Qui je suis? Ne connais-tu donc pas, mortel? Tu as de la chance, mon humeur est bonne en ce jour, et je vais me présenter. En temps normal, tu serais mort par la faute de ton ignorance.
Je m'appelle Atranémis, déesse des cervidés et protectrice des amazones, grande chasseresse, digne fille d'Artémis. Je suis de 2500 ans ton ainée.
Non, je ne suis pas transformée, je suis bien une femme, qui aime les autres femmes, même si les hommes ne me dérangent pas plus que ça.
Il est vrai que hommes comme femmes cherchent à passer du bon temps avec moi. J'ai un corps qui attire regards et passions. Une longue chevelure blonde comme les blés, descendant jusqu'à mes fessiers, des lèvres pulpeuses, des yeux gris qui rendent mon regard envoûtant. Mais si ce n'était que ça. J'ai une peau douce au teint légèrement halé ainsi que des courbes capables de faire mouiller les pucelles et durcir les grabataires. De fines jambes à la longueur presque vertigineuse, un postérieur rebondi mais ferme ainsi qu'une poitrine de taille fort honorable, sans pour autant donner dans l'excès.
Il faut dire aussi que je m'habille plutôt légèrement. Un petit chemisier de soie quasi transparente descendant jusqu'au nombril et laissant le monde apprécier mon décolleté à sa juste valeur, recouvert par un plastron bien adapté, fait d'argent stylisé et patiné. Des épaulières du même ordre que le plastron ainsi qu'un certain nombre de bijoux, notamment aux bras, finissent de vêtir la moitié supérieure de mon corps. Pour le bas c'est encore plus léger. Une simple sorte de pagne de la même soie que le haut, cachant mon intimité tout en la laissant deviner, retenue pas une ceinture qui me sert surtout à y accrocher mes armes, qui sont en bon nombre.
Deux épées et un bouclier forgé par Héphaïstos qui ont la propriété de revenir à leur état premier s'ils venaient à se briser. Un arc et des flèches dans un magnifique carquois ouvragé, donnés par ma mère. Je suis la seule à pouvoir manier cet arc, enchanté de façon à ce que personne d'autre ne puisse le bander, et chaque tir à la puissance d'une baliste, pouvant donc transpercer plusieurs chevaliers en armure lourde. De plus, les flèches reviennent immédiatement, intactes, dans le carquois après avoir terminé leur course aérienne.
Si j'ai fréquemment des aventures grâce à mon corps, mon caractère à jusqu'à présent empêché toute relation sérieuse. Plutôt solitaire de nature, j'idolâtre ma mère, mon modèle en bien des choses. Pas en tout, car contrairement à elle, je sais apprécier les joies du sexe et ne m'en prive pas. Je l'aime tellement que j'ai choisi un nom qui ressemble au sien.
Je préfère de loin les femmes aux hommes. Quoi de plus normal pour la déesse des amazones, me direz-vous? Il y a tout de même une différence dans le fait que je tolère les hommes, car il faut bien avouer qu'ils possèdent certains atours que les femmes n'ont pas, et j'aime la diversité.
Si l'on touche à un cheveux de mes protégés, qu'ils soient à deux ou à quatre pattes, je ferai sentir ma colère, rapidement et brutalement, telle la chasseresse que je suis. Je n'aime pas faire souffrir, je cherche donc à toujours porter un coup fatal le plus rapidement possible.
Si vous êtes dans mes bonnes grâces, je vous donnerai peut-être du gibier, ou vous laisserai coucher avec des amazones désirant un enfant, si ce n'est moi-même, voir les deux. J'ai un grand faible pour le fait de pouvoir profiter des deux sexes en même temps. Il va donc sans dire que j'aime particulièrement les hermaphrodites.
En règle général, tant que l'on respecte la nature et ma mère, je suis plutôt conciliante. J'ai également du respect pour mes frères et sœurs, les considérant comme mon égal.
C'était il y environ 2500 ans, donc autour des 500 avant J.C., que je naquis. Ma très chère mère, Artémis, désirant un peu d'aide pour entretenir les forêts du monde et les différentes espèces qui y habitent, créa un groupe de dieux mineurs avec chacun une partie de ses attributions. De tous j'en ai eu la plus forte part, héritant de trois de ses caractéristiques. Les cervidés, nobles animaux de la forêt, les amazones, peuple béni par ma mère et la chasse, son passe-temps favori. Si cela fait de moi la plus puissante de la fratrie, je suis également la chouchoute à maman. Contrairement à mes frères et sœurs, je suis restée auprès d'elle pour parfaire mon éducation. Élevée en partie chez les amazones, en partie dans la nature sauvage, j'étais rapidement prête à remplir mes obligations. Cependant, elle me dit qu'avant cela je devais parcourir un peu le monde, faire des expériences et profiter un peu de la vie, tant que je n'étais pas lasse de l'immortalité. Même aujourd'hui je ne suis pas encore dans cet état là. Serais-je encore trop jeune? Sûrement.
J'ai donc été sur tous les continents, rencontrant des gens, vivant mes premières expériences coquines, découvrant ainsi quelques-unes de mes particularités. J'ai appris qu'après chaque rapport sexuel, mon hymen repoussait, me rendant ainsi vierge à nouveau, sans vraiment l'être. Que cet hymen donne immanquablement un orgasme au mâles qui le perforent.
Mais de tous mes voyages, il y a un endroit que j'ai particulièrement apprécié. À tel point que j'y suis restée plusieurs dizaines d'années. C'était une ile grecque répondant au doux nom de Lesbe. Le peuple qui vivait là m'a montré une nouvelle façon d'envisager le sexe. Nouvelle? Pas vraiment en fait, puisque les amazones faisaient elles aussi l'amour entre elles. Seulement les lesbiennes étaient plus tendres, plus attentionnées. J'aimais tellement ça.
C'est donc avec certaines expériences en poche que je me mis à la tâche. Au final, le travail était plutôt plaisant et laissait pas mal de temps libre. J'en profitais donc pour découvrir de nouvelles choses. Je me transformais parfois en biche, et j'ai plusieurs fois été prise par un mâle de cette espèce. J'ai rencontré les cent aures et leur grande qualité, et je découvris Terra. Ma mère vint à moi, m'expliqua que j'avais maintenant le droit d'avoir mon propre temple au mont Olympe et que les forêts de ce nouveaux monde seraient également sous ma surveillance. Tout en restant dans mes attributs, bien entendu.
Depuis ce temps, déjà long, je vadrouille par-ci par-là entre les deux mondes, surveillant, chassant et gambadant. Quelle aventure m'attend la prochaine fois?