Lorsque Isamu eut finit de présenter la raison de sa venue ici, il ne put s'empêcher de constater le rictus de celle qui se faisait appeler Mère. Il avait espéré qu'elle serait raisonnable, mais il s'y attendait un peu tout de même. Il savait quand même qu'il était difficile pour une personne de pouvoir d'abandonner ses fonctions, à plus forte raison si la personne en question n'avait la crainte de Dieu pour l'y pousser. les lianes qui tapissaient la salle s'agitèrent au rythme de sa colère, et Isamu réalisa qu'il n'avait pas envisagé la possibilité d'une connexion entre la Dame végétale et les plantes qu'elle avait manifestement créée. évidement l'aspect tactique d cette possibilité ne lui échappa pas, et il comprit que si il dégainait, il aurait beaucoup à trancher pour espérer ne serait-ce que l'approcher.
même les deux jeunes femmes entourant Ivy, pourtant peu passionnées par la conversation, s’étaient arrêtés par peur de la Dame verte.
« Continuez sans moi, les filles.
- Oui, Maîtresse.
- Je veux que tu la fasses jouir, fit-elle en parlant à la grande soeur. Je vais aller m’entretenir avec notre preux chevalier. »
Poison Ivy embrassa les deux jeunes femmes, qui reprirent leur activité (Regarde pas par là, idiot!) puis se dirigea vers Isamu, faisant s'enrouler des tentacules autour de ses bras et jambes. normalement il aurait dût essayer de les trancher, mais à ce moment-là la sensation de chaleur au bas-ventre prit un autre dimension, et son érection qu'il était parvenu à contenir reprit plus fort, et ll dû se concentrer pour ne pas battre la campagne. Les gémissements qui servaient de fond à la scène n'aidaient en rien la concentration d'Isamu.
« Si je devais agir de la manière dont toi et tes semblables me perçoivent, je devrais te massacrer pour m’avoir transmis une aussi désagréable nouvelle. »
C'était de fait, Isamu devait bien reconnaitre, l'éventualité qui lui avait traversé l'esprit. néanmoins, l'honnêteté demanderait de préciser que dans ces condition, l'idée lui serait venu quelque soit son interlocuteur.
« Néanmoins, rajouta rapidement IOvy, tu n’es que le messager, et ceci ne justifie pas une peine de mort. »
- Eeen réalité... je tiens plus du diplomaate... dans ces circonstances, du moins... mais la conclusion est la même, alors je suppose que ça importe peu.
Et voilà, son assurance commençait complètement à flancher. et ça n'alla pas mieux lorsqu'elle se colla à lui et lui caressa les cheveux. le simple contact des doigt dans sa chevelure, tirant quelque nœuds et les ongles frôlant son cuir chevelu, lui fit battre de nouveau la campagne. l'envie de lui voler en baiser était forte très forte, ainsi que d'enfouir les mains dans cette chevelure.
« J’ai toujours aimé les hommes en armure... »
gloups...
« Maintenant que vous me voyez de près, Isamu, dites-moi donc si je ressemble au monstre qu’on vous a décrits. »
-je je je ne crois paaaas...
« Je suis, tout comme vous, une humaine... Ou, du moins, je l’étais. Je suis devenue... Autre chose, quelque chose entre la nymphe et l’humaine. »
Ici, il n'y avait pas à argumenter. il y avait clairement de la beauté de nymphe dans ce corps. Isamu se surprit à penser à la texture de peau qu'elle devait avoir.
« Je suis venue dans ce village païen, ce village qui détruisait la Nature pour l’améliorer. Je ne fais que rendre service à ces gens. Je leur montre ce qu’est le bonheur, je les éduque sur l’intérêt qu’il y a à permettre aux ressources naturelles de se restaurer naturellement, je les informe sur ce cycle naturel, cet équilibre qui est bafoué là d’où je viens. Si vos armées débarquent, comme vous le dites, que croyez-vous qu’il se passera ? Tous ces gens seront tués, massacrés, piétinés, la ville sera brûlée, et moi... »
elle souffla au visage d'Isamu, mais celui-ci, en entendant mentionner les victimes potentielles de ce massacre, reprit un peu de contrôle sur lui-même.
« Moi, je pourrais aisément m’enfuir. Néanmoins, ce scénario ne s’accomplira pas, Isamu »
Elle promena son doigt sur les lèvres d'Isamu, mais si il frissonna à ce contact, il refusa de s'abandonner à une pulsion au dépit de tant de vies. de plus, l mépris qu'elle avait pour ceux qu'elle se représentait comme son peuple le réveillait comme un verre d'eau glacée sur la nuque.
« Vous devez le sentir dans vos tripes, non ? Ce désir qui monte ? On m’appelle Poison Ivy, on me surnomme l’‘’Empoisonneuse’’, car mon corps répand naturellement des phéromones. Et mes lèvres, elles, mon cher, sont des aphrodisiaques puissants. Si vos armées n’arrivent, je n’aurais qu’à... Solliciter une entrevue avec leurs chefs, et leur faire entendre mes arguments. Croyez-vous vraiment qu’ils seront capables de me repousser ? »
Isamu nota dans sa mémoire le fonctionnement de cette tentation. l'Ordre serait certainement curieux de ces ''Phéromones'' qui avaient un tel pouvoir. Puis il refit le tour de la conversation passée, comme seul un mortel acculé peut parfois le faire, et réalisa qu'il avait encore une chance d'éviter le conflit. Il entendit vaguement les gémissements finaux de la plus petite des soeurs
Il parla rapidement, pour ne pas laisser le temps à l'empoisonneuse de l’interrompre.
- attendez, il y a quelque chose qui vous échappe dans l’équation. nous ne parlons pas d'une attaque programmée par un chef de guerre. Non, cela va monter beaucoup plus haut que ça. les rois des deux nations qui contrôlent la plus grande part de Terra vont se faire une joie de plaire à l'Ordre, ils n'abandonneraient pas l'idée sur un seul échec, ni même sur une génération d’échecs d'ailleurs.
si vous parvenez à solliciter cette entrevue, comme vous dites, combien de temps pensez vous que ça prendra avant qu'il ne renvoient une salve, puis une autre, et ainsi de suite jusqu'à ce que les attaques soient ininterrompues? et avant qu'ils comprennent votre astuce et, refusent vos entrevues systématiquement?
En venant Ici, alors qu'une seule armée a tenté l'assaut, je savais déjà que vous étiez de nature végétale. combien d'assaut se succéderont avant qu'ils comprennent votre nature, vos faiblesses? si j'en crois vos dires, vous êtes venu ici pour sauver cette forêt. combien d'assauts avant qu'ils n'en sachent assez pour décider de tout brûler? Nexus a à ses ordres des Pyrokinésistes extrêmement puissants, et Ashnard a certainement lui aussi ses bruleurs de plantes.
Imaginez, les arbres qui nous entourent partir en fumée, en cendre, votre végétation exubérante détruite, la moindre plante dans la région éliminée pour des générations, pour cause de ''sorcellerie''. Oui, vous pourriez fuir, mais si c'était si peu important, si ça vous était aussi indifférent, vous ne vous seriez pas donné la peine d'envahir le village. D'ailleurs, si les habitants même de ce village vous sont si désagréables, pourquoi vous soucier de les capturer et de leur laisser leur économie basée sur le bois, car oui j'ai bien vu des arbres qui avaient étés coupés récemment en approchant du village.
Il était flamboyant, passionné. l'idée de parvenir à sauver un village entier lui avait donné les forces pour tout déclamer. il parla sans bafouiller, sans bégayer, criant presque juste devant celle qui l'intimidait autant, et qui fut obligée de reculer un peu pour ne pas se prendre trop violemment cette énergie. une fois cette exaltation tombé, il allait être d'autant plus fatigué.
il soupira. déjà cette force s’amenuisait.
-écoutez, ne me voyez pas en ennemi. je ne suis pour rien dans cette furie à venir, mais si on se décide maintenant sur un accord raisonnable, on évitera une perte considérable pour les deux partis. pour l'instant, aucun ordre n'a été envoyé, et si les choses s'arrangent maintenant, aucun ordre ne sera jamais donné.