STÉPHANIE BROWN
Orlando, si c’était bien lui (car l’homme n’avait, après tout, pas daigné décliner son identité) était un redoutable magicien, maîtrisant la magie élémentaire avec un certain talent. C’était surprenant, mais il n’y avait pas encore de quoi terrasser Stéphanie, au point que cette dernière s’écroule. Elle avait déjà affronté des mages et des mutants à Gotham City, et savait comment les gérer. Celui-ci était cependant rapide. Face à elle, il souriait légèrement, et Batgirl se mit en position de combat. Elle fronça les sourcils, attendant qu’il vienne... Lorsqu’elle entendit du bruit sur sa gauche. Orlando releva la tête, et envoya une série d’arcs électriques, qui heurtèrent des échelles, ces dernières sauvant Shoutarou de la mort. Batgirl en profita, et envoya un Batarang, qui atteignit l’homme à la tempe. Il poussa un cri de douleur, se tenant la tempe, et Stéphanie courut rapidement vers lui, essayant de le frapper d’un coup de pied. L’homme, malheureusement, se téléporta, arrivant dans le dos de Batgirl, et essaya de l’attaquer avec ses arcs électriques.
Stéphanie bondit en hauteur, et évita les arcs électriques, qui touchèrent le sol. En hauteur, elle se retourna rapidement, et le bout de son pied gauche frappa Orlando à la nuque, l’envoyant sur le sol. Elle se remit sur ses pieds, et tenta encore de le frapper, à l’aide d’un autre coup de pied, mais l’adversaire tendit sa main, et une onde d’Air frappa Stéphanie de plein fouet, l’envoyant heurter le mur. Stéphanie soupira de douleur, secouant la tête.
«
T’es plutôt endurante, ma beauté. Mais ce gus-là, ce n’est pas lui que je recherche. Pourquoi tu ne me dirais pas où il se trouve ? »
Batgirl fronça les sourcils. Que voulait-il dire par là ? Ce... Ce n’était pas lui, Orlando ?
«
Qu’est-ce que tu veux dire ? -
Je n’ai pas que ça à faire de te corriger, mais, puisque tu y tiens... »
L’homme se téléporta à nouveau, et arriva pile devant Stéphanie, où il tenta de la frapper. Elle fut toutefois plus rapide, et son poing le heurta au menton, le faisant reculer, où un coup de pied retourné rencontra ensuite sa tête. L’homme s’affala encore sur le sol, en soupirant, et tenta de se défendre à l’aide d’un sort d’Air. Cependant, Stéphanie ne comptait pas tomber deux fois dans le même piège. Le souffle la frôla, et le magicien tenta encore de se téléporter, arrivant dans le dos de Stéphanie... Où il se reçut un coup de coude dans l’estomac, suivi d’un coup de pied qui balaya ses jambes, l’envoyant s’affaler sur le sol.
«
Haaa..., soupira-t-il.
Comment diable fais-tu ça ? »
Batgirl se contenta d’un léger sourire énigmatique.
«
Je suis une combattante très douée. Tu as beau te téléporter, je peux sentir les déplacements d’air autour de moi, et réagir instinctivement. Tu n’es pas un combattant, juste un magicien. »
L’homme se mit à sourire, et entreprit de lentement se redresser, crachant un peu de sang sur le sol.
«
Tu... Tu m’as fait mal, hum... Mais soit... Tu remportes la première manche, joli cœur. »
Il entreprit de se redresser, tandis que Stéphanie se permit un regard vers Shoutarou. Il avait l’air d’aller bien.
«
Si tu n’es pas Orlando, qui es-tu ? »
L’homme soupira, reprenant son souffle. Il avait mal au ventre. Ce n’était vraiment pas un guerrier, rien de plus qu’un frimeur.
«
C’est... C’est moi qui lui ait servi de contact... Ici... Mais... Ce sale enfoiré m’a... M’a doublé... Je l’ai présenté aux Suguru, car il était intéressée par les Gaïa Memories. Je lui ai expliqué tout ce que je savais, mais... Il m’a trahi, et j’ai failli mourir. Il m’a volé ma Gaïa Memory ! »
Stéphanie fronça lentement les sourcils.
«
Que cherche-t-il à faire ? »
Il reprit lentement son souffle.
«
Il... Il s’est longuement renseigné sur ces... Ces objets. Je crois qu’il cherche à se créer sa propre Gaïa Memory. J’ai été dans sa planque, mais il était déjà trop tard... Les Suguru veulent aussi lui faire la peau. Il... Il s’est foutu de nous ! »
Ceci semblait conforme au portrait qu’on avait dressé du
Flambeur : quelqu’un qui n’avait peur de personne, et se jouait de tout le monde. Mais que voulait-il faire avec les Gaïa Memories ? Malheureusement, Stéphanie ne s’y connaissait pas assez là-dedans pour deviner ses intentions.
BARBARA GORDON
Avoir eu le privilège de travailler avec Bruce Wayne faisait qu’on avait des nerfs d’acier, et ce surtout quand on était la fille du commissaire Gordon, qui travaillait au GCPD, l’un des départements de police les plus dangereux des États-Unis. Barbara buvait du café devant son ordinateur, enrageant d’être coincée dans son fauteuil. L’Oracle aurait bien sûr pu suivre son traitement pour recouvrer l’usage de ses jambes, et venir en aide à Stéphanie, mais elle estimait qu’elle était plus utile devant un ordinateur que sur le terrain. Le
Flambeur ne serait pas neutralisé par les méthodes conventionnelles. On ne l’aurait pas en remontant la piste des Yakuzas et des Suguru, il fallait réfléchir autrement. Le FBI avait sur lui un dossier énorme, que Barbara avait réussi à obtenir. Elle admirait le génie de synthèse des officiers du FBI, qui étaient des génies capables de rapidement appréhender une situation sur le terrain, et d’obtenir le soutien des locaux.
Ils avaient effectué un véritable travail de synthèse sur la piste du
Flambeur, réunissant et regroupant toutes les informations connues, mais, hélas, leurs informations n’étaient guère intéressantes. Orlando était insaisissable, et, si on avait réussi à obtenir son empreinte génétique, elle ne correspondait à aucune empreinte figurant dans les services de police. L’homme n’avait jamais été verbalisé, et ressemblait à une espèce de fantôme. Il y avait au moins une quinzaine de portraits-robots, mais Orlando n’avait aucune apparence physique particulière, aucun signe distinctif qui permettrait aisément de le reconnaître. Pire, il semblait s’amuser à changer fréquemment d’apparence, et semblait être autant à l’aise dans un treillis que dans un costume sur mesure. Un véritable caméléon, donnant ainsi des portraits-robots guère précis. Barbara ne savait pas quoi en penser. Elle était curieusement excitée et effrayée par cet homme. Il représentait un véritable défi.
*
Je t’aurais, Orlando* se promit-elle en son for intérieur.
Philip lui posa ensuite une question. Barbara suivait naturellement ce qu’ils faisaient, et elle n’était pas inactive. Elle était en train de pianoter, et s’était permise de boire son café pendant que son ordinateur vérifiait le petit programme qu’elle venait de fabriquer. Philip était sur le compte utilisateur du
Flambeur, perdu dans les profondeurs de ce qu’on appelait le
deep web. Les profondeurs du Web, des endroits inaccessibles aux simples néophytes, et même aux internautes confirmés. L’endroit où la guerre faisait rage entre les cyberpoliciers et les cyberdélinquants, bien loin des plaisanteries faites par les Anonymous, et par d’autres plaisantins. Le
deep web était le refuge du marché noir, des dealers, des tueurs à gages, des pirates informatiques, un endroit que Barbara ne connaissait que trop bien, pour y avoir passé des nuits entières.
Initialement, le
deep web désignait l’ensemble des sites inaccessibles par les moteurs de recherche classiques, comme Google, Bing, Yahoo... On n’entrait pas dans le
deep web en tapant une adresse par erreur. Seul quelqu’un connaissant le site pouvait indiquer leur emplacement. La lutte contre les cybertrafiquants étaient donc de longue haleine, car il fallait trouver un maillon de la chaîne pour remonter au site, et essayer de coincer son
webmaster. Il existait quantité de sites variées sur le
dark web, et celui où était Orlando semblait visiblement être une plateforme de ventes ou de discussions. À l’aide de Tor, et de son VPN, Barbara put y accéder rapidement, en toute discrétion. C’était un site japonais, mais il se traduisait aussi en anglais. Elle constata qu’il s’agissait d’un site de vente en lignes, et blêmit en voyant le nom du site : Outside Goods.
On y vendait des Terranides, des sortilèges magiques, des armes futuristes.. Outside Goods avait sa base d’accès à Seikusu, et vendait sur le marché noir des biens obtenus à Terra, qu’il s’agisse d’esclaves, de drogues, d’armes... Ou même d’échantillons de virus formiens.
*
Mon Dieu, c’est pire que ce que je pensais...*
Elle vit une vente aux enchères portant sur une petite neko âgée de dix ans. Une vidéo de mauvaise qualité la montrait, miaulant, effrayée, un collier autour du cou, et les enchères atteignaient des sommes astronomiques. Aucun compte, aucun panier, aucun profil, impossible de savoir, par le biais de ce site, ce qu’Orlando avait acheté. KraptOp restait leur meilleure cible, et ne tarda pas à répondre, par le biais de son singulier code, que le programme de Barbara traduisit immédiatement :
KraptOp says
Comment était la clef ?
Il faisait certainement allusion à une Gaïa Memory, et Barbara sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. Avant que Philip ne puisse répondre, KraptOp envoya un autre message :
KraptOp says
J’en ai une autre, si ça t’intéresse toujours.
Remarque : Si jamais ça peut t’aider, voici un petit article sur le
dark web.