À mon grand désarroi, le voyage s’était passé sans anicroche, nous nous étions tous rendus à notre destination; un campement dans le désert. Enserrant deux barreaux de mes mains je les secouai légèrement, contenant ma rage.
Laissez moi sortir, bandes d’incapables!
Rapidement, un homme arriva, une clef en main, avant d’insérer le bout de métal dans l’ouverture et de le tourner, déclenchant ainsi le mécanisme de la serrure. Ouvrant la porte de barreaux avec force, j’entrai dans une grosse tente beige, qui semblait régner au milieu des autres tentes. Faisant les cent pas, histoire d’évacuer la rage en moi, je serrais les dents de plus en plus, me demandant comment ils avaient fait pour savoir que ce n’était qu’un guet-apens. Tout ça en devenait rageant! Soudain, sans prévenir un homme, qui ne faisait pas partie de la troupe qui avait escorté le convoi, entra dans la tente, rouge comme une tomate et à bout de force.
P…Patron! Nos….nos…. nos hommes se sont fait attaqué par… par un vaisseau flottant dans les airs! Des … femmes y… y sont descendues pour tirer avec des armes que je n’… n’avais jamais vu aup…aravant! Elles ne… ne m’ont pas vu, j’étais sous le cou… couvert des arbres!J’ai… j’ai fui directement jusqu’ici, où … où vous nous avez dit de venir s’il y… avait un pépin.
Je compris tout de suite lorsqu’il avait dit qu’elles attaquaient avec des blasteurs… Cet imbécile, je lui pardonne, il ne sait pas ce que c’est qu’un satellite traqueur. Cependant, mon erreur était que je le savais très bien; elles l’avaient repéré avec le vaisseau, et l’ont intentionnellement laissé filé pour qu’il vienne jusqu’à moi. Serrant encore plus les dents, je pouvais pratiquement les entendre se fissurer sous la pression de mes mâchoires, j’attrapai le messager par la gorge, avant de le soulever de terre. Étant assez lourd, je ne pus le soulever que de quelques centimètres, je pouvais déjà sentir mon bras trembler sous le poids de l’armure.
Imbécile, tu les as menés jusqu’à nous! Tu as non seulement condamnés tes camarades là-bas, par ta lâcheté, mais en plus tu as laissé l’ennemi te suivre à la trace, remontant jusqu’à moi! Ta seule survie est une trahison et un déshonneur pour notre famille!
Alors qu’il manquait cruellement de souffle, beaucoup plus qu’à son arrivée, je le laissai choir au sol, à genoux, tentant de reprendre l’air qu’il avait perdu. Me retournant, j’attrapai la dague qui gisait à côté de mes vêtements que je n’avais même pas pensé à mettre en remplacement de ces vieux haillons, puis je retournai devant le traître. J’ai beau avoir pardonné l’ignorance de cet homme, chaque acte doit avoir ses répercussions, sinon, n’importe qui agirait sans réfléchir, et je ne veux pas. Tranchant sa gorge sans cérémonie, je le laissai se vider de son sang, le regardant agoniser avec une certaine sensation de bien être avant d’appeler mes gardes, qu’ils viennent prendre le cadavre et le laisser aux rapaces.
Quelques minutes plus tard, je ressortis de ma tente, habillé comme je l’étais toujours, allant voir les soldats qui m’avait accompagnés.
Laissez tout ici, nous quittons le camp. Restez à couvert dans la forêt, et enduisez vous de boue.
La majorité de mes hommes me croyaient fous, mais obéirent tous à mes ordres, sachant très bien ce qui leur arriverait s’ils ne le faisaient pas. La raison pour laquelle nous étions en train de nous enduire de boue était simple; la majorité des satellites étaient à détection thermique, et la boue bloquait la chaleur de nos corps. Ainsi, ils ne pourraient pas nous détecter aussi facilement… Se cacher, c’était la meilleure chose à faire pour le moment.