[PV] Nous avons un ami en commun, hum ?

Hana Rachele Bertinelli Ochinoe s'ennuyait ferme. Droite sur son siège, elle écoutait son oncle Dante déblatérer "tout un tas de conneries" (ce n'était que son avis sur la question) à une autre branche de la famille italienne venue en visite au Japon. Bien qu'impassible, la jeune fille n'en pensait pas moins : et vas y que ça caquette par ci, que ça cause avec les mains par là, que ça hurle, que ça pète plus haut que son postérieur, que ça rit bruyamment... Non, elle ne prend pas part à la réunion de famille, se contente de rester debout, en retrait, à les écouter déblatérer encore et encore, attendant ce moment fabuleux où elle pourra, enfin, rejoindre la piscine pour s'y changer les idées.


Mais, les discussions s'éternisent, bien entendu. Et l'heure du repas vient. Et plutôt que de repas, il est question ici d'un festin improvisé, durant lequel, prise d'un ras le bol qu'elle ne peut plus contenir, Hana finit par s'enfuir. Dans sa chambre, pour y dormir, évidemment. Vous croyez quoi, que parce qu'on a une famille de mafieux, on est forcément une mauvaise fille ? Que nenni ! Hana Ochinoe n'est pas comme ça, et elle n'a qu'une parole.


Huntress, par contre... Elle est plus libre que cela. Il suffit à la jeune femme d'un simple masque pour laisser derrière elle tous ses soucis, ou presque. Elle a besoin d'exercices, de beaucoup d'exercices. Elle pourrait se tuer à s'entraîner à mille acrobaties dans le gymnase, dans le sous sol du manoir Bertinelli, mais... Il n'y a pas de meilleur endroit pour s'amuser que Seikusu. Vraiment. Enfourchant sa moto, partant si vite qu'on ne la remarquera qu'au moment où l'on entendra son bolide vrombir - quand elle sera déjà loin, donc - Huntress est parcourue de frissons dans tout le corps, excitée à l'idée que sa nuit sera bien plus intéressante que la discussion sur sa tante Antionetta et son incontinence toute neuve. Wouhou.


Un instant, Hunt' pense aller sur Terra ; mettre à terre quelques vilains esclavagistes, ramener quelques terranides revendus sur Terre, picoler une bière aussi immonde qu'addictive dans une taverne de Nexus, voire pourquoi pas - car elle se sent d'humeur joyeuse et joueuse - aller se friter une de ces créatures immondes des landes dévastées. Oh oui, la belle brune a un terrible besoin de se défouler. Sa moto fut vite renvoyée à la Hunt' Cave, histoire qu'elle commence à voler d'un point à un autre, s'accrochant aux immeubles de la ville, de sa ville. Qui aurait pu prévoir que, énorme coup de chance ! - quelqu'un allait se décider à s'en prendre à un dealer de la famille Bertinelli ? Un de ses dealers, techniquement ? Le pauvre gosse, un peu défoncé, ne devait même pas avoir remarqué qu'il était suivi ! Et pourtant, la demoiselle que suivait Huntress n'était pas qu'un peu voyante... Pourtant, pas question de gâcher la surprise : il fallait attendre de lui donner tort, pour lui tomber dessus...

Marie Raven s’ennuyait ferme. Au début, elle pensait avoir trouvé  un ami en la personne de Kyle. Ou au moins  un copain…un pote. Et bien non ! Si au début tout avait roulé comme sur des roulettes, bien vite, il avait oublié son existence. Oh, Marie comprenait très bien ce qui se passait, il avait rencontré une fille et ça avait l’air plutôt sérieux. Du coup, il passait son temps avec elle. Et c’est normal, Marie ne lui en veut même pas. Mais c’était un peu lourd de passer ses soirées à s’ennuyer seule. C’est ça de mettre tous ses œufs dans un seul panier, le jour où il se perce…y’a plus personne.

Malicia se retrouvait donc seule, devant sa télévision qui diffusait un film Japonais en noir et blanc. Elle n’y comprenait rien, l’histoire étant trop tiré par les cheveux, mais était fascinée par les images. Une part de pizza à la main, ça pourrait être pire…enfin, si on occulte le fait que cette pizza est ignoble. Elle lui donne des haut-le-cœur. En fait au gout ça va, c’est après...ça va plus. C’est pourtant sa voisine, la Signora Aenetelia qui lui a conseillé d’aller prendre ses repas Italien Chez Tony. Ben à défaut d’avoir la qualité de chez Buitoni, là c’est du Boui-boui Tony…Merci la voisine.

Cette voisine, elle lui avait parlé plus tôt dans la semaine. Malicia était persuadée que son fils était un mutant. Les choses sont bien faite, non ? Mais mettre la main sur le gamin relevait du miracle, il ne passait que rarement chez lui et sa mère, en bonne mère normal, s’inquiétait pour son petit. Donc Marie avait mené une enquête pour retrouver la trace de ce fils  ingrat. Ce fut un peu ardu, mais pas impossible. Elle a vite compris que le gamin s’était laissé séduire par les propositions de la mafia. Alors c’est pourquoi, ce soir, Malicia attendait que son petit voisin sorte de chez lui puisqu’il était de passage. Elle entendait presque les hurlements de la Sicilienne jusqu’ici et le mutisme de son fils. Et voilà, ça recommence, le jeune homme est en colère et pile poil à ce moment, l’électricité du quartier bas de l’aile. Si ce n’est pas un signe ça ?!

Le jeune dealeur sort  enfin de chez lui, et le claquement sinistre de la porte est le signal de départ. Elle a bien fait de laissé la fenêtre ouverte. Malicia s’engouffre dans ses pas, à distance raisonnable. Il ne fait pas attention à où il va et s’il est suivit ou non. Il avance, la colère lui filant le train. Marie constate, il se déplace et les perturbations électriques se déplacent avec lui. Voilà, même si ce n’est peut-être pas un mutant, il a  au moins un certain pouvoir et ne le contrôle pas. Elle va donc l’aider, avec ou sans son consentement. Elle n’a pas envie de voir son quartier exploser…le gamin s’enfonce dans les ruelles et bientôt  ils quittent les quartiers des Gaijins pour aller se fondre dans ceux de la Toussaint. L’endroit est charmant. Elle devrait venir plus souvent faire du shopping…elle devrait en parler avec le chat qui saute d’immeuble en immeuble depuis tout à l’heure, il est là pour le shopping aussi, non ?

Au bout d’un moment, ils empruntent une ruelle qui est une impasse. Le jeune homme s’arrête au bout et tourne nerveusement en rond. Il attend des amis c’est certain. Les magnétismes se sont un peu calmés et ne concernent plus que son entourage proche. Marie va à sa rencontre et le fait gravement sursauter quand elle l’interpelle. Amateur. Trouillard. Dangereux. Une lampe explose au-dessus d’eux et ils se retrouvent dans le noir. Malicia utilise sa formule magique pour balancer une petite boule d’énergie plasmatique qui va faire office de bougie au-dessus d’eux. Et puis, des voix interpellent Marie cette fois. Des mafieux dirait-on. Ils sont cinq et Marie est très impressionnée par leurs armes pointé dans sa direction. Nan, vraiment.

- Putain Alessandro, c’est qui cette greluche ? On t’as dit personne…c’est quoi ce plan, tu veux nous la faire à l’envers ?

- Je sais pas…je l’ai pas vu venir, c’est pas moi.

- Bon…c’est un témoin et les témoins…

Un soupir s’échappe des lèvres de Marie…Elle annule ses pouvoirs car elle va devoir cogner dans de l’humain et elle, elle ne tue pas. Enfin, pas toujours.

Le petit dealer - un petit nouveau - est franchement mauvais. Il faudra vraiment que Hana le fasse virer. Définitivement. Le gamin ignore être suivi, ne prend aucune précaution. Maudite bleusaille. Huntress se posa au coin d'un immeuble, se dissimule dans les ombres pour observer ce qui se passe.

Qui est cette femme à la mèche blanche, hum ? Et que veut-elle à son minable petit dealer ? Elle n'a pas l'air camée, donc ça ne doit pas être une cliente. Faisant fi de la lumière qui explosa subitement au dessus des deux protagonistes, Hana se laissa davantage impressionnée par la petite boule lumineuse que Miss Mèche Blanche venait de faire apparaître. Oh, une personne avec des pouvoirs ? Hana sut qu'elle devrait se montrer davantage prudente, alors... Hum, les mutants, elle n'aimait pas trop ça. Ca défrayait la chronique américaine, et jusqu'à présent, elle n'en avait rencontré qu'un, plutôt charmeur, au point qu'elle l'en avait épousé à Vegas. Celle ci, par contre, semblait plus dangereuse que Gambit... Mettons cela sur le compte de l'instinct.

Rapidement, les livreurs de came arrivèrent au point de rendez vous. Ceux là non plus ne se montrèrent pas très futés. Qu'y avait-il de compliqué à comprendre dans l'ordre "Butez le moindre intrus qui se pointe et débarrassez vous du corps" ? Décidément, Hana devrait suggérer à son oncle Dante de faire du ménage dans les effectifs, et de coacher à nouveau certaines personnes.

En tout cas, il était temps d'agir.

- Un peu de calme, messieurs !

Huntress se laissa glisser le long d'un filin, qui se rembobina dans le pistolet grapin qu'elle tenait dans la main gauche. La droite tenait "négligemment" son arbalète, déjà armée, et son doigt était inocemment posé sur la gâchette.

- De quoi avons nous été témoin ? D'un rendez vous galant secret ? Ne faites pas les enfants, rangez vos jouets, hum ?

 - Putain, elles sont deux ! Butons l...

- Oh, ça, il fallait y penser avant.

Tac, tac. Deux carreaux partent se ficher dans les bras de deux des hommes, et Huntress se précipite vers eux pour récupérer ses munitions, histoire de ne pas laisser de trace. Souple, elle bondit sur un troisième homme pour l’assommer. Hey, elle n'était pas là pour tuer du sous fifre, surtout du sous fifre qui serait un jour sous ses ordres !

Voilà que ça devenait plus intéressant. La chatte sur le toit brûlant était venue à la rescousse de la Marie en détresse. Ou se mettre dans les ennuis. En la regardant, Marie comprit qu’il s’agissait d’un de ces héros de la nuit. C’était surtout le costume, typique. La mutante  n’en avait que trop porté pour les reconnaître. Elle ne portait pas un vieux survêtement avec un T-shirt trop grand et délavé, mais bien une superbe combinaison d’un matériau souple et résistant. Et puis elle était armée, bien armée. En  un rien de temps, elle rejoignit le sol pour se mêler de l’affaire. Les hommes, stupéfaits, restèrent quelques secondes immobiles et silencieux. C’est l’héroïne de la nuit qui commenta la scène avec des mots qui donnèrent des boutons à Marie. S’imaginer en rendez-vous galant avec Alessandro…fallait pas pousser mémé dans les orties !

Et le réalisateur fait frapper le clap ! La scène démarre sous les yeux de Marie. La nouvelle arrivante est douée, elle doit l’admettre. Elle lance deux flèches qui se fichent ans un bras de deux dealeurs. Elle vise bien. On sent chez elle un entrainement qui ne date pas d’hier. C’est qui cette nana au fait ? Décidément, Marie ne rencontre que des gens en collants ! Rapidement, elle file comme le vent vers les dangereux hommes en noirs. Rappelons le, ils sont cinq et elle est seule. Et ça se passe plutôt bien pour la dame. Les hommes peines à tenir la distance. Par contre, Marie s’ennuie à regarder sans rien faire, alors avec ou sans l’aval de la fille au grappin, elle va entrer côté cour.

Désactivant la totalité de ses pouvoirs, la boule plasmatique disparaît, plongeant les protagonistes dans un noir presque complet. De quoi déstabiliser tout le monde. Marie passe furtivement à côté de l’autre présence féminine et en profite pour lui murmurer des mots doux.

- Vous avez de drôles d’idées…

Oh, elle ne parlait pas du fait qu’elle fonce tête baissée sur l’ennemi, non. Elle voyait surtout que la jeune femme l’avait affublé  d’un petit ami des plus jouvenceau. Et sérieusement, quand on sait que Malicia craque sur les hommes qui ont un certain charisme comme l’avait son cher Gambit. C’est risible ! Si on devait comparer Gambit à Alessandro, c’est comme comparer un cochon avec un pur-sang Arabe. Rien à voir donc. Ceci dit, comment la sauveuse pourrait faire la comparaison, hum ? Encore faudrait-il qu’elle connaisse Gambit, et ça, c’est ridicule n’est-ce pas ?

La mutante dépassa sa sauveuse pour aller se ficher devant l’un des deux types qui avait été épargné par cette dernière et elle lui asséna un coup de poing dans le sternum, lui coupant la chique. C’était franc, c’était direct, c’était Malicia. Elle l’entendit souffler  un grand coup et ensuite tenter de reprendre l’air qui était parti bien trop vite. Il s’effondra sur lui-même ne pouvant plus bouger sans qu’une atroce douleur ne lui soit envoyée. Malicia ne resta pas là à regarder la suite du combat et dans mouvement circulaire, elle envoya son pied dans le visage d’un autre opposant qui se retrouva dans un état similaire à son voisin, les mains sur un nez rouge de sang. Sûrement douloureux mais rien de très irréversible bien que suffisamment fort pour les mettre hors d’état de nuire un moment.

Et puis…et puis l’un des trois hommes dont s’occupait solidement Huntress vint à hurler de douleur. L’homme venait de se prendre un éclair de foudre. La foudre d’un orage nommé Alessandro. Malicia avait oublié pourquoi elle était venue là, pour aider ce pauvre garçon à maitriser ses pouvoirs et au lieu de ça elle avait préféré regarder les prouesses de la féline demoiselle. Marie pouvait même émettre une hypothèse d’un éventuel pouvoir. Bien trop douée. A creuser. Pour le moment, il y avait plus urgent car l’orage grondait et devenait menaçant. Une  averse d’éclairs commençait à pleuvoir et seul le fait que finalement l’Italien était encore  incapable de viser permettait à nos jeunes amis de ne pas recevoir le ciel sur la tête.

- Je peux arrêter ça, mais j’ai besoin de l’approcher de très près…et j’ai besoin d’aide pour le distraire. Sans le tuer…c’est un gamin perdu et je dois lui monter le chemin.

Même si Marie ne regardait pas Huntress, c’était bien à elle qu’elle parlait. Alessandro était recouvert d’une aura électrique et la mutante ne savait que trop bien comment les armes conventionnelles finiraient grillées en arrivant près de lui.

Hana s'était laissée distraire, une courte seconde, par la brusque absence de lumière, tout comme ses sous fifres. Ses yeux s'étaient plissés aussitôt, et ses premiers coups avaient été portés un peu au hasard, là où ses adversaires cherchaient un "pourquoi" à une si brusque interruption de la lumière. Puisque c'était la fille à la mèche blanche qui avait fait une... espèce de tour de magie mutant, sans doute qu'elle allait occuper ses mains à autre chose qu'à maintenir la lumière allumée. Bien, bien... Son regard habitué à la nouvelle pénombre, Huntress put à nouveau cogner, plus fort, dans les hommes. Déjà, le premier est mis KO quand elle entend la voix de sa collègue par intérim derrière elle.

Drôle d'idée, hein ? A quel propos ? De foncer dans le tas ? Hélas, c'était l'une des choses que préférait Huntress. Elle qui devait toujours rester à l'écart des choses intéressantes, quand elle est en civil, elle pouvait bien se permettre quelques écarts un peu fous quand elle porte le costume... A moins que Malicia ne parlait d'autre chose ? Oh, qu'importait : pour l'instant, seul comptait le fait de mettre ko tous ces idiots, et surtout, de faire en sorte qu'ils retiennent la leçon. C'était là sa principale préoccupation, en vérité. Les mettre hors d'état de nuire était un jeu d'enfant ; mais il fallait que ces abrutis comprennent qu'ils ne travaillaient pas pour n'importe qui, et que leur fiasco de ce soir aurait du leur couter la vie. Tac, un tibia cassé par ici, histoire que l'homme boite pour le restant de ses jours, même après la guérison. L'homme se tord de douleur au sol, évidemment, mais Hunt' passe déjà à la suite.

C'est une vraie furie. Elle adore se battre, surtout quand elle sait qu'elle va avoir le dessus. Les occasions qu'elle a de se défouler sont si rares que... Oui, elle se lâche complètement. Et le hasard - qu'il fait bien les choses ! - fait en sorte que lorsque son adversaire du moment se fait électrocuter, Hana prenait son élan pour lui briser la mâchoire. Inutile de dire que la foudre la refroidit direct... Et la paralysa net dans son élan.

Non mais... Il se passait quoi, là ?! Ce n'était pas censé être un rendez de super héros débutants, avec des pouvoirs incontrôlables ! Ce n'était qu'une bête et simple rencontre d'échange pour de la coke, bon sang ! Huntress regarda vers Malicia, vers le gamin - ce putain de bleu était un putain de mutant ! Le pompon !! - puis à nouveau vers Malicia, cette sauveuse.

Génial. La soirée amusante de Huntress était nettement moins marrante. Non parce que, aider un mec en détresse, oui, elle aimait ça... Mais seulement quand le mec en question avait un minimum de charisme - comme Gambit ! - et qu'elle pouvait, éventuellement, passer du bon temps avec lui - comme avec Gambit...

... Pourquoi pensait-elle à lui maintenant, hein ? Un peu de sérieux, Hana.

- T'as besoin de l'approcher, hein ? Tu es sois complètement folle... Sois tout aussi bizarre que lui.

Son regard bleuté, sombre, n'était ni amical, ni haineux, mais lourd de sous entendus pourtant. Hana n'aimait pas les super héros, non... Pas trop... La magie, et tous ces trucs pas vraiment naturels, elle n'en était pas franchement friande... Elle dégaina une grenade de sa ceinture et lança un "ferme les yeux !" avant de faire rouler la grenade aveuglante aux pieds du mutant.

Marie cerna un bout de caractère de la jeune femme lorsqu’elle lui répondit. Elle semblait la trouver  étrange, la mutante put sentir son regard couler sur elle comme un reproche. Les mutants, ça ne devait pas être son truc. Pourquoi ? La peur ? Jalousie ? Il pouvait y avoir mille raisons. Peu importait à Marie, elle avait déjà fait le tour des rejets face à son don particulier et avait appris à composer avec ceux-ci. Et puis, là tout de suite, elle avait d’autres chats à fouetter. Huntress fut réactive à la demande de Malicia et balança dans les jambes du jeune homme de quoi l’aveugler et surtout le déconcentrer suffisamment pour qu’il cesse d’envoyer des éclairs.

- Tu peux considérer les deux points de vue me concernant…

Oui, il fallait avoir un grain de folie pour foncer dans le tas comme elle le faisait. Malicia n’était pas toujours du genre à faire dans la dentelle. Quant à être une mutante, et bien oui, elle en était une, comme Alessandro. Un « merci » plus tard  à la justicière et Marie saisie sa chance, se propulsant à l’aide de son don de vol, elle parcouru la distance la séparant du jeune mutant avant qu’il ait le temps de rouvrir les yeux. Elle souffla un « n’ai pas peur » au creux de son oreille et posa ses mains dégantée sur ses joues. Son esprit entra en contact avec celui d’Alessandro, vivant chacune de ses peurs de cet  instant, chacune de celles qu’il avait en utilisant son don sans contrôle. Et surtout, Marie atteignit le point de contrôle de son pouvoir.

Presque aussitôt, la tempête d’éclair se tut et peu à peu, le jeune homme s’effondrait dans les bras de Marie qui le recueillit comme elle le pouvait. Affaiblit à cause de son contact avec la voleuse d’énergie, il ne  bougeait plus trop et seuls les bras de la mutante lu permettait de tenir debout. Elle cessa d’activer son pouvoir estimant qu’il était suffisamment calmé et le laissa doucement s’asseoir sur le sol le rassurant d’une façon presque maternel. Cette façon d’être n’était pas vraiment la plus courante chez Malicia mais sur le moment, ça lui semblait évident.

- Tes forces vont revenir vite mais reste calme…je pense que je peux t’aider mais il faut d’abord régler un détail.

Un détail si on veut, y’avait quand même cinq loubards et une justicière présents. La justicière ne semblait pas en vouloir particulièrement au jeune homme donc la priorité devenait les hommes. Marie se releva et fit volte-face pour aller directement vers les hommes toujours  un peu sonnés. Elle attrapa celui qui était le moins amoché et le releva à hauteur d’homme le tenant fermement par le cou. Dans ses yeux, on pouvait voir que son coté maternel s’était échappé pour laisser un regard froid et noir démontrant que Marie ne rigolait plus du tout. Elle serra suffisamment sa prise pour qu’il ne se débatte pas mais pas trop pour qu’il parle quand même.

- Bien bien…Comme vous pouvez le constater, ce gamin n’est pas fait pour rester à vos côtés, il risquerait de vous abimer plus qu’autre chose. Maintenant je sais qui vous êtes et je sais pertinemment qu’on ne laisse pas partir une recrue comme ça d’un claquement de doigt. Alors vous allez gentiment me dire ce qui doit être fait pour qu’il soit libre de partir et qu’aucune retombé ne soit infligé à son entourage.

Croire que Marie ne serait pas capable de remonter le réseau pour déloger le big boss était mal la connaître, ce qui tombait plutôt bien puisque ceux-là ne la connaissait pas du tout. Le tout était de savoir si Monsieur le petit dealeur allait l’ouvrir pour révéler ses secrets et si la justicière allait rester là à regarder, car bien que ses yeux soient rivés sur le bonhomme, ses oreilles étaient attentives aux moindres mouvement ou paroles.

Houla la ! C'est qu'elle ne rigolait pas, Miss Mèche Blanche. Hana ignorait ce qu'elle avait pu faire, simplement en touchant le mec - encore un truc de mutant, ça, sans aucun doute - mais ça avait au moins le mérite d'avoir arrêté cette tempête électrique. Ca au moins, c'était une bonne chose. Si Huntress s'en retrouva rassurée, elle n'en fut pas moins toujours sur ses gardes pour autant. Car après tout, le problème en lui même n'était toujours pas réglé. Il y avait toujours un sale gosse qui s'était engagé à dealer pour Bertinelli (enfin, pas pour le grand patron lui même, mais quand même...) et on ne se désiste pas sur simple ordonnance mutante. Mais le gamin là était un danger pour lui même, pour ceux qui l'entouraient, et surtout pour les clients - sans parler du fait qu'il risquait de se faire remarquer par les forces de l'ordre locales... Bref, il y avait encore pas mal de choses à régler.

Mais voilà que la situation prend une tournure inattendue. Alors que Huntress, pour se couvrir, comptait mettre KO les "méchants trafiquants de drogue", voilà que Miss Mèche Blanche reprenait la situation en main, et proposait... De marchander ? Intriguée, Hana assomma juste l'homme qu'elle avait entre les mains, et les yeux exorbités, s'avança pour être sure de bien comprendre ce que Malicia disait. Le faire disparaître du circuit de deal ? Juste parce qu'il a un drôle de pouvoir incontrôlable ? Houla, ça, ce n'était pas un détail. Huntress ouvrit en grand la bouche pour signaler son point de vue sur la question, quand bien même ce serait un peu déplacé de la part d'une justicière... N'est-ce pas ?

Fort heureusement, le chef de la bande s'en chargea pour elle, alors qu'il avait rafistolé son tibia brisé.

- Laisser partir une recrue comme ça ? Je sais pas quel genre d'idée tu te fais du milieu, grognasse, mais t'es dans le faux. Tu crois quoi ? Que ce petit con a une dette longue comme le bras et qu'on l'oblige à dealer pour se rattraper ? N'inverse pas les rôle. Ce petit emmerdeur a envie de plus d'argent de poche, c'est tout.

C'est que Hana aurait presque du remord de lui avoir brisé la jambe, dis donc. C'était un brave petit soldat. Pour un peu elle aurait presque levé un pouce appréciateur, mais bien entendu, ce serait une fois de plus du plus mauvais effet de la part d'une fille masquée qui se prétendait justicière. Elle se contenta de hocher la tête et de renchérir, donc :

- Et donc, si jamais elle le récupère pour qu'ils fassent leurs trucs de... de mutants... Y'aura pas de retombées sur sa famille ?

Et le brave petit soldat ne répondit rien. Hana ne put s'empêcher d'avoir pour lui un léger sourire appréciateur, avant de lui lancer :

- Appelez donc les secours. Et ne tentez pas de nous faire suivre, ou de nous retrouver. Vous savez, on vous retrouvera, si quoi que ce soit arrive de mal.

Elle en aurait presque gloussé, heureuse de sa petite tirade. Ce mec là, elle ne le connaissait pas, mais elle le retrouverait, oui. Pour lui faire une grattouille au sommet du crâne et le récompenser comme il se doit. Elle haussa une épaule et conclut :

- De toute façon, si ce môme veut vraiment dealer de son plein gré, il saura vous retrouver pour postuler à nouveau. Quand il aura fait l'école des mutants pour ne plus être un danger.

Et cette fois, Huntress se rapprocha de Malicia et glissa, légèrement suspicieuse :

- Parce que c'est bien ça, le plan, hein ? Qu'il arrête de faire ses conneries avec ses éclairs ?