Sang, mort, peur, frissons, voila ce que lui évoquait la scène de carnage qu’il avait sous les yeux. Bon sang mais qui en était l’auteur ? L’odeur lui était complètement inconnue et en même temps elle était si caractéristique…il l’avait déjà senti ailleurs sans s’en souvenir. C’était si…étrange…non…c’était troublant…il en était presque perturbé. Bon sang, mais ou avait-il déjà senti ça ? Et puis cette scène en elle-même. Il avait été complètement vidé de son sang, et en plus, tout son visage avait été soigneusement rongé, ses entrailles avaient été vidé, et soigneusement empilée sur le côté.
Pourquoi cela lui était-il familier mais en même temps cela lui semblait si étranger. Autant mener l’enquête, il verrait bien de quoi il retourne. Il avait bien l’intention de le savoir ! Il commencerait d’ailleurs dès le lendemain matin par un petit tour chez le médecin légiste.
Il avait bien assez de relations pour obtenir de faux papiers de flic. Ce n’était pas dur quand on savait à quel point la pègre pouvait tremper dans ses magouilles. L’un dans l’autre, les services devaient leur permettre de ne pas léser l’autre. Alors si il devait sacrifier un esclave pendant une soirée à un mafioso pour obtenir les faux papiers, okay, c’était dans la poche.
Papier en poche, le jeune vampire se dirigea vers la morgue, hélas, rien de concret, rien d’essentiel , rien de principal. Des détails particuliers, comme par exemple le fait que le visage avait été rongé jusqu’à l’os par l’acide. Les entrailles avaient été nettoyées, bref, ce n’était pas du travail d’amateur, bien au contraire. C’était même un travail d’artiste, même le légiste le reconnaissait, un boucher, mais un artiste.
Le commissaire lui aussi patinait, et encore plus que le légiste, car lui, son charabia de doc’ ne voulait rien dire ! En gros, le légiste avait beau dire ce qu’il voulait, ses termes ne masquaient que son incompétence, et en cela , Liam lui accordait raison.
Il ne restait plus qu’à rester en planque sur place, attendre et voir si le coupable revenait. Et il ne fut pas déçu, le soir même, de voir débarquer une jeune femme qui semblait chercher quelque chose, qu’elle aurait cherché des traces de son crime. Mais au fur et à mesure que les odeurs lui montaient, il se doutait de plus en plus qu’une tierce personne soit coupable du crime. Non, son odeur était unique mais différente de celle qu’il espérait sentir, celle du meurtrier. Comem c’était étrange ! Cette effluve n’en était pas moins délicieuse.
Observant du toit, il vit un tiers héler la jeune femme :
« Si t'es une gentille fille, tout se passera bien, s'pourrait même que tu aimes... »
Il sourit avant de continuer à regarder. Si quelqu’un profiterai de la jeune femme, ce serait lui. Son odeur était unique, il avait du mal à y croire. A la fois piquante et douce. Quel étrange mélange. Cela lui faisait penser à un arbre. Mais lequel ? Oh et puis peu importe.
« Je vous en prie, ne me faite pas de mal...je ...je peux vous donner de l'argent... »
Un peuy plus et il applaudissait ; Elle trompait son monde, peut-être, cet individu, certainement, lui, pas du tout. Il ne ressentait pas cette peur montante qu’il avait pu ressentir dans ce genre de situation. Non, elle maitrisait parfaitement, et il était…impressionné, oui, c’était le mot. Elle ne pensait pas craindre quoique ce soit. Ou peut-être le croyait-elle, mais une chose était sûr. Cela devenait très intéressant ! Il ne voulait pas en manquer la moindre miette.
Le sourire du vampire s’agrandit quand il vit la jeune femme lui sauter dessus, c’était foutu pour lui. Chose surprenante, il la vit approcher ses lèvres de son cou, et l’odeur du sang monta à lui. Il fronça les sourcils. Elle n’avait pourtant rien d’un vampire ! Bon, il fallait calmer le jeu !
« Sale pute ! J'vais te crever ! »
Il descendit du toit silencieusement et s’approcha avec cette grâce et cette discrétion si particulière à sa race. Il prit la jeune femme par les cheveux et la tira violemment en arrière. L’écartant du violeur potentiel, et violé de facto, ou presque. Le jeune homme enfonça la cage thoracique du gars, l’envoyant ad patres en sentant son cœur s’écraser sous son pied.
« Bon, je me fous de savoir qui vous êtes, je me fous de savoir qui est ce type, et je me fous de savoir qu’il comptait vous violer ! Ce que je vois, c’est que votre discrétion légendaire est incroyable ! Vous imaginez ce qu’il se serait passé ? Vous voyez la voiture là-bas dans la pénombre ? Flics en planque. Et là-bas, vous voyez contre le poteau ? – non, il faisait trop sombre, elle ne verrait sans doute pas. – caméra de surveillance au milieu, pointée par ici. »
Il lui relâcha enfin les cheveux et la plaqua contre le mur du fond de l’impasse, main sur la gorge.
« Vous allez m’écouter et m’obéir, d’abord, on commence par se débarrasser du corps, ensuite, je vais vous emmener là où nous pourrions discuter en paix. Vu ? »
Il la souleva du sol ainsi, lui faisant racler le dos contre le mur, attendant une réponse, une réponse qui avait intérêt à être positive. Finalement il acheva en ajouter.
« Qui êtes-vous ? Et vous trouvez ça normal de vouloir imiter les vampires, vous ne croyez pas que vous nous rajoutez des problèmes dont on se serait bien passé ? »