Visite impromptue.. Bon accueil ? ( Reiss )

L'ennui, c'est une chose affreuse. D'ordinaire, la déesse n'est pas sujette à l'ennui. Elle trouve toujours quelque chose à faire. Mais quelques fois, il n'y a rien à faire. Rien ne la captive. Elle sombre dans une sorte de... Déprime, de désolation mentale. Elle s'ennuie quoi. Heureusement, ça ne dure jamais très longtemps. Là par exemple, elle a eu l'idée du siècle. Rendre visite à ses cousins Olympiens. Sitôt pensé, sitôt fait. Elle se "téléporte" tout naturellement sur le mont Olympe, la résidence de ces chers divinités.

Après tout ce temps, elle se demande ce qu'ils deviennent. Elle s'en préoccupe moins que de trouver des consoeurs ou confrères à elle, mais elle y pense parfois. Arrivée sur la résidence divine, elle se trouve dans un.. Jardin. Un très beau jardin même. Elle s'y promena, curieuse. Elle félicita mentalement ses cousins olympiens, et flâna, au gré d'une mélodie qu'elle seule semblait entendre. Elle avait revêtu ses quelques chaînes d'or et de joyaux, qui ne la couvrait que très peu. Voire pas du tout. Au contraire, cela flattait son teint doré et ses formes avantageuses. Elle avait l'air de ce qu'elle était en somme. La déesse des plaisirs charnels.

Au fil de sa promenade, elle passa devant différents temple. Lorsqu'elle songea à s'arrêter, elle se trouvait devant un temple sans nom. Sans doute un dieu qui n'était pas encore né des pensées humaines. Mais... Elle n'était plus seule. N'était-ce pas un homme qu'elle apercevait venir vers elle ?

- Si quelqu'un a réussi à investir l'Olympe aussi facilement, il n'est pas à prendre à la légère.

On ne pénétrait pas impunément le domaine divin et ce dernier avait réagit à une téléportation venue de l'extérieur qui n'était pas dûe à un des prestigieux habitants du panthéon, mettant la garde sur la brèche. A dire vrai, cette unitée vêtue d'or et de blanc était plus décorative qu'autre chose, mais se devait d'accomplir son devoir guerrier dans les rares cas où celui çi s'avérait nécéssaire. Et pour une fois, c'était une véritable occassion ! Le seigneur de la garde n'en était pas rassuré pour autant. Un intrus, si facilement introduit... Que pourraient ils contre cette puissance qu'on pouvait aisément supposer ? Enfin, ce n'était pas une raison pour alerter les seigneurs pour autant et il restait à la garde un as dans sa manche : Reiss.
Le Commandant l'avait fait demandé en urgence et lui avait exposé la situation tandis qu'ils marchaient vers la position de l'intrus.

- Exact. Vous resterez auprès de nos seigneurs avec vos hommes pour faire barrage de vos corps si j'échoue à éliminer l'indésirable, commandant. Disposez.

Le garde et ses accompagnants obtempérèrent sans poser de question. Tous savaient que même si il devait être réduit à néant par une immondice venue des plus profonds enfers, Reiss ne reculerait pas d'un pas pour protéger les Divins. Cette servitude aveugle était un peu effrayante pour ceux qui ne partagaient pas la fidélité de ce drôle d'humain qui avançait à présent seul parmis les jardins, en direction des temples.
Son bras gauche avait laissé apparaitre la carapace noire veinée de lignes oranges pulsantes au rythme calme de son coeur et ses griffes étaient prêtes à déchirer des chairs sans vraiment se poser de question.

Une femme. La silhouette qui se dressait face à lui était celle d'une femme -aux lignes somptueuses- qui ne semblait pas vraiment belliqueuse mais plutôt... En vadrouille, comme si l'Olympe n'avait été qu'un arrêt touristique.
Son allure, véritable appel au désir si il en était, n'était toutefois pas ce qui la sauverait de la main de Reiss si elle s'avérait malintentionnée. Toutefois, ça ne ressemblait pas au jeune combattant de s'arrêter sur des courbes, même alléchantes.
Il n'en fît pas grand cas pourtant quand il se posta face à elle, le poing serré et le regard aussi dur que l'acier d'une bonne lame.

- Vous allez disparaître, inconnue.

Son bras noir s'était tendu vers elle, la paume luisant avec la force d'un brasier. Il allait purement et simplement la vaporiser au risque d'emporter une partie des jardins avant que ses yeux oranges ne la parcoure un peu plus. Oh, pas par intêret, non... Il la dévisageait plus qu'il ne la "mattait".
Finalement, la lueur diminua.

- Vous êtes Tlazolteolt ?

Le guerrier en était à présent certain. Amateur des divins en général, il en avait étudié de tout les horizons au cours de sa longue vie et cette déesse là ne lui était aucunement inconnue. Reiss n'aurait pû prétendre tout connaître d'elle, mais en savait assez pour la traiter à présent avec le respect dû à son rang. Le jeune homme servait tout les dieux si tant est qu'ils ne menacaient pas l'Olympe et n'outrepassaient pas certaines limites avec un serviteur qui finalement ne leur devait absolument rien.
Seul les Olympiens pouvaient tout exiger où presque de lui et pas mal de divinités le savaient bien, le connaissaient même si ce n'était que de nom.
Avec déférence, il s'inclina.

- Pardonnez mon agressivité, Maîtresse Tlazolteolt. Mais vous vous êtes introduite clandestinement sur l'Olympe et vous êtes considérée comme un danger potentiel. Donnez moi je vous prie les raisons de votre présence, où je me verrais dans l'obligation de vous renvoyer d'où vous venez.

Pour qu'elle comprenne bien la situation, il laissa quelques flammes agressives lécher son curieux bras gauche tandis qu'il dardait sur elle un regard glacial.

- Même si cela doit être par la force.

Surprise par tant d'agressivité de la part de l'inconnu, Tlazolteotl écarquilla les yeux un instant. Elle resta silencieuse durant tout le temps qu'il parla, se contentant de l'observer calmement. Ses yeux d'obsidienne détaillèrent chaque parcelle de son corps, comme s'il elle l'examinait au rayon X. Et à vrai dire... Elle le faisait d'une certaine manière. Elle scrutait son aura, drôle d'aura, à la recherche de quelconques pêchés. A sa grande surprise, elle n'en trouva aucun qui fasse parti des sept pêchés capitaux. Pas même la luxure. Ni l'orgueil. C'était... Rafraîchissant.

Elle finit par sourire. Un grand sourire, sincère, amical, qui dévoila ses dents blanches, alignées. Elle ne prit pas garde à la menace sous-entendue, voire même plus que sous-entendue, car elle n'avait aucunes intentions belliqueuses. Elle s'inclina légèrement, et répondit d'un ton musical :

" Ne vous en faites pas, Gardien de l'Olympe. Je n'ai aucunement l'intention de nuire aux Olympiens. Il s'avère juste que je m'ennuyais, et j'ai voulu venir flâner ici, voir ce qu'était devenus ces Chers Divins. "

Elle s'inclina alors légèrement, respectueuse elle-aussi.

Je n'avais pas l'intention d'être perçue comme une intruse. J'ai jugé que le moyen le plus rapide de venir ici était de me dématérialiser. J'ignorais que ça ferait de moi une clandestine. Mais passons. Puis-je savoir votre nom Gardien ? "

Elle sourit, ravie de cette rencontre pour le moins inattendue, surtout face à un individu dont les intentions n'étaient pratiquement que noblesse, loyauté et respect. Sa chevelure aussi sombre que le plumage d'un corbeaux retombait comme des serpentins de soie sur sa peau soyeuse.

Il s'était senti sondé, observé jusque dans son âme même. Mais Reiss en avait l'habitude, tout les divins qu'il avait rencontré jusque là s'étaient prêtés au même jeu de "scrute-moi" et l'humain avait laissé Tlazolteolt lancer sa propre partie. Cela lui était bien égal, et si c'était là un début pour trouver un terrain d'entente pacifique, cela lui allait parfaitement.
Son sourire et sa légère révérence détendirent davantage le gardien, qui laissa mourir les flammes de son bras en guise de bonne foi envers cette femme qui semblait bien légère.

- Une autorisation est nécéssaire pour pénétrer l'Olympe, Maîtresse Tlazolteolt, toute divine que vous puissiez être. Je suis navré de vous l'apprendre, mais le Domaine n'est pas un endroit accessible à l'envie si l'on en est pas issu.

Son ton avait été un peu monocorde, comme à son habitude. Il ne jugeait ni ne cherchait à avoir le dernier mot, seulement voulait-il mettre les choses au clair sans se noyer dans d'inutiles fioritures. Pour Reiss, c'était plus simple comme ça.
Le guerrier lui rendit son salut tandis que son bras reprenait son désagréable aspect brûlé et noirci à la surface duquel s'étendaient des lignes orangées.

- Votre statut vous aurais valu un accueil moins brutal de ma part si vous aviez emprunté d'autres voies, maîtresse. J'espère que vous ne tiendrez pas mes menaces comme le sentiment général de l'Olympe à votre égard. Acceptez mes excuses.

Pour prouver qu'il se soumettait à elle, le guerrier posa genou à terre et baissa la tête avec respect.

- Je me nomme Reiss et je serais votre escorte le temps de votre séjour. Pour l'heure, vous ne pourrez pas visiter le reste du domaine, mais je veillerais à ce que vos désirs soient comblés afin que votre présence ici soit agréable. Vous n'avez qu'a demander.

Un message télépathique adressé au commandant de la garde rassura ce dernier, lui exposant brièvement la situation. L'Olympe acceuillerait la visiteuse dans cette seule zone et si elle était autorisée à aller plus avant, ce serait par un des olympiens en personne et Reiss devrait veiller au respect de cette limite.
En attendant, il attendait qu'elle prenne la parole.

Par-fait. L'Olympe avait changé depuis tout ces siècles/millénaires. Tlazolteotl le constatait. Mais ça n'entamait pas sa bonne humeur retrouvée. Elle inclina légèrement la tête, compréhensive.

" Il n'y a pas d'offense, je comprends. Je n'ai rien à vous pardonnez, ne vous en faites pas. "

Elle sourit aimablement, ravie de connaître le nom de son escorte. Reiss. Pas un nom commun, mais le sien ne l'était guère non plus. Du moins, plus dans cette époque là. Autrefois sans doute... Elle secoua la tête d'un geste infime, pour chasser sa nostalgie. Elle esquissa un sourire, masquant son rire naissant. Cela faisait bien longtemps qu'on ne s'était plus incliné ou accroupi devant elle avec autant de respect. De déférence.

" Relevez-vous Gardien Reiss, je vous en prie. Il n'y a pas lieu de rester à genoux devant moi. Et je n'ai guère de désires autre que celui de visiter, de prendre des nouvelles de mes cousins Olympiens... Éventuellement avoir des nouvelles de mes confrères et consoeurs. J'ai appris qu'il y en avait certains qui étaient également sortis de leur sommeil... "

La brune posa une main légère sur l'épaule du Gardien et lui sourit. Une mèche de sa chevelure vint chatouiller son visage lorsqu'elle se pencha pour l'inciter à se redresser, et elle vint également effleurer celui de Reiss.

" Alors Gardien Reiss. Quelle nouvelle de mes confrères et consoeurs ? "