Take my hand (PV Takenawa Saeko)

Voodoo arpentait d'un pas tranquille les larges allées du centre commercial de Seikusu. De temps à autre elle s'arrêtait dans l'une des boutiques afin de jeter un œil sur les différents articles proposés. Elle n'avait pas vraiment envie d'acheter quelque chose de particulier, obéissant plus à l'impulsion qu'à la raison (sur ce plan là, elle était bel et bien une femme comme les autres !).

Cela faisait seulement 2 mois qu'elle venait d'arriver à Seikusu et elle se faisait rapidement à sa nouvelle vie (comme à chaque fois qu'elle débarquait dans un nouvel endroit en fait) ; grâce à son Q.I. élevé, apprendre le japonais n'avait pas été difficile et même si il lui arrive parfois de buter sur certains mots difficiles, elle arrivait à soutenir une conversation dans la vie de tous les jours (de toute manière la conversation des humains, elle s'en était vite aperçue peu de temps après son évasion, était la plupart du temps limitée).

Son boulot dans la boîte de strip-tease lui assurait des revenus confortables pour un temps de travail qui ne phagocytait pas trop le reste de son temps libre et c'était bien ainsi (elle se voyait mal bosser 10 heures par jour pour un salaire de misère).

Attablée à la terrasse d'un café, elle observait les humains. Cela faisait environ deux ans qu'elle les côtoyait et elle avait encore un peu de mal à les comprendre : par exemple, ils tuaient des animaux pour se nourrir (et parfois gratuitement), sans montrer la moindre émotion, et pourtant les agissements de quelques uns de leurs semblables, appelés "tueurs en série", les mettaient en émoi. Et quand l'un de ces assassins se mettaient à consommer de la chair humaine, ils poussaient des hauts cris, hurlant au scandale. Non vraiment, elle avait du mal à comprendre leur manière de penser.

Elle se concentra et put entendre les pensées des humains se trouvant dans son environnement immédiat :

- "... faut que je me dépêche, sinon ma mère va encore me passer un savon..."
- "... putain, il me faut ce sac Vuitton !..."
- "... mignonne la nouvelle secrétaire, je me la ferai bien !..."
- "... pfff, c'était chiant le cours d'histoire de ce matin..."
- "... 3497... Merde c'est pas ça ! J'aurais dû noter ce numéro de carte bleue sur un post-it..."

Elle cessa sa concentration : si elle continuait ainsi, elle allait chopper un mal de crâne carabiné !

Le shopping, une activité incontournable pour les consommateurs en tout genre et dieu sait que les japonais adorent consommer, que ce soit pour un nouveau gadget électronique, des vêtements à la mode ou encore des meubles tendances pour décorer la maison. Takenawa Saeko ne faisait pas exception, elle adorait faire les boutiques. Vêtue d'un t-shirt Hello Kitty sans grande prétention (bien que ses obus prenaient de la place dans ce bout de tissu) et d'un jean serré, Saeko s'amusait à faire le tour des boutiques, sac à main au bras, faisant parfois du simple lèche-vitrine. Elle n'avait, pour le moment, qu'une peluche en forme de lapin qu'elle trouvait trop mimi et quelques vêtements acheté dans sa boutique préférée. Après tout le chemin parcouru, l'étudiante avait bien envie de prendre une pause dans son café favori. Elle se rendit au comptoir, elle avait envie d'un bon thé.

-Je vais prendre un thé vert, s'il-vous-plaît.

Saeko paya sa consommation avant de se rendre à une table libre sur la terrasse, c'était une belle journée, décidément. Le centre commercial était bondé, bien sûr mais faire le tour des commerces n'en n'était pas moins agréable. Saeko sirota son thé, en regardant un peu les gens vaquer à leur occupations. Ça faisait un moment que Yuri et Sya étaient parties ... quand allaient-elles revenir? Saeko avait bien hâte d'enlacer sa Yuri-chan et lui donner plein de bisous. Le regard de l'étudiante dévia encore un peu, non-loin, une femme à peau hâlée, seule à sa table. Saeko eût l'impression d'avoir l'esprit mal tourné car la généreuse poitrine de l'inconnue était décidément bien fournie et la jeune sino-japonaise aurait volontiers posé ses mains dessus. Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits, il fallait qu'elle se calme un peu, elle vivait mieux avec son physique mais était-ce sain de penser au sexe en tout temps? Quoique ... faire connaissance avec ce spécimen ne pouvait pas faire de mal ... Saeko se leva de place avec son thé, s'approchant.

-Konnichiwa! Tu veux de la compagnie? Mes amies sont toutes occupées alors je suis seule pour faire les boutiques.

Saeko n'attendit qu'un signe de l'inconnue avant de prendre place, tout sourire.

-Je m'appelle Saeko! Tu viens d'Amérique?

Saeko aimait bien faire la connaissance des touristes, la diversité était une chose bien agréable.

Au moment où Saeko arriva dans le café, Voodoo avait donc fini son "scan télépathique" et était en train d'observer un type en train de téléphoner avec son portable. Ce n'était pas tellement ce qu'il disait qui l'intéressait - sûrement une de ces conversations insipides sur ce qu'il avait fait de sa journée et ainsi de suite - c'était plutôt son état d'esprit : il avait envie de tuer, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Enfin, Voodoo en tout cas le sentait, c'était un des "dons" octroyés par les scientifiques du programme : une sorte de sixième sens qui l'avertissait de toute intention hostile dirigée ou non contre elle ; elle allait se concentrer afin de savoir quelle était la cible de cette personne aux intentions si meurtrières quand une silhouette se planta devant elle, suivie par une voix féminine :

-Konnichiwa! Tu veux de la compagnie? Mes amies sont toutes occupées alors je suis seule pour faire les boutiques.

Elle fut tellement surprise par l'arrivée de la nouvelle venue qu'elle resta sans voix durant quelques secondes : Voodoo pouvait réagir au quart de tour à toute situation plus ou moins inhabituelle mais il en était où elle se sentait désarmée, limite gauche et celle-ci en était une ! Parfois, les humains pouvaient la surprendre...

Sans dire un mot, elle l'invita d'un geste à s'assoir.

-Je m'appelle Saeko! Tu viens d'Amérique ?
- Euh je m'appelle Priscilla, enchantée... Sinon, oui je viens des États-Unis...

Elle était quand même un peu étonnée de son attitude : les Japonais, contrairement aux Américains, étaient plutôt réservés et n'abordaient pas les étrangers de manière aussi spontanée. Bizarre... C'est alors que Voodoo perçut les pensées de surface de la demoiselle et eut un petit sourire : visiblement la mutante avait tapé dans l’œil de Saeko ! Elle avait déjà croisé des lesbiennes et celle-ci, si elle ne se trompait pas, en était une ; pourtant il y avait en elle quelque chose de différent... Ce n'était pas psychologique, mais plutôt physiologique. Étrange, vraiment étrange...

Au bout d'un moment, elle demanda :

- Tu... Euh, vous venez souvent ici ?

Ça c'était vraiment la phrase bateau par excellence ! Voodoo était encore un peu mal à l'aise avec les rapports humains. La plupart du temps elle préférait rester seule, nouant peu de contacts avec les gens qu'elle rencontrait (quand elle ne transformait pas certains en kebab...) ; mais la spontanéité de la nouvelle venue, sa fraîcheur et sa gentillesse (Voodoo pouvait le sentir) lui plaisaient et elle sentit bientôt quelques unes de ses résistances fondre comme neige au soleil.

La main sur le menton, elle regarda Saeko dans les yeux.

La demoiselle se présenta sous le nom de Priscilla et Saeko avait tapé dans le milles quant à ses origines, confirmant qu'elle était bien Américaine. Saeko ne pu retenir un rire en entendant la seconde phrase de la beauté à peau foncée. "Vous venez souvent ici?", la phrase clichée utilisée en général par un homme qui ne sait pas du tout comment flirter. Saeko essaya de se calmer pour ne pas vexer son interlocutrice.

-Désolée, c'est que c'est tellement cliché, comme question, comme quand un garçon essaye d'aborder une fille à son goût. Alors tu viens des États-Unis, c'est ça?

Saeko entama la conversation, elle parlait simplement de choses de base, évitant d'aller dans le trop personnel puisqu'elle ne connaissait pas encore la personne devant elle. Surtout, elle s'efforça de garder ses yeux dans les siens, depuis qu'elle avait goûté au sexe, Saeko avait parfois du mal à ne pas regarder les poitrines volumineuses et les paires de fesses bien rondes. Et Priscilla était bien fournie au niveau mammaire. L'étudiante ne voyait pas le temps passer, ravie de connaître une nouvelle personne, le ciel était devenu orangé.

-Dis, tu veux boire un thé chez moi? Je fait du très bon thé!

Saeko ignorait tout de l'horaire de travail de Priscilla et ne se doutait pas qu'elle allait passer une autre soirée spéciale ...

Saeko rit à la question de Voodoo. Cette dernière fronça les sourcils, se demandant si elle n'avait pas dit une bêtise. La réponse de la jeune fille confirma ses soupçons :

-Désolée, c'est que c'est tellement cliché, comme question, comme quand un garçon essaye d'aborder une fille à son goût. Alors tu viens des États-Unis, c'est ça ?

Voodoo eut un petit rire nerveux : elle n'avait eu nullement l'intention de faire du gringue à Saeko ! Elle, en revanche - elle pouvait le sentir grâce à son sixième sens - la draguait ! Elle répondit à la question de Saeko :

- Comme je viens de te le dire, je viens des États-Unis, de Las Vegas pour être précise.

En un sens c'était vrai : la capitale du Nevada était devenue en quelque sorte sa "ville natale" puisque c'est là-bas qu'elle avait pu renaître, se réaliser, se redécouvrir elle-même. Et puis bon, elle n'allait pas lui dire qu'elle était née dans un laboratoire militaire ultra-secret ! Si elle le faisait, nul doute que l'adolescente prendrait ses jambes à son cou !

Saeko lui posa une autre question :

-Dis, tu veux boire un thé chez moi? Je fais du très bon thé !

Là, Voodoo resta comme deux ronds de flan ! Il était dit qu'aujourd'hui elle irait de surprise en surprise ! Son premier réflexe fut de refuser l'invitation mais elle se ravisa : c'était bien la première fois que quelqu'un lui faisait une offre aussi spontanée, sans arrière-pensée. Enfin, si : Saeko avait bien une idée derrière la tête et ce n'était certainement pas pour jouer au Scrabble avec elle !

- Hum... d'accord !

Joignant le geste à la parole, elle se leva. Si elle avait finalement accepté c'était parce que cette fille l'intriguait : il y avait en elle quelque chose d'étrange, d'inhabituel, qu'elle n'arrivait pas à définir et elle voulait en savoir plus !
Qui plus est, elle n'avait rien à faire dans l'immédiat. Elle ne prenait son service qu'à minuit et il était à peine 19 heures (on était en automne). Elle avait donc le temps.

- C'est loin d'ici ?

Las Vegas, la ville qui faisait rêver beaucoup de gens, surtout ceux qui vivaient dans la luxure la plus totale. C'était une ville où régnait le vice sous toutes ses forces: Alcool, jeu, femmes ... c'était souvent le théâtre de bien des histoires farfelues, embarrassantes et parfois tragiques provoquées par des soirées bien arrosées. Enfin bref, Priscilla venait de la Cité du Vice, elle avait dû avoir une vie mouvementée, décidément. d'ailleurs, la beauté américaine accepta l'invitation de Saeko, bien que l'étudiante n'était pas sûre si elle avait vu un moment d'hésitation ou pas. Dans tous les cas, Saeko était ravie d'avoir de la compagnie. Elle était habituée d'être seule mais depuis que Yuri était partie, elle avait du mal à rester seule chez elle à ne rien faire.

-C'est à une dizaine de minutes d'ici, ce n'est pas très loin.

Saeko guida sa nouvelle amie dans les rues de Seikusu jusqu'au bloc-appartement où elle demeurait. Après avoir monté l'escalier et déverrouillé la porte de son logement, Saeko pu déposer son sac à main sur la table et faire chauffer l'eau pour le thé.

-Tu peux t'asseoir, ça sera pas très long.

Saeko prit place à la table de la cuisine, avant de se relever presque aussitôt, réalisant qu'elle n'avait pas offert de collation. Elle prit une assiette sur laquelle elle déposa des craquelins de riz, posant le tout sur la table.

-Prends-en, c'est très bon avec le thé.

Avec un sourire, l'étudiante croqua dans un craquelin, en attendant le thé. Elle ressentait une sorte de besoin d'affection, son petit moment avec Yuri avait passé beaucoup trop rapidement et même un câlin la rendrait heureuse. Il fallait qu'elle se change les idées.

-Alors, tu aimes Seikusu? C'est plein de clubs et de boutiques!

Sortir dans un club, la meilleure façon de discuter avec de nouvelles personnes et donc, oublier un peu son petit besoin de câlin. La pauvre Saeko ne se rendait pas compte que la moindre chose qui lui traversait l'esprit, Priscilla pouvait le détecter ...

-C'est à une dizaine de minutes d'ici, ce n'est pas très loin.

Voodoo hocha la tête à la réponse de Saeko à sa question. Tandis qu'elle emboîtait le pas à la jeune fille, elle jeta un regard en coin à l'homme qui téléphonait il y a quelques instants : il avait terminé sa communication et buvait tranquillement un café ; la mutante sentait encore son envie de meurtre. Elle haussa les épaules : peu lui importait que cet individu tue un de ses semblables ! Maintenant, s'il s'avisait de lui chercher des noises, il aurait affaire à forte partie...

Durant le trajet, elle observait Saeko à la dérobée : elle était mignonne et il ne faisait aucun doute qu'elle devait attirer les garçons avec son joli corps. Mais pour l'heure, c'était plutôt elle, Voodoo, qui était le point de mire des regards masculins... Elles arrivèrent à l'appartement de l'adolescente : l'intérieur était propre et bien rangé.

Saeko l'invita à s'asseoir et elle prit place sur le sofa. Pendant que son hôtesse était en train de faire bouillir l'eau du thé, Voodoo prit un des magazines qui trainait sur la table basse et l'ouvrit ; elle tomba sur la page de l'horoscope. Elle haussa un sourcil : elle savait qu'elle était, si elle ne se trompait pas, du signe des Poissons mais elle ne croyait pas trop à ce genre de choses ; d'ailleurs, à supposer que ce fut vrai, elle se demandait si l'astrologie s'appliquait à des êtres cultivés en laboratoire...

L'étudiante revint, apportant un bol de craquelins de riz.

-Prends-en, c'est très bon avec le thé.

Elle la remercia d'un sourire et d'un hochement de tête et prit l'un des amuse-gueules.

-Alors, tu aimes Seikusu? C'est plein de clubs et de boutiques!
- Eh bien ce n'est pas aussi grand et animé que Las Vegas ainsi que les autres villes américaines où j'ai vécu, mais j'aime bien : c'est calme et peu agité. Par contre c'est suffisamment grand pour qu'on n'y meure pas d'ennui.

Et elle ponctua cette dernière phrase d'un petit rire qui devait peut être sonner faux : elle avait encore un peu de mal avec certaines expressions faciales humains.

- Mais dis-moi, tu es étudiante c'est bien ça ?

Elle avait abandonné le vouvoiement. Après tout, elle ne voyait aucune raison de ne pas la tutoyer vu que Saeko avait commencé à le faire. Elle ressentit de nouveau le besoin d'affection et de tendresse de son hôtesse et elle flaira alors une odeur étrange qui émanait d'elle : elle était masquée par ses vêtements, son parfum ainsi que par sa propre odeur féminine mais elle était forte et tenace et avait quelque chose d'animal... Voodoo était un peu étonnée car c'était la première fois qu'elle rencontrait une personne ayant une fragrance aussi particulière.

Les deux jeunes femmes étaient installées pour discuter, avec chacun un thé vert comme seule Saeko savait les faire. Priscilla semblait se plaire à Seikusu, bien que la ville était moins grandiose que Las Vegas. Il est vrai que les japonais sont des gens ordonnés et même stricts, parfois, ce pourquoi les clubs et les bars sont tous placés dans un quartier particulier. La ville était bien ordonnée mais les japonais savaient s'amuser néanmoins. Priscilla avait une expression étrange lorsqu'elle rigolait, peut-être un petit problème de visage? Se forçait-elle pour avoir l'air sympa?C'était plutôt étrange mais Saeko n'en fît rien.

-Oui, je vais au lycée. Je vais avoir fini bientôt, si tout va bien.

Saeko porta sa tasse à ses lèvres, le thé était toujours aussi bon et elle en était fière, bien qu'elle gardait un peu de modestie. Et c'était très agréable de partager le thé avec quelqu'un, Saeko rêvait parfois d'inviter tous ses amis pour boire du thé et discuter. Elle ferait des petits gâteaux ou des biscuits et elle pourrait voir le sourire de chacun après qu'ils aient goûté son fameux thé ... l'étudiante sortit de ses rêveries, pour le moment, il y avait une personne pour goûter à son thé et c'était déjà bien.

-En tout cas ça fait du bien d'avoir une invitée, Yuri-chan me manque. Ça fait des jours qu'elle est partie.

La futa se demandait d'ailleurs comment elle allait, Terra était un endroit dangereux, disait-on. Avec de la chance, Yuri aura réussi à aider Saikai et pourra revenir saine et sauve.

-Dis, tu veux sortir quelque part ce soir? J'ai envie d'aller boire un verre dans un club.

-Oui, je vais au lycée. Je vais avoir fini bientôt, si tout va bien.
- Hum, d'accord...

Puis elle but une gorgée de thé : il était délicieux. Manifestement Saeko s'y entendait pour préparer le thé. Pendant une longue minute, Voodoo resta silencieuse. La conversation n'était pas son fort et au bout d'un moment elle ne savait vraiment plus quoi dire pour l'alimenter. Il faut dire aussi que la plupart des sujets étaient banaux : la pluie et le beau temps, la mode et les produits de beauté (pour les filles), le sport et les voitures (pour les garçons), les films vus au cinéma, la politique (pour les plus sérieux)... Aux yeux de la mutante, rares étaient les discussions qui portaient sur un thème intéressant.

-En tout cas ça fait du bien d'avoir une invitée, Yuri-chan me manque. Ça fait des jours qu'elle est partie.

Voodoo ne dit rien : la dénommée Yuri-chan devait certainement être une amie à elle et la jeune femme ne désirait pas vraiment en savoir davantage (pour être honnête elle s'en foutait un peu). Elle finit sa tasse de thé et se dit qu'il était temps de prendre congé de Saeko quand cette dernière lui demanda :

- Dis, tu veux sortir quelque part ce soir? J'ai envie d'aller boire un verre dans un club.

La question surprit un peu Voodoo mais elle y répondit quand même, avec un petit sourire :

- Hum, le problème est que je travaille ce soir. Dans un club, justement. Le Dahlia Noir, tu connais ? C'est une boîte de strip-tease.

Bien entendu elle l'avait fait exprès de mentionner son lieu de travail, afin de voir sa réaction. La main sur le menton, son regard turquoise planté dans le sien, elle attendit sa réponse...

Le thé fût accompagné d'une conversation plutôt terre à terre, Saeko se demandait même si elle n'ennuyait pas son invitée. Les américaines n'avaient pas forcément les mêmes intérêts que les japonaises, ce qui ne facilitait pas toujours les contacts sociaux. Mais tout serait peut-être différent une fois dans un club, avec une boisson et dans une ambiance branchée. Face à l'invitation de Saeko, Priscilla affirma cependant qu'elle travaillait ce soir-là .... dans un club, justement. Un heureux hasard, décidément. C'était une boîte de strip-tease, Saeko écarquilla les yeux, intriguée.

-Jamais entendu parler mais si tu veux, je pourrais t'accompagner, on pourra discuter pendant les pauses!

Priscilla n'aurait peut-être pas énormément de temps à consacrer à la causette mais durant les moments tranquilles ou les pauses, elle et Saeko pourraient sans doute boire un verre ensemble en discutant de tout et de rien. Elle ne pourrait peut-être pas danser sur la piste mais déjà, la discussion se passerait dans une ambiance électrique et très agréable.

-Après le thé, je vais me préparer pour ce soir, je peux te prêter du maquillage si tu veux.

Le maquillage, une chose que Saeko utilisait modérément, ayant un peu plus confiance en sa beauté naturel. Lorsqu'elle devait vraiment être élégantes, elle mettait de la couleur sur ses lèvres et ses paupières et c'est tout, préférant éviter d'avoir l'air trop artificielle. Lorsque l'étudiante eût fini son thé, elle se leva de place pour mettre la vaisselle sale dans le lavabo et se rendit à sa chambre, ressortant pour prêter son petit nécessaire de maquillage à son invitée. La futa enfila une jupe courte, mais assez longue pour éviter de montrer sa culotte rose par inadvertance ainsi qu'une camisole serrée qui s'arrêtait au-dessus du ventre, le tout offrait un décolleté à faire saliver. Le temps que les deux femmes se préparent, l'heure de partir allait sans doute arriver bientôt. Et par-dessus tout, Saeko n'avait pas songé à attendre que Priscilla lui explique ce qu'était un club de strip-tease. Cela ferait néanmoins une amusante surprise.

La réponse de Saeko prit Voodoo au dépourvu : l'accompagner à la boîte de strip-tease ?! Avait-elle vraiment la moindre idée de ce qu'était ce genre d'établissement ? Apparemment non... Elle fut tentée de lui dire carrément ce qu'elle faisait au Dahlia Noir mais elle se ravisa : autant que la petite Saeko voie de ses propres yeux la réalité des choses. Et puis qui sait ? Cela pourrait être amusant de voir sa réaction quand Voodoo serait sur scène en train de pratiquer l'art de l'effeuillage.

Elle hocha la tête et dit "D'accord !"

-Après le thé, je vais me préparer pour ce soir, je peux te prêter du maquillage si tu veux.
- Hum pas la peine, j'ai ce qu'il me faut.

Un peu mon neveu ! La loge des danseuses était bien pourvue en maquillage, tenues affriolantes, perruques et autres accessoires. Pour sa part, Voodoo n'abusait pas trop du maquillage : l'odeur des cosmétiques avait tendance à lui donner la nausée, la faute en incombant à son odorat développé et au fait que la plupart de ces produits étaient bourrés de produits chimiques.

Voodoo attendit que Saeko se préparât et quand elle fut enfin prête, elle eut un petit sourire amusé en voyant sa tenue : nul doute qu'elle et ses collègues danseuses auront de la concurrence !

- Joli !

(plus tard dans la soirée)

Voodoo passa par l'entrée des artistes, en compagnie de Saeko : comme ça cette dernière n'aurait pas à payer l'entrée (qui devait certainement être au-dessus de ses moyens ; ça gagne pas des masses une lycéenne...). Elle lui désigna un couloir :

- Tu accéderas à la salle. Moi je vais me préparer...

Quelques minutes plus tard, Voodoo fit son apparition. Elle portait sa traditionnelle tenue de scène - longs gants, cuissardes, string et soutien-gorge, le tout en latex violet - mise en valeur par les sunlights. Après le discours d'introduction du DJ, Voodoo, accompagnée par la musique d'ambiance (Enigma - Sadeness), commençait à chauffer l'assistance.

La salle était bien remplie et Voodoo mit un peu de temps à repérer Saeko : quand elle la vit, elle lui fit un petit clin d’œil complice. Puis elle continua son show qui atteignit son paroxysme quand elle dégrafa son soutien-gorge lentement, très lentement. Puis, couvrant ses seins d'un seul bras, elle lança la pièce de lingerie qui atterrit (comme par hasard) sur l'adolescente, avant de dévoiler ses appas appétissants à la vue de tous, s'attirant ainsi moult applaudissements, sifflements, hurlements et autres manifestations de mâles en rut.

Le spectacle avait duré quinze bonnes minutes et quand il fut fini, Voodoo réintégra les coulisses, non sans avoir jeté un regard à Saeko...

Saeko était prête, elle n'avait mit que très peu de maquillage, juste pur égaliser son teint et elle était toute habillée, une tenue simple mais qui attirerait sans doute quelques regards, faute d'une poitrine bien développée. Lorsqu'elles furent prêtes, les demoiselles purent quitter l'appartement et se rendre au quartier branché, où Priscilla guida Saeko par une entrée derrière l'établissement, où il n'y avait pas de queue ni de videur qui surveillait. En chemin, Saeko remarqua quelques filles très belles portant des tenues affriolantes. Le Dahlia Noir était un lieu de spectacle? Quel genre de spectacle pouvait-il bien y avoir dans un club de nuit? C'était plutôt bizarre mais Saeko ne dît rien et se contenta de se rendre dans la salle. Il y avait des tables et une scène avec des poteaux de pompier fixés entre le plafond et le sol et, au loin, il y avait des sortes de cabines. Incertaine, l'étudiante se commandant un coca au bar avant de s'asseoir à une table, devant la scène. Elle écarquilla les yeux de surprises.

-Pour réchauffer la salle, notre superbe Voodoo! Musique!

Priscilla arriva sur la scène vêtue d'une tenue qui en laissait peu à l'imagination. Saeko rougit, Priscilla travaillait donc comme danseuse? L'étudiante ignorait même que ce genre de métier existait, pour elle, la danse, c'était plutôt une activité de nuit, à pratiquer dans un club sur une piste ou bien un art pratiqués dans des spectacles plus courant. Mais Priscilla bougeait de façon sensuelle, commençant à se dévoiler. Le soutien-gorge arriva sur la tête de Saeko, ce qui ne manquerait sans doute pas de faire rigoler les quelques hommes qui l'entouraient car une soirée aux danseuses étaient une activité plus masculine en général.

-Ça ... ça alors ...

Malgré la surprise initiale, Saeko regarda les mouvements de Priscilla, son clin d'oeil lui décrochant un sourire. Elle n'avait plus grand-chose à voir avec la touriste qui prenait un verre sur la terrasse d'un café, cette fois, c'était une belle danseuse sexy qui bougeait de façon sensuelle. Saeko la trouvait déjà belle au naturel mais, en tenue sexy, à danser sur une scène sous une musique branchée ... elle senti un afflux sanguin gonfler son entre-jambes. Priscilla avait de belles courbes, ses seins étaient énormes et donnaient envie, Saeko rêvait de pouvoir tendre les mains pour caresser les belles fesses rondes. Elle resta à sa table à admirer les mouvements de l'américaine, qui finit par quitter la scène une fois son spectacle fini. C'était décidément une soirée surprenante mais pas désagréable.

Voodoo regagna la loge, remit sa tenue et rangea les billets de son porte-monnaie. Une fois de plus, la recette avait été bonne : elle avait gagné en une soirée l'équivalent du dixième d'un salaire mensuel d'un salaryman japonais. Pas dégueulasse.

Elle revint dans la salle principale où elle retrouva Saeko qui était accoudée au bar, s'attirant au passage les regards émoustillés des quelques hommes qui se trouvaient à proximité.

- Alors, ça t'a plu ?

Elle savait déjà la réponse de la lycéenne avant même qu'elle franchît ses lèvres : au cours de son show, elle avait vu chez elle la même expression à la fois émerveillée et avide des clients masculins ; il y avait également eu une bonne dose d'étonnement en voyant que la touriste quelque peu réservée qu'elle avait rencontrée quelques heures auparavant, s'était muée en Salomé des temps modernes.
Un détail troublait néanmoins Voodoo : l'odeur qu'elle avait flairé chez Saeko était plus forte maintenant, ressemblant à celle dégagé par... Elle secoua la tête : qu'est-ce qu'elle allait imaginer là ?!

Elle commanda un verre au bar puis elle se tourna vers son invitée :

- Viens, je vais te faire visiter les lieux.

Elle lui fit faire le tour du propriétaire, lui montrant la loge où se changeaient, se remaquillaient ou encore se reposaient entre deux shows les autres filles du Dahlia Noir ; elle la leur présenta, la présenta également aux videurs qui la saluèrent d'un petit signe de tête accompagné d'un sourire discret, au DJ qui lu fit un "Yoooo !" vigoureux, à la barmaid qui lui fit la bise.
Elle lui désigna du doigt une porte :

- C'est là que se trouve le patron de l'établissement. Il n'aime pas trop être dérangé quand il s'enferme dans son bureau.

Et elles passèrent leur chemin. Voodoo conclut la visite par les cabines privées :

- Si un ou plusieurs clients désirent assister à un show intime, ils peuvent louer une de ses cabines. Bien entendu, la règle est la même que dans la salle : on ne touche qu'avec les yeux.

Une fois son spectacle terminé, Voodoo laissa la place à une autre danseuse, retournant à sa loge avant de rejoindre Saeko dans la salle. L'étudiante était surprise mais ravie de ce qu'elle venait de voir car mis à part les avantages physiques évidents, Priscilla bougeait également très bien, elle avait une agilité et une souplesse incroyable. Elle devait faire l'envie de bien des personnes, sans aucun doute.

-Tu as été superbe, tu bouge vraiment bien!

Tout sourire, Saeko suivi volontiers la danseuse dans l’établissement pour connaître les lieux et rencontrer le personnel. Si le propriétaire n'était pas disponible pour piquer une causette et que les videurs restaient des statues de marbres qui n'avaient pas grand-chose à dire, les danseuses et la barmaid étaient bien sympathique et Saeko fût ravie de faire leur connaissance et le DJ avait l'air d'un type toujours de bonne humeur, au vu de l'enthousiasme avec lequel elle salua la nouvelle. Vînt finalement les cabines privées. Selon Priscilla, ça consistait simplement à regarder une danseuse de son choix se trémousser devant soi pour quelques yens. C'était plutôt tentant, Saeko voulait revoir Priscilla bouger comme elle l'avait fait. C'était hypnotisant.

-Dis ... eh ... est-ce que je peux avoir une danse privée?

Saeko fouilla dans son sac à main, elle avait un peu d'argent sur elle et ne dirait certainement pas non à revoir le spectacle de Voodoo.

-Tu as été superbe, tu bouges vraiment bien !

Voodoo sourit : il est vrai qu'elle se débrouillait plutôt bien sur scène ; mais d'un autre côté le métier de strip-teaseuse ne requérait pas un diplôme de danseuse étoile. Et puis, les mecs s'en foutaient un peu que la fille danse bien ou pas : du moment qu'elle était bien foutue, qu'elle fasse un beau sourire aguicheur et qu'elle montre ses charmes, le reste n'avait aucune espèce d'importance.

- Merci, c'est gentil.

Saeko fut enchantée de la visite guidée du Dahlia Noir ; quand Priscilla lui montra les cabines servant pour les shows privés, la lycéenne lui demanda d'une voix un peu timide :

-Dis ... eh ... est-ce que je peux avoir une danse privée ?

Et elle fouilla dans son sac à main, cherchant de l'argent.

Voodoo la regarda quelque peu surprise : visiblement le show sur scène lui avait VRAIMENT plu et elle en redemandait ; mais cette fois, elle voulait son show rien que pour elle ! La mutante resta pensive : cette demande était inhabituelle mais après tout pourquoi pas ? Rien n'interdisait à une femme d'assister à une petite représentation privée et puis, du moment qu'elle payait, cela ne posait aucun problème.

- Ok, ça marche ! Attends-moi dans cette cabine, mets-toi à l'aise, je reviens dans quelques instants, le temps de me préparer.

Elle lui désigna l'une des rideaux ouverts et s'éloigna. Quelques minutes plus tard, elle franchit le seuil du petit salon privé et ferma le rideau. C'était une petite pièce de 9m² pourvue d'un guéridon sur lequel était posé une petite lampe, d'une corbeille et d'un fauteuil confortable ; sur les accoudoirs se trouvaient des sangles qui servaient à bloquer les mains des clients afin qu'ils n'aillent pas "par mégarde" toucher le corps de la danseuse.
Voodoo portait un T-shirt avec "Voodoo" inscrit dessus, laissant voir une culotte de dentelle blanche, des talons aiguilles rouges et des bas de couleur blanche.

Elle fit un petit clin d’œil à Saeko, passa une langue gourmande sur ses lèvres et enleva d'une manière très sensuelle son T-shirt. Elle ne portait rien en-dessous, hormis un soutien-gorge blanc qui renfermait ses seins lourds, ronds et fermes. Elle lui tourna le dos tout en soulevant sa belle chevelure brune, puis pivota de nouveau, se rapprocha de l'adolescente et se pencha sur elle, lui offrant une vue plongeante de son décolleté vertigineux...

Normalement, elle devrait lui immobiliser les mains avec les sangles mais elle n'en fit rien : Saeko était son invitée et elle avait bien l'intention de lui offrir un show qu'elle n'oublierait pas de sitôt.
Grimpant sur le fauteuil, elle promena sa poitrine à hauteur du visage de la lycéenne, la dentelle du soutien-gorge allant même jusqu'à le frôler...