Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Devotion ( Pv )

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Devotion ( Pv )

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Lady Shiny

Humain(e)

Devotion ( Pv )

dimanche 10 juin 2012, 22:32:35

Théme



Aux yeux de Shin, les matinées étaient crevantes. Tout simplement. Les nuages frais étaient lourds, les oiseaux et leur fanfare gueulaient à n'en plus pouvoir, et le soleil qui s'élevait doucement dans le ciel vomissait ses rayons partout sur la terre. C'était crevant, donc. Ouvrir la fenêtre et admirer ce paysage lui donnait envie de refermer ladite fenêtre et de s'enfoncer dans son lit moelleux. Habituellement, d'ailleurs, c'était ce qu'elle faisait. Depuis sa sortie de prison, elle appréciait davantage le confort de son manoir. Bon, il avait été vandalisé, certes, et elle avait retrouvée son matelas éventré et ses bijoux n'étaient plus qu'un vague souvenir ... Mais les murs tenaient debout, et personne n'avait trouvé sa réserve de merveilleuses pilules roses. Alors elle ne s'était pas plainte, avait racheté un matelas, revendu quelques tableaux volés, corrompu deux-trois personnes à coups de reins et le tour était joué. Maintenant, elle passait ses nuits enfouie sous sa couette, à rêvasser de lendemains plus beaux.

Le lendemain plus beau en question s'annonçait , d'ailleurs. Aujourd'hui, elle pouvait enfin revendre une bonne partie de sa marchandise. Pour fêter cela, elle prit un long bain, se couvrit d'onguents de toutes sortes, but une bouteille de vin rouge français - volé dans un hôtel, je vous rassure - et enfila une jolie tenue. Une tenue sage, quoi. Comprenez par là une jupe taille haute, talons vernis noirs, un chemisier blanc charmant, et un de ses habituels manteaux de fourrure blanche. Collier et boucle d'oreilles de perles, et elle se rendit sur Terre, un porte-cigarette surmonté d'une ... cigarette - pour une fois - au bout des doigts. Dieu, qu'elle faisait chic, élégante, raffinée, innocente, à se pavaner comme ça dans les rues ! Si seulement les gens pouvaient imaginer que, dans le coffre de sa belle voiture noire, roupillaient 5 kilos d'ecstasy ... Shin arriva sur Terre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et se rendit d'un pas nonchalant vers sa parfumerie. Un bien beau bâtiment, moderne, vitré, minimaliste au possible. Mais ne nous attardons pas sur ce lieu, voulez-vous ? Tout se passe dans les sous-sols. Tout se passe toujours en dessous.

Aidée par quelques "confréres" - des types de Seikusu à qui elle devait de l'argent - elle installa sa marchandise dans une des remises autour du bâtiment. Dans la tête de notre chère Lady, il était 7h du matin. En vérité, je vous avoue que le temps allait doucement sur ses 19 h, libérant les lieux de tous les employés. Elle en salua quelques uns, avant d'attendre patiemment. Car, oui, elle avait un rendez-vous. Un de ceux que l'on ne loupe pas. Appuyée sur le capot de sa voiture, face à la porte de la remise, dans les sous-sols du bâtiment où trois types bien flippants attendaient qu'ait lieu l'échange, la jeune femme attendait. Pour elle, c'était relativement important. Ces cachetons appartenaient à ces "confréres", tout autant que l'argent qu'elle allait récolter, qui effacerait les deux tiers de ses dettes.

- ... Et tout ira mieux, ironisa t'elle en s'allumant une éniéme cigarette.

Elle ne parvenait même pas à avoir peur. Elle s'en foutait presque. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ressentie ? Si t'y penses trop, tu vas te pendre, marmonna sa conscience. Alors, pour ne plus penser, elle fuma doucement, attendant que le type vienne, tout en se recoiffant.
« Modifié: dimanche 10 juin 2012, 22:54:07 par Lady Shiny »



La vie peut se rassasier de plaisir mais elle est toujours affamée de douleur - Jose Carlos Somoza


Vael Aurea

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 1 dimanche 10 juin 2012, 23:26:16

Acte Premier : Dévotion

Under the shadow of the oak.

Chapitre Premier : Une impression de déjà-vu.

Qu'il était pénible de devoir tout faire par soi-même. C'est pourtant bien souvent de cette façon que les choses avancent véritablement. En effet, il n'était guère prudent de confier les affaires, comme Vael les appelait au premier débutant venu. Il était toujours d'une prudence à toute épreuve, c'est d'ailleurs ce qui lui a permis de n'être jamais inquiété jusqu'à maintenant. Tout planifier dans les moindres détails, ne rien laisser au hasard voilà la recette miracle dans le crime comme dans la vie. Vivre au jour le jour, sans but ni ambition n'a pas le moindre intérêt, il convient de donner un sens à son existence et de s'y tenir. Même si celle-ci n'est pas juste du point de vue de la morale, l'important est d'être en parfaite harmonie avec soi-même et sa part de folie.

La folie pouvait d'ailleurs prendre bien des formes, dans le cas de Vael c'était de tenter quelque chose de fou, qui n'avait pas le moins du monde été planifié. Evidemment, en ce moment même, alors qu'il s'apprêtait à sortir pour faire des affaires, il ne se doutait absolument pas de ce qui allait suivre. Terminant de boutonner sa chemise, il vint nouer une cravate autour du col puis se contempla dans la glace. Ce costume marron était du meilleur effet avec une chemise bleue et une cravate assortie à l'ensemble. Il cira ses chaussures avant de les enfiler et prendre une mallette pouvant accueillir une bonne contenance. Il passa la main dans ses cheveux comme pour les remettre en place puis se mit en route.

Il n'avait guère de voiture, bien trop risqué, il ne se déplaçait qu'en taxi. Alors qu'il annonçait sa destination au chauffeur, il glissa la main sur sa mallette, la caressant, comme si elle contenait quelque chose d'une grande valeur. Un sourire naquît au coin de ses lèvres, rapidement contrarié par la voix du chauffeur qui tentait d'engager la conversation :

« La ville est vraiment agréa... »

Vael leva alors la main en lui faisant signe de s'arrêter immédiatement de parler, passablement agacé, il interrompit alors l'homme d'un ton sec, sans appel :

« Arrêtez immédiatement cela. Je vous paie pour conduire, pas pour raconter votre vie. »

Le chauffeur, étonné, se tut immédiatement, et ne pipa plus mot de tout le trajet, hormis pour donner son tarif, ce qu'il aurait pu éviter de faire puisqu'il était affiché en gros sur cet espèce de boîtier situé dans la voiture. Quoi qu'il en soit, il le régla puis sortit du taxi. Il était bien dans la quartier où devait avoir lieu l'échange. Il se dirigea donc vers le point de rendez-vous. D'après ses informations, l'échange devait avoir lieu avec une femme d'apparence assez distinguée. Cela le changerait de gorilles que l'on trouvait habituellement dans ce type d'affaires. En pénétrant dans le souterrain, il l'aperçut au loin, c'était en effet bien une femme, vêtue d'un manteau de fourrure à première vue.

Il soupira. Qu'est-ce qu'une aristocrate de pacotille pouvait bien faire dans un tel lieu et pour un tel échange. Sûrement une mégère larguée par son richissime mari qui n'arrivait plus à la supporter. Pour conserver son niveau de vie elle s'est endettée auprès de personnes peu recommandables qu'elle doit désormais servir pour éponger sa créance. Classique. Et pourtant très malin. Une femme de cet aspect serait moins facilement soupçonnable, ils étaient donc très friands de ce type d'individus qui de surcroît étaient facilement manipulables.

Il sourit à cette idée, s'approchant lentement du point de rendez-vous,  il reprit un air sérieux, impassible, qu'il convenait d'adopter dans ce type d'échange. Il repéra immédiatement les trois fameux gorilles qui surveillaient de près que la transaction se déroule dans les meilleures conditions. Ils étaient vraisemblablement bien armés. Le seul problème c'est que la transaction n'allait pas bien se passer du tout pour eux. Et peut-être pour cette femme aussi, si elle s'avérait gênante.

Il finit par arriver à sa rencontre, scruté de loin par les trois gorilles. Vael s'inclina alors légèrement, venant saisir la main de la femme qu'il frôla de ses lèvres. Il a toujours considéré qu'il devait garder ses bonnes manières en toutes circonstances, saluer ainsi une dame était donc bien le moins qu'il puisse faire. Tout un paradoxe pour un monstre tel que lui. Il surprit les trois hommes en train de rire dans la voiture. S'il avait pu les entendre, il serait prêt à parier que leur rire était gras et vulgaire. Il eût un frisson à cette pensée.

Reportant son attention sur la femme, à laquelle il offrit un sourire, il lui dit simplement, d'un ton parfaitement neutre et calme :

« J'espère que vous n'avez rien contre les sensations fortes. »

Il restait souriant, se tenant simplement devant cette femme dont il ignorait tout et pourtant dont il connaissait déjà plus ou moins l'histoire... Du moins c'est ce qu'il croyait.

Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis.



Lady Shiny

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 2 lundi 11 juin 2012, 10:16:04


C'est au moment même où Shin étouffait un baillement, avec toujours cette tenue qui exigeait qu'elle cachât sa bouche de sa main au moment de bailler, que l'homme apparut face à elle. Néanmoins, elle ne fit aucun geste pour le saluer, et ne quitta pas le capot de la voiture. Ce dernier avait chauffé au soleil toute la journée, devenant ainsi une assise des plus confortable. Quand il s'approcha d'elle, qu'il la salua d'un baisemain, Shin ne prit même pas la peine de cacher sa surprise, le toisant en haussant un de ces sourcils. Ce geste élégant lui avait manqué, tiens. En prison, on oublie vite les bonnes manières ... Elle avait reçu davantage de coups de pieds dans les côtés que de baisemain. Aussi laissa t'elle un sourire fin trahir son étonnement. Pensez ce que vous voulez de Shin, mais n'oubliez jamais qu'elle est une grande dame ... Entre autres. Dans ce corps de blondinette hautaine étaient dissimulées une garce impitoyable, une alcoolique de renom, une délicieuse femme aussi raffinée qu'une reine, une prétendue philosophe vaguement nihiliste -surtout après quelques verres -, une ancienne Terranide dont le changement de corps l'empêche de ressentir toutes sensations, et une taularde capable de mettre des mandales pour un oui ou pour un non. Autant vous dire qu'elle est dure à suivre.

Alors qu'elle allait ouvrir la bouche, pour le saluer d'une manière ou d'une autre, il parla.

« J'espère que vous n'avez rien contre les sensations fortes. »

... Et cette phrase eut le mérite de la faire tiquer. Rien que le mot sensation forte manqua de faire vibrer son coeur. Mais elle ne ressentit qu'un mince frémissement, et poussa un soupir, tout en jetant sa cigarette sur les sol.

- Je les aime bien plus que vous ne pouvez l'imaginer, souffla t'elle.

Oh, serait-ce du regret que l'on devine dans la saveur de ces mots, dans le tréfonds de ses pupilles ? Oui, sans doute. C'est ainsi. Un jour, elle finirait par se résigner, mais pour le moment, elle ne souhaitait que se battre pour glâner, ici et là, des émotions et des sensations. Ce ne sera pas chose facile, elle en était consciente, mais c'était peut-être son seul espoir, à l'heure actuelle. Oh, arrête de te plaindre, et vends ta merde ! hurla sa conscience. Car, oui, la conscience de Shin était d'une vulgarité hors-norme. Vous en connaissez beaucoup, des consciences comme ça ?

Les trois types sortirent du véhicule, et l'un d'eux empoigna Shin par le bras. Elle ne broncha pas, laissant juste une profonde lassitude marquer son visage.

- Au boulot, chérie ! l'invita gentiment un des types.

Shin dégagea son bras, lui adressant une de ces expression typiques de femme haineuse. Sauf que, venant d'elle, ça faisait vaguement peur, ce visage fermé et plein de colère. Surtout quand on connaissait le passé de cette blondinette.

- Mais bien sûr, chéri, ironisa t'elle en battant des paupières.

Il fallut qu'il lui adresse une tape derrière la tête, une de celles qui aurait décapité une collégienne, pour qu'elle cesse de se foutre de lui, murmurant juste un mot, un seul.

- Enflure.

Puis la jeune femme se redressa, récupérant ce qu'elle avait de grâce, pour faire face à ... ce type dont elle ne connaissait aucunement le nom. Et ce n'était pas vraiment son souci du moment. Là, de suite, maintenant, elle ne souhaitait que revendre cette cargaison d'ecsta' pour assurer ses vieux jours. 'fin, éviter qu'on vienne l'égorger dans son sommeil, surtout ... Dormir avec un flingue en-dessous d'un oreiller gâche le confort de l'oreiller susdit.

- Tout est à l'intérieur, dit-elle tandis que les trois types, derrière, s'allumaient à leur tour une cigarette. Ca ne durera pas longtemps.

Machinalement, elle vérifia si elle avait toujours son paquet, avant de le faire entrer dans la remise, sous les regards des trois "confréres". Une remise où se trouvait un amas d'emballages plastiques transparents, dans lesquels batifolaient insouciemment des pilules roses, le tout réparti dans des cartons . C'était beau à voir. Enfin, pour elle. Elle avait une notion assez atypique de la beauté en elle-même.

- Et je peux vous assurer que c'est ... Un délice.

Tant pis si elle passait pour la junkie de service. C'était bien là le cadet de ses soucis.

- Ce sont les seules sensations fortes qu'il me reste, disons, admit-elle dans un sourire.
« Modifié: lundi 11 juin 2012, 12:47:01 par Lady Shiny »



La vie peut se rassasier de plaisir mais elle est toujours affamée de douleur - Jose Carlos Somoza


Vael Aurea

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 3 lundi 11 juin 2012, 13:25:21

Acte Premier : Dévotion

Chapitre Second : Prudence est mère de sûreté.

Vael ne comprit pas tout de suite quelle mouche l'avait piqué et pourquoi il avait prononcé cette phrase. Après tout, s'il avait bien prévu de ne pas payer ces hommes, cette femme posait problème. Elle n'avait a priori rien à voir avec cet échange et ne devrait pas y être mêlée. Par ailleurs, si elle était une personne haut placée, il n'avait aucun intérêt à la descendre, ça ne lui apporterait que des ennuis. Il devrait donc l'emmener avec elle. Elle et surtout la marchandise. Toutefois la phrase était lancée et elle ne sembla nullement effrayer la dame. Au contraire, elle lui répondit, dans un souffle, empreint d'une légère lassitude :

« Je les aime bien plus que vous ne pouvez l'imaginer. »

Il fût étonné de la réponse d'une telle femme. Alors qu'elle aurait dû s'en offusquer, voire s'en méfier, il lui sembla voir luire dans ses yeux l'éphémère étincelle d'un espoir inavouable. Il la fixa de longues secondes dans les yeux, à la recherche de cette minuscule étincelle qui s'était éteinte aussi vite qu'elle était venue. Ils furent interrompus par la sortie des trois gorilles dont l'un la malmena. Cela fît légèrement tiquer Vael qui n'intervint pas, ce n'était guère le moment de faire des émules.

« Tout est à l'intérieur. Ca ne durera pas longtemps. »

Elle lui désigna alors la marchandise qui était soigneusement rangée dans la remise. Lui, montra la mallette qui devait contenir l'argent. Elle reprit rapidement après la parole, vantant les mérites de son produit, comme s'il allait consommer cette saloperie :

« Et je peux vous assurer que c'est ... Un délice. »

Il avait besoin de toutes ses capacités intellectuelles s'il voulait toujours avoir un coup d'avance. C'est pourquoi il s'efforçait de toujours avoir une vie saine qui lui permettrait d'avoir toujours toutes ses facultés physiques et intellectuelles. Elle sembla distinguer l'air circonspect de Vael puisqu'elle se justifia peu de temps après, en précisant :

« Ce sont les seules sensations fortes qu'il me reste, disons. »

Elle lui offrit alors un sourire comme pour s'excuser. Il lui rendit un sourire entendu, avant de s'avancer vers le carrosserie de la voiture. Il déposa la mallette sur le capot avant de s'approcher de nouveau de la jeune femme dont il frôla délicatement la hanche pour l'intimer à avancer en sa compagnie. Il lui indiqua le local où étaient entreposées les marchandises, avant de dire :

« Allons découvrir ces petites merveilles, si vous voulez bien me montrer. »

Ils marchèrent ainsi en direction de l'ecstasy entreposée un peu plus loin. Vael s'arrêta alors pour dire un mot aux trois gorilles qui s'agitaient près de la voiture. Il leur lancé d'un air extrêmement condescendant :

« Qu'attendez-vous pour vérifier l'argent ? Je ne compte pas rester ici toute la nuit. »

Il ajouta une dernière question, ajoutant la provocation au mépris :

« Vous savez compter au moins ? »

Ils grognèrent quelques paroles inaudibles alors qu'il tournait de nouveau les talons. Apparemment piqués à vif par les paroles de Vael, ils se mirent à vouloir compter l'argent qu'il avait apporté. Mais alors qu'ils ouvraient la mallette on entendit une bombe aérosol se déclencher libérant ainsi un gaz qui avait pour simple effet de les endormir. Il se dissipa d'ailleurs bien vite. Après avoir entendu les trois hommes s'affaisser lourdement, Vael prit la parole, s'adressant directement à la jeune femme :

« Etant donné leurs gabarits, ils devraient se réveiller d'ici une dizaine de minutes. C'est le temps dont nous disposons pour charger la voiture et foutre le camp. Vous marchez avec moi ? »

Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis.



Lady Shiny

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 4 jeudi 14 juin 2012, 12:51:57

Hop !



Au moment même où les trois corps tombèrent sur le sol caillouteux, soulevant un nuage de poussières au passage, Shin crut que son cœur allait bondir hors de sa poitrine. Cette sensation la fit presque jubiler, au point qu'un large sourire vienne éclore sur son visage. Depuis combien de temps n'avait-elle pas sentie son cœur battre la chamade, à lui en déloger des vertèbres ? Une éternité, sans doute. Perdant ses moyens avec délice, elle recula d'un bond, son regard ne pouvant se défaire de ce spectacle. Et c'est quand il lui proposa de foutre le camp que son regard s'illumina réellement. Foutre le camp. Jusque là, c'était la seule solution qu'elle avait imaginée pour toutes les situations auxquelles elle avait été confrontée. Se barrer, et puis se cacher, avec une adrénaline qui bouillonne dans les veines. Shin hocha la tête, pour courir vers la remise. Malgré sa tenue, elle restait agile et rapide. A croire qu'elle avait fait cela toute sa vie.

Ils avaient dix minutes. Dix minutes pendant lesquelles ils chargèrent la voiture prestement, Shin en profitant pour voler les armes des trois types encore assoupis, dix minutes pendant lesquelles elle hésita à prendre un cacheton, avant de se résigner. Mieux valait qu'elle conserve ses esprits. Mais, par dépit, elle vola aussi les cigarettes des trois types. Elle dut aussi se retenir d'en profiter pour les frapper. Cigarettes, armes, ecstasy dans la voiture, elle invita ce type qu'elle connaissait à peine à monter à bord de sa voiture. La jeune femme s'installa au volant, et démarra en trombe, son pot d'échappement crachant au visage des trois hommes encore étourdis.

Le temps de s'éloigner, et elle s'alluma une cigarette.

- Bye bye, mes chéris, murmura t'elle ironiquement à l'attention des silhouettes qui se relevaient, derrière eux.

Le rétroviseur témoignait de l'état des trois types, qui reprenaient tout juste leurs esprits. Alors qu'elle était définitivement en train de perdre le sien. Une bouffée de tabac, et elle se tourna vers cet homme, qu'elle avait suivie sans réfléchir un instant. Ça, c'est tout toi, crisa sa conscience. Shin secoua la tête, éliminant définitivement ces mauvaises pensées. Conscience en mode off. Cela faisait bien longtemps.

- C'est dans vos habitudes, de faire ce genre de plan ?


Demanda t'elle sans cesser de sourire.

- En vous suivant, je me suis mise dans un foutu merdier ... Vous ne pouvez pas savoir à quel point cette sensation m'avait manquée.

Effectivement ... La jeune femme pouvait nettement sentir son corps battre, là, violemment, pressé par l'adrénaline et la peur, tout autant que par l'excitation. La prison l'avait calmée, certes, mais c'était pour qu'elle s'enflamme mieux dés sa sortie. Les conneries de ce genre me rappellent à quel point je suis vivante, songea t'elle, tout en tirant une bouffée de tabac sur sa cigarette. Puis, elle se sentit obligée de préciser, malgré que cela n'ait même plus de sens depuis un moment :

- Je m'appelle Shin.






La vie peut se rassasier de plaisir mais elle est toujours affamée de douleur - Jose Carlos Somoza


Vael Aurea

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 5 jeudi 14 juin 2012, 16:39:10

Acte Premier : Dévotion

Chapitre Troisième : Course poursuite 

Cet échange était prévu de longue date, ces types, qui bossaient pour un cartel local venaient de mettre la main sur une grosse cargaison d'ecstasy, ce dont l'avait immédiatement informé Helena, qui avait toujours les oreilles où il fallait. Prenant de cours tous les revendeurs du coin Vael s'était proposé d'acheter tout le lot à bon prix. Il commençait à se faire un nom par ici et il souhaitait se diversifier. Pour cela, quoi de mieux que se lancer dans la drogue, cela créait des clients potentiels, des habitués comme l'on dit dans le milieu. Après tout, il était important de fidéliser la clientèle. Il se foutait d'ailleurs pas mal des ravages que pouvaient causer une telle saloperie, tant qu'on le payait.

Après qu'il eût lancé sa proposition à la jeune femme, il ne s'attendait pas véritablement à ce qu'elle accepte, après tout c'était de la folie pure. D'un autre côté, si elle était venue ici contre son gré comme il s'y attendait, elle ne rechignerait sans doute pas à le suivre. La scrutant du regard, cherchant ses yeux des siens, il voulait savoir si elle était véritablement partante ou si elle allait tenter de le piéger. Après tout, elle pourrait vouloir le doubler et s'enfuir avec la cargaison de petites pilules. Elle sembla en tous cas prise d'une soudaine excitation avant d'acquiescer et de se mettre au boulot. Ils déplacèrent les caisses avec rapidité, alors qu'il faisait par la même occasion extrêmement attention à ce qu'elle ne lui fausse pas compagnie.

Une fois la voiture remplie, elle se baissa pour dépouiller les trois gorilles encore inconscients. Cigarettes, armes, clés de voiture, tout y passa. Alors qu'elle se baissait, lui-même avait mis la main sur son porte-flingue, prêt à dégainer si elle s'avérait dangereuse. Elle était d'ailleurs indéniablement belle mais il savait pertinemment que la beauté ne présumait en rien du caractère doux des femmes, bien au contraire. Alors qu'elle se redressait, sa robe épousant parfaitement les formes de son corps, il se concentra de nouveau sur la situation. Ce n'était sûrement pas le moment de fantasmer sur cette aristocrate, même s'il aurait été très excitant de la prendre sur le capot de cette voiture...

Souriant à cette pensée, il grimpa dans la voiture alors que la jeune femme démarrait en trombe. Les trois types commençaient d'ailleurs tout juste à reprendre connaissance alors qu'elle s'allumait une cigarette. Elle lui demanda, pas vraiment fâchée après lui contre toute attente :

« C'est dans vos habitudes, de faire ce genre de plan ? »

Devant la remarque il ne put s'empêcher de sourire. Elle portait plusieurs bagues aux mains, mises en évidence par le fait qu'elle tenait le volant, il pensa alors que dans la voiture ce n'était pas plus, sur la banquette arrière... Chassant de nouveau ces pensées de sa tête, il se contenta de répondre, sortant sa pipe de la poche intérieure de sa veste :

« En général, je repars seul. Il faut croire que j'ai gagné ma journée. »

Elle reprit peu de temps après la parole, semblant étonnamment grisée par ce qu'elle était en train de vivre. Vael pensa d'abord qu'elle était totalement folle et qu'il devrait s'en séparer au plus vite, toutefois, elle commença à s'en expliquer :

« En vous suivant, je me suis mise dans un foutu merdier ... Vous ne pouvez pas savoir à quel point cette sensation m'avait manquée. »

Quelle curieuse femme que voilà... Être dans une situation délicate ne semblait pas la gêner le moins du monde... Au contraire elle venait d'en féliciter Vael. Elle rouvrit de nouveau la bouche, comme pour préciser davantage son propos, mais il n'eût que son nom, ce qui n'était finalement pas une mauvaise chose :

« Je m'appelle Shin. »

Il finit par sourire, avant d'allumer sa pipe qu'il avait pris soin de bourrer auparavant. Elle semblait vraiment contente d'être dans cette situation et portait un bien curieux prénom. Tout comme lui d'ailleurs, ce n'était pas très courant de se nommer ainsi. Il ne tarda d'ailleurs pas à se présenter, la politesse lui dictant toujours les meilleures manières :

« Je suis charmé Shin. Vous êtes une bien curieuse personne, comment se fait-il que vous vous montriez si... excitée à l'idée d'être dans une situation aussi inconfortable ? »

Ils sortirent finalement de l'entrepôt, la lumière du soleil étant en train de décliner sérieusement à cette heure-ci, ils n'eurent aucun mal à s'adapter à la lumière du jour... Toutefois, à peine sortis du local, ils eurent la mauvaise surprise de constater que deux voitures les attendaient... Sans doute les membres de ce foutu cartel. Elles démarrèrent alors que Shin s'engageait sur l'avenue principale. Fort heureusement, à cette heure-ci, il y avait finalement assez peu de circulation, tout le monde étant rentré du travail. Pitoyable vie que la leur. Une balle fusa, frappant sans doute le pare choc arrière de la voiture.

Vael cala alors sa pipe entre ses dents, se saisissant de son propre revolver, un 44.magnum avant d'ouvrir sa vivre prêt à en découdre avec ces importuns. Il lui dit alors, parlant difficilement à cause de la pipe entre ses dents :

« Gardez une trachectoire droite... Que che puiche les viger correctement. »

Sur ces mots, il passa la tête hors de la voiture, s'apprêtant à punir ces emmerdeurs.

Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis.



Lady Shiny

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 6 jeudi 14 juin 2012, 17:19:25




Depuis ces quelques minutes, là, qui étaient passées sans même qu'elle s'en rende compte, Shin n'avait pas pensée. Elle avait vécue. C'est un peu comme si elle pouvait sentir le sang, qui rugissait dans ses veines autant que sa voiture quand elle appuyait sur l'accélérateur. Son regard brillait d'une lueur étrange, trahissant ses racines de Terranide par la même occasion. Les pupilles de Shin, comme ceux des félins, se dilataient ou rétrécissaient pour un rien. Et là, je vous jure que dans l'instant même, elles étaient grandes ouvertes, comme deux gouffres béants menant droit vers les Enfers. Lorsqu'il lui ordonna de rester à droite, Shin lui répondit d'un simple sourire, qui dévoila ses dents parfaitement blanches, et ses canines acérées. Encore un des restes de son passé ... Si elle n'avait plus ni oreilles ni queue, il restait des séquelles de ce corps qu'elle détestait tant. Je suis une sorte de travelot d'un nouveau genre, disait-elle quand elle parlait de son opération. Quitter le corps d'une Terranide pour acquérir celui d'une humaine. Et, au passage, érafler toutes sensations potables.

C'est pour cela, sans doute, qu'elle le suivait, ce type dont elle ne connaissait rien. Juste pour se sentir vivre. Le soleil n'était plus fade, il étincelait carrément. La terre n'était plus plate, mais elle était complétement ivre et tournait dans tous les sens. Alors qu'elle regardait à nouveau Vael, allez savoir pourquoi, Shin fut cependant prise de cours ; un carrefour arriva, et une voiture leur fonça dessus, arrivant par la gauche, cherchant à les percuter de plein fouet. La seule chose qu'elle parvint à dire fut :

- Putain.

... Et la seule chose qu'elle parvint à faire fut d'accélérer violemment, tandis qu'une de ses mains lourdement baguées ouvrait cette petite ouverture à l'avant des voitures dont je suis incapable de retenir le nom pour en extraire un charmant Beretta. Volé. Evidemment. Nous en sommes arrivés à un stade où il est inutile que je nomme les (rares) choses qu'elle n'a pas volé. La vitre fut ouverte vivement, et le coup tiré prestement. Shin savait parfaitement viser, la prison n'ayant aucunement engourdie ce don. Elle tira deux coups, explosant le pare-brise de cette voiture, visant le conducteur, à l'instant même où ils passèrent près d'eux. Bordel. Tout se passa en une fraction de seconde.

La jeune femme se concentra à nouveau sur la route, posant le pistolet sur ses cuisses.

- Dire que ça ne fait que quatre jours que je suis sortie de prison,
souffla t'elle, amusée.

... Oui, bon, y'a peut-être qu'elle que ça amuse, je le conçois. Elle laissa Vael s'occuper de leurs arrières, tandis qu'elle attrapait du bout des doigts une flasque de whisky, coincée dans un rangement sur sa portière. Shin but une large rasade d'alcool, savourant rapidement ce liquide chaud qui s'insinuait dans sa bouche pour glisser ensuite vers sa gorge, le tout avec ce sourire que l'on prête aux enfants heureux. Une main dans ses cheveux, pour qu'elle puisse se recoiffer, et elle se cala davantage dans son siège.

- C'est parce qu'elle est inconfortable qu'elle me plaît, cette situation, répondit-elle enfin, dans un sourire.

Qu'on la traite de folle, d'alcoolique ou de junkie, elle s'en foutait pas mal. Si c'était le prix à payer pour vivre ... Elle chercha son regard, avant de sourire, encore.

- Parfois , je voudrais gueuler " Ne me regardez pas si vous ne me comprenez pas ! ". Mais, si c'était le cas, le monde entier serait aveugle dés demain,
grinça t'elle. Attention, je vais tourner.

Shin préférait prévenir, avant de prendre des virages. Parce que bon. A l'instant même où elle tourna, elle eut la sensation que l'apesanteur se mettait à déconner, tant elle était violente en conduisant.



La vie peut se rassasier de plaisir mais elle est toujours affamée de douleur - Jose Carlos Somoza


Vael Aurea

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 7 jeudi 14 juin 2012, 18:01:23

Acte Premier : Dévotion.

Chapitre Quatrième : Le calme après la tempête.

Le vent s'engouffrait avec force dans ses cheveux alors qu'il avait déjà sorti une moitié de son corps de la voiture. Il se maintenait à la portière de sa main gauche, le revolver fermement placé dans sa main droite. Il savait pertinemment qu'il n'aurait pas beaucoup droit à l'erreur dans cette course poursuite. D'une part parce que son magnum n'avait un barillet d'une contenance que de six balles, d'autre part parce qu'il pouvait se faire descendre à tout moment à force de s'exposer ainsi par la fenêtre. C'était toutefois la seule façon de pouvoir les viser correctement. L'avantage des balles d'une arme telle que la portait Vael, était principalement leur taille, bien plus grosse et donc puissantes que celles d'un pistolet classique.

En vérité il ne jurait que par cette arme, se sentant assez mal à l'aise avec les autres. Sa crosse noire lui offrait une adhérence parfaite en main et bien que l'arme soit extrêmement lourde, son équilibre était pensé à la perfection pour offrir une précision remarquable et un moindre recul, si bien qu'il pouvait se permettre de ne tirer que d'une main. Une nouvelle balle fusa, bousillant l'un des phares clignotants étant donné le son que l'impact fît. Sans plus attendre, il visa la voiture qui les poursuivait, tentant de descendre le conducteur. Il tira le premier coup de feu, explosant littéralement le rétroviseur côté conducteur :

« Merde. »

Il tira un second coup de feu touchant cette fois le conducteur à l'épaule. Leur pare-brise avait volé en éclats mais le type ne semblait pas s'arrêter de les poursuivre pour autant. Il pesta alors, visiblement contrarié :

« L'enfoiré. Un gilet pare-balles. »

Il devait donc viser la tête alors qu'une nouvelle balle siffla cette fois à ses oreilles. Alors qu'il s'apprêtait à tirer une nouvelle balle qui, il l'espérait serait la bonne, il sentit une violente accélération qui fît partir le coup alors même que la voix de Shin se fît entendre :

« Putain. »

Le coup était donc parti et fort heureusement la belle était partie se loger dans un pneu qui éclata. A la vitesse où ils se trouvaient ils partirent en carambolage sur le bord de la route, Vael rît alors de bon coeur, hurlant à pleins poumons :

« Et n'y revenez plus ! »

C'est à ce moment qu'il entendit deux nouveaux coups de feu et l'autre voiture rencontrée au carrefour qui partait également dans le décor. Il fût plutôt satisfait de l'intervention de Shin, qui certes l'étonnait mais lui plaisait aussi énormément. En effet, il aimait les femmes qui ne craignait pas de s'affirmer et c'était incontestablement le cas de celle-ci. Il rentra donc à l'intérieur de la voiture, rangeant son revolver dans son porte-flingue alors qu'il reportait son attention sur elle. Finalement, elle répondit à sa question, comme si rien ne s'était passé, en souriant :

« C'est parce qu'elle est inconfortable qu'elle me plaît, cette situation. »

Et alors qu'elle ralentissait pour tourner la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien, et toujours souriante, elle lui précisa quelque chose que lui-même pouvait extrêmement bien comprendre :

« Parfois , je voudrais gueuler " Ne me regardez pas si vous ne me comprenez pas ! ". Mais, si c'était le cas, le monde entier serait aveugle dès demain. Attention, je vais tourner. »

Il ria devant la remarque de la jeune femme, il était vrai qu'elle était bien atypique et il voulait volontiers croire que personne ne pouvait comprendre qui elle était vraiment. Vael lui-même ne comprenait d'ailleurs pas vraiment qui elle était, ni ce qu'elle recherchait. Et à vrai dire, il se foutait pas mal de tout cela. Il venait de passer un moment très excitant et celle-ci palpitait encore à ses tempes. Il entreprit toutefois de lui répondre, ôtant la pipe de sa bouche :

« Même si je ne vous comprends pas, je ne désespère pas d'y parvenir... »

Il laissa quelques instants sa phrase en suspens, venant glisser à son oreille, d'une voix plus appuyée :

« Quant au fait de vous contempler... Il serait bien dommage de s'en priver. »

Reprenant sa place d'origine, il attacha docilement sa ceinture avant de désigner une sortie de la ville. Il devraient désormais se rendre dans son propre entrepôt pour y déposer la marchandise. Il ne pouvait toutefois pas prendre le risque que cette femme voit où se trouvait sa planque. Il songea d'abord à la descendre mais quel formidable gâchis ce serait. Il n'en avait pas fini avec elle et avait de grands projets si elle s'avérait être à la hauteur. Il fallait donc pour le moment se rendre en terrain neutre et quitter la ville le temps que tout cela se calme. Désignant donc la sortie, il se contenta de dire :

« Sortons tout d'abord de la ville. Il va falloir attendre que tout cela se calme. Ensuite nous irons stocker la came' avant de faire disparaître cette voiture et avec elle toutes les preuves de notre implication. »

Il ralluma alors sa pipe qui s'était éteinte avec toute cette agitation, tirant dessus pour enfin faire redescendre l'adrénaline de cette course poursuite.

Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis.



Lady Shiny

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 8 jeudi 14 juin 2012, 18:30:26





Même si la phrase qu'il avait prononcé à son oreille l'avait fait réagir, Shin n'en montra rien. Elle faisait partie de celles qui dissimulent parfaitement leurs émotions ... Et même s'il ne lui en restait que très peu, elle savait les manipuler comme elle l'entendait. La jeune femme quitta rapidement la ville, prenant soin de ranger son arme sur le bord de sa jupe taille haute, calée contre sa taille. Le contact frais de l'arme manqua de la faire hoqueter. Elle retrouvait tous ses réflexes d'avant, avec la justesse et l'agilité qui la caractérisait si bien. Venant d'une femme qui avait galopée dans les landes aux abords de Terra, un flingue à la main, poursuivie par un vampire à qui elle avait volée - hum hum ... - pas mal d'objets de collection, le tout dans une robe de bal assez ample pour la gêner dans ses moindres déplacements, tirer sur quelques bagnoles lors d'une course-poursuite était quelque chose de presque aisé. Shin orienta le rétroviseur vers son regard, histoire de vérifier si elle était présentable, et constata que ses pupilles ne rétrécissaient pas.

Agacée, elle le remit en place, avant de tourner vers un endroit assez paisible : les falaises de Seikusu. Elle s'y réfugiait souvent, à une époque, et y cachait ses pacsons de cannabis alors qu'elle n'était qu'une adolescente vagabonde et pénible à supporter au quotidien. Remarquez, ça, ça n'a pas vraiment changé. Sur le chemin, qui était une longue descente, la jeune femme ouvrit sa fenêtre et laissa le vent lui offrir quelques gifles revigorantes. Oui, elle se sentait vivre, là. Presque intensément.

- Dites-moi ... Quel est votre nom ?

Demanda t'elle au moment où elle refermait la vitre, arrivant vers sa tanière. Elle se permit de ralentir puis précisa rapidement :

- Je vous emmène vers une de mes anciennes planques, près des falaises. On pourra y attendre que tout se calme, puis nous irons vers votre domicile, ou votre propre planque. Ils doivent être encore agités, là-haut ...

Quelques minutes après cette déclaration, elle se garait avec précaution au bord d'une digue complétement vide. D'en haut, on ne pouvait même pas apercevoir la digue susdite, car de gros amas de pierre tenaient encore en place, bouchant la vue. C'était l'endroit parfait, en somme. Shin sortit bien vite de la voiture, et fit le choix - sans aucune surprise, d'ailleurs - de s'allumer une cigarette. La mer n'était pas loin, et une plage de galets et de sable se déroulait devant eux. Un petit vent bien chiant fit taire une bonne dizaine de fois la flamme du briquet, tandis qu'elle s'installait à nouveau contre le capot. A croire que le confort du capot était devenu un critère d'achat. Elle vissa la cigarette au bord de son porte-cigarette, et s’emmitoufla davantage dans son manteau de fourrure blanche.

Ce qu'elle aimait, ici, c'était bien le calme. Surtout après une telle tempête. Elle n'en revenait même pas. Tous ses réflexes avaient fait surface à nouveau, et elle avait tirée sur un homme. Encore une fois. Cela devient une foutue habitude, grogna sa conscience. Et puis, maintenant qu'il n'y avait plus d'action, son visage récupérait les traits d'une femme aussi noble que blasée. La mer n'était plus un lieu rempli de trésor, mais un futur cendrier pour cette clope qu'elle tenait au bout des doigts. Et le ciel, blanc, n'en parlons même pas ... On dirait que même le paysage s'ennuie, songea t'elle.

- Vous avez intérêt à me payer une nouvelle voiture, lança t'elle à l'intention de Vael, avec un ton mi-amusé, mi-sérieux.



La vie peut se rassasier de plaisir mais elle est toujours affamée de douleur - Jose Carlos Somoza


Vael Aurea

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 9 vendredi 15 juin 2012, 16:47:08

Acte Premier : Dévotion

Chapitre Cinquième : Sur le capot d'une voiture.

Il avait conscience qu'il pouvait paraître un peu dirigiste mais dans ce genre d'opérations l'erreur n'était pas permise. S'ils pouvaient remonter sa trace, c'en était fini de sa future carrière politique. Il songea d'ailleurs qu'il ne devrait sans doute pas s'exposer autant s'il souhaitait se protéger un minimum. La jeune femme ne sembla d'ailleurs pas s'offusquer qu'il fût si autoritaire, après tout c'était tout de même elle qui avait accepté de le suivre, il lui paraissait donc normal de donner ses directives. Plus il y songeait, plus y pensait que cette femme devait être folle. Franchement chercher à se mettre dans des situations impossibles relevait de la folie. C'est à ce moment-là que l'idée germa dans sa tête. De toute évidence, la belle avait des ennuis et il comptait bien profiter de cela pour l'attirer dans ses filets.

En échange d'une certaine protection, peu importent quelles que soient les dettes qu'elle ait à rembourser, elle pourrait ainsi travailler pour lui et rejoindre son organisation. Il avait assurément besoin de personnes comme elle, qui n'avaient pas froid aux yeux, qui aimaient se mettre en danger et surtout sur lesquelles Vael pouvait avoir un moyen de pression. La loyauté était une bonne chose et il n'en était guère dépourvu, mais il ne se faisait pas d'illusions sur le sujet, elle n'arrivait que bien plus tard, il lui fallait s'assurer de sa dévotion de façon immédiate. Alors qu'il allait commencer à la questionner à ce sujet, elle parla la première, lui demandant :

« Dites-moi ... Quel est votre nom ? »

Reportant son regard sur elle, il n'allait pas lui répondre son véritable prénom. Il ne pouvait pas prendre ce risque, pas tout de suite. Si elle se montrait digne de sa confiance, sans doute lui révélerait-il son identité mais pour le moment elle devrait se contenter de cela :

« Je me nomme Masao Minamoto. »

Il le dit avec aplomb, sans hésitation, il préparait toujours ce nom d'emprunt pour ce genre de situation. Il n'avait certes pas de papier pour le prouver mais il doutait fortement qu'elle le soupçonne de mentir sur son identité. Il devait amener le sujet qui l'intéressait sur le tapis, mine de rien, pour pouvoir ensuite l'attirer sur son terrain mais elle ne semblait pas décidée à le laisser préparer son piège :

« Je vous emmène vers une de mes anciennes planques, près des falaises. On pourra y attendre que tout se calme, puis nous irons vers votre domicile, ou votre propre planque. Ils doivent être encore agités, là-haut ... »

Il fût étonné de ce qu'elle venait de lui annoncer. Elle semblait donc lui faire bien plus confiance que lui. Etait-ce de l'insouciance de sa part ? Ou peut-être cherchait-elle à le mettre en confiance pour pouvoir lui soutirer quoi que ce soit. Il ne pouvait en réalité par s'empêcher de se méfier de ces démonstrations de confiance venant d'une femme qu'il venait de rencontrer. Il ne dit rien, bien trop absorbé par ses propres pensées. Il ne remarqua même pas que la voiture était à l'arrêt. Ce fût le bruit de la porte s'ouvrant qui le tira de ses rêveries. Il sortit donc à son tour alors qu'elle venait se loger sur le capot de la voiture, exactement comme il l'avait rencontrée quelques instants auparavant. Alors qu'il venait à sa rencontre, elle lui lança, en plaisantant :

« Vous avez intérêt à me payer une nouvelle voiture. »

Il rit devant cette remarque, s'installant à son tour sur le capot. Il avait toujours sa pipe sur laquelle il tirait de temps à autres, faisant face au paysage alors que l'adrénaline de ces derniers instants s'estompait tout à fait. Il entreprit donc de lui répondre, l'air de rien avec un sourire en coin :

« Je vais même faire mieux. Vous allez travailler pour moi. »

Il avait littéralement jeté un pavé dans la mare. Il lui fallait frapper un grand coup pour espérer cette femme dont le visage blasé témoignait de nouveau de son ennui profond. Qu'est-ce qui pouvait la faire vibrer ? Une course poursuite ? Une fusillade ? Des trafics en tous genres ? De prendre sa revanche sur ses créanciers ? Ou d'être prise sur le capot de cette voiture. Il ne serait pas mauvais pour les accueillir en tous cas ce capot. Il retira sa pipe de la bouche, plongeant son regard dans celui de son interlocutrice, avant de reprendre son argumentaire, d'une voix plus lente comme s'il cherchait à la séduire... Avec l'excitation que procurait le job qu'il lui offrait :

« Imaginez... Des courses poursuites... Des armes... Des produits illicites... Des emmerdes à n'en plus finir... C'est une vie folle, à cent à l'heure que je vous propose... »

Il approchait lentement son visage du sien, comme pour se faire plus persuasif, mais aussi plus entreprenant, avant de lui souffler, dans un murmure :

« Et des nuits sur le capot d'une voiture... »

Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis.



Lady Shiny

Humain(e)

Re : Devotion ( Pv )

Réponse 10 vendredi 15 juin 2012, 17:30:44

Au final, Shin ne retint même pas son nom. Les prénoms japonais étaient assez complexes à mémoriser, pour elle qui ne retenait que les pseudonymes que se donnaient les dealers entre eux. Des noms assez étranges, que seuls les habitants de Nexus pouvaient inventer. Les sonorités étaient aussi cinglantes que leurs lames, et aussi étourdissantes que les drogues qu'ils vendaient. Dés lors qu'il vint la rejoindre contre le capot de cette voiture, alors qu'elle fumait en songeant à des choses qui étaient aussi négatives que destructrices, elle fit taire ces pensées vénéneuses. Quand elle était dans cet état, Shin avait l'impression d'être une ombre chancelante, à qui la réalité infligeait une douleur lancinante. Tu es vivante, mais tu ne le sens même pas, semblait-elle dire, chaque matin, quand elle refaisait surface après une nuit sans rêves. Salope, lança donc Shin à l'intention de cette réalité.

Et ce qu'il répondit à cet ordre de lui offrir une voiture la fit sourire. Travailler. Pour quelqu'un, en plus. Deux mots que l'on accordait rarement, si ce n'est jamais, à Shin. Cette blondinette au visage d'ange était on-ne-peut-plus opportuniste, garce, cruelle et hors de la réalité dés qu'elle le pouvait. Qui pouvait bien vouloir engager une fille qui ne pense qu'à sa charmante petite gueule, au point de ne même pas savoir épeler le mot « solidarité » ? Un fou, assurément. Et, si la suite du discours la fit sourire, elle ne parvint cependant pas à se résoudre à accepter cette offre.

Son regard trouva le sien.

- Vous vous trompez sur mon compte, je le crains
, glissa t'elle dans un sourire.

La cigarette se préparait à mourir entre ses doigts.

- Je ne suis pas la partenaire idéale, pour quoi que ce soit. Je ne suis pas fiable, ni raisonnable, ni ... Bref. Il ne faut jamais commettre la folle erreur de me faire confiance, et ...

Le ton était étrangement monocorde, comme si c'était quelque chose qu'elle répétait à longueur de temps.

- … Je préfère la soie au capot d'une voiture.

Elle lança le mégot loin devant elle, avec un sourire, avant de détourner les yeux. Bon, pour cette dernière réplique, le ton avait su rester amusé, ainsi que sa voix mutine. Jouer le rôle de la jeune femme qui se permet quelques allusion hasardeuses, cela lui ressemblait bien ... L'idée même de jouer à ce genre de jeux, et sur le capot d'une voiture de surcroît, l'amusait plus qu'elle ne voulait l'admettre. Mais endosser le rôle de la petite peste qui minaude lui plaisait tout autant. Après tout, Shin était une princesse ... A sa manière. La blondinette quitta un moment le capot de la voiture, se relevant légèrement pour gratter - avec une certaine délicatesse -  au travers du tissu de sa jupe une de ses cicatrices, en bas de son dos. Là où se trouvait autrefois une queue de renarde trônait désormais une cicatrice fine, qui s'effilochait avec le temps. D'ailleurs, si on regardait bien, on pouvait discerner, sous sa crinière dorée, deux marques. Là où se situaient, autrefois, deux oreilles de renarde. Mais jamais elle n'avouerait cela, non ...

Aussi se posa t'elle prestement à nouveau sur le capot. Même son ancien époux ne connaissait pas les origines de ces marques. Personne ne le saurait jamais. Alors, comme pour faire s'évaporer ces pensées, elle se mit à jouer avec son collier de perles.
« Modifié: vendredi 15 juin 2012, 19:02:16 par Lady Shiny »



La vie peut se rassasier de plaisir mais elle est toujours affamée de douleur - Jose Carlos Somoza



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