Que serait une colocation sans deux ou trois tentatives de meurtres? (PV: Lust)

Être sans emplois, c'est chiant. Être sans emplois durant deux ans dans un pays étranger, c'est carrément la chiasse! Enfin pour la bonne majorité des êtres humains. Car malgré l'ennuie mortel et les fourmis qui lui attaquaient les jambes depuis son arrivée, Tsubaki n'avait fait aucun effort pour se trouver des contrats dans son domaine, au grand déplaisir du professeur. Oh bien entendu elle avait essayé, mais personne ne semblait vouloir être intéressé par les services d'une si attachante tueuse comme elle! Mis à part ce policier qui se faisait passer pour un client, lui il s'était peut-être TROP intéresser à ses services... Dieu merci elle l'avait mis K.O avec ses capsules de parfum, sinon elle aurait passé sa jeunesse en tôle. Mais était-ce vraiment si différent que de faire sa flemmarde en buvant une tonne d'alcool tous les jours? Aucune idée, pas comme si elle en avait quelque chose à foutre, elle était saoul! Mais malheureusement, toute bonne chose avait une fin et c'était le début d'une aire de travail ardue et de sobriété.

Lors d'un de ses rares moments où elle n'avait pas la gueule de bois ou une bouteille entre les lèvres, elle reçue un coup de téléphone.

- Tsubaki, ninja totalement japonaise et top modèle à l'appareil.

- Mon conjoint vient de fuir avec notre fortune, j'ai besoin de le faire disparaître avant qu'il ne quitte la ville! Si vous faites cela pour moi, je vous garantis une grande récompense. Il passe une nuit dans un appartement de motel au 1745 rue Nobu.

- Donc... Votre conjoint a fuit... Avec... Quand vous dites une fortune, vous voulez dire...

- Plusieurs millions.

- D'aaaaaaaccord... Question comme ça: il est joli votre conjoint?

- Euh... Pourquoi cette question?

- Pour rien, merci d'avoir choisis nos services!

Bon, il faut croire qu'elle allait voir par elle-même le fameux mister millionnaire. Mmm... S'il était beau garçon elle pouvait toujours fuir avec lui dans un autre pays et vivre dans le luxe avec un homme qui allait s'occuper d'elle comme une princesse de film de Disney! Elle vivait dans un monde de rêves certes, mais c'est ce qui arrive quand on est une adolescente qui a grandis sur des films du genre et sur l'alcool. Bref! Il était temps de préparer ses trucs et d'aller à la rencontre de ce fameux prince charmant débordé de tunes! Mmmm elle l'imaginait déjà... Grand, brun, le teint légèrement pâle, un corps sculpté dans le marbre... Oh elle ne pouvait plus attendre!

Sautillante, elle s'habillait rapidement (habiller c'est vite dit avec les torchons qui lui servent de vêtement...), pris ses petites fioles de parfum et pris la route! ...Après avoir fait une retouche sur son maquillage. Alors, l'adresse... 4870 rue... Euhm... Bon elle allait s'en souvenir en route... Probablement. Utilisant la couverture du soleil de l'après-midi, elle se faufila hors du laboratoire de sa bienfaitrice, sautant habilement de toit en toit. Elle avait beau être une gourde, on pouvait seulement avouer qu'elle avait un talent pour la course. (Encore plus pour la fuite même)

Elle avait arpenté la ville pendant un bon moment, cherchant encore et encore jusqu'à ce qu'elle aperçue sa maison cible! Le 340 étage du haut! Décidément rien n'échappait à la vigilance de Tsubaki! Quelqu'un semblait être assis au salon... Une fille? Mais où était donc son prince charmant? Elle ne c'était certainement pas tromper d'endroit quand même! Elle n'étais pas du genre à faire ce genre d'erreur... Ah mais oui! S'il était si riche que ça, il s'est probablement payé l'opération! Sneaky bastard... Pas grave, elle était prête à se forcer pour une princesse charmante si nécessaire. Pour l'argent, elle était prête à faire ce ''grand'' sacrifice.

En fait elle pouvait aussi juste le tuer et prendre son argent, comme ça pas besoin de mariage. Oh oui c'était parfait ça! Oh-oh... L'homme-femme était armé d'un couteau à l'allure redoutable... Changement de plan, elle ne pouvait défoncer la porte et la tuer, elle allait pouvoir se défendre. Qui sait, elle était peut-être un véritable maître samouraï! ... Du couteau! Non, il fallait la poignarder par derrière, avoir sa confiance pour ensuite le trahir! Génial, tout simplement gééénial! Elle réfléchissait rapidement à un plan avant de prendre son courage à deux mains, cognant à la porte de sa future victime.

Elle allait se faire passer pour sa future coloc! Oui parfait! Il ne fallait tout simplement pas qu'elle explose sa couverture, sinon c'était fichu. Dès que le jeune homme à l'allure trop femme pour que ce soit naturel (Ils sont fort ces médecins!) se présenta enfin, Tsubaki lui tendit la main, un grand sourire au visage.

Hello! Je suis la fille qui a appeler y'a quelques temps pour qu'on cohabite ensemble tu t'en souviens? Je suis... La fille quoi! Tu te souviens de moi pas vrai?

Tout simplement classe et professionnel. Son rôle devait être tellement crédible que l'homme/demoiselle n'avait même pas dû remarquer ses vêtements verts flashy en lambeau. Un génie criminel tout simplement!

L'immortalité a deux gros défauts, la première c'est qu'on a toujours tendance à remettre les choses au siècle suivant et la seconde c'est qu'on se fait quand même grave chier. Vous vous imaginez ce que c'est une éternité ? Le premier millénaire ça passe, vous découvrez, vous vous amusez, vous testez de nouveaux trucs, puis il arrive un moment où vous avez fait tout ce qui était sur votre liste. Donc vous vous mettez à réfléchir à ce que vous auriez pu louper, mais rien aucune idée, c'est alors que vous vous rendez compte que les humains trouvent toujours quelque chose à faire eux. Est ce que le fait que notre vie n'ai pas de fin nous empêchent de réellement en profiter ? Je pense que oui, nous avons perdu cette faculté à profiter de chaque instant comme s'il s'agissait du dernier et c'est pourquoi nous adorons nous mêler aux humains. Les mortels envient les pouvoirs des dieux et les dieux envient la vie simple des mortels, ironique non ?

Moi qui adore me déguiser, je ne peux qu’apprécier le goût qu'on les Japonais pour le cosplay, ça fait partie des choses dont je ne me lasserait jamais, même après plusieurs millénaire. Les humains ont cette capacité d'imagination quasi-infinie, lorsque l'on crois qu'ils ne pourrons plus rien inventer ils arrivent toujours à nous surprendre. Lorsqu'on pense qu'ils ne pourront plus évoluer ils nous sortent une invention révolutionnaire, quand on pense qu'ils ont déjà inventé tout les persos imaginables ils arrivent à en trouver d'autres. Par la suite je me transforme en les personnages que j’apprécie et je me fond dans la foule des cospayeurs de tout poil, voila mon nouveau passe temps.

Mon dernier coup de cœur s'appelle Morrigan, une jolie succube issue d'un jeu vidéo, une grande femme aux cheveux et yeux verts, deux paires d'ailes de chauve-souris et un costume moulant au décolleté particulièrement exagéré. Elle fait partie de ces personnages qui bien que dénudés ne sont pas pour autant vulgaires, elle reste séduisante, dangereuse et classe avant tout et c'est pour ça qu'on l'aime. J'avais pris son apparence pour un événement rassemblant d’innombrables cosplayers du monde entier, mais il était passé depuis plusieurs semaines déjà, je ne voulais pas quitter ce corps magnifique, pas tout de suite.

Puis quelqu'un a frappé à la porte de l’appartement que j'avais loué, une jolie jeune femme qui m'inspira dès le premier coup d’œil. J'ai ouvert la porte et elle s'est présentée comme une future colocataire que je n'attendais absolument pas, même le pire des abrutis aurait flairé le mensonge énorme qu'elle venait de balancer. Néanmoins je décidais de jouer le jeu car moi aussi j'avais une idée en tête concernant la demoiselle. J'ai donc répondu d'une voix froide et sévère :

"Sarah je présume ? Je ne t'attendais pas avant la semaine prochaine, tu oses débarquer comme ça sans même me prévenir ? Je suppose que tu disais vrai sur ton profil ... Tu aimes être punie ... Enfin bon, je suis contente de te voir donc je passerais pour cette fois, il y a une laisse, un collier et ta nouvelle niche qui t'attendent à l'intérieur."

J'étais plutôt fière de mon idée, j'allais faire comme si j'attendais une "esclave" rencontrée sur le net, si elle tenait vraiment à rentrer ce sera au prix de sa dignité. La pauvre devait déjà se demander où elle était tombée et j'allais prendre un certain plaisir à la mener par le bout du nez en attendant qu'elle me révèle ses intentions. Pendant que je parlais j'ai fais apparaitre dans le salon tout un matériel de torture, chevalets, fouets, cordes, chaines, colliers, bâillons, harnets et deux ou trois choses plus ... exotiques. Sans lui laisser le temps de répliquer je l'ai attrapée par l'épaule pour la faire entrer, fermant la porte à double tour derrière nous, la voila piégée et je comptais en rajouter une couche.

"Bon si ça ne va vraiment pas tu fais le signe dont on avait parlé et j'arrêterais, comme ça tu pourra être à fond dans ton rôle ma jolie. Maintenant retire tes vêtements et met toi à quatre pattes, je vais t'apprendre ta nouvelle façon de marcher."

Bien que la situation me donne envie de rire je gardais une expression froide sur le visage, toisant la jeune femme en attendant qu'elle s’exécute ou que je la force à le faire. J'étais curieuse de voir quelle décision elle allait prendre, allait elle jouer le jeu ou allait elle protester ?