Trois semaines, peut-être un mois... Le souvenir du temps passé avec la psychologue dans son bureau hantait le jeune professeur. C'était comme s'il revivait la scène, étape par étape, en accéléré, comme un film passé en avance rapide. L'image de son corps, si beau, si agréablement doux. Ses caresses. Ses baisers. La saveur de sa poitrine. La chaleur de son...
« Professeur ? Vous allez bien ? »
Jad se réveilla soudainement : les élèves le regardaient, depuis son bureau où il était assis. Il avait sans doute fermé les yeux quelques instants, rêvant de ce moment d'intimité avec Dylan. Il était un peu embarrassé, mais il se ressaisit en se raclant la gorge, en déclarant :
« Oui oui, tout va bien. Vous avez finis de lire cette partie ? Bien, nous allons le commenter...
Bien que le reste du cours se passa plutôt normalement, l'esprit de Jad restait dirigé vers Dylan. Ils ne s'étaient qu'entre-aperçues depuis l'entretien, au détour d'un couloir. Il lui avait fais quelques signes, avant de se diriger à la hâte dans sa salle de cours, le coeur battant la chamade. Ca ne lui ressemblait absolument pas. Il était presque obnubilé par cette femme. Il rêvait d'elle en plein cours, quand il sortait avec ses amis, chez lui. Il avait dû faire deux ou trois pulsions nocturnes durant ces dernières semaines. C'était insoutenable.
Mais le pire était qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis la dernière fois. C'était vraiment déprimant. D'ailleurs, Jad sentait une légère dépression vis-à-vis de cette situation. Il devait réagir. C'est ainsi qu'il se décida à rejoindre le bureau de la psychologue. Il toqua doucement à la porte en déglutissant doucement. Lorsqu'elle le pria d'entrer, il ouvrit doucement la porte.
Elle était vraiment radieuse : son visage, son sourire, ses cheveux. Il était sous le charme, c'était clair. Il allait sans doute avoir du mal à aligner les mots qu'il fallait, mais il devait se jeter à l'eau. Vérifiant qu'il n'y ait personne d'autre dans la salle, il referma la porte derrière lui, et prit un grand inspiration :
« Désolé de vous déranger pendant votre travail, Mademoiselle Ellison, mais je devais parler d'urgence d'un... problème d'ordre médicale, dans le cadre de vos compétences.
Qu'avait-il sortis donc comme bêtise ? C'était un début encore pire que ce qu'il avait dis durant le premier entretien. Il était idiot de se lancer là-dessus. Comment rattraper cela ?
« Voyez-vous, depuis quelques temps... trois semaines environs, j'ai régulièrement des coups de blues, un peu le moral dans les chaussettes... bref, je suis pas au mieux de ma forme. J'oserai même dire que je déprime. »
Bon, il savait que face à cette femme, il se tournait facilement en ridicule, mais tout de même, là, c'était assez gravissime. Bref, au point où il en était, il n'avait rien à perdre. Quitte à passer pour un plouc avec un mauvais humour. Il continua donc :
« Mais je ne viens pas pour un diagnostique, car je connais la nature du mal, et... je suis justement venu pour remédier à ce problème. »
Il s'approcha tranquillement du bureau de la psychologue. Ses jambes tremblaient un peu, mais il allait clairement faire ce qu'il devait faire, ce qu'il était venu faire. Il s'appuya sur le bureau, en regardant la psychologue dans les yeux. Les lunettes qu'elle portait lui donnait un air séduisant :
« Mademoiselle Ellison, j'aimerai prendre un café avec vous, demain soir. Juste vous et moi, en ville, pour discuter, se promener peut-être... Bref, sortir ensemble. »
Voilà, c'était dis : il voulait sortir avec cette femme, pouvoir la fréquenter, en somme. Même si ici, cela pouvait être pris autrement, le principale était qu'il avait finalement réussis à accorder ses pensées avec ses mots. Il ne restait plus qu'à la psychologue à décider s'ils allaient se retrouver.