Le concept est simple. J'attends le premier ou la première qui voudra affronter le grand méchant, mettre la main sur le pactole et emballer la fille...
Intro :
" Pour sûr, j'te dit ! crache le poivrot assis au bar. C'est Willy en personne qui me l'a montré ! Et j'avais encore mes deux yeux à l'époque ! "
Le vieil homme aux traits ponctue son récit d'un gros glaviot noir droit dans le crachoir. Ses cheveux son grisonnants, filasses, coupés par le lacet de cuir qui couvre son orbite droit d'une pièce de fer. Il colle parfaitement dans le tableau, aussi poussiéreux que la grand rue de cette petite ville paumée. Son visage est aussi tiré que du vieux cuir, desséché par l'alcool et le vent. Au premier whisky il parlait du temps qu'il fait, au second il est passé aux potins du coin. On dit que les ennuis apparaissent au troisième verre, il en est au cinquième. Si le barman est seul à répondre à son histoire, le silence qui règne dans le saloon est assez éloquent. Sur la frontière de l'Ouest Sauvage, toute parole trouve une oreille.
" Un chariot plein d'dollars en or ! renchérit le vieux.
- Et pourquoi White Gloves Willy t'aurait montré son magot ? soupire le barman en essuyant un verre.
- Parce que j'faisais partie d'sa bande, tiens ! En c'temps-là t'aurais pas osé m'parler comme ça !
- De toutes façons ça fait six ans que Willy s'est fait descendre par Patt Hendrix. Tes dollars : ils sont loin de Silversand Valley.
- Tu parles ! C'était un malin, le vieux Willy ! Il a changé le magot d'place tellement d'fois que personne sait où il est ! T'inquiète pas, j'ai cherché ! White Hands Billy m'avait pas viré, j'y serais encore !
- T'as essayé de piquer le magot de son père, vieux pochetron. Et t'as du bol. Tu sais pourquoi on l'appelle White Hands Billy ? Dans l'histoire c'est pas ses mains qui sont blanches. "
Loin de là. White Glove Willy avait du son surnom à ses gants blancs, sa réputation à tous les hommes qu'il avait tués en affaire ou en duel. Une légende montée au fil des cavalcades, des braquages de banque, des détournements de diligence et des attaques de trains. Silversand Valley était devenu son royaume au fil du temps. Bien des années plus tard son fils White Hands Billy, de son vrai nom William White Jr, avait forgé sa propre légende. Une épopée bien plus violente, plus sauvage. Dans les cas que le père réglait en duel, le fils fond avec sa bande. Il coupe les mains de ses ennemis et les cloue aux portes de leurs propres maisons... ou celles de leurs familles. La Silversand Valley lui appartient.
Les marshalls les plus endurcis et les bandits les plus impitoyables évitent cette région. L'argent qui sort des mines, le bois coupé dans les concessions, les primes des gibiers de potence, les profits du jeu, de la boisson et de la chair : tout ne tombe que sur son ordre, et directement dans sa poche. Un homme à craindre pour qui tient à sa vie.
" J'sais bien ! glapie le vieux.
- De toutes façons il a sans doute récupéré l'or de son paternel depuis longtemps.
- Ça se saurait, ça ! Si White Hands Billy avait su où son vieux planquait le magot : il l'aurait descendu lui-même !
- Alors il est où, ton trésor ? À tous les coups il existe pas, Willy a tout flambé.
- Moi j'dis qu'il attend encore quelque part. Peut-être bien dans les montagnes, ou la forêt ! Près de la réserve indienne. Il s'entendait bien avec les sauvages, ce vieux coyote. Et c'était bien l'seul ! Ha ! "
Silversand Valley. Une ville en proie à la terreur, prise à la gorge par les trophées peints de White Hands Billy. Un petit bout d'enfer encaissé dans les montagnes, à deux pas d'une tribu de Peaux Rouges, gouverné par le Diable en personne et occupé par ses démons armées de leurs six coups. Une région sans lois ni justice, sans espoir. Et perdu quelque part, un chariot plein de dollars en or. Il n'en faut pas plus à certains pour se lever et quitter le saloon d'un air songeur.
Rp :
D'après la légende, les premiers colons arrivés ici aurait trouvé une petite rivière. le long de cette rivière, ils se seraient arrêtés sur une petite plage. Et dans le sable de cette plage, ils auraient découvert de petites paillettes d'argent. La Silversand Valley n'avait pas cherché son nom plus loin. Aujourd'hui s'est une petite ville en pleine expansion. J'émerge à peine de la forêt sur mon cheval que je connais déjà l'endroit. Je n'y ai jamais mis les pieds, bien sûr, mais des villes comme ça j'en ai vues. Un refuge pour les bande de cow-boys en cavale, proposant toutes les distractions propre à garder le chemin de la perdition. Whisky, jeu, prostituées et armes à feu : le carré d'as pour ceux qui misent leur âme.
Je ne tarde pas à entrer en ville. Mon cheval gris va au pas, tranquillement. Je m'attire les regards de ceux que je croise. Des gants de cuir, un long cache-poussière, un vieux bandana autour du coup et un chapeau à larges bords sur la tête. Sans mes cascades rousses et ma poitrine, on me prendrait pour un homme. Le genre d'homme à éviter, comme en témoigne le revolver à ma ceinture et la carabine à ma selle. Je remonte la Grand Rue, dépasse le saloon, l'hôtel-casino, l'épicerie et tout le reste, direction le corral. Une fois là je donne deux dollars au maigrichon barbu chargé de l'endroit. Un pour le cheval, un pour ses affaires. Je part ensuite en direction de l'hôtel avec mes sacoches à l'épaule.
Ici ce sont clairement les hommes qui font la loi. Ce qu'il y a de bien avec ce genre d'homme, c'est qu'avec une paire de seins on en fait ce qu'on veut. Un bon point pour moi. Aucun de ces idiots n'a été capable de mettre la main sur l'or de White Gloves Willy. Si je n'y arrive pas non plus, j'aurais au moins le leur, ou je ne m'appelle plus Dana Young...