[HRP – Comme Sakura me l’a demandé, ce post inclut une petite aparté pour introduire son arrivée d’ici quelques posts ]
Le moins qu’on pouvait dire, c’est que les Karistal avaient un talent inné pour ce qui relevait des plaisirs. Alice se sentirait presque gênée devant une telle perversion ! Gênée, dans la mesure où elle avait l’impression d’avoir affaire à deux beautés encore plus perverses qu’elle ! Dans un sens, c’était aussi rassurant. Les Karistal l’embrassaient, la léchaient, la caressaient, et c’était
terriblement excitant ! Oh oui, c’était très bon ! Des frissons de plaisir remontaient le long du corps d’Alice, qui sentit le désir monter quand les Karistal évoquèrent l’idée de se faire l’amour entre elles devant elle ! Mon Dieu, ce serait... Ohlàlà ! Alice n’arriverait
jamais à rester calme ! Il faudrait qu’on l’attache ! Autrement, elle risquerait de se jeter sur les deux jumelles. Rien que les voir s’embrasser était déjà une espèce de supplice. Elles étaient si belles ! C’était si bon, de les voir s’embrasser, se caresser, se coller entre elles. Il se dégageait de cette étreinte une telle harmonie et une telle douceur qu’Alice sentit une chaleur intime intense remonter le long de son corps, se concentrant surtout à hauteur de sa fleur intime. Alice ne leur avait pas parlé, parce qu’elle salivait en voyant leurs baisers. Tout comme leurs fantasmes...
Pincer ses tétons, frapper ses fesses... Alice était déjà rouge comme une tomate à hauteur des joues, son imagination débordante imaginant déjà la scène. Quel cauchemar ! Elle en avait les joues rouges de plaisir et de honte, et les Karistal choisirent alors de s’arrêter là, afin de lui offrir d’autres cadeaux. Un moment de répit ! Ouf !
Le temps qu’elles s’éclipsent pour les ramener, la Princesse se redressa, soupirant lentement. Elle remua rapidement ses mains devant elle, comme pour se rafraîchir un peu. Alice se racla ensuite la gorge, soufflant longuement.
*
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, je ressemble à une chaudière ! Du calme, Alice. Là, du calme, zen, zen...*
La Princesse se racla à nouveau la gorge, regardant inutilement par la fenêtre. Non, aucune trace de Sakura pour venir la sauver... Alice était toute seule face à deux jumelles perverses, et les Karistal revinrent alors, amenant deux cadeaux. Une valise énorme, et un machin encore plus gros. Intriguée, Alice vit le machin, et comprit qu’il s’agissait d’un tableau. Et quel tableau ! Un beau tableau... Très réaliste, et qui les montrait toutes les trois quand elles étaient petites. Elles avaient du aller à Tekhos pour faire ce tableau, et, d’après ce qu’Alice crut comprendre, ce tableau était une reconstitution précise d’un souvenir issu de la mémoire des Karistal. La scène rappelait effectivement à Alice de très lointains souvenirs. Mais ils étaient, pour le coup, extrêmement lointains, et il lui était difficile de se rappeler de ce qu’elles faisaient... Il s’agissait plus d’une scène emblématique qu’autre chose, car Alice se rappelait clairement la robe rouge qu’elle portait, et qu’elle avait longtemps porté. Elle était assise sur un fauteuil, au centre du tableau, avec les deux jumelles à gauche et à droite. Elles étaient alors mineures, petites, sans aucune poitrine digne de ce nom, se contentant de fixer avec innocence un objectif invisible. Le tableau était assez riche, montrant une espèce de chambre où on pouvait voir, dans les coins, quelques chatons, et, ici et là, des vases et autres objets, ainsi qu’une espèce de croix sylvandine sur un meuble, à savoir une croix dont les bords courbés évoquaient les ailes des dragons. Alice remarqua également, en arrière-plan, une grande fenêtre laissant passer des rayons de soleil. Les fenêtres du Château étaient généralement très grandes, un choix volontaire pour laisser entrer la lumière, et, partant de là, la chaleur. Le soleil avait l’air éblouissant dehors, et Alice pouvait deviner les ailes noirâtres d’un dragon.
Les dragons de Sylvandell étaient effectivement une particularité typique de la région, particularité qu’on ne rencontrait à vrai dire nulle part ailleurs... Ou, en tout cas, Alice n’avait jamais rencontré un tel lieu. Sur le coup, Alice ne se souvenait plus vraiment quelles avaient les premières réactions des jumelles en entendant les dragons rugir. C’était une expérience auditive qui surprenait toujours les gens. Les dragons rugissaient généralement très forts, donnant l’impression qu’ils comptaient fondre sur la ville pour la transformer en un gigantesque brasier. Mais le fait que le peintre ait représenté un dragon signifiait clairement que les Karistal n’avaient pas oublié cet élément.
Émue par un tel tableau, Alice ne disait sur le coup rien, le tenant entre ses mains, et ne put dire que la seule chose que son esprit réussissait à formuler de façon cohérente :
«
Magnifique... »
Un mot simple, qu’elle souffla du bout des lèvres. Elle cligna des yeux, papillonnant des paupières, afin de chasser les quelques larmes d’émotion qui coulèrent sur son visage. Alice reposa ensuite précautionneusement le grand tableau sur le lit, veillant à ne pas l’abîmer. Le cadre était une espèce de bois doré très agréable au toucher. Yuko souleva ensuite la valise, et l’amena sur le lit. Alice réalisa que la valise semblait moins lourde que ce qu’elle avait initialement craint, et, quand elle en vit le contenu, elle rougit furieusement. C’était un véritable attirail pour petites perverses ! Alice attrapa les godes, les plugs, et d’autres objets. Elle tira sur des menottes, vit des espèces de cordes, ainsi que plusieurs cravaches, un martinet, des pinces... Elle rougit alors d’autant plus en se demandant si les Karistal n’utilisaient pas entre elles ce genre d’équipement.
*
Ohlàlà ! ‘Va falloir que j’arrive à me contrôler, moi !*
Yuko lui expliquait qu’elles ne pouvaient pas montrer un tel attirail devant leurs parents. Effectivement... Alice se demandait bien ce que Tywill aurait dit en voyant ces objets, mais le plus probable aurait été qu’il trouve ça comme étant de la pure «
camelote », et l’aurait pris avec cet humour typique du Roi de Sylvandell. Pour durcir le corps d’Alice, il fallait autre chose que des joujous pour bonnes sœurs.
«
Oui... Oui, c’est sûr... Mieux vaut que ça reste entre nous... »
Alice se retint de leur dire que rien de ce qui la concernait ne pouvait rester secret au Château. Il y avait toujours quelqu’un pour la surveiller, pour éviter qu’elle ne soit attaquée. Même quand Alice se croyait seule, on veillait sur elle. Du fait du sang qui coulait dans ses veines, sa liberté était fortement restreinte. Une vie assez étrange, qu’elle avait toutefois réussi à apprécier. Et elle doutait de telle manière qu’un garde soit en train de se rincer l’œil en les observant. Songeant à cela, Alice vit alors Yuko lui présenter de petits flacons avec des pilules, où il y avait dessus, tracée par la belle écriture de la Karistal, des mots explicatifs. «
HERMAPHRODISME », pouvait-on lire sur l’une des boîtes, ou encore «
APHRODISIAQUE ». Alioce observait les flacons entre ses doigts. Un cadeau pour permettre à Alice d’enfanter... A cette idée, Alice rougit à nouveau, en se mordillant les lèvres. Elle finit par reposer les flacons, et leur expliqua ensuite quelque chose :
«
Vos cadeaux sont merveilleux, mais inutile de vous soucier de ma descendance. Sakura me donnera bien un enfant, mais ce n’est pas encore pour tout de suite, rassurez-vous. Merci beaucoup... »
Alice alla alors les embrasser avec passion, se collant contre elles, leur offrant de gros baisers exprimant tout son plaisir. Lorsqu’elle retira ensuite ses lèvres, ce fut pour leur lâcher en souriant :
«
Toutefois, je dois vous avouer que je ne sais pas trop comment la plupart de ces objets fonctionnent... Je crois qu’il va me falloir une démonstration... »
Elle avait parlé sur un ton assez innocent et candide, posant un doigt sur ses lèvres, comme pour faire mine de réfléchir. Savoir comment fonctionner une cravache n’était pas compliquée, mais Alice avait surtout envie de s’en servir. Et, comme elle avait affaire à deux femmes qui avaient l’air d’adorer ça, autant utiliser le tout à bon escient, non ?
*
* *
Loin de la chaleur réconfortante du Château de Sylvandell, loin même de la Griffe, où la garnison jouait aux cartes en essayant de ne pas geler sur place, dans les profondeurs de la Terre des Dragons, la nuit s’abattait, emportant avec elle des vents violents et polaires. Mais ceci ne décourageait nullement la
flamboyante Petra, qui, juchée sur son dragon, éprouvait les talents de Sakura.
«
C’est médiocre ! lâcha-t-elle.
La fatigue te fait faire n’importe quoi ! »
Le dragon d’or approuva en rugissant, crachant une volée de flammes vers Sakura, qui utilisa sa magie pour les parer, formant un bouclier de protection. Petra se tenait debout sur le dragon, comme la formation sylvandine l’exigeait. On ne chevauchait pas un dragon comme un cheval. Un dragonnier se tenait debout, au centre du dragon, afin de pouvoir mieux le diriger. Petra faisait subir à Sakura depuis plusieurs heures un entraînement magique assez difficile, puisqu’il nécessitait de se concentrer, afin de pouvoir utiliser en même temps plusieurs éléments magiques, ce qui, avouons-le, n’était pas simple. Il fallait réussir à canaliser ses flux magiques, et à les concentrer afin de former des boules de feu, d’eau, d’air, de vent, de glace, etc... Mais, vu que Sakura comptait devenir aussi dangereuse que les Commandeurs et les dragonniers de Sylvandell, il fallait qu’elle arrive à maîtriser parfaitement les flux magiques qui la traversaient. Petra l’attaquait également en même temps en utilisant son dragon.
Sous sa forme de demi-dragonne, Sakura était forte, mais ce n’est pas ainsi qu’elle chevaucherait les dragons. Petra s’envola avec son dragon. Il était impossible qu’elle tombe. Si elle embêtait autant Sakura avec la magie, ce n’était pas pour rien. Pour rester juchée sur le dragon, elle utilisait un sort magique qui, a priori, avait l’air simple, mais était en réalité très difficile : elle modifiait son centre de gravité, afin de concentrer tout son poids près de ses jambes, de manière à être collée au dragon. Ainsi quand ce dernier faisait des embardées subites, elle n’était pas déstabilisée et ne risquait pas de tomber. Elle pouvait même rester la tête en bas quand le dragon décrivait une pirouette. Pour autant, il ne fallait pas que ce sort soit trop fort, de manière à éviter qu’elle ne puisse plus bouger. Les circonstances impliquaient parfois de savoir s’abaisser, voire même s’allonger. Sa position lui permettait également de se battre.
Être dragonnier, ce n’était pas si simple. D’autant plus que les dragonniers d’élite de Sylvandell, comme Petra, ne chevauchaient pas que de simples dragons verts ou bleus, mais les dragons dorés de Sylvandell. Et encore, ils ne pouvaient chevaucher que les plus jeunes, ceux qui avaient besoin d’être formés. Les plus anciens dragons dorés, soit les plus puissants dragons du royaume, étaient autonomes, et refusaient de participer aux campagnes militaires du royaume, préférant surveiller le royaume et le Territoire des Dragons. Petra attaqua à nouveau Sakura, mais constata que cette dernière commençait à fatiguer. Il y avait quelques gouttes de sueur sur son visage, et sa concentration magique commençait à devenir instable. Petra estima donc que l’entraînement était terminé. Elle savait de plus que Sakura avait la tête ailleurs, et le dragon s’écrasa violemment devant la Terramorphe, Petra en sautant de manière élégante pour arriver derrière elle.
«
C’est bon ! On arrête là ! Tu t’es bien entraînée, Sakura. Tu as encore des progrès à faire, mais tu t’en sors bien fit la belle blonde en lui tapotant la tête amicalement.
De plus, le froid commence à se lever. Il nous faut rentrer rapidement. Et puis, je crois qu’il y a une réception en ton nom au Château... Ce serait dommage de la louper, n’est-ce pas ? »