JACK KNIGHT
Knight était légèrement en sueur, avec un costume froissé. Il ignorait ce qui se passait ici, et dans quoi Orlando était embarqué, et avait le sentiment de se lancer sur une fausse piste. Visiblement, le
Flambeur s’était mêlé à un trafic de Gaïa Memory. Mais était-il toujours impliqué là-dedans ? Il était dans l’habitude d’Orlando de se mêler à des réseaux criminels, afin de brouiller les pistes. Il profitait de l’opacité des réseaux mafieux pour agir en toute discrétion, et, le temps que les enquêteurs remontent la piste, l’homme n’était déjà plus là. Jack craignait que la même chose ne se répète avec les Gaïa Memory et les Yakuzas. Ils avaient une piste : les Sugaru. Cependant, Jack allait devoir se renseigner sur les différents clans qui régnaient à Seikusu, afin d’en savoir plus sur eux, et de trouver comment les approcher. De nouvelles nuits blanches en perspective. Jack approuva le commentaire de Shoutarou de ne rien concernant les Gaïa Memory... Mais comment allaient-ils expliquer l’état du hall principal ? De plus, Aiji avait clairement vu les commandos... Mais, avec un peu de chance, il prendrait ceci pour un délire personnel, et n’en parlerait pas.
«
Y a une bombe qui a pété ou quoi ? demanda un flic.
-
Ce sont des Yakuzas ! Mais y s’est passé quoi, ici ?! »
Jack avait rangé son arme, et vit alors le commissaire s’approcher. Shyzouke. Il se rapprocha rapidement, énervé, et Shoutarou tenta de se justifier. Jack, de son côté, ne dit rien, regardant autour de lui. Sa veste était légèrement trempée, mais les sirènes d’incendie s’étaient éteintes.
«
Comment le saurai-je ?! » lâcha Shyzouke.
Il regarda ensuite Jack Knight, qui lui expliqua brièvement ce qu’ils faisaient ici.
«
Notre enquête nous a conduit dans un appartement, où nous avons trouvé un cadavre. Celui d’un journaliste travaillant ici. Puis des Yakuzas ont débarqué. »
Shyzouke l’écouta silencieusement. Pour le coup, Jack était vraiment sur la corde raide. Il savait que sa position ici était risquée, et que, si les Japonais le voulaient, son autorisation spéciale d’enquêter à Seikusu pouvait être suspendue. Et, même si Knight n’était pas un individu très procédurier, il savait très bien que, si Shyzouke étant impliqué avec les Sugaru, la situation serait compliquée pour lui. Il risquait tout simplement d’être renvoyé, et ramené aux Etats-Unis, pour finir dans un placard. Knight tenait à éviter cela, et il devrait enquêter sur Orlando rapidement, afin de trouver plus de pistes.
«
Vous avez vu un cadavre, et vous avez poursuivi votre enquête ?! s’exclama le commissaire.
Vous êtes au Japon, ici, pas au Far West ! Et vous, Shoutarou... Vous faites n’importe quoi ! Vous aviez un mandat pour aller ici ? Pour rechercher dans les bureaux d’un journaliste ? »
Knight grogna, serrant les dents. Shyzouke n’était guère courageux, mais ce n’était pas surprenant. Du moins, si la théorie de Shoutarou se confirmait. Shyzouke s’arrêta soudain, en entendant son téléphone portable sonner, et l’attrapa. Il le consulta brièvement, puis secoua la tête.
«
Nous en reparlerons demain, croyez-moi ! s’exclama-t-il en tendant un doigt accusateur vers Knight.
Vous allez reprendre le premier avion illico pour New York, foutu gaijin ! »
Shyzouke s’écarta alors, et sortit, tandis que les policiers s’occupaient des corps endormis des Yakuzas. Jack parla rapidement à Shoutarou :
«
On a deux options. Soit on se rend au bureau, et on essaie d’obtenir des infos sur les Sugaru, soit on suit le commissaire. Il est anormal qu’il soit ici aussi rapidement. Je suis sûr que ce type nous cache quelque chose. »
L’heure était donc venue pour une petite filature.
STÉPHANIE BROWN
«
Allez, neutralisez-là ! »
Depuis son bureau, Suguru était nerveux, et finit par descendre en personne, tandis que ses homes fouillaient la zone. La boîte de nuit s’étalait sur deux étages, comprenant des toilettes, des couloirs annexes, avec des conduits de ventilation. Un Yakuza se tenait dans les toilettes, pointant son fusil à pompe, et ouvrait chaque cabine. Il ne vit aucune trace de Batgirl, et se retourna, tandis que Stéphanie descendit du plafond. Elle s’avança rapidement vers l’homme, et posa une main sur sa bouche, avant de le plaquer sur le sol, coinçant son genou contre son cou. Elle l’immobilisa, et l’étouffa. L’homme gémit en se tortillant, et tenta même de lui mordre les doigts. Ses dents heurtèrent sa combinaison, et elle continua, jusqu’à ce qu’il s’effondre, dans le coma. Stéphanie se releva alors, et glissa le Yakuza dans la cabine, avant de la fermer. Elle se dirigea vers la sortie des toilettes, et entendit un Yakuza s’approcher. Elle attendit patiemment, et, quand il fut suffisamment proche, elle bondit rapidement, l’attrapant par les pans de sa veste.
«
Hey... ! »
Ce fut tout ce que l’homme réussit à dire, avant que sa tête ne s’écrase contre le mur, violemment, brisant plusieurs plaques. Il s’effondra mollement sur le sol, et les autres Yakuzas s’approchèrent rapidement. Stéphanie se dépêcha, et sortit de son ceinturon une petite boule, qu’elle posa sur le sol, en appuyant sur un bouton, puis s’écarta rapidement. Elle sortit alors de sa combinaison une sorte de petit dispositif, qui était relié à la petite mine. C’était une bombe, et elle pouvait l’enclencher à distance. La petite bombe émettait des ondes radio qui lui permit de connaître le nombre d’ennemis. Elle appuya sur la détonation, et il y eut une intense explosion lumineuse. Les criminels poussèrent des hurlements, et elle se précipita vers eux. Stéphanie sortit sa Bat-griffe, et la planta dans le dos de l’homme, le tractant en arrière, avant de bondir sur lui, et de le frapper à la tête, l’envoyant s’écrouler sur le sol, où son pied l’acheva. Un coup de pied retourné frappa un autre homme, l’envoyant heurter le mur, et elle attrapa l’autre par sa veste, en se laissant tomber sur le sol. Son pied se releva, atteignant l’homme au bassin, et elle le poussa, l’envoyant s’écraser sur le sol. Stéphanie se releva rapidement à l’aide d’une roulade, et son coude heurta la tête du second Yakuza qu’elle avait attaqué, le renvoyant contre le mur. Elle bondit ensuite sur le dernier, atterrissant au milieu de son dos, attrapa sa tête, et l’écrasa contre le sol.
Batgirl avait agi très rapidement, et entendit d’autres bruits de pas. Elle remonta le couloir, et atteignit la salle centrale. Il y avait encore d’autres Yakuzas. Ils étaient vraiment très nombreux, et Jinta était au centre, poussant des grognements nerveux, faisant trembler le sol.
*
Inutile de s’aventurer là-dedans...*
Elle s’avança un peu, le long des arcades. Les Yakuzas avançaient lentement, ensemble, évitant de se séparer. Elle finit par trouver ce qu’elle cherchait : une sorte de boîtier métallique, qu’elle ouvrit, avant d’y mettre une espèce de batarang, renfermant un virus électronique, qui permit alors à l’Oracle de se connecter sur le réseau.
«
Merci, Stpéhanie. J’inspecte les cameras. Ne te fais pas repérer. -
Jinta a l’air de plus en plus agressif » nota silencieusement Stéphanie.
Pour autant, la jeune femme ne comptait pas intervenir directement. Elle s’enfonçait dans un coin, près d’un escalier, quand Barbara lui annonça avoir repéré Philip.
«
Quoi ?! -
Il y a une cage d’escaliers à ta gauche. Descends. Il y a une espèce de cave, avec d’autres gardes. Dépêche-toi, ils vont le ramener dans sa cellule. »
Stéphanie obtempéra, et atteignit la double porte. Elle dévala rapidement l’escalier, et entra dans une série de couloirs, au milieu d’entrepôts de stockage, et de portes fermées. Il y avait de nombreux hommes, qui parlaient entre eux, assez agités et nerveux à l’égard de ce qui se passait au-dessus. Batgirl s’approcha d’un entrepôt de stockage, où de nombreux Yakuzas parlaient entre eux.
«
Tu crois qu’on devrait remonter ? -
On n’a pas reçu d’ordres pour ça ! »
Stéphanie s’avança rapidement, et suivit les instructions de l’Oracle, jusqu’à s’approcher d’un couloir isolé, où deux Yakuzas pointaient avec leurs armes Philip.
«
Allez, le jeune, dépêche-toi, avant que je me fâche ! »
Stéphanie se rapprocha rapidement, et envoya un batarang. Il fonça tout droit vers la nuque d’un des deux hommes, et ce dernier se le reçut à l’arrière, le faisant tomber sur le sol. Le second se retourna, rapidement, et eut à peine d’exprimer sa surprise que la jambe de Stéphanie lui rentra dans le ventre, le pliant en deux. Le pied de Batgirl rencontra ensuite la tête de l’homme, et il s’écroula sur le sol, inerte. Stéphanie se retourna ensuite vers Philip, et s’avança lentement vers lui.
«
Philip, je suppose ? J’aimerais bien dire que tu es tiré de l’affaire, mais, à la vérité, je crois que le pire est encore à venir. »