[La version calomnieuse, calomniante et tout à fait erronée se trouve ici :
>.<]
[NB : Le récit ci-dessous n'est pas toujours à prendre au pied de la lettre, à vous de voir...!]
UNE SEMAINE EN ENFER
15h03 à la gare d'Avignon. Le sol du quai tremble, la chaleur étouffante du tgv qui ébouriffe les chevelures et répand dans nos narines poussières et cette odeur presque âpre des énormes ventilateurs de la machinerie.
Un long sifflement, les portes s'ouvrent, une masse de parisiens se désengouffre des wagons, des cris de joie, des regards perdus qui cherchent quelqu'un, un bras tendu, des essoufflements, des agents de quai qui aident les vieux à descendre, tout cela se presse et se bouscule alors que se frayant au travers de ces méandres humains, une tête rousse juchée de lunettes de soleil cherche elle aussi de son regard étrange au travers des verres fumés une tête familière.
Soudain, oui ! Le voilà ! Le seul pseudo viking mais en tout cas métalleux du train pose un pied au sol, puis deux, puis un fracas : la valise qui suit. Un moment ses yeux cherchent eux aussi, puis s'agrandissent de surprise : la tête brune est devenue très rousse, presque rougeoyant par le soleil. Et le teint un peu blanc de l'hiver a fait place à un teint légèrement hâlé dû au soleil nantais (ou presque) du Hellfest.
Une bise qui claque et c'est parti... !
Lâche, la tête rousse ne porte même pas la valise de celui qui s'est évertué à payer un billet de train pour venir la voir, à se payer plusieurs de trajet... La rousse n'est pas reconnaissante... ? Non. En fait elle s'est proposée, mais s'est fait envoyée paître.
Les remparts époustouflent le viking qui s'exclame d'un « c'est trop cool ! » bien viril et pas du tout anachronique pour un viking.
La faim dévore les entrailles des deux compères et leurs pas les mènent dans un restaurant très typique du sud de la France et du Vaucluse : le McDo, autrement surnommé par la tête rousse, le McDalle. Après un repas fort sympathique, les deux compères se dirigent enfin vers l'appartement de la très délicate et attentionnée (SI ! C'est vrai!) hôtesse. Le viking est tout à fait séduit par la décoration et l'appartement, quoi qu'il regrette les deux étages sans ascenseur et avec une valise.
Maaaaaais pas de temps à perdre, quelques instants plus tard, la tête rousse abandonne l'unique métalleux avignonais (quoi que temporairement) et s'élance vers sa séance de kiné (où elle souffrit, comme d'ordinaire.)
Revenant, et faisant admirer ses brûlures aux cuisses dues aux électrodes utilisés par ce sadique de kiné, les deux joyeux compères s'élancèrent vers le supermarché pour faire les réserves nécessaires à leur survie.
Hélas ! Dans leur folie, ils ne prirent que deux sacs (dont un à la contenance réduite, il faut l'avouer!). Faisant leurs courses, le caddie se remplissait, se remplissait ! Las ! Pauvres petits êtres insouciants ! Arrivés à la caisse, ils n'eurent d'autres choix que de... SUBTILISER UN CADDIIIIIIE ! Après, néanmoins, avoir consulté l'avis de la caissière qui leur avait exposé son point de vue d'un franc et sincère « Oh bah moi j'm'en fiche hein, c'est pas mon caddie! ». Ainsi ces deux jeunes criminels à l'ordre publique, la bienséance, le sens civique, empoignant virilement le caddie, s'aventurèrent dans l'Avignon sauvage et brutal. La traversée fut longue et douloureuse. Les cagoles nous balançaient des grenades visuelles qui nous éblouissaient et nous faisaient perdre le contrôle de l'imposante machine de guerre lourdement chargée. Ladite machine, réticente, freine dans le sable, s'oppose à la montée des marches (et pourtant nous ne sommes pas à Cannes... Trolololo.), bref, en un mot, le terrain semble aussi miné que le soutien-gorge des cagoles. Finalement, suant et haletant, nous parvînmes au devant du théâtre proche de l'appartement. Mais oh ! Effroi ! Après avoir choqué nombre d'habitants avignonais, nous butâmes sur le Saint professeur de latin/grec/culture de l'Antiquité des classes préparatoires !
Ô rage, ô désespoir, ô caddie ennemi,
Qui trahit en un jour tous mes beaux lauriers,
Auprès de la noblesse professorale !
Accompagné de ses jumeaux et son épouse, il s'exclame, surpris de me voir ! Constate mon vol, se fourvoie et me roue de reproches... Mort de rire. Damned. Une réputation anéantie. Tout ça à cause de deux saucissons, une pizza et quelques victuailles diverses telles que petits suisses et autres Gervais. Mais le mal est fait, et bientôt le vénérable sage savant s'éloigne, toujours ivre de rire, nous laissant là, pendants, couillons.
Une ultime poussée, nous voilà à l'immeuble, mais il faut encore gravir la marche du perron, puis les quatre du hall. Mais là, idée lumineuse de la femme : Vidons le caddie avant de le faire grimper ! Et hop ! Nous escaladons les deux étages, les bras chargés de victuailles. Accueillis dans l'appartement par les couinements d'Azénor, na nouvelle mascotte cochon d'inde, nous déposons le mangeage avant de descendre ranger le caddie près de Gilbert, mon vélo.
Remontant, rangeant, je nourris Azénor et le viking barbu s'installe face à sa cage ouverte pour « surveiller qu'elle ne s'échappe pas ». Mais bientôt, le viril et poilu personnage tout autant qu'imposant s'exclame : « Oooooh elle est trop mignonne quand elle mange sa salade ! » qu'il tente aussitôt de justifier par un bourru « Haem, mais non mais comme ça après je pourrais la manger ! ». Bien sûr.
L'homme viril et asservi par cette virilité se sent alors obligé de démontrer sa force et son agilité en démontant son ordinateur portable. Mais les ventres crient famine et pauvre de moi, je me retrouve reléguée à la cuisine, telle eh bien... Une femelle. Préparant avec une attention charmante un bon poulet au four, l'homme continue sottement son bricolage, ne réalisant pas que la cuisson de mon poulet m'intéresse davantage que sa démonstration technologique. Mais je ne dis rien, il ne faut pas contrarier un homme, après il pourrait se mettre à penser et après il se met à souffrir et lors c'est le plus pénible car il faudrait se plier au douloureux rituel du saucisson de montagne où, bien entendu, je jouerai le saucisson et lui le boucher en train de le bourrer. Amen.
Aussi enfournais-je le poulet, coupais-je les patates, etc.
Vaguement, en même temps qu'il fait donc cette fameuse et im-pres-sion-nan-te démonstration, l'animal viril jette un œil sur le documentaire sur De Caune et Garcia que je lui ai mis, histoire de ne pas l'entendre : « Alors, c'est beau ou c'est pas beau, ça? »
Finalement nous dînons, alors que je mange avec distinction, celui ci se jette sur la viande comme un possédé, et, le pilon à la main, mord courageusement la viande cuite et juteuse et, entre deux rots sonores, expliquent la lourde, compliquée et délicate opération qu'il vient de pratiquer sur son ordinateur.
Désolé de n'avoir participé à la préparation du met, le petit être vil et lâche rampe et ramasse piteusement les assiettes ainsi que les restes, qu'il tente de glisser discrètement de glisser dans sa manche. Car l'animal mange la nuit. Je vais me retrouver avec des os de poulet dans le lit.
La question d'un film s'impose et l'être lâche est, bien évidemment incapable de choisir quel film il voudrait voir... ! Nous échouâmes sur les dessins animés et son choix se porta sur Là-Haut. Il faut que vous sachiez quelque chose : en vrai, Law le viking, c'est une tapette. Au bout des premières minutes du film, des larmes roulent sur ses joues, qu'il tente de dissimuler sous un bourru « C'est d'la merde ces films ! »
Mais bientôt l'animal se rapproche, se colle, sous prétexte qu'une poussière lui gène l'oeil. Peut-être a-t-il une poussière dans l'oeil, mais moi j'ai une torche dans l'lit !
Aussitôt, je cours me réfugier dans la salle de bain, fermée à clef, barricadée dans la baignoire, j'entends de l'autre côté de la porte des feulements animal.
A l'aide, chers internautes, je sens que mon heure approche, je savais que lui permettre de venir me rendre visite était une erreur cruelle... ! Il y avait nécessairement anguille sous roche...
A l'aide internautes, à l'aide, venez sauver une de vos modos adorées... !
Les tambours résonnent, la porte tremble...
Il arrive...