retenir correctement. Mon clitoris est tant éprouvé que je pense jouir, mais la vague s’en va, avant de revenir, plus forte que la précédente.

Tout mon corps se crispe et mes ongles rougissent la peau de mes fesses. Cette douleur est la seule façon que j’aie de ne pas déverser un flot de cyprine dans la bouche de mon maître. Je crois…je crains qu’une bonne esclave se doive de jouir uniquement lorsque son maître le lui dicte. Je vais attendre, cambrée à l’extrême, qu’il ne me le dise. Mais tenir va être difficile.
L’oreiller commence à être humide. Je le tête entre mes lèvres depuis qu’il a commencé à me malmener. Ce n’est que le début. Je ne tiendrai jamais. Il me demande si c’est trop demander. OUI. Tout mon corps crie oui, mais ma tête le trahit. Je fais non, un gémissement au bord des lèvres. Son doigt manque m’arracher un cri que je retiens. Je ne veux pas lui faire le plaisir de désobéir. Pas tant que je peux tenir face à lui. Mais il est si fort…à ce petit jeu.

En tournant la tête, je le vois. Mes yeux doivent briller d’un éclat de désir fulgurant, qui aurait pu me faire jouir sur le champ. Sa bite énorme, son ventre dessiné, ses pectoraux puissants. Il est membré et si ma féminité craint pour la suite, tout comme mon cul, ma bouche salive à l’idée d’être envahie. Je veux étouffer mes cris contre sa verge. Qu’il l’enfonce dans ma gorge et m’empêche de respirer. Déglutir sera difficile après une nuit avec lui. Marcher…s’asseoir le sera aussi. Mais cela ne m’empêche pas de fermer un instant les yeux pour les rouvrir, un sourire lascif aux lèvres. Mes mains toujours accrochées à mes fesses.

« Mer…ci… » Je ronronnerais de plaisir si j’en étais capable. Il ne veut pas de bruit.
« Suce-moi Mona. » A-t-il entendu mes pensées ? Mon visage m’a-t-il trahie ?

Je regarde sa queue. Elle est si grosse. Épaisse. Le gland à demi décalotté. Cette couleur particulière entre le rose et le violet. Brillant. Le petit trou…urètre ? Je veux y presser ma langue et sentir coulisser le prépuce contre mes lèvres. Le goût de son sexe. L’odeur…de sa virilité. Ses testicules. Je veux tout toucher et tout goûter. Je maudis en cet instant mon statut d’esclave. Moi qui aime prendre les devants.

« Merci. » Je le redis. Dans un souffle en sentant le vit se coller à moi. Son bassin brûlant et musclé.
Lorsqu’il se frotte à ma bouche, je sens que je vais avoir mal à la mâchoire. J’ai sucer. Je le fais souvent, mais jamais de membre aussi épais. J’ose une langue curieuse et savoure le goût. La douceur de la peau de ce sexe turgescent. J’ai l’occasion de détailler les veines du bout des lèvres. Il est rude, mais je savoure cette rudesse. Il me désire et c’est tout ce qui importe.

« Ah..mmm… » Merde.

J’ai fauté. J’ai perdu. En poussant ce petit cri, ma bouche c’est entre-ouverte contre le gland et je la referme pour simplement avoir cette fraise gorgée pour moi. Comme une sucette que l’on coince du bout des lèvres. C’est comme si ma gorge se préparait. Je salive déjà contre le bout de son sexe, avec une seule obsession, qu’elle coulisse jusqu’au fond.

Je me dresse sur mes coudes, reste en équilibre sur un seul. De ma main libre, je saisis la base de la verge et avant qu’il ne puisse me réprimander pour avoir toucher sans attendre sa permission, je fourre le gland à nouveau dans ma bouche. Fourrer est le seul mot, car je le prend comme une affamée, la langue tirée sous le membre afin qu’il coulisse plus facilement.

Je sens son épaisseur et retiens un haut le cœur tant la présence de son pénis dans ma bouche est omniprésente. C’est difficile, malgré ma grande bouche et je sens passer chaque veine contre mes papilles. Je lève les yeux sur son visage. Je veux le voir. Je veux qu’il me félicite. Mes yeux se brouillent de larme lorsqu’enfin, je sens le gland coulisser dans ma gorge. Je déglutis difficilement et il peut le sentir. Tout se ressert autour de son sexe pourtant compressé.

Mes gémissements désormais, montent. Ils sont encore timide, car je tente de les retenir sans réellement y parvenir. Je bouge mes fesses, mon sexe contre ses doigts. Mon clitoris est si sensible. Je pourrais jouir comme ça, empalée sur son membre en érection. Et vous savez quoi ? Ce serait une putain de belle mort.

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Prélude / Re : Damascus [Vanéalidé !]
« le: lundi 05 octobre 2020, 17:25:40 »
Bienvenue à toi Damascus !!!
Un prénom étrange, mais agréable. Une écriture agréable. Un avatar agréable. :-*

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Centre-ville de Seikusu / As-tu peur de travailler pour une "salope" ? [PV]
« le: dimanche 04 octobre 2020, 23:12:28 »
Affalée plus qu’assise. Dans ce fauteuil inconfortable. Le bureau de mon manager est fonctionnel plus qu’accueillant. Il ne supporte pas que les gens tardent auprès de lui. Il déteste lorsqu’on reste, qu’on squatte, son antre. Il me fixe depuis un moment maintenant. Je sais qu’il regarde le satin de ma peau qui apparaît et disparaît lorsque je croise les jambes. Que je les décroise. Les doigts joint devant le bas de son visage, il réfléchit. Ses yeux semblent méchants lorsqu’il se concentre. Je le trouve beau.

« Mona… » Il inspire, expire. Je sais ce qu’il va dire. « Il faut que tu prennes ta décision. »
« Je sais. »[/color] J’inspire… « Je sais. » J’expire. « Mais je suis en deuil. »
« Arrête tes conneries. Je sais que tu aimais beaucoup Johnny...mais ton assistant à trouvé une place dans un magazine. Tu es heureuse pour lui. Fin de l’histoire. Il te faut un assistant. Une assistante. UN ROBOT…même. J’en m’en contre-fou. Mais bientôt, il y a pas mal de choses qui vont bouger et tu vas être débordée. » Il a l’air inquiet. Mon assistant s'appelait Jona. « Je ne veux pas que tu fasses une dépression. »
« Je sais Danny. Tu es inquiet. » Il ouvre la bouche, mais je sors sur le même temps qu’il aurait employé pour me demander. « Mon traitement me convient. Il suit son cours et mes séances chez la psy, c’est le pied. Ne t’en fais pas. » Il me regarde en fermant les lèvres. Se masse l’arrête du nez. Un grand nez. Danny, c’est un grand nez qui se glisse dans votre nuque pour humer la racine de vos cheveux pendant l’amour. « Arrête de te faire du souci pour moi sans cesse. C’est vexant. Je n’ai pas quatorze ans. Je ne suis pas ta petite sœur. »

Je croise et décroise les jambes à n’en plus finir. Parce que je sais qu’il aime lorsque je fais ça. Il peut apercevoir les dessous que j’ai mis. Il me les a offert il y a quelques mois. Il croit que c’est pour lui que j’ai fait tout ça. Je le sens dans l’air et le vois à sa manière de fixer le bas de mon corps.

Je glisse mes pouces entre le faux daim de mes chaussures et le satin de ma peau et je tire sur mes cuissardes pour les replacer. Je le fais lentement, les yeux baissés. Je sens mes cheveux retomber le long de mes épaules et glisser sur ma robe sombre.

« Je sais. Heureusement. » Il sourit, je souris. Nous restons un instant silencieux. Seul trouble, nos respirations communes. Elles sont rapides et enflammées. Seulement, je n’ai pas envie de lui. Pas aujourd’hui. Mon obsession est ailleurs. « Car nous ne pourrions pas… »

Il se lève, contourne le bureau. Je décroise les jambes, lentement. Si lentement que Danny a le temps d’arriver jusque derrière mon siège. Il se penche et je sens ses doigts qui écartent le rideau de mes cheveux. Son grand nez. Danny est un nez. Qui glisse contre ma nuque. Sa respiration brûlante contre la racine de mes cheveux. Je frissonne et il sourit, me mordille.

« Jouer ensemble. »
« On ne devrait pas… »
« Je sais. »

Ses doigts glissent le long de ma robe. Il caresse le bouton, seul objet fermant le vêtement. Il sait que de deux doigts, il dévoilerait des sous-vêtements qu’il connaît, des sous-vêtements qu’il a choisis. Pourtant, il ne fait rien. Danny se contente de continuer de glisser. J’ai la sensation qu’il éprouve mes nerfs, tout en s’imprégnant de mon odeur. Je tente de rester de marbre. C’est une chose qui l’excite de savoir que je me retiens.

« Mais je m’en fous. » Il me mord plus fort. Il me fait mal.
« Tu fais chier. » Je sens qu’il sourit contre ma nuque. Son sourire en coin. Son grand nez.
« Je sais. » Il est fier.

Ses mains remontent et se placent en coupe. Elles accueillent mes seins comme si leur place est là depuis toujours. Il les fait rebondir. Il est satisfait. Je crispe mes mains sur mes cuissardes, me mordant la lèvre inférieure. Ses doigts glissent le long de ma cuisse. L’intérieur. Il parvient au sous-vêtement noir et tente de décaler le tissu. Je le repousse en douceur, mais avec une certaine fermeté. Il bat en retraite, bien que déçu. Je vois avant qu’il ne se replace derrière son bureau, son érection fulgurante. Malgré un grand nez, Danny à un sexe de taille convenable. Il n’est pas très long. Mais je devine son épaisseur et je me retiens. Je veux garder mon excitation pour avoir la force de subir les entretiens de cet après-midi. La frustration sexuelle pour carburant.

« Hhhh…Mona. »
« Je suis venue ici dans le seul but de te dire qu’aujourd’hui, tu auras ta réponse pour mon nouvel, ma nouvelle, assistant ou assistante. Ou ROBOT. Est-ce que ça te convient ? »
« Ce qui m’aurait convenu… »
« Ne dis rien. »
« Mais ça fait longtemps Mona. Et tu as mis les sous-vêtements… »
« Je sais. »

Danny me fixe intensément, puis se tourne dans son siège. Je souris encore lorsque je sors du bureau, silencieuse sur la moquette, avant de claquer les talons sur le lino des bureaux. Je déteste ce lino.

Dans mon bureau, il y a du parquet. Il grince un peu par endroit, mais j’aime ce bruit. Et ainsi, personne ne peut me surprendre dans mon antre. La porte est vitrée, mais il y a des stores. Je préfère, au vu des activités que je pratique ici parfois. Bouquiner avec une luminosité à vous arracher la rétine, ce n’est pas…hum. Évidemment que je parle lecture depuis le début ! Voyons…

Je ne suis pas fan des bibelots, mais j’aime ce qui est ancien. Mon mobilier est en bois brut et mes sièges sont confortables. J’ai enfin fait changer les canapés et ils ressemblent à ces sièges de boudoir que possédaient les femmes à l’époque victorienne. Je crois que les deux petits fauteuils qui accompagnaient le canapé lors de l’achat, s’appellent des crapauds. Ou grenouilles. Gargouilles ? Bref. Tout est dans des tontes vert sombre et bois. Le tapis rond sur lequel reposent les fauteuils et la table à thé, est d’un vert tendre, en peluche, très doux. J’aime bien trop me promener pieds nus dans ces lieux.

Dans un coin, à côté de l’énorme bibliothèque qui prend tout un mur, à droite de l’entrée, il y a une petite porte qui donne sur une salle de bain. Petite, mais fonctionnelle. Comme moi. Toilette et cabinet de douche, lavabo. On y tient à trois, mais pas plus et seulement si on en met deux dans la douche. Fonctionnel plus que confortable, contrairement à mon lieu de travail. Mes chiottes, c’est le bureau de Danny.

En attendant mon dernier rendez-vous de la journée, je suis tentée de retirer mes bottes et me balader pieds nus.

« Lorsque les lèches-bottes s’en vont, on doit se laver les pieds. Jeter les bottes souillées. Quand les lèches-cul arrivent…il faut se laver le derrière et être prêt à se confesser. »

Hahaha. Je ris seule dans le grand bureau. La luminosité à l’extérieur à baissée et mon rendez-vous ne devrait plus tardé. J’ai eu ma dose cet après-midi et personne ne fait l’affaire. Danny est passé plusieurs fois pour m’encourager ou voir si j’avais quelqu’un en vue. Exaspéré, il m’a menacée de choisir à ma place. J’ai mis mon dévolu sur un type. Plus excitant qu’intelligent. Mais il est mieux que cette fille AB-SO-LU-MENT FAN de ce que j’écris. Ses ongles trop longs. Et la manière qu’elle a eue de draguer Danny. Je ne suis pas jalouse, mais je n’aime pas que l’on gratte dans mon assiette quand je suis dans les environs. Danny le sait et il s’est retenu. Mais je sais qu’en sortant, il lui a pris son numéro. Je le sais. J’aurais fait pareil si elle n’avait pas été hétéro.

Les trois autres étaient des mecs. L’un d’eux m’a dragué de manière très lourde durant tout l’entretien, tandis qu’un autre semblait avoir un balais dans le cul. Le troisième n’était pas mieux. Il avait tout fait et tout vu. Il savait tout mieux que tout le monde et blablabla. Il a parlé modestie dans son cv. « En toute modestie, je suis…en toute modestie, je peux dire que je…en toute modestie… » son nom est modestie. Il est imbu de sa personne et si je le prends comme assistant, je l’encadre dans le mur avant la fin du mois. Du coup, il ne me restait que ce type. Pour rassurer les troupes. Et la fille qui doit venir ce soir.

Son dossier, je ne l’ai même pas lu. Il semblait léger dans l’enveloppe. Comme s’il n’y avait qu’une feuille. J’ai vu la photo de son profil et ça m’a suffi. On parle des patrons. Le droit de cuissage de ces gros porcs. On dit que les hommes ne s’attardent que sur le physique. Qu’ils n’ont pas assez de sensibilité pour…et moi, Mona Duval, j’ai craqué pour un corps. Un visage pâle et des cheveux sombres. J’ai craqué sur une fille que je veux dans mon lit avant d’avoir réfléchi si elle était faite pour le poste d’assistante ou non. J’ai réfléchi avec ma queue…du moins cette partie basse de mon corps.

Le bip du téléphone me détourne de la fenêtre. J’ai une jolie vue sur un parc que les japonais aiment visiter. Je les vois comme des petites fourmis qui déambulent. Lorsqu’il pleut un peu, comme aujourd’hui, ce sont des tâches de couleur que tous ces parapluies. Sous les noirs, il y a souvent des costards. Les décorés et originaux, tous les styles se pressent dessous. Couleurs ternes pour les timides qui seront quand même du genre à vous prêter leur parapluie ou profiter de la pluie pour se coller à vous sous cet abri de toile légère. Les pastels, les clairs, se sont les jeunes mamans. Les vieilles dames aiment les motifs. Les enfants les animaux. Les pauvres ont des parapluies de moins bonnes qualités ou abîmés. Tandis que les étudiants sans trop d’argent, ont ceux qui se plient face au vent.

Il fait presque nuit et les gens semblent être rentrés chez eux. J’essaie de leur imaginer une vie. Où est-ce que leurs pas les conduisent ? Est-ce qu’ils sont attendus ? Je fais souvent ça. Inventer des histoires aux personnages que je croise. Mes observations sont ma source d’inspiration. J’ai oublié le téléphone.

« Oui ? »
« Mademoiselle Duval. Il y a votre rendez-vous qui vient d’arriver. »

Sayako ne m’a jamais aimée. Elle me voit comme une petite métisse lubrique et sans aucune éducation. Elle déteste lorsque je fais les choux gras de la presse et déteste ce que j’écris. Son dégoût va jusqu’à tout ce que je représente en tant que femme écrivain. Pour elle, je devrais parler amour et encourager les jeunes filles à autre chose que l’onanisme. Heureusement, elle ne connait pas mon blog. Sinon, je vous assure qu’elle ne voudrait même pas travailler dans les mêmes locaux que moi. Je suis sa Némésis.

« Dites-lui de venir. »

Pas même un bonsoir. Sayako déteste lorsque je ne réponds pas tout de suite au téléphone lorsqu’elle me bip. Elle ne supporte pas l’attente et pour elle, je devrais être scotchée à mon téléphone. Mais parfois je suis aux toilettes. Sous la douche. Je baise ou je suce. Je mange. Je dors. Je ne suis pas comme elle, les fesses rivées à mon siège de bureau, dans l’attente du prochain coup de fil ou du prochain rendez-vous. Elle hait que je sois un écrivain qui travaille avec son propre bureau. Pour elle, normalement, les écrivains sont chez eux. Ils travaillent devant leur ordinateur et ne viennent par ici que pour signer des contrats. Pas moi. Moi je pèse dans le game. J’ai droit à des privilèges, car mes livres se vendent bien. Danny est le fils du directeur et je couche avec lui. Je suis une petite arriviste il paraît. Une profiteuse.

« Bonsoir, entre seulement. Cela ne te dérange pas si on se tutoie ? » On a presque le même âge il me semble. Je lui tiens la porte, replaçant le col de ma robe pour que mes seins ne s’en échappent pas. J’ai l’impression que le bouton va craquer. « Prends place où tu le sens. »

Je lui désigne les sièges sur la moquette. Une petite table en bois sur lequel je dépose une boîte de petits macarons. Ils viennent de Paris, mais je ne le précise pas tandis que je demande à Sayako de nous apporter du café. Elle me dit qu’il est tard, que l’on devrait prendre du thé. Je lui dis cordialement d’aller se faire voir. Non. Ce n’est pas vrai. J’inspire lentement et je compte jusqu’à trois. La fesse en équilibre sur le bureau.

« Du café, Sayako s’il vous plaît. » Elle ne supporte pas que je l’appelle par son prénom. Je raccroche et lisse mes vêtements de deux mains, avant de rejoindre ma future potentielle employée. « Si elle travaillait pour moi, je t’assure qu’elle serait partie depuis longtemps. »

Je suis sérieuse, mais je le dis sur un ton doux. Je ne supporte pas le manque de respect. Je lui ai demandé gentiment et poliment du café et elle me parle comme à une adolescente capricieuse. Qu’elle aille au diable.

Avec un sourire, je m’installe en face de mon interlocutrice. Je croise les jambes, sans la quitter des yeux. Elle possède quelque chose d’indéfinissable. Ce n’est même pas la fille la plus belle que j’aie vu, mais son charisme à quelque chose de noble. Elle m’impressionne par sa posture. Lorsque la porte s’ouvre, Sayako vient poser les tasses et le plateau avec crème et sucre entre la jeune femme et moi. Elle ne nous regarde pas, ne fais que marmonner des politesses et sans réagir à mon « merci beaucoup », elle part, claquant légèrement la porte. Un silence suit, avant que je ne soupire.

« Pourquoi as-tu décidé de postuler ? » Je ne veux pas qu’elle se présente et je ne vais pas me présenter. Pas tout de suite. Je veux entendre sa réponse d’abord. « Et est-ce que tu sais ce que va impliquer le poste d’assistante ? Tu as sûrement entendu parler de moi et de ma vie. Je suppose que tu sais que je ne suis pas facile à vivre. Un magazine m’a qualifiée de « petite salope effrontée et capricieuse ». Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. A dire vrai, j’en ai beaucoup ri. Est-ce que tu te sens de travailler pour une salope ? »

Je suis franche pour voir si elle est prête à travaille dans cette ambiance où le sexe est une activité dont on parle avec beaucoup de facilité par ici. Sauf Sayako. Danny est un manager libertin et la plupart des employés sont de milieu littéraire ouvert. Ils ne ressemblent pas au Japon qui fait fantasmer les européens.

Je décroise les jambes et les recroise. Lentement. Elle peut ainsi apercevoir, si elle regarde, la dentelles sombres de mon sous-vêtement. Je me penche pour mettre de la crème et du sucre dans mon café, le touillant lentement en écoutant ce qu’elle a à dire. Suivant où se dirigent ses yeux, j’aurai un premier indice sur ses préférences sexuelles.

Je me vois déjà avec une jolie assistante.
La fille qui a les cheveux très sombres.
La fille au regard de mystère.
J’espère qu’elle est faite pour ce poste.

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Le métro et la gare / Re : Une souris verte...qui courait dans l'herbe. [Zack]
« le: dimanche 04 octobre 2020, 20:43:03 »
« Tu n’es pas l’héroïne à la con d’un putain de film à la con Mona… » Vous le faites aussi. Ne me jugez pas. « Ça va aller…respire. » Parler à voix haute.

Sauf que le grincement. La porte. Quelqu’un entre et je me sens paniquée. Le pipi qui refuse d’arrêter de couler et la peur au ventre. Je n’ai jamais autant stressé de ma vie et je vous assure que cette situation n’a rien d’excitante. Je ne suis pas une trouillarde pourtant.

« Mona…Mona… » Je ne veux pas entendre. Il chuchote. Mais c’est comme s’il crie.
« Si c’est une blague, elle n’est pas drôle. »

Je ne décolle pas de mes toilettes. Le pipi s’est arrêté. Enfin.
Je me redresse difficilement, faisant ce que nous faisons tous lorsque nous pissons dehors. Je me secoue un peu pour faire tomber les dernières gouttes. Je m’essuie d’une main, tremblante. Je galère à prendre le papier et m’essuie avec un empressement que j’ai rarement eu.

« Mona… » Je ferme mes oreilles. Je ne VEUX PAS l’entendre. Je VEUX qu’il se casse. Ami ou ennemi.
« Sérieux. Je ne suis pas d’humeur. » Ma voix se veux assurée et fâchée. Elle est angoissée et tremblotante. Fais chier.

Tandis que je me tourne, je bloque la porte de mes fesses. Je me rhabille, mais mes doigts tremblent trop et je dois inspirer plusieurs fois pour que la panique ne me prenne pas aux tripes. Si c’est une blague, un ami s’arrête lorsqu’il sent que ça va trop loin. J’ai peur de sortir. Je farfouille dans mon sac pour trouver quelque chose qui puisse me servir d’arme. N’importe quoi.

« Où es-tu »

J’ai parlé pourtant. Il joue avec moi. Il fait comme si mes cris de souris ne pouvaient être entendues. Un chat aveugle qui marche à l’instinct. Et moi je suis là. A revoir les pires films d’horreur en boucle dans ma tête. Tu n’es pas dans un film ma fille. J’aimerais ne pas être dans un film. Mais je vois déjà les gros titre de demain et le film qui sortira sur « le tueur des chiottes publiques ». On parlera de mon amour du danger et des expériences. Et beaucoup diront que ce n’est pas surprenant que je sois morte. Assassinée dans des toilettes de métro. Je pense que je vais recommencer à éviter les toilettes publiques pendant un moment…

Le claquement de ses bottes. C’est ce qui me tiendra éveillée des nuits durant après ça. J’aurai peur de m’endormir et serai incapable d’avoir une horloge dans la même pièce. Il les fait claquer exprès. Quel genre de prédateur est assez intelligent pour savoir jouer ainsi avec la peur de ses proies ? L’orque probablement. Je suis un manchot échoué dans des chiottes. Et je ne sais pas si j’ai envie qu’il me trouve et me tue ou si je vais simplement crever d’une crise cardiaque d’ici la fin de la journée.

Le silence. Maintenant, il me fait le coup du silence. Mon cœur est assourdissant et je me dis que ses battements effrénés vont être entendus. Il va bondir et la seule chose qui me sépare de lui, c’est mon corps contre la porte. Dans un métro peu desservi. J’ai beau me dire depuis le début que ce n’est pas un film, tout commence à en avoir l’odeur.

Mon cœur bat la mesure de ma respiration. J’essaie parfois de me mettre en apnée, afin d’écouter au dehors. Mais je n’entends rien d’autre que les battements de mon cœur. Je m’écarte lentement de la porte en tenant la poignée, puis je la lâche. Je vais compter jusqu’à trois et…

Je ne sais pas qui a décidé, dans les films, les séries, que l’on crie en cas de choc ou de peur. Car moi, je ne crie pas. Au moment où la porte s’ouvre sur le malade qui s’amuse avec mes nerfs, je reste bloquée dans un hurlement qui refuse de sortir. Je porte ensuite la main à ma bouche, au moment où tout devient noir.

L’obscurité ne m’a jamais fait peur. Je ne suis pas une femme ayant un passé infantile de terreur nocturne. Mais aujourd’hui, en cet instant où je regrette de ne pas avoir attendu d’être chez moi pour pisser. En cet instant où je regrette de ne pas avoir accepté le garde du corps ou la compagnie de mon manager. Je ne serais pas là. À attendre qu’un parfait inconnu au visage de cinglé, ne me saute dessus et ne me tue. Ou pire.

J’entends ses pas. Il recule. Mais je ne suis pas dupe. Il joue encore. Il recule pour mieux m’attraper. Je peux essayer de lui parler. Je risque de lui montrer ma peur et je suis certaine que ça l’excite. En tout cas, dans mes bouquins, si je crée un personnage tordu, il ferait ça. Seulement, il sait que je n’ai pas le choix. Que je dois sortir. Alors je me recule aussi, un instant, essayant de réfléchir. Ce n’est pas facile avec mon cœur qui joue du tambour.

Je prends une décision rapide. Je décide de sortir. Je cale mon sac à main sous mon bras et je pose ma main sur le côté de la porte. A tâtons. Il me faudra du temps pour parvenir à distinguer quelque chose. Les contours se dessine légèrement, mais je dois me fier à mon toucher uniquement. Je sais qu’il est là. Je sens sa présence. Je ne saurais l’expliquer. Mon estomac se tord et c’est mon instinct qui me le dit. Pourtant, je refuse de crever ici ou de me faire violer par un timbré. Dans ce lieu sale qui pue la pisse, le sperme et la merde.
 
Le sol poisseux sous mes pieds m’interdit de retirer mes chaussures. Je sais que ce serait mieux, mais je refuse. Tout simplement. Et lorsque je le sens qui me saisit subitement, je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche. Il plaque durement sa main dessus, m’empêchant toute tentative clichée, de le mordre avant de lui enfoncer mon talon dans le pied. S’il a des chaussures renforcées…Désolé. En situation de crise, je cogite beaucoup…La logique est la seule barrière à ma santé mentale. Je perdrais la boule si jamais je me laissais aller à la peur panique la plus pure. Je ne te laisserai pas gagner, espèce de malade.

« Humpf…connard. » Cela doit ressembler à un « Hmpf…on ard » car sa main obstrue la moindre de mes paroles.

Le lavabo m’a frappé dans le bas du dos. J’ai étouffé une plainte contre la paume de mon agresseur. Mon corps a encaissé durement la céramique fendue contre lui. Je sens que je vais avoir un hématome ici. Et je ne l’expliquerai à personne, car toute cette histoire est en partie de ma faute. Je les entends me dire que non. Que tout ça n’est pas de mon fait, je sais qu’au fond, ils diront que j’aurais dû les écouter. Et je déteste ça. Il faut que je me barre d’ici.

« Ah ! hé hé hé ! Mona est à moi ! » Rien du tout enculé ! Tu vas voir si je suis à toi.

J’aimerais, comme dans les films, être capable de lui fracasser le crâne. Cependant, nous ne sommes pas dans un film. Nous sommes dans la vraie vie. Et même si je fais assez de sport pour être physiquement capable de repousser mon assaillant…je sais aussi que je ne dois pas sous-estimer ce type. Pense Mona. Pour ne pas céder à la panique. Mon cœur continue sa cavalcade, mais je sens ma respiration qui se calme un peu. Je tente de me détendre. Et ce n’est pas facile !

Il me dégoûte. Ce malade m’inspire tout le dégoût possible et imaginable. J’ai envie de pleurer de dépit. Sa main sur ma fesse. Et je ne peux pas crier, alors je gémis douloureusement. J’essaie de sentir. Une odeur, n’importe quoi, qui pourra m’être utile si je décide de le retrouver. De porter plainte. Je ne sais pas. Je ne sais plus vraiment…

J’ai envie de pleurer, mais je me retiens. Parfois, dans de petits élans de courage, je gigote pour tenter de le repousser ou de m’enfuir. Au moins lui montrer que ce qu’il me fait me déplaît. Je ne veux pas un seul instant qu’il pense que je suis excitée d’une quelconque manière par lui.

« Oh putain ! Tu vas prendre tellement cher sale truie ! Hihi » Son rire de malade.
« Malade ! » Bien que tout ce qu’il peut entendre, c’est « a hade ! »

Je ne sais pas pourquoi, mais lorsque Helel me parle mal, je suis excitée par ses propos. Mais en cet instant, tout l’inverse se produit. Je suis révulsée par ce qu’il fait. Ses mains sur moi, ses bras autour de moi. Et sa queue en érection contre mes fesses. C’est un mouvement que pourtant j’adore. Lorsqu’un amant vient coller son bassin contre moi au petit matin. La sienne de verge me repousse. Je me sens comme son pôle contraire et je tente de bouger pour m’en aller. Mais il a de la force. Mon petit haut n’est plus que papier de soie entre ses mains. Il n’a pas de douceur. Il veut me faire du mal. C’est une évidence. Il ne pourra jouir qu’ainsi.

Le cliquetis des menottes me fait gigoter plus fort. Je sais ce qu’il va arriver s’il parvient à sceller mes poignets. Mais dans mes essais désespérer pour lui retirer mes bras, je ne fais que meurtrir un peu plus mes poignets. Il serre sans aucune tendresse et je me sens prisonnière. Non pas esclave consentante, mais comme victime d’une agression. S’il me met le bâillon, alors ce sera terminé pour moi.
Lorsqu’il me relâche, je balance ma tête en arrière et utilise ce mouvement typique des séries, je lui écrase le pied d’un coup de talon avant de parvenir à m’extirper de cet enfer, tombant à moitié sur le carrelage sales du métro par lequel j’ai décidé de passer cette nuit. La prochaine fois, je prends un taxi.

Je ne sais pas si je dois demander de l’aide. Il y a des gens qui arrivent. Je suis à moitié nue. Je tente de cacher ma poitrine avec les pans de ma veste, mais ce n’est pas très utile. On me regarde et on murmure. « Encore un scandale pour Mona Duval. » « L’écrivain choc trouvée à errer dans le métro, à demi nue. » Je vois la une des journaux de demain. Il n’y aura pas mon décès, mais il y aura très certainement quelque chose au niveau des potins. Ma maison d’édition va me tuer. Ils m’ont demandé de faire profil bas jusqu’à la sortie de mon nouveau livre.

Mon téléphone paraît lourd dans ma main. La moitié de menotte pend lamentablement à mon poignet. J’essaie de le cacher comme je peux dans les manches de ma veste. Mais ce n’est pas aisé. Elles sont courtes. Je me fais mal en y parvenant finalement. Ce n’est pas confortable, mais je ressemble moins à une folle sortie d’un club BDSM. Tout en me recoiffant, je compose le numéro de mon manager, efface. Celui de la police. Efface. Je manque tomber lorsque le métro démarre enfin. Mon cœur bat si fort. Je fini par appeler mon plan cul du moment. Il pourra peut-être m’aider sans trop me poser de question.

Je me laisse tomber dans un des sièges, regardant partout si le type n’est pas monté. Le pire ? C’est que j’étais tellement focalisée par son visage et son teint pâle, que j’ai omis de jeter un œil sur ses vêtements. Je ne peux même pas le décrire. Et à tout les coups, on va me dire qu’avec une telle tenue…je n’ai pas envie de sortir mes arguments féministe. Pas aussi tôt le matin. Il est quel heure d’ailleurs ?

Ce que j’aurais préféré voir comme une blague s’est fini en film d’horreur.
Mais je m’en suis sortie et j’espère que ce type…sûrement un fan un peu barré.
Pourtant je n’arrive pas à retirer cette impression de danger de ma peau.
En arrivant, je prendrai une douche. J’ai besoin de me laver de sa présence. Besoin de me laver de l’odeur du métro et des toilettes publiques. Va te faire foutre. Qui que tu sois. Je tremble. J’ai froid. J’ai peur et je suis pathétique. A tenter de faire preuve dans un moment pareil. Tu es conne Mona. Tellement conne parfois.

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La zone industrielle / Re : Appelles-moi...[Stephen]
« le: dimanche 04 octobre 2020, 20:18:03 »
Pendant un infime instant, son mouvement, je le prends pour moi. Je me tends, prête à recevoir un coup, mais j’entends simplement le cliquetis dans les oreillers. Le collier. Il ne me le met pas. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j’ai en moi une petite fille boudeuse qui aurait aimé la morsure du cuir autour de sa gorge ? J’ai cette petite voix. Déçue. Elle appréhende la suite. Tout mon corps est en alerte.

Joueur. Mon maître est un beau salaud de joueur. Beau, je ne le sais pas encore avec certitude, mais je crois que mon excitation est bien trop grande pour m’embarrasser de ce genre de détail. Sa voix seule me fait frémir. Elle semble venir des profondeurs. Je vibre avec elle. A chacun de ses ordres, je me retrouve à l’exécuter. Je me sais présente, mais c’est comme si ce n’était pas moi. Pas totalement.

Ma langue humide s’amuse. La texture des vêtements. La facilité avec laquelle elle glisse su le cuir, se blesse sur la fermeture en métal. Une douleur, puis une caresse. Je me surprend à apprécier lorsqu’il s’écarte. Surprend à m’approcher, avec pour seul guide le toucher. A chaque fois qu’il recule, que j’avance, je frissonne en appréhendant le contact. Je le sais proche. Je ne le vois pas. C’est perturbant et excitant. Mon visage revient pourtant sans cesse à l’assaut de son entre-jambe. Il bute parfois légèrement contre, lorsque je n’ai pas bien évalué la distance. Il est chaud. Mou. Un paquet que j’ai envie de déballer. Une envie de plus en plus pressante. Envie qui me tient au tripe depuis notre rencontre téléphonique. C’était il y a quelques heures, mais j’ai l’impression qu’un mois est passé.

J’ai mal aux dents d’avoir dû le dévêtir sans les mains. Mais j’y suis parvenue. C’est une petite félicité, mais si j’avais été une véritable chienne, j’aurais battu de la queue de fierté. Sa main sur mon crâne et chacune de ses respirations excitées, je les prends comme autant de sucrerie. De friandises. Des récompenses. Je lui suis dévouée. J’ai peur. Je mouille.

Le son merveilleux d’un homme qui se dévêt. Quel que soit l’amant. Quelle que soit l’amante, j’aime ce son. Glissement d’un tissu contre la peau. Choc du métal, de l’argent, du plastique. La soie et le satin ne chantent pas pareil suivant la peau. Ils ne chantent pas comme le coton ou le cuir. La ceinture, c’est encore plus excitant. La promesse ou la crainte d’un coup sur les fesses. Je me mords la lèvre en sentant que bientôt, j’aurai accès à ce que je suis venue chercher.

J’ai gagné ? Vraiment ? Pourquoi je ne suis pas aussi heureuse que ce que je pensais ? En vérité, j’aimais ne rien voir. La partie de moi qui refuse encore l’évidence, avait la sensation que ce n’était pas réel. C’était un rêve, tant que mes yeux restaient obstrués. Le déchirement du tissu. Sa caresse sur ma peau, mon front moite. J’ai encore un peu de salive au coin de la bouche. Je veux garder les yeux fermés. Mais enfant déjà, lorsque nous regardions des films d’horreur, je me bouchais les yeux des mains. Incapable d’empêcher mes doigts de s’écarter afin d’assister à toute la scène. J’ouvre les yeux. Ma vue prend un temps fou à se remettre en place après toute cette obscurité.

« Moi aussi, je vois tes beaux yeux pour la première fois. » Il est beau.
« Oui… » Une question me brûle les lèvres.

Je ne la pose pas. Je n’ose pas. Je rosis et je me maudis. Ma respiration s’est accélérée à la vue de ce visage carré. Le visage de mes fantasmes prépubère. Je tombais amoureuse des hommes à la virilité exacerbée. A la limite du cliché. Helel en fait partie. J’ai envie de toucher et de goûter. Je me sens soudainement gorgée de fierté. Il m’a acceptée. Je suis là. J’avais le visage contre son entre-jambe. Sa puissance. Son odeur de mâle. Je suis celle qui suis ici. Personne d’autre. Je ne suis pas privilégiée, mais pour cette nuit, un peu.
Sa douceur me perturbe, mais n’est pas désagréable. Je ne demande pas d’explication lorsqu’il me donne ordre d’ouvrir la bouche et je me contente de tirer la langue, mes yeux noirs rivés dans les yeux. Quelle étrange couleur. Peut-être qu’il porte des lentilles…après tout. C’est plutôt joli. Fascinant même. Je me sentirais presque comme Mina. Face à Dracula.

Ma gorge s’assèche. J’ai peur de ce qui va se passer. Pourtant, je le sens approcher sans essayer de partir. Mon corps me trahit par désir lubrique. Sa bouche contre ma langue. Je gémis lentement lorsqu’il se met à sucer ma langue. Ma respiration s’est accélérée. J’ai mal dans la poitrine tant mon cœur cogne. Je suis détraquée.

« Ah… » Un petit cri qui m’échappe malgré moi. Qui sort comme un constat.

Surprise, quelque peu, mais je m’y attendais en quelque sorte. Je me laisse entrainée sur le lit, jetée comme un quelconque pantin de plaisir. Il n’a pas besoin de répéter quoi que ce soit, je suis déjà à quatre pattes, cambrée. Ma croupe dessine le haut d’un cœur. Mes mains reposent sagement sur l’oreiller, au-dessus de ma tête. En plaçant mes doigts, les crispant d’angoisse, je sens le collier retomber contre mes phalanges.

« Déjà trempée ? » Cette voix. Ces mots.
« Oui. Une bonne chienne se doit de mouiller pour son maître. » Cette phrase. Ce ne sont pas mes mots.

Ma voix est toujours rauque, mais une pointe d’innocence y perce. Une innocence qui ne semble sortir que lorsque je suis dans une situation de peur. Cette petite voix qui aime la situation. Qui se bat avec l’autre, la plus grave, qui aimerait partir avant que cet homme aux yeux rouges ne me détruise totalement. Pourtant, je ne bouge pas. Je reste dans cette position de soumission, offerte à lui. Le tiraillement sur les lanières. C’est si bon. Je gémis, étouffant le bruit de mon plaisir. Mes seins sont compressés et si je me redresse, je sens mes tétons frotter contre le tissu du lit. Je bouge doucement, pour faire rouler le cuir contre mon clitoris. Des ondes de plaisir me traversent par vague. La pression contre mon sexe est presque trop forte. Je suis sensible et ma perle s’est gorgée de sang. Elle est devenue sensible.

Trop sensible. Son doigt ne fait rien de terrible. Pourtant, de mon anus rosé à mes lèvres et inversement (je ne sais plus. C’est comme si plusieurs mains caressaient mon corps en même temps), lubrifié par mon plaisir lubrique…je suis une chienne et je me vautre dans le stupre de manière affolante. Je veux ce doigt en moi. Je veux cet homme en moi. Du coin de l’œil, je l’observe. Une part de moi en veux plus. Elle est outrée qu’il soit en train de se délecter ainsi sans plus aucun contact avec mon corps. Une autre me fait froncer les sourcils. Mes yeux passent de ses doigts à son entre-jambe. Le renflement prend des proportions qui me paraisse tout, sauf humaine. Et je me rends compte que je n’ai jamais eu de partenaire particulièrement membré. Tais-toi Mona. Tais-toi…

« Je vais souiller ton corps à jamais, Mona. Et quand ce sera fini, que tu seras en ruines, tu me supplieras de te laisser nettoyer ma queue. » Oh mon Dieu…Oh oui. Oh…

Je n’en sais rien. Je mords l’oreiller en gémissant. Je veux sa queue, même énorme, dans ma bouche. Qu’il m’étouffe avec. Après tout…je me cambre un peu plus. J’ai envie qu’il fasse tout ce qu’il veut de moi. Je suis prête à encaisser. J’ai envie d’encaisser tout ce qu’il acceptera de me donner. Je ne le quitte pas des yeux. Mes pupilles se régalent de chaque parcelle de son corps. À chaque muscle passé, mes doutes et mes angoisses semblent s’envoler. Son aisance à me dominer brise les barrières une à une, comme des brindilles. Il est aussi fort que je suis faible et c’est sa force qui me donne le courage de rester là…

« Même ta petite chatte est toute sucrée. Je devrais peut-être la goûter. » Oh mon dieu…Oh…putain.
« Oui. » Je suis sucrée. « Oui…goûtez-moi »

Mon ton est suppliant. J’ondule lentement du bassin, me redressant sur mes bras pour tourner la tête correctement et le voir. Mes cheveux forment un tapis sombre sur le matelas. En contraste parfait avec ma peau claire et mes grains de beautés. Je le regarde en coin, le regard suppliant d’un chien. Je quémande le droit d’être dévorée.

« Je vous en prie… » Je penche le corps, écartant un peu plus les cuisses. Je reposes sur mes épaules, ma poitrine. Mes mains sont agrippées à ma croupe. J’y enfonce mes doigts, laissant mes ongles griffer ma peau. Je m’en fou. « Je vous en supplie… » Même. Tout pour que s’arrête ce suspens indécent. « Je ferai tout ce qu’il faut pour…vous remercier. »

Je dois me retenir. J’ai envie de me caresser, car je sens que mon clitoris est en érection. Il palpite. Petit, rose, comme le reste de mon intimité, offerte à Helel dans cette petite cabane du bout du monde.

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