Chapitre I : Chez les Lilliputiens.
Alors, comment vous expliquez la situation ? Shinda, Kyubi des Glaces, avait erré pendant plusieurs semaines sur les terres sauvages de Terra. Pourquoi Terra, me diriez-vous ? Tout simplement parce que là-bas, elle pouvait se balader sous sa vraie forme, sans craindre d’être directement montrée du doigt, ou insulter de monstre. Enfin, c’était ce qu’elle croyait…
La géante s’était installée en forêt, non loin d’un village de terranides. Et elle pensait être ainsi tranquille. La nuit, invisible aux yeux de ces individus, il lui était arrivé parfois d’attraper quelques bestiaux d’élevage pour casser la croûte, sans avoir à chasser. Les squelettes de son repas près d’elle, Shinda s’était assoupie, désormais visible, et se rêvait à être moins grande. D’être comme les autres Kyubi en fait. Attention, sa taille lui apportait bien des avantages. Au moins, on ne l’embêtait pas, on ne la défiait que peu, ceux la défiant ne savaient pas vraiment à qui ils avaient affaire. Mais Shinda y voyait par-dessus tout les inconvénients de sa stature. Devoir se cacher, toujours vierge, inspirer la peur…Ce n’était pas vraiment ce à quoi elle recherchait.
Une question ne cessait de se répéter dans ses pensées.
Mais qu’est-ce que je fais là ?! Là ? Et bien, après avoir très bien dormi, il faut le dire, elle s’était réveillée sans pouvoir s’étirer ni bouger. Vraiment pas d’un poil. Comme les Lilliputiens s’étaient emparés de Gulliver, les fameux terranides avaient capturés la belle renarde jusqu’à la place de leur village. Plaquée le dos contre le sol, les villageois l’avaient saucissonnée comme un pauvre rôti de veau près à être mis au four.
- Relâchez-moi !
- Hors de question ! Tu vas payer pour tes crimes !
- Mais de quels crimes vous parlez ?
- Ne nies rien ! Tu as tué cinq de nos chasseurs en une semaine ! Tu vas périr !
- Mais vous délirez ! Le seul reproche que vous pouvez me faire, c’est de vous avoir volé trois chèvres et une vache !
Les yeux des villageois…S’ils avaient des armes à feu à leurs places, ils auraient déjà la géante sur place. Elle n’aurait peut-être pas du dire la vérité sur le vol de bétail. Mais mince ! Elle n’avait pas touché à des terranides depuis des lustres, même sous sa forme « noire ». Elle essaya de se démener, remuant comme une folle pour se défaire des liens qui la faisaient souffrir. La chose qu’elle pouvait faire, c’était ne pas utiliser ses pouvoirs, au risque de vraiment les tuer. Et surtout, ne pas s’énerver…
- Puisque je vous dis que je suis innocente !
Pourtant, dans son timbre de voix, on pouvait sentir son impatience. Imposante et forte, sa voix résonnait même dans les montagnes alentours…Pitié, qu’elle ne transforme pas tout le monde en statues de glace…