Le transfert de son essence se déroula plutôt bien. A dire vrai, Sha doutait que Lelouch arriverait un jour à vraiment comprendre ce qui était nécessaire pour contrôler le sort. Et il valait mieux, à vrai dire, qu’il n’y parvienne pas. Le mythe de la Tour de Babel ne s’appliquait pas que sur Terre. Les Dieux n’aimaient pas les humains qui cherchaient à devenir comme eux. Et contrôler le « Sacrémentium », c’était se rapprocher des Dieux. Lelouch ne s’en rendait pas vraiment compte, mais le cadeau de Sha tenait plus du cadeau empoisonné… Après tout, elle était une Déesse maléfique. Après avoir offert à Lelouch ce qu’il recherchait, Sha s’écarta un peu de lui, restant nue, sur son lit, dans l’ombre. Il n’y avait que de l’obscurité autour d’eux, donnant à cette scène une impression fantasmagorique. Mais Sha se sentait bien dans le noir. Lelouch retourna la voir, posant une main sur celle de l’Ombre, avant de lui parler. Elle se contenta de légèrement sourire :
« Mon esclave ? Vous n’avez pas l’air d’être le genre d’hommes à être sous la servitude, non ? C’est à vous de voir, Lelouch… Sachez bien que, contrairement aux apparences, je suis loin d’être une Déesse qu’on comble vite…#
Disant cela, l’Ombre rapprocha son visage du sorcier, soufflant lentement sur les lèvres, ses imposants seins frottant contre son torse.
« J’existe depuis des temps immémoriaux, Lelouch… »
Avec l’un de ses doigts, elle caressa les lèvres de l’homme, enfonçant son doigt entre ces dernières pour frotter ses dents avec lenteur, tout en poursuivant ses explications.
« C’est à vous de voir si vous êtes épuisé ou non… Transmettre mon essence, c’est un exercice assez fatigant pour le donneur… Que vous ne soyez pas en train de dormir profondément, dans le fond, c’est bien la preuve que votre vantardise est à la hauteur de votre puissance. »
Oui, c’était une forme de compliment. Et il fallait le prendre ainsi.