Une fois retournée dans la voiture, nous avons de nouveau roulés un long moment, quittant Seikusu pour la campagne. Quand j'ai remarquée que nous nous dirigions vers une maison en particulier, j'ai ressentie une impatience grandissante, à l'idée de serrer ma sœur dans mes bras, comme autrefois lorsque je la consolais.
Une fois dans l'entrée de celle-ci, j'ai mentalement fait disparaitre mes tennis, tandis que Hiro-sama retirais ces souliers. Je trouve décidément cet artefact bien pratique. Dans le salon, une jeune femme, un peu plus vieille que moi, regardait la télévision. Encore quelque chose dont je n'aurais plus jamais accès, le confort moderne.
- Bonsoir, Akitsune… La petite dors ?
- Oui, elle était fatiguée après notre journée passée à la patinoire… Au fait, elle va avoir besoin de matériel scolaire pour la rentrée, qui a lieux dans deux semaines…
- Bien, je vais faire un virement sur votre compte, vous devriez en avoir assez pour le mois, en plus de ce que vous gagnez… L’inscription pour le collège de Yagamizo s’est bien passée ?
- Oh, oui ! Après lui avoir fait passer les tests, ils ont été très intéressés de la garder, et ont dit qu’elle répondait très bien à leur exigence, qu’il ne manque que le paiement pour la première année, et elle est inscrite !
- Quelle bonne nouvelle! Je vais faire un chèque, vous avez la facture des frais ?
Après quelques formalités, je fus invitée à le suivre dans les étages. Arrivée devant une porte, il l'ouvrit et je pu voir la silhouette d'une petite fille endormie dans un lit... Ma petite sœur Ayano... Je voulus entrer dans cette chambre pour la voir de plus près, sans la réveiller, mais même ça, on m'en empêcha...
- Ta sœur dort, Sakura, il serait mieux que tu ailles la voir demain matin… Entre temps, va te coucher dans la chambre en bas, nous nous reverrons demain.
- ... Très bien...
Je fus quelque peu forcée de redescendre avant d'entrer dans l'une des chambre. J'eu énormément de difficultés à trouver le sommeil. Dans ma tête, défilais les évènements de ces dernières semaines, que j'avais vécue comme un véritable enfer... Mon enlèvement, mon viol, ma mise en vente, la ferme, le tragique accident de ma famille, la peur qu'avait du ressentir Ayano... Pourquoi s'acharnait-on ainsi sur nous ? Si seulement j'avais les moyens de me rendre à Kyôto avec ma sœur... Là bas, tante Konoka pourra sans doute s'occupée de nous, malgré l'animosité qu'elle avait à l'égard de mon père...
Le lendemain, le réveil fus difficile, car je n'avais que très peu dormis. Mon pyjama se changea en une tenue de ville et je me dirigea vers la salle à manger. Mais peine suis-je entrée, que mon regard croisa celui de ma sœur adorée et, la seconde suivante, je fus littéralement plaquée au sol par une chaleureuse étreinte.
- SAKUUUURAAAAAAAAA-NEEEEEEEESAAAAAAN !!!
Ses larmes coulaient à flot ainsi que les miennes, tandis que nous nous serrions toutes deux dans nos bras, Ayano me racontant ses malheurs et moi qui la réconfortais du mieux que je pouvais, comprenant très bien se qu'elle ressentait... Ce que nous traversions toutes deux... Bien que cette épreuve soit encore plus dur pour elle que pour moi...
- Là... C'est fini... Je suis là maintenant... Tu n'est plus seule...
Je ne voulais plus la quitter... Pas encore une fois...