Potion, décoction... Tout passe pour assouvir une passion (Edge)

Cette fois, Nathaniel contrôlait le corps de Zeliel après une longue possession qui n’était pas la sienne et ça lui permettait de faire le point. Assise sur une grosse rocaille plutôt lisse. Sa tête était bourrée de choses à mettre au point dans le laps de temps qui lui était dédié. Mais avant tout chose, il faut trouver des habits. Etant dans un endroit bien à l’abri de tout regard indiscret, elle plongea sa main dans la terre solide de cette espèce de forêt sauvage et en sortit une grande robe blanche. Pour une fois que ce n’était pas du noir ou du bleu foncé… Cette robe contenait des lacets à l’arrière et de nombreux motifs de fleurs un peu partout. La taille ? Ho pas très grande. Un décolleté sans manche et le bas s’arrêtant un peu au dessus des genoux prouvait qu’il faisait relativement doux en cette période, pour ne pas dire chaud. Après avoir enfilé ça par-dessus son unique sous vêtement, l’érudite réutilisa son pouvoir pour faire apparaître une paire de chaussures argentées relativement simple. Une fois bien habillée, elle se rassit.

Résumons ce qu’elle avait appris avant que l’autre demoiselle vienne tout interrompre…  Sur les derniers livres lus à Sylvandell, la demoiselle aux cheveux sombre avait retenu quelques petites choses concernant la magie. Toutes les magies étaient différentes et les moyens pour les sceller encore plus. Donc cette seule piste, bien que maigre, avait fait chauffer la matière grise un bon moment et plusieurs solutions se présentaient. Celle que Nathaniel retenue ? Une potion capable de libérer les énergies magies d’une personne. Certes, l’érudite était bien incapable de réaliser une telle décoction, d’autant qu’elle n’avait ni ingrédients, ni formule, ni matériel pour réaliser tout ça. Il fallait donc trouver un ou une alchimiste suffisamment instruit(e) pour préparer le breuvage tant désiré, même si les chances pour que ça marche restèrent inconnues. Dans le silence forestier, Nathaniel se leva et repris sa marche. La chance allait lui sourire et pas qu’un peu…

Ce matin-là, Edge s'était levée de bonne humeur. Chantonnant à tue-tête quelques mélodies entêtantes, elle avait eu l'idée d'innover. Oui, parfaitement, d'innover. La veille, on lui avait apporté quelques grimoires, qu'une sorcière d'Ashnard avait pris le soin de lui léguer après sa mort. C'était une femme qu'elle avait rencontrée, un jour, en forêt. Une de ces sorcière un brin effrayante, aux genoux cagneux et aux dents grises. Allez savoir pourquoi, elle avait immédiatement plu à la jeune hermaphrodite, qui s'était empressée de lui parler ... Les deux femmes avaient liées connaissance, se rendant visite par la suite à plusieurs reprises. Ainsi, Edge était devenue sans vraiment le vouloir la seule héritière de cette vieille sorcière. Il y avait donc là, dans sa bibliothèque poussiéreuse, quantité de nouveaux ouvrages qu'elle avait hâte de parcourir. Portant seulement un kimono de soie, où étaient imprimés des cascades et des poissons, elle entra donc à pas de loups dans ladite bibliothèque. Ses doigts tremblants d'excitation attrapèrent un des ouvrages, au hasard, et elle en huma l'odeur pendant un long moment. Il sentait le soleil et le temps. Vêtue d'un sourire, elle le prit donc sous le bras pour l'emmener à l'étage. Sous son plafond, dans une sorte de vaste grenier, se reposaient ses ingrédients. Elle pourrait donc y récolter tout ce dont elle avait besoin pour un philtre qui se trouverait dans cet ouvrage ...

Seulement, c'est quand elle arriva à l'étage qu'elle réalisa son erreur. Cette sorcière venait d'Ashnard. C'est donc là-bas qu'il faudrait qu'Edge aille pour récupérer les ingrédients nécessaires à ses potions. La jeune hermaphrodite grinça des dents pour ne pas crier de colère, puis alla se préparer. Comme tenue, elle fit le choix d'une chemise blanche, rentrée pantalon taille-haute en daim, lui-même maintenu contre son ventre par une ceinture à la boucle dorée. Elle enfila une paire de bottes, pour ne pas se salir, et un manteau noir court. Ses cheveux furent vite tressés, et la tresse rabattue sur son épaule droite. Puis, le grimoire soigneusement rangé dans un sac en toile, elle se mit en route pour Ashnard. On pouvait trouver là-bas une forêt regorgeant de plantes, animaux et autres joyeusetés, bien utiles pour les philtres. Alors la jeune hermaphrodite s'y rendit, et y fut en moins de temps qu'elle n'aurait pu le penser. Armé de quelques flacons, Edge commença donc sa cueillette, non sans cesser de chantonner comme une enfant.

Ce n'est que lorsqu'elle se retrouva dans un petit marais, les pieds trempant dans l'eau, occupée à retirer une crapaudine de la boite crânienne d'un batracien - une pierre qui changeait de couleur lorsqu'elle approchait d'un poison - qu'elle entendit des pas, non loin d'elle. Aussitôt, elle se releva, la crapaudine serrée dans la main.

- Y'a t'il quelqu'un ?

Demanda t'elle, sans peur, son regard fouillant les environs.

- Y'a t'il quelqu'un ?

Nathaniel s’arrêta à ses paroles. Les bruits de pas dans l’herbe remuante et le sol légèrement dur n’avaient pas été passés inaperçus. De plus, les branches brisée par le temps, qu’il soit temporel ou climatique, n’était pas si rare que ça par ici. Continuant à marcher après un petit arrêt de quelques secondes, l’érudite chercha d’où venait la voix. Non pas qu’elle s’intéressait particulièrement à savoir qui se trouvait non loin d’elle, mais il se pourrait que cela affecte sa journée de façon positive. Un peu de réflexion et il n’est pas difficile de penser que seul des mercenaires, criminels en cavales, créatures vivants en solitaire ou des gens cherchant des ingrédients pour X raisons. Les deux premières suppositions furent direct à écarter car sinon il serait stupide de se faire repérer. La troisième également car la créature aurait soit attaqué, soit fui. Et puis il n’y avait pas de sensation de peur dans le ton employé. C’est donc convaincue que sa troisième interprétation était la bonne que la demoiselle aux cheveux sombre s’approcha et vit une inconnue en train de traficatouiller quelque chose avec des batraciens. Restant hors de portée de l’eau, son regard porta directement sur une pierre de crapaudine et le batracien associé. Levant dorénavant la tête, elle lui dit :

- Je ne suis qu’une érudite passant par là. Ne vous en faite pas pour moi.

Restant ainsi à regarder la demoiselle, C’est étrange comme les vêtements portés par les deux protagonistes n’avaient absolument aucun rapport les uns avec les autres. D’un coté nous avons Nathaniel et sa petite robe qui pouvait la faire ressembler à une princesse, et de l’autre nous avons une belle inconnue habillée dans un style plus urbain. Constatant ce joli petit contraste, l’érudite fit un petit sourire. Elle savait qu’ignorer cette personne ne serait pas très bon, surtout si ses facultés d’observations et son esprit déductif eut raison de tous les paramètres présents dans ce tableau. Détachant son regard un moment pour cibler celui de cette femme aux allures jeune, elle se demanda si elle pourrait aller droit au but. Après tout, elle n’avait rien à perdre à moins qu’elle dérange particulièrement la demoiselle en chemise :

- Dites-moi, par le plus grand des hasards existant en ce monde, seriez-vous une alchimiste, une sorcière ou une collectionneuse ?

Si la réponse était celle espérée, nul doute qu’elle se retrouverait avec des étoiles dans les yeux et un air réjouit. Certes Nathaniel contrôle plutôt bien ses sentiments, mais difficile de cacher sa joie quand le hasard vous joue un bon tour

Sortant un flacon de son sac, Edge y rangea rapidement sa crapaudine, tandis qu'une femme apparaissait face à elle. Soigneusement, l'alchimiste posa le corps sans vie du crapaud sur le bord de l'étang, veillant à ne pas tremper son pantalon au passage. L'eau arrivait à la lisière de ses bottes, et le moindre geste brusque pouvait immerger le bas de ses jambes. La jeune femme sortit des eaux avec toujours autant de soin, comme si chaque geste avait son importance. Sa sacoche calée contre sa taille, elle quitta les eaux visqueuses de cette mare, pour venir essuyer ses semelles dans l'herbe. Ce n'est que quand l'inconnue lui demanda si elle était alchimiste, ou quelque chose dans ce genre, qu'Edge cessa tous mouvements. Une main appuyée contre un arbre, elle releva son regard vers cette femme. Un regard qui n'était pas méfiant, mais brillant d'étonnement. Il était rare que la jeune hermaphrodite croise ainsi des érudites - puisqu'elle se nommait ainsi -, aussi était-elle franchement agréablement surprise de cette rencontre.

D'un regard, elle vérifia si son chemisier blanc n'était pas taché, et remit sa tresse correctement sur son épaule.

- Je suis effectivement une alchimiste, dit-elle, lui tendant la main.

Serrer les mains était, pour Edge, un signe de salut comme un autre. Elle serrait la main de toutes les personnes à qui elle parlait, aussi se permit-elle de saisir la main de cette érudite un instant.

- Spécialisée dans les philtres, décoctions et onguents, continua t'elle.

La jeune femme ne se cachait pas de ce qu'elle était ... Tout espoir de gagner quelques piécettes était bon à prendre, pour elle qui avait grand besoin de sous ces temps-ci.

Nathaniel attendit sa réponse bien sagement tout en observant chaque mouvements de la présumée jeune femme. Ses mimiques étaient relativement méticuleuses, propre et soignés, un peu comme l’érudite quand elle rentrait dans une phase d’observation dans un milieu qu’elle ne connaît pas ou peu. En effet, la miss avait l’habitude de marcher lentement et de faire attention à ses moindres gestes pour ne pas abîmer quelque chose d’exposé ou blesser quelqu’un qui n’aurait pas sentit sa présence dans une foule bien tassée. La passion pour l’observation et l’érudition peut souvent amener à faire des choses plus ou moins bonnes, comme une rencontre hasardeuse dans une forêt à semi-dense aux abords d’Ashnard. Donc toujours en observant les gestes et les expressions diverses de la demoiselle encore inconnue, la jeune femme aux cheveux sombres releva une pointe d’étonnement si l’on en croit le mouvement des yeux et des paupières. Pourquoi serait-elle si étonnée de quelque chose émanant de l’érudite juste maintenant ? Avait-elle également ressentit le fait qu’on ne pouvait détecter sa présence ? Ce fut la seul explication possible par rapport à tous les paramètres connus.

Tendant la main après de dernières vérifications, l’inconnue se présenta donc comme une alchimiste, ce qui fit rentrer Nathaniel en mode "yeux en étoiles". Pile ce qu’elle cherchait. Ce n’est pas beau le hasard ? Bref, se reprenant faiblement, l’érudite assoiffée de connaissance serra donc la main de celle qui allait être sa sauveuse de la journée, de façon ferme mais non sans sentir une légère excitation. La bonne humeur de la jeune femme aux cheveux sombre avait remontée d’un bon cran supplémentaire, et elle espérait également que ça n’allait pas retomber d’un seul coup. L’alchimiste ajouta que sa spécialité était les philtres, décoctions et onguents, ce qui était bien mieux. Certes, Nathaniel avait anticipé toute seule le fait qu’elle saurait en faire, mais s’il s’agissait réellement de ce que sa sauveuse savait faire le mieux,… Que dire d’autre que la chance venait de lui sourire allègrement ?

Retirant la main précédemment tendue, l’érudite plaça cette même main dans le creux de sa poitrine, arborant un léger sourire sur ses lèvres, tout en rabaissant lentement ses paupières.  Une part de sa féminité émanait comme un rayon blanc dans cette forêt, illuminant l’endroit de son blanc immaculé. Relevant doucement la tête vers l’alchimiste, elle rouvrit également les yeux. Comment formuler ce qu’elle attendait de cette demoiselle assez agréable à regarder ? Ne mettant que peu de temps à savoir comment formuler sa requête, elle ne tarda pas à tout poser en étant franche, directe mais pas agressives dans ses propos légèrement entachés de joie :

- Excusez-moi pour ce débordement de bonne humeur… Le hasard fait que j’aurais besoin des services d’une personne comme vous, maniant les ustensiles alchimiques pour créer une potion qui pourrait m’aider.

Marquant un temps de pause, histoire de laisser la demoiselle en face d’elle bien décortiquer ce qu’elle venait de dire, Nathaniel remis sa coiffure en place suite au vent qui c’était légèrement levé. Avec la géographie actuelle, un appel d’air avait passé un peu vivement son peigne décoiffant dans les cheveux de la belle érudite en quête de savoir. Rapidement, tout fut rentré en ordre et elle reprit toujours aussi sobrement :

- Je ne vais pas vous cacher que j’ai un pouvoir bien particulier. Je peux tirer d’une autre dimension des vêtements et autres objets à caractère vestimentaire comme des bijoux. Or, à ce que j’ai lu concernant ce don, c’est que… Celui que je possède est bridé voyez-vous. J’ai également lu qu’il serait possible de débrider la chose avec une potion, mais j’ignore tout de l’alchimie… Pensez-vous pouvoir m’aider ?

Et voilà, tout avait été dit. Sa parlotte avait été longue mais au moins, pratiquement tout avait été dit. Nathaniel était le genre de femme à parler longuement, voir même capable de vrais monologue quand il s’agissait d’un sujet important ou qui la passionnait de façon conséquente. Pour les petites explications, elle s’était retenue de rentrer dans les détails les plus ennuyeux pour ne pas bourrer le crâne de l’alchimiste de façon inutile et stupide. Elle attendit sa réaction puis se souvint d’une chose importante, voire même cruciale. Avec son statut de vaisseau des Âme capable de se passer de besoins vitaux comme le sommeil et se nourrir, tout en tirant compte du fait qu’elle possédait le pouvoir décrit plus tôt, Zeliel n’avait aucunement besoin d’avoir de l’argent sur soi ou d’avoir un lie de vie fixe. Pour prévenir la réalité, elle s’empressa d’ajouter :

- J’aimerais préciser quelque chose d'essentiel. Je ne possède pas d’argent… Est-il possible de trouver un terrain d’entente ?

Ses espoirs étaient à cent pour cent placé en l’alchimiste. Nathaniel pourrait lui offrir des bijoux avec son pouvoir, partager des connaissances sur d’éventuelles recette qu’elle aurait lue mais que seule elle ne pourrait pas les faire,… Tant qu’elle n’aurait pas besoin de donner son corps, tout irait bien. Comme ça lui plairait de pouvoir ranger ses livres et les ressortir quand elle le veut grâce au pouvoir de Zeliel… Imaginez que vous pourriez avoir une bibliothèque infinie rien qu’avec un seul pouvoir. La grande classe non ?

Tout en rangeant soigneusement ses flacons, Edge l'écouta. Son sac, à chaque mouvement qu'elle faisait, émettait des cliquetis un peu agaçants. Aussi fit-elle attention à caler un chiffon entre ceux-ci, afin qu'ils restent aussi silencieux qu'une armada de carpes. Elle avait besoin d'une alchimiste ? La jeune hermaphrodite ne pouvait que s'en réjouir. Non pas qu'elle appréciait la compagnie des autres - Edge étant une grande solitaire, plutôt débrouillarde et revendiquant sans cesse son indépendance face aux alchimistes qui ne pouvaient se passer d'apprentis - mais l'idée d'avoir une cliente et un petit pactole l'arrangeant plus qu'autre chose. Elle remit le col de sa chemise soigneusement, un réflexe qu'elle conservait, avant de croiser les bras. Une potion ? Cela était dans ses cordes. Après tout, elle demeurait la seule personne capable de s'être enfuie des Enfers grâce à une potion. Mais aucun revenu ? Mh. La petite brune fit claquer sa langue contre son palais.

Cette femme, face à elle, semblait sortie d'un tout autre ... univers, disons. Edge ne savait guère si cela la rassurait ou l'inquiétait.

- Je ...

L'alchimiste aurait pu refuser. Franchement, elle aurait pu planter là cette jolie créature, pour retourner à ses grimoires. Mais ...

- ... Jamais je n'ai eu affaire à une telle demande !

Un sourire se plaça gracieusement sur ses traits.

- Je ne peux qu'accepter. Nous discuterons ensuite des revenus, ou de ce genre de menus détails, continua t'elle.

Après tout, Edge était solidaire de ses comparses, ces gens qui maniaient la magie ou qui cherchaient à la comprendre. Elle lui fit signe de la suivre, pour la mener vers un passage. Celui qui les ramènerait sur Terre. Aussi, au bout d'une bonne dizaine de minutes, l'alchimiste sortit une fiole de sa sacoche, et en versa deux gouttes sur le sol.

En un clin d’oeil, elle se retrouvèrent dans le jardin d'Edge. Ce genre de potions avaient du bon, elle devait bien l'avouer. Créer ici et là des passages vers Terra était devenue chose facile, depuis qu'elle avait en sa possession les grimoires de la vieille sorcière. Alors, Nathaniel put admirer le jardin de l'hermaphrodite. Des arbres enchanteurs, un étang dans lequel elle se baignait parfois, le chauffant avec quelques décoctions, et le manoir un peu décrépi qui servait de demeure à la petite brune.

Observant curieusement et de façon assidue tout ce que pourrait dire ou faire l’alchimiste en face d’elle, Nathaniel avait foi en la chance de pouvoir établir ce qu’elle voulait. L’érudite ne désirait qu’une seule chose, que la personne en face d’elle accepte sa requête et les conditions allant avec. Vu les petits signes qu’envoyait la demoiselle juste en face d’elle, elle devait être quelqu’un de relativement propre sur soi et assez maniaque. Pourquoi ? Parce que tout simplement elle essaye de bloquer le son assez désagréable qu’émettait son petit matériel à l’aide d’un bout de tissu. Ce qui montrait qu’elle essayait d’éviter tout bruit autant inutile que désagréable. En parlant de tissu, la lady remit son col en place comme il se doit, de façon propre et soignée. Le tout formant une harmonisation de sa personne plutôt agréable. Elle craignait la réponse, espérant de pas être rejetée…

Contre toute attente, cette inconnue était plutôt enthousiaste, peut-être même plus que l’aurait espéré la demoiselle aux cheveux sombres comme la nuit. Elle n’avait donc jamais eut de telle demande ? Donc ce que qu’avais demandé Nathaniel relevait de la rareté la plus appréciable envers cette alchimiste, peut-être même tout ses comparses. Supposons que cela soit le cas. Certes cela n’apporterait rien de plus pour celle qui avait besoin de cette potion, mais une certaine fierté l’envahissait quand même, ce joli petit bout de demoiselle. Si Nathaniel pouvait faire en sort de faire faire une commande particulière, voire complètement atypique, cela ne pourrait que faire progresser l’alchimiste. Il serait même probable qu’elle n’a jamais put réussir ou encore mieux, effectué quelque chose dans ce genre là. C’est à noter.

Un sourire vint sur les lèvres aux allures douces de la sublime créature d’en face. Elle était donc… Satisfaite ? Satisfaite de pouvoir faire quelque chose qui selon elle était hors du commun de ses habitudes ? Tant mieux encore une fois ! Nathaniel ne put s’empêcher de faire de même quand elle su qu’elles pourraient s’occuper des "menus détails" plus tard, donc sûrement après la préparation de ce liquide salvateur. Espérons qu’il n’a pas le goût d’un mort-vivant tout de même, même si l’érudite n’avais jamais eut un tel goût en bouche, et fort heureusement ! Suivant le signe de la demoiselle, la demoiselle aux cheveux sombre repris sa marche vers ce qui pourrait être la direction de sa maison, voire même son antre alchimique regorgeant de livre, tout un tas d’ingrédients plus des onguents en tout genre. Qu’est-ce qui pouvait l’attendre au-delà de ce voyage ?

Puis les deux demoiselles s’arrêtèrent. Patiente, l’érudite observa chaque mouvement, chaque intervention de l’inconnue. Cette dernière sortit une fiole de sa sacoche aux milles miracles et versa deux gouttes de sa préparation sur le sol. D’un seul coup, le paysage changea. Avant, la scène sa trouait être une forêt aux abords d’Ashnard. Après, il s’agissait d’un endroit… Aussi magnifique qu’étrange. Un jardin plutôt sobre avec quelques arbres plus ou moins grand et un point d’eau légèrement sauvage. Une bicoque sympathique mais légèrement suspecte se trouvait là également. Il ne fallut pas longtemps pour comprendre qu’il s’agissait là du lieu de vie de l’alchimiste. Quelque chose gêna tout de même Nathaniel. L’air était… Différent. Elle serait incapable de le décrire avec précision, mais la certitude quant à la position qu’elle n’était pas fut claire et nette. Elle n’était plus du tout près de Sylvandell :

- Charmant endroit. Je dois dire que vous avez bon goût en matière de calme et d’inspiration diverses.

Juste pour souligner que l’endroit lui plaisait, excepté ce petit air légèrement différent. Edge pouvait facilement voir que sa compagne de voyage était dans le genre observatrice, si elle ne l’avait pas déjà remarqué plus tôt. En effet, encore une fois les instincts de la demoiselle aux cheveux sombres reprenait le dessus, analysant chaque chose présente ici dans sa petite tête avide de savoir. Enthousiaste comme jamais, elle ne tarda cependant pas à revenir vers celle qui allait l’aider :

- Excusez-moi, j’ai tendance à m’emporter quand je découvre quelque chose de… Nouveau on va dire.

Passant pour une idiote sur le coup, elle rougit légèrement, prête à suivre pour de bon l’alchimiste. Elle posa une dernière question dont la réponse allait obligatoirement l’étonner, ou mal comprise puisqu’elle n’a aucune connaissance du monde secondaire à Terra, la vieille Terre:

- Dites-moi, je ne reconnaît pas cet endroit ni son atmosphère… Dans quelle contrée sommes-nous ?