Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Ireland's Call [PV]

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Kyle Macross

Valinichonneur

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    (En plus d'avoir des plus grosses couilles que ton père, il porte mieux les collants que ta mère.)

Ireland's Call [PV]

samedi 16 juin 2012, 01:35:50

Je venais de m'envoyer salement en l'air, là.
Mes jambes cotonneuses flageolaient encore sous moi, mon coeur battait à cent à l'heure. Je me sentais bien de m'être vidé mais j'étais finalement assez honteux d'avoir tant gémit pendant l'acte, tout de même. Heureusement, j'étais parvenu à ne pas souiller mes vêtements pendant cet acte vraiment intense... Sinon, la jolie hôtesse de l'air m'aurait prit pour le dernier des nazes, surtout que j'avais pris mon temps pour bien la faire profiter et ce malgré moi. Pourtant, si à l'étroit dans les toilettes de l'avion, j'avais été pressé d'en finir, je peux vous l'assurer ! La bonne nouvelle, c'est que je n'étais pas en état de remettre ça dans la voiture et je soupçonnais que ça soulageait grandement Hitomi. Je l'avais pourtant prévenue avant de partir : je ne supportais pas l'avion et j'étais malade en vol.
Ca l'avait amusée quand je le lui avais annoncé et je restais persuadé qu'elle n'en avait pas cru un mot jusqu'au moment où je m'étais retrouvé à courir à travers la cabine du long-courrier pour rejoindre les WC que je n'avais finalement plus quitté -ou presque- du reste du voyage, me vidant tripes et boyaux alors qu'une pauvre hôtesse tentait de me calmer et de me rassurer, avant de menacer quelques heures plus tard de faire atterir le vol juste pour me foutre dans les mains des premiers services sanitaires venus.


- J'y peux rien, je t'assure ! avais-je commencé à expliquer à Hitomi tandis qu'enfin nous posions le pied en Irlande, faisant nos premiers pas après le passage à la douane. Etre enfermé là-dedans, c'est contre ma nature. Si cette merde se casse la gueule, y'aura pas moyen que j'empêche ça de l'intérieur, c'est tout. Et puis, hey ! Tu ne vas pas me dire que ce n'est pas plus rassurant quand c'est moi qui est aux commandes, si ?

Et tandis que je plaidais ma cause auprès de ma petite amie qui hêlait un taxi au sortir de l'aéroport, je réalisais que nous y étions enfin. L'Irlande. L'échéance du mois écoulé depuis notre première rencontre nous y avait amenés doucement et ça n'avait pas été facile. Hitomi avait découvert les joies d'être liée à un courant d'air en rouge et bleu et de mon côté, j'avais fais la connaissance avec les joies de la vie de couple. Pas facile... Combattre des bestioles démesurées dégoûlinantes de bave était bien moins délicat, pour être franc. Mais les petits moments que nous étions parvenus à nous aménager tout les deux avaient été des oasis dans le désert et nos étreintes avaient été aussi dessalées que salutaires.
Hitomi était plus libérée que je ne l'avais d'abord estimé et j'avais souvent eu peur de ne pas être à la hauteur tant je découvrais à ses côtés. Enfin... J'avais eu peur de tout, durant ce mois passé. Et curieusement, l'arrivée dans le pays des rouquins ne m'avait pas apaisé.
Je ne perdais pas de vue que ces vacances allaient être une charnière de notre couple, bien que je n'imaginais pas un instant d'à quel point ça allait être vrai.

Les fesses posées à l'arrière du taxi en compagnie de ma partenaire, je récupérais du mal de l'air en contemplant le paysage qu'elle commentait parfois et me faisait découvrir. Attentif et curieux, je l'écoutais avec attention tout en tenant sa main dans la mienne. Nous parlions de tout et de rien et je profitais des moments de silences bref pour serrer entre les doigts de ma main libre un petit objet très particuliers que j'avais glissé dans une des poches de ma veste en cuir.
L'élément concret d'une proposition, en fait. Importante. Enfin, je l'estimais comme telle et ça me suffisait pour être stressé à l'avance de pouvoir en parler à Hitomi. J'avais envie de trouver le moment opportun, un peu comme dans les films.


- Ça me fait bizarre de me dire que je ne vais pas m'occuper de Seikusu, quand même. Ah, pardon... C'est vrai que je t'avais promis de ne pas en parler.

Pas de Sentinel Prime pendant nos vacances, à moins que ça ne soit absolument nécéssaire. Hors de question de passer un costume et de filer à toutes barzingues à travers les nuages afin qu'elle puisse m'avoir à elle seule. Interdiction de rester pendu aux infos internationales, aussi... En échange, Hitomi avait été tenue par mes soins de se munir de lingerie, du genre coquette et coquine. "Il faut bien me faire tenir en place", lui avais-je argumenté en souriant la veille de l'embarquement.
Y penser m'évitait de m'attarder sur le zéro mensonge que nous nous étions promis le premier jour. Car ces vacances au bout du monde allaient aussi être le moment de nous confesser l'un à l'autre et égoïstement, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce que j'allais devoir encaisser.


Le fracas de l'eau qui commença à s'écraser sur la voiture me tira de mes reflexions. Bon sang, il pleuvait des cordes, dans ce pays ! Le chauffeur plaisanta à ce propos en nous disant que nous arriverions avec un peu de chance avant que la boue ne nous engloutisse, ce qui me forcerait à pousser le cas échéant. Du tac au tac, je lui répondis que si j'avais poussé nous serions déjà arrivés que ça n'aurait pas fait grimpé autant la prix de la course. L'homme bougonna et je me passais une main dans les cheveux en soupirant pour Hitomi quelques mots d'excuse, préférant m'attarder sur le panorama qui défilait sous mes yeux à mesure que la maison familiale de ma belle rousse se dessinait au loin.
Instinctivement, je refermais davantage mes doigts sur les siens.


- Je t'aime, lui dis-je en lui plantant mes yeux au fond des prunelles.

C'était une énième déclaration, mais aussi une façon de me rassurer moi-même, d'apaiser mon esprit. Je l'aimais, oui. J'en étais raide dingue. Parti de là, qu'est ce qui pouvait bien aller de travers ? Sûrement pas grand'chose. Un sourire plus franc éclaira alors mon visage.

- Nous allons passer d'excellentes vacances, mon coeur !

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 1 dimanche 17 juin 2012, 13:40:42

Pour un jeune couple qui se lance, on peut dire qu'on fait fort. Déjà le mois passé a été le plus éprouvant de ma vie, et je n'ai qu'à regarder Kyle pour savoir que c'est aussi son cas. Comme pour tous les événements planifiés notre départ en vacances a eu son lot de stress. Je n'étais pas franchement embêtée par les bagages. En fait j'aurai pu partir les mains dans les poches : on va chez moi. Mais déjà que c'est difficile de se faire une valise normale, alors une valise coquine. Avec le reste ça m'a mis une pression monstrueuse. Est-ce que ça va lui plaire ? Est-ce que je vais lui plaire dedans ? Trop fade ou trop épicé ? J'ai passé des heures à réessayer toute ma lingerie, et me trouver affreuse. En plus une fois en Irlande il y a peu de chance que la lingerie sorte de la chambre. C'est la campagne, les vacances, je compte pas m'habiller sexy sauf si on sort dîner.

J'ai quand même fini par plier mes bagages, en pensant déjà aux regards des douaniers quand ils verraient tout ça aux rayons X. Là-dessus Kyle ne supporte pas l'avion. Il m'a bien expliqué pourquoi, et je pensais pouvoir le rassurer. Résultat il a vomi pendant tout le vol, la moitié des autres passagers ont même cru à un attentat biologique. L'horreur, pour un peu j'en venais aux mains avec les hôtesses. Finalement on a fini par se poser. Et j'en ris déjà qu'il est encore blême et nauséeux.

- Bien sûr que je préfère quand c'est toi, mon chéri. Mais sur des distances pareilles j'ai besoin d'une cabine pressurisée, sinon je passerais les vacances au lit avec quarante de fièvre.

J'espère qu'il ne m'en veut pas trop de respirer la joie. Ce n'est pas de revenir au pays qui me fait ça, du moins pas seulement. Après l'ombre écrasante de l'invincible Sentinel Prime, j'aime encore plus mon Kyle et ses faiblesses. Et il est de mauvais poil, ce qui veut dire que je vais devoir le chouchouter un max, et ça : j'adore ! Mais je pense aussi au reste. Aux confessions et aux secrets. Un petit ami super-héros, c'est du lourd mais c'est finalement très gérable. Il sauve le monde et garder son secret est ma façon de le protéger. C'est une question de vie ou de mort. Mes secrets... Mon secret, parce qu'il n'y en a finalement qu'un. Il va devoir décidé si oui ou non il pourra le supporter. Moi je n'ai pas pu.

Mais plus tard, ces choses-là. Je dois déjà lui commenter la visite, en cachant à quel point je le sens nerveux à travers sa main qui tient la mienne. Je dois aussi préciser au chauffeur du taxi qu'il ne supporte pas l'avion, ce dont le bonhomme se doutait. Et lui pardonner son inquiétude pour Seikusu, qu'il laisse sans défense juste pour moi. En rentrant je vais me sentir coupable de tous les malheurs de la ville. Je me sens déjà coupable d'avoir caché mes infidélités à Kyle. Encore un truc qui ne met pas le monde en danger, mais qui va faire mal quand Kyle Macross se demandera avec qui il est sur le point de s'engager pour de bon, et Sentinel Prime pour qui il a abandonné son poste. C'est à s'arracher les cheveux. J'ai toujours été une menteuse minable, et je le suis encore. Il n'y a qu'avec lui que j'arrive à mentir, parce que je ne veux pas gâcher le bonheur que je lui donne.

- Je t'aime.

Je me hais.

- Nous allons passer d'excellentes vacances, mon coeur !

Je me hais encore plus de lui sourire. Heureusement qu'ici la pluie n'a rien d'un mauvais présage, au pire c'est le signe avant-coureur d'une bonne crève qui va nous clouer au canapé. Et pour les excellentes vacances, en plus du reste, il y a le détail qui m'a faite passer pour une folle. D'une autre côté il fallait bien prévenir Kyle que comme toutes les vieilles maison la mienne a son Farfadet. D'ailleurs on ne tarde pas à arriver en vue. Une bicoque en pierre au toit de chaume, semblant sortie d'un conte de fée. Plus grande qu'elle en a l'air, normal vu qu'elle est un peu enfoncée dans le sol. En fait les fenêtres du rez-de-chaussée sont à peine au-dessus des herbes folles, il n'y a qu'à tendre le bras pour toucher la terre. Dos à la plage et face à une grande parcelle d'herbe grasse qui part vers des collines boisées. L'Irlande de carte postales, avec la pluie en prime. Mon petit chez-moi douillet. Soudain j'ai une nouvelle angoisse : et si mon petit chez-moi douillette paraissait glauque à mon super-héros citadin de petit ami ? J'espère que j'ai choisi la bonne lingerie.

En tous cas nous sommes arrivés. Le temps de sortir les bagages sous la pluie battante, et de payer le chauffeur, nous voilà enfin seuls tous les deux. Ça m'étonne un peu, ma mère m'a dit qu'elle repoussait d'un jour son départ pour le Japon. Et encore : il m'a suffit de dire que Kyle était "un peu plus que mon nouveau casse-croûte", et elle voulait directement sauter dans l'avion pour le rencontrer. Remarque elle doit encore être dans le secteur vu qu'il y a du feu dans la cheminée. Je me blottis bien au chaud dans les bras de mon homme pour lui donner un baiser. cette fois je ne me déteste pas de lui sourire.

" On abandonne les valises et je te fais la visite ? "

Ça ne va pas prendre des heures. la maison n'a rien d'un manoir. En fait la pièce où on se trouve en occupe une bonne moitié. Haute jusqu'au toit avec deux gros lustres en bois sombre. En-dessous c'est le découpage par zone. Donc d'abord l'entrée cernée par le porte-manteau et la zone "godasses-gadoue" d'un côté, et l'escalier ouvert qui monte à l'étage de l'autre. Ensuite une bonne moitié de la pièce est prise par une énorme table dont je ne sais toujours pas comment elle a passé la porte, et contre le mur le buffet et le vaisselier dont la vitrine est pleine à craquer d'un vrai roman-photo de ma petite vie. Juste derrière le Triangle des Bermudes canapé-télé-cheminée. D'ailleurs ma mère n'a pas quitté le pays : il y a encore une bûche qui brûle sur son lit de braises. Et enfin le bureau d'enfer avec l'ordi et sa panoplie qui signalent qu'on est pas non plus des paysannes mal dégrossies.

Malgré tout ça, et aussi grâce à la hauteur du toit, la pièce reste bien spacieuse. Encore heureux par ce que le reste est bien tassé. À commencé par les toilettes, sous l'escalier. La cuisine reste dans le style pierres et bois, et la buanderie achève la visite du rez-de-chaussée. L'étage est desservi par une mezzanine aux airs de passerelle, ouverte sur la grande pièce à vivre. Au fond la salle de bain, au milieu la chambre de ma mère, et la mienne. Ça me fait bizarre de l'ouvrir à Kyle.

" Heureusement qu'on a pas trop de bagages. "

Le gros lit deux place doit bien prendre la moitié de la surface, ce qui laisse juste de quoi ouvrir les tiroirs de la commode et les portes du placard qui sert de garde-robe. Mais je tique en découvrant la petite poupée de chiffon assise contre un pied du lit. Et mon regard devient fureteur. Je n'avais pas beaucoup de jouets quand j'étais gamine, pas la peine vu le temps qu'on passait à crapahuter pour essayer de voir des fées et des leprechauns. Et j'ai tout collé au placard depuis un bout de temps. Quelqu'un a donc sorti ma poupée préférée du placard, et ce n'est sûrement pas ma mère. Elle ne l'aime pas, avec ses grands yeux tristes, ses cheveux blonds délavés, son tout petit sourire et sa robe noire, cette poupée lui fait presque peur. D'autant que je l'ai fabriquée moi-même.

Je vais la ramasser, et profite de me pencher pour jeter un coup d'œil sous le lit.

" Mister Tic-Pic...? "

Pas là, forcément. Je vais ranger la poupée dans le placard.

" Souviens-toi, mon amour : ne laisse rien traîner. Si tu poses ton portable dans un coin tu vas le retrouver à l'autre bout de la pièce... Et fait gaffe à tes lacet : il aime bien défaire les nœuds... En fait il aime pas les lacets. "

Kyle doit me prendre pour une folle, mais en revenant entre ses bras je préfère croire qu'il m'aime d'autant plus.

" Si on allait se réchauffer devant la cheminée ? "

Kyle Macross

Valinichonneur

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 2 dimanche 17 juin 2012, 23:23:29

Quand on descend enfin de voiture et qu'Hitomi règle la course, je reste planté un moment devant la maison des Yamagashi et remercie intérieurement le ciel de pleuvoir autant pour cacher les quelques larmes qui roulent sur mes joues. Ce n'est pas le côté rural de la chose qui m'arrache ce pincement au coeur, c'est un souvenir anodin. Ma mère m'avait toujours confié adorer ce genre d'endroit et espérait qu'un jour elle pourrait s'y rendre pour y finir ses jours. Elle aimait notre petite maison en périphérie de la ville, sur la côte de l'île où j'avais vu le jour, mais appréciait la simplicité et la tranquillité. Ce que j'avais sous les yeux aurait ravi son vieux coeur et peinait le mien. Je me rendais compte qu'elle me manquait horriblement et que je ne pouvais plus qu'espérer qu'elle aille bien depuis mon départ. Aurait-elle aimé Hitomi ? L'aurait elle acceptée ? Ces questions et bien d'autres devraient pour toujours rester en suspens.
Pour le moment, je n'ai pas à m'en soucier. Entraîné par ma belle à l'intérieur de la maison les valises sous le bras, ma nostalgie est vide chassée par l'antre que je découvre avant de déposer nos bagages et d'étendre mes bras sur Hitomi en soupirant de plaisir, baisant d'abord son épaule, puis ses lèvres qu'elle fini par me présenter. A sa proposition, je me contente d'hocher la tête dans un sourire avant de lui emboîter le pas à travers sa tanière familiale.

Et je découvre. Je me fais l'impression d'ouvrir le tombeau de Ramsès II à errer à travers la maison sans trop oser toucher des mains alors que mes yeux glissent partout. Sur la table qui me donne l'impression qu'elle est assez solide pour que je m'y casse la main en la frappant, sur les cadres représentant pour beaucoup une gamine rousse qui grandit à mesure que les photos se dévoilent. Quel contraste avec mon appartement, qui ne comporte rien de réellement personnel... Je m'attarde sur le canapé avant de dévorer Hitomi du regard, appuyant sur les coussins en souriant comme un gosse comme pour dire "voilà notre prochain terrain de jeu !". C'est en riant doucement que je continue de visite le National Museum of Yamagashi, ayant jusqu'aux honneurs de la buanderie et des toilettes. Le passage à la cuisine me fait l'aimer tout de suite, m'y sentir à l'aise. Allez comprendre, moi qui cuisine aussi bien que je parle français ! Je reste un instant en retrait dans la pièce avant de finalement filer à l'étage avec Hitomi, me retenant de voler à travers la pièce à vivre pour la découvrir sous tout les angles. Dès que je le pourrais, je m'octroierais ce petit plaisir qui m'excite aussi sûrement que j'étais un môme devant les cadeaux de Noël cachés par ses parents.

En revanche, c'est presque religieusement que je pénètre dans la chambre d'Hitomi. Je suis peut-être un brin trop romantique, mais la chambre d'une femme m'a toujours semblé être un jardin secret qu'on ne peut découvrir sans un certain respect parce que finalement, on en sera jamais une partie. La femme que j'aime a vécu entre ces quatres murs à l'espace comblé qui m'évoque un cocon, la femme que j'aime... se penche pour regarder sous le lit et parler toute seule. Haussant un sourcil, je me rappelle finalement cette histoire de farfadet qu'elle avait prit le temps d'évoquer. Mouais. Je ne lui ferais pas l'affront de tenter de la raisonner, mais je dois dire que je n'y crois pas vraiment. Je suppose que je devrais faire preuve d'un peu plus d'ouverture d'esprit puisque je m'avère être un surhomme presque issu en ligne droite d'une bande-dessinnée, mais là, c'est plus fort que moi.


- Mister Tic-Pic...?
- Si il n'est pas dans le coin, autant le laisser tranquille, non ? Il est peut-être avec Miss Tic-Pic à faire tac-tac, hein.
- Souviens-toi, mon amour : ne laisse rien traîner. Si tu poses ton portable dans un coin tu vas le retrouver à l'autre bout de la pièce... Et fait gaffe à tes lacets : il aime bien défaire les nœuds... En fait il aime pas les lacets.
- Un farfadet voleur de lacet devrait être une menace avec laquelle je saurais composer, mon coeur.


Je souris avant de passer mes bras autour de son cou pour coller nos fronts et pouvoir picorer ses lèvres. Ce côté d'elle que je ne connaissais pas, je l'aime tout autant que le reste. Yeux dans les yeux, je lui dis combien je suis content d'être là, d'être avec elle. Peut-être que je lui dis aussi que je m'inquiète et qu'une petite boule au fond de mon estomac m'empêche de profiter pleinement de ces premiers instants loin de nos soucis. Mais  depuis un moment, j'ai bien l'impression qu'Hitomi n'est pas plus détendue que moi. Vais-je devoir mettre les pieds dans le plat pour qu'on se débarasse du dossier "Confessions" au plus vite ? Dois-je plutôt faire traîner les choses ?
La tête brûlée que je suis tranche la question.


- Hitomi, je crois qu'il faut qu'on p-
- Si on allait se réchauffer devant la cheminée ?
- ....d'accord.


Je n'ai pas parlé très fort. Je n'y ai pas mis beaucoup de conviction, aussi. Ca explique sûrement que ma compagne ait éludée la proposition avant même qu'elle ne soit formulée. Ce n'est pas le genre d'Hitomi de faire des ronds de jambes, après tout ! On verra ça sur le canapé, mais je veux d'abord vérifier quelque chose et je dois m'arranger pour qu'elle ne soit pas dans les environs. Alors doucement, je la libère et la tourne vers la porte en ne cessant pas de lui voler baisers sur baisers, ma main passant même sur le galbe ferme d'un de ses seins.

- Si je n'ai pas de chocolat chaud au plus vite, je sens d'avance que je ne serais pas d'attaque de toutes les vacances pour des super-galipettes. Ca serait dommage, hmmm ?

Hop hop, je gonfle mes muscles qui tendent le tissu mouillé de mon tee-shirt afin que l'étoffe souligne bien toutes les courbes et lui fait signe de sortir tout en me trouvant un prétexte plus ou moins creux.

- Je vais en enfiler un moins humide. Que penserait belle-maman si elle surprenait sa princesse face à un prince charmant dénudé ? Je n'ai pas envie de repartir si vite au Japon, excuse moi du peu.

Et une fois qu'elle est descendue, je me mets à farfouiller dans ma veste. Surtout en retirer ce petit quelque chose que je compte lui offrir et qui finit dans la poche de mon jean. Je me trouve un autre tee-shirt que je passe, avant d'en venir au coeur de mon entourloupe. Attrapant une pièce d'un Yen, j'en raye la face de l'ongle avant de la poser à côté d'un des pieds du lit sans qu'elle soit à la vue pour autant. Le piège est en place et voila : Kyle Macross s'en va prouver l'inexistence des farfadets, non mais des fois !

- Mister Tic-Pic, ne me dis pas que tu n'aime pas l'argent japonais.

Je m'apprête à redescendre rejoindre Hitomi quand je m'aperçois que de mon sac est tombée une de mes tenues d'SP. Compressée grâce à mes pouvoirs, ça ne prend pas plus d'espace qu'un mouchoir de tissu. Bah, je peux bien laisser ça là. Personne ne peut la déplier à part moi et d'apparence, ça a tout du...mouchoir, justement. Rien de bien grave donc à laisser ça tellement en vue et c'est l'esprit tranquille que je m'en vais retrouver Hitomi dans le canapé de la partie faisant office de salon, la prenant fort contre moi alors que la pluie ne cesse de battre contre les vitres de la maison. Face à nous, les flammes crépitent doucement et nous caressent la peau de leur chaleur rassurante.
Je suis le premier à briser le silence.


- J'ai parfois pensé qu'on arriverait pas jusqu'ici. Je pensais que tu te lasserais avant, Hitomi. J'aurais compris, vraiment. Mais... sincèrement.... j'avale ma salive difficilement. Je dois lui demander, mais je n'en ai pas envie. Je ne veux pas entendre une version négative de la réponse, je le sais bien. ...Tu pense tenir sur la distance ? La longue distance ?

Voilà, c'est fait. Je lance le premier pavé dans la mare. Et elle sait que je n'attends pas qu'elle me réponde ce que je veux entendre. Elle sait parfaitement que je veux SA réponse. Mes yeux plongeant dans les siens se chargent de le lui affirmer.

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 3 lundi 18 juin 2012, 02:19:11

Je l'ai coupé. Bordel, qu'est-ce qui m'a pris ? J'ai tellement regretté d'avoir attendu. On a pas fait les choses trop vite : on les a faites à l'envers. C'est moi qui aurait du passer aux aveux, et lui me cacher pendant ce mois pourquoi il devait partir. J'aurais eu du mal, beaucoup de mal, mais j'aurais tenu pour lui, sans savoir. Lui cacher ça, garder le doute pendant ces trente jours horribles, ça a été tellement dur. Maintenant que tout va se cristalliser ou voler en éclat, je ne veux plus lui dire. Je ne veux pas prendre le risque après tout ce que je me suis infligée. Je panique, et je le trahis. Je nous trahis tous les deux. Si je n'étais qu'une folle qui croit aux farfadets...

Je m'accorde cette dernière faiblesse. Plus d'esquive, plus de fuite. La prochaine fois je rends les armes. Mais il me laisse au moins ce répit. Chocolat chaud, ça je devrais pouvoir gérer. Les super-galipettes, ça dépendra de lui. En tous cas moi je ne peux qu'être partante... d'ailleurs je ne serais pas la seule.

- Met le truc le plus large et informe que tu trouveras : ma mère aussi aime les grands costauds.

Elle ne tenterait rien envers Kyle sachant que je l'aime, mais je peux au moins lui épargner la tentation. Puis je file avant de ne plus pouvoir sourire bêtement comme une pom-pom girl devant le quarterback de l'équipe. En descendant je remarque que Mister Tic-Pic n'a pas perdu de temps. Kyle ne remarquera sans doute pas que les petits coussins du canapé ont changé de place, et que le tison de la cheminée est posé dans le foyer au lieu de pendre encore au présentoir avec le reste. En langage farfadet ça veut dire : remet une bûche et pose-toi.

Je file d'abord à la cuisine prendre le lait dans le frigo, et surtout, fouiller les placards. J'espère que même si elle ne croit plus depuis longtemps à l'existence de Mister Tic-Pic, ma mère aura pensé à la vieille tradition.

" Pas étonnant que tu te montres pas, elle te laisse crever la dalle... Ha ! Trouvé ! "

Un gâteau miel. C'est connu, ça. Il n'y a qu'une chose à faire pour contenter un farfadet : lui donner du lait et des gâteaux au miel. Et il ne faut surtout jamais leur proposer de rapiécer leurs habits, c'est la pire insulte qu'on puisse leur faire. Donc un bol de lait et une part de gâteau, que je vais poser dans la buanderie. Puis je reviens m'occuper du feu. Mais en me penchant pour ramasser une bûche, je vois quelque chose qui dépasse du tas de papier qu'on garde pour allumer. C'est évident, trop évident, et c'est au milieu de la pile de journaux. Je tire pour découvrir une enveloppe, datée d'il y a trois jours. Farfadets ou pas c'est suspect, il y avait pour deux bonnes semaines de quotidiens dessus.

Je sens que ça va pas me plaire, mais je sors la lettre pour y jeter un œil.

" Liam ? "

On a rompu par courriers interposés il y a déjà des mois. Pourquoi il peut bien avoir écrit à ma mère ? Il est désolé de ne pas m'écrire directement. Il regrette d'avoir d$u me faire du mal. Tout le monde s'en fout : on se voyant quatre semaines par ans, on savait très bien qu'on allait dans le mur. Notre vie de couple n'était qu'un amour de vacances à répétitions. On est allé aussi loin qu'on a pu, et fatalement il a rencontré une autre femme de son côté. Niveau sentiments je n'ai pas été à plaindre non plus. On ne s'est pas fait plus de mal qu'on ne l'a voulu. Il dit qu'il voulait que je sache quelque chose, sans que ça vienne de lui. Il dit que... Il a raison de regretter, parce que ça mal de lire ça.

J'ai à peine le temps d'arriver à reculons jusqu'au canapé que j'entends la porte de ma chambre. Ne sachant quoi faire d'intelligent, je fourre bêtement la lettre sous le canapé. Tic-Pic, si c'est toi qui a tiré cette lettre du tas : tu vas plus jamais sourire dans cette maison. Je me calme un tant soit peu avant que Kyle ne vienne me rejoindre. Il me prend dans ses bras, et j'en ai bien besoin. Même si je sais maintenant qu'il va falloir tout mettre à plat très vite. Une question de minutes, tout au plus, il n'y a plus qu'à donner le coup d'envoi.

- J'ai parfois pensé qu'on arriverait pas jusqu'ici. Je pensais que tu te lasserais avant, Hitomi. J'aurais compris, vraiment. Mais... sincèrement....

C'est parti. Je serre les dents pour ne pas le couper, cette fois. J'espère que ma mère en a encore pour un petit moment.

- ...Tu pense tenir sur la distance ? La longue distance ?

Je cherche un moment dans ses yeux le courage de répondre. Ce foutu mois a été le bout du monde mais on y est arrivés, tant bien que mal. Ça je n'ai pas peur de le lui dire. Après ce calvaire plus rien ne pourra me faire lâcher prise à part lui, et c'est encore un aveux qui ne me coûtera rien. Mais je vais devoir enchaîner. Rien que d'y penser la sensation de ses bras autour de moi me donne des sueurs froides. Je peux au moins lui dire ce que je sais déjà.

- Je tiendrai, Kyle. Aussi loin que tu le voudras. Mais...

Je pensais commencer par l'histoire par la fin, puisque c'est le début qui fait assez mal pour tout excuser. Je n'y arriverais pas. Il faut que je crache le morceau le plus tôt possible. Et il faut que je m'échappe de ses bras pour m'écarter de lui. Ce connard de psy à l'hosto avait raison : quand ça touche au corps on ne peut pas s'en empêcher. On se sent différent, répugnant, on se déteste trop pour se laisser vraiment toucher par quelqu'un. Je me redresse sur le canapé, et je fixe les flammes qui dansent dans la cheminée. J'espère que ça m'apaisera assez pour rester calme, parce que je ne suis pas certaine d'être prête à le dire tout haut.

- Ça a été difficile de tenir tout le mois, Kyle. J'ai cru que j'y arriverais pas... J'ai même pensé à rompre...

Ça j'y ai pensé, et pas qu'un peu. Je me suis trouvée toutes les raisons pour abandonner avant de perdre, quitte à sacrifier mes chances de gagner.

- Mais c'était pas à cause de toi, Kyle... J'avais peur que...

Les mots ont de plus en plus de mal à sortir de ma gorge. Je sens que les larmes commencent à m'échapper. Je les essuie d'un revers de main en reprenant mon souffle. Je ferme les yeux, et je serre les dents une dernière fois. Il faut que je sois forte.

- Je suis stérile.

J'arrive à me contenir dans une certaine mesure. J'arrive à parler au lieu de sangloter, les larmes coulent mais mon visage ne s'effondre pas. Je prends sur moi, mais je ne peux pas m'empêcher de l'implorer du regard.

- J'ai vraiment envie de passer ma vie avec toi, Kyle... Mais je peux pas te donner... autant que je le voudrais... Si je voulais rompre c'est que... j'avais peur que tu veuilles plus de moi... Ou que tu me laisses m'accrocher... parce que t'aurais eu pitié de moi...

Je ne lui dis pas que depuis toute gamine, je voulais avoir une tripotée de gosses pour leur parler du farfadet de la maison. Je ne lui dis que dans la semaine où j'ai appris que j'aurais jamais d'enfants, je me suis jetée d'un bateau en espérant ne jamais remonter à la surface. Je ne lui dis pas que si je baise comme une acharnée depuis tout ce temps, c'est parce que mon vagin ne me servira à rien d'autre. Je ne lui dis pas que je viens de tomber sur une lettre d'un de mes ex, qui ne savait pas comment me dire qu'il m'a plaquée parce qu'il allait devenir père. Et surtout je ne lui dis pas que je l'aime, parce que je ne veux pas avoir l'air de le supplier encore plus.

Je ne dis plus rien.

Kyle Macross

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 4 lundi 18 juin 2012, 09:19:35

♪♫♪


Vêtu d'un large tee-shirt plutôt immonde représant léquipe des Zyurangers au grand complet, j'attends. Je veux entendre ce qu'Hitomi a à me dire sur ce que je viens de lui demander, je veux savoir où nous en sommes. De mon côté, je sais que je suis prêt à faire sur la très longue distance parce qu'elle est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée jusque là. J'ai rencontré pas mal de filles exceptionnelles dont j'aurais pû tomber amoureux, c'est vrai. Donna, Kara, Selina... Même Marie. Elles avaient tout pour me plaire. Mais c'est Hitomi qui est parvenue à me rendre dingue d'elle et qui s'est accrochée pendant ce mois passé plus à m'attendre qu'à profiter de moi. C'est peut-être peu, mais pour moi c'est une sorte de signe, une preuve de son abnégation : pourquoi s'entêter si au final je ne m'avérais être qu'une passade ? J'ai eu la prétention de penser que nous êtions bien plus l'un pour l'autre et que tout ne faisait finalement que commencer.

Elle me le dit, elle me dit qu'elle tiendra même autant que je le voudrais. Pourtant, je sens que je ne dois pas me réjouir trop vite et je n'ai pas tort puisqu'un "mais" vient se glisser là, amorce d'un élément un peu plus gros et dur à avaler. Alors je ne dis rien, je la laisse se redresser et allez savoir pourquoi, je l'abandonne doucement de mes bras. Hitomi ne me donne pas l'impression de vouloir s'y réfugier, pour une fois. Silencieusement, je respecte ce voeu et la regarde, la détaille tandis qu'elle se perd dans la contemplation des flammes nous faisant face.
Sa révélation ne m'étonne pas. Qu'elle ait pensé à tout plaquer parce que c'était difficile, je m'attendais même à le prendre dans la gueule bien avant l'Irlande et je m'étais dis au début de notre relation que ça deviendrait possiblement le point central de nos discussions à venir, idée sur laquelle je m'étais finalement trompé. J'en souris et attrape au vol une de ses mains pour y déposer un baiser lui signifiant qu'elle est toute pardonnée avant de réaliser mon erreur. Il y a quelque chose à venir. Sa voix se brise doucement, les larmes lui viennent et je sens mon coeur se serrer quand je lui laisse sa main pour qu'elle puisse se sécher les yeux.


- Je suis stérile.

Ça résonne. C'est une sorte de coup de gong dans ma tête qui me laisse sans expression à l'extérieur alors que ça fuse à l'intérieur. D'abord, je ne comprends pas les conséquences physiques. Je pense plus à la cadence effrénée de nos ébats à n'importe quel moment du mois. Le fonctionnement d'une nana m'échappe pas mal, mais je ne suis pas assez con pour ne pas savoir que certaines périodes sont plus propices que d'autres pour la conception. Et Hitomi et moi n'usons jamais de protection. Vient ensuite le sujet des enfants, bien sûr. Je n'ai jamais vraiment pensé à en avoir, pas sérieusement du moins. J'avais supposé que si c'était une étape pour nous, elle se serait imposée d'elle-même plus tard et au bout d'un mois, ça me semblait juste démesuré d'y penser. Mon Dieu... Le regard qu'elle me lance me fout plus que jamais mal à l'aise, comme les paroles qui viennent ensuite.

- J'ai vraiment envie de passer ma vie avec toi, Kyle... Mais je peux pas te donner... autant que je le voudrais... Si je voulais rompre c'est que... j'avais peur que tu veuilles plus de moi... Ou que tu me laisses m'accrocher... parce que t'aurais eu pitié de moi...

Tout se met en place. Les enfants, elle y avait pensé. Sûrement avant de me rencontrer et ça doit être ça le plus douloureux pour elle. Hitomi m'avait déjà dit enchaîner les amourettes avant de me rencontrer et à présent, je suppose que sa stérilité n'était jamais entrée en ligne de compte. Mais comme elle est prête à voir plus loin à mes côtés, ça doit être douloureux à vivre. Peut-être plus que jamais.
Me passant une main sur le visage, je détourne mon regard vers les flammes et me laisse le temps de penser à ma réponse. Je ne me dis pas un seul instant qu'Hitomi pourrait s'étonner que je perde cet esprit de répartie à la con dont je me fends la plupart du temps et de toutes façons, je n'en ai rien à foutre. Je veux juste trouver les mots.


- Ce n'est pas grave. C'est ce que j'ai envie de te dire, parce que... parce que je le pense, bon sang ! Je suis tombé amoureux de toi et je t'ai prise comme tu étais, c'est tout. Avant tout, c'est toi que je veux, Hitomi. Tu te souviens de l'Onsen, mon coeur ? "Le monde peut bien arrêter de tourner". Je le pense toujours. Notre monde à tout les deux ne s'arrêtera pas parce que je ne peux pas te faire un enfant. Je l'empêcherais de s'arrêter, comme tu me l'as demandé à ce moment là. Pour moi, c'est d'abord toi, d'abord nous deux. Quel homme serais-je si je te remettais dans la gueule ta stérilité ? J'ai pitié de toi, oui. J'ai mal pour toi, j'ai le coeur qui me lance et je sais qu'un jour, quand des envies de parternité viendront pour de bon frapper à ma porte, je devrais la leur refermer dans la gueule. Et ce surplus d'amour que j'aurais en stock, il sera pour toi. C'est tout.

Ce n'est peut-être pas la bonne conclusion, mais j'ai mal et je laisse comme souvent ma langue parler pour moi. Le coeur avant la tête, aurait dit ma mère. J'abandonne l'assise du canapé et vient m'accroupir sur le sol, devant Hitomi, lui saisissant la tête entre les mains sans réaliser que je pleure aussi.

- Je t'aime, Hitomi. Je sais que c'est cruel de te le dire, parce que tant que nous passerons du temps ensemble, tu pensera à cette foutue histoire de stérilité. Mais je ne resterais pas avec toi par compassion. Je resterais avec toi parce que j'ai envie de vieillir à tes côtés, parce que j'ai envie de me consumer en te regardant, en te faisant mienne. Si un jour cette flamme vacille, ne brûle plus... Je partirais. Ou je te laisserais partir, selon ta flamme à toi. N'oublie jamais une chose, mon coeur, jamais : c'est toi que je veux, c'est comme tu es que je te prends. J'humecte mes lèvres, j'avale ma salive. Je la fixe. Je suis désolé d'avoir tout ce pouvoir et de constater à quel point je suis impuissant pour te rendre heureuse. Pardon d'être si peu de chose.

Ma gorge se noue. Je me rends compte que je ne mesurais pas pleinement l'étendue de la nouvelle et qu'à présent, elle s'est installée. Alors... Jamais de petit Macross courant à la recherche de ce farfadet à la con, avec sa mère sur les talons ? Jamais de gamin à qui apprendre à se tenir bien à table, à qui donner tout mes comics tout en lui racontant les aventures de Sentinel Prime ? Pas de 1+1 = 3 ? Pas de suite à notre histoire ensemble ? Tout doux, Kyle. Tout doux. Tu ne vas pas céder à tout ça, pas vrai ? Toi, avoir des enfants... Tu ne t'imaginais pas à ce stade alors en quoi ça te dérange ? Tu es blindé, mon vieux. Indestructible. Ca ne sera qu'une raison de plus pour l'être encore.

- J'ai des tonnes de regrets depuis qu'on se connait. Des choses anodines qui me dévorent, qui parfois me labourent le ventre. Je voulais t'en parler pour que ça aille mieux, pour qu'on parte de zéro. Je... je sais une chose, Hitomi : rien ne me fera assez mal que tu ne puisse guérir. Laisse moi une chance de te prouver que c'est valable pour toi. Je t'aime, t'aime, t'aime, putain de merde ! Et ça, ça me fera tout surmonter. Tout.

Je n'arrive plus à la regarder. Je pleure trop pour ça, simplement.

Yamagashi Hitomi

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 5 lundi 18 juin 2012, 23:23:37

C'est grave. C'est la chose la plus grave qui soit arrivée dans ma vie. C'était la pire que je pouvais imaginer, avant de le rencontrer. L'idée de ne jamais sentir la vie grandir dans mon ventre, de ne jamais mettre au monde un enfant puis l'aider à grandir. L'idée que je ne serait jamais mère, et que si un homme voulait de moi il manquerait toujours quelqu'un entre nous, un peu de chacun de nous. Cette idée, j'ai préféré mourir que de vivre avec. Mais j'ai dû m'y faire, j'ai dû avancer en la supportant. Je pouvais me dire qu'au moins, rien de pire ne pourrait m'arriver. Je pouvais me dire que la vie ne pourrait plus m'offrir que de bonnes surprises, même si je ne croyais plus aux miracles.

Puis en un instant, tout a été balayé. Le pire a été détrôné par encore pire. Kyle. L'idée de passer ma vie avec lui s'est immédiatement accompagnée de celle de la passer sans lui. Et contrairement à ma stérilité, la rupture est un couperet que je devrais supporter au-dessus de ma tête à chaque instant. Toute ma vie, j'espère. En attendant je préfère croire que c'est lui-même qu'il veut rassurer, parce que ses mots me font mal. Il ne pourra pas me faire un enfant. Comme s'il en était incapable, alors que c'est moi qui le suis. Et ce n'est ni de sa faute ni de la mienne. Il n'y a jamais eu personne à blâmer, même si j'aurai tellement voulu.

Je le laisse parler et pleurer, digérer les mots qui m'ont tuée à une époque. Ça je ne veux pas le lui dire, je ne veux pas qu'il le sache. Parce que si sa flamme vacille je ne veux pas que ça le retienne. L'idée qu'il parte de lui-même si notre histoire venait à se tarir est la seule qui me rassure vraiment. Je me suis trop battue pour reprendre goût à la vie, je n'accepterai pas qu'une autre soit gâchée pour moi, encore moins la sienne. Je devrais fondre en larme avec lui, fuir la vision de son visage torturé, lui rendre sa place, celle du fort. Ou je devrais le couper, lui parler pour le rassurer, ne pas le laisser aller au bout des reproches qu'il commence à se faire. Il n'est que Sentinel Prime, il n'est pas Dieu, il ne peux rien de plus qu'un autre pour moi. Et ce n'est pas ce que j'attends de lui.

Je le laisse encore finir, trouver ce qu'il a de plus précieux et s'y accrocher de toutes ses forces. Et dans la tristesse qui s'est abattue sur nous, je suis heureuse d'entendre que c'est à moi qu'il s'accroche, malgré tout. Puis quand il ne peux plus parler, je l'attire contre moi. D'une main qui caresse ses cheveux je fait venir sa tête contre mon cœur. Je le serre contre moi, peut-être comme la mère que je ne serais jamais. Alors que je suis la femme que je n'espérai plus devenir, amoureuse, prête à tout endurer et à tout s'infliger pour lui.

" Je sais, Kyle... Maintenant je sais... Je t'aime... "

Je continue de lui murmurer que je l'aime, que je serais là chaque fois qu'il aura besoin de moi. Tant qu'il aura besoin de moi autant que j'ai besoin de lui. Même si je ne le montre pas comme je l'aurai pensé. J'ai les larmes aux yeux et je frissonne. J'ai mal de le voir comme ça, plus encore que d'en être la cause. Mais je tiens, j'y arrive. C'était ce que je voulais. Le monde en exige déjà tellement de Sentinel Prime, et je viens de priver Kyle Macross d'un bonheur auquel il ne pensais peut-être pas encore. Ou il s'en prive pour moi. Dans les deux cas je dois être forte pour lui, et ne pas lui faire payer les faiblesses que je peux contenir.

Je me surprends moi-même. C'est peut-être ce mois passé à faire le ménage à la dure ? Toutes les épreuves que je me suis imposées, tous les doutes que j'ai dû combattre et les douleurs que j'ai dû encaisser. Mais maintenant que j'y pense, ça vient de plus loin. Tous mes amis de mon âge sont ou vont devenir parents dans les mois qui viennent. Je redoutais ce moment où je réaliserai que le monde ne s'est pas arrêté pour moi. Le moment où je m'arrêterais au milieu de la route pour faire écraser par le poids lourd de la vie. Ce moment est arrivé, le monde tourne toujours, et finalement j'ai la meilleure raison de continuer.

Au bout d'un petit moment je redresse doucement Kyle pour lui donner un long et tendre baiser. Je l'ai soutenu, maintenant je dois lui rappeler qu'il peut tenir debout tout seul. Je me laisse tomber du canapé pour me serrer contre lui, et poser à mon tour la tête contre son cœur.

" Ne pleure pas pour ça, mon amour... Trop de gens qui m'aime ont pleuré pour ça... "

Kyle Macross

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 6 mardi 19 juin 2012, 00:54:35

C'est drôle comme parfois la vie est étrange, ironique. Je me retrouve à pleurer là, contre son sein... Pour une chose à laquelle je ne pensais même pas dix minutes auparavant. Je sais bien d'où viennent vraiment ces larmes et je sais que je ne les verse pas pour un hypothétique enfant dont je sais aujourd'hui qu'il ne viendra jamais : ces larmes sont celles que je laisse aller pour compatir à la douleur que doit ressentir la femme que j'aime. Dire que je me moque de ne pas avoir d'enfant ne serait ni tout à fait vrai ni tout à fait faux, mais c'est d'abord à Hitomi que je pense car le reste m'importe finalement peu à présent. Tant qu'elle reste auprès de moi et que nous affrontons la vie et ses chahuts ensemble et main dans la main, rien ne comptera jamais assez fort pour me mettre à genoux.
Des regrets ? Je sais que j'en aurais plus tard, parce que l'idée de m'occuper d'un gamin ne m'avait jamais déplue jusque là. Et je me doute qu'avec le temps ce sera une envie que je voudrais pouvoir assouvir avec Hitomi, qui ne pourra malheureusement pas porter le fruit de nos unions, de notre amour. A ce moment là, ça fera vraiment mal. A ce moment là, j'aurais besoin qu'elle soit là. Peut-être que je pleure maintenant pour moins le faire quand aura sonné ce moment fatidique ?

Elle me dit qu'elle m'aime et ça fait du bien. Ce secret qu'elle a dû porter seule, qui lui a fait peur et mal pour nous deux, elle le partage avec moi et je me dis que ça lui fait sûrement du bien. C'est un poids plus léger que je vais supporter avec elle jusqu'à ce qu'elle ne le sente plus. Oh, je sais bien que c'est impossible et que ça deviendra un jour une mauvaise passe surtout pour elle. Pourtant, j'ai envie de croire qu'elle comptera sur moi pour l'aider à passer le cap. Car nous serons un couple solide et aimant.
Peu à peu, la tempête qui me secouait se calme et la mer redevient presque d'huile quand ma bouche retrouve la compagnie de celle d'Hitomi, qui me rejoint sur le sol. Je ne brise pas notre baiser, la faisant plutôt s'installer sur mes cuisses tout en faisant filer mes mains sous son haut au niveau de son dos. Enfin, une seule. La seconde est déjà venue trouver une de ses fesses sous pretexte de la caler plus confortablement sur moi et ne la quitte déjà plus, la pressant parfois.


- Ne pleure pas pour ça, mon amour... Trop de gens qui m'aime ont pleuré pour ça...
- Ça n'avait pas été mon cas et puis... je me sens... concerné. J'hésite. Je n'ai pas envie qu'elle pense que je m'impose, mais autant lui donner mon ressenti. Je me doute que tu avais pensé à tout ça bien avant de me rencontrer, que tu voulais des enfants avant même d'apprendre que j'existais. Mais aujourd'hui, je suis avec toi. Et à moins que tu n'ai des dizaines d'autres prétendants et amoureux, ces enfants auraient pû être les miens. Auraient dû, si j'osais. Mais ce qui me fait mal, surtout, c'est ce que tu ressens toi, mon coeur. Je ne peux que l'imaginer, c'est vrai... J'ai pleuré beaucoup pour toi, un peu pour nous. Parce que notre nous deux, il ira bien tant qu'on le partagera.

Ma main quitte finalement son dos pour sortir de sous le tissu et venir se perdre dans la crinière rousse qui retombe sur sa nuque, que j'étreins d'ailleurs avec une infinie tendresse. Sa tête repose sur moi et de temps à autres, quelques baisers viennent sertir son crâne de petites marques d'affection dont elle est coutumière de ma part.

- Je regrette que tu ne puisse jamais rencontrer ma mère, tu sais ? Elle aurait trouvé les mots pour te rassurer mieux que moi. Et elle nous aurait fait la tarte à la fraise la plus goûteuse de l'univers histoire de nous dire que tout ne va pas si mal. Du moins pas tant qu'on a des fraises du jardin et un peu de pâte brisée sous la main.

Je ne le réalise pas, mais je n'ai jamais évoqué ma famille avec Hitomi, ni même mes racines. Elle ignore la vérité à mon sujet, même si elle n'a rien de terrible. Elle est simplement.. Dérangeante ? Oui, c'est le mot. Et un peu incroyable, aussi. C'est dingue ce que votre mère peut vous sembler importante quand vous mettez la main sur une femme dont elle pourrait penser qu'elle va chercher à sa façon à la rattraper ! Mais si madame Hirohito est parvenue à accepter Hitomi, ma mère aurait proposé de l'aider pour trouver le nom des gosses avant de les proposer de s'en occuper le mercredi. On a le sens de la famille, chez les Macross.

- Ah, au fait... J'ai quelque chose à te demander.

Doucement, je l'écarte de moi pour la faire se mettre debout avant que je ne l'imite en lui frottant les bras dans un sourire. Ca y est, c'est le grand moment ! Respire à fond, fixe la de ton regard le plus enflammé et glisse la main dans ta poche pour la refermer sur le petit objet que tu en extirpe en le tenant dans ton poing fermé. Tu lui présente les doigts clos vers le haut, pour qu'elle puisse en découvrir le contenu quand tu les feras jouer... Et tu te lance !

- Hitomi, voudrais tu venir habiter chez moi ? Enfin... Chez nous ? Et je ne te parle pas de t'héberger. Je parle de ta maison, la mienne. La nôtre.

Voilà, c'est fait et mes phalanges jouent doucement pour libérer leur précieux trésor, qui s'expose doucement à la vue d'Hitomi : une simple clé, attachée à une petite chaîne qui porte une médaille gravée d'un couple enlacé. Au dos, elle y trouvera la petite inscription suivante : "Ensemble tant que notre monde tournera".
Enfin, elle ne pourra la lire que si elle se saisit de la clé. Et c'est stressé au possible que j'attends qu'elle accomplisse ou pas ce premier pas de géant vers ce qu'il me semble juste d'appeler véritablement l'avenir à deux.

Yamagashi Hitomi

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 7 mercredi 20 juin 2012, 01:44:20

Des dizaines d'autres... J'ai connu des dizaines d'hommes, ça je ne peux pas le cacher. Mais il n'y en a qu'un dont j'ai voulu porter les enfants, quand je croyais encore pouvoir. Ensuite j'ai regretté d'en être incapable, et finalement il a trouvé quelqu'un d'autre pour le faire. Ça devrait me briser ou me révolter d'avoir été abandonnée pour ce que je suis. Mais je ne lui en veux pas. Et je n'en voudrai pas non plus à Kyle s'il doit aussi s'éloigner de moi pour cette raison. En fait, à leur place, je ne sais pas si l'amour suffirait à me retenir. Je suis la première à penser que ma stérilité est une injustice, mais le plus injuste c'est de la laisser accabler un homme que j'aime tant. J'ai l'impression de la lui transmettre, comme une maladie.

L'amour rend fou, je ne l'ai jamais su aussi bien que depuis que je connais Kyle. Mais à ce point c'est presque ridicule, j'entends d'ici Mélinda se foutre de nous. Il souffre pour moi et je souffre pour lui, c'est sans fin et encore plus injuste. La face cachée de l'amour, celle qu'on devrait fuir. Mais il y a "nous", il y a la lumière et la chaleur d'être ensemble malgré les ténèbres glaciales qui pourraient nous séparer. Il y a les petits baisers qu'il dépose dans mes cheveux comme fleurs. Il y a le réconfort de sentir l'autre prêt à partager les plus grands fardeaux, panser de son mieux les plaies les plus profondes. Il y a aussi les petites choses qui aident à tenir, et qui font mal quand elles ne sont plus là. Les tartes à la fraise.

" J'aurais aimé y goûter. "

Je préfère sourire en disant ça que de regretter encore. Souffrir et le faire souffrir. C'est quelque chose que j'ai trop fait par le passé, et j'ai réussi à m'en débarrasser. C'est peut-être dur ou froid de penser ainsi, mais sa mère n'est pas plus réelle pour moi que les enfants que je n'aurai jamais. Ils ne sont que des rêves, ils ne peuvent pas me faire de mal tant que je reste éveillée. Avec le temps il en sera de même pour d'autres, Mélinda et ses filles. Si je n'arrivais pas à le voir comme ça, je finirai par perdre tout ce qui me reste. J'ai encore Kyle, j'ai encore ma famille et mes amis. Ce que je ne peux pas donner aux uns, je peux le donner aux autres.

Il m'a fallu beaucoup de temps, d'efforts et de peines pour en arriver là. C'est tout ce qui me raccroche à la vie, tout ce que j'aime et qui me donne envie de sourire. C'est tout, et c'est bien plus qu'il n'en faut. Alors je n'ai pas à m'en contenter ou me faire de raisons. Je n'ai qu'à en profiter au maximum, et s'il le faut me battre pour le garder. Si Kyle ne peut pas s'empêcher de partager mes douleurs, j'espère que j'arriverais à partager mes forces avec lui.

" Ah, au fait... J'ai quelque chose à te demander. "

Il m'écarte. Quelque chose ? Il me pousse doucement à me relever. Quelque chose de gros. De très gros à voir ses yeux. Habiter chez lui ? Chez nous ? Dans ma-sa-notre maison ? Je suis tellement heureuse ! Et complètement paniquée ! Non, pas encore, pour ça c'est vraiment trop tôt. J'ai encore de très lourds défauts à lui avouer, des choses qui vont peut-être lui faire regretter sa demande. La bouche entrouverte, je m'efforce de ne fixer que la clé pour qu'il ne voit pas la panique dans mon regard.

Les mots ne viennent pas. Je veux dire oui, évidemment que je le veux. Mais de la façon dont il le dit ça semble tellement absolu. J'ai l'impression qu'en revenant au Japon je devrais passer prendre mes affaires et laisser Gabriel dans un appartement vide sans même avoir le temps de le croiser. Ma maison. Je n'ai jamais eu de maison à moi. La maison de mon père, de ma mère, et des appartement loués avec d'autres gens. Des endroit qui me laissaient libre comme l'air, que ce soit pour sortir me balader ou partir à l'autre bout du monde.

Et soudain notre maison. Celle où je devrais passer ma vie à attendre que Sentinel Prime laisse un peu de temps à Kyle Macross pour me retrouver. Une prison dans laquelle je vais devoir m'enfermer moi-même pour ne pas risquer de le rater, seule pour ne pas perdre un instant de sa présence. Ça je ne l'ai pas vu venir. Je ne suis pas prête pour ça, pas encore. Le mois qui vient de passer a été long, et je n'ai jamais accompli autant chose en si peu de temps. Je suis allée au bout de moi-même. Mais ça n'a pas suffit. Merde ! Pourquoi je n'arrive pas à me laisser emporter pour ça comme pour le reste ?

Ma main se lève lentement vers la sienne. Elle s'immobilise ouverte, assez près pour prendre la clé, ou refermer ses doigts. Je prends une grande inspiration. Un mois, puis fini les mensonges et les cachotteries. Je dois assumer ça comme le reste. Je lève les yeux vers les siens. ma gorge se  sert à nouveau.

" Je préfère être franche Kyle. Je n'ai jamais vécu en couple, et je ne me sens pas prête... Et on... "

Qu'est-ce que c'est dur de lui faire ça ! D'autant plus qu'il vient de me promettre de rester avec moi en sacrifiant l'avenir de la famille Macross. je referme mes doigts sur les siens.

" On a encore beaucoup de choses à se dire, mon amour... Je ne veux pas te répondre avant qu'on les ait entendues. "

Le fixant toujours dans les yeux, je referme sa mains et serre fort ses doigts dans les miens.

" Garde-la encore un peu, juste un peu. Et quand tu sauras qui je suis, si ton offre tient toujours, ce sera oui. "

Et voilà, la réalité a rattrapé le rêve. Il fallait bien que ça arrive. J'espère qu'il ne regrette pas de m'avoir offert cette clé trop tôt... et qu'il ne le regrettera pas quand je lui aurai avoué mes erreurs.

Kyle Macross

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 8 mercredi 20 juin 2012, 16:35:52

Des regrets ? Et bien non, pas vraiment.
Avant de proposer à Hitomi de me rejoindre à la maison et au moment où je faisais graver le porte-clé fin de le rendre encore plus symbolique, j'en étais moi-même à me demander si j'étais entrain de faire le bon choix. Depuis mon arrivée dans cette réalité, j'avais vécu seul et m'étais habitué à ma petite vie tranquille de célibataire endurci. Mon modeste appartement était mon repaire, mon antre. Je pouvais bien laisser traîner mes slips sales et costumes usagés un peu partout et me goinfrer de confiseries devant la télé jusqu'à des heures pas possibles, télécharger des millions de films porno et autres images coquines. Je pouvais aussi me permettre de repousser le ménage au moindre prétexte, comme je pouvais aller et venir par le balcon sans jamais rendre de comptes à personne. Si Hitomi venait à vivre à mes côtés, toute cette partie de mon existence serait remisée. Pas forcément agréablement, parce qu'on n'efface pas facilement une vie passée en solitaire et ce même avec la meilleure volonté du monde. Comme souvent, je faisais tout trop vite et pour une fois, j'en avais conscience. Pourtant, j'avais envie de vivre avec elle au jour le jour. La voir rentrer, la voir m'attendre, la détendre entre deux périodes chargées... Ce genre de conneries quotidiennes, quoi.
Et rapidement je pense, j'aurais remisé le costume de héros pour endosser à plein temps celui de petit ami. Oui, je pense que je n'aurais pas hésité bien longtemps à donner la priorité à ma vie privée. Hitomi aurait été la meilleure des raisons, le plus convaincant des arguments.

Son refus relatif ne me fîs pas grand'mal et je pense que c'était lisible sur mon visage qui n'affichait pas vraiment la tristesse ou la douleur. Un peu de frustration, mais rien de bien méchant. Hitomi m'avait déjà vu réellement bas et elle me connaissait assez pour comprendre que je n'étais pas vexé de son refus. Mieux, je le comprenais. Mon sourire simple vint se poser sur mes lèvres tandis que ses doigts refermaient les miens. Et mon cerveau, probablement par instinct de conservation ou parce qu'il aime le tri sélectif, décide de ne pas réagir aux mots de ma compagne qui serre plus fort ma main. C'est donc le plus aisément du monde que je lui réponds, me dégageant afin de commencer à poser les clés sur la table basse.


- L'offre court sans date limite, mon coeur. Tu n'auras qu'a me les demander et elles seront à t...

Ça y est. Ses paroles ont fait le tour de ma conscience et mon esprit est maintenant obligé d'accepter de leur donner du sens. Je percute sur les sous-entendus qui d'emblée ne me plaisent pas et me font m'arrêter dans mon élan, les clés pendant au-dessus de la table, accrochées à mon doigt par l'anneau du porte-clé. Le ton est trop solennel, trop chargé de non-dits qui vont faire mal. Sur la langue d'Hitomi, j'ai l'impression d'entendre se consumer la mêche d'un bâton de dynamite. "Ca va faire mal", me souffle une partie de ma conscience qui me pousse à refermer ma main sur la clé tandis que je me redresse face à elle. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que je la toise de toute ma hauteur, que je la cache dans l'ombre de ma carrure. Système défensif, peut-être ? Quand je parle, ma voix est plus sèche que ce que je ne l'aurais voulu.

- Ça veut dire quoi, ça "quand tu sauras qui je suis" ? Je suis assez curieux de savoir ce qui pourrait remettre en doute ma proposition, en fait.

Qu'est ce qui me prend ? Je suis sur la défensive. Je me ferme. Ca ne m'arrive que rarement, quand je sens un coup fourré. Ca m'a parfois sauvé la mise dans les rues et je déteste l'idée de ressentir ça face à la seule personne à qui je veux tout donner, tout offrir. Le temps d'un éclair, j'ai l'impression que SP avertit Kyle d'un pavé à lui arriver dans la gueule.
Ma main serre un peu plus fort la clé et déjà malgré moi, le porte-clé se tord sous la pression. Mes yeux plongent dans les siens (s'y plantent, plutôt) et bien que je ne le réalise pas, ils brillent d'un éclat bleuâtre irréel et dur. Sentinel Prime se dresse. C'est peut-être l'idée que ça donne.


- Je t'écoute.

Le ton est implacable, cette fois. Je n'admettrais pas qu'elle esquive les explications qui doivent m'être données.

Yamagashi Hitomi

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 9 mercredi 20 juin 2012, 18:08:52

Mon cœur s'emballe à nouveau. Kyle a l'air de bien prendre mon refus. Il devait se douter que si on freinait, ce serait au moment de s'installer ensemble. Finalement on ne sait rien des petites habitudes de l'autre et c'est l'une des choses qui ont été épargnées dans notre mise à l'épreuve. J'ai changé certaines de mes habitudes, mais sans ça mon quotidien est resté le même. Mon job, mes repas, mes loisirs, mes petites manies... Toutes ces petites choses dont on ne sait pas encore si elles vont coller, et qui ne demandent que du temps pour s'accorder. mais ce n'est pas ce qui qui fait rouler une goutte glacée dans mon dos, c'est la façon dont Kyle s'interrompt et se fige avant de finir la réponse à laquelle je m'attendais.

Les vrais aveux, ceux que je peux vraiment me reprocher, qui le feront souffrir à cause de moi et non pour moi. Je savais que je n'y couperais pas, je ne voulais pas y couper. Maintenant c'est amorcé et je panique quand même. C'est plus fort que moi, instinctif. Je sais à quel point il peut être doux et tendre. Mais j'ai aussi vu à quel point il peut être violent et implacable. Il est fou de moi, j'ai peur de ce qui pourrait arriver si je le rendais furieux par-dessus le marché. Pour ça il n'est pas différent d'un autre ou de moi : plus rien de ce qu'on croyait savoir sur l'autre ne comptera. C'est pour ça qu'on appelle ça craquer.

J'entends dans sa voix qu'il n'en faudra sans doute pas beaucoup, ça me pétrifie. Je vois ses poings qui se serrent, il se redresse face à moi comme un bloc de glace. Son regard me transperce comme une lance.

- Je t'écoute.

Il me terrifie plus encore que je ne l'avais imaginé. Au fond de moi je me félicite d'avoir au moins éjecté Mélinda de ma vie avant d'en arriver là. Je sens qu'il ne me pardonnera pas. À le voir devant moi, aussi menaçant, j'ai l'impression qu'il sait déjà. Je suis déjà jugée, je n'ai plus qu'à assumer et il abattra la sentence. Mais qu'est-ce que je dois faire ? Est-ce que j'essaie de me justifier, de lui expliquer que je me suis forcée comme jamais pour lui être fidèle ? Je n'ai cédé que deux fois, et plutôt vite. Ensuite j'ai tenu. Est-ce que je lui raconte que, de toute ma vie, je n'ai jamais été fidèle de corps ? Que même si je l'aime j'ai besoin de sexe comme une droguée de sa dose ? Est-ce que je lui dit que si on avait pas passé la nuit dernière ensemble, je n'aurai pas mieux supporté le vol que lui ?

Pendant le mois qu'on a passé à se tester, j'ai imaginé mille façon de le lui dire ou de le lui cacher. Maintenant que j'y suis je ne trouve plus rien. Si je repousse l'échéance il va croire que je noie le poisson et ce sera pire. Si je crache le morceau il ne me laissera sans doute pas une chance de lui dire à quel point j'en souffre. Et je peux bien restée plantée là, les larmes aux yeux à trembler de pied en cap pour l'éternité, ça ne changera rien. Il me fait encore plus peur que Mélinda quand elle m'a sautée à la gorge. Après tous ces efforts et tous ces sacrifices, j'ai l'impression que je l'ai déjà perdu.

" Je... "

J'aurais dû le larguer à la seconde où je l'ai revu après ma faute avec Kudo-kun. Et encore après mon dérapage avec Onoki-chan. Je me maudis, moi et me connerie forcenée qui me pousse à foncer dans le mur. Je suis sûre que les cinq mecs qu'il a étalés pour moi n'étaient pas aussi terrifiés que je le suis en ce moment. Je serre les poings et les dents pour me donner un peu de courage, mais simple clignement de mes paupières fait jaillir les première larmes. Quand je relève les yeux vers lui il n'est déjà plus qu'une silhouette trouble, et cauchemardesque. Ma plus grande peur qui va s'abattre sur moi.

" Je... Je t'ai.... trompé. "

Soudain ma tête retombe. Je résiste à l'envie de m'accrocher à lui ou de m'effondrer à ses pieds pour le retenir. je ne le mérite pas. Mais je ne peux pas m'empêcher de le supplier dans l'espoir fou que ma faiblesse excusera mes actes.

" Je suis désolée ! J'ai essayé de me retenir ! Pardon, mon amour ! Pardon ! "

Kyle Macross

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 10 jeudi 21 juin 2012, 00:07:43

Si je la gifle, je la tue.
C'est la seule chose qui résonne après le grand black-out que vient de laisser dans mon esprit sa révélation. Si je laisse ma main partir, je répandrais sa mâchoire sur le mur le plus proche et je ferais possiblement accomplir à sa tête un 180 degrès dans un bruit écoeurant de bois sec et de chairs compressées. Ce qui m'arrache de ces reflexions morbides, c'est un bruit de métal froissé très léger mais qui parvient à se faire entendre dans le silence de plomb qui pèse sur nous deux. Dans ma main, la clé n'est plus qu'un amas de métal sûrement informe et plus vraiment épais, comprimée par une poigne qui pourrait faire s'écrouler les murs de la maison sans que j'ai besoin de forcer. Mon regard n'a pas cillé et est resté planté dans celui d'Hitomi alors que mon visage s'est fermé et que mes dents dégagent assez de pression pour que je puisse bouffer du béton. Mes muscles se sont tendus d'eux même sous mes vêtements et je gage que si elle venait à me toucher en ce moment, elle les comparerait à des câbles sollicités à l'extrême et prêts à rompre. Il faut que je prenne deux secondes.
Sinon je ferais ou dirais des choses que je regretterais pour le reste de ma vie.


- Tu es désolée. D'accord.

Ma voix m'étonne : elle est incroyablement calme, presque douce. Pourtant, si elle était une arme, elle serait un arc plus bandé qu'une queue de routier devant une pucelle isolée. Je marque un silence et la petite voix de ma conscience me murmure que je ne suis pas forcément très propre sur moi et que je suis un bel enfoiré que de l'oublier quand ça m'arrange. Durant le mois, j'ai eu quelques aventures aussi. Mais vous savez ce que c'est, non ? Quand on est aux abois, quand on est touché là où ça fait VRAIMENT mal, on perd le sens des réalités, le sens des responsabilités. Et on oublie d'être tout à fait honnête. Pourtant, j'ai un certain sens de l'équité et de la justice, puisque je passe mon temps à promovoir la gentillesse et toutes ces conneries du côté clair de la Force.
Je vais donc être honnête avec Hitomi. Mais je vais veiller à ce qu'elle le sente passer. Parce que je dois être en mode "putain d'enfoiré". Et puis, on doit tout se dire, non ? Elle ne pourra pas prétendre que je n'ai pas joué mon propre jeu.
Face à elle, je lève lentement deux doigts.


- Deux fois. Puisqu'on doit se balancer nos petits écarts, voilà les miens. J'ai fauté deux fois. Deux putains de fois.

De l'île d'où je viens, quand on se balade sur les bords de mer les jours de mauvais temps, on voit la naissance des rouleaux qui s'écrasent sur la grève. La mer semble refluer, se calmer... Et s'abat finalement dans un vacarme qui ravage tout ce qui a le malheur de se trouver là. C'est un peu ce qu'annonce mon timbre de voix en cet instant. Il est calme, posé, tranquille. Mais la mer en colère ne faisait que refluer pour se gonfler et devenir lame de fond. Ma voix est teintée d'un grondement sourd qui annonce la tempête.

- Je ne sais pas comment tu vas te justifier -car foi de Macross, tu vas le faire- mais voilà ce que moi, j'ai à te dire. Je ne suis effectivement pas plus clean que toi, je n'ai pas le cul plus net que le tien et tu serais en droit de gueuler, de me cracher à la gueule en me disant que je suis le dernier des enfoirés. Seulement, j'avais bu. Les deux fois. On est d'accord : ça n'est pas une excuse et c'est franchement pas glorieux. Maintenant, Hitomi, sans cette putain de boisson que je ne tiens pas, aucune nana n'aurait posé sa main sur moi, fût elle sortie en ligne droite de mes fantasmes. Tu sais pourquoi ? Parce que pour moi, c'est toi qui compte. C'est à toi que je veux faire l'amour, comme c'est toi que je veux baiser. On est des adultes, on saisit pleinement la différence, pas vrai ?

Je n'ai pas fini. Non. Je prends le temps de mettre mes pensées dans le bon ordre pour parler et je ne la lâche pas du regard, je scrute chacune de ses réactions avant d'enchaîner.

- J'ai eu honte. Pour te dire, il y a même une fois dont je ne me souviens absolument pas. Je l'ai constaté au réveil sans être capable de savoir qui était la fille à poil à côté de moi. Putain, j'ai même pas fais ça pour m'éclater ! C'était une connerie et j'avais tellement honte que j'ai pensé à me passer la queue à l'eau de javel ! Je me doutais que ça coincerais. Parce que je ne suis pas con, Hitomi : sexuellement, on a toujours été séparés par un fossé. Toi et moi, on a pas la même expérience du cul. T'es loin au-dessus et tant mieux pour toi. T'as vécu avant moi, t'as eu raison. Mais est-ce que tu t'es seulement imaginée de comment je pouvais peiner à suivre le rythme ? Comment je me sentais mal à chaque fois qu'on couchait, parce que j'étais persuadé de ne pas tenir la distance ? Je me décarcassais pour te satisfaire, pour que tu te dise que ça te plaisait de te retrouver dans mes draps. Et tu me disais que ça allait, pas vrai ? ALORS POURQUOI T'AS ETE VOIR AILLEURS ? POURQUOI ? POURQUOI TE FOUTRE DE MA GUEULE ?

C'est parti. Je le sais. Je le sens. Je devrais m'arrêter là, sortir de cette baraque à la con et aller détruire quelque chose, n'importe quoi pourvu que ça me passe les nerfs. Mais je continue. Je vide mon sac chargé de frustration et de peines refoulées, ma voix tonnant dans la pièce à vivre. Je vais m'en vouloir une fois calmé mais là, rien ne m'arrêtera en si bon chemin.

- C'EST QUOI, LE PROBLÈME ? SI CA TE CONVENAIT PAS D'AVOIR UN SEUL MEC, DE PAS AVOIR LA PLUS GROSSE QUEUE DU JAPON OU UNE SIMPLE MACHINE A BAISER, POURQUOI NE PAS ME L'AVOIR DIT ? DESOLE, MAIS JE SUIS UN TYPE NORMALEMENT CONSISTUE ! J'AI UN SEXE AVEC DES PROPORTIONS NORMALES, J'AI UNE LIBIDO NORMALE ! C’ÉTAIT TROP DUR DE ME DIRE QUE TU VOULAIS AUTRE CHOSE QU'UN PAUVRE CONNARD POUR TE FAIRE PASSER LE TEMPS ? TU TE DISAIS PEUT-ETRE QUE CE N'ETAIT PAS UN MAL DE TE FAIRE FARCIR PAR CE CONNARD DE FLIC QUAND J'AVAIS LE DOS TOURNE ? MONSIEUR EST UN POETE, EN PLUS ! JE REPRENDS SON TERME, POUR NE RIEN TE CACHER !

Sur mon cou, je sens une veine pulser. J'écume, je rage. J'ai honte, surtout. J'aurais dû tout arrêter lors de ma rencontre avec Gabriel. C'est pas comme si ce fils de pute avait donné le ton, en plus. Une main me passe sur le visage et déforme un instant mes traits jusque là contris par mes sentiments partis faire un plongeon dans le lac le plus proche équipés de bottes en béton. Finalement, je laisse échapper un rire jaune, chargé de toute l'amertume qui alourdit ma langue et ralentit mon coeur.

- Je suis vraiment le roi des cons. J'ai rien vu venir. J'ai pas voulu le voir venir, parce que j'étais amoureux. Et maintenant, je suis un superbe cocu. Tu veux que je te dise ? J'attends le premier de tes prétendants qui s'amuserait à faire une allusion à ce sujet en face de moi. Je lui briserais chaque os du corps. Et j'aurais des regrets ! Parce que ce ne sont finalement pas ces types qui sont les fautifs, mais toi qui ne sait pas te tenir. Merde... merde...

Ayant tourné les talons, je me suis mis à faire le cent pas pour ne pas frapper le premier mur venu. Je suis comme un fauve en cage, je suis à tenter de démêler l'écheveau de toutes les pensées qui me viennent à l'esprit.

- Je suis vraiment trop con.

La dernière, elle s'adresse tant à ses forfaits qu'aux miens. Et maintenant, on va faire quoi ? Je n'en sais rien, mais je me dis que quelque par j'ai besoin d'une issue, j'ai besoin qu'elle m'explique. J'ai besoin de comprendre, même si ça doit me certifier que je suis un mauvais coup en plus d'être un niais nanti d'oeillères opaques comme une nuit sans lune.
Alors j'attends. Je lui tourne le dos, accoudé à une fenêtre à la vitre battue par la pluie qui n'en finit pas de tomber, emportant avec elle dans les sillons qu'elle trace sur le verre les dernières onces de plaisir que j'avais de poser le pied en Irlande. Les dernières traces de la confiance en moi que les bras d'Hitomi avaient, à une époque, sût faire fleurir.

Yamagashi Hitomi

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 11 jeudi 21 juin 2012, 03:38:01

Je continue de pleurer. Il ne me crie pas dessus, pas encore. Je n'ai pas besoin de relever la tête pour sentir le poids de son regard. Il m'écrase, il me comprime, il m'étouffe. Et je suis incapable de me défendre. Deux fois. Ça devrait nous mettre à égalité. Mais je sais très bien que non, pas avant qu'il ne m'ait tout déballé. De toutes façons ce n'est pas une question de chiffre. Ça part et je déguste. Je n'encaisse même pas, prend chaque mot comme un coup que je pense mériter. Je fonds en larmes, prise de sanglots trop étrangler pour laisser percer une plainte ou une supplique. Je me laisse réduire en miettes par ses reproches, par tous les travers que je me connais et qu'il me crache au visage.

Quand il se met à crier je recule d'un pas, par réflexe, et je m'effondre sur le canapé. J'enfouis mon visage dans mes mains et me recroqueville sur moi-même, comme si ça allait me protéger de sa colère. Je m'écrase, lamentablement, en pleurant toutes les larmes de mon corps. Je prends toutes les fautes qu'il me lance, chaque souvenirs de son corps contre le mien devient un reproche. Même Gabriel, qui ne m'a pourtant pas touchée, vient se jeter sur le tas d'immondices qui ne fait que grossir, et m'étouffe de l'intérieur. J'ai envie de vomir tout ça pour m'enterrer dessous, disparaître sous la somme de mes faiblesses et de mes fautes.

Mais il y a autre chose. Je sens une autre émotion qui se réveille, qui se débat sous le tas de ruines. Je sens d'autres frissons disputer mon corps à ceux du désespoir. Je sens mes muscles faibles se raidir, d'abord par à-coups alors que mes doigts montent se glisser dans mes cheveux. Et quand il me balance le coup de grâce, celui qui devrait m'achever, je serre à m'en arracher les cheveux. C'est comme qu'il le prend ? Comme ça qu'il me voit ? Tellement pathétique qu'il n'aurait pas dû y croire lui-même ? Et je serre aussi les dents quand il mes amants. Puis ça y est, monsieur s'est assez défoulé alors il n'y a plus rien à dire ? Si, il y a bien une chose.

" Va... te faire foutre... "

À mon tour de me défouler, à mon tour d'être furieuse. Je tourne soudain le visage vers lui, les yeux presque fermés par la rage qui déforme mon visage.

" VA T'FAIRE FOUTRE ! "

Hors de question de m'écraser devant lui, même s'il pourrait me décapiter du petit doigt. Hors de question de le supplier de me faire subir ça pour le restant de ma vie. Et j'ai bien assez de raison sans avoir à détailler ce mois infernal. Je me lève d'un bond Pour enchaîner.

" Ce putain de mois c'est toi qui l'a voulu ! Et je te l'ai offert ! Même si tu t'es foutu de ma gueule dès le départ ! Toi t'as pas attendu pour me montrer que t'étais Sentinel Prime ! Tu m'as collé ça sur les bras ! Et je l'ai porté ! J'ai attendu un putain de mois pour t'imposer mes fardeaux ! Tu t'es reposé sur moi ! Tu m'as laissée seule ! Et je l'ai accepté ! Je t'ai jamais rien demandé ! J'ai cru à toutes tes promesses ! C'est moi la conne dans l'histoire ! Mais c'est fini ! Tu peux crever pour que je me justifie ! "

Et quoi ? Je devrais lui détailler par le menu tout ce que j'ai fait dans le mois ? Je devrais lui dire quand et avec qui j'ai couché ? Je devrais me cacher derrière ma vie pour qu'il me prenne en pitié ? Et aussi lui raconter à quel point je me suis fait violence et j'ai souffert ? Ça non ! S'il m'aime autant qu'il me l'a dit : c'est le moment de le prouver.

" Si tu veux tout savoir, t'as à retourner le voir, le flic-farceur-poète ! Lui étais là ! Tous les jours ! Il m'a pas touché ! Et crois-moi : il aurait pas eu de mal ! Lui il pourra te dire ce que t'as pas vu venir ! Et si t'as rien vu c'est parce que tu voulais rien voir ! Et t'as pas voulu que je te prévienne ! T'avais qu'à me demander, bordel ! Aujourd'hui j'ai pas hésité ! Mais tu voulais pas gâcher ton bonheur ! T'étais trop content que je vienne combler le vide ! Que je réponde à chaque fois que t'appelais ! Et que je t'attende pendant que tu sauvais le monde ou que tu prenais des cuites ! Et il fallu que je t'avoue connement que je t'ai trompé pour que tu t'intéresses au reste ! "

Comment on a pu se tromper à se point ? On a accumulé les erreurs dès la première seconde. Les erreurs et les mensonges. On était fait pour se trouver, mais au lieu de s'attraper on s'est percutés. Et maintenant on explose, on rebondit l'un contre l'autre. On se condamne à repartir loin l'un de l'autre. Impossible de se retenir ou de s'arrêter. Je ne veux même pas essayer, je veux aller au bout.

" Je me fous complètement que t'aies couché avec d'autres femmes ! Je m'en serais foutu si tu m'avais appelé dans la seconde ! j'aurai largement préféré te savoir avec une autre qu'en train de risquer ta vie ! Voilà à quel point je suis conne ! Mais ça tu pouvais pas savoir ! "

Plus de mensonges, plus de cachotteries, coûte que coûte. Quitte à regretter toute ma vie. Je ne pleure pas autant que je le devrais, ou que je le voudrais, pour dire une chose chose pareille. Je ne crie même plus.

" Je me fous aussi que tu m'aimes, Kyle. Tu pourras le dire autant que tu veux : après ça je ne peux plus le croire. "

Je ne fuis pas, je reste plantée en face de lui comme un volcan entre deux éruptions. Je ne regrette pas. Ça viendra, je le sais, et ça fera sans doute plus mal que tout ce que j'ai connu. Mais pas encore.

" Fout le camp de ma vie. Je suis assez grande pour la gâcher toute seule. "

Kyle Macross

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 12 jeudi 21 juin 2012, 10:00:55

♫♪♫

Je me suis cogné avec assez de créatures tout au long de ma carrière pour savoir ce qu'est un combat, vous savez ? Un véritable affrontement, c'est une bataille entre deux fauves rugissants. L'expression brutale de deux êtres libérés de toute contrainte morale. Ca m'est arrivé peu souvent, mais j'ai déjà donné. Pourtant, pas autant que ce soir. Ce soir, je fais face à quelqu'un qui connait chacune de mes meurtrissures, de mes faiblesses et qui finalement se moque bien de toutes mes forces. Comme Hitomi semble le savoir, dans ce genre de combat, on balance autant qu'on encaisse et on achèvera le perdant quand il traînera à terre, incapable de se défendre ou de seulement répliquer.
Si je devais être tout à fait franc, je dirais que je pensais avoir achevé Hitomi en lui portant le coup de grâce à la jugulaire. Mais je me suis trompé : c'est une lionne blessée oui, mais qui garde encore de superbes crocs effilés. C'est à elle de les planter profondément dans mes chairs et c'est à moi de le sentir passer, de sentir la douleur me larder le coeur. Dès qu'elle commence, je me jure de ne pas esquisser un mouvement qui puisse mal terminer. Dans l'état de tension dans lequel je suis, je risquerais de lui faire mal même en cherchant simplement à la prendre dans mes bras.
Et dans un éclair, je me demande si je dois être fier qu'elle soit si déterminée, ou si au contraire je dois m'en plaindre. Je le sais, c'est une question à laquelle je ne répondrais pas. A ses affirmations, en revanche, je ne vais pas me gêner.


- Ce putain de mois c'est toi qui l'a voulu ! Et je te l'ai offert ! Même si tu t'es foutu de ma gueule dès le départ ! Toi t'as pas attendu pour me montrer que t'étais Sentinel Prime ! Tu m'as collé ça sur les bras ! Et je l'ai porté ! J'ai attendu un putain de mois pour t'imposer mes fardeaux ! Tu t'es reposé sur moi ! Tu m'as laissée seule ! Et je l'ai accepté ! Je t'ai jamais rien demandé ! J'ai cru à toutes tes promesses ! C'est moi la conne dans l'histoire ! Mais c'est fini ! Tu peux crever pour que je me justifie !
- MOI, j'aurais eu du mal à te mentir sur qui j'étais ! On appelle ça l'honnêteté, Hitomi. Mais c'est un concept qui ne t'est pas familier, pas vrai ? C'est moins facile de le défendre quand on se fait enfiler par Seikusu et sa proche banlieue dans le dos de son petit ami, tu me dira ! Si t'avais eu à ce moment là la moitié de l'estomac que tu pense avoir aujourd'hui, tu n'aurais pas accepté ce mois et tu m'aurais tout déballé dans la seconde ! Mais madame préférait jouer la carte de la facilité, pas vrai ?

J'ai quitté le bord de la fenêtre et ai fait volte-face pour la regarder, constatant avec une pointe de douleur bien vite éclipsée que je ne l'ai jamais vu sous cet angle. Mais le coup qui me cueille juste après, c'est un crochet bien ajusté en plein dans l'estomac et celui là, je le sens passer plus que les autres.

- Forcément, qu'il était là ! Tu n'a même pas pensé à venir te poser chez moi et je comprends bien mieux pourquoi, maintenant ! Elle est belle, ta mentalité ! J'ai commencé à être ce putain de sauveur avant de te connaître et je n'allais pas m'arrêter pour toi, parce qu'il y a des gens qui à ta PUTAIN DE DIFFÉRENCE comptent un minimum sur moi. Avoir des responsabilités, tu sais ce que c'est, Hitomi ? Je ne crois pas, non. Pas vu la manière dont tu considère une vie de couple. Mais je vais t'accorder un point, là : tu comblais le vide, c'est vrai. Et j'ai été assez con pour envisager que c'était pour longtemps et que tu valais bien plus que n'importe quel pouvoir, n'importe quel costume. J'aurais fini par arrêter tout, pour simplement vivre à tes côtés. Parce que dans mon esprit, tu en valais la peine !

Un satellite sans orbite. Voilà ce que je deviens peu à peu. Je me sens partir à la dérive dans l'espace, sans point de chute et sans destination fixe. Mon étoile a moi s'éteint peu à peu et sa lumière ne m'alimente plus. Ses flammes rousses ne brûlent plus pour me réchauffer, elles brillent pour me consumer corps et bien. Et ça, c'est dur.

- Ma vie, je la risquais en la laissant entre tes mains.

Ce qui fouette l'air dans la seconde suivante me stoppe net, me fait mal au coeur. J'aurais préféré que tout le Rokuryu débarque pour me passer à tabac à coups de chaînes de vélo, ça aurait été moins dur à soigner. Je serre les dents, je ne la quitte toujours pas des yeux bien que les larmes me montent. Je vous en prie, ne sortez, pas roulez p... Trop tard. Mais de toutes façons, vous seriez venues avec le point qui conclut son exposé, pas vrai ? Je viens de perdre Hitomi. Je viens d'y laisser une bonne partie de mon coeur, emporté par la tempête qui s'est abattu sur notre petit couple. Finalement, notre idylle n'était donc qu'une feuille ballottée par le vent ? Je ne peux plus la regarder et je pivote vers la fenêtre, cherchant mes mots, cherchant si il y a seulement quelque chose à ajouter. Je reviens à elle et ouvre la bouche, mais rien ne vient. Alors je fais ce qui me semble le mieux et je m'envole vers la mezzanine pour filer dans sa chambre et récupérer mon manteau et mes affaires. Vérifier la pièce ne me vient pas à l'esprit, pas plus que de récupérer le costume sur le lit.
Il me faut cinq minutes, que je m'octroie en m'adossant contre l'armoire pour me libérer des pleurs qui se bousculaient dans ma gorge et je laisse aller, je laisse filer. Et ça fait du bien, même si ça n'arrange rien. Une fois prêt, je retourne dans la pièce à vivre par le même chemin et lance par reflexe sur le canapé ce qui reste de la clé avant de me diriger vers la porte.


- Dans... dans le village le plus proche qu'on a traversé en venant, il y a un petit hôtel miteux, je crois. Le Poney Fringuant, un truc du genre. Je vais y rester trois jours, peut-être quatre. Pour... pour profiter des vacances.

J'ignore si c'est un appel à l'aide, si c'est simplement pour qu'elle ne s'inquiète pas  -chose qu'elle ne fera sûrement pas, si c'est une invitation à ce qu'elle vienne me rejoindre. Mais rentrer à Seïkusu dans la minute n'est pas envisageable, comme je pense que l'idée qu'elle me retrouve à l'hôtel n'est pas seulement concevable. Tant pis. J'ai besoin de faire le point, parce que ma petite vie vient de basculer. Contrairement à elle, je n'ai personne à qui vraiment me raccrocher et là, tout de suite...

- J'ai une putain d'envie de tarte à la fraise.

C'est tout. Je passe la porte et la clot derrière moi, me soumettant à l'acharnement de la pluie diluvienne qui nous détrempe, mon sac et moi. Elle a pour elle cet avantage de cacher mes larmes tandis que je m'éloigne de la maison avant de tituber, de glisser dans une flaque pour tomber à genou sur le chemin au bout duquel se dessine encore un peu la silhouette de la femme que j'aime.
Je ne me relève pas encore et dans un cri de rage, un cri qui m'arrache la gorge, j'abats mes deux poings sur le sol, faisant trembler furieusement la terre et laissant là deux impacts profonds qui ne se colmateront pas de si tôt. Comme ceux gravés au fer rouge sur mon coeur.

Je vais me relever, vous savez ? Je vais me relever dans la minute et avancer vers ce village dont j'ai parlé. Je vais me remettre debout et continuer d'avancer, bien sûr que je vais le faire.
Mais cette fois, je vais mettre du temps avant de trouver le courage de reprendre ma route, parce que le chemin s'est dérobé sous mes pieds et que je chute dans le vide sans espoir qu'on me tende la main.
« Modifié: jeudi 21 juin 2012, 10:16:56 par Sentinel Prime »

Yamagashi Hitomi

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Re : Ireland's Call [PV]

Réponse 13 jeudi 21 juin 2012, 20:05:47

Il répond, dès le début. Il me renvoie tout, il me rend responsable de tout. Il tient les promesses qu'il m'a faites d'une certaine façon, douloureuse et ironique. Et c'est bien pour ça que je finis par trouver les mots qui le font taire. Si tout doit être de ma faute une fois de plus, autant aller au bout. C'est seulement là qu'il s'arrête, beaucoup trop tard. Il a au moins raison sur un point : j'ai pris de l'estomac depuis notre rencontre, trop pour tolérer qu'il me traîne plus bas que terre après tous ses mots tendres. Trop pour regretter ce que je viens de dire et le mal que ça lui fait. Mon regard reste aussi dur, plein de rancœur, quand il tente de répondre. Je suis prête à lui renvoyer tout ce qu'il pourrait dire. Je suis prête à nous punir jusqu'au bout d'y avoir cru.

Je n'ai pas à le faire. Il s'enfuit jusqu'à ma chambre. Et je l'entends d'où je suis. J'ai gagné, j'ai mis le grand Sentinel Prime à terre. Je n'ai même pas eu à le vouloir pour y arriver. Une partie de moi en est complètement anéantie, mais celle qui s'en réjouit est encore trop grande. Elle savoure les faibles sanglots qui me parviennent comme la récompense de tous les sacrifices. Elle me dit que finalement je ne me suis pas faite souffrir en vain. Je suis devenue plus forte que lui, et que tous ceux qui prétendaient aussi m'aimer. J'ai enterré mon cœur assez profond pour qu'il ne batte plus que pour moi. Comme disait Shii : insensible, brutale, cruelle. Aussi égoïste que Gabriel me voyait. Il a fallu que j'en arrive là pour leur donner raison. Ma vie n'a plus d'autre sens que celui de mon petit nombril, et je l'accepte comme une libération.

Il finit par redescendre avec ses bagages. Je suis toujours plantée là où il m'a laissée, prête à lui rentrer dedans à la seconde où il ouvrira la bouche. Pourtant je laisse filer ce qu'il me dit. Je ne sais pas pourquoi il prend la peine de me le dire, je ne veux pas savoir, pas plus que je ne cherche à discerner ce qu'il marmonne en passant la porte. Je n'ai pas non plus de remords à le laisser partir sous la pluie. Et je me retrouve seule, comme Mélinda l'avait prédit, avec mes yeux pour pleurer. Mais je ne veux pas pleurer, ni pour Kyle, ni pour elle, ni pour personne d'autre. Surtout pas pour moi-même. J'ai voulu croire que l'amour de ma vie pourrait me faire aimer la femme fragile et sensible que je m'efforçais de rester. Maintenant c'est terminé.

Merci, Kyle. Merci d'avoir changé ma vie, même si ce n'est pas de la façon qu'on imaginait. Tu ne m'as pas détruite, tu m'as ouvert les yeux. Je ne mérite personne, mais personne ne me mérite. Je suis comme je suis, j'en suis fière, et je ne m'abaisserai plus à faire de concessions. Je ne perdrai plus mon temps à dire ce que personne ne veut entendre. Qui j'étais, qui je suis, qui je suis devenue ce soir. Je serais seule pour que personne ne puisse plus me blesser. Je serais aussi sourde et aveugles que tous les autres, pour ne plus subir leurs mensonges et leurs mirages. Et je baiserai tous les hommes et toutes les femmes que je voudrai, parce que résister et espérer n'a servi à rien. Parce qu'à cause de toi, Kyle, je ne supporterai plus d'aimer ou de pardonner...

... À quiconque, jamais.

Kyle Macross

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Re : Irland's Call [PV]

Réponse 14 jeudi 21 juin 2012, 23:16:25

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Hitomi,

J'ignore seulement si tu lira cette lettre. Parce que je pense que tu n'en prendras pas la peine en voyant de qui elle vient, parce qu'à l'heure où je couche ces mots sur le papier je ne sais pas vraiment si j'ai envie de te la faire parvenir. Je crois que je l'écris autant pour toi que pour moi, en fait. Mais je suis sûr d'une chose : ça ne servira à rien. Ca ne pourra jamais rattraper ce qui devait être nos vacances, l'amorce de notre vie à deux. L'Irlande aura été le point final de notre relation, aussi intense qu'elle fût courte. C'est terrible, d'en être arrivé là. Peut-être que ce qui avait démarré sur les chapeaux de roues devait fatalement finir dans un mur, le bolide ayant mal engagé le premier virage en épingle ? Je ne sais pas. La semaine que je viens de passer en solitaire à vagabonder à travers le pays ne m'a apporté aucune réponse, aucun réconfort. J'espérais te croiser au détour d'une rue, d'un chemin... Comme je le craignais. Je suppose que tu aurais feint de m'ignorer, que tu aurais tourné les talons. Ce que j'aurais fais moi ? Je suis bien incapable de le dire, aujourd'hui encore.

J'ai tellement de choses à te dire, tellement de choses à oublier aussi... Je ne sais pas par où commencer. Par des excuses ? Oui et non. Nous nous sommes dit ce que nous avions sur le coeur, pas vrai ? Pas de la bonne façon, je pense. Un peu plus de mesure et de retenue auraient été salutaires, auraient peut-être changé la conclusion. Je pensais être plus patient, plus compréhensif que ça. J'avais tort. Je ne suis finalement pas meilleur qu'un autre et je n'ai pas sû résister à la douleur de la trahison, je me suis emporté sous l'acide virulent de son venin et je le regrette. J'aurais tellement voulu que tu accepte de te justifier, tu sais... J'aurais eu des éléments de réponse. J'aurais pû davantage essayer de comprendre, d'en parler avec toi. Ai-je été un si mauvais compagnon, Hitomi ? N'ai-je pas été capable de te rendre l'amour que tu me donnais lorsque tu me prenais dans tes bras ? As tu été voir ailleurs parce que tu avais plus d'appétit que je ne pouvais en combler ? Rien ne m'apportera plus la réponse, aujourd'hui.
L'amour du coeur n'est pas celui du corps. J'ai envie d'y croire, mais le penser me fait mal. Je ne suis pas prêt pour affronter ce genre de tempête. Quand j'y repense, je me dis que j'aurais préféré que nous faisions face à deux plutôt que l'un contre l'autre.
J'ai été stupide.

Je t'aime. Tu ne veux pas le lire, tu ne veux certainement plus en entendre parler. C'est pourtant la seule chose qui ressorte de ce nous traversons. De ce que je traverse. C'est la seule certitude qui reste debout lorsque je cherche à trier les débris. Je voudrais te donner plus qu'aucun autre ne pourra jamais t'offrir, je voudrais pouvoir faire en sorte que ma seule présence te suffise pour avoir le sourire. Mais ce simple fait et si haut perché que je ne suis pas capable de m'envoler suffisamment pour le saisir à pleines mains. Pourtant, je vais continuer à voler, à faire la seule chose que je sache accomplir.
Je grandirais, Hitomi. Pour toi, même si nos routes jamais plus ne se croisent. A bien des égards, de bien des manières, tu auras fais de moi un homme.

La seule personne à qui j'en veuille, c'est moi. Te perdre est une épreuve que je ne passerais pas de si tôt, me maudissant pour mes erreurs et ma bêtise, pour mon étroitesse d'esprit. Je n'ai peut-être que récolté les fruits de ce que j'avais semé.

Je suis désolé de t'avoir imposé ça, de tout mon coeur.

Prend soin de toi.
K.


- Le japon, jeune homme ?

J'acquièse d'un simple geste de tête, d'un sourire plus poli que sincère.

- Ca n'arrivera pas rapidement, vous savez ? La poste irlandaise marche à la bière, autant dire que ça ne va pas bien loin !
- Peu importe, madame. De toute façon, qu'elle arrive ou pas...
- Ooooooh, vous, vous avez la tête du môme laissé sur le côté de la route par sa petite amie ! Mon fils tire la même trombine que vous à chaque fois qu'il se fait plaquer et croyez moi, je l'ai vue une paire de fois ! Vous voulez un remède de maman pour ce genre de bobo, jeune homme ?
- Dites toujours ?

La guichetière se penche un peu plus et baisse la voix, comme pour me confier le plus sacré des secrets. Amusé, je joue le jeu et tend cérémonieusement l'oreille.

- Une part de tarte aux fraises.

Je marque un temps d'arrêt, alors qu'elle en profite pour enchaîner.

- Et puis, franchement, à votre âge... Vous arrêter à une seule donzelle, beau comme vous êtes ! C'est criminel !
- Je suis amoureux, pour tout vous dire.
- A quel point ?
- Assez pour espérer contre tout espoir.

La petite vieille lève les yeux au ciel en invoquant Jésus, Marie et Joseph avant de revenir vers moi et de secouer la tête en signe de désapprobation.

- Alors vous êtes perdu.
- H-hm. Corps et biens.

Elle ne peut s'empêcher de rire franchement en récupérant la lettre pour la mettre sur le tas d'autres à destination de l'étranger. Je me contente de la saluer d'un mouvement de tête et de tourner les talons, mais alors que je pose la main sur la porte après avoir remis mon sac sur l'épaule, elle m'interpelle. Je m'arrête et tourne la tête, la voyant me sourire avec une tendresse toute maternelle qui -l'espace d'un trop court instant- me réchauffe le coeur.

- Ne perdez pas la foi, mon garçon. Quand tout semble noir, c'est la petite étincelle qui continue de nous montrer la voie. Qui sait ? Vos prières seront peut-être exaucées. Parfois, il suffit de garder l'espoir.

 


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