«
Tu sais, Alice, je crois bien que tu dois être la seule fille que je connaisse qui envisage d’aller en cours tout en prenant des vacances... »
La Princesse avait répondu en haussant les épaules, alors qu’elle s’observait devant le miroir, enfilant son uniforme scolaire. Ce dernier lui allait à la perfection, et elle ne voyait personnellement pas en quoi son désir était si curieux que ça... Elle voulait juste se renseigner sur les coutumes terriennes, et, visiblement, aller au lycée faisait partie d’une espèce de culture terrienne. Et puis, Alice aimait bien cet uniforme ; ça lui changeait de ses robes amples et immenses. Elle s’observa encore une fois dans le miroir, tournant sur elle-même, observant ses collants, puis se retourna vers Mélinda, mains croisées dans le dos.
«
Mon intention première en venant ici était d’en savoir plus sur le monde dont ma chérie est issue... Quoi de mieux que le lycée pour ça ? »
Mélinda croisa les bras, et répliqua rapidement :
«
Tu sais, je ne sais pas si le lycée Mishima est un très bon indicateur de l’apparence du monde... Ce n’est pas vraiment un lycée normal... -
C’est celui où ma chérie a été, ça me suffit... »
Mélinda se pinça les lèvres, et s’avoua vaincue. Quand Alice lui avait demandé si elle pouvait venir passer des vacances au manoir, Mélinda avait sauté sur l’occasion. Les vacances devaient durer une semaine, et Alice avait affirmé vouloir découvrir la Terre... Ce n’était pas Mélinda qui s’opposerait à la visite d’une si belle blonde, d’autant plus qu’elle avait visiblement réussi à convaincre sa femme, Sakura, et sa belle-sœur, Ayano, à venir. La tâche n’avait probablement pas du être aisée. Sakura, de ce que Mélinda en savait, n’aimait que fort peu la Terre, et encore moins les esclavagistes, depuis qu’elle avait été kidnappée et torturée par un esclavagiste nexusien. Or, il y a de cela quelques semaines, Mélinda avait, sans le réaliser, remis en captivité Sakura. La pauvre avait été droguée par une Drow, une drogue puissante qui l’avait rendu amnésique. Elle avait été vendue à Mélinda, la Drow espérant probablement que ceci la conduirait à un sort peu enviable. Au lieu de ça, c’était presque l’effet inverse qui s’était produit.
Sakura était repartie du harem avec quelques appendices en plus : une verge entre les cuisses, et des zones érogènes plus sensibles, grâce à un produit à base de sang de succube que Mélinda avait savamment distillé sur son corps. La femme d’Alice était repartie troublée du harem, mais Mélinda était sûre que sa rencontre avec elle avait du changer des choses pour elle... On ne sortait pas d’une année d’esclavage sans séquelle... Pour Mélinda, Sakura, au fond d’elle-même, était restée une esclave, une femme soumise. Ceci expliquait pour elle pourquoi elle s’était si facilement soumise à la vampire... Mais elle était intouchable, vu qu’elle était la femme d’une Princesse ashnardienne. Qu’elle ait décidé de venir confirmait les soupçons de Mélinda à son égard : Sakura, fondamentalement, appréciait Mélinda. Pour la vampire, les humains étaient fondamentalement tentés par la soumission. C’était ainsi ; les Dieux les avaient voulu faibles, serviles, afin qu’ils croient plus facilement. Sakura avait vu avec Mélinda cet autre visage de l’esclavage, ce visage de douceur et de bonté, cette soumission volontaire où l’esclavagiste préférait dominer l’autre par le respect et non par la peur. Elle l’avait vu, et ça l’avait ébranlé... Ébranlé au point de venir avec sa sœur dans l’antre d’une esclavagiste ashnardienne.
Elles étaient venues hier, et Mélinda avait dignement célébré ses retrouvailles avec Alice et Sakura, tout en leur assurant qu’Ayano n’assisterait à rien de choquant, sexuellement parlant. Elle avait assigné Liana à la surveillance d’Ayano, et, quand cette dernière n’était pas dans sa chambre, elle se reposait à la piscine, ou jouait avec Clara. Mélinda avait accessoirement aussi espéré que cette visite permettrait à Akira de se décoincer un peu, et de permettre enfin à Mélinda de faire ce qu’elle avait toujours eu envie de faire avec son adorable fille : lui faire l’amour. Mais ça n’avait pas encore été un franc succès, et Mélinda commençait à désespérer.
*
Plus je la vois, plus j’ai envie de la prendre dans mon lit... Akira, que tu es cruelle avec moi !*
Mélinda avait espéré qu’Alice réussirait à décoincer un peu Akira, mais ça n’avait pas vraiment réussi. Elle termina d’y songer quand Alice termina de s’habiller. Les deux femmes décidèrent donc d’aller au lycée. Sakura, elle, dormait paisiblement. Comme il faisait assez froid dehors en ce moment, la Princesse opta pour
une délicate tenue avec un foulard autour du cou. Le premier cours du matin était un cours de mathématiques, par un professeur qui venait de débarquer : Akashi. Le pauvre n’arrivait pas à tenir le rythme, et les élèves prenaient un malin plaisir à le harceler en cours en parlant tout le temps, attendant qu’il craque.
Les deux femmes se retrouvèrent ainsi dans le cours, qui commença. Akashi tenta vainement de demander aux élèves d’aller au tableau pour les exercices qu’il fallait faire, mais personne ne l’écoutait vraiment. Alice, qui venait peu, était rapidement devenue très appréciée de la classe... Et ce même si elle restait très proche de Mélinda, qui était bien moins appréciée. Il fallait aussi dire que la Princesse était très curieuse, et saluait tout le monde. Elle n’avait jamais véritablement pu voir un lycée, et c’était donc pour elle une expérience inédite. Elle avait vu Oberyn, qui s’était déguisé en agent d’entretien, et qui continuait à la protéger, même ici.
Le cours débuta donc, et fut rapidement interrompu lorsqu’Akashi annonça la venue d’une nouvelle élève. Les conversations se turent brusquement, et une jeune fille entra.
«
B-Bonjour.... Je... Je me n-nomme Cécile C-Carter... Enchantée... »
Un silence respectueux s’instaura quand la femme entra. Les mâles avaient les yeux écarquillés, ainsi qu’une bonne partie des filles. Même Alice était surprise devant la taille de cette poitrine ! Il n’y avait guère que Mélinda qui fronçait les sourcils. Ce sang... Elle avait su d’emblée que cette lycéenne n’était pas une humaine, mais une démone... Et ce sang sensuel, parfumé, délicat, subtil, lui rappelait vaguement quelque chose. Le senseï hésita, et conseilla à Cécile de s’installer derrière Alice et Mélinda, probablement pour éviter que les mâles ne viennent la toucher en plein cours. Tout était possible au lycée Mishima, après tout... Surtout ce qui était indécent.
La timide Cécile s’avança donc au milieu des rangs, essuyant des regards libidineux, et Mélinda ne dit rien, sa mémoire lui revenant. Quand Cécile se mit derrière elles, elle comprit. Elle eut un sursaut de surprise, en se rappelant où elle l’avait vu !
*
Mais si, bien sûr ! Cécile... Cécile la succube ! Comment oublier sa performance ?*
Il fallait remonter à loin... Quand Mélinda avait repris le harem, et qu’elle commençait à le reconstruire, elle avait devant elle un immense chantier. Les Warren étaient lourdement endettés, et les Impériaux triomphant après la guerre civile avaient clairement comme désir de s’accaparer le harem. Mélinda avait du batailler avec rage, tout en se remettant des traumatismes de son enfance. Dans ces circonstances, elle avait fait appel à une succube, en consultant les vieux grimoires magiques de la bibliothèque du harem, afin qu’elle l’aide à soumettre une superbe femme tropicale, mais extrêmement nerveuse. Cécile lui avait rendu un grand service, mais, fierté oblige, Mélinda avait évité de la rappeler ensuite...
«
Salut Mél, ça fait un bail ♥ »
La vampire, surprise, tourna lentement la tête, et Alice parla également à voix basse :
«
Vous vous connaissez ? s’étonna-t-elle.
-
Une longue histoire... rétorqua Mélinda rapidement.
Mais oui, ça fait un bail, Cécile... Je suis flattée que tu te souviennes de moi... Vu tous les partenaires que tu dois t’enfiler, je ne pensais être qu’une petite parenthèse dans ta longue existence de débauche sexuelle et de lubricité... »
Alice rougit furieusement, commençant à comprendre que Cécile ne devait pas être une humaine.
«
C’est... C’est une vampire ?! »
Mélinda rigola légèrement.
«
Encore pire que ça... -
Cessez de BAVARDER !! s’exclama alors le prof’.
Mélinda, Alice, n’embêtez pas déjà la nouvelle ! Vous n’avez pas honte ?! »
Si Akashi savait de quoi la «
nouvelle » était capable...
«
J’aimerais maintenant que quelqu’un se décide enfin à venir au tableau pour tenter de résoudre cette équation ! -
Moi, senseï ! s’exclama Alice en levant la main.
-
Ah, formidable ! Très bien, et bien, allez-y ! »
Alice se leva, heureuse d’aller au tableau, et avança rapidement. Mélinda, de son côté, se retourna vers Cécile, en penchant sa tête en arrière. Elle la tourna, et respira le parfum enivrant de la succube :
«
Alors, que fais-tu ici, ma belle petite salope ? »
Insulter Cécile était une forme d’honneur pour elle, Mélinda le savait depuis qu’elle l’avait invoqué en l’appelant «
grosse pute cosmique ».