Il jurait, pestait, râlait, se maudissait intérieurement de sa stupidité ! Comment avait-il pu se faire flouer de la sorte ! C’était inadmissible ! Intolérable ! Il serra les poings de rage. Ça n’allait pas se passer comme ça… ô douce Némésis, si tu existais, le vampire nommé Liam Eckart aurait volontiers demandé d’avoir ta grâce ! Restait à voir ce qu’il allait faire après cette perte de temps et d’argent ! La première chose serait de trouver une victime quelconque et de se nourrir en passant ses nerfs sur elle le plus violemment et le plus douloureusement possible !
La pluie se manifesta soudainement, venant accroitre son mal être de l’instant. Dans ce genre de moment, il aurait dû chercher à s’abriter, mais rien à fiche ! Son chauffeur l’attendait une petite centaine de mètres plus loin pour le ramener à sa résidence japonaise, un petit manoir dont la petitesse devait le contenter quand il était ici. En effet, il n’y avait qu’une petite douzaine de pièces seulement. Bien insuffisant pour son confort, mais il s’en devait s’en contenter.
Lentement, son duffle-coat s’humidifia avant de se gorger d’eau, son costume noir restant pour le moment au sec dessous. Le vampire accéléra son pas. Marre de marre de marre ! Il vit la voiture, une Bentley des plus chères. Voilà, il aurait bientôt un toit au-dessus de la tête et il pourrait bientôt avoir la paix. Et parmi ses esclaves, ce serait la plus gentille, la plus douce, et la plus avenante qui serait sa victime. Par pur plaisir sadique.
Il allait bientôt arriver à l’intérieur de la Bentley, une trentaine de mètres…quand quelque chose….ou quelqu’un plutôt, vint le heurter de plein fouet. Lui, il ne broncha pas et regarda la personne qui était l’auteur de ce choc. Elle avait dû supporter quand même pas mal la pluie, vu qu’elle semblait trempée à la lumière du lampadaire. Elle par contre, failli tomber. A la bonheur, ça lui était égal. Mais toujours est-il qu’une idée germa dans son esprit, et quand elle leva les yeux sur lui, il plongea son regard dans le sien, mêlant dédain et orgueil à son regard.
« Navrée, je suis ... navrée ... »
Il soupira avant de prendre lui aussi la parole, passablement énervé..
« Faites attention non de dieu ! C’est bien gentil d’être navré, ça l’est mieux d’être attentif ! Vous auriez pu me blesser ! »
Il posa une amin sur l’épaule de la jeune femme avant d’ajouter, plus doucement, plus posément et un brin plus chaleureusement.
« Vous n’avez rien de cassé ? »
Il siffla et une voiture démarra pour se porter à sa hauteur. Un homme d’âge mur sortit et ouvrit la portière arrière. Pressé, un parapluie déployé au-dessus de son employeur, et vu la taille du parapluie, la jeune femme était couverte aussi.
"Madame est trempée, peut être pourrions nous la déposer en passant ou lui proposer de l'emmener au sec ?"
Il fusilla le cauffeur du regard, qui pâlit de suite avant de bredouiller des excuses. Il n'avait aucun droit de se mêler de ses afaires, il le payait pour le conduire pas pour le conseiller !
"Hmmm oui, bon ce n'est pas grave, passons pour cette fois car c'était une bonne idée. Qu'en pensez vous, Milady ?"